mercredi, 19 septembre 2007
En maintien... en sursis ?
Quoiqu'il m'arrive, de temps à autre, de me réveiller tôt, ou de souffrir d'insomnie partielle, je trouve que, là, 3 h 15, c'est un petit peu tôt, tout de même. Le rhume seul ne saurait l'expliquer, je pense.
Hier soir, lors de la rencontre entre les parents et la maîtresse de cours préparatoire, j'ai eu l'occasion de constater que la maîtrise du jargon IUFM allait, une fois encore, de pair avec une belle ignorance de la langue française, et singulièrement de sa syntaxe : en effet, si la collègue, une jeune trentenaire ou à peu près, ne manque pas d'évoquer la "prise d'indices" ou la "prise d'hypothèses", elle assène aussi quelques "ça leur change de l'école maternelle" qui, naguère, suffisaient à vous barrer la route du bac.
Par ailleurs, il est faux de croire que l'ère du politically correct soit révolue, terrassée par le ridicule : ainsi, nous avons appris que les deux fillettes qui, pour parler à l'ancienne, redoublent leur CP, sont "en maintien". Parents, si votre enfant a redoublé les trois classes du lycée (ce que nous appelions, à Dax, le bac hourquette (à cause de la hourquette d'Ancizan (ouh la la...))), dites plutôt qu'il a "fait plusieurs fois preuve de maintien".
03:45 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Langue française, Ligérienne
Commentaires
Alalala, le jargon de l'école est inénarrable, effectivement. Et on ne croirait pas que les instits rebaptisés il y a 15 ans "profs des écoles" (afin de faire sauter certains "privilèges" comme le logement de fonction et l'appartenance à un métier à risque sous couvert d'augmentation de salaire) sont désormais recrutés bac + 3.
Et j'en parle à mon aise, j'en suis. Un peu surdiplômée, certes, et reluctantly évangélisée par mes conseillers pédagogiques. Oui, on ne redouble plus, on est maintenu : noter que l'on passe d'une tournure active (l'enfant redouble, il n'a pas le niveau ou pas travaillé, alors il doit repiquer) à une tournure passive (il EST maintenu : une décision infâme le cloue au pilori, "il a pas de chance la pauv' petit, ma bonne dame...")
Et ce n'est qu'un pâle exemple au milieu d'une forêt que dis-je, ou plutôt qu'écris-je ? d'une jungle, de semblables.
Sachez que l'enseignant moyen plaide responsable (ah ça oui, on lui en met sur le dos, des responsabilités, et même une obligation de résultats bientôt, qui se substitue insidieusement à l'ancienne obligation de moyens) mais pas coupable : le jargon vient d'en haut et s'ingurgite à l'entonnoir dans les IUFM (usine à profs où on recycle les profs nuls qui ont peur des vrais élèves en les posant devant de pauvres futurs profs qui n'ont pas le choix car ils sont payés pour assister à leur cours... bon allez, je retire, doit y avoir de bons profs aussi dans les IUFM)
Sinon, pour le niveau de français, je ne suis pas assez ancienne dans le métier pour avoir déjà d'ex-élèves devenus instits... quoique...
Bonne journée ! on est mercredi, mais j'ai une formation à l'IUFM pendant 3 heures ce matin. Yeepeeee ! Je vais tout apprendresur les nouvelles évaluations nationales de CE1 et CM2. Evaluations du niveau des élèves ? ou de la réussite des enseignants ? Je vois d'ici le moment où les instits vont devoir trafiquer ce genre de résultats pour ne pas prendre une pénalité sur leur salaire... ça nous manquait encore.
(Comment, c'était pas ici le bureau des plaintes ? Oups...)
En savoir plus ? http://sauvonslaterre.hautetfort.com/en_direct_du_front/
Écrit par : Ellie | mercredi, 19 septembre 2007
m"a toujours frappé cet amont de la syntaxe spécifiquement tourangeau (et serein) - celui-ci est typique - samedi, dans circonstances équivalentes (quoique non iufmiennes), ai entendu au moins 5 fois "où qu'est" par la même personne - ou leur "attaleur" très Attaturk pour l'au revoir, et quelques autres du genre : on devrait faire l'inventaire (et je dis pas ça avec arrogance : ceux de Poitiers ou de Nantes ne sont pas les mêmes, j'entends toujours un peu de 16ème siècle là-dedans... ça change des "tout à fait" ou du bégaiement sur les articles et prépositions de mode à France Culture....)
Écrit par : F | mercredi, 19 septembre 2007
Il y eut aussi : "comme ça ils se rendent compte de ce pour quoi c'est".
Écrit par : G | mercredi, 19 septembre 2007
C'est tout de même très utile, ces réunions parents-professeurs : on en sort réconfortés en se disant que l'instruction de nos enfants est entre de bonnes mains !
Écrit par : Etienne | mercredi, 19 septembre 2007
Le pire de tout, c'est que les parents, dans leur grande majorité, s'inquiètaient surtout de la méthode d'apprentissage de lecture, qui leur semblait ressortir de la "méthode globale" tant honnie par les médias : outre le fait qu'il ne s'agit pas du tout de la si décriée méthode susnommée, il serait, de toute façon, préférable que l'apprentissage de la lecture et de l'écriture se fasse avec une méthode pourrie et un maître qui ne massacre pas la langue française à tout bout de champ plutôt qu'avec une excellente méthode servie par des "ça leur change de" et des "les enfants ils réalisent bien que"... non ?
Écrit par : G | mercredi, 19 septembre 2007
Tu m'avais demandé,, à la rentrée, Guillaume, d'éviter les termes "stagiaires" ou "iufm" dans mon blog (qui ne sera pas) ou mes commentaires; je me suis alors pliée à la consigne, mais puisque tu en as après l'iuèfème (!), je me permets quelques remarques:
1/ En trois semaines de cours d'IUFM, nous n'avons encore jamais eu le privilège d'assister à une journée de cours, sans faute de conjugaison de ces "formateurs" (f minuscule) de maîtres (m minuscules également); à croire que les accords de la langue française deviennent obsolètes... Hier, par exemple, nous avions tous avec nous la correction "qu'on avait fait" la semaine dernière.
2/ Nous parlons beaucoup d'élèves, évidemment. Et bien saviez-vous, qu'il faut absolument "les" apprendre à prendre la parole. Soit. Mais attention, surtout, pas de grammaire, et non, ces petits n'aiment pas ça; c'est en écoutant qu'ils apprendront (end of quote). Ah (pardon, je débute, moi, je ne savais pas tout ça...).
3/ Cette semaine nous avons beaucoup parler de nos difficultés, mais la semaine prochaine, "notre travail sera beaucoup plus fruc-tu-??eux???, c'est français ça? Non, parce que vous comprenez, moi je ne suis que prof. d'anglais, alors je perds l'habitude". (bon, ben, si elle le dit) [Oui, madame, c'est bien français].
4/ Remarquez, ma collègue d'anglais, qui a 2 terminales (ES & L), m'a bien précisé hier, et à deux reprises: "c'est moi qui a pris les feuilles", un peu comme l'autre jour, où j'ai "appris" à un stagiaire de lettres qu' "elle est censée", c'est avec un "c". "On s'y perd!", m'at-t-il répondu, avec le sourire.
Alors tu vois Guillaume, CAPES ou pas, il n'y a pas grande différence... Un conseil: relis bien ce qu'apprend le petit A., et pourquoi ne pas faire comme dans "La Gloire de Mon père"? Tu le prends aux Tanneurs, au fond de ta classe, super, non!
Écrit par : Aurélie | mercredi, 19 septembre 2007
m minuscule* sans "s"
3/ Nous avons beaucoup parlé "é"
et quelques fautes de frappe,
Cent lignes pour demain...
Écrit par : Aurélie | mercredi, 19 septembre 2007
Faites des enfants, mes drôles, faites des enfants...
Écrit par : Didier Goux | jeudi, 20 septembre 2007
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