Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 12 septembre 2005

Rumeurs des villes - & - Murmures d’ailleurs

Les Tourangelles demoiselles
Suçotent entre elles des caramels
Elles sont sûrement un peu pucelles
En ce qui concerne l’amour charnel

 

J’écoutais, début 2001, à Beauvais, ne sachant pas que je vivrais un jour (et pour longtemps, qui sait…) à Tours, le double disque de Néry (La vie c’est de la viande qui pense…) d’où est tirée la chanson d’où est extrait le quatrain ci-dessus.

 

Je l’écoute moins souvent maintenant, presque jamais. De toute manière, je préfère le premier des deux CD, où se trouvent, entre autres, Un jour gris, chanson vraiment parisienne, Taxi!, chanson vraiment antiraciste, Les Amants, chanson vraiment vénusienne (ou du “jour de Vénus”), Toi et moi, chanson qui tangue aux soixante-treize temps de la brûlure érotique, mais je remarque à présent qu’il  a aussi de très beaux titres sur le deuxième CD, comme J’aime mon chien, hilarant et ironiquement cynophile, Chemins d’hiver, tendre et désabusé, “Tiens, l’hiver!”, polylogue saisonnier, et ces Tourangelles demoiselles que je côtoie et qui sont convaincues, à juste titre, que «les rillettes de Tours sont meilleures que celles du Mans».

 

Quel mépris ?

Comme j’ai parlé de la petite rivalité amusante qui oppose Tours, où les rillettes furent inventées, et Le Mans, où elles sont devenues tellement plus célèbres, j’aimerais signaler un autre élément, plus troublant, que nous, qui ne sommes pas Tourangeaux de souche, avons noté depuis notre arrivée, c’est l’apparent mépris dans lequel les habitants de Tours tiennent les Manceaux, qui ne trouvent pas grâce à leurs yeux : arriérés, incultes, les Manceaux seraient tout cela. Or (comme s’il était besoin de le préciser), cette supériorité n’a aucun fondement: le vieux Mans est largement aussi beau que le vieux Tours, et les imbéciles se comptent dans des proportions proches dans les deux villes, ainsi que dans l’ensemble du pays.


Si quelque autochtone pouvait m’affranchir sur ce point mystérieux, je lui en saurai fort gré. Cette animosité vient-elle d’un différend politique entre une ville traditionnellement à droite (ce qui se vérifie dans son actuelle coloration rose pâle), Tours, et l’assez anciennement communiste préfecture de la Sarthe (maintenant passée à droite, je crois (mais rien n’est moins sûr)).

Oxymores des gargotes tourangelles

J’ai choisi, comme déjà une autre fois, précédemment, de commander et déjeuner d’un Irish Welsh dans cette brasserie de la place Plumereau dont l’enseigne existe également dans de nombreuses autres villes françaises. Un Welsh rarebit, je sais ce que c’est (et d’ailleurs, ce n’est pas ce que servent ces tavernes, de par notre pays) ; un Irish Welsh, c’est comme un Basque breton, c’est plus délicat.

 

Ne nous plaignons pas, toutefois : la brasserie concurrente de celle-ci, qui se trouve sur cette même un rien touristique place, propose, dans la version anglaise, des raped carrots, c’est-à-dire des carottes violées.

 

Saignements

Aujourd’hui, j’ai saigné trois fois du nez. Saignements subits de la narine gauche – comme aux grandes fatigues d’hypokhâgne – qu’il avait fallu cautériser, chez ce vieil oto-rhino dacquois féru de latin et de grec. Un jour de version latine – ces épreuves qui avaient lieu sur quatre heures un mercredi après-midi sur deux –, un saignement violent m’avait saisi, et j’avais dû, dans une posture incroyablement inconfortable, aller chercher le lavabo le plus proche, où le professeur était venu me chercher, plein d’une inquiète sollicitude, ayant suivi la trace des flaques de raisiné*.

Ce jour-ci, j’ai saigné à midi, dans mon bureau, à l’université, peu après avoir reçu un énième étudiant, seul heureusement et ne perdant pas la face, puis au restaurant, avec Irène, Arbor et F.F., enfin de retour à la maison, m’essuyant précipitamment avec le mouchoir vert vif de mon fils, que je venais de raccompagner de l’école maternelle, où la journée s’était bien passée, alors que la mienne, entre les diverses menues mais pénibles tâches et ces saignements, avait été, non consternante, mais terne, agréablement illuminée par le déjeuner avec trio d’amis.

 

 

* Souvenir peu exact de la tirade de Vautrin dans Le Père Goriot : « …aller verser mon raisiné sur le plancher de Maman Vauquer…»

20:20 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (8)

Il paraît pariétal : hommage aux Chimères domestiques d’Alain Prillard

Une paroi réfléchit vos pugnacités. Ne réfléchit rien. Une paroi, cela ne réfléchit pas.
Où, tout d’un coup, une sarabande s’esquisse. Un défoulement, débandade de petits trolls, folies et férocités.
Celui-ci se crispe, se baisse, se tord – troll comme une sucette fondue. Cet autre se démène, c’est la danse de saint Guy ; cet autre encore me fixe du regard, darde intensément les nuages de mon visage.
Qui croire dans cette diablerie ?

19:25 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

Epithalame pour Irène et Arbor

Donne, arc, notre île et l’est : trop rire, or noir.

Vacille, élégante, riant or noir, idéalement quelle unie étincelle : ah, brûle, arde, seul questionnement.

 

In kind homage to Jacques

  I have been half in love with easeful death.
It is sad that friends have been attacked by anonymous bastards on the Web are about to give up writing these beautiful texts of theirs, or at least that they will give up publishing them in their blogs.  This is what I mean: I was very sorry to read yesterday night in Jacques’ blog that he could no longer stand being dragged in the mud and that he would no longer take part in this beautifully creative activity known as literary blogging.
I don't know why exactly these words are coming out in English, or why I feel the need to express myself in this foreign tongue, with words that I have never fully made mine.  It is all the more surprising since Jacques himself never writes in English, and since we have always exchanged views and opinions in our native language.
Jacques is the author of the beautiful blog entitled Les mots ont un sens, one of the very few which triggered my own desire to create this very site. He is an admirable writer, and it is a shame that frustrated morons should have wounded him so deeply.  It is wrong to say, as a French proverb has it, that venom spit out by toads will never reach doves in their sanctified purity.  I have experienced this feeling of being slandered by incompetent lunatics, and I can only testify that it is often wounding, no matter how hard you try to dismiss false accusations and nonsensical serendipitous trash.
I can only imagine that Jacques will not change his mind now, that he has had it, that he is completely fed up with silly debates, that he is over and done with blogging, and I can very well understand its position, because, like him, I like writing and sharing my writing with others, but this is only one tiny part of my creative and noncreative life, so that I do not need (and neither does he) this activity to fill any kind of vacuum, unlike the two or three idiots who understand nothing and keep writing offensive sentences on the Web because there is no beauty, no joy, no happiness in their ludicrous lives. If the pleasure felt in blogging is tarnished by numerous mindless intricate arguments such as those created by the aforesaid idiots, the temptation to give up is great indeed, and I'm sure that Jacques will be very happy and busy and creatively lazy now that he has taken the decision not to go on with blogging.

Parution simultanée

Viennent de sortir des Presses Apollinaire

les deux opuscules suivants:

Un beau vers

et

Quelques mots du faux Tourangeau,

 

destinés respectivement à VS et VP.

 

Ils devraient être expédiés

à leurs destinataires et dédicataires

demain,

à condition que le maître des lieux retrouve leurs adresses...

Le Lude

Hier, à l'occasion de l'une de nos régulières visites à la grand-mère de C., qui habite La Flèche, nous avons revu le château du Lude, que nous avions visité avec cette même grand-mère et la mère, décédée en 2001, de C., en août 1994, par une belle canicule.

 

Hier, il faisait bon, une chaleur d'été finissant, agréable. Le château présente quelques atouts indéniables, à commencer par son parc, l’admirable muraille qui le ceint, le grand portail aux tourelles massives, par lequel on n'entre pas. La chapelle est médiocre, avec une écurie tout aussi terne, mais la visite du château est très intéressante, j'en avais gardé un très bon souvenir, à tel point que j'ai dû demander à la guide (une espèce d'excentrique maigrissime et qui récitait sa leçon sans nécessairement la comprendre) si les fresques représentant l'arche de Noé étaient déjà visibles il y a onze ans ; elles n'ont été, de fait, redécouvertes qu'en 1998.

Le château est encore habité, sert de résidence secondaire, mais les descendants, propriétaires, semblent un peu plus cultivés ou un peu moins sots (à l'exception d'un goût douteux en matière de portraits de famille) que ceux de la famille de Luynes, dont je m'étais plaint il y a quelques jours. On n’échappe pourtant pas à tout un laïus sur l'âge des enfants, les loisirs de la comtesse, et toutes autres fariboles aristocratiques pour épater le visiteur, qui, d'ailleurs, ne manque jamais de s'esbaubir. Nous aurions préféré plus de détails sur les trois magnifiques tapisseries de Flandre, ou sur les deux portraits, superbes, du duc et de la duchesse d'Orléans, portraits qui se trouvent dans la salle de bal et qui rendent magnifiquement hommage à ces deux héros ambigus des Mémoires de Saint-Simon ; à titre personnel, j'aurais aimé être certain que les trois croûtes attribuées sans hésitation par la guide à François Boucher n'étaient pas des copies, car ces toiles exposées dans le grand salon sont d'une maladresse technique très étonnante de la part de leur auteur présumé. Si quelque lecteur de ce blog en sait plus long sur ce sujet, je suis avide de renseignements.

 

Il y aurait bien d'autres remarques à faire sur certaines des splendeurs ou des beautés offertes au regard en ce château du Lude, et le mieux, une fois encore, n’est-il pas d'en recommander la visite ? Cette note est publiée sous deux catégories contradictoires, Sites et lieux d'Indre-et-Loire et Hors Touraine, mais c'est que, sans s'être en Touraine à strictement parler, ce château en est voisin. De plus, quoiqu'il ait été construit au bord du Loir, c’est un château qui s'apparente aux célèbres et si touristiques « châteaux de la Loire ».

 

Place des Joulins (face à moi)

De la fenêtre de mon bureau, à l'université, une fois ouvert les stores, ou, pour mieux dire, les volets roulants, je vois, par-delà les jardinières de géraniums qui bordent l'affreuse passerelle de béton, la très belle façade de briques claires qui nous fait face, place des Joulins. La nuit dernière, j'ai fort peu dormi ; après une soirée de lecture, j'ai eu envie d'écrire, mais je me suis retrouvé sans réelle inspiration face à l'écran de l'ordinateur de C. et m'étant couché à presque une heure, j'ai tourné dans le lit comme un affolé, et j'ai été réveillé à cinq heures et demie par une pluie battante, sans pouvoir me rendormir, et finalement totalement réveillé par les gueulantes du petit groupe de débiles qui passent presque tous les matins de la semaine à six heures et demie par notre rue.

La place des Joulins, qui, de la rue des Tanneurs, conduit au coeur du vieux Tours, est très jolie, avec ses façades sobres, classiques, la petite bicoque médiévale du bistrot Aux Trois Pucelles, le saule pleureur qui verse ses hanches de branches dégingandées par-dessus le bitume glacial ou dévastateur du trottoir. L'été, malgré le trafic presque incessant de la rue, cette placette est très agréable, en particulier lorsque le café des Joulins offre ses larges fauteuils où se vautrer, avec un demi ou un de ses sandwiches maison tout à fait surprenants et délicieux.

Il y a aussi les trois magnolias seigneuriaux, le passage du temps et des demoiselles, l'observation des promeneurs, de douces discussions avec les jeunes patrons, très gentils et sagaces, avec leur petit garçon joueur et espiègle.

La pluie tombe, fine et suave, sur la place des Joulins. Il faut tout de même se mettre au travail.

119 ans déjà !

Connaissez-vous La grand-mère Bretagne, conte dit par Marc'harit Fulup le 12 septembre 1886 à Plouaret, recueilli et traduit par François-Marie Luzel?

Je passe.