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mercredi, 17 janvier 2007

Courbes fourbes

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Ce cadrage dramatique — scène du vin — est apparu une poignée de secondes — juste — avant un autoportrait qui lui fait face — et que — fantomatique — force reste d’imaginer. Le bouchon de mauvais liège — en suspens — témoigne — j’en ai par-dessus la tête — que le vin n’était — c’est le moins à dire — pas très bon. Au loin — derrière la gaze — la Clio sagement garée — s’en balance.

mardi, 16 janvier 2007

Out Right Now

La journée commence évasive, chaloupée, chancelant entre les embarcadères. Quelques frissons frustes qui parcourent l'échine, et le trottoir slalome doucement, comme si c'était le soir, tard, le pas incertain d'un qui aurait éclusé ses trois bouteilles de champagne (on ne lésine pas). Ansgar Ballhorn est tout ouïe, et, le casque vissé sur les oreilles, une cigarette aux lèvres, ne quitte des yeux ni les doigts fragiles du violoniste ni la balance des graves. À la marge, quelques grammes de gaz s'échappent du flambeau, mais c'est encore autre chose, quand le bois s'éveille et met au monde ses loups, ses monstres, des manteaux de brouillard. Bien sûr, il y aura d'autres ruses, dans le futur, mais ce ne sera jamais plus ces notes ténues non tenues, ces flûtes absentes, ce sentiment de râpé dans les brisements.

Oui, d'autres décalcomanies sonores, des forces souterraines. Aujourd'hui, l'épiphanie, comme en 1995, n'éveille pas de torpeurs malsaines.

samedi, 13 janvier 2007

Tiou ning

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Une fourgonnette comme une autre

(qui me rappelle mon professeur d'arts plastiques de troisième et le boucher chevalin de Dax, quand j'avais six ans)

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Voir des éléphants roses, c'est possible aussi, selon que fuse un circulez, y a rien à voir ou que s'éclaircisse le ciel, avec d'autres chariots étoilés.

 

vendredi, 12 janvier 2007

Diptyque de Truyes

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Comme j'ai, d'une part et à ma surprise sans cesse renouvelée, plein de place dans ces carnets, et, d'autre part, promis de me calmer un peu sur les autorportraits, voici deux clichés pris le même jour, le 9 décembre dernier, à Truyes.

 

 

 

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La couleur verte (guère perceptible en raison du contre-jour prononcé) est inattendue ici. Le corps de ferme derrière, sans être beau, ne manque pas de caractère. Les nuages dorment désormais.

 

samedi, 30 décembre 2006

Time’s Mirror / Train shuffle

Les remous du drap blanc qui va servir de nappe – lors d’un pique-nique pré-électoral – envahissent l’écran sans que l’on sache, le temps d’une ou deux pulsations, si l’action va désormais se transporter sur un navire, dans le ciel des anges, dans une fabrique d’édredons. Ce drap blanc qui frétille, tangue au gré des gestes gracieux de deux figurantes, représente aussi ces fausses mers de théâtre, comme, par exemple, dans la première scène de La Tempête, a lieu le naufrage. Mais aussi, comme tout cela ne dure qu’une poignée de secondes (nous n’aurions pas même le temps de passer sous le drap, la nappe, par jeu), cette image si brève – dans un film qui sait, par ailleurs, prendre le temps des descriptions, des cadrages savants, des démonstrations subtiles – est le miroir du temps, dans l’éclatement des cuivres qui fait suite à la lente et douce mélopée. La tempête après le calme, avec ces ondulations de la nappe, annonce aussi le bringuebalement du train d’enfer, entre deux ères, entre deux lignes, entre deux fenêtres, entre deux arcs-en-ciel. Duvet de plumes d’eider s’échappant d’un trombone folâtre.

mardi, 26 décembre 2006

Presse à miroir

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Ce qui compte, m'a-t-elle écrit, c'est le ruban, la bobine de film qui se dévide, comme quand il était gosse / comme un chien qui rongeait son os, et pas l'effondrement, la tenue plus ou moins rigide, hiératique, sur le point de s'effriter en autant de miettes, de mailles filées. La lune alors était amie...

(Et si tu disparais dans un carambolage ?)

dimanche, 24 décembre 2006

Esperluette au frigidaire

Ce n'est rien, pensa-t-il. Puis décampa, prit la poudre, se tira avec l'héroïne, et alors macache les adieux ! Sans même pousser de simiesques hurlements, sans se demander même s'il avait vu juste, il prit le taureau par les cornes, et même si c'est un jour orange je m'en tape, je me barre. Prit aussi la poudreuse, le mauvais virage avant l'avalanche. Mourir dans le feu d'un sati comme une épouse hindoue, tard venue, sur le bûcher presque lancée, ou droguée peut-être, une autre forme encore d'héroïsme béat. Chacun sa sainteté, pensa-t-il en plantant le bout du bâton dans la neige décidément trop lourdement damée. Dépassé par les fuseaux horaires, comme si jamais avant il n'avait skié dans les montagnes rocheuses (ce bonnet, pensa-t-il, me rend beau), il s'interrogea : peut-on attraper froid par les jambes ? Par les sentiments plus sûrement, mais c'était encore une autre affaire, paire de manches ou poisson à frire, enfin c'était autre chose, et les pleins et les déliés n'auraient pas ce crime sur la conscience. Il se demande bien, tout de même, où et comment tout cela va finir. Dans tout mauvais film, il y aurait une trace de sang atroce sur le mur, et atroce de réalisme bien sûr (fausse). Dans tout mauvais film, aussi, je me réveillerais en sueur. On n'en est pas très loin, pensa-t-il. Ronge tes barreaux avec tes dents, la dinde - de son gloussement macabre - t'attend. Les passants verront son ombre difforme s'allonger sur le macadam. Du raisiné, encore un verre !

lundi, 11 décembre 2006

Vitraux de Truyes, 2

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Trois mauvais moines contemplaient, avec une tendresse de parade, le vitrail où dansait l'hostie, un ovale presque imperceptible que désirait ardemment effacer le cercle de feu. Face au calice, Saint Martin, de profil, semblait moins les menacer que ces trois scrutateurs austères, drapés de rouge et coincés entre la chasuble bleue du saint et la crosse d'or de l'évêque, une sorte d'image-miroir de leurs propres faux-semblants. La grisaille de la pierre n'est pas plus funeste que le fond de mon coeur.

vendredi, 08 décembre 2006

Trois limericks, Mandelstam, les cormorans sous le dolmen...

On ne sait laquelle choisir. (Il faut bien avouer...

 

... que le jeu n'en vaut pas la chandelle ; quelle fière chandelle je vous dois ; un chandail me pend aux épaules ; l'automne refroidit finalement ceux qu'il ne revigore point ; d'embonpoint (moral) que je n'ai pas, je suis gêné aux entournures ; le faux me fait défaut ; laissez venir l'homme à la faux ; hors du charnier natal, je vais en Afrique du Sud ; quoi, Zoulou ? ; oui, pourquoi pas, après tout ; vous rigolez, points-virgules...)

mardi, 21 novembre 2006

Borée souffle d'autres borborygmes

Pas moribond ! Non ! D'un bond, Melchior (en plein dans la fleur de l'âge) pointe du doigt vers les premiers borborygmes. Un bonobo lui coupe la parole (enclin au vagabondage). Non ! Pas moribond !

Un dieu presque vieux

Une peau de pomme

Etc.

 

Avec le mythe des rois mages, on pleure un bon coup. Les marges sont reines, c'est sûr, that's what Marge said (but The Handmaid's Tale is not selling too well, quoth her publisher). En tout cas, ça y va, ça y va dans les borborygmes !

(Je crève la dalle, oui !)

Prochain & lointain virage : le moment choisi par Borée pour se lancer à l'assaut des zéphyrs. Il neige sur les Alpes. C'est tout ce qu'ils trouvent à dire ??? (Bah, cherchez pas à comprendre...)