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mercredi, 05 octobre 2005

Henry Céard, pas moins de 122 ans après

Après avoir occupé pendant deux semaines le poste d'attaché au cabinet du préfet de la Seine Charles Floquet, Henry Céard fut nommé, le 5 octobre 1883, sous-bibliothécaire de la Ville de Paris à l'Hôtel Carnavalet.

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La tentation de Pécuchet.

Lettre de Zola à Céard (22 mars 1885)

Saint Esprit

Je me rends compte que je n'ai jamais donné suite à la note dans laquelle j'"assassinais" (in metaphorical terms) un exégète malheureux (ou: mal inspiré, mal informé, bien hâtif) du roman de Coetzee, Elizabeth Costello. Il se trouve que le rédacteur en chef de l'excellente revue Esprit m'avait répondu, que sa réponse remonte au 5 septembre... et que la voici:

Cher lecteur,

En effet, la méprise est impressionnante! Désolés d'être tombés si bas ! Faut-il esquisser une défense ?

Votre mot est plein de compréhension malgré votre légitime consternation. Il faut avouer que l'auteur est plutôt connaisseur de littérature allemande... personne n'est parfait ni, surtout, "spécialiste" au sens universitaire du terme.

Cela dit, on peut y voir un hommage involontaire à la puissance créatrice du romancier qui fait croire entièrement à sa fiction et qui sème l'indistinction aux marges du réel et du fictif. Un dernier mot en faveur de l'auteur, qui ne prétend pas d'ailleurs connaître parfaitement Coetzee ni la littérature anglophone, son centre d'intérêt est ailleurs : dans la réflexion sur le mal, qui n'est pas centralement remise en cause, me semble-t-il, par cette erreur.

Je n'essaie pas de nous justifier d'avantage, d'autant plus qu'une simple vérification de notre part aurait permis de nous rendre compte de la méprise, et vous prie de transmettre nos excuses à M. Paul West (le vrai !) à l'occasion.

Merci de votre fidélité,

Marc-Olivier Padis

Rédacteur en chef

Revue Esprit

 

J'avais répondu, immédiatement, à M. Padis, en lui certifiant que je maintenais ma confiance à sa revue, que c'était surtout l'auteur de l'article qui était à blâmer, que je ne connaissais pas Paul West... et que je publierais sa réponse. Mieux vaut tard que jamais, dit l'adage.

Le prieuré Saint-Cosme

Mercredi, 12 h 15

Aussitôt dit, aussitôt fait… Je promets une note, et une fois encore je faillirais à ma promesse ? Ah non, pas de ce pain-là, hein…

Le prieuré Saint-Cosme, à La Riche, est un lieu que je trouve, pour ma part, touché par la grâce. Il ne reste pas grand-chose, certes, des bâtiments conventuels du seizième siècle, mais le réfectoire, par exemple, vaut à lui seul la visite. Les fragments qui restent de l’église sont aussi très émouvants.

 

Bien entendu, le prieuré est surtout réputé car Ronsard l’a immortalisé dans plusieurs poèmes, en fut prieur de 1565 à 1585, y écrivit quatre chants de la Franciade.

Puis dès le poinct du jour redoublant le marcher,

Nous vismes dans un bois s’élever le clocher

De Saint Cosmes prè Tours où la nopce gentille

Dans un pré se faisait au milieu de l’isle.

 

Voilà de beaux vers, assurément. (Ce qui vous remet en mémoire, fidèles lecteurs, que j’ai laissé naguère en plan la série annoncée Un beau vers. Je me demande si, velléitaire comme je le suis, je me tiendrai, avec la masse de travail qui m’attend jusqu’en février au moins, à mon projet de roman publié dans ce carnet de toile. C’est une autre histoire, non?)

 

Ce sont de beaux vers. J’aime ce quatrain, car, outre la douceur de la scène champêtre, la gaieté si bien transmise, il y a cette métamorphose discrète, de vers à vers, du poinct en un bois, puis de prè en pré. Par ailleurs, ce quatrain indique que la commune (ou paroisse) devait, à l’époque, s’appeler Saint Cosme, et non La Riche. D’où est venu ce nom, et quand ? Quel est le lien avec l’église Notre-Dame de La Riche, qui se trouve, de fait, à Tours, dans un quartier très voisin de La Riche ? Autant de questions dont je chercherai les réponses… Quelle prétention de vouloir tenir un carnet qui parle aussi des sites et lieux d’Indre-et-Loire, quand je suis si nouvellement arrivé et si peu informé de tant de choses…

Coco Texèdre… à suivre…

Mercredi, 11 h 50

Je reviens, avec mon fils, de la médiathèque de La Riche, où sont exposées, comme souvent, des œuvres d’artistes locaux, dont il vaut mieux, généralement, se dispenser de parler. (C’est le genre d’œuvres dont nous parlons, avec C., en employant l’expression palette fléchoise en souvenir d’une mémorable exposition de croûtes vue à La Flèche l’été 1994). Toutefois, ce matin, il y avait, le long de l’escalier qui permet d’accéder à l’espace adultes du 1er étage, deux grandes plaques de verre en partie sculptées et recouvertes de peinture rouge ou bleue, et d’inscriptions dans un style voisin d’Alechinsky ou Opalka, toutes proportions gardées. La documentaliste du bureau de prêt m’a dit qu’il s’agissait d’œuvres de Coco Texèdre (?). Je ne suis pas certain de l’orthographe de ce nom, et je vérifierai en cherchant sur la Toile plus d’informations. En tout cas, voilà un nom d’artiste qui ne laisse rien présager de très captivant, et pourtant, l’alliance d’une technique complexe et d’un graphisme subtil m’a tapé dans l’œil.

 

A consulter: le site de Coco Texèdre.

17:25 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (3)

Atelier mode d’emploi: Ségolène Garnier et Cécile Cluzan

Mercredi, 11 h 40

 

Dimanche dernier, en début d’après-midi, dans le cadre d’une manifestation culturelle appelée Atelier mode d’emploi et qui consistait, pour les artistes tourangeaux, à accueillir le public dans leurs ateliers respectifs, nous nous sommes rendu, mes parents, ma compagne, A. et moi, au 32, rue Delpérier, où demeure Ségolène Garnier, qui avait exposé certains de ses mobiles tridimensionnels, et une série fort longue de figures rouges sur supports imprimés retravaillés. C’est, de ses œuvres, cette série que j’ai préférée. J’ai aussi remarqué, sur les rayonnages de sa bibliothèque, qu’elle avait lu Le sujet monotype de Dominique Fourcade, dont j’avais promis de parler mais que j’ai dû rendre, entre-temps, à la Bibliothèque Universitaire (ou S.C.D.).

 

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Auparavant, nous avions été accueillis, dans la courette de l’immeuble, et pendant une battante averse, par l’invitée de Ségolène Garnier, Cécile Cluzan, qui avait édifié une sorte de tente-igloo entièrement constituée de pull-overs et de chandails décousus puis recousus les uns aux autres, dans une sorte de sarabande colorée très insolite. J’ai photographié le reflet, dans la théière, des visiteurs et hôtes assis autour d’un thé fumé sur ce fond multicolore.

Je ne sais si Ségolène Garnier m’autoriserait, elle, à inclure dans ce carnet de toile une ou deux images volées à ses figures rouges ; je vais essayer de retrouver sa trace, afin de lui signaler, au moins, l’existence de cette note.

Après cette incursion dans l’atelier de ces deux jeunes artistes, nous avons profité du soleil revenu pour flâner avant de conduire mes parents à la gare de Saint-Pierre des Corps. Je leur ai montré les bâtisses de style art nouveau de la rue Jules Charpentier ; nous avons visité, dans ces parages-là, un autre atelier dont je préfère éviter de parler.

Revue de presse

Mercredi, 12 h 05

 

Quelle peut être la valeur d’une note de blog par rapport à la presse spécialisée et imprimée, celle qui, par son imprimatur, se voit investie, justement, d’une vraie légitimité ? Je repense au commentaire de la mystérieuse et si gentille Carole. Sans doute, Julien Duthu et Rémi Panossian, qui forment, je le rappelle ici, un duo admirable, seront très contents de lire la recension que j’ai écrite, à mon modeste niveau. Mais peuvent-ils vraiment citer Touraine sereine dans un press book ? Pourtant, ce carnétoile peut s’enorgueillir d’une moyenne de 300 visiteurs quotidiens, ce qui n’est pas rien : après tout, si je devenais assez gourou pour inciter mes lecteurs réguliers à acheter les disques (ou les livres, etc.) que je recommande si chaudement, ce ne serait pas négligeable pour les artistes concernés, non ?

La Riche

 

Mercredi, 11 h 55

 

Je ne connais pas très bien cette commune limitrophe de Tours, où je me rends désormais avec une certaine régularité, depuis que nous avons pris un abonnement à la médiathèque. Jusqu’alors, je connaissais surtout la petite place qui se trouve derrière le Jardin botanique, mais aussi, pour y être allé une fois, seulement, un quartier résidentiel construit dans les années 1980, vraiment pas beau et où habite un collègue pour qui j’ai, a demeurant, la plus vive estime et l’admiration la plus profonde (moi-même, je ne vis pas dans le coin le plus beau de Tours, c’est un bel euphémisme d’écrire cela!). Je connaissais aussi, et j’y suis retourné trois fois depuis notre installation ici, le prieuré Saint-Cosme, qui méritera une note à lui seul.

 

Il y a actuellement, derrière la médiathèque, un grand chantier de construction dont je suis les progrès avec régularité, car A. est fasciné par les machines et les grues. Je remarque que ce chantier avance à vitesse V, ce qui n’est pas le cas de celui qui nous empoisonne l’existence à l’université (extension du site Tanneurs).

 

Il y avait, ce matin, un enterrement à l’église de La Riche, qui est, à n’en pas douter, l’une des plus laides du département. De quand peut-elle bien dater ? de 1923 ? 1891 ? (Tiens, je devrais reprendre l’écriture de mes célébrations improbables, mais aussi y ajouter une série de conjectures inactuelles.)

 

Preuve de plus que cet automne 2005 sera richois (la-richois ? la-richien ?) ou ne sera pas, je viens de réserver deux places pour le concert de Mathieu Boogaerts à la Pléiade.

Yvette encore

 

Je ne sais pourquoi ma compagne a choisi Yvette comme nom de plume, ou pseudonyme internautique. C’est le prénom de sa tante paternelle, but that’s hardly a hint when you happen to know the aforesaid aunt!!!  Ah la la, comme si ce carnétoile n’était pas assez compliqué avec les journalistes de la NR, les jeux de Livy, les questionnaires de Fuli, les agaceries des faux Newbie… et les bluesmen québécois (à qui je dois encore une note, j’y songe, et elle se prépare).

 

L'auteur

L'auteur des textes de ce carnet de toile, unless otherwise specified, c'est moi... Assurément, cela me ferait plaisir d'avoir, de temps à autre, des remarques positives de la part des nombreux artistes que j'encense, et pas seulement des fort rares que je fustige. Si vous connaissez, chère Carole, Julien Duthu et Rémi Panossian, dites-leur en effet que je suis très admiratif de leur oeuvre, de ce disque de duo absolument splendide.

Pour ce qui est de la réaction de Yann Kerninon, je ne pense pas que l'on puisse me taxer de malhonnêteté, puisque j'ai justement critiqué le prière d'insérer en précisant que je n'avais pas lu le livre. Il s'agit donc d'une réaction à la présentation d'un livre. De même, si je vois annoncer un film "comique" avec Christian Clavier et Michaël Youn, je me doute, connaissant mes goûts, que je trouverais cela lamentable, et je ne cherche pas à voir le film. Cela s'appelle un pré-jugé, et même si les préjugés ont mauvaise presse et si une démarche intellectuelle profonde doit chercher à interroger les préconceptions, il existe aussi, bien souvent, une vérité des préjugés. En l'occurrence, mon pré-jugé se fonde sur une connaissance préalable du jeu des acteurs cités ci-dessus, ou, dans le cas de la présentation de l'ouvrage de M. Kerninon, sur une connaissance assez bonne de la critique littéraire et philosophique contemporaine, notamment américaine, pour laquelle les noms de Nietzsche, Deleuze, Heidegger ou Stirner ont valeur de tic d'écriture qui dispense souvent les universitaires de réfléchir. Cela étant posé, votre livre, M. Kerninon, échappe peut-être à ces travers, auquel cas j'aurai eu tort, et déjugerai mon pré-jugé.

En vitesse

L'insecte net s'étire et devient moins aveugle, moins avare, plus avide. Des pulsations dans les fossés, des éphèmères coincées contre les fenêtres. Une course à tout casser, le coeur à rompre, une corde tendue, je danse sur un fil.