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jeudi, 05 janvier 2006

Pics jumeaux (l'épeiche et le mar)

Nous venons de regarder Twin Peaks de David Lynch. Plutôt déçus. Décidément, ce début d'année est ponctué de déceptions cinématographiques. (Ou plutôt non : ne retenant que le négatif, je n'ai pas encore écrit de note sur La mala educacion.) *

Peut-être faut-il connaître la "série-culte" (!) pour apprécier... mais dans ce cas, l'exercice est un peu vain.

La construction est bâclée. Il n'y a, dans les intrusions du surréel si typiques du cinéaste, que les côtés les plus mystiques et kitsch, comme dans le deuxième tiers de Mulholland Drive (qui m'avait moyennement plu).

Quelques belles références picturales dans la construction de certaines scènes, un soupçon d'auto-citation, un dialogue très bien écrit dans la première demi-heure. Pas de quoi sauter au plafond.

Des films que je connais de Lynch, il n'y a finalement qu'Elephant Man et Lost Highway (vu quatre fois / jamais semblable) qui emportent sans réserves mon adhésion.

 

 

* Cette parenthèse comporte trois négations, plus l'adjectif négatif. Si j'étais une fille, je voudrais me nommer Ninon...

 

22:00 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (3)

Food for thought

Moins l'on a de culture, plus on l'étale...

(Cette note commence avec un aphorisme, et s'achèvera sur un proverbe, doublé d'une maxime.)

 

Consultant le Robert culturel, puis le parcourant, je tombe sur l'encart qui, dans le tome III,  la page 1542, aborde la polysémie, en français, du substantif pensée, fleur et notion abstraite, et la fascination de nombreux auteurs pour cette amphibologie (là, je ne cite pas l'encart, mais j'étale ma culture). Or, les trois auteurs de l'encart en question citent une fort intéressante citation d'August Strindberg, extraite d'un texte écrit originalement en français, Inferno. Je m'étonne de voir cette citation introduite comme suit : "Cependant, un grand écrivain norvégien fait état de la connivence de la fleur, non avec la pensée, mais avec le visage humain."

En raison de ma grande confiance en ce merveilleux dictionnaire, le doute  - ainsi que l'on dit à la SNCF -  m'étreint un instant. Après vérification dans la partie "noms propres" du Petit Larousse 2000, je m'assure que Strindberg était bel et bien suédois. Le plus inquiétant dans cette erreur, c'est que Strindberg n'est pas seulement un grand écrivain : il s'agit, de fait, du premier écrivain à avoir placé la Suède et la langue suédoise sur la carte du monde littéraire. Que les auteurs d'un si monumental Dictionnaire culturel (et la notice, écrite par C.T., a été reprise par G.F. et A.R., nous précise-t-on (A.R. n'étant nul autre que le responsable de la publication, le très médiatique Alain Rey)) puissent, sans sourciller, se tromper sur la nationalité de l'un des plus grands écrivains européens de ces 150 dernières années, c'est inquiétant !  Pourtant, je me dois de dire que ce dictionnaire en quatre volumes, dont j'ai déjà dû parler en octobre, est une mine de renseignements et de développements généralement irréprochables ; c'est la première erreur vraiment gênante que je rencontre.

 

Qui aime bien châtie bien. (C'est le proverbe.)

L'auteur de ce carnétoile, toutefois, a une fâcheuse tendance à ne raconter ici que ce qui lui déplaît. (C'est la maxime.)

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Un gars d'Antogny-le-Tillac

(Je n'ai pas de rime en -illac)

Fut le héros malheureux

D'un limerick calamiteux -

Ce pauvre gars perdu d'Antogny-le-Tillac !

 

Un rauque avenir

Hier après-midi, ayant déposé l'une de nos deux voitures au garage pour la vidange annuelle, mû sans doute par la crainte de devoir trop longtemps poireauter une fois mes cheveux coupés [cette admirable brachylogie doit être comprise comme suit : faisant d'une pierre deux coups, je dépose la voiture au garage puis je me fais couper les cheveux en attendant], j'achetai Les Inrockuptibles, faute d'avoir trouvé mieux ou plus à mon goût au bureau de presse de l'avenue *** [il s'agit de l'avenue le long de laquelle, entre le n° 1 et le n° 61, je capturai les images qui composent l'énigme du jour]. Il se trouve que le numéro des "Inrocks" de cette quinzaine inclut un CD sur lequel sont enregistrées vingt chansons de vingt artistes ou groupes encore inconnus, que les lecteurs du journal sont invités à départager, jusqu'au 11 janvier, par le biais d'un site Web. Le Vrai Tourangeau, toujours curieux et prêt à enrichir sa culture déjà impressionnante, a écouté ce disque. A deux ou trois morceaux près, tous les titres sélectionnés, sur 7 000 maquettes envoyées au jury de présélection (à en croire les explications du magazine), appartiennent à la même catégorie, que je suis tenté de qualifier de "rock fortement électrique d'influence britpop".

 

En d'autres termes, dix-sept des "artistes" sélectionnés sont des clones (imparfaits) ou de pâles copies de, disons, Bowie, The Clash et Placebo. (Je sais que les trois références que je cite appartiennent, pour les experts, à des styles musicaux assez différents, mais n'entrons pas dans les débats byzantins sur le sexe des anges, voulez-vous...)

 

Je veux bien imaginer que les méfaits de l'uniformisation culturelle soient tels que 85% de la jeune génération musicale française soient composés de perroquets sans cervelle ni imagination mélodique ou lyrique, mais j'ai tendance à penser plutôt (ce qui, dans le fond, est une hypothèse optimiste) que ce sont les Inrocks qui ont choisi des artistes du genre musical qui leur agrée le plus.

 

Autant dire que je serais très curieux d'entendre les artistes qui ont été rejetés unanimement par le jury de présélection ! Dans les sociétés standardisées (comme celle que les intransigeants des Inrocks doivent appeler de leurs voeux tout en n'ayant que la diversité et le pluralisme à la bouche), ou dans celles où règne une forme de censure plus autocratique, le plus intéressant, c'est souvent ce qui atterrit dans les poubelles des commissions de censure...

Jeu de piste à Tours

Je vous propose, ce jeudi, un petit jeu. Qui saura deviner le long de quelle avenue de Tours ont été prises, hier mercredi, les photographies qui composent cette note ?

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J'avertis
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les mauvais esprits
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et les amateurs
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de sarcasmes :
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ce n'est pas
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un bel endroit
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mais l'une des avenues
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les plus moches
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de la cité
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ligérienne.
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Toutefois,
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faites preuve de patience,
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élevez votre esprit.
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Quelqu'un vous le rendra ;
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peut-être moi.

Halcomanie, 2

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Je lorgne.
Il se braque.
Le panneau ne déverdit pas.
Je tombe dedans.
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L'oiseau tarde à sortir : le silence le fait mûrir.