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vendredi, 07 octobre 2005

Fous de librairie, IV

Vendredi, 16 h 10

Et moi, dans tout cela, tenant ostensiblement, sans m’apercevoir de la coïncidence burlesque, Fou trop poli, le dernier texte paru de Savitzkaya, ai-je vraiment toute ma raison? Au moment de payer, je leur ai demandé si, en ma qualité de père de Savitzkaya et fils de Vila-Matas, j’aurais droit à une réduction. Laurent m’a déclaré que le seul fils de Vila-Matas, c’était lui. Dommage, moi qui pensais déjà que nous étions demi-frères…

Fous de librairie, III

Vendredi, 16 h 05

Voici donc la seconde des histoires de fous de librairie promises, qui m’ont été racontées par les libraires du Livre. Elle est plus brève que la première et précédente.

Un jour, on leur vole deux livres en vitrine, dans l’ancienne librairie (que je n’ai pas connue). Ils savent qui c’est, mais bon, ils n’ont pas la « mentalité flic », alors… Trois ans plus tard, le voleur revient, et leur annonce qu’il vient payer les livres. Il avait été interné pendant deux ans peu après son acte de kleptomanie, et, pour se prouver qu’il était guéri, il venait régler le montant de son larcin.

22:40 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Visionnaires

Vendredi, 15 h 20.

Hier soir, après la conférence jumelle d’André Markowicz et Françoise Morvan, j’ai eu une brève discussion avec un collègue maintenant retraité, qui m’a dit être en train de traduire la pièce de Desmarets de Saint-Sorlin, Les Visionnaires, que je jouai en mes normaliennes années. Je jouais le rôle de Phalante, et il paraît bien sûr, au vu de l’intérêt assez limité de ce texte, complètement dément de le traduire. C’est un pari, ou un défi, une gageure, comme vous voudrez. Je ne dirai rien ici de la mise en scène de mes camarades d’alors, pour ne pas leur faire de peine s’ils tombaient sur ces lignes (au reste, ils savent ce que j’en pense, mais à quoi bon fouailler en d’anciennes plaies (je le fais toutefois, par cette phrase pleine de paradoxes)?), mais le collègue m’assure avoir vu, à Tours, il y a quatre ou cinq ans, une mise en scène remarquable. Comme je lui ai dit*: eh bien, ce n’était pas la nôtre!

Nous nous sommes quittés en notant, non sans facétie, que la folie furieuse qui habite ces visionnaires-là redonne un sens nouveau à l’expression parfois employée méliorativement à propos d’hommes politiques : «c’est un visionnaire».

* Un doute m’étreint, comme on dit à la SNCF: faut-il dire comme je lui ai dit ou comme je le lui ai dit, qui était ma première intuition?

Fous de librairie, II

Vendredi, 15 h 55

Voici donc la première des histoires de fous de librairie promises, qui m’ont été racontées par les libraires du Livre.

Un client est venu deux fois les voir. La première fois, la conversation avec le plus menu des deux libraires (celui qui se prénomme Laurent, je crois) a tourné comme suit :

« Homme - Vous connaissez Pierre Laroche, non ?

Libraire - Oui, c’est un écrivain qui a publié quelques livres chez Gallimard.

Homme - Ah, vous pouvez m’en citer quelques titres ? »

(Le libraire s’exécute.)

« Homme - Ah, c’est ce que je pensais… Vous voyez, je suis le frère de Pierre Laroche. ET ces livres, c’est moi qui les ai écrits.

Libraire - …

Homme – Vous comprenez, ce n’est pas possible, ça ne peut pas durer.

Libraire - …

Homme – Je dois faire quoi, ça va finir comment ? je vais le tuer, c’est ça ??! »

 

La deuxième fois, le client est revenu à la charge, avec le collègue de Laurent, lui expliquant que la mère de Pierre Laroche (« qui est aussi ma mère, n’est-ce pas, hein ? ») et Pierre Laroche lui-même ne lui répondaient pas quand il leur téléphonait.

Je leur ai tout de même demandé s’ils ne comptaient pas signaler ces propos et ce comportement assez inquiétants à l’écrivain en question, qui, si cela se trouve, n’est pas au courant, et court peut-être un danger.

(Il va de soi que Pierre Laroche n’est pas le vrai nom de l’écrivain. Il m’a semblé plus prudent de camoufler en partie cette anecdote sinon entièrement véridique.)

André Markowicz, traducteur en résidence

Vendredi, 15 h 30.

Hier soir, dans l’amphithéâtre Thélème, avait lieu la première intervention d’André Markowicz, qui est invité toute l’année à l’Université François-Rabelais comme artiste en résidence. C’est la première fois, apparemment, toutes collectivités ou initiatives privées confondues, qu’un traducteur est choisi pour une résidence d’artiste.

Je connais le travail d’André Markowicz depuis belle lurette, depuis 1993 exactement, date à laquelle je lus L’Idiot dans sa traduction, ce qui fut, pour moi, un coup de tonnerre. (Il a parlé des “grands chocs” de sa vie, et, dans mon itinéraire littéraire, cette découverte a certainement été l’un des “grands chocs”.) Je ne connais pas son travail sur Shakespeare, mais je suis appelé à participer, dès jeudi prochain, à l’atelier de traduction qu’il va animer à destination d’un groupe d’étudiants non nécessairement anglicistes. Je ne serai là, d’ailleurs, ni pour encadrer, ni pour aider à la traduction, car l’atelier s’adresse aux étudiants. Je ne sais pas trop encore comment Markowicz va m’employer, nous verrons ; en tout cas, j’ai bien décidé d’être as unobtrusive as possible, dans mon petit trou de souris, disponible voilà tout. Cet atelier va consister en une traduction des Merry Wives of Windsor. (Je ne sais pourquoi, il a eu beau employer, au cours de la conférence, le titre français habituel des Joyeuses commères, j’ai comme une intuition qu’il va proposer un autre titre…)

Bref… hier, c’était l’ouverture de cette résidence, en amphithéâtre Thélème, à 18 h 30, en présence de deux cent cinquante personnes environ, dont pas mal d’étudiants, finalement, en dépit de l’heure tardive et du sujet, propre à rebuter beaucoup, même parmi les littéraires.

Françoise Morvan, sa compagne, et lui ont donné une sorte de dialogue à moitié théâtralisé mais sans histrionisme, derrière la minuscule table placée au centre de la grande scène. C’est peu dire qu’il a captivé son auditoire. J’avais beau connaître un certain nombre de ses théories (sur l’invention propre au travail de traduction, sur les motifs, etc.), et une partie non négligeable de son parcours (Pouchkine, la poésie russe, Tchekhov, Dostoïevski, Shakespeare), j’étais moi-même sous le charme.

Une étudiante avec qui j’en parlais ce matin m’a dit qu’elle avait été très touchée par la manière dont ils avaient construit leur intervention de manière à faire entrer le public dans leur dialogue, à dédramatiser ou dépiédestaliser (my words) le phénomène conférence.

Il y a eu quelques questions, sur la fin ; je leur ai demandé s’ils ne pensaient pas que, comme dans le cas de Dostoïevski, s’imposerait pas un semblable travail de dépoussiérage de l’œuvre de Dickens (victime, depuis un siècle et demi, d’un total malentendu “naturaliste” en France), et également si la « traduction sur le motif » a meilleure presse, finalement, dans le cas d’œuvres contemporaines comme celle de Lobo Antunes (ma lecture actuelle de Bonsoir les choses d’ici-bas a dû un peu influencer le cours de mes divagations mentales).

J’aurai l’occasion de reparler de cette résidence, d’André Markowicz, j’avais songé à constituer un répertoire de quelques liens vers des sites à son sujet, mais, comme dirait, mutatis mutandis, Birahima, le narrateur d’Allah n’est pas obligé, là je n’en ai pas envie, j’en ai marre, et j’arrête d’écrire pour aujourd’hui. Mon thé m’attend, je vais aller chercher mon fils à l’école, a faforo!

Fous de librairie, I

Vendredi, 15 h 50

Hier matin, entre l’instant où je commandai, sur l’un des postes informatiques prévus à cet effet dans le magasin de photos spécialisé dans les tirages numériques de la rue des Halles (waooow, Flau-bert…!*), des tirages à partir de ma clé USB, et le moment où je pouvais récupérer les dits tirages, je suis allé faire un tour (onéreux) à l’excellentissime libraire de la place du Grand Marché, Le Livre. Je me suis retrouvé à discuter avec les deux libraires, pourtant occupés, et, brandissant sans m’en apercevoir le dernier livre de Savitzkaya que j’étais venu y chercher (il s’intitule Fou trop poli), je les écoutai me raconter deux histoires de clients fous. Elles (les histoires) suivent. (Et, pour l’anecdote, j’ai lu hier soir, quoique fourbu, le Savitzkaya.)

 

 

* Doit se retrourner** dans sa tombe : that’s the gist of the parenthesis.

 

** Chouette lapsus de clavier : retrourner… Jarry eût adoré!

 

Radio Fréquence Luynes (RFL 101), encore

Vendredi, 15 h 15.

 

Je n’ai jamais été un auditeur de radio. Jamais amateur, à savoir. Chez moi, jamais je ne « branche le poste ». En voiture, je cherche France Info pour un trajet très court, ou sinon Radio Classique, ou encore cet ovni bizarre, RFL 101, dont les speaker(ine)s bafouillent, lisent souvent leur papier sans sembler toujours comprendre, mais dont la programmation musicale éclectique, parfois un rien chébran (c’est ringard de dire chébran, maintenant, non ? oui, alors, chébran leur convient parfaitement), capte souvent l’attention. J’ai fait de nombreuses découvertes grâce à RFL 101. RFL 101 m’a souvent permis de passer d’agréables quarts d’heure dans les embouteillages entre la crèche et la fac (il y a deux ans), ou, plus récemment, dans mes hasardeuses et infréquentes pérégrinations motorisées de par la cité tourangelle. Ce matin encore, en vingt minutes (sur le chemin de mon domicile à la rue Fromont, vers sept heures et demie, puis entre Fromont et Tanneurs, à neuf heures dix (oui, je sais, normalement, je fais ce trajet à pied mais le vendredi matin je n’ai pas le choix (vous arrêtez de m’interrompre, oui ?))), j’ai découvert deux voix féminines très pures, très douces, celle de la chanteuse du groupe Autour de Lucie et celle, encore inconnue, de la chanson funambule.

Tant que j’en suis à vous parler de RFL

Vendredi, 15 h 10.

J’ai aussi entendu un extrait d’une chanson des Elles, Pamela Peacemaker (pas la peine de me l’offrir), et une très jolie chanson du groupe ( ?) Autour de Lucie : typiquement le genre de texte et de voix que j’aurais détestés il y a dix ans.

 

Ô, qui ne change pas en ce monde labil…

Théodule & le funambule

Vendredi, 15 h.

J’ai entendu, ce matin, sur cette curieuse radio libre dont je parlerai peut-être un jour, RFL 101 (Radio Fréquence Luynes, cela ne s’invente pas), une chanson dont je ne parviens pas à trouver l’auteur ni l’interprète (féminine), hard though I’ve tried. Le distique final, répété quatre fois, donne à peu près ceci :

N’oublie jamais, Théodule,

L’histoire de ce feu* funambule

Quoique le fragment ci-dessus n’en donne peut-être qu’une piètre idée, il s’agit d’une chanson très ironique, très savamment composée, avec une orchestration subtile, et la voix de la chanteuse est extrêmement agréable. Je prie tous les lecteurs de ce carnet de toile de creuser dans leurs souvenirs (ou leur discothèque) : j’ai un besoin presque vital de connaître le nom de cette artiste.

 

*Feu ici est adjectif, et funambule substantif.

Vernissage de l'exposition Coco Texèdre

Tourangeaux,

demain à cette même heure

medium_vernissage_coco_texedre.jpg

n'oubliez pas.

14:00 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

Le pourquoi du comment, avec le modèle intégré

Les plus attentifs de mes lecteurs auront remarqué que, depuis deux jours, j'essaie d'écrire des notes dont les liens ouvrent une nouvelle page, suite aux conseils savants et si faciles de l'excellent KA. Toutefois, il faut justement que je les fasse manuellement dans l'éditeur html, ce qui n'est pas simple, car l'édition en mode texte ne crée pas automatiquement de nouvelles pages. C'est mieux ainsi, si ce n'est que, pour une note de vingt lignes comprenant six liens, le plus long désormais est de créer les liens ouvrant une nouvelle page (cinq minutes, à vue de nez, pour chacune de ces deux activités...), et, ma fainéantise venant s'en mêler, je me dis que les habitués doivent savoir qu'il vaut mieux utiliser le clic droit, non?

11:35 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Beaux-Arts en deux lieux

Dans le collège de jésuites qu'avaient fréquenté le grand Condé et Bourdaloue himself, fut créée, le 7 octobre 1881, l'Ecole des Beaux-Arts de Bourges, ce qui est l'occasion de saluer les étudiants en arts plastiques qui me lisent par milliers, mais aussi les Berruyers qui sont de proches voisins des Tourangeaux. Coïncidence amusante, c'est ce même jour que fut également fondée l’école nationale des Arts décoratifs de Nice.