jeudi, 18 janvier 2007
Prise de vue & marteau-piqueur
Après une année 2006 en heurts, du fait aussi que l'essentiel de ce que j'écrivais, publiais etc. trouvait sa place dans l'autre carnétoile, je viens de me décider à créer dans ce carnet-ci (pour la première fois depuis des lustres) une nouvelle catégorie, ou rubrique, consacrée à la résidence de l'écrivain François Bon dans l'université où j'enseigne (François-Rabelais, pour ceux qui ont manqué le début (comme on écrivait dans Télé7Jours quand j'étais gosse etc.)). La catégorie WAW, outre qu'elle déborde, me semble peu appropriée, car ce n'est pas tellement moi qui travaille, mais LUI. Ces considérations liminaires affichées, entrons dans le vif du sujet.
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Ce matin, à dix heures et demie, dans la salle 229 – l’une de celles où l’est le plus dérangé par les travaux du nouveau bâtiment * –, avait lieu la première prise de contact (comme je crois qu’on dit) entre François Bon et les équipes pédagogiques (comme je crois qu’on dit).
Invité à l’Université François-Rabelais comme artiste en résidence pour l’année 2006-2007 (et donc, principalement pour le second semestre, qui commence ce janvier), François Bon va animer un certain nombre de projets, ateliers etc.
L’atelier principal fait se rencontrer des lycéens du L.P. Victor-Laloux et des étudiants de master et de doctorat issus de diverses filières de sciences humaines, autour d’un projet de travail lié aux nouveaux espaces urbains (si je ne me plante pas trop). Le deuxième atelier, qui aura lieu sur le site Tanneurs de 18 h 30 à 21 heures un jeudi sur deux (et qui (je le signale à mes étudiants qui me lisent par milliers (Simon, Aurélie, il est interdit de ricaner)) peut compter comme U.E. libre (se renseigner auprès du Service Culturel, à côté du panneau vert de Nico Nu)), s’appelle « La littérature est-elle dangereuse ? », et c’est à celui-là que je compte assister, par curiosité (« toujours malsaine », comme je crois qu’on dit**).
Sinon, cette réunion a été l’occasion de brasser un certain nombre d’autres ébauches de projets. [Ce paragraphe a été retiré à la demande du Service Culturel : Confidentiel Défense] François Bon est très enthousiasmé à l’idée de travailler avec la B.U., le CUEFEE (le centre d’accueil et de formation des étudiants étrangers), le département Arts du spectacle, et même le département d’anglais (more on that later).
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[Où le narrateur, sachant que l’impétrant lira peut-être ces lignes, marche un brin sur des œufs.] Le plus important, pour moi, dans cette matinée, c’est que, pour la première fois peut-être de ma brève carrière, j’ai participé à une réunion où, en une heure et demie, plus de travail a été fait qu’en trois heures de certaines commissions. En l’occurrence, je n’avais jamais rencontré François Bon, dont je connais, depuis un certain temps, l’œuvre, et il est pour beaucoup dans ce dynamisme efficace. There’s no nonsense about him, as Charles D. would have it.
J’ai lu plusieurs de ses livres, dont certains me plaisent moins, mais Sortie d’usine, C’était toute une vie et Mécanique sont de très beaux récits, où la voix de l’auteur trouve son grain, son ton juste, entre fêlures et certitudes. Autant dire que je suis très heureux, captivé même, à l’idée de pouvoir faire quelques lieues de chemin avec lui.
Au cours de la réunion, il s’est montré affable, charmant, précis et rigoureux. Il a aussi balancé quelques piques intéressantes et tout à fait légitimes, qu’il m’est évidemment impossible de rapporter sur ce site public. Je l’imagine assez stakhanoviste ou bourreau de travail, et il avait, outre son ordinateur portable, un petit appareil photo numérique que je n’ai pas immédiatement identifié comme tel.
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Pour finir, je ne peux qu’encourager ceux d’entre vous qui ne le connaissent pas à aller découvrir, déjà, son blog, au titre rabelaisien, avant de vous précipiter sur ses livres entiers ou en tiers (et peut-être, si je peux jouir ici de quelque confiance, sur les trois titres cités plus haut en gras). Pour lire et voir les impressions suite au premier atelier straight from the horse’s mouth, c’est aussi sur le blog.
* Mais Martine (: Pelletier, we’re on a first-name basis here, folks) m’a appris que l’inauguration officielle des nouveaux bâtiments devait avoir lieu le 17 mars, jour de la Saint Patrick, ce qui, je le subodore, n’est nullement une coïncidence, mais bien le fruit d’une machination de la section secrète Irish Studies in Tours.
** Ce qui est pénible avec Cingal, ce sont les parenthèses. ***
*** Attends, tu rêves, t’as pas vu les astérisques.
17:17 Publié dans Résidence avec Laloux | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Ligérienne, Littérature, écriture
Commentaires
Je ne savais pas que François Bon serait « invité » par l’université, c’est un projet intéressant mais dommage, je suis dans une année où je dois vivre recluse et le nez dans les bouquins ! J’ai, il y a quelques temps, voire années, entamé la lecture d’Impatience que j’ai (lâchement ?) abandonné car je ne me sentais pas « dedans ». Mais bon, peut-être une erreur de jeunesse, j’essaierai vos suggestions un de ces prochains jours (i.e. pas avant juillet …).
Vous n’arrivez peut-être pas à des « milliers » d’étudiant(e)s (ou ex-étudiant(e)s) mais rassurez vous, vous êtes lu...
Écrit par : Lucie | jeudi, 18 janvier 2007
J'ai déjà choisi une UE libre assez ambitieuse (du moins je trouve) : "Histoire de la vie politique sous la Vème république" (qui accessoirement est au programme d'un concours qu'il me semble que je prépare), mais s'il est possible d'y rajouter ce -visiblement- passionnant atelier (surtout que ça colle avec mes horaires), j'en serai très volontiers. D'ailleurs, j'ai loupé la conférence de ce soir à cause d'un rendez-vous prévu de longue date, mais sinon, j'y serais allé jeter une oreille curieuse. (Et peut-être aussi une curieuse oreille, parce que c'est euphémystique de dire que j'en connais assez peu en littérature, et j'aurais peut-être fait tâche ...)
Autres remarques en vrac (retour en fanfare de l'illoiement, qui ne choquera pas, je l'espère, les collègues (peut-être plus nombreux que *ses* élèves, hu hu hu) qui liront ces mots) :
- J'aime quand on remarque les textes travaillés sur logiciel de traitement de texte avant d'être insérés dans la fenêtre hauteetforte ! *Il* nous gâte !
- Finalement, la littérature est-elle dangereuse ? *Il* nous fait à peine de compte rendu !
- J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de choses "classées confidentielles" par le bureau culture de la fac : est-ce que les secrets en question excitent à ce points ceux qui les gardent ?
- Je serais très flatté, disons que ça me tiendrait à coeur de connaître la nature de ces piques qu'a lancées Monsieur Bon : je jure de me tenir à carreau.
- La phrase que je viens d'écrire est une réelle fierté.
- "Straight from the horse’s mouth", a footnote's missing, Sir. Ah, c'est bon merci Gougueule ... je me la mets de côté celle-là !
- Il faudrait que j'aille demander s'il est possible de cumuler les UE, mais pas au service culturel : ça risque d'être un secret. Oups ! Mais il va y avoir une évaluation ! Ca ne me décourage pas, mais je me demande sur quoi ça va porter ...
- Une preuve de mon inculture littéraire est peut-être que je ne comprends pas toutes les références aux auteurs qu'*il* fait : "un titre rabelaisien", "des rimes mallarméennes", "un texte post-rimbaldien" (extraits de propos de Cingal) ... heureusement ouiquipédia est là, et finalement, je me cultive en *le* lisant, et c'est un plaisir. C'est d'ailleurs par pur confiance en *lui* que je me penche un peu plus sur la question de l'atelier Bon.
- Même l'allusion à Télé7Jours m'échappe, mais j'ose présumer que c'est moins grave.
- Pour que j'aie autant de chose à dire, (anacoluthe) c'est que cette note est épique.
Écrit par : Simon | vendredi, 19 janvier 2007
Au cas ou cet affreux réclameur de confirmation aurait fait de ma tirade son déjeuner, mon commentaire à cet article est là : http://oranginal.site.voila.fr/combon.txt ...
Écrit par : Simon | vendredi, 19 janvier 2007
Oups, j'ai été bien vite, pardon, il était inutile de sauvegarder tout celà et de l'euplauder. Tout y est. *Il* a des problèmes de spam y compris sur son blog pour installer une barrière aux commentaires ? A propos de blog, les mécaniciens puristes du blog-concept pourraient bien déclarer que le blog de François Bon n'en est pas un, puisqu'il n'accepte pas les commentaires (sauf si j'ai mal vu). Allez, j'arrête de spammer, ou mon IP va être bloquée. Prendra-t-*il* un café avec moi demain (vendredi) midi aux Tanneurs (c'est peut-être osé, via *son* blog, mais soyons fous !) ?
Je m'astolphise, moi :) !
Écrit par : Simon | vendredi, 19 janvier 2007
quand même la 1ère fois que qqun dit que je suis "charmant", on me l'avait jamais fait celle-là - merci pour l'orthographe de "cuefee" - on prendra donc un café avec le commentateur Simon, effectivement ce que je propose sur le web est antérieur à la forme blog préformatée même haut et fort et entend bien le rester, ce n'est pas une question de spam mais de statut de l'écriture : il y a quand même un forum sur mon site
Écrit par : F | vendredi, 19 janvier 2007
Grand succès du premier billet de la rubrique "Résidence avec Laloux" !
Pour répondre, dans l'ordre :
@ Lucie : enfin, vous ici ! (Go back to work immediately !)
@ Simon Chieuvrou : Les douze lectures du sieur François t'auraient vraiment intéressé. Va à l'atelier, ce n'est qu'un jeudi sur deux. Le Service Culturel n'a rien censuré du tout (c'était une blague). Quant aux piques de Messire Bon, je resterai dans l'allusif. Enfin, il n'y a aucune barrière aux commentaires, mais H&F parfois fait ainsi des siennes (chez toi aussi, figure-toi).
@ Sieur Messire : Mais si, on est charmant (ça rime avec décapant et rentre-dedans). Sinon, l'orthographe du sigle CUEFEE mériterait de figurer parmi les questions les plus difficiles quand sera organisée la première émission "Qui veut gagner des millions ?" spéciale Université François-Rabelais.
Écrit par : G. Cingal | vendredi, 19 janvier 2007
Simon, astolphisez-vous comme il vous plaira (encore que, au nom de ce qui me reste de bienveillante humanité, je ne sais si je dois vraiment vous le souhaiter), en tout cas, à cette heure, je n'y parviens plus moi-même, m'étant heurté hier soir à une difficulté technique inattendue qui a, par deux fois, rendu impossible l'envoi à l'hôte de ce blogue d'un commentaire de mon cru (ne cherchez pas la contrepèterie, il n'y en a pas) sur le commentaire posté par un contradicteur nîmois au sujet de la note cingalienne intitulée « À la muleta », difficulté qui m'empêche également par la même occasion de faire suivre l'envoi de mon texte par les inévitables repentirs sans lesquels, si je comprends bien, je ne serais plus tout à fait moi-même.
Or, justement, vous vous doutez bien que, entre mon premier envoi et le second (que je pense en fait n'être que le deuxième), tout aussi infructueux, comme je l'ai dit, l'un que l'autre, j'ai eu l'occasion de faire subir à mon premier texte plus d'une modification, de même qu'il en a encore subi entre ce deuxième envoi raté et ce qui sera vraisemblablement le troisième.
Tout cela pour signifier que, au cas où il s'avérerait, demain, que mon commentaire serait finalement, bien qu'avec un retard certain, parvenu à bon port dans ses deux premières versions successives, j'aimerais, si vous le voyez, que vous demandassiez au sieur Cingal de ne pas tenir compte desdites deux premières moutures puisque je me livrerai dans la matinée, avant de partir à mon travail bien-aimé, à une troisième tentative qui, je l'espère, sera la bonne.
Merci pour tout et mes amitiés à M'sieur votre prof.
Écrit par : Chieuvrou | lundi, 22 janvier 2007
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