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samedi, 28 janvier 2006

Mon inculture une fois encore prise en faute

J'avais trouvé si beau le pseudonyme Lidoire Martin, qu'arbore sobrement l'auteur du carnétoile Atours de Tours, que je n'avais pas pensé à en vérifier les possibles significations. Eh bien ! Saint Lidoire fut évêque dans ces parages dans les mêmes eaux que le plus célèbre saint Martin.

Lidoire est un prénom exceptionnel, d'autant que s'y entendent la Loire, le doigt de Dieu, le lit si cher à mon coeur (va te coucher, Guillaume).

Eric Meunié 1 : Eric Meunié

J’ai commencé ma lecture (je ne suis pas très prolixe en ce moment : seulement cinq livres en même temps) de Poésie complète, que viennent de publier les éditions Exils.


Ce n’est pas très bien écrit, mais le principe est saisissant.


Ainsi, comment traduire, en anglais ou en n’importe quelle autre langue, la première phrase du fragment 528 :

« Si je continue de cette façon, je vais me briser en deux irrémédiablement (avec diable au beau milieu). » (p. 24)

 

 Eric Meunié. Poésie complète. Paris : Exils, 2006.

Zauberflöte

La neige fond, aux marches du minuscule escalier de pierre, et la Flûte s’enchante.

Arabesques d’harmonies – vivacités des bois, solennités des cordes. Ce n’est pas, de Mozart, l’opéra que je préfère ; pour être franc, je le connais mal. En matière d’opéra, mes grands maîtres ont nom Richard Strauss, Benjamin Britten, et Amadeus tout de même… !

 

Je parlais d’opéra il y a huit jours (stricto sensu : vendredi), au Salon d’Information des Lycéens, avec un collègue du département de musicologie, que je n’avais jamais rencontré et qui s’était étonné, après une petite dizaine de minutes de bâtons rompus, que je fasse une plaisanterie sur le basson et le contrebasson. Pourtant, je ne connais pas un traître mot de musique ; c’est dire si les pauvres musiciens professionnels et professeurs doivent se sentir isolés pour que l’un d’entre eux se trouve réagir de manière aussi enthousiaste en découvrant au moins un semi-néophyte parmi… leurs collègues de l’université.

 

Bien ; je sacrifie à la célébration du 250ème anniversaire etc., mais à ma façon. Dans le même temps, Restif de la Bretonne, mort il y a deux siècles, et surtout Samuel Beckett, né il y a cent ans, passent dans l’ombre, leurs enchantements au fond des cernes, et leur spectrographie au comble.

 

 

.............................

Bon ; je ne me lasse pas des amusements habituels à la représentation opératique, à savoir que, dans ce cas précis, le chœur des Trois Dames chante et vante la splendeur du « superbe jeune homme », qui se trouve être le ténor d’un physique médiocre qui interprète Tamino. (Mais il chante très bien.)

J'ajoute que les Trois Dames prononcent l'allemand, dans les passages non chantés, comme trois vaches paraguayennes.

Je m'en tiens là. Regardons la suite sans bouder notre plaisir.

46

Dit un vieux de Neuvy le Roi :

" Le maréchal de Villeroy

N'aime pas la reine

Et moins la Touraine.

En cela il défie le roi. "

 

Théâtre de blancheur

medium_rue_blanche.jpg
À Tours, le 28 janvier, pas besoin d'être fort en théâtre pour avoir la rue blanche.

Cure de mots (1111)

Le Livre, cette librairie pas vraiment curieuse – ce serait curieux d’écrire cela ; qu’elle est curieux. Les deux libraires forment un couple intrigant, curieusement assorti – peut-être. Mais la librairie est, tout simplement, une vraie librairie. C’est peut-être cela, le plus curieux : que cela existe encore.

Ici, on ne veut pas de curieux.

Cette formule ambiguë, pourraient se l’approprier, en des sens différents, Laurent, le libraire sec du Livre, et ses inverses, les marchands de soupe des supermarchés et des FNAC. En des sens différents.

Calgary

[En écoute : « Bosnia », de Mark Dresser, par le Double Trio (album Green Dolphy Suite. Enja, 1995. ENJ 9011-2 – un disque fétiche qui depuis longtemps m’accompagne).]

 

*******

 

Le Magazine littéraire du mois de février publie une partie de la fin inédite de Gros-Câlin, roman de Romain Gary qu’il publia sous le pseudonyme d’Emile Ajar (avant le coup de jarnac que constitua La Vie devant soi). Je n’ai pas lu ce roman, et ne prétends donc pas donner mon avis sur la version publiée, dont cette fin inédite n’est qu’une variante. Mais ce qui est patent, à lire ces quelques pages, c’est que cela ne va pas changer mon opinion, formée il y a longtemps en bâillant, que Romain Gary n’était pas un grand écrivain. Que de pauvreté ! que de fades redites !

 

Je crains que certains des lecteurs de ce carnet n’avalent leur chapeau, ne bondissent au plafond, avant de m’expliquer 1) pourquoi j’ai tort 2) qu’ils ne remettront plus les pieds en Touraine sereine*.

 

Soyons clairs : je ne demande qu’à avoir tort. Dois-je donner sa chance à Gros-Câlin, ou à tout autre Ajar/Gary ?

 

 

* … auquel cas je me prosterne et retirerai cette fâcheuse note**.

** Evidemment, ne l’écoutez pas : il n’en fera rien.

Diary, 11 juin 2002 (extraits)

11 juin 2002

[...]

10 h 20

 

Un des éléments fatigants, plus que fascinants, du journal intime (ou pas intime du tout d’ailleurs : celui-ci ne l’est guère, pour le moment) est l’accentuation, ou le déséquilibre. J’imagine soudain un lecteur qui, ouvrant la version publiée de ce texte, lisant la première entrée, en conclurait que le dénommé Guillaume Cingal (pour peu qu’il publie sous son nom) ne s’intéresse qu’au football et à Renaud Camus. Alors que, si ces deux centres d’intérêt sont ce matin très représentés dans mon existence immédiate, et donc dans mes écrits à la minute, ce ne sont justement nullement des centres, mais plutôt des intérêts marginaux, des périphéries d’intérêt si l’on risque cette expression.

D’ailleurs, il suffit de connaître un peu l’œuvre du seul écrivain dont il a été question jusqu’à présent (Renaud Camus, donc) pour comprendre que la juxtaposition Camus/football a quelque chose de sarcastique, de surprenant, d’abrupt ; c’est presque un paradoxe, si ce n’est que l’œuvre de Renaud Camus est elle-même pétrie de paradoxes.

 

Avertissement : il ne sera guère question, a priori, de football et de Renaud Camus.

(La présence d’un avertissement marque à quel point ce journal n’est pas intime : il est entièrement tourné vers le lecteur.)

 

16 heures

Après avoir donné le biberon à A., je pianote à côté de lui, qui est assis dans sa chaise haute, harnaché, jouant et redécouvrant son petit ours en plastique qu’il ne va tout de même, selon toute probabilité, pas tarder à envoyer valdinguer (ça y est !). Comme à l’accoutumée, quoique rassasié, il se montre peu concentré juste après le biberon ou le repas et réclame pas mal d’attention, ce que, tout en écrivant, je suis à même de faire. La cause officieuse de l’achat de l’ordinateur portable se voit déjà confirmée dans sa pertinence.

Il ralote parce qu’il n’a plus rien à portée.

Le dictionnaire de Word2000 refuse le verbe raloter, tant mieux, il faut s’inscrire contre le dictionnaire, parfois…

Devoir sans cesse intervenir auprès d'A. hache le style.

Ne pas oublier d’enregistrer régulièrement.

Vais-je en être réduit à l’exercice du quotidien dans le diary ?

M’adressant à des lecteurs qui ne me connaissent pas, il faudrait repréciser tout le contexte, qui je suis approximativement, ce que je fais, mon passé, ma vie familiale, privée, publique etc. Pénible. Impossible.

A. joue avec la ceinture de sécurité de sa chaise haute.

Dans le parc !

Grand merci à Arbor...

... pour A) les Carolingiens, l'âge des Vikings, les cathédrales, Marco Polo ; B) le Moyen-Âge, la guerre de Cent Ans, le Quattrocento, le siècle d'or espagnol, l'Angleterre d'Elisabeth ; C) les Provinces Unies, Louis XIV, Pierre le Grand, le siècle des Lumières, l'Amérique ; D) la Révolution française, le Printemps des peuples, la Belle Epoque, les années folles, le dernier épisode ; E) la Terre fut, Néanderthal, Cro Magnon, les Vallées fertiles ; F) les Premiers Empires, le siècle de Périclès, la pax romana, les conquêtes de l'Islam.

 

Sans Arbor, rien de possible, même pas les aliens à ***.

 

Sinon, j'aime bien Nicolas Sarkozy.

13:00 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)

Rue de la Fourbisserie

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Neigeux, fourbu, j'amorce une neuve série, avec une vue de Neuvy - la rue de la Fourbisserie.