lundi, 02 janvier 2006
Bonnes résolutions
Comme nous avons composé hier soir, dans le salon, après avoir fini de regarder In the mood for love, une liste pour que C. n’oublie rien des différents objets, cadeaux, vêtements oubliés à Hagetmau et qu’elle est allé chercher aujourd’hui, je pourrais amorcer dès ce dernier jour de 2005 une liste – même pas traditionnelle, car c’est un rituel auquel je ne sacrifie guère, d’ordinaire – de bonnes résolutions, sinon pour ma vie (qui est perdue, je crois bien), du moins pour ce carnet de toile qui navigue gentiment – même avec les journées de reflux, de maigreur ou de vacance qu’il vient de connaître – vers ses sept mois d’existence. Je pense que cette note, comme la précédente écrite, ne sera publiée que dans deux jours, une fois de retour à Tours, ce qui ne rend pas si intempestive que cela la rédaction d’une telle liste.
................
Il fau(drai)t donc que :
1) je reprenne les chroniques de disques, car c’est un exercice salutaire, difficile ; d’autre part, quand je parle de musique, j’obtiens plus de retour par les commentaires que pour n’importe laquelle de mes autres rubriques (hormis, peut-être, les fameusement infâmes autoportraits)
2) je me relance dans la réflexion amorcée l’été dernier autour de la question Qu’est-ce qu’un beau vers ?
3) j’écrive de brefs textes sur les sites ligériens qui me tiennent à cœur
4) je recense, au moins une fois par semaine, un des livres qui m’ont influencé au cours de ces (cinq à dix à quinze) dernières années, en particulier dans la perspective d’un prosélytisme africaniste dont je me suis, à ce jour, gardé
5) la série des Célébrations improbables prenne un nouveau tournant, un tant soit peu plus infernal, et où s’abolisse le sens, même calendaire
15:15 Publié dans Ecrit(o)ures, Flèche inversée vers les carnétoiles, Hors Touraine, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (9)
De rerum iustitia
31 décembre 2005
Narcisse tue son chien de son safran bâtard.
A peine a-t-il tenté de fuir qu’un sot fêtard,
Enivré, aux propos décousus, le taraude
Et, lui barrant le passage, désobéit
A ses cris. Tous deux luttent devant l’abbaye
Jusqu’à alerter un vieux gendarme en maraude.
Le cadavre du chien, dans la mare aux têtards,
Flotte suavement. On entend des pétards
Echappés d’un sonnet, de quelque bizarre ode,
Ou d’un poème bruitiste. « Dans mon pays,
Pense Narcisse, un œil est, comme à Pompéi,
Un miroir taciturne aux extases faraudes. »
Mutisme ! dérision ! enfer dans les ordures !
Les jardins aux parfums subtils, et aux bordures
Soignées, de ce Satan subissent la morsure.
Narcisse a dévasté les visages nombreux
Du fêtard, du gendarme,
et l’hydre des miroirs,
Où cent mille rictus déplaisants et scabreux
S’échappent de ses dents comme de cent tiroirs.
Le chien mort refleurit au milieu des mouroirs,
Loin des fiers aquilons et des veufs ténébreux.
13:30 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (4)
Ces rivages
31 décembre, dans l'après-midi.
Je n’écris rien de ces rivages, où nous avons connu l’atrocité et l’angoisse. Les sillons profonds, peu fiables, où l’on se tord le pied, qu’ont creusé des années de calamités – ce sont des prismes trompeurs.
[…]
Dans la nuit de décembre à janvier, seule dans son lit d’enfance, le froid peut-être s’empare de son cœur noué et de ses souvenirs. Mon cœur chavire, et je respire près de toi.11:45 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
Ton ombre sur mon front
30 décembre.
Ton ombre sur mon front
La rondeur de la lune
Eclaire les folies d’autrefois
Aux mûrissements nombreux et nourris des saisons
La peur s’arque
boute hors du territoire
un espoir de paix dénudé
Aluni parmi les cyprès
Appréciée de la nue éparse
Ton ombre sur mon front
10:00 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (3)
Eden, dernière
C’est le dernier jour de l’année. Bruit fou de l’aspirateur, serpent de bois désarticulé qui chasse les trains miniatures. Un globe illuminé mutile les yeux de l’histoire. Aveuglé, je contemple les saisons qui passent, avec le camion-citerne en panne sur la route enneigée, verglacée. Rumeur du monde et des saisons, mousse des frimas oubliés. Que signifie la fin d’une année, hormis la pure convention, et le glacis vénérable des souvenirs amassés près de Pau, à l’aéroport ? Et le nombre 31, premier et synonyme, dernièrement, de l’âge qui s’avance, sans compter les syllabes du tanka, la forme noble et hiératique du gabay, le sonnet en son extension tertiaire, comment se fier à lui, si ce n’est pour célébrer le premier janvier, ou tout premier du mois qui se présente, comme à cette invraisemblable comédie du temps cosmétique, décoratif, empesé, empressé, qui file vers la mort avec l’amas des adjectifs, égrenés sur la pelouse avec leurs signes de ponctuation, leurs accents, leurs indécentes farandoles – une pelouse qui gèle, avec ses mots ossifiés qui marinent dans l’intervalle, à la folie du nombre ?
En écoute : « Why does my heart feel so bad? » (Moby. Play. 1999)08:15 Publié dans Ecrit(o)ures, Hors Touraine, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 01 janvier 2006
Il y a 210 ans...
... mourait Alexandre-Théophile Vandermonde.
12:05 Publié dans Célébrations improbables | Lien permanent | Commentaires (1)