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mardi, 09 octobre 2007

Chouettes pépées

On en apprend tous les jours, et de très utiles. Ainsi, ce matin, browsing the OED [traduction à l'attention de Tinou, Didier et Denis : en parcourant l'Oxford English Dictionary], j'apprends que le mot grouse, dont je connaissais le sens comme substantif (tétras ou coq de bruyère (oui, Didier : The Famous Grouse, le célèbre tétras-lyre), existe aussi comme en adjectif, et désignait, en argot australien des années 40-50 (mais non, Aurélie, je ne publierai pas les photos compromettantes de toi en compagnie des Wallabies), toute chose superlativement remarquable.

On pourrait donner, comme équivalents également dépassés, sensass', formid'  ou tip-top (de mémoire : "Chère Reine de Ventadour veut que tout soit tip-top", cf Belle du Seigneur, le nanard d'Albert Cohen).

Voici à présent deux des exemples d'usage que donne l'OED :

1944 L. Glassop We were Rats I. i. 5 You know them two grouse sheilas we've got the meet on with tomorrer night?

1947 D.M. Davin Gorse blooms Pale 200 An Iti bint, a real grouse brush she was, with bonzer black eyes.

 

Si je puis comprendre la première phrase, et même en risquer une traduction, je suis assez perplexe au sujet de la seconde. (Ajoutons que j'ignore totalement qui sont ou furent Glassop et Davin, probables très locales gloires australiennes.)

Pour la première phrase, voici ce que je propose : Tu sais, ces deux chouettes pépées qu'on doit se coltiner d'main soir ?

Pour la seconde, après vérification des autres termes problématiques, je suggère : Une Ritale, mais si, une vraie nana sensass', avec de super yeux noirs.

Il s'agit d'approximations, car un traducteur consciencieux vérifierait dans un dictionnaire d'argot français les termes les plus pertinents pour la période concernée ; en l'occurrence, je ne suis pas certain qu'on ait beaucoup dit pépée et sensass' en 1944 et 1947, que l'on eût - ou non - les mains comme des raquettes...

Transposée à notre époque, la seconde phrase donnerait des résultats voisins de "une super giga meuf [une meuf trop top canon ?], avec des yeux noirs de la mort". (Je sais, de la mort sonne terriblement nineties. (On ne va pas s'en sortir.))

Pour ce qui est de Iti, que je n'ai pas hésité à traduire par "Ritale" dans le contexte des années 40, il pose vraiment problème : emploie-t-on encore ce genre de terme pour désigner les gens de nationalité ou d'origine italienne ? je pense que le politiquement correct (ou la plus grande intégration de la composante italienne dans la société française) a triomphé de ce genre de formules...

Commentaires

" Le nanar d'Albert Cohen " : ça fait vraiment du bien de lire ça, on se sent moins seul ! Allez, tournée de grouse sur mon compte !

Écrit par : Didier Goux | mardi, 09 octobre 2007

Albert Cohen est sans aucun doute le plus surévalué des écrivains de tous les temps : quand on sait qu'il a été pléïadisé de son vivant pour ce petit machin informe et plat...

Écrit par : Guillaume | mardi, 09 octobre 2007

J'avoue avoir bien aimé "Mangeclous" et "Les Valeureux". Mais l'interminable pensum de "Belle du Seigneur"... quelle purge !

Écrit par : Didier Goux | mardi, 09 octobre 2007

Les commentaires sont fermés.