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mercredi, 11 janvier 2006

Pierres blanches

Nous approchons dangereusement de la millième note publiée. Comme mon fils a aujourd'hui quatre ans et demi (vous rappelez-vous combien les demi-années revêtaient d'importance à l'école primaire?), et comme une émission de radio va aujourd'hui assurer ma renommée mondiale et ma fortune, cela fait beaucoup de solennités et de pierres blanches d'un coup.

Que faire ? Décider de publier si peu de notes, ce mercredi, que la millième n'apparaîtra qu'ultérieurement ? M'en soucier comme d'une guigne, d'une nèfle, voire d'une figue, et tracer mon chemin en essayant d'échapper aux savants calculs qui seraient source de writer's block et autres faridondaines ? Publier, à ce millième grain de sable, un poème à tout casser, une photographie du tonnerre de Dieu, un pamphlet à faire oublier les récentes empoignades ?

Je suis indécis. Pour la troisième solution, c'est râpé, je crois bien : si ce que j'ai publié jusqu'ici est médiocre, ce n'est malheureusement pas délibéré. Aucun espoir de faire mieux. Pour la deuxième solution, il faudrait que je renonce à mes manies arithmétiques pour ne serait-ce qu'un 3600ème d'heure, ce qui est impensable. La première ne fait que repousser l'échéance.

Et si je confiais l'écriture de la millième note (et de la neuf-cent quatre-vingt-dix neuvième, tant qu'on y est (je sais que je me plante dans les tirets)) à quelqu'un d'autre ? Voilà, c'est ça, la bonne idée.

Je lance donc un concours de pierres blanches. Faites-moi parvenir, d'ici ce soir, huit heures, le cachet de la Poste faisant froid dans le dos, une note, brève ou longue, parodique ou non, etc., afin que je choisisse les deux meilleures et les publie en conséquence. L'adresse est ici.

 

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Ceci réglé, je n'ai pas terminé mes salades.

Je voulais revenir sur le médaillon, publié hier, de Galba. Voulant vérifier que le mot galbe en français provenait bien du latin galbus, je m'en suis assuré dans le Robert culturel (Simon, ça va...?), puis ai dû faire face à l'énigme suivante, après avoir consulté le Gaffiot : l'adjectif galbus, a, um ne signifie pas "gras", mais "vert pâle" ; associé au substantif nux, il désigne une espèce de noix (galbae nuces chez Pline l'Ancien).

A l'entrée GALBA, Gaffiot signale que c'était bien le surnom des Sulpicius, et notamment de l'empereur Galba, à qui Suétone a consacré l'une de ses Vies des douze César. Le substantif féminin galba, ae semble s'expliquer, d'après Suétone, par l'emprunt à un mot gaulois signifiant le gras de la viande. J'enrage d'avoir laissé chez mes parents (cet abandon ne m'ayant pas, jusqu'ici causé beaucoup de remords) mon exemplaire des Vies, où j'aurais pu vérifier le texte exact.

Sur la Toile, je n'ai trouvé que le texte latin, du chapitre III en particulier, mais ma pratique du latin a beaucoup décliné depuis mes années khâgneuses. Il me semble comprendre que Suétone est indécis sur l'origine du surnom (Qui prius Sulpiciorum cognomen Galbae tulit ambigitur : on ne sait qui a porté le premier le surnom de Galba... (traductions sous réserves, corectifs attendus et bienvenus)).

La première hypothèse fait référence au siège d'une ville espagnole, emporté grâce à des torches enflammées avec du galbanus [???] (inlitis galbano facibus ). La seconde hypothèse est médicinale et fait allusion à des remèdes enrobés de lainages (remediis lana inuolutis) (ça ne donne pas envie de retourner dans le passé). La troisième, enfin, fait allusion au mot gaulois, pour lequel Suétone hésite entre deux traductions opposées : très gras (praepinguis) et maigre (exilis).

Bon, bref, c'est le bazar, cette histoire...

Ce serait maintenant le moment idéal d'insérer un joli petit récit pornographique pour les plus méritants de mes lecteurs. (C'était une hypothèse de mon professeur de français en khâgne : les scènes sexuelles dans les romans de Claude Simon seraient une sorte de récompense, voire, pour les moins insomniaques des lecteurs, une forme de réveil.)

Mais non.

(Sans blague, vous n'êtes pas arrivés jusque là ???)

Commentaires

Ben oui... « quod præpinguis* fuerit visus, quem galbam Galli vocent ». Le terme est à rapprocher de l'anglais calf, du latin globus. Aucun rapprochement en celtique insulaire et l'origine celtique du mot ne repose donc que sur Suétone.

* Ce n'est pas un pré-pingouin, même si cette forme latine a joué sur le sens.

Écrit par : Dominique | mercredi, 11 janvier 2006

Galbe comme synonyme de céladon ? ha ha ha

Ma contribution au concours de la millième note :

Le 11 janvier 1898, le gendarme Ernest Delamare, originaire de Château-Chinon, est nommé dans un lointain village de Bretagne. Cela l'encourage à faire sa demande en mariage à Mélanie Clément, la fille du forgeron.

Écrit par : fuligineuse | mercredi, 11 janvier 2006

zut il fallait bien sûr envoyer la note par mail ! ma précipitation m'a trahie...

Écrit par : fuligineuse | mercredi, 11 janvier 2006

Try again, Fuli !

Écrit par : Guillaume | mercredi, 11 janvier 2006

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Écrit par : Papotine | mercredi, 11 janvier 2006

Pour le millième billet, il faudra que tu parles de ce que tu M.

Écrit par : joye | mercredi, 11 janvier 2006

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Écrit par : joye | mercredi, 11 janvier 2006

Dominique : Je ne trouve nulle part dans mon Merriam Webster's que le mot "calf" ait un rapport avec le latin /galba/. Pour le veau, c'est descendu de l'allemand /kalf/ et pour le mollet, le mot vient du "Old Norse".

Quant à l'origine de son nom, on peut noter que ce fut l'homme le plus riche qui soit jamais devenu empéreur comme note Plutarch ici : http://classics.mit.edu/Plutarch/galba.html
Il avait donc de quoi se payer de la viande...

Écrit par : joye | mercredi, 11 janvier 2006

Je reviens sur Galba. Le meilleur spécialiste du gaulois, Pierre-Yves Lambert, donne ce mot avec un point d'interrogation et il le classe dans les parties du corps. Delamarre cite d'autres sources dans son dictionnaire : Quintilien en parle sans plus comme d'un sobriquet physique du type Rufus, Pansa, etc. On a aussi un prince des Suessiones (donc de la région de Soissons) qui portait ce nom. Toutefois, l'attribution au gaulois provient seulement de Suetone et ce terme manque de preuves internes au celtique.

Écrit par : Dominique | mercredi, 11 janvier 2006

D'après le Dictionnaire historique de la langue française, galbe "représente un emprunt de la Renaissance (1578), d'abord écrit garbe (1550) à l'italien garbo (av; 1529) "manière dont une chose est faite"." Garbo serait soit dérivé de garbare qui signifie "plaire", soit de galba qui signifie "ventru".

Pardon pour ma question sans doute bête : comment sais-tu le nombre de notes déjà publiées ?

Écrit par : bloguette | mercredi, 11 janvier 2006

Bloguette : vive Greta !

Écrit par : Papotine | jeudi, 12 janvier 2006

Les commentaires sont fermés.