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lundi, 29 août 2005

Après-midi de demi-brume

Le monde Cet émoi enamouré du monde

Je reprends le violent

vertige de ma vie Une étincelle brûle

Au creux de ma paupière un silence se fait

 

 

Dieu que ce clavier est sale que cet ordinateur est vieux que l’écran est près de mes yeux

 

 

Jamais je ne saurai à laquelle féconde

seconde de ma vie Ce monde le sait bien

Ô ce monde adoré ô cette pénitence

Je reprends le volant

des mains de l’adversaire Et nul ne peut me taire

Un avenir radieux se love dans un creux

 

 

Installé dans ce ghetto dans la chambre dite " aux corbeaux "

Cet ordinateur oubliait que le monde allait de son train sans lui sans ses pannes ses refrains

 

 

Ici dans cette pièce assis à ce bureau

Je regarde alentour et tout n’est que poussière

Araignées téméraires fanfares timides

Les novices se sont approchées sans bruit de mon fauteuil

Elles disent répètent hèlent enfin la nuit

où bêlent les brebis galantes du Seigneur Juste un coup d’œil

 

 

Ses psaumes tendus

La bécane esseulée revit renaît respire

 

 

Et les premiers mots que je vois

- Sur ce papier violet mon regard prend racine -

" A la honte de la chair " ne sont pas de moi Je reprends

le fil mal dénoué de l’écheveau diurne

et violemment me tais Je persiste au silence Et je résiste au sel

du seul sempiternel mot qui m’affronte

Cet émoi enamouré de la honte

 

 

Tours, chambre aux corbeaux, 27 août 2005

Codicille à la note intitulée "… ce que je crois"

Dimanche, deux heures et demie post meridiem.

 

Cette note appelle bien des commentaires de ma part, entre autres sur son caractère agaçant, elle est pénible à lire, j’en suis conscient, elle fut écrite au dos d’une fiche bristol de format A5, et heureusement, car allez savoir où m’aurait conduit ma logorrhée sur une feuille A4, ou face à un clavier (comme c’est le cas actuellement), mais le principal commentaire que je voulais faire portait sur une relative tricherie, en ce sens que, recopiant cette note, je n’ai pas modifié la structure de la phrase ni ajouté le moindre mot, mais j’ai corrigé une ou deux formulations maladroites, malheureuses, pour écrire tout de même un texte digne d’être publié dans ce carnétoile. Sinon, nulle tricherie, j’ai dit la stricte vérité, ma mémoire ne me jouant pas de tours car l’épisode narré est récent (je le daterais de février ou mars) et, de plus, ce genre de rendez-vous avec un couple d’étudiants n’est pas monnaie courante, d’autant moins quand les deux sont beaux, et, l’écrirai-je, oui, surtout la demoiselle, car c’est ainsi, j’aime les femmes et j’en suis heureux (voir à ce propos mes deux commentaires ici).

dimanche, 28 août 2005

Un frisson fou

Un soleil, samedi, embaumait mon jardin. Je lui criais Va-t-en ! éperdument. Si bien qu’il se moqua. Je lui criais Va-t-en sans cesse et plus doucement, si bien qu’il s’en alla.

Il me restait quatre soleils. (Ce n’est pas tant que ça, pour écrire un poème.)

La vie passe, et si tu la rates : un soleil s’évanouit.

Meule de foin dans le lointain : elle emprisonne le soleil à l’instar d’un miroir.

Le sort en est jeté, le soldat tombe : le soleil l’éclaire, l’éblouit, explose au feu de son armure.

Une méharée : feu le soleil.

Ce fut la nuit. Dans mon jardin la nuit. Dans ce jardin la nuit a fondé son empire.

samedi, 27 août 2005

Brume *

Puisses-tu briser les ténèbres
Puisses-tu vaincre les soleils
Puisses-tu pétrir les lignages

Une flore s'esquissera
Aux trémolos de ton silence
Aux terreurs de tes souvenances



* en écoutant "Brume" (composition de Christophe Marguet)

L’appel du carnétoile

Samedi, 5 h 50

Pourquoi est-ce que je me réveille à une heure pareille, pourtant endormi à minuit hier soir, après une belle soirée de cinéma et de lecture? Peut-être que, trop désireux de mettre en forme les notes rédigées au brouillon hier, j’ai été chaviré par l’appel du carnétoile…

vendredi, 26 août 2005

Parc où rêve un pierrot lunaire

Un moineau dort à ma fenêtre,
Une vitre se désembue.
Je n'ai jamais, à ma vie traître,
Vécu tant toute honte bue.

Où était ce pierrot lunaire?
D'où venait ce piaf amoindri?
Nous entrons, ce jour, dans une ère
Où le regard nous attendrit.

dimanche, 21 août 2005

Cheeky Japon

Un rondel féroce et surtout absurde, du 4 avril dernier...

Connaissez-vous Cheeky Japon,
Son gras joufflu bibendumesque,
Sa rousseur en tout barnumesque
Et monstrueusement burlesque?
---- Connaissez-vous Cheeky Japon?


Il en apprendrait aux Lapons
Sur la sueur intra-fourrure;
Et, de sa rouquine carrure,
Sur la puanteur des froidures,
Il en apprendrait aux Lapons!


Franchement, il a le pompon
Avec sa dégoûtante aisselle,
Ses flûtes à l'eau de vaisselle
Et son klaxon comme crécelle.
---- Franchement, il a le pompon!


Les 2 et 3 avril, nul trésor dans Outlook...

Chaudron de Chardin

Ce chaudron vivace qui ne
Pourrait en rien être miroir
A ce visage, je m'efface,
A la lame du couteau noir
Donnant ce sein fuligineux
Et poivrier du temps qui passe.

lundi, 15 août 2005

Du ténia

Dans la série des poèmes parodiques "à clef" de ce mois de mars, un limerick, envoyé le 29 mars à plusieurs correspondants qui étaient dans la confidence:

There was a baker in Souvigny
Who said, 'Your poems ain't funny!
It's true that I stink
And I sleep in the sink,
But my Anal Tapeworm is indeed so skinny!'

dimanche, 14 août 2005

Une pensée pour Marione et Simon

Apples! Apples!, ainsi que le fredonne Astaire
(Fred) qui ne trimait pas au fond d'un monastère!

Guillaume Cingal. Distiques pour ses amis

Bucolique

J'inaugure avec cette note un nouveau genre d'envois. Ayant constaté que le genre épistolaire était finalement ce qui s'apparentait le plus à l'écriture bloguistique (bouteilles envoyées dans l'océan du Web), j'ai décidé d'exhumer chaque jour, selon un principe numérologique et chronologique que je vous laisse deviner, un courrier électronique par moi naguère envoyé.

Aujourd'hui, c'est un poème parodique adressé le 28 mars dernier. Il s'intitule Bucolique, et n'aura de sens que pour d'anciens souvignyens. Il est attribuéà Marcel Chédeau, dit Casque d'Or.

.................

En ce joli lundi de Pâques
Affecté par les giboulées,
Jacky Chipon, de sa matraque
A pétrir tarte et pain au lait,

Décochait, ivre bacchanale,
D'infâmes lapins cacao
Sur notre route vicinale,
Engendrant l'ire et le chaos.

Le dirai-je, que la mort l'arde,
Le maire qui passait par là
Goûta une aile de poularde
Et soudainement dégueula.

samedi, 13 août 2005

Dans la saumure

Le feuilleton informatique tourne au saumâtre: au lieu de passer ma première moitié d'après-dînée à écrire ces jolies petites notes qui font votre joie et inondent ce carnet, j'ai essayé de comprendre pourquoi mon portable rame comme ce n'est pas permis, et va le plus lentement du monde. En vain. Il refuse maintes opérations de sauvetage, et me laisse dans le désarroi.

J'avais rêvé quelques quatrains que je n'ai pas couchés sur le papier ni le clavier, je voulais poursuivre la réflexion sur les beaux vers, ne serait-ce que pour faire mentir Livy, je me sentais tenté de livrer quelques remarques sur le livre de Javier Toméo que j'ai commencé à lire ce matin, je voulais traduire Breyten, etc.

Au bilan, le dur rien, dont mon esprit s'agace.

Villes (1)

9 juillet 1998 (mais écrit ce jour)

Dans le caveau, où que l’os tende
Une pitié de pacotille,
Chère, vêtez votre mantille
Et sous le vent qui nous titille,
Rallions prestement Ostende.

vendredi, 12 août 2005

Contradiction

Au moment où ploie la branche,
Où le fardeau s'atténue,
Je porte mon âme nue
Et mon esprit alourdi
Me laissant les coudées franches.

Le silence m'assourdit.

Distique

Nous vîmes un vautour au col des Palombières,
Et, fauves, descendions vers nos viles litières.


(Du 11 août, sur le midi. Ecrit ce jour.)

lundi, 08 août 2005

Blocage et blogage

J’ai écrit, il y a quelques jours, une très brève note sur la poésie et la philosophie, qui a suscité bien plus de commentaires, par son caractère allusif même. L’énigme suscite la réflexion, mais à quel prix?

mercredi, 03 août 2005

Réflexion égarée, à publier près des étoiles

Le chatoiement des sentiments peine à se traduire avec assez d'ambiguïté dans les aphorismes ou le langage théorique. N'est-ce pas d'ailleurs la grande richesse de la poésie, et sa supériorité par rapport à la philosophie?

Vaches maigres

Ce matin, aux comices agricoles de Hagetmau, les vaches n'étaient pas maigres, et le taureau joliment dénommé Pinson avait de massifs arguments. Ce carnet de toile, lui, ne divague plus et s'assèche; c'est de saison.

J'ai même une mauvaise nouvelle pour Livy: 43 au cube, dont je donnai ici, il y a quelque temps, le premier chapitre, est un texte inachevé, dont la totalité écrite a été livrée. Je conçois toutefois que la 1ère partie de Bribes ait pu susciter un tel regret. Je partage assurément ce regret, qui est le signe, qui sait, que je me suis amélioré au cours de la décennie passée. (Il faudrait que j'aille repêcher certains textes encore antérieurs, pour créer en ce lieu de saisissants contrastes.)

Tout cela donc nous menant à la constatation suivante: 43 au cube est un fragment de roman écrit le 4 avril 2004, et jamais suivi, peut-être sous l'effet conjugué de la contrainte trop stricte et du tempérament trop velléitaire de son auteur. Cependant, on peut imaginer d'écrire la suite de cet incipit délaissé, en suivant d'autres règles, en en faisant un roman plus traditionnel, ou un long poème en prose, selon le principe du feuilleton et à la demande des lecteurs.

J'y songe. Une suite à donner à 43 au cube? Ultérieurement, why not? Je manque en ce moment de temps même pour tenir ce carnet électronique, mais quand seront revenues les journées de vaches grasses, qui sait quelle mouche me piquera?

lundi, 01 août 2005

Bribes, 1er épisode

Un vieux texte (huit ans déjà, ou peut-être même dix (maintenant que j'y repense, c'était pendant ma première année à Paris)) aujourd'hui soumis à vos yeux. J'avais vingt ans; ça ne date pas d'hier.

***

PARTITIONS


1

desrtyu désires-tu
parbfbi par défi
mplrlé me parler

désires-tu par défi me parler

mtnpne mais tu ne peux
frartklué articuler

mais tu ne peux articuler

mon pauvre ami que je te plains
mpfrhouanhikjtplhein


2

desrtyu le désert nu
parbfbi parcelle d'habit
mplrlé m'appelle et renaît

Le désert nu, parcelle d'habit, m'appelle et renaît


3

hgévovovolvolay
est-ce que vous vous voulez vous ce tricycle à moteur avec sa chevrotante voix de haute-contre éraillée de tant de tabac
tttaba

vous ne voulez pas ? c'est cent francs clefs en mains
kflenmé hein
oui oui clefs en main queld iscours d'ieuxdedieux

fanfavap
si si ça va qu'est-ce qui vous
ohohohohohohpoh eurkeurk
il a démarré tout seul c'est ça que vous vous vous voulez dire

jmaparkapar
oui oui moi aussi je m'y perds va savoir qui parle dans leur ânerie de sitcom débilisant
dbilbilbil
oui oui débilisant je n'ai pas peur !
papeur pompar

repose-toi

papeuir pompar
repose-toi

pepear pompom (repose-)

poypouirrr poampiar piar piar

rep

proyoualpirguer parampepuar pôumpam

re

pramouar parmuer rapomperpar
rapirpumpapur

.....................

(intermède)

Onrev ient drap la pro chainefois
l'appeau c'est la foi
froidfoij'ailes foies
Onrevientpeur la preu chainefroid

le camion passe une auréole de buée de temps de glace
rattrape le temps perdu une auréole de suées de sueur sous ces aisselles un vélo une bicyclette le coureur rivé au guidon guidons la marche des marcheurs la selle se soulève et propulse le coureur

........................

Moralité du premier épisode :
La cacophonie mesurée fait battre le pouls des peureux et fait taire les ambulances

jeudi, 28 juillet 2005

Sur des musiques de Guem, V

le serpent 11
..............

à peine une lancinante
incréée mélodie se meut
dans une atmosphère absente,
telle une plume d’émeu

colorée et bienfaisante
et c’est le retour du jeu
aux phrases hallucinantes
et au rythme tapageux

désormais la récurrence
de telle ou telle existence
dans les sphères du non-dit

ne sera multipliée
qu’à la manière, oubliée,
des proverbes inédits

Herbe de l'oublie

Mieux
mieux même
mieux même encore
Mieux que le déroulement du ruban en immortelle débandade
J'ai mes oiseaux
dans une cage à tous les vents
Toujours ils restent dans la cage
une vie passe en sarabande
Touché
coulé
un peu de vie s'espace autant que ta lèvre
veuille s'abreuver à la mienne

Un cadavre nous accompagne
mais il est plaisant de le voir
baguenauder dans les fossés

Son ombre jamais ne s'allonge
et il a le nez débusqué
par nos regrets
nos escapades

Et nos émeutes dans la joie

Sur des musiques de Guem, IV

le serpent 2
............

mon fils souffle dans ses doigts
fait des bulles de joie

piaillements
trilles
roucoulades
des oiseaux imaginaires

et toujours
les tambours

où sont où sont où sont
les multiples musiques

où vont où vont où vont
par milliers les chansons

Sur des musiques de Guem, III

le serpent 9
..............

marche marche
en avant peuple gémissant
en avant peuple sans frontières
en avant damnés de la terre
en avant buveurs de bière
gardiens de cimetières
gardiens de mausolées
gardiens du soleil

marche marche
prenez vos saris évaporés
prenez vos ténèbres
croupissez dans vos ténèbres
croupissez dans vos mouroirs

marche marche

marche aux quatre vents
marche aux dix horizons
marche aux douze saisons
aux quatorze soleils aux trente bataillons

marche
pas de devin

nul ne sait le mot de la fin

mercredi, 27 juillet 2005

Sur des musiques de Guem, II

le serpent 8
.............

un moine naguère me dit
de sa voix flûtée de vieux moine

l’esprit n’habitera jamais
les contrées dénuées d’esprits

se retournant dans son sommeil
il promettait d’autres détours

— de son esprit flottant comme une exhalaison

mardi, 26 juillet 2005

Sur des musiques de Guem

le serpent 7
.............

rapide trémolo saccadé
poursuite au bord du gouffre

une biche aux abois
se multiplie dans les creux
les pleins et les déliés de la forêt

poursuite au bord du précipice
faut-il du moins d’autres victimes ?

dimanche, 24 juillet 2005

Clichés

Les quatorze photographies prises sur le site du dolmen représentent successivement:

1. A. sous le dolmen, penché, montrant du doigt un objet au sol (***)
2. A. devant l’entrée du dolmen, de trois-quarts
3. Mon beau-père aidant A. à gravir le dolmen
4. A. assis sur le dolmen, imitant, serré sur lui-même, la neige éternelle qui ne fond pas en haut des montagnes
5. A. mi-debout sur le dolmen, de profil, les deux bras tendus à la verticale vers la pierre
6. Mon beau-père, en plongée, faisant le tour du dolmen
7. A. et moi, assis sur le dolmen, «faisant la louche» sur fond de route
8. A. et moi, assis sur le dolmen, sur fond d’arbres
9. Mon beau-père et A., de dos, près de la fenêtre du dolmen qui donne côté route
10. Mon beau-père et A., en contre-plongée, capturés depuis l’entrée du dolmen, où je me tenais accroupi
11. A., en pied, un bâton à chaque main
12. C. devant la haie d’arbres
13. C. et A., entre la haie et le banc
14. Plan élargi par rapport à la précédente, avec le dolmen à l’arrière plan, à droite