mercredi, 17 août 2005
La Terrauboise, à Terraube (Gers)
Craignant, après nous être cassé le nez à Valence-sur-Baïse, de ne trouver ni restaurant ni épicerie où trouver de quoi nous sustenter en ce 15 août, nous fûmes bien contents de trouver, avant Lectoure, un restaurant assez agréable, La Terrauboise, dans le très joli village de Terraube, jusque là inconnu de nous (nous empruntions, lors de nos précédents trajets, un autre itinéraire), et où se trouve un superbe château qui fera l’objet d’une visite une prochaine année ou ès calendes grecques.
Le restaurant, pour m’en tenir à ce seul côté connu désormais de la commune, n’est pas exceptionnel, mais très honnête. L’entrée du menu à 26 euros, un gaspacho de petits pois au foie chaud, ne rendait guère justice au foie frais cuit, qui n’était peut-être pas d’une qualité irréprochable de toute façon; mais, dans tous les cas, si l’idée mérite réflexion, la réalisation laissait à désirer (le foie était noyé dans le gaspacho, au goût, du coup, passablement écoeurant) et suscitait quelque regret que le foie n’ait pas été servi de manière plus traditionnelle, c’est-à-dire poêlé avec un peu de gros sel. Le plat principal, en revanche, était irréprochable: il s’agissait de ris de veau aux morilles, sauce succulente et infiniment tiounquable, le tout accompagné de ravioles au foie frais (dispensables mais réussies). Le dessert était une crème brûlée à la verveine, très douce et qui clôturait parfaitement le déjeuner.
Nous dînerons une autre fois à l’Hôtel de Bastard.
23:15 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
Silence & emphase
Mon silence de ces deux derniers jours est lié à la panne informatique (qui s'avère être, apparemment, la mort de ma batterie bien-aimée, après trois ans de bons et loyaux services (une neuve est commandée auprès de Lespiauc Informatique, à HAgetmau), ce qui fait que je peux de nouveau, depuis ce matin, travailler, ayant enlevé la batterie et reliant directement l'appareil au secteur) et aux déplacements, avant-hier dans le Gers et hier à Saint-Pierre-du-Mont, chez mes grands-parents maternels, avant de rallier la "patrie douce et chère" de C.
Des dizaines de notes à écrire, sur des sujets qui me tiennent à coeur, et il a fallu, ce matin, que je réagisse à chaud au commentaire de Sylvain Cottin, qui (si c'est lui, toujours (je me méfie des plaisantins depuis les driouteries de juillet)) a pris la mouche sur mon piteux calembour à reconstruire, ne s'apercevant pas que ce n'est pas habituellement le genre de la maison et qu'il y avait donc un effet-miroir de sa propre médiocrité imbécile (de sorte que Roucas, oui, d'un certain point de vue, c'est surtout l'auteur de l'infâme article sur les curistes pendant les fêtes de Dax), mais qui ne se défend nullement des accusations de gérontophobie. S'il existe bel et bien un "péril jeune", c'est celui qui consiste à voir des vieux partout, et surtout à les mépriser. Pourtant, bien des grandeurs du monde sont venues d'hommes et de femmes qui avaient une certaine expérience de la vie.
Autre point que Cottin ne relève pas, sa totale mauvaise foi et sa célébration implicite des festayres, qui se rendent pourtant coupables, chaque année, d'abus et de méfaits. J'attends votre réponse, Monsieur...
14:39 Publié dans Hors Touraine, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 13 août 2005
Villes (1)
9 juillet 1998 (mais écrit ce jour)
Dans le caveau, où que l’os tende
Une pitié de pacotille,
Chère, vêtez votre mantille
Et sous le vent qui nous titille,
Rallions prestement Ostende.
10:00 Publié dans Ecrit(o)ures, Hors Touraine, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
Knokke-le-Zoute, tout de go
Ma mère, revenant d’arroser le persil et relever le courrier chez les voisins dont elle garde la maison, nous apprend qu’il y avait, dans la boîte à lettres, un numéro du Figaro Madame dont la couverture arborait le titre suivant : Knokke-le-Zoute, le chic des plages du Nord.
Moi qui, vers six ou sept ans, chantais avec joie Knokke-le-Zoute Tango (ça reste un de mes classiques, si je veux délirer un bon coup), ai saisi, à l’été 1998, toute la portée ironique du refrain, en visitant la Belgique et m’apitoyant sur ces affreuses stations balnéaires, dont Knokke est sans doute la plus laide. Tout est possible.
07:55 Publié dans Autres gammes, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 12 août 2005
Corrida
J’ai l’impression que le débat autour de la corrida, qui fit rage dans les années 1980, s’est éteint, et que tout un chacun, dans son petit individualisme conformiste, tolère cette barbarie montée en épingle et mise en spectacle.
Comme la tauromachie a connu un regain d’intérêt de ma part cet été, avec plus de courses landaises vues en un mois qu’au cours des trois années passées, j’ai mis au point la formule suivante, pour chercher à définir et dénoncer l’actuel ensevelissement de la vraie tradition gasconne:
La victoire progressive, l’empiètement bientôt définitif de la corrida sur la course landaise marque le triomphe des beaufs sur les ploucs.
A cette aune, et à tout prendre, je serai toujours du côté des ploucs.
18:35 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 10 août 2005
Hallebardes
Bien m'a pris de ne pas publier Fata morgana dans la soirée, comme j'en avais l'intention: écrite vers trois heures et demie, il était préférable qu'elle fût publiée en temps réel, car cela fait maintenant deux heures qu'il tombe, à la faveur d'un orage, des hallebardes sur le Pays d'Orthe.
18:42 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
Fata morgana
La pluie aura passé comme un enchantement : quelques secondes, une dizaine de grosses gouttes aussitôt séchées par le vent. Les Landes connaissent leur pire sécheresse depuis fort longtemps; imaginez, il n’a pas plu, quasiment, depuis novembre dernier. Wie eine Fata Morgana…
15:45 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
Insister ou se désister
Comme l’orage ne cesse de menacer, comme la pluie ne tombe jamais, les arbres desséchés meurent, et l’herbe, de jaune, blanchit; le tonnerre gronde au loin, mais l’eau tant désirée ne semble pas vouloir venir, désespérément lointaine.
Les sollicitations amicales et familiales, doublées d’une soudaine aphasie, inertie, m’ont fait dériver, voguer à vau-l’eau. Je n’ai pas vraiment lu Cioran. A peine l’ai-je feuilleté: c’est le genre d’auteur que, typiquement, je dois être en bonne santé et avec le moral gonflé à bloc pour lire. Dans l’état où je me trouve, il m’ennuie aussitôt. Et d’ailleurs, je lis peu depuis une semaine. Je reprends tout de même mes esprits, un peu, avec les quatre premiers livres des Châtiments, qui me donnent surtout l’envie, une fois que je serai rentré à Tours, de me replonger dans les Tragiques.
J’ai commencé aussi Longlive ! de Menan Du Plessis, une romancière sud-africaine que je ne connaissais, depuis longtemps, que de nom, mais qui écrit remarquablement bien. Son livre me fait l’effet d’être la face lumineuse du roman de Tariq Goddard lu récemment, obstinément (quoique bellement) cynique.
L’écriture… A peine si j’ai pu, en une poignée de secondes, ternir chaque jour la face, désembuer la vitre de ce carnet de toile. Mettre à la voile.
Je sais fort bien quel sens a mon existence. C’est plutôt le désarroi ou le désespoir des autres qui m’a affecté ces derniers temps, et m’a rendu sans voix, ou inintelligible (à moi-même). Si je sais dans quel sens vont mes cheminements, je me suis désentiché, peut-être passagèrement, de Touraine sereine, ne trouvant plus, à cette œuvre de chaque jour, la même consistance, mais comprenant pourtant que, si je ne persistais pas à inscrire une trace, même minime, même moindre, chaque jour, le fil serait rompu, peut-être inéluctablement.
Le vent souffle dans les branches rutilantes du lajerstraëmia (orthographe ?), le tonnerre ne se fait plus entendre, même au loin, et la pluie tant attendue, tant désirée, n’exauce pas nos vœux.
Consistance et persistance. Il en était question deux paragraphes plus haut. Persister, mais à quoi bon ? Dois-je l’écrire ? Ce qui m’encourage à poursuivre l’expérience, à redoubler d’efforts, ce sont mes quelques lecteurs. Oui, c’est toi, et toi encore. Lire un commentaire d’encouragements, puis constater que, malgré le désert toujours plus régnant, une petite centaine d’internautes continuent d’aller voir s’il vente sur ces rives, cela m’encourage à persister. Mais avec quelle consistance? En quoi mon projetconsiste-t-il? N’était-il pas fatal qu’éloigné depuis bientôt un mois de la Touraine qui devait en être le sujet principal, ce carnet ne se disperse, ou n’aille à la dérive? (Il y a, dans la phrase qui précède, une vilaine (ou hardie, c’est selon) asyndète, que je laisse mélancoliquement fouetter vos yeux striés de sable.)
Persister selon quelle consistance?
Me contenter de publier des textes anciens? Ce serait un faux-semblant.
Sombrer dans le strict cadre du journal intime? Tel n’est pas mon propos.
Me contraindre, tête baissée, à écrire des recensions de tel disque écouté, de telle chose vue, de tel livre lu? Vanitas…
De grosses gouttes choient sur l’herbe et le pavé. Dans la maison où j’écris, celle de mes parents, où le laconisme me guettait, l’aphasie m’affolait, la pluie répondrait-elle à mes doutes en offrant sa berceuse d’eau? Ou ne seront-ce, selon l’expression de ma mère, que «trois gouttes», comme si ce carnet lui aussi lançait ses dernières lueurs?
(Cinq minutes plus tard.) Il ne pleut déjà plus.
15:30 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, Hors Touraine, WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 09 août 2005
Pélerinage
De retour de Bordeaux, où je n'échappai pas à l'effarement nostalgique, qu'au moins C. ne refusa pas de partager. More on that later...
19:15 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 05 août 2005
Gaas
J'ai reçu aujourd'hui, de mon père, ce courrier électronique:
Attention ! La commune de Gaas a fait des travaux et il y a un ralentissement à 30 km/h dans la traversée du village. Mais même à 30 km/h cela a secoué terriblement la Kangoo !!! Que celui qui conduira pour venir à Cagnotte se méfie pour ne pas secouer A.! Bises à tous. A bientôt ...
Gaas qui pourtant toujours fut la commune dite "de l'anti-matière". C'est tout dire.
18:45 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 31 juillet 2005
Cornus
Il a été question, hier, de course landaise et du grand concours landais de Hagetmau, qui compte pour l'escalot. Afin que personne ne confonde ce sport d'une grande beauté avec l'infâme corrida, qui l'a à peu près supplanté dans tout le Sud-Ouest (on a bien raison de dire que la mauvaise monnaie chasse la bonne), ni avec les affreux jeux de vachettes d'Intervilles et consorts, je vous renvoie vers quelques sites, comme celui de la commune de Saint-Aubin, une page de l'Université de Pau, ou encore, évidemment, celui de la FFCL.
15:30 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (1)
Connus
J'avais de nombreux projets de note, mais ce carnet de toile va prolonger encore quelques jours son sommeil, par manque de temps.
En effet, quoique gravement malade, mon beau-père a invité plusieurs de ses amis, comme traditionnellement, pour les fêtes de Hagetmau, mais il ne va pas très bien, peut-être suite au nouveau traitement ou, dans tous les cas, du fait d'une aggravation de son cancer. Ce n'est pas facile, car, comme les chimios ne donnaient rien, ses cancérologues de Bordeaux et Mont-de-Marsan lui ont fait commencer depuis mardi un traitement expérimental, plus ou moins du cobayage en fait.
Heureusement, ces amis que nous connaissons savent eux aussi la gravité de son état, et nous pouvons compter sur leur soutien et leur aide. L'un d'entre eux, arrivé hier, et qui était passé à Tours pour plusieurs jours au début du mois de juillet 2004, s'installe cet été dans l'Aveyron, où il vient d'obtenir sa mutation, à quarante-sept ans, las qu'il se trouvait de survivre à Paris. Un autre, que nous ne connaissions pas, et plus jeune que C. ou moi, est arrivé lundi dernier; rugbyman amateur, il va s'installer à Hagetmau en espérant faire son trou dans l'équipe. Il est très gentil, mais extrêmement timide, assez aux antipodes de ce que l'on perçoit, dans le Sud-Ouest, comme des qualités proprement rugbystiques (grande gueule, dragueur, etc.).
Arrivent aujourd'hui, de Caen, C° et D°, avec leur fils, âgé de onze ans.
11:20 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 30 juillet 2005
Conçus
Où suis-je de retour?
Non en Touraine, en fait, mais plutôt, de la station balnéaire sans charme où je me trouvais ces quelques (quatre) jours, revenu à Hagetmau, où j'ai assisté, hier soir, au concours landais qui compte pour le Championnat de France (l'escalot) mais non pour le Challenge Landes Béarn (comme les courses landaises) et où l'on a pu voir un bel exemple d'iniquité, puisque le vainqueur, Christophe Avignon, était de très loin inférieur au second, Loïc Lapoudge, et même, à mon sens (mais celui-ci a subi quatre vilaines tumades) au troisième, Christophe Darzacq. Où l'on a pu voir aussi un cordier tirer trop et décaler la vache en fin de course; une corne d'or, à la dernière sortie, qui ne méritait nullement ce titre; un sauteur imbu de lui-même et sûr de gagner (il l'a emporté, fort peu élégamment pourtant). Sur la dernière sortie, les deux écarts intérieurs de Lapoudge étaient meilleurs que ceux du vainqueur, Avignon, à tel point que, dans la talenquère d'où j'assistais au concours et où ne se trouvent que de vieux spécialistes chevronnés, tous étaient sûrs de voir "Loïc" (comme ils le nomment) emporter la timbale.
En quatre jours et demi loin du carnet de toile et de l'ordinateur, quelques projets d'écriture furent conçus, mais non réalisés, destinés à rester dans les limbes de l'inécrit.
15:05 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (4)
dimanche, 24 juillet 2005
Château d’Audaux
Dans son Guide du Béarn (La Différence: 2003, pp.302-3), Louis Laborde-Balen fait grand cas du château d’Audaux, de fait très impressionnant, construit au début du dix-septième siècle par le sénéchal de Gontaud, avant de passer successivement aux mains du président du parlement de Navarre, de Gassion, des Talleyrand, puis de la famille d’Antoine d’Abbadie d’Arrast. Il est occupé, de nos jours, par l’œuvre des orphelins d’Auteuil, dont l’auteur du guide voudrait nous faire croire qu’elle n’a pas endommagé le site, ce qui me semble un brin curieux, à la seule contemplation des terrains de basket tout proches de la grille d’entrée principale.
Le château ne se visite pas, à l’exclusion du parc. Comme il y avait, ce week-end, une démonstration de vol de montgolfières, les alentours du château étaient défigurés, de surcroît, par plusieurs véhicules tout-terrain garés auprès, une espèce de buvette, et enfin ce que j’ai pris pour une rampe de lancement (mais je ne m’y connais absolument pas en montgolfières). Tout cela n’a pas contribué à me convaincre des éloges, lus a posteriori, de M. Laborde-Baren.
Le plus absurde, dans l’affaire, c’est que les nombreuses (nous a-t-on dit) montgolfières de ce festival étaient parties à six heures du matin et revenaient à sept heures du soir au plus tôt, ce qui fait qu’il y avait là une famille de touristes totalement désabusés, voire profondément déçus, venus exprès pour cette débauche de toiles colorées s’envolant rondement vers les cieux céruléens, et qui n’ont rien vu. Il est certes étonnant d’organiser une démonstration de vol de montgolfières, et d’en faire, à tous les carrefours, la promotion, pour que le quidam qui fait le détour, même de manière non préméditée, se trouve face à un zinc déserté et un château devancé par quelques véhicules hideux…
Cela dit, et si je cherche à faire abstraction de toutes ces regrettables excroissances, le château est fort beau, de facture on ne saurait plus classique, avec de nombreuses dépendances, le tout très austère, mais avec un charme clair, vif, preste. Peut-être est-ce pousser le paradoxe un peu loin, mais je crois avoir préféré, du village, les dépendances du château qui se trouvent de l’autre côté de la cour d’honneur, avec leurs trois blocs subtilement hétérogènes, et (comme elles font penser immanquablement à ce triumvirat) deux des maisons qui bordent la rue centrale: l’une, toute en longueur, presque une longère; l’autre, au contraire, bien carrée, pierreuse, lumineuse aux regards extérieurs, bordée d’un muret plus sombre.
18:50 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (4)
Clichés
Les quatorze photographies prises sur le site du dolmen représentent successivement:
1. A. sous le dolmen, penché, montrant du doigt un objet au sol (***)
2. A. devant l’entrée du dolmen, de trois-quarts
3. Mon beau-père aidant A. à gravir le dolmen
4. A. assis sur le dolmen, imitant, serré sur lui-même, la neige éternelle qui ne fond pas en haut des montagnes
5. A. mi-debout sur le dolmen, de profil, les deux bras tendus à la verticale vers la pierre
6. Mon beau-père, en plongée, faisant le tour du dolmen
7. A. et moi, assis sur le dolmen, «faisant la louche» sur fond de route
8. A. et moi, assis sur le dolmen, sur fond d’arbres
9. Mon beau-père et A., de dos, près de la fenêtre du dolmen qui donne côté route
10. Mon beau-père et A., en contre-plongée, capturés depuis l’entrée du dolmen, où je me tenais accroupi
11. A., en pied, un bâton à chaque main
12. C. devant la haie d’arbres
13. C. et A., entre la haie et le banc
14. Plan élargi par rapport à la précédente, avec le dolmen à l’arrière plan, à droite
17:40 Publié dans Ecrit(o)ures, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (4)
Détour par le dolmen de Buzy
Voyager avec un enfant de quatre ans passionné de préhistoire (en un sens parfois confus) implique certains choix dans les visites, et notamment, dans mon cas, de ne pas rater le moindre dolmen. Le dolmen de Buzy, qui a été déplacé mais remarquablement resitué lors de la construction de la voie de chemin de fer attenante, est le plus important du Béarn, et il se détache, pareil à une grosse tortue de pierre, dans un pré bordant la route, à l’entrée du village de Buzy (en venant d’Arudy); d’autres monolithes peuplent le pré voisin, où a été aménagée, avec assez bon goût, une aire de pique-nique.
16:30 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
Au ZOO d’Asson : le Musée de Madagascar
Ce petit parc zoologique — qui abrite surtout des volières d’oiseaux exotiques, des lémuriens, des petits singes, mais aussi cinq espèces différentes de gibbons, mais où j’ai vu, pour la première fois, fort actif, un petit panda — s’enorgueillit de deux superbes serres ou verrières absolument inutilisées, mais aussi d’une bâtisse peinte de blanc et de rouge, dont l’écriteau suivant énonce l’identité :
« Ce bâtiment ressemble à une case traditionnelle de la côte Est de Madagascar. Sous le regard bienveillant du Président de la République Philibert Tsiranana, père de l’Indépendance, vous découvrirez de nombreux objets authentiques en provenance de la Grande Île. Vous verrez, entre autre [sic], une très vieille statue qui ornait un tombeau du sud de l’île (don de Mr TSIEBO Calvin [re-sic], vice-président de la République, lors de sa venue au zoo d’Asson en 1968). Dans la deuxième pièce se trouve une collection de minéraux et de peintures malgaches.»
Mais ce musée était fermé.
15:20 Publié dans Affres extatiques, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
Les Deux Palmiers, à Nay
Si vous voulez être certains de très mal bouffer, de vous voir servir de la tambouille décongelée dans une gargote, pour les prix d’un restaurant moyen, allez déjeuner, comme nous hier, aux Deux Palmiers, à Nay. Expérience culinaire abominable. Les trois autres restaurants du patelin étaient fermés ; il manquait du temps pour pousser plus avant notre quête.
14:10 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (2)
En vrac
Depuis hier, le bal des voitures a repris, chez les Destoesse. Hier, je me suis déshabillé et rhabillé quatre fois, pour diverses raisons: au réveil; avant le départ en virée; pour la douche du soir; en me relevant pour ma séance nocturne de pianotage et navigation sur Toile. Je dois encore ramasser les prunes pourries en façade.
Lundi dernier, j’oubliai d’écrire ici que l’Office de Tourisme de Dax propose, sur ses présentoirs, toute une série de cartes de visite faisant la promotion d’une «guérisseuse spirituelle», Marie-Luce Le Mappian, membre du G.N.O.MA. et de la S.N.A.M.A.P. ( ?); j’en ai volé une quinzaine, car je trouve ce genre de prosélytisme et de carabistouillage absolument scandaleux.
Connaissez-vous l’athérure, une sorte de petit porc-épic très vif, qui, hier matin au zoo d’Asson, n’a jailli de son nid que le temps de faire un tour circulaire, dévorer un fragment de fruit, et rentrer dans son nid, en tous points semblable à un de ces Glockenspiele allemands, dans lesquels des hallebardiers, des princes ou des reines se suivent en un défilé tintinnabulant et vaguement burlesque?
Il y a, à Bugnein, fort joli petit village du Béarn, une très belle maison de maître, certainement du milieu du 19ème siècle, repeinte, curieusement mais non sans charme, dans une sorte de jaune Marie-Thérèse assez inattendu dans ces parages.
La suite de mes aventures béarnaises dans de prochaines notes.
Sur le verre de la baie vitrée, une fine trace de sang, deux plumettes collées; une tourterelle aura percuté la baie.
11:10 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 23 juillet 2005
Plaque Hemingway (sortie Nord)
J’ai promis à Fuligineuse (encore elle…?) de dire en quelles circonstances il me fut donné d’assister à l’inauguration de la plaque célébrant le séjour de Hemingway rue du Cardinal-Lemoine.
C’était… ce fut… tout à fait par hasard.
En juin 1994, je vivais encore à Bordeaux, à Talence pour être plus précis. Je ne vivais donc pas encore à Paris, mais je m’y trouvais, à partir du 22 ou du 23, je ne sais plus, pour passer les oraux d’admission à l’Ecole Normale Supérieure. Pour cette deuxième tentative, j’étais hébergé par des amis, ou plutôt, des collègues de mes parents, dont les enfants étaient respectivement en hypokhâgne et Terminale au Lycée Henri-IV et occupaient un appartement rue Rollin.
L’aîné se trouve d’ailleurs être l’un des deux camarades avec qui j’avais fondé un Club C.P.N.. Il s’est désintéressé de protection de la nature depuis, et comme il était plus attaché à Paris que moi, qui ai toujours cherché à fuir la capitale, nous nous sommes définitivement perdus de vue après une année commune entre les murs du 45, rue d’Ulm.
Là n’est pas le propos. Un après-midi que je me trouvais à réviser, au troisième étage, donc, de l’immeuble, je fus distrait par un petit mouvement de foule, de l’autre côté de la rue. Il semblait y être procédé à quelque commémoration. Il était question de Hemingway. Après deux ou trois discours (un officiel de la Mairie, un responsable associatif quelconque, et peut-être un Américain), la plaque fut révélée. Je me souviens d’ailleurs que le tissu la protégeant était si bien accroché que le représentant de la Mairie manqua le déchirer, car le coin supérieur gauche ne suivait pas, et il fallut, à quelque sous-fifre, faire un petit numéro d’escalade pour détacher délicatement le tissu. C’était assez ridicule, et sentait la corrida d’opérette.
J’avais déjà lu, à l’époque, plusieurs nouvelles de Hemingway, mais aussi Fiesta. Je devais lire, l’année suivante, pour le séminaire de Toni Morrison, To Have and Have Not. Depuis, que je sache, pas une ligne de Hemingway.
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jeudi, 21 juillet 2005
Près du chemin de Ménaoupède
La poix épaisse et cotonneuse du brouillard nous préserve, ce matin, de chaleurs trop vives et trop précoces. J’aimerais écrire une ode à la vigne vierge, clairsemée cette année, et dont les feuilles, rouges près du toit, vertes près du sol, composent une toile chatoyante, douce. Je voudrais prendre moins de temps pour l’écriture, et j’aimerais que ma vie ne soit qu’écriture ; je voudrais avoir plus de temps pour lire, et je serais si content de pouvoir voyager, dériver — réinventer, sur mon chemin, les caresses des corps et la chaleur des étreintes. L’épuisant désir de ces choses, s’il n’est pas épuisant, se pose là, en triste insigne sire.
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lundi, 18 juillet 2005
Dax, la ville de rien
La pluie fine qui s’épanche sur Dax, hélas ne dura pas. Le vent aura vite séché ces quelques larmes, et assoiffé les prés, les champs, les bocages. Il est toujours curieux de constater, à chacun de mes retours dans ma ville natale, non seulement les changements de structure, les nouveaux bâtiments, les modifications du plan de circulation, les brusqueries de l’urbanisme, mais aussi, sur le chemin vicinal qui conduit de Cagnotte à Dax, en passant entre fermes et bois, telle maison en construction, tel carrefour dûment « rectifié »… pour le dire en paraphrasant, la forme d’une campagne aussi change plus vite que le cœur du mortel.
Entre autres motifs de tristesse, la librairie Campus, qui, sans être un haut lieu de culture, s’efforçait d’être le dernier endroit où pouvaient s’exhiber, s’afficher, se lire et se vendre des textes véritablement littéraires, a connu une refonte totale de ses rayonnages et même de son organisation, depuis notre dernier passage en février (où j’avais acheté Autoportrait en vert, le remarquable dernier opus de Marie Ndiaye), au point que ne s’offrent plus aux regards que les guides touristiques, les ouvrages d’ésotérisme, et les “bouquins dont on parle à la télé” (Souad, Pierre Perret, Frédéric Mitterrand et l’effroyable Marc Lévy). Il reste bien, pour qui cherche assidûment, un rayonnage d’où j’ai extirpé l’un des derniers textes parus de Dominique Fourcade, mais aussi le dernier roman d’Alain Mabanckou… mais je les ai reposés, car je refuse de cautionner ce genre d’entreprise de saccage volontaire. A mon côté jusqu’au-boutiste se substituera peut-être un état d’esprit plus positif demain, dans le genre « au contraire, il faut les encourager et leur montrer qu’il reste une “clientèle” pour Fourcade et Mabanckou ». Pour aujourd’hui, pas d’affaire. Nihil obstat. No pasaran.
J’avais sans doute eu l’esprit échauffé de voir, juste auparavant, ce à quoi les travaux de mise en valeur de l’Atrium Casino avaient fini par aboutir, à savoir : une couleur indéfinissable ; un centre culturel Leclerc vide de tout effort vers, ou de prétention à la culture (une horreur, puisqu’il faut parler net) ; une brasserie que l’on devine, à lire les menus, pour curistes ou touristes en tongs…
En bref, une promenade agréable dans les rues piétonnières de ma ville natale, avec quelques moments de doute ou de douleur, mais enfin, ce qui m’a frappé le plus, c’est le vide, le désert entre deux et quatre. D’ordinaire, les jours de petite pluie ou de fort vent, tout ce que la côte landaise compte de plaisanciers ou plagistes se retrouve à hanter et arpenter les rues de Dax. Ainsi allaient mes souvenirs des années 1980, et de, plus récemment, tous les étés passés en partie dans ces parages.
Ah si, ultime note sucrée, ne passez jamais à Dax sans acheter ne serait-ce qu’un palmier ou une suissesse (ou tout autre friandise) à La Tourtière, connue surtout et à juste titre pour ses remarquables « tourtières » (spécialité gasconne sans aucun équivalent ailleurs, quoique l’homonymie puisse vous laisser penser) mais où se cuit un attirail de pâtisseries fort bon marché et fort bonnes…
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dimanche, 17 juillet 2005
Sculptures romanes de Ferrière-Airoux (Vienne)
Feuilles de vigne, coquilles Saint-Jacques, figures masculines entrecroisées autour du linteau, tête de serpent marin, figures cheveux au vent soutenant les piliers… toutes plutôt abîmées, sur la petite église sans grand relief de cette minuscule commune désertique traversée par la départementale, sur les quatre heures de l’après-midi, et où, derrière le muret de pierres prolongé par une porte de bois, se laissait voir l’ancien presbytère, devenu la demeure de quelque notable (ou pas), face au Bar-Restaurant de la Place, fraîchement crépi et aux volets nouvellement vernis.
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samedi, 16 juillet 2005
Saint-Mandé sur Brédoire (Charente-Maritime)
Connaissez-vous le violon géant de Saint-Mandé sur Brédoire ? Sous la halle fraîchement restaurée, contre le mur de pierre, un violon de sept mètres sur trois, qui fut, dans les années 1930, un char lors de fêtes patronales, s’offre à l’étonnement des promeneurs, lesquels s’étaient tout d’abord arrêtés en ce bourg pour y admirer les sculptures de l’église romane.
Ces figures sculptées, justement, en fort bon état, sont distribuées le long de trois arcatures au-dessus du porche. Un monstre finement strié prend, dans sa gueule, le bras d’un petit homme gnomique. Un autre, à la crête hérissée de piquants, dévore la tête d’un être informe et penché. Une sirène serpentine joue de la harpe avec sa queue. Sur un chapiteau, un barbon vénérable écarquille les yeux. Oiseaux et orvets se succèdent. Y aurait-il un griffon ?
La place centrale s’appelle place Marcel-Fajoux.
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vendredi, 15 juillet 2005
Bords de la Creuse à La Roche-Posay, une heure et demie
Large, avenante, une douce avenue d’eau abreuve nos yeux et s’offre à nos regards.
Sur une table de bois, à l’ombre, oubliée, la casquette se morfond, attendant que s’achève la séance de lecture du grand livre aux larges caractères et aux aplats pastel. Sur une grande racine morte, surplombant l’eau, le père fait une sieste feinte, et c’est le moment ou jamais de courir comme un fou le long de la clôture électrifiée d’où deux chevaux bruns, se gavant de foin, jettent, par moments, de précieux regards.
Bien loin du Palladium, du remous, des frissons, de la cohue boulevardière, je cligne de l’œil.
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jeudi, 14 juillet 2005
Les trois cimetières juifs de Peyrehorade
J’ai, sous les yeux, l’article « Les cimetières juifs de Peyrehorade », de Jean Harambat, paru hier 13 juillet dans l’édition landaise de Sud-Ouest, en dernière page du cahier local, mais aussi le tiré-à-part, prêté par mon beau-père, d’un article paru dans le n° 403 du Bulletin de la Société de Borda, dont l’auteur est une Peyrehoradaise nommée Claudine Laborde et dont le titre est, je vous le donne en mille, « La communauté juive de Peyrehorade aux XVIIe, XVIIIe, et XIXe siècles ».
Extrait du premier :
La coste de l’Hospitaou contourne un muret qu’on escalade aisément : derrière, c’est une infinité de dalles de pierres grises, moussues, couchées, cassées dans l’herbe jaunie. […] C’est le plus ancien des trois cimetières israélites que possède Peyrehorade, seuls témoins de la présence juive en Pays d’Orthe. Il comprenait près d’un millier de sépultures. […] Les défunts des familles juives disséminées à travers les Landes et le Béarn y étaient regroupés.
De la lecture du second, j’ai retrouvé les circonstances dans lesquelles les Juifs d’Espagne et du Portugal, mais aussi de Bologne, étaient parvenus dans ces parages, mais surtout appris les circonstances dans lesquelles les terrains furent achetés, qui devaient servir de champs de tombes.
Au Moyen-Âge, Peyrehorade se nommait Petreforente ou Petraforata, le premier, plus gascon, me semblant plus « actif », grammaticalement parlant, que le second. Quelle coïncidence toponymique, que je me sois penché plus avant sur mes origines peyrehoradaises le jour même où j’écrivais une note fort ligérienne sur la Pierre Percée. Isaac Da Costa, rabbin vers la fin du XVIIe siècle, l’espagnolise en Peña Orada, traduction par homophonie qui me semble détourner le sens étymologique.
Saluons ou exhumons, avec Claudine Laborde, Jacob Léon, rimailleur peyrehoradais du XIXe siècle, auteur du distique suivant :
Cesse de redouter l’impitoyable rage
Des ongles acérés d’une amante en courroux.
Et ce sera la devinette sur laquelle clore cette note ne sembla point vain : imaginez le vers qui précède le premier (rime en –rage) et celui qui suit le second (rime en –oux), afin de reconstituer le quatrain en rimes plates de Jacob Léon…
En écoute : « Le marché du poète » (Léo Ferré)
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