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dimanche, 24 juillet 2005

Les Deux Palmiers, à Nay

Si vous voulez être certains de très mal bouffer, de vous voir servir de la tambouille décongelée dans une gargote, pour les prix d’un restaurant moyen, allez déjeuner, comme nous hier, aux Deux Palmiers, à Nay. Expérience culinaire abominable. Les trois autres restaurants du patelin étaient fermés ; il manquait du temps pour pousser plus avant notre quête.

En vrac

Depuis hier, le bal des voitures a repris, chez les Destoesse. Hier, je me suis déshabillé et rhabillé quatre fois, pour diverses raisons: au réveil; avant le départ en virée; pour la douche du soir; en me relevant pour ma séance nocturne de pianotage et navigation sur Toile. Je dois encore ramasser les prunes pourries en façade.

Lundi dernier, j’oubliai d’écrire ici que l’Office de Tourisme de Dax propose, sur ses présentoirs, toute une série de cartes de visite faisant la promotion d’une «guérisseuse spirituelle», Marie-Luce Le Mappian, membre du G.N.O.MA. et de la S.N.A.M.A.P. ( ?); j’en ai volé une quinzaine, car je trouve ce genre de prosélytisme et de carabistouillage absolument scandaleux.

Connaissez-vous l’athérure, une sorte de petit porc-épic très vif, qui, hier matin au zoo d’Asson, n’a jailli de son nid que le temps de faire un tour circulaire, dévorer un fragment de fruit, et rentrer dans son nid, en tous points semblable à un de ces Glockenspiele allemands, dans lesquels des hallebardiers, des princes ou des reines se suivent en un défilé tintinnabulant et vaguement burlesque?

Il y a, à Bugnein, fort joli petit village du Béarn, une très belle maison de maître, certainement du milieu du 19ème siècle, repeinte, curieusement mais non sans charme, dans une sorte de jaune Marie-Thérèse assez inattendu dans ces parages.

La suite de mes aventures béarnaises dans de prochaines notes.

Sur le verre de la baie vitrée, une fine trace de sang, deux plumettes collées; une tourterelle aura percuté la baie.

samedi, 23 juillet 2005

Plaque Hemingway (sortie Nord)

J’ai promis à Fuligineuse (encore elle…?) de dire en quelles circonstances il me fut donné d’assister à l’inauguration de la plaque célébrant le séjour de Hemingway rue du Cardinal-Lemoine.

C’était… ce fut… tout à fait par hasard.

En juin 1994, je vivais encore à Bordeaux, à Talence pour être plus précis. Je ne vivais donc pas encore à Paris, mais je m’y trouvais, à partir du 22 ou du 23, je ne sais plus, pour passer les oraux d’admission à l’Ecole Normale Supérieure. Pour cette deuxième tentative, j’étais hébergé par des amis, ou plutôt, des collègues de mes parents, dont les enfants étaient respectivement en hypokhâgne et Terminale au Lycée Henri-IV et occupaient un appartement rue Rollin.

L’aîné se trouve d’ailleurs être l’un des deux camarades avec qui j’avais fondé un Club C.P.N.. Il s’est désintéressé de protection de la nature depuis, et comme il était plus attaché à Paris que moi, qui ai toujours cherché à fuir la capitale, nous nous sommes définitivement perdus de vue après une année commune entre les murs du 45, rue d’Ulm.

Là n’est pas le propos. Un après-midi que je me trouvais à réviser, au troisième étage, donc, de l’immeuble, je fus distrait par un petit mouvement de foule, de l’autre côté de la rue. Il semblait y être procédé à quelque commémoration. Il était question de Hemingway. Après deux ou trois discours (un officiel de la Mairie, un responsable associatif quelconque, et peut-être un Américain), la plaque fut révélée. Je me souviens d’ailleurs que le tissu la protégeant était si bien accroché que le représentant de la Mairie manqua le déchirer, car le coin supérieur gauche ne suivait pas, et il fallut, à quelque sous-fifre, faire un petit numéro d’escalade pour détacher délicatement le tissu. C’était assez ridicule, et sentait la corrida d’opérette.

J’avais déjà lu, à l’époque, plusieurs nouvelles de Hemingway, mais aussi Fiesta. Je devais lire, l’année suivante, pour le séminaire de Toni Morrison, To Have and Have Not. Depuis, que je sache, pas une ligne de Hemingway.

jeudi, 21 juillet 2005

Près du chemin de Ménaoupède

La poix épaisse et cotonneuse du brouillard nous préserve, ce matin, de chaleurs trop vives et trop précoces. J’aimerais écrire une ode à la vigne vierge, clairsemée cette année, et dont les feuilles, rouges près du toit, vertes près du sol, composent une toile chatoyante, douce. Je voudrais prendre moins de temps pour l’écriture, et j’aimerais que ma vie ne soit qu’écriture ; je voudrais avoir plus de temps pour lire, et je serais si content de pouvoir voyager, dériver — réinventer, sur mon chemin, les caresses des corps et la chaleur des étreintes. L’épuisant désir de ces choses, s’il n’est pas épuisant, se pose là, en triste insigne sire.

lundi, 18 juillet 2005

Dax, la ville de rien

La pluie fine qui s’épanche sur Dax, hélas ne dura pas. Le vent aura vite séché ces quelques larmes, et assoiffé les prés, les champs, les bocages. Il est toujours curieux de constater, à chacun de mes retours dans ma ville natale, non seulement les changements de structure, les nouveaux bâtiments, les modifications du plan de circulation, les brusqueries de l’urbanisme, mais aussi, sur le chemin vicinal qui conduit de Cagnotte à Dax, en passant entre fermes et bois, telle maison en construction, tel carrefour dûment « rectifié »… pour le dire en paraphrasant, la forme d’une campagne aussi change plus vite que le cœur du mortel.

Entre autres motifs de tristesse, la librairie Campus, qui, sans être un haut lieu de culture, s’efforçait d’être le dernier endroit où pouvaient s’exhiber, s’afficher, se lire et se vendre des textes véritablement littéraires, a connu une refonte totale de ses rayonnages et même de son organisation, depuis notre dernier passage en février (où j’avais acheté Autoportrait en vert, le remarquable dernier opus de Marie Ndiaye), au point que ne s’offrent plus aux regards que les guides touristiques, les ouvrages d’ésotérisme, et les “bouquins dont on parle à la télé” (Souad, Pierre Perret, Frédéric Mitterrand et l’effroyable Marc Lévy). Il reste bien, pour qui cherche assidûment, un rayonnage d’où j’ai extirpé l’un des derniers textes parus de Dominique Fourcade, mais aussi le dernier roman d’Alain Mabanckou… mais je les ai reposés, car je refuse de cautionner ce genre d’entreprise de saccage volontaire. A mon côté jusqu’au-boutiste se substituera peut-être un état d’esprit plus positif demain, dans le genre « au contraire, il faut les encourager et leur montrer qu’il reste une “clientèle” pour Fourcade et Mabanckou ». Pour aujourd’hui, pas d’affaire. Nihil obstat. No pasaran.

J’avais sans doute eu l’esprit échauffé de voir, juste auparavant, ce à quoi les travaux de mise en valeur de l’Atrium Casino avaient fini par aboutir, à savoir : une couleur indéfinissable ; un centre culturel Leclerc vide de tout effort vers, ou de prétention à la culture (une horreur, puisqu’il faut parler net) ; une brasserie que l’on devine, à lire les menus, pour curistes ou touristes en tongs…

En bref, une promenade agréable dans les rues piétonnières de ma ville natale, avec quelques moments de doute ou de douleur, mais enfin, ce qui m’a frappé le plus, c’est le vide, le désert entre deux et quatre. D’ordinaire, les jours de petite pluie ou de fort vent, tout ce que la côte landaise compte de plaisanciers ou plagistes se retrouve à hanter et arpenter les rues de Dax. Ainsi allaient mes souvenirs des années 1980, et de, plus récemment, tous les étés passés en partie dans ces parages.

Ah si, ultime note sucrée, ne passez jamais à Dax sans acheter ne serait-ce qu’un palmier ou une suissesse (ou tout autre friandise) à La Tourtière, connue surtout et à juste titre pour ses remarquables « tourtières » (spécialité gasconne sans aucun équivalent ailleurs, quoique l’homonymie puisse vous laisser penser) mais où se cuit un attirail de pâtisseries fort bon marché et fort bonnes…

dimanche, 17 juillet 2005

Sculptures romanes de Ferrière-Airoux (Vienne)

Feuilles de vigne, coquilles Saint-Jacques, figures masculines entrecroisées autour du linteau, tête de serpent marin, figures cheveux au vent soutenant les piliers… toutes plutôt abîmées, sur la petite église sans grand relief de cette minuscule commune désertique traversée par la départementale, sur les quatre heures de l’après-midi, et où, derrière le muret de pierres prolongé par une porte de bois, se laissait voir l’ancien presbytère, devenu la demeure de quelque notable (ou pas), face au Bar-Restaurant de la Place, fraîchement crépi et aux volets nouvellement vernis.

samedi, 16 juillet 2005

Saint-Mandé sur Brédoire (Charente-Maritime)

Connaissez-vous le violon géant de Saint-Mandé sur Brédoire ? Sous la halle fraîchement restaurée, contre le mur de pierre, un violon de sept mètres sur trois, qui fut, dans les années 1930, un char lors de fêtes patronales, s’offre à l’étonnement des promeneurs, lesquels s’étaient tout d’abord arrêtés en ce bourg pour y admirer les sculptures de l’église romane.

Ces figures sculptées, justement, en fort bon état, sont distribuées le long de trois arcatures au-dessus du porche. Un monstre finement strié prend, dans sa gueule, le bras d’un petit homme gnomique. Un autre, à la crête hérissée de piquants, dévore la tête d’un être informe et penché. Une sirène serpentine joue de la harpe avec sa queue. Sur un chapiteau, un barbon vénérable écarquille les yeux. Oiseaux et orvets se succèdent. Y aurait-il un griffon ?

La place centrale s’appelle place Marcel-Fajoux.

vendredi, 15 juillet 2005

Bords de la Creuse à La Roche-Posay, une heure et demie

Large, avenante, une douce avenue d’eau abreuve nos yeux et s’offre à nos regards.

Sur une table de bois, à l’ombre, oubliée, la casquette se morfond, attendant que s’achève la séance de lecture du grand livre aux larges caractères et aux aplats pastel. Sur une grande racine morte, surplombant l’eau, le père fait une sieste feinte, et c’est le moment ou jamais de courir comme un fou le long de la clôture électrifiée d’où deux chevaux bruns, se gavant de foin, jettent, par moments, de précieux regards.

Bien loin du Palladium, du remous, des frissons, de la cohue boulevardière, je cligne de l’œil.

jeudi, 14 juillet 2005

Les trois cimetières juifs de Peyrehorade

J’ai, sous les yeux, l’article « Les cimetières juifs de Peyrehorade », de Jean Harambat, paru hier 13 juillet dans l’édition landaise de Sud-Ouest, en dernière page du cahier local, mais aussi le tiré-à-part, prêté par mon beau-père, d’un article paru dans le n° 403 du Bulletin de la Société de Borda, dont l’auteur est une Peyrehoradaise nommée Claudine Laborde et dont le titre est, je vous le donne en mille, « La communauté juive de Peyrehorade aux XVIIe, XVIIIe, et XIXe siècles ».

Extrait du premier :
La coste de l’Hospitaou contourne un muret qu’on escalade aisément : derrière, c’est une infinité de dalles de pierres grises, moussues, couchées, cassées dans l’herbe jaunie. […] C’est le plus ancien des trois cimetières israélites que possède Peyrehorade, seuls témoins de la présence juive en Pays d’Orthe. Il comprenait près d’un millier de sépultures. […] Les défunts des familles juives disséminées à travers les Landes et le Béarn y étaient regroupés.

De la lecture du second, j’ai retrouvé les circonstances dans lesquelles les Juifs d’Espagne et du Portugal, mais aussi de Bologne, étaient parvenus dans ces parages, mais surtout appris les circonstances dans lesquelles les terrains furent achetés, qui devaient servir de champs de tombes.

Au Moyen-Âge, Peyrehorade se nommait Petreforente ou Petraforata, le premier, plus gascon, me semblant plus « actif », grammaticalement parlant, que le second. Quelle coïncidence toponymique, que je me sois penché plus avant sur mes origines peyrehoradaises le jour même où j’écrivais une note fort ligérienne sur la Pierre Percée. Isaac Da Costa, rabbin vers la fin du XVIIe siècle, l’espagnolise en Peña Orada, traduction par homophonie qui me semble détourner le sens étymologique.

Saluons ou exhumons, avec Claudine Laborde, Jacob Léon, rimailleur peyrehoradais du XIXe siècle, auteur du distique suivant :
Cesse de redouter l’impitoyable rage
Des ongles acérés d’une amante en courroux.

Et ce sera la devinette sur laquelle clore cette note ne sembla point vain : imaginez le vers qui précède le premier (rime en –rage) et celui qui suit le second (rime en –oux), afin de reconstituer le quatrain en rimes plates de Jacob Léon…

En écoute : « Le marché du poète » (Léo Ferré)

mercredi, 13 juillet 2005

Cimetières (suite)

Manquant d'énergie, de temps plein, de quoi... de sérénité? manquant de ce nescioquid, je vais envoyer vous envoyer quérir ailleurs votre maigre pitance en attendant des jours de vache grasse, qui ne sauraient tarder à revenir.

Tout d'abord, il y a, dans l'édition papier du quotidien Sud-Ouest, aujourd'hui, un article très intéressant sur les cimetières juifs de Peyrehorade, chef-lieu de canton tout proche de mon village d'origine. J'ignorais qu'il y eût eu une importante communauté juive à Peyrehorade (prononcez "père au rade"), mais l'auteur de l'article va jusqu'à parler d'un petit Cordoue ou d'un Cordoue en modèle réduit...!

L'article, malheureusement, n'est pas en accès libre sur la Toile. J'en recopierai ici quelques paragraphes.

Je vous suggère aussi de lire l'excellent éditorial de Daniel Simpson, qui en dit long sur l'Amérique d'aujourd'hui, au-delà des clichés colportés par la presse française, qu'elle soit américanophile ou américanophobe.

lundi, 11 juillet 2005

En transit

De l'hôtel Central à Chaunay, j'écris prestement cette brève note, afin d'expliquer mon relatif silence, puisque le voyage dont il était question pour samedi se déroule finalement sur ce début de semaine. Je serai bientôt de retour en Touraine sereine.

La chambe n° 1 de l'hôtel Central, à Chaunay, est très vaste, spacieuse, confortable, avec deux lits de 160, une baignoire à la limite du jacuzzi.

C'est l'anniversaire d'A., qui a passé et passe encore une journée exceptionnelle.
On n'a pas tous les jours quatre ans, pom pom pom...

jeudi, 07 juillet 2005

Parisnoïa

Ah, tout de même une bonne nouvelle: j'apprends que Paris n'a pas été choisie pour organiser les Jeux Olympiques. Nous échapperons donc à l'hystérie et au gouffre financier. Quand on voit ce que sont devenus les J.O., Pierre de Coubertin doit être content que le mistigri revienne aux Londoniens.

samedi, 02 juillet 2005

Sieste

Des nuées de mouche d’orage sillonnent le salon où, assis dans le canapé, j’écris quelques notes, pendant la «sieste» de mon fils. Il ne fait plus la sieste depuis belle lurette ; il a cessé de s’adonner à ses trois heures de sommeil post meridiem vers octobre ou novembre, mais il accepte de se coucher et de rester au repos une petite heure ; parfois même, fort infréquemment, il s’endort.

L’un des plus jolis villages des Landes, tout près du village où j’ai passé mon enfance, s’appelle Siest. Comme nous allons passer une infime partie de l’été en Touraine, j’ai songé à créer un autre carnétoile, qui serait une sorte de mirror weblog de celui-ci et qui s’appellerait Chalosse véloce. Je continuerais toutefois à publier des notes dans Touraine sereine, peut-être un choix de correspondance, ou des poèmes ; une autre possibilité consisterait à se concentrer sur celui-ci et à essayer d’écrire des notes sur telle rue de Tours, tel monument, tel village de Touraine, à partir de mes souvenirs, ce justement pendant que je suis éloigné de la région. Ce serait certainement plus honnête vis-à-vis des lecteurs qui réclament plus d’adéquation entre le titre du carnétoile et son contenu.

Entre autres projets pharaoniques, j’aimerais créer un index, mis à jour régulièrement, des notes. Ce que je ne saisis pas très bien, et qui m’inquiète quelque peu, c’est que l’espace disque que j’ai employé jusqu’à présent n’est, selon mon hébergeur, que de 24 KO, ce qui correspond aux deux misérables images qui figurent dans mes fichiers. Dois-je en inférer que la sauvegarde des notes et des commentaires est secondaire (hypothèse pessimiste) ou que HautEtFort, tout en veillant au grain, ne « facture » pas les fichiers texte (hypothèse optimiste)?