Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 30 septembre 2020

Un pochoir rose en guise d'humanité

Ce matin à sept heures moins le quart, allant prendre le tramway, je longeais l'alignement triste de ces magasins — ou plutôt hangars commerciaux — qui entourent mon quartier. Devant le Saint-Maclou, je m'avise que le parking est couvert de grands plots blancs en béton, griffés de rose (c'est la marque en rose avec l'inscription LOUEZ-MOI qui a attiré mon attention). Je scrute ; le parking est entièrement couvert de ces parpaings, dont j'ignore le nom. J'aurais dû prendre une photo ; pas le temps, le tramway, je l'aurais manqué.

Des plots sur toute la superficie du parking, 20 ou 25 emplacements. Le magasin est donc fermé, je ne l'avais pas compris.

 

Ainsi,  une boutique qui met la clé sous le paillasson a encore les moyens de payer des sommes que je devine assez rondelettes, juste pour... pour quoi, au fait ? Pour empêcher les “gens du voyage” de s'y installer, je gage, comme il y a quelques années sur le parking du Tati abandonné. Pendant plusieurs mois, quatre ou cinq caravanes s'étaient installées là, au carrefour, sous les lampadaires. Et ne dérangeaient personne.

 

Alors, oui, généralement, sur ces aires non prévues, les “gens du voyage” se branchent sur l'électricité publique... ou sur celle du magasin ? Je ne crois pas. Tout de même, ça, empêcher les caravanes, sur un parking à l'abandon, avec cette masse polluante construite depuis moins de quinze ans et déjà passée... si les nomades dépensent un peu d'électricité en branchant leur lave-linge, ce sera toujours beaucoup moins cher que ces milliers de réverbères éclairés toute la nuit, partout, qui ne servent à rien, et dont le quart suffirait à ce que les rares noctambules du coin se sentent en sécurité...

 

En guise d'humanité, des plots blancs avec "Louez-moi" écrit en rose.

 

mardi, 29 septembre 2020

Cours n° 3 (vidéo de substitution)

17:37 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

Caché, pour tout un chacun hors soi

Cela fait plus d'un an qu'un ami vidéaste et écrivain qui s'est fâché avec moi (et qui n'a pas compris qu'il avait été violent et qu'il avait totalement refusé d'écouter ce que j'avais à lui dire) a paramétré son compte YouTube de façon à ce que mes commentaires sur (sous ?) ses vidéos n'apparaissent que pour moi.

 

Je ne sais même pas comment il l'a fait, et comme je le lui ai écrit il y a quelques jours quand il a enfin essayé de prendre la main que je lui tendais, je ne veux pas le savoir : un truc aussi hypocrite, aussi opaque, ne m'intéresse pas. Sur les réseaux sociaux, je coupe carrément, et toujours en expliquant pourquoi. Là, donc, non : des dizaines de commentaires constructifs, des questions ou des prolongements, toujours prudents et bienveillants, sont, depuis un an, visibles pour moi seul.

 

Comment l'ai-je su ? eh bien, j'ai deux comptes YouTube, un que j'utilise peu, à mon nom, et l'autre où se trouve l'essentiel de mon vlog. C'est cela qui m'a permis, il y a déjà bien longtemps, de m'apercevoir de la manœuvre. L'ami en question m'ayant expliqué il y a deux jours qu'il avait fait cela pour se protéger (?), m'a aussi dit qu'il n'avait jamais cessé de suivre mon travail (ce dont je doute car j'ai lancé quelques bouteilles à la mer déjà) et qu'il allait réintégrer mes commentaires. Guess what ? mes commentaires de ces dernières semaines, et notamment celui de dimanche, sont encore invisibles. J'ai écrit sous l'identité Guillaume Cingal : sous cette identité, je vois mon commentaire, et la question posée ; je vois aussi que l'ami a répondu à un autre commentaire, ultérieur :  "suis pas sûr, débat lancé". Bien sûr, si je bascule sur mon autre compte, je ne vois plus le commentaire écrit par Guillaume Cingal.

 

C'est étrange, cette histoire d'écrire des choses dont on pense qu'elles sont publiées, publiques, et qu'on est seul à voir, ce monologue inconscient, ça me trotte dans la tête et je me dis qu'il y a un texte fantastique, ou un film, qui évoque quelque chose de similaire, et pas moyen de retrouver quoi. The Truman Show ? non, c'est le contraire, en fait. Soit je ne retrouve pas, soit ce texte reste à écrire...

 

04:25 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 28 septembre 2020

All Cops Are...

benalla acab.jpg

 

Si le gogue où j'ai mes us n'avait pas été en panne, non de papier mais de jus (électrique), je n'eusse point vu cette merveille, car c'est bien là que se niche le vrai slogan contre-pouvoir, dans l'opposition autant à la façon dont des fils à papa huppés se font des frissons en graffitant d'ineptes ACAB qu'à l'autoritarisme barbouze de la macronerie triomphante.

 

(Au demeurant, étrange journée, site déserté mais à moitié seulement, pause déjeuner coupée par un exercice d'alarme à incendie qui en fait n'était pas un exercice, etc.)

 

dimanche, 27 septembre 2020

Studium & punctum

rugby.jpg13 avril 1914, à Colombes.

France-Angleterre, 13-39.

 

Photo non créditée (cliquer pour agrandir).

 

      Ce qu'on voit sur cette photo : le joueur anglais qui s'apprête à marquer va peut-être se faire bousculer par un chien désireux de jouer à la baballe.

 

Ce qu'on ne voit pas : des 30 joueurs alignés ce jour-là, onze seront tués à la guerre.

 

samedi, 26 septembre 2020

*2609*

Cela fait trois jours que je me lève autour de 3 h 30 ou de 4 h ; c'est pénible, oui, on peut le dire. La semaine aura été intense, lourde même, et ces carnets prennent un retard considérable.

Depuis hier, il fait froid, un froid de canard. Hier soir, en récupérant O* au conservatoire, surpris de voir que le thermomètre de la voiture indiquait 15° : avec la pluie dans l'air et les rafales de vent, la température ressentie devait être plus proche de 10°.

Ce matin, je vais enfin commencer mon cours d'agrégation interne, en visioconférence.

 

06:34 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 25 septembre 2020

120 SECONDES DE LECTURE, 1

 

Aujourd'hui, j'ai reçu, à titre gracieux (merci aux éditions du Réalgar et à Daniel Damart en particulier), le roman collaboratif Moi je suis le cadavre, hors commerce, et le dernier-né de la collection de textes brefs en format de poche, Clandestine de Hervé Bougel. J'ai enregistré, dans le froid glacial de ce début d'automne, dans la bagnole puisque la salle d'attente du Conservatoire est désormais fermée, Covid19 oblige, ma lecture d'une page et demie de ce petit récit émouvant, tiraillé entre Grenoble et Anjou, entre mémoire et fantasme, entre l'impossible et les virtualités.

 

Les livres s'entassent, sans que j'aie le temps de les chroniquer.

Pas simple.

 

jeudi, 24 septembre 2020

Kafkaïennement

On sait depuis juin qu'on ne pourra pas faire un semestre normal de septembre-décembre 2020.

Nous enseignant-es avons demandé à pouvoir mettre en place des solutions pédagogiques permettant l'allègement des classes. Cela nous a été refusé. Jusqu'à la mi-septembre, et donc après le début des cours, la Présidence de l'Université de Tours nous disait : 100% présentiel, et gare à qui désobéirait.

Irresponsabilité et infantilisation.

 

Il y a 5 jours, la préfecture bascule le département en zone rouge et demande à la Présidence de l'Université de limiter les flux de personnes. Hier, mail absurde du Président informant d'un décret rendant obligatoire la distanciation d'au moins 1 mètre entre toutes les personnes en toutes circonstances. Cela n'est évidemment possible dans aucun cours, et ce même en faisant un roulement par demi-groupes. Le Président d'ajouter donc : "J’ai bien conscience de la complexité de mettre en œuvre cet arrêté. Néanmoins, il nous appartient de faire preuve de civisme et de contribuer collectivement et individuellement à la sécurité sanitaire de notre communauté universitaire."

Traduction : faites n'importe quoi, je ferai semblant de ne pas le savoir.

 

Et là ce matin à 10 h 56, le directeur de la Faculté Lettres et Langues convoque un conseil extraordinaire pour AUJOURD'HUI à 14 HEURES !!! Pour traiter en extrême urgence de choses que l'on sait depuis juin. Franchement, l'Université mérite de crever. Un pareil ramassis de tocards, ça n'a pas de sens.

 

12:05 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 23 septembre 2020

Unissons

Aujourd'hui, dans deux livres que je lis simultanément, il était question de l'insurrection de Mohand Mokrani dans les années 1870, en Kabylie.

 

Ces deux livres, ce sont ALGER, RUE DES BANANIERS de Béatrice Commengé, et le dernier chapitre de LA FOSSE COMMUNE de Pierre Vinclair.

 

mardi, 22 septembre 2020

Chiméries

Passé la journée en visioconférence Zoom autour du projet de publication des œuvres complètes de René Maran, sous l'égide de l'ITEM. Passé la journée en total syndrome de l'imposteur, car, comme j'avais manifesté mon intérêt dès les premiers balbutiements du projet, m'y voilà embringué, faute de combattants en nombre suffisant, je le crains. Or, je n'ai aucune compétence éditoriale en critique génétique, et je ne suis bien sûr pas du tout spécialiste de l'auteur. Il me semblait simplement primordial de faire réémerger ce texte biscornu et bizarroïde publié en 1924, Le petit roi de Chimérie.

 

Maran n'était pas africain, mais, en sa qualité d'administrateur colonial originaire de la Martinique, il a consacré une bonne partie de son œuvre à l'Afrique subsaharienne, en ne critiquant guère le modèle colonial, et en restant, tout au long de sa carrière, un bon représentant de la schizophrénie aliénante analysée plus tard par Fanon. Republier, en les rééditant et en les accompagnant d'un appareil critique, ses livres relève donc, dans le contexte intellectuel de la France des années 2020, d'une triple gageure : littéraire, éditoriale, idéologique.

 

Nous verrons...

 

lundi, 21 septembre 2020

Bredi-breda

bredi.JPG"D’un bout à l’autre des ruelles, bruyaient la bourrée des sabots battant le pavé, le flic flac des vieilles semelles glissant sur les dalles, un piétinement qui dégringolait les escaliers, bredi-breda par les chambres, emplissait les petites maisons de la cave au grenier." (Camille Lemonnier. L'Hystérique, 1885)

 

"Bredi-breda, il lui expliqua sa déconvenue, lui décrivit par le menu tout ce qu'il avait tenté afin d'aider ses clients à satisfaire leur auguste désir." (René Maran. Le Petit Roi de Chimérie, 1924, p. 90)

 

samedi, 19 septembre 2020

*1909*

Je me réveille à 5 h 40, me fais réchauffer un café (pas bon, du coup), découvre – en mettant la maison à aérer – qu’il a enfin plu. Il a plu sur tout ce que nous avions laissé dehors hier soir, chaises longues etc., mais peu importe. Ce qui m’étonne, c’est que la pluie n’a pas du tout rafraîchi l’atmosphère : il n’y a pas un souffle d’air, et il fait plus chaud qu’hier à 6 h 25 quand j’ai pris le volant pour Rennes.

J’ai du retard pour tout, et notamment pour ces carnets : dernier billet publié le 14 ; je vais devoir tricher. Ces petites tricheries, occasionnelles, me permettent toutefois de tenir le pari des 366 billets en 2020.

Aussi à faire : lessives, rangement des cartons et affaires apportées par mes parents hier, correction du premier paquet des copies, mails pro, préparation d’un nouveau texte pour le cours de traduction etc.

 

05:55 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 18 septembre 2020

Journée à Rennes

 

Après un lever très matinal (4 h 30), je n’ai pris la route qu’à 6 h 25. Par la nationale, la route est très agréable, et j’ai trouvé infiniment plus pénible le chemin du retour, par l’autoroute : de surcroît, la demi-heure que l’on gagne ne me paraît pas valoir les 20 euros de péage. C’est comme le débat actuel autour de la 5G : les gens qui n’en ont pas un besoin impératif devraient accepter de choisir systématiquement la solution la plus économique en ressources. Le problème de la 5G n’est pas le danger éventuel pour la santé des individus ; c’est la surconsommation, qui a déjà bousillé notre planète et qui menace de la précipiter plus rapidement que jamais dans le gouffre, avec le Groenland irréversiblement fondu et les incendies de Californie que l’on voit d’Europe.

 

Rennes, 18 septembre 2020   Foin de ces considérations, qui ne me quittent jamais vraiment et qui me minent, la journée d’aujourd’hui consistait plutôt en une sorte de petit break bienvenu, malgré les 500 bornes aller-retour. Outre que j’ai pu apporter pas mal de conserves à A* et faire un peu de ménage dans son studio, je suis allé visiter le Musée des Beaux-Arts, gratuit jusqu’à la fin du mois, et où j’étais entièrement seul, si l’on ne compte pas les employé-es. Seul. Rennes est tout de même une agglomération de quelque 500.000 personnes, et à part moi, même pas rennais, pas un clampin dans un tel musée… Les collections sont magnifiques, en prime : salles égyptiennes passionnantes, galeries de peinture très diverses (même si je crois que je finis par détester la peinture de genre du 17e plus encore que les paysages de seconde zone du 19e), parfaite collection de peinture flamande de la grande époque dans le cabinet de curiosités de Robien…

Dans les salles consacrées au dernier tiers du 20e siècle, plusieurs œuvres « mécaniques » se déclenchent lors de l’entrée d’un visiteur ; pour deux d’entre elles, lisses et vacantes, le cartouche indiquait qu’elles étaient « hors service ». Un bon résumé d’une partie de l’histoire de l’art contemporain : cette œuvre est hors service.

Peter Van Slingeland, Chat guettant un oiseau (une souris ?) / Musée des Beaux-Arts de Rennes Statuette de musaraigne, Bas-Empire, Egypte / Musée des Beaux-Arts de Rennes Détail d'un des 4 grands tableaux de F.-J. Casanova / Musée des Beaux-Arts de Rennes

 

 

Je me suis ensuite rendu au parc du Thabor (et à chaque fois que je viens à Rennes j’ai Rabbi Jésus de Dick Annegarn dans la tête), où je n’ai pas trop cherché l’installation de Martin Parr mais où je me suis espalasé sur une des pelouses afin d’y finir enfin ma lecture de Sur la route du Danube d’Emmanuel Ruben. Un rouge-gorge très familier m’avait collé quand j’étais sur un banc ; un écureuil, bondissant de ci de là, m’a accompagné pendant une bonne part de ma lecture.

 

Mes parents sont arrivés pour le week-end, dans l’après-midi. A* et moi sommes rentrés à Tours vers huit heures du soir ; dîner sur la terrasse, avec trois tables pour permettre une distanciation maximale ; A*, qui devait avoir aujourd’hui le résultat de son test Covid19 de mardi dernier, ne l’a pas encore.

 

3 selfies tout seul dans le Musée des Beaux-Arts de Rennes, i

jeudi, 17 septembre 2020

Diaporamas commentés

Active.JPG

À noter que je me suis fait la main en enregistrant aujourd'hui les trois premiers tutoriels de mon cours magistral de méthodologie de première année, que je devais assurer deux samedis de suite mais pour lequel j'ai été autorisé, la panique gagnant l'administration de l'Université face à la bombe à Covid19 que représente le site Tanneurs, à basculer en distanciel asynchrone.

 

mercredi, 16 septembre 2020

Catastrophes

quidam.jpg

Pour mes 46 barreaux

Sortira chez Quidam

Un nouveau livre de Barrault

(Tadoudidadoudam).

 

(photo P. Barrault, FB)

 

mardi, 15 septembre 2020

Sans barrière

joué.jpg

 

Centre de dépistage SarsCovid19 de Joué lès Tours, sans ordonnance ni RV.

                                                      Quoi.

 

Deux meufs sans masque.                                Celle de droite, hilare,

 

tousse dans son poing.

 

13:11 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 14 septembre 2020

Reprise en salle 04

Réveil fort tôt encore, et j'écris ces lignes au café colombien (décaféiné).

Entre la chaudière en panne (et que j'ai dû débrancher hier soir car la tuyauterie et le corps de chauffe faisaient un raffut peu rassurant) et le stress lié au déroulement des premiers cours (la séance en distanciel avec les étudiant-es d'échange resté-es dans leurs pays respectifs va grandement merder, je le sens), mal dormi.

 

C* ayant encore mal des suites de sa chute il y a douze jours, je vais lui laisser la voiture. Hier soir, j'ai réussi à soulager les douleurs liées à ma lombalgie en allant pédaler une dizaine de kilomètres, tranquillement, vers sept heures du soir.

 

Il paraît que PSG/OM, cette traditionnelle partie d'esbroufe entre voyous et canailles, s'est soldée par un non-match, 10 cartons jaunes et 5 cartons rouges. Je dormais déjà à ce moment-là.

 

06:19 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 13 septembre 2020

Test (1)

Vidal.JPGFinalement, nous avons eu les résultats du test SARS-Covid19 d'O* hier soir (au bout de 24 h, ce qui a fait réagir une amie parisienne), et ils sont négatifs. Comme il est simplement enrhumé, il pourra donc repartir au collège lundi. La soirée d'hier et ce dimanche se sont donc passés plus paisiblement, d'un point de vue psychologique déjà mais aussi pour l'organisation : fini de porter le masque dès qu'on était à moins de deux mètres les uns des autres.

Il est à craindre, vu l'évolution de la situation sanitaire et l'irresponsabilité globale des ministères concernés (cf ci-contre tweet ahurissant de Vidal), que ce test ne soit, pour lui comme pour nous, que le premier d'une longue série.

 

22:27 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 12 septembre 2020

L'Université en pilotage automatique dysfonctionnel

L'UNIVERSITE DE TOURS FAIT N'IMPORTE QUOI, suite du feuilleton.
 
En juin, en vue de préparer la rentrée, les équipes pédagogiques avaient été incitées à "faire remonter" des propositions afin de pouvoir accueillir les étudiant-es dans de bonnes conditions. Nous avions compris qu'il s'agissait de maintenir un maximum d'enseignements en présentiel tout en limitant l'afflux massif habituel de 5 à 6000 personnes dans les couloirs et les salles du site Tanneurs, pour prendre l'exemple que je connais le mieux.
 
J'avais proposé de remplacer les CM de L1 dont je suis responsable par des capsules vidéo de type Power Point commenté. J'avais proposé, pour le TD de L3 que je suis seul à enseigner, de mettre en place un système de demi-groupes : les étudiant-es assisteraient physiquement au cours 1 semaine sur 2 ; les étudiant-es dispensé-es d'assister au cours devraient consulter la fiche de cours sur le cours en ligne et déposer un travail. Avec ce système, tout le monde aurait son compte d'heures, et le programme serait bouclé.
 
Nous avons appris en juillet que la rentrée se ferait en présentiel intégral et que toutes nos propositions différentes étaient balayées d'un revers de main. Ce refus strict, formulé dans des termes infantilisants, a été confirmé plusieurs fois fin août et début septembre. Comme nous avons été quelques-uns à protester, et surtout comme, cette semaine, de nombreux CM (de droit notamment) ont été annulés/reportés le jour même quand les profs ont vu la gravité de la situation sanitaire, nous avons appris hier soir (à DEUX JOURS de la reprise des cours à l'UFR Lettres et Langues) qu'"au vu de l'évolution de la situation sanitaire, et après accord de la Présidence reçu ce jour, la possibilité est donnée aux équipes pédagogiques qui le souhaitent de s'orienter vers le plan B sur lequel elles avaient travaillé à la fin de l'année dernière".
 
On constate avec amertume mais sans surprise que la Présidence finit par autoriser à DEUX JOURS de la rentrée quelque chose qui a été conçu par les équipes pédagogiques il y a TROIS MOIS... et refusé jusqu'à hier ! Très entre autres, ces 3 mois permettaient la préparation du programme de cours et la mise en place de ce nouveau dispositif. Or, pour mon cours de L3, comme pour les autres, j'ai déjà prévu mon plan de cours, plusieurs documents didactisés etc., de sorte qu'il m'est impossible de m'organiser selon ma proposition de juin, à moins de tout replanifier.
 
Mettre en place le système d'alternance, fût-ce à partir de la semaine 2, va me demander un surcroît de travail très important. Le ferai-je ? J'en doute. Je vais plutôt me contenter d'accueillir les étudiant-es dans les conditions qui nous sont, de fait, imposées : entassé-es dans des salles trop exiguës et souvent mal ventilées, en attendant (comme l'a avoué le doyen en conseil d'UFR jeudi) l'inévitable fermeture, à court ou moyen terme, du site pour raisons sanitaires et la réinstauration du distanciel pur.
 
Une fois encore, la Présidence de l'Université aura fait fi de l'innovation pédagogique autant que de la santé publique.
 

vendredi, 11 septembre 2020

Galère aux catastrophes

Lepère.JPGCe matin, j'ai donc emmené O* faire le test PCR du Covid19. Nous aurons les résultats demain après-midi au plus tôt. En attendant, c'est un peu galère : nous ne devons jamais être dans la même pièce, ou alors avec le masque. Même pour nous, qui avons une grande maison, et même avec la météo qui nous permet de passer du temps dehors, et de faire tous nos repas sur la terrasse en plaçant O* à un mètre de nous, c'est pesant. Pourvu que le test soit négatif, à tous égards ; pour l'instant ça ressemble à une petite rhinopharyngite.

 

J'ai reçu hier mon lot commandé la semaine dernière aux éditions du Corridor bleu, dont je venais de découvrir le catalogue : un numéro papier de la revue Catastrophes, un roman de Pierre Vinclair (dont l'extraordinaire poème La Sauvagerie m'aura accompagné tout l'été), un beau recueil de la jeune poète Julia Lepère (cf supra) et un recueil de Christine Chia (malheureusement pas en bilingue, j'étais très déçu en voyant ça).

 

J'essaie d'organiser, comme je le peux, mes deux cours en distanciel, celui d'agrégation interne, et celui pour les étudiant-es d'échange resté-es dans leurs pays respectifs (mais qu'on accueille quand même, on n'en est pas à une contradiction sémantique près).

 

jeudi, 10 septembre 2020

L'Education nationale et l'Université, des accélérateurs de Covid19 ?

Comment l'université de Tours gère-t-elle la rentrée avec Covid ? mais comme le reste... La seule chose qui compte, ce sont les élections aux Conseils centraux du mois prochain. Pas moyen d'évoquer un autre sujet.
 
Début mars j'avais dû écrire plusieurs mails pour demander pourquoi le site ne fermait pas alors que les "rassemblements de plus de 500 personnes" étaient interdits. Le jour même où Macron a annoncé la fermeture de tous les établissements y compris universitaires, un haut responsable m'avait envoyé un mail comminatoire affirmant que je créais de faux problèmes et que mes questions étaient farfelues.
 
Et six mois plus tard, que se passe-t-il ? Eh bien, c'est pareil. Impréparation et imprudence portées au rang d'un des beaux-arts.
 
Juste un exemple (mais vous pouvez multiplier par mille). On m'oblige à assurer mes deux CM de 3 h chacun samedi 19 et samedi 26 dans un amphi bondé alors que j'avais proposé de les faire en vidéo. Université de Tours : tout en présentiel sauf pour les agents présentant un risque majeur. Et même si une solution alternative simple pour les étudiants existe.
 
Bon, au collège de mon fils cadet ça tombe comme des mouches, à commencer par plusieurs de ses potes, dans trois classes différentes... et mon fils lui-même, que ma femme a dû aller chercher ce midi pour symptômes douteux.
 
Idem au lycée de mon épouse, comme des mouches.
 
Donc l'université de Tours, à défaut d'avoir un accélérateur de particules, va pouvoir breveter son accélérateur de Covid19.
 

mercredi, 09 septembre 2020

Du navet

dibutade.JPG

 

Avant de me replonger dans le dernier livre de Jean-Christophe Bailly, L'imagement, dont un chapitre m'a suggéré la juxtaposition ci-contre, j'avais fait un bref aller-retour à l'université, en plein cagnard, autour de quatre heures, et ce après la séance du matin à laquelle je m'étais rendu en tram, mais là, à vélo, pour la première fois, j'ai gravi la Tranchée sans mettre à pied à terre, ce qui est une évidence pour tout un chacun, mais pour moi qui n'avais pas fait de vélo depuis 25 ans avant de m'y remettre en juin, qui ai du jus de navet dans les guiboles et un cul à ne pas se lever de sa selle, c'est une petite victoire. (Puis il faudra enquiller le livre d'Emmanuel Ruben, Sur la route du Danube, que je n'avais as acheté l'an dernier et qui a été réédité en poche... j'avais tant aimé Icecolor et Terminus Schengen. Et peut-être aller plus loin sur les rayons. C'est toujours une histoire de pages.)

 

mardi, 08 septembre 2020

Extraits d'une lettre à un "ami" soi-disant communiste

[...]

Quand, quelques lignes après avoir dit que tu es athée et que pour toi ça compte plus que tout et qu’il ne faut tolérer aucune religion, tu parles de ton activité militante comme d’un « sacerdoce », ça prouve bien que tu te vois du côté du camp du Bien en train d'évangéliser les ignorants. Et c'est ce que tu fais sans arrêt : toi seul as raison, aucun débat possible, ta propre parole est sacrée.

Ainsi tu es content, y a quelques personnes qui ne voteront plus Le Pen. OK. Ils continueront à détester les arabes ou les gays ou les « féministes », mais ils votent plus Le Pen, toi t'es content. T'as un pays idéal universel et unitaire, une nation fantasmée où en fait plus de la moitié des gens sont opprimés ou victimes de discriminations d'une manière ou d'une autre, mais bon t'appelles ça universalisme et t'es heureux.

 

Depuis des mois que je te lis partir en vrille, je vois que, pour toi bourgeois est la seule critique fondamentale : la littérature est un truc de bourgeois, les luttes LGBT ou féministes sont des trucs de bourgeois, l'antiracisme est un truc bourgeois (parce que les Africains en situation irrégulière exploités par ÜberEats c'est des bourgeois n'est-ce pas). Un de tes potes sur Facebook m’avait d’ailleurs sorti ça comme argument-massue imparable et qu’il n’y avait que la lutte opposant deux camps, les bourgeois et les prolétaires, que rien d’autre n’avait de sens. Je lui ai demandé si, pour lui, un plombier à son compte qui touche 4.000 euros par mois déclarés (sans compter tout ce qu’il escroque au fisc) était bien un prolétaire et moi, qui touche 2.500 euros avec 25 ans d’ancienneté dans l’enseignement supérieur, un doctorat et une agrégation, j’étais un bourgeois ? Ni lui ni toi n’avez répondu. Il faut croire que l’argument-massue a tout de la brindille.

 

Moi j'ai toujours été clair idéologiquement : le seul sujet fondamental, absolument prioritaire, c'est le changement climatique et la biodiversité. Les luttes qu'on peut y associer pour que le monde soit moins pourri sans attendre un (j'en ai peur impossible et trop tardif) virage à 180° en matière de politiques environnementales, je m'y associe. Et ça inclut bien sûr une remise en cause fondamentale du capitalisme : ce qui n'est pas facile, c'est que beaucoup d'anticapitalistes déclarés comme toi, voire de gens qui se disent seuls à pouvoir la bonne parole (sacerdotale ?) de l'anticapitalisme, sont productivistes, consuméristes, et ne sont aucunement gênés par les lobbies agro-industriels. Cela ne rend pas la convergence des luttes très aisée...


Et, enfin, c'est la énième fois que tu me sors, en pensant m'insulter, le truc selon lequel si l'extrême-droite arrive au pouvoir tu auras « beaucoup plus à craindre que moi ». Le sous-entendu est que je collaborerai lâchement. Peut-être. On verra. Et que toi tu seras forcément en danger, en tant que « communiste » revendiqué.
Alors en fait non.

Si l'extrême-droite arrive au pouvoir et si tu as des ennuis il te suffira de mettre en exergue ton compte Twitter, dont 90% des posts depuis un an reprennent mot pour mot les obsessions de toute la presse identitaire. Si l'extrême-droite arrive au pouvoir pour les mecs comme toi dont TOUTE l'activité sur les réseaux sociaux se résume à jeter l'opprobre sur les féministes, les militant-es LGBT, les antiracistes, l'Union européenne, l'Allemagne, le virage « sociétal » du PCF, le prétendu « capitalisme » d’EELV, les anti-nucléaire ou les anti-chasse, ce sera open bar : il est des nôtres, il déteste le "politiquement correct" comme les autres...

 

12:19 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 07 septembre 2020

Escaliers et cycles

20200907_093316.jpg

Après avoir enregistré la première vidéo de la série je rends des livres depuis dix mois, j'ai rendu les livres en question, et j'en ai emprunté d'autres.

Ça y est : je connais le digicode du garage à vélos !

 

dimanche, 06 septembre 2020

Première à Mosnes

Cette après-midi, petite promenade à Mosnes, village où nous ne nous étions jamais arrêtés, et qui se trouve entre Montlouis et Chaumont.

20200906_144142.jpgAu lavoir, nous y avons écouté plusieurs formations chambristes, dont le quatuor Todoroff dans son répertoire de transcriptions de musiques tziganes, mais aussi un Terzetto de Dvorak par des jeunes instrumentistes des CNSM dont je n'ai pas su le nom (aucun programme n'étant disponible).

Le Terzetto est une pièce très belle, très émouvante. Je ne l'avais jamais entendu, je crois.

 

Ce soir, au lieu de'écrire ce billet de traductologie auquel j'ai songé toute la journée, j'enfile un épisode de Mrs America, le récital de Martha Argerich avec Renaud Capuçon à Salzbourg et la deuxième mi-temps d'ASM/Toulouse tout en continuant un peu la lecture de Shelley (The Revolt of Islam) et en commençant magdaléniennement de Dominique Fourcade.

N'importe quoi.

 

samedi, 05 septembre 2020

« je range ma caméra » ?

 

J’écris ce billet au café bolivien. Cela n’aura pas eu grand sens, très exceptionnellement, de veiller jusqu’à après minuit pour regarder ce (mauvais) documentaire sur Ferré : j’ai mis du temps à m’endormir, et je me suis réveillé à 6 h 20.

 

Le billet que j’ai écrit hier – et auquel je vais donner une forme plus diplomatique en écrivant à ma collègue conservatrice et directrice adjointe de la B.U., pour lui proposer tout simplement d’ajouter quelques livres aux tables de présentation de l’exposition – a été rédigé dans le bureau 38, mon bureau à l’université, mon bureau de 2002 à 2007 et de nouveau depuis 2015. C’était la première fois depuis très longtemps que j’écrivais pour le blog à l’université. De même, je me suis aperçu que la dernière vidéo de la série je rends des livres datait de novembre 2019. Donc, ni blog ni vlog depuis un moment, et la pandémie n’y est pas pour grand-chose.

Lundi je dois rendre plusieurs livres que j’avais empruntés en juin. Trouverai-je un endroit où m’isoler pour filmer un trente-et-unième épisode de la dite série ? Avec ses défauts et ses ridicules, cette série a au moins le mérite d’échapper au cercle étrange de la promotion dissimulée. J’ai emprunté divers livres pour diverses raisons ; je les ai lus ou seulement parcourus ; j’en parle en vitesse ; basta. Pas de promotion dissimulée, donc.

 

Ici, je renvoie à l’excellent billet d’Ahmed Slama. Ahmed Slama a entièrement raison : même nous, universitaires et blogueurs « indépendants », qui essayons de faire autre chose que du journalisme littéraire de connivence, nous retrouvons souvent à promouvoir. Et Ahmed Slama met le doigt sur quelque chose qui participe sans doute de ma réticence à enregistrer une nouvelle vidéo de la série je range mon bureau : outre que la pile de livres est trop volumineuse, que je vais encore m’épuiser en faisant cette vidéo trop longue que personne ne regardera en entier (et comme je le comprends !), il y a toujours des livres que j’ai lus et qui ont été publiés par une maison d’édition que j’aime bien, que je veux faire connaître etc. Mais si le livre ne m’a pas enthousiasmé, comment faire ?

Comme pour les Traductions Sans Filet, série abandonnée (après 210 épisodes tout de même) car ça ne m’amusait plus ou car j’avais fait le tour de l’exercice (ce qui m’amuserait, c’est de le faire en live, dans une performance théâtrale en quelque sorte), je suis à la croisée des chemins. Ce dont j’aurais envie, ce serait de faire des vidéos plus brèves, sur un seul livre ou sur deux livres, dans une perspective moins vagabonde, moins informelle, plus universitaire sans doute, en un sens. Toutefois, ce qui me retient est que je ferais là, en quelque sorte, ce que font (beaucoup) mieux que moi Ahmed Slama, justement, ou Azélie Fayolle. C’est sans doute très vaniteux, mais je tiens à ce que mes projets restent suffisamment singuliers pour qu’on y retrouve ma griffe : très peu d’abonnés, très peu de visionnages ou de « clics », mais qu’importe, c’est bien de moi que ça émane.