dimanche, 22 janvier 2006
Sonnet fatrasie
Composer des sonnets est assez ridicule ;
Mais enfin, je le suis en bonne compagnie.
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie
Est, dans mon souvenir, plus que vos édicules.
Placé petitement au haut d'un monticule
Et laissant lentement me gagner l'agonie,
Je compose ces vers, non sans quelque ironie,
Conscient d'accomplir ce qu'ici j'articule.
Est-ce un brouillard furtif qu'en ces mots j'entrevois ?
La trace d'un feu mort m'avait laissé sans voix,
À pêcher dans les eaux troubles de la Ténèbre
Et comme je connais le pas feutré des morts
(Ici, vous attendiez, pour la rime, funèbre),
Je laisse les tercets vibrer sur leurs ressorts.
15:30 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (17)
Commentaires
Vos rimes en "ule" me plaisent beaucoup... Ambre en aurait fait des horreurs, mais moi le "édicule" m'enchante !
Écrit par : Sunsiaré | dimanche, 22 janvier 2006
Dites à Ambre, de ma part :
C'est un poème minuscule,
Mais aux multiples tentacules...
Écrit par : Guillaume | dimanche, 22 janvier 2006
Quelques poèmes minuscules
Tels qu'on les compose en Touraine
Avec cette aise souveraine,
Feraient un joli opuscule.
J'aime les sonnets et j'ai la faiblesse d'en écrire moi-même. Ceux que nous donne Guillaume, ce n'est certes pas de la roupie de cent sonnets.
Écrit par : fuligineuse | dimanche, 22 janvier 2006
Ah, allusion aux remarquables et si drôles Cent sonnets de Boris Vian...
Écrit par : Guillaume | lundi, 23 janvier 2006
Et pourquoi serait-il aujourd'hui ridicule
A rimer pour rimer de faire des sonnets
Je vous demande un peu si le vers nouveau-né
Craindrait de se trouver dedans le réticule
De son illustre ancêtre ô lui qui véhicule
La musique adorable et le sang raffiné
De ces quatorze vers où le flot ramené
Par le vent qui le trouble au bord du crépuscule
Se déchaîne. Ô Guillaume ô prince de Touraine
Directeur de conscience au blog vanté des reines
Paré de vert enfin et ourlé d'ombre mûre
Quand tu vas te mirant en tes autoportraits
Tu es le maître aussi de l'ingrate nature
Et le talent jaillit du moindre de tes traits
Écrit par : Jacques Layani | lundi, 23 janvier 2006
Pas mieux !
Écrit par : Bertrand Renard sur un arbre perché | lundi, 23 janvier 2006
Jack, where's the bucket ?!
Écrit par : Papotine | lundi, 23 janvier 2006
Lift your feet, Papotine, it's getting deep.
(and me wifout me Wellies !)
Écrit par : joye | lundi, 23 janvier 2006
Euh, je ne comprends pas... Bucket ?
Écrit par : Jacques Layani | lundi, 23 janvier 2006
bucket = c'est de l'anglais pour "beaucoup" : Mercy buckets
(ne vous inquiétez pas, Jacques, c'est juste de la jalousie de ma part -- j'en ai écrit un et on m'a répondu "On ne t'a pas, sonnet")
Alors, comme on dit chez moi "Sceau far, sceau good".
Écrit par : joye | lundi, 23 janvier 2006
Mon cher Jacques, ce ne sont pas les délires de Joye qui vont t'aider (au fait, Joye : le "seau" ne prend pas de "c", sinon ce n'est plus un "bucket" mais un "seal" (pas le phoque, le sceau)) ni mes parenthèses.
Je ne suis pas certain de l'interprétation que l'on doit faire de l'intervention papotinesque du jour. Il me semble que c'est un peu critique quand même. (L'expression "in the bucket" est, au mieux, ambiguë, et je ne l'ai pas toujours rencontrée en de louangeurs contextes.) Mais, si je me trompe, Papotine peut me démentir. (Être professeur d'anglais ne signifie pas, malheureusement, être absolument bilingue.)
Écrit par : Guillaume | lundi, 23 janvier 2006
Le commentaire de Papotine est délicieux car il s'agit d'une lame à deux bords tranchants.
J'avions compris au début que le seau (pout te plaire, ô grand pinailleur, tant pis pour la blague) était pour vomir, mais en réfléchissant, je pense plutôt que c'était pour contenir les larmes qu'elle pleurait (de plaisir, d'émotion, de joie...)
Et puis zut pour le bilinguisme parfait, ça n'existe pas !
Écrit par : joye | lundi, 23 janvier 2006
Je n'ai jamais entendu "where's the bucket" pour "pass the hat". Cela doit être un britischisme. Chez moi, en principe, on fait "pass the hat" pour les cas tragiques.
;o)
Écrit par : joye | lundi, 23 janvier 2006
Bon, en tout cas, j'aurai appris bien des nuances. C'est intéressant.
Écrit par : Jacques Layani | lundi, 23 janvier 2006
Oh là là ! vous vous torturez bien l'esprit pour une petite pique bien mignonne (ben oui) "where's the bucket" ? est dit le plus souvent par des ados britiches ou des trentenaires branchouilles et ça signifie en gros "trop de sirop, trop de fleurs, trop c'est trop, on n'en peut plus... ça donne la nausée tous ces compliments" ou bien, plus ironique :" attention, achetez-lui du veinotonique !" ou encore : " vite, un petit cognac pour digérer tout ça !" : bref un petit mot pour dire à Jack qu'il n'est pas avare de dithyrambes.
Écrit par : Papotine | mardi, 24 janvier 2006
Mais... c'était pour m'amuser, c'est tout. Et aussi pour pasticher, justement, l'emphase qu'on trouve souvent dans les poèmes à forme fixe adressés à un quelconque puissant.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 24 janvier 2006
C'est comme ça que je l'avais compris. J'ai beau avoir une haute opinion de moi-même, les tercets étaient quand même hyperboliques...
Écrit par : Guillaume | mardi, 24 janvier 2006
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