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lundi, 14 novembre 2022

Textament trahi, certes (14112022)

 

Il faut que je vous raconte, je n’ai pas assez à faire, avec tous mes nouveaux cours pour le second semestre e tutti quanti, mes projets vidéo que je n’arrive plus à relancer (et encore, je ne dis rien de l’aventure Twitch, à l’arrêt depuis juin), et donc ayant noté que je n’avais pas lu de livre en allemand depuis trop longtemps (deux ou trois ans (je ne compte pas les poèmes ou textes courts)), je me suis lancé, après quelques nouvelles tombées de mon intégrale reprise en main quasi par hasard (quasi car je m’avise que 2024 sera le centenaire de la mort de Kafka), dans la lecture du Château de Kafka, en allemand donc : Das Schloß. Je dois passer outre quelques difficultés, surtout pour les adjectifs, et quelques probables faux-sens indétectés, mais ça me plaît – c’est l’essentiel.

Hier soir, assez prétentieusement (mais en fait, pour fixer ce passage), j’ai publié l’extrait suivant sur Facebook (c’est au tout début) :

„Im ganzen entsprach das Schloß, wie es sich hier von der Ferne zeigte, K.s Erwartungen. Es war weder eine alte Ritterburg noch ein neuer Prunkbau, sondern eine ausgedehnte Anlage, die aus wenigen zweistöckigen, aber aus vielen eng aneinander stehenden niedrigen Bauten bestand; hätte man nicht gewußt, daß es ein Schloß sei, hätte man es für ein Städtchen halten können. Nur einen Turm sah K., ob er zu einem Wohngebäude oder einer Kirche gehörte, war nicht zu erkennen. Schwärme von Krähen umkreisten ihn.“

 

Une amie anglaise ayant admis son incapacité à comprendre de quoi il retournait, j’ai dégotté vite fait, au débotté, ce matin, ce même paragraphe dans la quatrième traduction publiée, celle de Mark Harman (1998) :

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Puis, me prenant au jeu, je suis allé piocher, sur Google Books, la traduction française de Georges-Arthur Goldschmidt.

 

Kafka fr.jpg

Je n’ai ni le temps ni le courage ni même l’envie d’aller donner d’autres coups de sonde mais ce seul paragraphe relève si évidemment de ce qu’on peut nommer une mauvaise traduction qu’il y a gros à parier que le reste soit du même tonneau. En effet, on se trouve ici dans le cas de traductions tellement mauvaises que sans connaître la langue ou le texte source on sait que c'est mauvais. Cela m'arrive avec des livres traduits du coréen ou du polonais… L’indice le plus frappant, ce sont les énoncés peu cohérents, maladroits, ou dont on devine ce qu’ils sont censés vouloir dire. L’exception, ce sont les textes écrits en dehors, voire contre la langue standard, le cas d’Amos Tututola étant celui que je connais le mieux.

Pour Le Château, les traductions les plus connues sont celles de Vialatte, de Lortholary, de Goldschmidt donc, et, tout récemment pour l’édition 2018 en Pléiade, de Jean-Pierre Lefebvre. On trouve, sur Google Books, une traduction non créditée, publiée par les éditions Rhéartis, et qui semble à peu près aussi exécrable que celle de Goldschmidt :

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Comment peut-on publier de pareilles saloperies ?

 

dimanche, 13 novembre 2022

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Avant l’habituelle promenade sur les bords de Loire, côté sud, du pont Mirabeau au pont Wilson, nous sommes allés au château de Tours, pour deux nouvelles expositions, très différentes.

 

La Loire à Tours

 

Le deuxième étage est consacré aux collages sur plexiglas de Nental, peintre-collagiste qui a son atelier à Saint-Pierre des Corps. L’ensemble des collages utilise des reproductions fragmentaires et déchirées de tableaux des 17e et 18e siècles autour du cortège de Bacchus, des Ménades etc. Assez sceptique en entrant dans la première pièce, j’ai été progressivement happé par cet univers, ce travail très astucieux, intelligent et impressionnant.

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Nental utilise les superpositions et la transparence avec un sens de la composition et un humour très puissant. Le rapport entre les scènes de groupe ou à deux figurées dans les peintures de l'époque classique et les différents éléments plus modernes, les couleurs, les citations ou les fragments de publicités n'est jamais simple ou simpliste.

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20221113_152708    (détail)

 

Le troisième étage est consacré à une rétrospective de l’œuvre photographique, entièrement en noir et blanc, de Bernard Descamps, Au-delà des apparences. Les séries malienne ou égyptienne m’ont particulièrement « tapé dans l’œil » mais c’était globalement une belle découverte. Je me suis difficilement retenu d’acheter, non le catalogue, mais Le don du fleuve, le livre que Descamps a composé  autour d’une anthologie de poèmes oraux peuls traduits.

 

Le château de Tours est un lieu d’exposition vraiment sublime. Le rez-de-chaussée et le premier étage accueilleront bientôt une autre exposition.

 

samedi, 12 novembre 2022

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À la faveur d’un après-midi très doux, nous sommes allés au Salon des Vins de Touraine, où je ne mets jamais les pieds. Mais c’était l’occasion de refaire un tour au prieuré Saint-Cosme, où je vais régulièrement mais que O* n’avait pas vu – et mes parents probablement non plus – depuis plusieurs années. Lors d’une de mes dernières visites, juste avant le premier confinement, j’avais pris un portrait d’E* et J*, sans savoir bien sûr que J* avait moins de deux ans à vivre. Je pense que ce site, porteur de tant de jalons pour mes vingt années en Touraine, restera associé à J*.

 

Le salon des vins n’avait aucun intérêt, mais Nicolas Raduget, dont C* m’a offert le livre hier, m’a signalé l’existence d’un charme planté par Pierre Leveel pour son centenaire en 2014.

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L’exposition permanente de livres pauvres » autour du travail de Daniel Leuwers est nettement mieux présentée qu’auparavant. Y est mis à l’honneur, ces jours-ci, un livre d’Annie Ernaux et Françoise Pacé.

 

vendredi, 11 novembre 2022

11112022

 

Aujourd’hui j’ai eu 48 ans. Toujours cette étrangeté à se sentir plus jeune sur certains plans, et – beaucoup – plus vieux sur d’autres. Mes parents étaient là, et ma sœur, ma nièce et mon beau-frère aussi. Ça faisait plaisir d’avoir toute la petite famille, outre les SMS amicaux et les messages sur les réseaux sociaux.

 

Je ne vais pas citer les différents cadeaux, sauf les deux albums de jazz offerts par ma mère, car il y a en partie coïncidence : un album autour de la poésie de Léon-Gontran Damas sous la direction du pianiste Guillaume Hazebrouck et de Sika Fakambi, exceptionnelle traductrice avec qui j’avais pas mal échangé cette semaine et que j’aurais voulu faire venir dans le cadre de la résidence de Laurent Vannini ; un album plus « fusion » du violoncelliste sud-africain Abel Selaocoe.

 

Temps très doux encore.

 

18:30 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 10 novembre 2022

Soirée de lancement de la résidence de Laurent Vannini

Hier soir, très belle conférence de lancement de résidence de Laurent Vannini, avec Canan Marasligil et Mohamed Mbougar Sarr en conversation autour de la traduction et de l’écriture en langues minorées, mes collègues Anna Krykun, Yekaterina Garcia Markina et Michaela Enderle-Ristori pour l’encadrement du point de vue de la recherche et de l’enseignement, plusieurs « locuteurices » qui ont ouvert le bal avec des lectures de textes et poèmes en diverses langues minoritaires ou régionales ou perçues parfois comme « périphériques » (créole mauricien, puular, galicien, valencien, turc…), et avant un très beau concert ney/guitare/voix de Pelin Başar & Mustafa Caner Sezgin.

 

Je n’en dis pas davantage : Charlotte Matoussowsky, dont j’ignorais qu’elle se trouvait là mais avec qui j’ai pu échanger deux mots lors du vin d’honneur qui suivait, a extrêmement bien live-tweeté tout cela. J'ajoute seulement le grand bonheur que j'ai eu à entendre MMS saluer et souligner le travail d'Alice Chaudemanche.

 

Hier soir j’ai donc enfin rencontré Canan, avec qui j’échange depuis pas loin de 7 ans sur les réseaux sociaux, et dont j’admire énormément le travail de créatrice, artiste, traductrice et autrice. Ses interventions étaient passionnantes, et nous regrettons qu’elle doive reprendre le train très tôt ce matin – elle est déjà partie à l’heure où j’écris ces lignes – mais j’ai dans l’idée de la faire revenir pour des ateliers avec des étudiants de L.E.A. (dans le cadre du Laboratoire des traducteurs qu’organise Anna Krykun) et de LLCER.

Canan Marasligil, Laurent Vannini, Mohamed Mbougar Sarr - amphi Thélème, site Tanneurs, 9 novembre 2022

 

Ce matin, je vais retrouver Laurent et Mohamed, à qui je vais offrir deux livres, en leur laissant le choix de qui prend quoi. Pourquoi, à votre avis, ces deux livres ? (J'avais un cadeau pour Canan, mais ce sera la prochaine fois.)

Je vais faire dédicacer Terre ceinte, histoire de me distinguer (LOL), mais je me suis avisé en le reparcourant ce matin que la dédicace du premier roman de Mohamed Mbougar Sarr, qui se clôt sur l’évocation de sa grand-mère trop tôt disparue et à qui il aurait voulu traduire son roman en séreer, fait écho, de façon poignante même, aux discussions d’hier, vu qu’il a longtemps et fort bien parlé des conversations qu’il a avec sa mère afin de mieux écrire et mieux traduire en séreer, mais aussi vu que Canan a passé une quinzaine en Turquie en octobre suite à la mort de sa grand-mère, dont elle a dit qu’elle était un de ses liens corporels et intimes les plus profonds avec la langue turque.

 

Trois livres

samedi, 05 novembre 2022

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Le rafraîchissement qui tardait à arriver est enfin là. À mon lever ce matin il faisait 17° dans la maison. Il fait plus froid à l'étage depuis deux jours. Ce sont des signes qui ne trompent pas, et même si l'automne est encore doux et même si le coût de l'énergie risque d'exploser, on relance quand même le chauffage. Nous verrons ce qu'il en est cet hiver mais pour le moment l'idée d'avoir ma plage de travail matutinale couvert de deux robes de chambre et d'un plaid n'est pas très attrayante.

 

Depuis quatre jours, depuis notre retour de l'escapade bretonne en fait, je m'use les yeux à tenter de finir ma relecture de la traduction d'un recueil de plus de 200 pages par un écrivain/ami. Je n'écris rien à ce sujet sur les réseaux sociaux car nous nous suivons sur les trois réseaux et je ne voudrais pas qu'il voie à quel point ce travail me pèse. (Plus personne, je crois, ne lit ce blog ; c'est bien pratique.) Contrairement à ce que je pensais au départ en acceptant, les traductions sont lourdes, fautives, criblées de contresens. C'est une tâche titanesque.

 

Hier soir, O* qui participait à sa troisième compétition de tennis de table par équipes de l'année, était dans une forme incroyable ; je ne l'avais jamais vu aussi bien jouer. L'équipe a dû concéder le match nul, suite à un double perdu au 5e set, mais aussi parce que le capitaine d'équipe a perdu ses trois matches. C'était une soirée assez brève, par rapport au déplacement à Saint-Antoine du Rocher il y a un mois (nous étions rentrés à minuit passé...), et très agréable.

 

06:25 Publié dans 2022, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 04 novembre 2022

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Il y a dix ans mourait mon grand-père maternel, André Bédrède.

 

C'était un dimanche soir. Je me rappelle que ma mère m'a téléphoné ; A* et moi étions aux arènes d'Arzacq. Le soir même j'ai pu aller faire un saut pour voir ma grand-mère. Ma mère et ma tante étaient là.

Trois jours plus tôt, j'avais pu aller le voir à l'hôpital.

Trois jours plus tard, j'ai fait l'aller-retour depuis Tours, en train, pour les obsèques (qui avaient lieu le lendemain). J'ai des souvenirs très vifs de ces journées.

 

Pourquoi n'ai-je pas voulu, pas osé téléphoner à ma mère aujourd'hui ?

 

18:30 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 03 novembre 2022

03112022

 

Encore réveillé et levé – plus tôt encore que les jours précédents. Ça, avec la relecture en urgence de 200 pages de traduction, me tape sur le système. Tu parles de vacances. Quand j’en aurai fini de ce pensum (la traduction est vraiment fautive, je me contente d’aider à limiter les dégâts), les cours auront repris, donc je n’aurai pas eu de repos. Ça n’aide pas d’avoir voulu relire A Room of One’s Own (lu il y a 23 ans), et, ce faisant, d’avoir découvert le roman posthume d’Olive Schreiner, From Man to Man : moi qui n’ai jamais rien lu de cette autrice, pas même son seul opus connu (The Story of an African Farm), me voici tenté d’aller à sa découverte. Je suis incurable.

 

Je pourrais aussi m’empêcher d’aller sur Twitter – vœu pieux – et de « perdre » du temps à regarder certains matches de la Coupe du Monde de cricket en T20. Mais en fait, je n’en regarde que des bribes, tout en bossant.

Hier, nous avons quasiment terminé la saison 4 de La Casa de Papel.

 

05:30 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 02 novembre 2022

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Comme je n'ai pas grand chose à vous dire du livre sur les mèmes emprunté à la B.U. récemment et parcouru ces jours derniers, je préfère publier ici un mème (sur un template inédit).

 

Cliquer sur l'image pour agrandir.

 

mardi, 01 novembre 2022

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C'est sur l'autre blog, encore plus à l'abandon que celui-ci, que j'avais créé il y a longtemps une rubrique (Untung-untung) vaguement inspirée du Temps immobile de Claude Mauriac et dans laquelle je mettais en parallèle deux ou plusieurs années à partir d'un même jour. Si on choisit la dernière entrée stricto sensu, on voit que j'y comparais quatre 26 septembre différents, et qu'il y était question du projet de François Bon à Grandlieu, projet qui a donné naissance à un livre emprunté récemment à la B.U..

 

Eh bien, il y a un an, nous étions à Galway, pour la première de nos deux visites à A*, qui y a passé sa troisième année de Licence. Comme c'était au moment où j'avais totalement arrêté de tenir le carnet de l'année 2021, on n'en trouve pas trace ici.

Vous surprendrai-je en vous disant que si j'ai fait bien des découvertes d'autrices et d'écrivains depuis ce 1er novembre 2021, je n'ai pas (encore ?) lu une seule ligne du romancier estonien Eduard Vilde, ici représenté face à Wilde.