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samedi, 18 juin 2005

Quand les cochons voleront


Ecrit le 29 avril dernier à G*, qui habite à Veigné :

Cher G*

ai-je rêvé ou le premier itinéraire était tel la blancheur qui clôt le récit d'Arthur Gordon Pym?

Merci beaucoup pour les informations, cela m'a l'air fort clair. A quelle heure arrivons-nous? Et que pouvons-nous apporter? (Si tu réponds "rien" tu pourrais bien te retrouver avec le vieux vase horrible qu'on nous a offert il y a deux ans et que nous n'avons trouvé à fourguer à personne...)

Best,

G.


J’ai sans doute mieux à faire que ces copiés-collés…

Quoi t'as dit?

Ecrit le 6 juin à F***, qui est, ce semestre, à Harvard :

Cher F***,

eeeeeeeeeeeeeeee
ça c'est parce que j'ai nettoyé ma touche E, pas un hommage à Perec

Je vais faire mon (im)possible pour le 15 juin, tu as ma parole

AAAAAAAAAAAAAAAA très bientôt

G.

PS Ce n'est pas le A qui était sale, c'est moi qui fais l'andouille.


Soudainement un point est venu clore mon courrier. Quelle mouche, ou quelle coquetterie, m’a piqué, de ne pas ponctuer ?

Qui me lit?

Reçu le 15 juin, de F*** :

Juste oublié de dire que je trouvais le blog assez rigolo en somme : comme une lettre ouverte et continue. Etant donné que seuls les connaisseurs doivent s'y aventurer (ou me trompé-je) ça ne doit même pas être aussi exhibitionniste qu'on pourrait penser.

En écoute : Qui m’entend de Dick Annegarn.


Qualis artifex pereo

Il va faire, aujourd’hui encore (j’écris ceci à dix heures du matin, mais, ne sachant quand je me connecterai, l’heure de publication en est imprécise), une chaleur estivale, torride. Dès ce matin, à sept heures, il n’y avait qu’un maigre souffle d’air à l’étage, en ouvrant pourtant les fenêtres à tous les vents. Je n’ai pas dormi assez (couché à une heure, réveillé à six) et je me suis levé avec d’affreuses courbatures qui me font encore souffrir à l’heure où j’écris ces lignes.

Aride, j’ai la gorge aride et vide.

Nous avons acheté avant-hier, pour célébrer « notre » treizième anniversaire, un appareil photo numérique, ce qui est moyennement romantique… mais enfin… A coup sûr, c’est la première année que nous ne nous offrons pas des cadeaux individuels et surprenants, et que nous cédons, en grande partie par ma faute d’ailleurs, à une forme de célébration assez petite-bourgeoise.

Bon, c’est fini, de se faire du mal ?

Quasi / Tristes

J’ai retrouvé dans mes archives le courrier électronique ci-après, envoyé à Jean-Michel Maulpoix. Moi qui n’écris quasiment jamais aux écrivains (et ils s’en portent d’autant mieux, je pense), je ne devrais pas m’offusquer de ne pas recevoir de réponse, surtout quand le message n'en appelle pas. Il se trouve que j’ai lu, en mai, Du lyrisme et Adieux au poème ; ce dernier ouvrage, qui est aussi le plus récemment paru de son auteur, est absolument admirable.

Cher Monsieur,

ayant découvert votre site il y a quelques jours et m'y étant depuis plongé avec délices, je tenais à vous faire part de mon admiration profonde pour votre œuvre. Il y a longtemps déjà,
La Voix d'Orphée fut un bouleversement. Et, depuis, Portraits d'un éphémère, notamment, n'a pas souvent quitté ma table de chevet.

Travaillant dans un domaine assez radicalement éloigné, je n'avais pas su la publication de votre
Poète perplexe, qui semble rejoindre plusieurs de mes préoccupations actuelles. L'ouvrage est d'ores et déjà commandé!

Sentiments respectueux,

Quatre mugs bues

Hier soir, nous avons enfin goûté la tisane de notrementhe, qui était fort bonne. On ne saurait la qualifier de « biologique » (au sens que prend ce mot dans l’expression agriculture biologique), puisque le massif de menthe pousse (comme du chiendent, d’ailleurs) à quatre mètres de la rue et doit récupérer son lot de gaz d’échappement et de kérosène (tombé du ciel).

En quelle rencontre

Hier matin, j’ai assisté à la première séance du Colloque Rotrou, qui se tenait au Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance. V***, qui était venue dîner chez nous mercredi soir, y participait, et je voulais entendre sa communication, dont j’ai été comblé. C’était remarquable, tant la profondeur de l’érudition servait avant tout la lucidité de l’analyse. Le reste du public devait être aussi comblé que moi, en tout cas, car, chose que je n’avais jamais remarquée à ce degré d’intensité, les applaudissements qu’elle a reçus était nettement plus nourris que ceux qui avaient salué la prestation de son prédécesseur au pupitre ; ce dernier n’avait pourtant pas démérité.

J’ai dû m’éclipser pour aller à mon rendez-vous avec le Doyen et n’ai pas même pu rester pour les questions.

12:25 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

En quoi se perdre

Finalement, et contrairement à ce que j’annonçais hier soir peu avant minuit, je n’ai rien écrit de plus, en fait de notules. En effet, je me suis trouvé embrigadé à répondre à mon courrier, à essayer de faire un peu de tri dans mes fichiers, à consulter le Forum de la SLRC, où je n’avais pas promené mes yeux depuis un joli bout de temps et où m’attendaient, par conséquent, de nombreux nouveaux messages. Par ailleurs, j’ai achevé la lecture d’Outrepas.

Je me trouve en ce moment dans une salle de cours du site Anatole France, où je surveille une épreuve de la session de rattrapage. Trois étudiantes, pas une de plus. Peut-être certains des étudiants qui devaient composer aujourd’hui se seront-ils égarés ou découragés, car nous n’avons su qu’hier matin que l’épreuve, qui devait avoir lieu sur le site Tanneurs, en salle 31, n’y aurait pas lieu, pour la bonne raison qu’il a été décidé de fermer le site Tanneurs, afin de procéder, je suppose, à l’expulsion des demandeurs d’asile qui squattent une partie non négligeable des locaux depuis maintenant trois mois.

Ces demandeurs d’asile, en situation irrégulière, ne me gênent pas, et il est normal, d’un certain point de vue, que le Président de l’Université (plus par peur de la médiatisation et du scandale, à mon avis, que par réel sentiment philanthropique) ait pris le temps de la concertation. Il s’agit de vrais demandeurs d’asile, sans papiers et sans logement, et une certaine interprétation de la Convention de Genève donne assurément tort aux autorités françaises sur ce dossier. Ils ont donc été accueillis par un groupuscule de syndicalistes étudiants, dont la plupart n’ont pas dû suivre un cours depuis au moins dix ans à en croire leurs mines de professionnels de la contestation. Mais enfin, là n’est pas le problème. La Présidence de l’Université, se refusant à faire expulser les malheureux, a donc décidé de jouer les intermédiaires entre le comité de soutien et la préfecture, qui ne veut rien entendre et a traité l’Université, dans toute cette affaire, comme s’il s’agissait d’une petite institution sans importance. Et, assurément, la culture et l’éducation n’ont pas l’air d’avoir la moindre valeur, de nos jours.

Il se trouve qu’entre-temps, le comité de soutien avait réussi à installer les demandeurs d’asile dans un hôtel désaffecté de la place François-Sicard, l’Hôtel du Musée, d’où ils ont été délogés par les forces de l’ordre à la demande du nouveau propriétaire des lieux. Retour à la case départ, donc à la salle polyvalente et aux amphithéâtres A, B et C du site Tanneurs, ce qui a eu pour effet de perturber grandement la session d’examens, puisque toutes les épreuves qui devaient se tenir dans les salles occupées ont dû être transbordées ailleurs. Il y a eu, de ce point de vue, des changements pluriquotidiens, qui ont failli faire tourner les secrétaires et les agents d’entretien en bourrique. Eux n’auraient pas pris de gants pour virer tout le monde, d’autant (et c’est là le point principal) que le comité de soutien (ou les demandeurs d’asile eux-mêmes, je ne sais) s’est livré à des dégradations aussi injustifiables qu’inqualifiables du matériel et des locaux. Il y en aurait pour des dizaines de milliers d’euros.

Déjà, occuper un lieu de savoir et de connaissance, dont la majorité des personnes qui y travaillent sont loin d’être hostiles à la situation des demandeurs d’asile, ce n’était pas très malin, politiquement, et cela sentait fort la lâcheté bien-pensante. Mais tout saccager, voilà qui donne cent fois raison aux autorités dans leur refus de discuter avec ces personnes. En l’occurrence, le mieux est l’ennemi du bien, et dans cette histoire, dont on ne sait comment elle s’achèvera, les pires ennemis des familles de demandeurs d’asile, c’est leur comité de « défense ».

11:25 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (2)