Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 29 juin 2005

Promesses

Je n’ai pas du tout publié les notes que j’avais promis d’écrire. C’est qu’elles ne sont pas écrites !

Une remarque sur la diffamation et le respect des personnes : il s’agit d’une préoccupation évidente, et tout auteur de blog doit veiller à s’abstenir de l’une et à assurer l’autre. Toutefois, si j’écris ici que j’avais acheté un lecteur DVD de marque ***, modèle °°°, qu’il est tombé en panne au bout de trois mois, et que la marque *** m’intente un procès pour atteinte à son image, nous ne sommes plus dans un système démocratique dans lequel la libre parole de tout un chacun est assurée.

C’est ce qui m’a frappé, moi aussi, dans le cas du bloggeur de Puteaux. Dans une société démocratique qui fonctionne convenablement, jamais la municipalité ne devrait pouvoir attaquer l’auteur incriminé.

Jeux de garçonnet, 1

Mercredi matin, dans le jardin. A. invente une série de jeux qui nécessitent trois bâtons et une assiette en aluminium (plus précisément, un plat à tourtière).

Le premier jeu s’appelle « pic de poil de pox » et consiste à frapper l’assiette posée au sol avec le premier bâton, puis avec le second ; avec le troisième bâton, il faut soulever l’assiette et l’envoyer vers la droite.

Le deuxième jeu s’appelle « poil d’akops de pox ». C’est une variante du précédent : avec le troisième bâton, on soulève l’assiette en l’envoyant vers la gauche.

Le troisième jeu s’appelle « pic de kip de pox ». Même chose que précédemment, mais on remplace l’assiette par une branche feuillue.

En écoute : « Biji » de Sonny Rollins (album +3, 1995)

Le Spleen de Joué-lès-Tours

Hier, à l'oral du baccalauréat de français, que ma compagne fait passer au lycée Jean-Monnet de Joué-lès-Tours, une candidate, interrogée sur l'une des Fleurs du mal et dont la liste de lecture précisait que les différentes formes poétiques du 19ème siècle avaient été étudiées dans un "groupement de textes", déclara, péremptoirement: "ah non, Baudelaire n'a jamais écrit de poèmes en prose! jamais!".

Comme si la question posée, d'ailleurs, cherchait à marquer le pauvre Charles du sceau de l'infâmie: ah non, Madame, que voudriez-vous me faire dire? Baudelaire, ça, c'était un poète, il ne se serait pas abaissé à écrire des poèmes en prose! Qu'il soit, peu ou prou, l'inventeur du genre, elle ne le savait pas. Soit. Mais, tout de même, aller affirmer quelque chose dont on ne sait rien...

Traquons les épitrochasmes

Suite au peu d'écho suscité par ma note, certes sibylline, sur la découverte de l'épitrochasme, j'ai décidé, comme on dit, d'intéresser la partie et de proposer, moi aussi, le grand jeu-concours de l'été :

TRAQUONS LES EPITROCHASMES

Tous les lecteurs de Touraine Sereine ont jusqu'au 31 août 2005, le cachet d'aspirine faisant foi, pour me suggérer, en utilisant la fonction "Ecrire un commentaire" ou en m'envoyant un courrier électronique, des exemples d'épitrochasmes trouvés dans la Littérature, la presse, la chansonnette, voire même par eux inventés.

Le jury au grand complet, composé, comme il se doit, de la Sainte Trinité Me, Myself and I, décidera du nom du vainqueur, qui se verra offrir un exemplaire dédicacé et unique de morceaux choisis de ce carnet de toile.

Alors, à vos épitrochasmes... et que ça saute!

Correspondance de Wilkie Collins

Coïncidences toujours...

Je lisais, avant-hier, une note de Jacques au sujet du prix élevé du tome 1 de la Correspondance de Verlaine.

Butinant sur la Toile, que découvris-je ce matin? La correspondance de Wilkie Collins, en quatre volumes, coûte 350 £ ou 540$. Je ne doute ni de l'intérêt ni de la qualité du travail des auteurs de l'édition critique. Mais tout de même...

Procédures

Ecrit le commentaire suivant, ce matin, en réponse à une très intéressante note sur les procès intentés par certaines collectivités ou entreprises à des bloggueurs les ayant critiquées: Je crois qu'il faut prendre des risques, écrire sans s'auto-censurer et advienne que pourra. Si les bloggueurs commencent à s'autocensurer, c'est la fin des haricots. Nous vivons dans une société tellement procédurière, et où la bien-pensance a triomphé. Que certains blogs jouent le rôle du petit grain de sable, tant mieux... Techniquement, n'est-il pas possible, si l'on n'est pas masochiste, de supprimer une page incriminée et de faire cesser les poursuites?

Affairé

Je dois concocter des sujets de thème et de version pour L***, une de mes étudiantes les plus assidues, qui vient d'obtenir sa licence et qui a suivi mes cours, pour la première fois, lors de son arrivée à l'université, il y a trois ans, donc. Je dois aussi corriger pas moins de neuf copies d'analyse littéraire, pour ma collègue I***, qui est vice-présidente du jury de CAPES, et ne peut, à Toulouse, assurer toutes ses obligations de service tourangelles. Les deux textes sont extraits de Mansfield Park de Jane Austen (peut-être mon préféré de cet auteur remarquable) et de The Case for the Defence de Graham Greene (roman que je ne connais pas). Malgré tout, je voulais noter ici que, de retour des courses au supermarché, j'ai songé à ma trouvaille du matin: Jacques Layani, dont je lis régulièrement le carnétoile (lien ci-contre, dans la liste des blogs amis), est l'auteur d'au moins deux ouvrages sur Léo Ferré. Or, je publie ces jours-ci de brèves notes rapportant certains discours assez particuliers de mon fils. Il se trouve que mon fils, depuis presque deux ans, préfère, de toutes les chansons de Ferré, et me réclame assidûment "Les psaumes sont écrits sur les magnétophones", à savoir Psaume 151, dont il connaissait les trois premiers couplets (et ne les connaît peut-être plus, car les écoutes se sont espacées).

OONA

Je suis en train d'écouter, pour la première fois depuis bien longtemps, un disque qui m'avait été offert à Noël 2000, à Hagetmau, Résistance poétique du Trio Christophe Marguet (Label bleu, 1996). C'est un disque qui m'a accompagné tout au long du premier semestre 2001, et en particulier dans certains moments difficiles, pendant que je finissais d'écrire ma thèse. La première composition, Oona prête à la rêverie. Ballade douce, entraînante, folâtre, elle célèbre Oona, c'est-à-dire, à mes oreilles maintenant, l'an OO, l'année du double O, du double oh, de la bouche ouverte en étonnement, de l'embrasement, de l'embrassade, de la fulgurance et de l'inquiétude passionnée, aux mélopées chaleureuses du sax. Composition érotique, pulpeuse, radieuse. De manière générale, je préfère, sur ce disque, les ballades, comme Recueillement ou Brume, aux compositions plus heurtées. Trio roi de l'envolée lyrique, fantômes du riot, de l'échauffourrée, que l'on s'imagine écouter sous les platanes près d'un cloître gothique, ou dans la chaleur touffue d'une salle enfumée.

Décrue

Bonjour à toutes et tous, deux jours de décrue, sinon des torridités (encore que la chaleur ne soit pas si inhabituelle qu'on veut bien le dire: la sécheresse est plus préoccupante), du moins de ce carnet de toile. Le nombre de visiteurs ne décroît pas, lui, à ma grande surprise. Je n'ai pas subi de foudres maternelles, pourtant, à l'inverse de Simon. Ni de foudres conjugales, quoique ma compagne regarde tout cela d'un air mi-amusé mi-agacé, comme si écrire un blog était le nouvel avatar de mes gamineries. Peut-être même a-t-elle raison, allez savoir. J'ai plusieurs projets de note, pourtant, que j'annonce ici avec solennité et qui seront certainement publiées dans la journée, si je trouve quelques instants pour les écrire: les deux déjeuners d'hier et avant-hier, et quelques conseils sur les deux modestes restaurants où ils se tinrent; mon collègue T*** et Maupassant; mes lectures récentes, Purple Hibiscus de Chimamanda Ngozie Adichie, The Breast de Philip Roth, plusieurs essais (retrouvés avec bonheur) de Montaigne, les derniers chapitres de Du lyrisme.

Situation d'un (autre) garçonnet

Florenz, Oktober 1947

In der Gasse, vor unserem Hotel, spielen zwei Kinder ; ein fünfjähriger Bub, rachitisch, und ein Mädchen mit Spielzeugpistole: sie spielen Händehoch, wobei der Kleine, eher mürrisch und unwillig, sich an die verpißte Mauer stellen muß – nur daß er dann umfallen soll, begreif er nicht; das Mädchen macht es ihm vor – aus der Erfahrung ihres siebenjährigen Lebens.

Max Frisch. Tagebuch (1950). Knaur, 1970, S. 144.