mercredi, 24 décembre 2014
Onzain astérisqué (17.12.2014)
Déjà on vous nargue
*** la concierge était podagre ***
sur ton cheval fougueux
tu bectes pounti ou poutargue
& vous n'y voyez goutte
*** enfin du picrate !!!
On vous nargue, sûr
déjà sur la route
came le fourbe vous la fourgue
*** sur ton destrier prendre date ***
la chute du rouble russe
05:55 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 30 novembre 2014
Horreur sourde...?
Ce que je veux dire, c’est que retourner sur ses pas, retrouver intacte, préservée, la vie partout ailleurs abolie, n’éveille ni joie ni gratitude mais l’horreur sourde d’être cerné, soudain, de spectres, de descendre, vivant, au tombeau. (Pierre Bergounioux. La mort de Brune, p. 63)
Quoique j’aie bien noté ce contraste entre la vieillerie ambiante de ma ville natale (plus encore peut-être le caractère hors du temps national ou mondial de la vie au village) et certains aspects subits de modernité traversés à Bordeaux ou à Paris, je n’en ai jamais eu cette appréhension tragique, spectrale, qui m’a sans doute sauvé de la mélancolie — je me suis contenté d’épouser les contours de ce que la vie m’offrait, sottement ou joyeusement, mais peut-être aussi ai-je manqué quelque chose, et serai-je vraiment horrifié en le comprenant, trop tard (sur mon lit de mort ?)
11:09 Publié dans Ecrit(o)ures, Lect(o)ures, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 10 novembre 2014
Scimitar
Samedi matin, devant l'école primaire
Un coupé sport était garé,
D'une forme inconnue —
Et son nom, Scimitar,
N'invoquait rien du tout de concret.
Modèle désuet
D'une série de coupés sport
Anglais (la marque, Reliant,
Ne dépliant rien de concret dans la mémoire
Une fois cherchées
Des réponses), il reste l'énigme :
Qui, dans ce quartier
Désert – quelques habitués
S'y égarent –, avait pu
Parquer là cette forme
À tout absente désuète ?
12:22 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 01 novembre 2014
Uzis
donc à Uzès
un pataquès
à Uzel
visage rimmel
comme à Uzeste
juste un zeste
de soir serein
à Uzein
mais ton air faux-derche
à Uzerche
ou à Uzer
devait m'user
sans lendemain
pour Uzemain
.
12:22 Publié dans Chèvre, aucun risque, Ecrit(o)ures, Hors Touraine, Mirlitonneries métaphotographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 26 septembre 2014
Such Is Life
Il y a 171 ans naissait Joseph Furphy (Seosamh Ó Foirbhilhe en gaélique), l'auteur du sublime Such Is Life, chef-d'œuvre australien trop peu connu.
Who can claim s/he is a true Australian if s/he has not read Such Is Life ?
C'est vendredi. Avant de recevoir plusieurs étudiants, puis d'assurer plusieurs cours, il convient d'écouter calmement Émilie Mayer et Hilding Rosenberg.
En zoom 200% je vois tout bien comme il faut, confortablement.
Je vois passer sur mon mur un poster bien cucul-la-praline dont le slogan est, je cite de mémoire, “You Have to Embrace Getting Older”, l'illustration étant une photo de Meryl Streep, qui, à 65 barreaux, a moins de rides que moi — d'ailleurs, elle n'en a pas du tout. J'en conclus que c'est un canular.
Puis je voulus composer un poème constitué et entrelardé de captures d'écran.
10:47 Publié dans Célébrations improbables, Chèvre, aucun risque, Ecrit(o)ures, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 18 septembre 2014
3370
Dans les toilettes du rez-de-jardin, il y a une carte de l’île d’Arran, et, dans celles du premier étage, une carte du Cantal, avec Saint-Pantaléon-de-Lapleau, qui se trouve en Corrèze.
Dans les toilettes du sous-sol, j’ai fini par déposer, sur la caisse où sont entassés des carreaux de rechange, mon vieil exemplaire de l’Abrégé du Littré, que j’y feuillette — d’où d’abstrus “poèmes du Littré”.
11:53 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 juin 2014
Gnop-gnip
Il y a neuf ans, donc, je débarquai dans la blogosphère (comme on disait). Ce genre d’anniversaire est l’occasion d’un bilan.
Pendant quelques années, avec des hauts et des bas, mes deux blogs (Touraine sereine, fondé le 6 juin 2005, et MuMM, fondé le 8 février 2006 après un incident de type trollesque assez flippant survenu sur l’autre) m’ont permis d’échanger avec un certain nombre d’autres blogueurs, ou avec de “simples lecteurs”, on va dire.
Ce temps est, depuis belle lurette, révolu. D’une part, beaucoup de blogs ont cessé d’exister – je ne vais même pas en donner la liste, on n’est pas dans un cimetière. D’autre part, avec l’exceptionnelle vitalité qu’ils permettent, les réseaux sociaux semblent avoir éliminé, peu ou prou, les échanges par le biais des commentaires ou des rétroliens ; ainsi, les billets de blogs continuent de trouver des lecteurs, mais de manière plus discontinue, en dents de scie, et surtout, les rares réactions qui surviennent ne figurent jamais en-dessous des billets mais en accompagnement des statuts Facebook ou Twitter qui ont permis le “partage” du dit billet.
Rien à déplorer → au contraire, il est plutôt amusant de voir que ce qui semblait être le summum de l’excitation électronique créative en direct il y a moins de dix ans a désormais rejoint l’ère des brontosaures : les blogs (ou, en tout cas : les miens) sont devenus un espace de lenteur, de retenue, un lieu en marge, absolument. En fin de compte, neuf ans après la première pierre, le débarquement, le bilan est presque parfait, puisque l’objectif premier était de me forcer à écrire régulièrement, beaucoup, etc., à combattre – d’un bloc et par la publication – la page vierge et les penchants velléitaires.
Bilan chiffré : 3327 billets ici, 2159 là, soit 5486 en tout, sans compter les publications éparses, ailleurs, comme le recueil Prime Time of Poesy, dont je suis très fier. (C’est « mon » anniversaire, j’ai le droit d’être arrogant, what a pompous ass.) — Donc, même si je suis resté très feignant pour tout ce qui est sérieux (notes de lecture, comptes rendus de concerts etc.), je me suis attablé, il en reste des traces, voilà, contrat rempli, au moins vis-à-vis de moi-même.
║ Vous avez le droit de ne pas être d’accord, et de l’écrire ici, en commentaires, à l’ancienne, cf supra ↑ Vive le débat. ║
Comment célébrer alors (dignement) ce neuvième anniversaire ?
J’ai pensé à un petit exercice d’écriture croisée, un jeu de ping-pong entre les deux carnétoiles, justement. 248 jours séparent le 9ème anniversaire de l’un du 9ème anniversaire de l’autre.
Pendant ces 248 [un nombre qui n’est pas multiple de 9] jours, je me propose donc d’écrire, au sein de rubriques respectivement intitulées Ping-pong et Pong-ping, des textes qui se répondront. Le genre de ces textes reste à définir, et le rythme de publication n’est pas déterminé à l’avance (en effet, je me connais, sur une période aussi longue, si je fixe des publications quotidiennes, ça va tomber à l’eau).
▄–▄–▄–▄–▄–▄–▄ De surcroît, je suspens, pour une seule journée, et afin de marquer le coup, la publication des limericks casse-couilles meurthois. ▄–▄–▄–▄–▄–▄–▄
samedi, 31 mai 2014
Malgré le vent...
Malgré le vent,
malgré le vent qui tournoie
efface parfois le printemps
sous les pépiements des mésanges,
chats du quartier tous à l'affût
depuis ce matin j'arpente les rues
dans mes sandales de jésus
en soie grège ma peau craquèle
un nouveau printemps que salue
le vent tournoyant.
14:08 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours, Nathantipastoral (Z.) | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 27 décembre 2013
Cauchemar rue Mariotte
Donc, dans la nuit du 26
au 27, deux cauchemars, dont le premier
d'une précision narrative
et d'une complexité
rarissimes chez moi,
angoissant,
film de David Lynch,
il faut croire.
Il faut croire
le souffle du vent dans la rue
quand il nous ramène
bouffées de souvenirs,
qu'il fait tomber les nèfles,
les laisse s'écraser
dans la boue humide de leur
putréfaction.
06:35 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 27 novembre 2013
Mercredi matin
La brosse à cheveux est tombée sur le sol carrelé de la salle de bains avec un bruit métallique, à la limite du fracas.
La difficulté, pour l'écrivain, serait de dessiner sans ambages la figure de la flèche orange courbe, puis de l'explorer — de l'insérer dans ses textes, dans un livre même, sans que cela fasse effet d'annonce.
Un jardin sur l'Oronte.
Y songer. Phobie du fatras.
07:16 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 24 novembre 2013
Lever silences
Mardi dernier, lisant, à la Bibliothèque des Lettres de mon université, un roman rare, introuvable, jamais réédité, emprunté grâce au service du PEB et qu’il était impossible de sortir de l’enceinte de ladite Bibliothèque, je commençai à prendre des notes, mais très vite je fus frappé de lire, ici et là, de loin en loin, un alexandrin. Je notai le premier, qui se trouvait à la première page. Puis il me vint l’idée de noter tous ceux qui pourraient, au moins au jugé – car le résultat final d’une telle opération est difficile à anticiper –, constituer, in fine, un sonnet.
Je me retrouvai donc à lire, à la hâte, de manière particulièrement vigilante, la première moitié de ce roman, tout en fixant une part non négligeable de mon attention sur le sonnet en cours, que j’ai pu achever après moins d’une centaine de pages lues (donc, bien avant que je m’interrompe) et dont je donne ci-dessous la version typographique définitive, qui comporte aussi, en exergue, un envoi et un sonnet de nombres.
Le fragment initialement prévu pour le vers 3 n’offrant pas une rime parfaite, il a été rebuté, au profit d’un emprunt extérieur. Le titre du sonnet est une anagramme du titre du roman
Lever silences
À mon amie la Colonelle.
Sa mise originale me plaît tout à fait :
Un canotier uni, comme les saints leur nimbe.
La reine de la fête nageait dans un limbe ;
Ce corps luxuriant l’étonnait, le déroutait.
Par une bonne humeur qui les attendrissait
— Ce n’étaient que carquois et que torches flambantes —
L’œuvre était d’une écriture alerte, pimpante,
Depuis que sa réputation s’élargissait.
Les passants, des êtres légers, ouatés de songe
Et dont les doigts de carabin, fumés sous l’ongle,
Indiquaient que l’Invisible était nul pour elle.
Par-dessous la voûte noire des marronniers,
J’ai rarement vu d’auscultation plus belle :
La cape de drap jaune avec le canotier.
Blouson, usures — 13-1-X-18-51-12-38-72-43-52-64-78-56-59
22:22 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours, Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 12 novembre 2013
I'm 39, so be it
——↨—— When the sotnik entered the dača (or dætʃə, as friends would have it), the children were all gathered around their mother.
Oddly enough, she was wearing a sotana.
‘No need to be tossy, Lordy’, she solemnly declared.
‘For fuck's sake’, he ejaculated, ‘I'm not dealing in soterology’. —▬←▬→—
07:24 Publié dans Chèvre, aucun risque, Ecrit(o)ures, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 novembre 2013
Divas
Dix variations sur la brosse à dents.
Tel saint Thomas, je crois ce que je mords.
Mes mots à la pointe bic bleue,
ça ne sert qu'à mordre.
Toujours mordre.
Et la pâte dentifrice : un artifice.
Feu follet ; chien errant.
Variations.
11:33 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 21 juillet 2013
L'antilope / oryx d'onyx
L'antilope
oryx d'onyx
gazelle à qui le lion fait prendre une gamelle
bubale de Michaux
le souffle en cavale
est comme un calao
ou cet ara bicolore
qui mâche des gingembres
en attendant les nombres
13:48 Publié dans Chèvre, aucun risque, Ecrit(o)ures, Mirlitonneries métaphotographiques, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 07 juillet 2013
(la bonne blague)
Perdu enfin dans la chaleur polluée de la grande ville. — Jusqu'à quand devrons-nous retarder le départ pour nos campagnes ?
(Ce n'est pas qu'elles soient belles : grêlées de hangars, salies de panneaux publicitaires aussi, creusées de mille petits néants qui les scarifient. Mais elles sont, tout de même, le havre.)
Tours, polluée, bruyante. Fenêtres ouvertes le soir — chambard des motos, heureusement les merles font du bazar. Il faudrait reprendre les poèmes en anglais du printemps (les compléter aussi). Manque l'énergie, ou l'envie, ou quoi. Difficile de dire.
Depuis que j'ai recommencé à m'échiner sur de piètres ponctuations (j'avais trente ans depuis pas longtemps), je devrais enfin enfoncer le coin de fer dans l'œil de Cyclope, je veux dire faire œuvre, tuer la vision dans l'œuf. Lire Bergounioux aide à décanter ——— et n'aide pas, en même temps, enfonce sans secours.
C'est étonnant tout ce que j'ai lu et qui n'aide à rien.
Écrire non plus, depuis si longtemps, n'aide à rien.
Dire que j'ai cru reprendre (la bonne blague). Parmi les dizaines de bouquins entassés, prêts à rejoindre, eux aussi, nos campagnes, j'aurais dû reprendre les Cahiers de Valéry (depuis le temps...)
Il y a cette servante qui plaisante, cette plaisante accorte domestique qui m'a plaqué au sol (je n'avais pas prévu de m'étaler ainsi, de m'étendre), s'est rendue maîtresse, sans bonté mais tout étant.
22:04 Publié dans Depuis le temps..., Ecrit(o)ures, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 21 mai 2013
Vert
On savait déjà que les jours passeraient, anodins peut-être – sans doute évanouis à peine nés.
Le vent souligne le vert, l'amplifie.
On se sent entouré de verdure.
Peut-être est-ce, avec le froid, l'effet des pages retrouvées de Guillevic, toute cette verdure admise, affirmée.
Ou seulement le vert.
Qu'on savait déjà.
11:21 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 19 mai 2013
Un kavalier kaki
Un cavalier dans un aéroport attend que les ailes d'un oiseau au gracile fuselage lui ouvrent la voie. Un an de plus pour l'animal dont l'âme outrepasse tout zénith !
Aboo Din lashed them mercilessly and drove them into the jungle, where he followed on his hands and knees. ——— Toutefois, nous fûmes à Copenhague, à passer la nuit, trois fois déjà, notez-le bien.
Le fjord n'est même pas verdâtre, Guillevic écrit cromlech. ——— Sous la belle lumière dorée de cinq heures du soir, nous quittons le village enchanté, pour nous acheminer vers les montagnes du fond, en traversant le plateau paisible et pastoral que l'on dirait fermé de toutes parts.
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Taa jääpi niemi kuusimetsineen
ja käki toraisine rouvineen.
(Aaro Hellaakoski)
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04:20 Publié dans Ecrit(o)ures, Hors Touraine, PaperPestPaste | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 12 mars 2013
Je ne peins pas l'être
Je ne peins pas l'être, je peins le passage.
Oui, mais... peindre ? Trafiquer, conduire dans la neige, crier au sommet des montagnes ?
Très peu pour moi.
Je veux m'endormir sous une couverture de secours,
je veux prendre la poudre d'escogriffe,
je veux je veux
terrasser les démons extérieurs. (Ceux d'ailleurs
me plaisent assez.)
08:23 Publié dans Autoportraiture, Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 25 janvier 2013
Aux ennuyeux mandarins
Ligué avec la musaraigne, le muscardin ne comptait pas s'en laisser conter. Tous deux se relayaient pour qu'il y en eût toujours un qui veillât, et de sorte qu'on ne pût plus les confondre avec des loirs. Dormir comme un loir, je vous en foutrai, moi — ainsi parlait le lérot, discret, mais, au printemps, tapageur dans les greniers, sorte de hooligan mal embouché, ne s'étant pas défait de ses habitudes de bûcheron rustre. Dans le froid enfin sec, au grand soleil de janvier, il hibernait encore. Un merle hivernait. Le lérot ne savait que penser, dans des rêves complexes. Ligués ensemble, la musaraigne et le muscardin, yeux grands ouverts, voyaient passer les caravanes. On patauge dans la mélasse, cela ne fait aucun doute, on patauge dans la purée, on sirote des heures etnières qui filent comme ça, tchazam !, et plus rien après. Ainsi, les lexicographes le surent, et les lexicologues ne voulurent rien entendre : la mélasse lasse. Calfeutrer les encoignures des fenêtres avec ce résidu gluant n'est peut-être pas une bonne idée. Penser à le dire aux architectes.
Sur la porte de l'Université, une main couleur abricot avait inscrit ces mots :
IL EST INTERDIT DE POSER DES QUESTIONS
Le lérot, piqué par une abeille, s'éveilla, commença avec trois mois d'avance son tapage dans le grenier.
Penser à déménager.
Aux ennuyeux oligarques Jean-Louis Duchet, Claire Charlot, Serge Ricard, et alii
09:13 Publié dans Ecrit(o)ures, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 11 janvier 2013
Mademoiselle Confiture
(Pierre-Alain Goualch, 2004)
le temps qu'infuse le thé russe je ne pourrai jamais écrire aussi vite que ça que le piano pianote jamais aussi vite à peine 130 secondes pour écrire quoi d'ailleurs
ça ne s'emballe pas tout de suite
la toile de jute prend un peu le temps mais pas trop ça y est ça s'emballe
s'accrocher à quoi aux trous dans la toile
s'accrocher à ces mots dits par le sieur Dudot le ciel est amoureux amoureux de ses yeux
du plat de la main du bout des index des majeurs tapoter tandis que ça pianote gratte frotte et le balai passe repasse c'était plus facile plus posé de prendre le temps d'écrire ce tanka tout à l'heure
tant qu'à faire un peu de piano
tant qu'à s'accrocher
tant qu'à avoir mal au dos aux doigts ravauder quoi quel texte oui j'étais pris
surpris les doigts dans la confiture écrivais-je écrivis-je la main sous la ceinture
bientôt le terme sans doute fin de la joute le tournoi a noyé le chagrin la toile de jute on n'en viendra pas à bout
ça s'effondre à peine 130 secondes cette amante religieuse écrire quoi
10:22 Publié dans Ecrit(o)ures, Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 01 novembre 2012
Valaoritides
(écrit le 27 octobre à 18 h 40, pour publication à la Toussaint)
Hier, 31 octobre, a été publié, dans ces carnets, le premier d'une nouvelle série de poèmes, les Valaoritides. Ce premier poème, "Une otalgie aux urgences", a été composé en direct à la Clinique de l'Alliance, et envoyé sous forme de textos, entre 9 h 50 et 10 h 29.
La forme en est régulière : tercets de 24 syllabes avec un découpage 7-6-11, 6-7-11, plus rarement 5-9-10 ou 6-6-12.
La composition sous forme de textos est optionnelle.
18:44 Publié dans Ecrit(o)ures, Valaoritides | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 06 octobre 2012
Ressentiments
C'est de la balle.
Envols dans les champs, folies de l'ouragan, sacre de la tornade, et goût amer sucré folâtre et musqué de la dorade.
Si vous ne la souhaitez pas exploratrice, épelez daurade.
Un amphithéâtre, quelques cris, des joutes de martinets dans le ciel de Corinthe.
Je me suis gouré d'endoit, je me suis gouré de carnets, je me suis gouré de vie.
Tandis que la tornade sévissait, battait son plein, mugissait dans les esgourdes, Don Juan se répétait inlassablement les mots de Samuel Beckett, la ferveur de la foirade, le détachement du gâchis.
Et, si vous avez ingéré trop de métaux lourds, appelez-la Darius.
Raisins secs, Rosinnen, le chat goinfre détale.
C'est de la baballe.
11:09 Publié dans Ecrit(o)ures, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 30 septembre 2012
Moins-orti
Je l'écris comme c'est sorti, comme ça s'est appesanti.
Focus Danse; [gravures] dernier jour de 7bre .................. danse < soprano
les 12 jardins
les 6 gravures
les 4 boissons
l'1 vieux endormi tenu par son volant sur la route de Chinon
NOMBRES
Le trio forme un serpent qui se gondole au fur et à mesure des figures. LA MONTRE BLEUE. LA BÊTE NOIRE. Mais tout de même les carottes râpées dans le cake, et la cycliste aux cheveux couleur carottes râpées chute d'épluchures sur les bords de Loire.
Le piano interrompit les envolées du trio. (Au verso je dois le préciser trois fois les 3 miens le tout sur fond noir vieil assemblage dû à la main technique de Delphine.)
NOMBRES les 15 tuiles de mon fils en déveine au bout de seulement 4 coups
puis mes 9 tuiles après le 6e coup, la chance tournant définitivement en ma défaveur
Si je compose un texte aussi enchevêtré à chaque partie de pyramides plastiques, qu'en faire ensuite ?
Puis j'écrivis une sorte de poème débile.
Colombe de la paix
perdue hors des lignes
(des lignes amies)
l'échéance à peine repoussée
du triple échec (cuisant :
marmite du dîner) Colombe
ton ombre on la déchiffre
le mot SEPTAIN compte 7 lettres
trouver pour nouvelle forme de sonnet un nom de 14 lettres
.
21:06 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 juillet 2012
Une brise d'agrume à ma fenêtre éteinte
Lâchez-moi la grappa !
lâchait à haute et intelligible voix, exaspéré, le beugleur qui faisait office de beugleur. On se retrouvait à dix-sept dans cette étable, on ne savait pas pourquoi la terreur nous avait saisis si près des oreillers, et donc voilà bérézina. Tout de même, étions-nous plus rassurés d'être au bord de l'Adriatique qu'avec d'autres casse-bonbons (je ne saurai jamais mettre casse-bonbon au pluriel, à moins que ce ne soit invariable, avec déjà un s au singulier -- je penche désormais de ce côté-là), et sans siroter, à aucun moment, cette liqueur immonde et sucrée, le limoncello ? En m'insultant, Monsieur le beugleur, vous étiez à votre affaire. Il n'empêche que personne ne trouva cela drôle quand Faust, à la fin de la réunion qui avait duré au moins une heure de trop, lança "je dis ce que je veux, je pète quand je veux, je chie quand je veux". La vache ! Oui, la vache, pouvait-on réagir autrement ? Faust était à son affaire, il ne haussait jamais le ton, de sorte que ce n'était pas lui, le beugleur faisant office de beugleur.
Terrorisés, nous passâmes la nuit, et le jour d'après, à nous échanger les oreillers au fil d'une intense et insensée partie de volley-ball.
Le monde, avec ses destructions de mosquées, continuait de tourner. Pas rond, comme chacun sait.
05:15 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 juillet 2012
Les fastes de Gargantua
Qu'à un moment donné drogue et tennis furent fastidieux, et toute cette fin de juin, pourtant, resta sans lecture. Le golf vu comme un jeu de billard sur une table immense, tout en rage anale et bérets à carreaux. [163]Garçon de guinguette, une bière ! on étouffe ici, se désosse, s'assoiffe.
Et dire aussi que quand on défèque, c'est comme si on priait – posture tendre d'amen au monde. [103]
Et les cafards volants, les cafards entre les draps et sur les murs, [45] les cafards que vous hallucinâtes, cafards tisseurs de toile et cafards au fond des placards, obscurs grouillements dans la perte sauvage des moindres repères.
Tu me demandes comment on prononce désosser et tu me demandes ce que veut dire… ce que veut dire quoi, déjà? écoute les trompes, nous réfléchirons plus tard, en posture d'acceptation.
In this dream, which every now and then still recurs, I am standing publicly at the baseline of a gargantuan tennis court. I'm in a competitive match, clearly: there are spectators, officials. The court is about the size of a football field, though, maybe, it seems. It's hard to tell. But mainly the court's complex. The lines that bound and define play are on this court as complex and convoluted as a sculpture of string. There are lines going every which way, and they run oblique or meet and form relationships and boxes and rivers and tributaries and systems inside systems: lines, corners, alleys, and angles deliquesce into a blur at the horizon of the distant net. I stand there tentatively. The whole thing is almost to involved to try to take in all at once. It's simply huge. And it's public. A silent crowd resolve's itself at what may be the court's periphery, dressed in summer's citrus colors, motionless and highly attentive. A battalion of linesmen stand blandly alert in their blazers and safari hats, hands folded over their slacks' flies. High overhead, near what might be a net-post, the umpire, blue-blazered, wired for amplification in his tall high-chair, whispers Play. The crowd is a tableau, motionless and attentive. I twirl my stick in my hand and bounce a fresh yellow ball and try to figure out where in all that mess of lines I'm supposed to direct service. I can make out in the stands' stage-left the white sun-umbrella of the Moms; her height raises the white umbrella above her neighbors; she sits in her small circle of shadow, hair white and legs crossed and a delicate fist upraised and tight in total unconditional support.
The umpire whispers Please Play.
We sort of play. But it's all hypothetical, somehow. Even the 'we' is theory: I never get quite to see the distant opponent, for all the apparatus of the game.
[...]
– the deflated bladder had landed in the Marching Terriers’ sousaphone player’s sousaphone and had been handed over to Joelle after extrication by the lardy tubist, sweaty and dumb under the girl’s Actaeonizingly imploring gaze –
10:18 Publié dans Ecrit(o)ures, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 23 mai 2012
En compagnie
Pas de coup de trafalgar Détonne explosion pas de coup de Trafalgar on comprend comment le jeu des biais On comprend comment Comment comprendre le jeu des biais ? éternuements fragments d'éternité Eternuements le temps qu'on se dénude Le temps qu'on exsude quelque chose d'autre de soi que de vaines paroles Comment trouver le temps ? (éternue éternue c'est bon pour le moral) Comment damer le pion apprendre le jeu du cambouis --- ho hisse ce mot qui t'échappe tu bâtiras un cimetière autour Pourquoi les fondations persistent-elles à s'échapper ? pourquoi comment pourquoi Le jeu des biais n'est pas noirâtre ou huileux --- s'il y a une explosion S'il y a pour de bon S'il y a bel et bien une putain d'explosion alors on dira Pourquoi Comment Alors on dira Alors on dira pas de coup On dira Pas de coup de trafalgar.
08:24 Publié dans Ecrit(o)ures, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)