jeudi, 06 octobre 2005
Avishai Cohen : Lyla (Nocturne NTCD 343)
Vous souvient-il, bien-aimés et fidèles lecteurs, d’un quiproquo doublé d’une coïncidence tous deux jazzistiques, qui se produisit cet été en ce carnet de toile, à propos d’une mienne note consacrée à un disque du trompettiste Avishai Cohen, et ce au moment où, en vacances dans le Sud-Est de la France, Livy se rendait au concert d’un autre Avishai Cohen, bassiste, pianiste et chanteur, alors en formation trio?
Eh bien, cette histoire connaît un infime rebondissement, à faire se pâmer ceux qui, en nombre toujours grandissant, réclament à hauts cris que je tienne enfin ma promesse d’écrire un roman-feuilleton interactif (merci, la Jeune Divorcée), oui, un rebondissement, car ce mercredi, à la médiathèque de La Riche, j’ai emprunté Lyla, disque sorti en 2004 sous le nom du bassiste.
(Pour ceux qui n’auraient pas encore cliqué sur les six liens ci-dessus, sachez qu’ils ont pour seul but de gonfler artificiellement les statistiques du blog en augmentant le nombre de pages différentes consultées. Une sorte de Viagra carnétoilé, si vous voulez. Voyez à quoi j’en suis réduit.)
La musique de cet Avishai-là est bien séduisante, me fait penser à mon cher Leon Parker, dans son caractère polyrythmique et son inventivité constante, son croisement de modes de jeux et de genres musicaux multiples, sans qu’il y ait pour autant de dissolution de l’harmonie sonore, ou de la cohérence. La COHérENce est là*, n’en doutez pas.
Tout d’abord, Avishai Cohen est souvent présenté comme un bassiste qui a d’autres cordes à son arc. Hum, c’est vite dit. Si vous écoutez le solo de piano qui sert de centre à cet album, Structure in emotion, vous ne manquerez pas de remarquer que bien des pianistes de jazz aimeraient avoir ce touché, ce phrasé, cette suggestion de spectres, et aussi (comme accessoirement) ce talent pour la composition.
Les morceaux qui me convainquent moins (mais c’est plus lié à mes goûts et à mon indécrottable préférence pour le jazz acoustique) sont les morceaux où s’entremêlent échantillonnages électroniques, comme Handsonit, ou The Watcher, composition d’ailleurs signée Dr. Dre. Handsonit est un assez beau morceau toutefois, dans les solos de basse électrique, mais aussi les volées de trompettes (Diego Urcola et Alex Norris), et c’est certainement celui qui réjouira le plus les amateurs de St Germain, par exemple. Pour moi, la vraie beauté de la musique d’Avishai Cohen est ailleurs, et, sans aucun doute, dans Eternal child, duo entre le contrebassiste et un Chick Corea magistral, ou Ascension.
* Si je prolongeais le jeu de mots, je pourrais noter que Cohen crée est l’anagramme de cohérence. Mais je ne le fais pas, n’est-ce pas (prétérition?).
10:40 Publié dans Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Interessant, I like all of them. The Dr. Dre one as well. Avishai is a talented man who is not afraid to try, play (as in playful) and let go. Comme dirait les gallois, it's Brili-iant.
As-tu écouter l'album "At home"?
Il faut absolument. C'est une pure merveille.
Écrit par : Livy | jeudi, 06 octobre 2005
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