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mardi, 31 janvier 2012

W.M. 29 : Spa-Francorchamps

Un coureur de Spa-Francorchamps

Disait « Putain, je suis hors-champ ! »

La prude Mireille

Se boucha l’oreille,

Pour n’ouïr point d’autres mots torchants.

Construire français, ha ha !

Nicolas Sarkozy n'a cessé, dimanche soir lors de son entretien télévisé avec quelques serveurs de potage, de répéter qu'il fallait déréglementer en matière de construction immobilière, ce au mépris de l'environnement et de la santé publique. (Ces termes ont-ils même été prononcés ? Qui se rappelle que Sarkozy avait annoncé que l'environnement serait une des priorités de son quinquennat et nommé Alain Juppé Ministre d'Etat chargé de ces questions ? Or, le bilan de son quinquennat est désastreux, aussi à cet égard.)

Un des arguments économiques de Nicolas Sarkozy, outre l'habituelle et diaphane antienne "ça va faire baisser les prix", est que le bâtiment est un secteur qui fait forcément travailler les artisans français. "Le bâtiment, comment croyez-vous que je vous dise Madame Chazal que est-ce que ça va faire des délocalisations ? non, soyons clairs." (pas texto, mais enfin, pas loin)

 

Donc, le secteur du bâtiment permet la relance de l'emploi hexagonal.

Ce midi, à Tours, j'ai photographié, au feu rouge à la va-vite (d'où la piètre qualité de l'image - cliquer dessus pour agrandir), un des trois camions de l'entreprise allemande Finstral, entreprise qui a, de toute évidence obtenu le marché de rénovation de la façade et des fenestrages d'un immeuble entier sur le quai André Malraux.

lundi, 30 janvier 2012

Quatuor Ebène, à La Pléiade (La Riche)

Ce soir, c'était l'ouverture, très avancée, du Printemps musical de Saint-Cosme, avec les habitués du Quatuor Ebène.

Outre le Divertimento K.138 de Mozart, ils ont joué un très beau quatuor de Tchaïkovski, le n°1, et ce n'est pas la première fois que je me dis qu'il faudrait vaincre mes préventions à l'encontre du Russe. Un couple pas tout jeune, derrière moi, tout à fait l'allure des habitués du classique, s'étonnait, entre deux mouvements, qu'il n'y eût pas d'orchestre, ce avant que le mari ne précise à sa femme, d'un ton mi-malassuré mi-docte (ah, la supériorité masculine !), que "ce ne sont pas tous des violons, le plus grand s'appelle autrement". J'ose espérer qu'il parlait de l'alto de Mathieu Herzog... pas du violoncelle de Raphaël Merlin tout de même !!!

 

En bis, après leur désormais traditionnel arrangement de Come Together des Beatles (que je mets en streaming ci-dessous - tout le monde peut ainsi réviser les noms des instruments en fonction de leur taille), ils ont joué un arrangement de Nature Boy, que je connais surtout, pour ma part, par le quartet de Coltrane.

 

dimanche, 29 janvier 2012

W.M. 28 : Babylone

Une catin de Babylone

Faisait la grue contre un pylône.

C'est anachronique,

Mais que le gros nique,

Ou le petit, c'est Babylone.

 

La Fleur de barbe

Ce matin, après un réveil plutôt moins matinal que d'ordinaire (le jour filtrait déjà à travers les persiennes, pour ne rien dire des Velux™), le baliverneur quelconque qui ne s'est pas encore lassé, depuis six ans et demi, de tenir ces carnets avec une régularité variable, s'est rendu, dans sa guimbarde hybride, certes, mais aussi beugnée en trois endroits sur le flanc droit, au marché de l'Europe que, dans un élan de créativité désignatoire (que seules, peut-être, les paroles de la chanson de Bob Dylan Man gave names to all the animals sont susceptibles d'égaler), il a décidé de rebaptiser marché aux huîtres. (Pour ce billet, dont le titre a été choisi dans les minutes qui ont suivi le tapuscritement (la typographisation ? le tapage ? la rédaction ?) de l'expression marché aux huîtres, le baliverneur semi-barbu a hésité entre Le Désistement et Langage des caves XI. He'll save them for later, hell.) Sur les quelques étals épars, sur la placette, on compte pas moins de deux ostréiculteurs, ou vendeurs d'huîtres, ce qui n'est pas la même chose : faut-il les nommer mareyeurs ? Pas l'ombre de la queue d'un poissonnier, en revanche. Le mot huître toujours me rappelle Ponge, Dickens et Dolores O' Riordan. On n'ira pas encore, de sitôt ni aujourd'hui, cueillir les fleurs dans le terrain vague.

Deux fois tu as omis de dire.

Deux fois tu omis le verbe dire.

Deux fois tu promis de maudire. Incantation aux fleurs, ce qui n'empêche pas de retordre plus souvent, à bouche de mâchefer, à doigts de licorne, la prose que le poème. L'inverse n'est-il pas, le plus souvent, tenu pour acquis ? Je ne suis pas le plus souvent. Je ne suis pas le Mâchefer. Je hante le marché aux huîtres, où j'achète poires Conférence et chipolatas.

samedi, 28 janvier 2012

Haïku photo

 

Petite Arche le samedi

galerie de monstres

- ma tronche y compris ?

 

 

(Stricto sensu, c'est plutôt une photo haïku, car le poème a été composé dans la file d'attente,

à la caisse 23, et la photographie n'a été prise qu'à dessein d'illustrer le poème.)

De l’importance de la syntaxe (épisode n° 451). Trierweiler, Dukan, le mentir-vrai. Essai ébauché d’analyse sémantaxique.

Hier soir, dans l’émission Le Grand Journal, sur Canal + (rubrique « La Boîte à questions »), Valérie Trierweiler, dont plus grand monde n’ignore, je suppose, qu’elle est la compagne de François Hollande – mais peut-être l’écris-je ici à l’intention de quelque Hibernatus prégiscardien ou des générations futures qui tomberaient sur ce blog quand j’aurai moi-même « dépassé les six vingts » –, s’étant vu poser la question «Quel est le secret de François Hollande pour perdre 30 kilos ?», a répondu : «Ce n’est pas le régime Dukan, contrairement à ce qu’il veut faire croire.»

(Ce n’est pas un verbatim. Peut-être a-t-elle dit « contrairement à ce qu’il prétend ». Ce dont je suis sûr, c’est la structure de la réponse : ce n’est pas le régime Dukan, contrairement à ce qu’il, etc.)

 

Sur le coup, je n’ai pas fait attention à cette phrase. Il faut dire que le régime de François Hollande, je m’en bats les flancs… et quant à ce que pense sa compagne (pour ne rien dire du non-sens qui consiste à donner un quelconque temps d'antenne aux conjoints des candidats), je crains qu’il ne faille descendre un peu plus bas que les flancs pour savoir ce que je me bats…

Bref… Ce matin, dans le demi-sommeil de l’aurore, cette phrase m’est revenue, et je me suis dit qu’il était étonnant qu’une compagne de candidat à la présidence de la République, sous couvert sans doute d'exhiber sa liberté de parole, dise dans une émission de télévision que le candidat socialiste à la Présidence mentait. Quelque chose clochait… Je me suis rendu compte que j’étais tout à fait réveillé quand j’ai compris que le pronom personnel, qui, grammaticalement, ne pouvait pas désigner qui que ce soit d’autre que François Hollande, ne renvoyait pas de facto (ou sémantiquement) à celui-ci. Le sens à reconstruire, avec une syntaxe correcte, serait donc (mais j'en suis réduit à un conditionnel, car c'est inverser le sens effectif de la phrase de Mme Trierweiler) :

— Quel est le secret de François Hollande pour perdre 30 kilos ?

— Ce n’est pas le régime Dukan, contrairement à ce que prétend ce dernier / contrairement aux allégations du médecin / même si Dukan prétend que oui / etc.

 

J’ai proposé plusieurs formulations afin de montrer qu’il n’est pas difficile, sans aller chercher midi à quatorze heures, de construire une phrase qui corresponde, dans sa syntaxe, aux intentions sémantiques du locuteur (de la locutrice, ici). Entre autres possibilités, ne pas faire du nom du diététicien un adjectif, mais avoir recours à un complément du nom, aurait permis, au moins, de signaler la possibilité d’une ambiguïté : ce n’est pas le régime de M. Dukan, contrairement à ce qu’il prétend. Dans une telle phrase, le co-énonciateur est amené à hésiter entre deux hypothèses pour le référent du pronom personnel : « il » désigne-t-il Hollande ou Dukan ? Dans la phrase de Mme Trierweiler, qui est une réponse à une question dont le seul sujet/agent était, sans aucune équivoque, François Hollande, pas l’once d’une ambiguïté.

En effet, le risque de méprise – et de contresens – augmente du fait que la phrase de Valérie Trierweiler a un sens. Si elle avait été incohérente, j’aurais tout de suite entendu que quelque chose clochait. En l’espèce, et même après analyse, rien ne me dit que Valérie Trierweiler n’ait pas voulu dire ce qu’elle a dit, et donc, en paraphrasant : mon compagnon est un menteur qui raconte des bobards quand on lui pose des questions sur son régime.

Haïku finnois

Sauli Niinistö

et Pekka Haavisto

en tête du premier tour

 

 

--------- Afin de relancer le projet Versikipédia, je me suis contenté de recopier le titre d'une brève d'actualité de la célèbre encyclopédie, et de la présenter sous forme de haïku. Poésie vite fait bien fait.

vendredi, 27 janvier 2012

D'un souffle, Éole hausse

Dans la rue, croisant ce colosse

De son noir clébard affublé,

Et me trouvant trop peu râblé

Pour aller, frôlant le molosse,

 

Jouer illico le bolosse,

Je passai mon chemin. « Du blé ! »

Me lance, d’un ton accablé,

Le plouc au teint de spéculosse.

 

Lors, sachez, ce fut féérie

De chevaucher son égérie

 – Car le pitbull à l’âme frêle

 

Lançant sa mâchoire d’ardent

S’entourloupa l’intestin grêle

– Et je m’éloignai, me tordant.

jeudi, 26 janvier 2012

François Hollande, et l'Université...

Je viens de découvrir que François Hollande aurait dit ça :

Je réformerai les premiers cycles universitaires, en décloisonnant les filières à l’université afin d’éviter une spécialisation trop précoce des étudiants.

Et moi, j'ai écrit ça (sur FB) :

À force de ne pas vouloir spécialiser les étudiants trop tôt, on se retrouve dans la situation intéressante de renseigner des élèves de 4ème sur les études d'anglais à l'Université, et, presque dans la foulée, de renseigner des étudiants titulaires d'un bac+4 qui ne savent toujours que faire avec. Sans parler des flopées d'étudiants de L1 "spécialité" Anglais qui disent "I don't wanting" et ne savent pas dire parapluie, vélo, bureau... ni même "réseau social".

 

Ni la gauche ni la droite ne semblent savoir que presque tous les Français d'une même classe d'âge sont titulaires d'un baccalauréat qui n'a aucune valeur, ce qui dévalue par contrecoup toutes les formations du supérieur (même les prétendument prestigieuses).

mercredi, 25 janvier 2012

Poème du bureau - Sonnet transgressif

Depuis que j’écris

Depuis que j’écris dans la buanderie

J’insiste sur des chiffres

j’égrène des nombres

 

C’est comme lorsqu’on prie

(à supposer j’en suis réduit)

Depuis que j’écris

 

Depuis lors

j’adule le veau d’or

Contre de vils carreaux courbé je me prosterne

 

Depuis que j’écris

dans la buanderie

C’est tout comme si je

jouais du luth du psaltérion de la guiterne

mardi, 24 janvier 2012

Encore d’autres désaimantages

 

La brèche. Tours, 24 janvier 2012. Il faudrait écrire un billet juste après avoir achevé la lecture – voire (j’aurai mis presque sept ans à m’en apercevoir, en tenant ces carnets) en cours de lecture. Ma petite chimie est ainsi. En l’occurrence, je ne parviens ni à m’atteler à écrire de (même vagues) notules de lecture sur les dizaines de livres empilés sur le bureau de la chambre à coucher ou sur mon bureau, à la bibliothèque, ni à les ranger en renonçant. C’est peut-être cela, la réticence – ou le sentiment diffus d’entre-deux ?

Certains de ces livres, je les ai lus il y a plus de quatre mois, et le fil s’est dénoué, fichtrement.

Je vais donc tenter une expérience, dont les résultats seront publiés au compte-gouttes sur l’autre blog, très désert ces temps-ci : me fixer une durée maximale (20 minutes par livre, peut-être) pour écrire quelque chose, puis ranger, au fur et à mesure, chaque livre. Ainsi, il y aura une trace – même ténue, même quelconque, même mauvaise – et l’ordre reviendra petit à petit. C’est, en quelque sorte, ce que je me suis résolu à faire avant-hier, en recopiant fissa un court extrait de L’Aimant, extrait qui est venu nourrir Le Livre des mines (rubrique qui, je m'en avise, n'avait pas été abreuvée depuis le mois d'août dernier).

 

(Ecrivant cela, je n’y crois déjà qu’à moitié. D’ailleurs, aurais-je écrit ce billet avant de m’y mettre ?)

 

lundi, 23 janvier 2012

W.M. 27 : The Kelly Bag

 

A safe way to hide your belly

Has grown bigger is the Kelly

Bag – how called

If you’ll be bold

To browse the Web and not your telly.

 

Monday Morning Haiku

6.20 a.m.

 

this morning when I woke up

the hyacinths were sagging

with no mimsy borogoves

 

.

dimanche, 22 janvier 2012

Trains miniers dans le Rif

La procession de pénitents qui, couverts de poussière rouge, et portant les cailloux tachés par les entrailles sanglantes de la montagne, allaient comme des fourmis de la mine au train, du train à la mine, silencieux, attendant le coucher du soleil et les trente sous.

Civilisation d'Occident, trains miniers, sociologie de charité chrétienne et, derrière, l'armée, la vie jeune et puissante, avec trois mots au bord des lèvres : patrie, héroïsme, sacrifice. [...] Dans ce secteur, la grande dalle calcaire est un autel primitif et féroce.

Ramon Sender. L'Aimant [1930]. Traduction de Jean-Pierre Ressot.

Imprimerie nationale, 1994, pp. 208-9.

Aby Warburg, pas demain la veille

Je prépare mes commandes auprès de la Bibliothèque Universitaire (si je peux m'habituer à écrire éventuellement B.U. dans ce carnétoile, il m'est difficile d'employer le sigle officiel, S.C.D. - Service Commun de Documentation), comme souvent le dimanche soir, et, faisant une recherche sur Aby Warburg, je constate qu'un des trois livres que possède la B.U. est

EN REPARATION

Le deuxième est ........................... DISPONIBLE EXCLU DU PRÊT

Le troisième devait être ramené par son emprunteur le 3 janvier dernier.

J'en suis à me demander qui je dois maudire le plus, du service si réfractaire à faire partie de la communauté qu'il exclut ses ouvrages du prêt (il s'agit de la Bibliothèque de Section d'Histoire et d'Histoire de l'Art, une secte hors de saison), ou de l'emprunteur assez indélicat pour avoir déjà trois semaines de retard pour le retour d'un ouvrage. (Pour ce dernier, je subodore un collègue.)

W.M. 26 : La diplomatie du Panda

Un ministre nommé Wanda

(Pas un poisson) un jour gronda

Quand il s’aperçut

Qu’il avait été eu

Par la tactique du panda.

Bon chic bon chanvre

Passant le dimanche matin à préparer mes deux cours du lundi matin, dont la séance de séminaire sur Olaudah Equiano et Ngugi, je retrouve – difficilement – dans ma bibliothèque (et, pour dire vrai, à la buanderie, où j’ai exilé il y a quelque temps tout ce qui ne sert jamais) le recueil d’articles dans lequel j’avais publié, en 2001, un article consacré à l’autobiographie d’Equiano, intitulé ‘A Slave’s Progress’.

Or, dans ce recueil, il y a aussi, très entre autres, un article de Sylvie Bauer sur Alphabetical Africa de Walter Abish. En entendant, à l’époque, la communication de cette collègue, j’avais eu très envie de lire Walter Abish – douze ans après, je n’en ai (encore ?) rien fait. Surtout, la première phrase de son article me rappelle un débat récent, sur Facebook, au sujet des abus de l’antimétabole : « L’antimétabole n’est pas belle et ses termes peuvent sembler trompeurs. » L’article s’intitule « Alphabetical Africa de Walter Abish, progrès d’un continent et continent d’un progrès ».

------ Au sujet d’Abish et des oulipiens américains, je dois noter que, trouvant sans doute que lire quatre livres en même temps n’était pas assez, j’ai commencé hier Gadsby : publié en 1939, ce roman, assez médiocre à ce qu’il m’en semble jusqu’à présent, est un lipogramme en E, et préfigure donc La Disparition.

samedi, 21 janvier 2012

Paperolles avant printemps

Mardi, me semble-t-il, j'ai aidé une collègue à faire du tri et surtout du ménage dans le bureau qu'elle occupe avec quatre autres collègues et qui, parce qu'il est propre et bien rangé, avait échappé à mes razzias de fou de la benne (à recyclage) lorsque je dirigeais le département d'anglais - oui, femme de ménage faisait partie de mes attributions officieuses. Il se trouve que nous avons déniché des paquets de copies vieux de parfois dix ans (or, lorsque les étudiants ne les ont pas récupérés au bout d'un an, on peut s'en débarrasser) ainsi que divers papiers ou supports de cours de collègues partis depuis parfois trois ans, parfois cinq, parfois une décennie. J'ai sauvé de l'immense masse de paperasses obsolètes et sans aucune utilité des centaines de photocopies de sujets de thème dont je pourrai sans doute me servir si j'enseigne le thème littéraire dans les années à venir. Il s'agit de textes de Pagnol, de Modiano, d'Alain-Fournier, de Camus - mais aussi de Paul Bonnecarrère et de Maurice Pons. Je lis ces textes en les traduisant in petto, selon le principe de la traduction improvisée (encore en vigueur lors des épreuves orales de l'agrégation interne), et tout en regardant le match le rugby Stade français - Worcester. La chatte, après avoir farfouillé de ci de là, tracassière, m'a rejoint sur le canapé, et fait la patouille sur le plaid à imprimé panthère (du meilleur goût). Avant le dîner, à la buanderie, j'ai écrit trois poèmes, Poèmes de la buanderie donc. L'autre jour (oui, c'était mardi), nous avons rempli deux chariots métalliques de ces kilos de paperasses. Gâchis, yet spring cleaning (in winter).

Attente #43

j'attends chez Krys
j'ai mon Samsung 
j'attends 
et je pianote

chez Jules en moins de dix minutes 
ai renouvelé ma vêture

mais ici vainement j'attends 
le magasin est gavé
le samedi
le samedi ....... jour des attentes

(ce midi la pharmacie 
désormais l'opticien)

j'attends chez Krys et je
pianote.......

15:46 Publié dans Nomades | Lien permanent | Commentaires (0)

Pierre d’accoutumance au vide

 

Est-ce que vraiment on s’habitue ?

Il s’agirait plutôt d’hébétude, à griffer la toile, à tenter de mimer l’avance des lichens. Le mot lichens, anagramme de chenils, a toujours tiré, à mes yeux, du côté de l’animal brusque autant que du végétal rampant. Gratter des losanges, ou les peindre de l’ongle, n’est-ce pas semblable affaire ?

« Non obstat, mais si grand éloge me met mal à l’aise. »

vendredi, 20 janvier 2012

La langue française, version Université de Tours

La langue française, version fac de Tours

 

Je cause français

C'est un plaisir

Je cause français 

C'est un plaisir

jeudi, 19 janvier 2012

W.M. 25 (#2,525) : Nick Drake

A depressive bard was Nick Drake

—Yet one who could enchant and spake

      In a manner so lyrical

      That no one grew hysterical

Over his sentiments opaque.

W.M. 24 : Xynthia

 

Une Vendéenne, Cynthia,

Qui rentrait chez elle, en Xantia,

Manqua d’être emportée

Avec plusieurs 

Lors de la tempête Xynthia.

 

Avant d’y repartir (turbiner)

Ce midi, déjeuner du type razzia sur les restes – une cuisse de poulet datant de vendredi dernier, une tranche de pâté en croûte (survivante d’agapes dominicales), un fond de lentilles cuisinées, un fond de soupe dont plus personne ne voulait, et même une orange qui avait commencé de bleuir (sans doute pour faire la maline et témoigner d’un vague vernis de culture) – de sorte que, si on me retrouve clamsé d’ici ce soir il sera impossible de déterminer l’aliment fautif (fauteur ?) – et de sorte aussi que je suis le genre de gars qui peut déclarer tout de go qu’en un seul repas il remplit un lave-vaisselle. Toutefois, c’était délicieux ; avec un pion de blanc (reste du Gewurtz d’hier soir), c’eût été encore meilleur, mais j’ai oublié. Et comme tout cela est passionnant !

Le Retour des jacamars

Le week-end dernier, sur Facebook, je suis intervenu trois ou quatre fois dans un groupe célébrant la perte du triple A, sous l’identité de Guillume Cingl. Il y eut tout d’abord un lipotexte :

Merci de m'inscrire membre. Je perdis mes * hier soir, en une curieuse surprise. Je compte m'en remettre. Toutefois, toute personne en mesure de me décrire le lieu d'emprisonnement des susdites précieuses voyelles est, d'ores, fort vivement remerciée.

Puis un autre :

De tout temps, l'homme, obsédé de pouvoir, s'est penché sur les questions de sous, de pognon, de flouze, et ce quel que soit le nombre de voyelles dont il dispose, de sorte que les officines qui dispensent des notes, je m'en cogne le coquillon sur le bord du trottoir.

Puis, à rebours, des commentaires qui paraîtront plus ou moins abstrus, abusant de la voyelle autant que de la bouteille :

1. Barbara sans A, c'est comme jacaranda, jacamar, Caracas ou Nathan Zuckerman. Muy complicado.

2. Le Venezuela n'a pas de triple A. Je me demande comment font les jacamars de Caracas.

3. C'est Anastagia, pas Sasha, qui m'a tapé dans l'œil.

 

(Pour ce dernier, il était question des Miss Bahamas 2011.)

Toutefois, il est question d’autre chose, désormais, ce jeudi. Du jacamar. Encore.

En écrivant ma vanne à deux balles sur les jacamars de Caracas, je ne pensais pas avoir jamais lu de texte où il fût question de cet exotique volatile. Or, en rangeant quelques livres, ce matin, et les feuilletant (ranger représente toujours un moment de retrouvaille, aussi avec d’autres livres sur les étagères – bref, c’est une opération sans fin, d’autant que je finis par ne pas tout ranger, ou par ne pas ranger du tout), je suis tombé sur le poème suivant, à la page 121 des Jeux d’oiseaux dans un ciel vide de Fabienne Raphoz (Héros-Limite, 2011).

Galbuliformes

(Galbulidés)

Les jacamars se nourrissent presque exclusivement d’insectes volants

Tous les jacamars ont le bec acéré

Tous les jacamars portent l’émeraude métallique d’une forêt de nuages après la pluie sauf le Jacamar oreillard qui imite son sol après la pluie le Jacamar à tête pâle le Jacamar tridactyle le Jacamar à gorge blanche qui imitent son ciel avant la pluie le Jacamar brun le Jacamar à longue queue qui imitent sa nuit

Le Jacamar des Andes a l’œil solaire

Le Jacamar oreillard et le Jacamar roux pleurent rouge

Le Jacamar à queue rousse femelle a la queue émeraude

Le Jacamar des Andes est vulnérable

Le Jacamar tridactyle est en danger

 

Avec ce copié-collé d’un poème intégral (qui est un bref extrait, hahaha), ce billet peut prendre place dans un grand nombre de rubriques, sous-chapitres etc., dont vous trouvez juste ci-dessous la théorie :