dimanche, 11 novembre 2007
Coloquintes de Vendôme
Vendôme, ce 11 novembre.
Que l'on n'aime guère le maréchal de Rochambeau, c'est une chose ; mais pourquoi, près de Halloween, avoir affublé sa statue guerrière de deux coloquintes ?

18:20 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne, Photographie
dimanche, 04 novembre 2007
Feuilles II
31 octobre, huit heures.
Avant-hier j’ai écrit, en légende à certaines photographies überurbaines, cinq poèmes en anglais. Je ne doute pas que la plupart de mes lecteurs anglophobes s’en seront offusqués, mais il en est ainsi, d’autant qu’un précédent blog que j’avais fondé, à l’automne 2006, pour mes élucubrations en anglais, est resté lettre morte – ou plutôt : a fait long feu. Là, dans le souci de publier par avance de quoi occuper les quatre journées entourant la Toussaint, j’ai écrit au plus pressé, et c’est sorti en anglais. On se consolera.
Pendant le long et monotone trajet en voiture, hier, je cherchais à voir les feuillages jaunes, rouges et orangés en essayant d’oublier toutes les connotations automnales de ces couleurs de feuilles. Comme je vais passer une partie non négligeable des jours qui viennent à ratisser des feuilles brunes, cela ne va pas de soi. Je veux dire qu’une feuille rouge – d’érable ou de vigne vierge, comme celles que j’ai photographiées dimanche dernier, justement – devrait pouvoir être vue, admirée, perçue, sans aucun lien avec l’idée que l’hiver est proche, que cette couleur est annonciatrice de morte saison, etc. Mais est-ce possible, justement ? Je me rappelle un travail de peinture que l’institutrice de CM1 nous avait demandé de faire, après glanage de feuilles d’automne ; sans doute l’idée d’évanescence attachée à l’image des feuilles qui rougeoient, qui tombent, était-elle, depuis longtemps, ancrée dans nos esprits d’enfants ? Il est décidément impossible, certaines habitudes prises, de voir un phénomène donné autrement que sous le prisme d’une culture.
Ce matin, aussi, ce sont les araignées qui témoignent du temps qui passe dans une demeure inhabitée. Le volet de la cuisine, brisé puis cloué, reste fermé ; seul son jumeau, ouvert le jour, laisse entrer la faible lumière brumeuse. Au salon il faut tirer les rideaux pour désobscurcir la pièce si cosy. Effacer les dessins anciens au tableau blanc. Ranger un peu le grenier. Se débarrasser du sommier d’enfant avec son bois de lit de guingois et foutu. Surtout écouter les vinyls de jazz, et le CD du Malcolm Braff Combo.
23:15 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3)
mercredi, 01 août 2007
Tour de force
S’en tenir à ce qui reste serein (l’impétrant reste imperturbable ; il a l’impiété impétueuse).
Trois heures avant la fin du mois, 150 étourneaux sous le prunus, à se gaver de la pulpe des fruits trop mûrs, et, à six heures du matin, le 1er août, les roucoulades des tourterelles. Jamais, dans cette maison dont le silence est ponctué de craquements et de crissements, mais surtout, des arrêts bruyants du frigo, on n’a regardé l’aube se lever avec cette épaisseur de sang coagulé. Il faut que le corps se repose, et ne noter que les phrases où se lira, d’une manière ou d’une autre, une façon de sérénité. Sur le tour du potier, la main façonnait des bribes invisibles à l’œil nu. Si je commençais à narrer mes souvenirs (l’impétigo pyrénéen, par exemple), je n’en aurais jamais fini ; mais, allongé sur le canapé, à guetter les geignements, je préfère lire Il me faut aimer une pierre (aux nombreuses coquilles).
J’ai tout en chantier, surtout la mémoire des lieux. Sur le sentier, comme l’œil va de parenthèse en parenthèse, de paragraphe bref en ligne orpheline, j’ai laissé quelques illusions. Qu’elles s’accordent entre elles, ou se gourment, qu’importe ?
19:01 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (27)
jeudi, 31 mai 2007
Journées dionysiennes, [18]
2 mai 2007, huit heures et demie du soir.
Voilà une journée bien morne. Je suis sorti de la Maison de la Légion d’Honneur, un bâtiment certes admirable dans le style « austérité classique » de l’Empire, avec ses carrés cloîtrés, ses pelouses et ses jeunes filles en uniforme, mais où les salles ont une acoustique déplorable et où j’ai une fois encore trouvé la plupart des collègues d’une grande lenteur : nous poursuivrons nos travaux demain matin, mais nous aurions pu tout boucler en une journée, à condition d’y mettre un peu plus de rythme et de ne pas toujours couper les cheveux en quatre. Entre six et sept heures et demie, je me suis promené, histoire de fatiguer la bête, puis j’ai dîné – fort bien – dans un restaurant anatolien ; même le vin rouge était bon. Bref, je dois encore corriger deux copies ce soir afin de préparer la séance de demain : chacun des 17 membres du jury de littérature corrige les mêmes copies, à titre d’essai et afin de comparer nos évaluations. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu plus de trois points d’écart, ce qui, si on considère qu’il y a double correction, assure une grande harmonie dans la notation.
La présentation du sujet et des différentes pistes de commentaire était à la limite du navrant. [...] Le plus étonnant c’est la manière dont les tenants de lectures monologiques, entièrement cohérentes – même dans le cas de textes évidemment couturés d’ambiguïté, de polysémie et même de contradictions – réussissent à vernir leur vieux discours cent fois rabâché (on a tout de même entendu évoquer le « message de l’auteur », pour un texte dans lequel il n’y a ni intrusion d’auteur, ni message univoque) de petits replâtrages : un p’tit coup de polyphonie par ci, un p’tit coup de dialogisme bakhtinien par là, ça ne fait pas de mal et ça fait moderne… Heureusement que beaucoup de candidats (et la plupart des collègues du jury, évidemment) valent mieux que cela ! [...]
On s’étonnera, après ça, que je me sois piqué la tête au vin rouge turc et que j’aie moins envie de regarder le débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal que la deuxième demi-finale de football !
(Je viens de m’apercevoir, en allant ouvrir les rideaux pour pouvoir corriger les deux copies photocopiées à la lumière du jour, qu’il y avait un store à lanière : je suis si habitué aux chambres d’hôtel baignées d’une demi-lumière même au cœur de la nuit que je n’avais même pas assombri celle-ci la nuit dernière !)
08:30 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Photographie
jeudi, 17 mai 2007
Journées dionysiennes, [16]
Mercredi 2 mai, sept heures et demie du matin.
Je me suis réveillé il y a dix minutes, ce qui n’est pas mal finalement, après une nuit courte mais pas trop entrecoupée de réveils : la rue n’est pas calme, il n’y a pas de volets et je suis obligé de dormir avec un traversin extra-plat (que j’ai quand même réussi à surélever grâce à une couverture), et donc, au su de ces trois facteurs, ce n’est pas mal d’avoir à peu près dormi six heures (d’autant que, lisant cette nuit le Journal de Travers II, je me rendais compte que je ne m’endormais absolument pas !). D’ailleurs, il m’est venu hier matin, à propos de ce journal, une idée de parodie, ou de décalque, assez farfelue : comme nous approchions de Beaugency, nous avons traversé la petite commune – laide ou insignifiante, à ce que nous en avons vu – de Tavers, ce qui permettrait, qui sait, de rédiger quelques entrées d’un Journal de Tavers… non ? après vérification sur le Web, hier après-midi, j’ai appris qu’il y avait trois dolmens aux noms charmants (mais déjà oubliés de moi) sur le territoire de Tavers.
(Plus haut, j’ai écrit « traversin », mais je me demande si ce n’est pas plutôt un polochon.)
12:40 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Photographie, écriture
mardi, 15 mai 2007
Journées dionysiennes, [13] : L'Arrière-pays, ou la nostalgie de Concriers
Mardi 1er mai, toujours. Onze heures et demie.
Je suis très influencé par les quelques pages que je viens de lire de L’Arrière-pays, qui font écho à notre errance du matin dans les paysages mornes et ternes entre Josnes et Talcy (par Isy, Séris et… quoi ? Concriers ?).
Je crois me rappeler que j’avais essayé de lire ce petit livre il y a déjà longtemps, et qu’il m’était tombé des mains ou n’avait pas su éveiller mon désir. Il y a aussi le souvenir, plus précis quoique plus ancien, du recueil d’essais de Bonnefoy, L’Improbable, que je prenais parfois, par désoeuvrement, dans la salle de lecture de la bibliothèque, au lycée Montaigne, que je feuilletais et auquel je ne comprenais à peu près rien. Comme j’avais découvert la poésie de Bonnefoy à la faveur des premières semaines d’hypokhâgne, je m’étais dit que ses essais devaient être plus abordables ; or, il n’en est rien, ou, en tout cas, ses proses sont beaucoup plus difficiles à qui n’est pas encore adulte. (L'est-on jamais ? Autre question.)
« Car alors l’invisible et le proche se confondent, l’ailleurs est partout, le centre à deux pas peut-être : je suis depuis longtemps sur la voie, il ne s’en faut plus que d’un tournant avant que j’aperçoive les premiers murs, ou parle aux premières ombres… »
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En écoutant Angelina de Bob Dylan, je me dis qu’après tout il n’y a peut-être aucun rapport entre ce titre et la chanson de CharlÉlie Couture, Angelina is known. (Et aucun rapport avec Bonnefoy ni « l’admirable Piero » d’ailleurs. (Pas de virgule : afféterie signifiante : Piero della Francesca, pour être de là-bas, est toujours d’ailleurs, étranger même à ses propres yeux.)
16:40 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature, Photographie
dimanche, 13 mai 2007
Journées dionysiennes, [11] : Virée à Beaugency
(à la manière de R.C., pour énerver Didier Eribon)
Ce matin, nous avons visité la petite ville de Beaugency, dans le Loiret. Bien sûr, ce n’est jamais une bonne idée de faire du tourisme le 1er mai, car rien n’est ouvert, les restaurants en particulier, etc. De plus, il y avait une espèce de grand marché annuel très prolaille, qui envahissait les bords de Loire et enlaidissait bougrement la perspective sur le vieux pont, très beau dans sa bizarrerie même (sorte de bazar hétéroclite d’arches romanes et gothiques). Mais nous n’avons eu aucune difficulté pour garer la voiture, et la ville elle-même était plutôt épargnée par la grande foire d’empoigne des blousons à trois euros pièce et des statuettes hideuses. La ville est ravissante, avec un très bel Hôtel de Ville construit en 1526 dans un pur style Renaissance, en pierre calcaire très blanche, qui tranche sur la pierre plus grise du reste de la ville. Plusieurs médaillons en sont abîmés, mais l’ensemble a été restauré avec goût et efficacité. Il y a aussi la tour Saint-Firmin, trop haute pour qu’il y ait la moindre perspective convaincante sur elle, et l’abbatiale, que nous n’avons pu visiter qu’une fois la messe terminée, et qui a notamment abrité, au XIIème siècle, un concile annulant le mariage d’Aliénor et de Louis VII (détail que j’avais oublié) : c’est grâce à cette basse manœuvre qu’Aliénor a pu ensuite épouser Henri d’Angleterre, et devenir ainsi l’une des rares reines de l’histoire à l’être de deux pays consécutivement. Le donjon est très massif, carré, percé de tardives fenêtres. La Porte médiévale qui donne sur lui est très épaisse, et donne un aperçu de ce que devaient être les murailles de cette ville de toute évidence stratégique. L’intérieur de l’abbatiale Notre-Dame est très beau, lumineux, notamment grâce aux jeux d’arcs du chœur, tout à fait romans ; ces arcs ouverts sont très rares, et donnent l’impression d’un vrai dialogue de regards entre le chœur et le déambulatoire. Les vitraux contemporains sont affreux comme rarement.
J’ai appris que les habitants de Beaugency se nomment les Balgentiens ; j’aurais imaginé quelque chose comme les Bellogénitains ou les Belligençains, mais la vérité onomastique est toujours ailleurs. Après cela, nous nous sommes cassé le nez au château de Talcy, qui fut le témoin des amours (platoniques, dira-t-on) de Ronsard et de sa Cassandre. Cette Cassandre était la fille du propriétaire et bâtisseur du château. Ce que l’on sait moins, c’est qu’Agrippa d’Aubigné s’amouracha par la suite de la petite-fille du même : on peut supposer, assez vulgairement, que les filles de la lignée étaient rudement tanquées (à moins que leurs seuls mérites poétiques et intellectuels n’aient attiré les deux grands poètes (mais j’ai du mal à admettre cette hypothèse seule)). On peut aussi envisager qu’Agrippa ait ainsi voulu croiser le fer avec, ou marquer sa dette à l’égard du Prince des Poètes.
Le petit village de Talcy est très joli ; l’auberge était naturellement fermée, et nous avons – après un long tour dans Mer, laide, déserte et sans le moindre recoin où se sustenter – repris le chemin des pénates, dans la mesure où, de toute façon, je ne devais pas rater mon train dans l’après-midi.
14:40 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Photographie
mercredi, 02 mai 2007
Hôtel de ville de Beaugency

01:00 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Ligérienne, Photographie
lundi, 12 mars 2007
Onze ans après
Je l’ai rencontré plusieurs fois, quand j’allais passer quatre ou cinq jours d’affilée à Cambridge, chez cet ami que je perds aussi de vue maintenant. Jean-Pascal m’avait présenté la ribambelle de ses amis, et parmi eux Hugo.
Combien de fois suis-je allé à Cambridge ? On dira trois. À chaque séjour peut-être je voyais Hugo trois ou quatre fois. Et que m’importent ces chiffres ? Je ne sais.
Hugo s’appelait en fait Hugues, mais il semblait régner, autour de son vrai prénom, un parfum d’interdit. Lui, contrairement à nous autres, était lecteur pour une durée de cinq ans, et finissait sa thèse. Il était donc sensiblement plus âgé que nous, et avait plus ou moins claqué la porte au nez des siens, Parisiens. N’avait-il pas choisi le lectorat à Cambridge comme d’autres, il n’y a pas si longtemps, choisissaient de s’embarquer sur un baleinier ou partent pour la légion étrangère ? Si je raconte tout ça, c’est que sa vie paraissait nimbée de tant de demi-secrets, mais sans afféterie.
Étonnamment séduisant, Hugo n’était pas poseur. Ses excentricités verbales et sociales étaient d’une totale sincérité. Un jour, nous discutions, tous les trois, avec Jean-Pascal, à la table crasseuse d’un bar de college, et Hugo, de façon tout à fait caractéristique, s’était assis en dehors du cercle formé, au départ, par la table et les trois chaises. Tout aussi caractéristique, sa façon de nous encourager à reprendre une pinte, à ses frais, une Murphy’s, je dirais, tout en laissant quasi imbue la sienne. Il se contentait d’y tremper les lèvres, discutait avec feu, riait, fronçait les sourcils, parfois les trois à la fois, et, de son profil acéré jamais détendu, nous lançait des phrases si ambiguës qu’elles prenaient valeur de sentences, tout en oubliant consciencieusement de boire. Puis, entre deux paroles enflammées (« C’est une violence » ou « on te verra avec tes frasques »), deux rires, deux froncements, il se levait, comme nous partions, et vidait en deux fois une bonne part de la pinte jusque là délaissée.
Il me semble qu’une autre fois, au début d’une soirée qui fut la plus arrosée de mon existence – avec les conséquences que l’on imagine –, je le vis jouer, avec une élégance rare, au baby-foot. J’ignorais que l’on pût s’adonner à ce jeu, et même s’y donner, d’une façon qui fleure autant le gentleman. Hugo était autant fait pour les envols subits et violents d’imaginations fébriles que pour l’atmosphère feutrée des clubs les plus select.
Il y eut aussi, peut-être la dernière fois que nous nous vîmes, son détachement somptueux dans ce punt infâme que nous avions loué à six et dont seul il se démenait, en rameur expert, piroguier de ces bords presque gallois. Il faisait beau et frais, sur la Cam. Je m’énervais après tout le monde. Mais après lui, impossible.
Ma mémoire persiste à me tendre de curieuses perches et à évoquer une possible rencontre, l’année suivante, ou même celle d’après, à Paris (pour sa soutenance de thèse ?). Pourtant, aucune image, aucun son précis ne me vient de cet épisode pourtant ultérieur, s’il a bien eu lieu. Hugo, à Paris, cela ne se pouvait. Si ça se trouve, c’était Hugues, et ce fantôme imposteur n’aura pas laissé de traces dans ma mémoire vive.
20:00 Publié dans Ecrit(o)ures, Hors Touraine, Résidence avec Laloux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, écriture
jeudi, 08 février 2007
Synesthésies / nostalgies
Parfois, quand je travaille, Pandora m'accompagne, et de son tonneau des Danaïdes où sans fin on puise sans s'épuiser, m'envoie des musiques que je ne connaissais pas avant. Ainsi, des différentes "stations" que j'ai créées, plusieurs, évidemment, sont principalement consacrées au jazz.
Sur la chaîne John Zorn, par exemple, se succèdent différents morceaux de différents groupes/ compositeurs/ interprètes, tout cela dans la joyeuseté du bazar imprévu. Tout d'un coup, j'entends des notes, un instrument indien, et, avant même de dire que je connais ce morceau, je revois le papier peint de notre studio, à Talence, en 1996 ; je marche le long des cours bordelais ; nous sommes, toi et moi, dans le bus qui nous conduit au cinéma. Dans la cuisine exiguë nous mangeons en discutant de tout et de rien. Je fais réparer cette maudite latte en verre de la fenêtre d'aération. Il fait grand soleil, chaud près du parc Peixotto. Allongés dans l'herbe, nous regardons des bambins près d'une poussette.
Je ne saurais pas retrouver le titre du morceau, mais je sais que c'est un album de John McLaughlin. Je n'ai guère dû écouter The Promise depuis ces années-là.
10:10 Publié dans Hors Touraine, Jazeur méridional, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, écriture
lundi, 15 janvier 2007
Lions du château des Carmes
La Flèche. Ciel bleu. De petits insectes noirs viennent peupler le ciel comme autant de nuages délicats, imperceptibles.
Les lions de pierre du château des Carmes portent le chiffre de François-René Bertron...
Non ?
Venons-en au faîte, semblent-ils dire.
10:45 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne, Photographie
dimanche, 31 décembre 2006
Ce que dit la bouche sombre
Au retour, la mâchoire infinie des Pyrénées.
À l’aller, sur la route de Saint-Sever, juste avant la Peyrelounque, j’ai surpris une buse juchée à la fourche d’un arbre, au bord de la route. Résonne formidable la voix de Gÿorgÿ Ligeti, qui parle macabre et castration.
Au retour à la maison, les pompiers et le médecin de garde. Pour 2007, nous continuerons de former des vœux. Où sont les dents qui répondent aux sommets enneigés : dans le ciel ou sous la terre ?
11:32 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 octobre 2006
Vertes fenêtres...
Vertes fenêtres désuètes,
Quand le soleil brûle, attiseur,
Vous offrez vos grâces --- muettes
Que surprend un climatiseur.
23:25 Publié dans BoozArtz, Ecrit(o)ures, Flèche inversée vers les carnétoiles, Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Idomeneo à Barcelone
Onzième quatrain barcelonais.
Tout en écoutant une aria
Superbe d'Idomeneo,
M'offre la mer en stéréo.
21:25 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Tout ce que je vois...
Quatrain barcelonais.
Tout ce que je vois, sous les cubes,
C'est, la casquette bien vissée,
Lisant son journal à pleins tubes,
Un cannier aux carres plissées.
19:25 Publié dans Ecrit(o)ures, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
lundi, 18 septembre 2006
Quelques quatrains barcelonais...
... sur des images de Tinou ...
Rongé par la folie qui songe
À la façade tel Argus,
L'esprit se débride la longe
En Barcelone aux vifs aigus.
****
Ne se croirait-on au théâtre
Où irait arlequinement
Se découvrir, le teint albâtre,
Un Don Quichotte de roman ?
***
Aubergiste, approche la lampe
Que je puisse m'émerveiller,
Sous les barreaux de cette rampe,
Du bleu globuleux écaillé.
**
Gaudi reconnaissable entre mille
Comme l'illustre Gaudissart
De Honoré et non d'Emile
(Où manque une rime en -issart...)
*
Qu'aux panneaux vides alignés
Comme la grille d'un poème
L'horizon vous ait assignés,
Vous, mes yeux, voilà ce que j'aime.
... un jour, j'irai à Barcelone. (Partie remise depuis 2000.)
12:03 Publié dans Ecrit(o)ures, Flèche inversée vers les carnétoiles, Hors Touraine, Words Words Words, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Poésie
samedi, 02 septembre 2006
Hôtel Labenche, 2
04:05 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 01 septembre 2006
Hôtel Labenche, 1
04:15 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 26 août 2006
Château de l'Isle Savary
Ce 8 juillet,


09:24 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (8)
jeudi, 12 janvier 2006
Ça ne s’invente pas, 3 : Cellule 64
La cellule spéciale d’enquête mise en place à la suite de plusieurs tentatives d’enlèvement d’enfants aux sorties d’écoles des Landes et des Pyrénées-Atlantiques s’appelle Cellule 64. La dernière tentative a eu lieu à Biscarrosse, soit à cent kilomètres environ au nord du département des Pyrénées-Atlantiques. On savait que, pour les journalistes, les météorologues, etc., le département des Landes n’existait pas ; pour la justice et la police, c’est nouveau.
12:20 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 janvier 2006
Halcomanie, 4

01:45 Publié dans Autoportraiture, Ecrit(o)ures, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 06 janvier 2006
Glané sur la Toile
J'ai trouvé, sur le site d'une commune du Perche, cette phrase dont le rythme et les sonorités me paraissent exquis :
Le 6 janvier 1790, c'est M. Dureau de la Malle qui devient le premier maire de Mauves.
C'était - incidemment - il y a deux-cent seize ans.
18:15 Publié dans Célébrations improbables, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3)
Halcomanies, 3 : Portrait of Guillaume Cingal as a Younger Morrissey

01:40 Publié dans Autoportraiture, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 janvier 2006
Halcomanie, 2

01:35 Publié dans Autoportraiture, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (1)
mercredi, 04 janvier 2006
Réveillon apollinien, et après... ?
La nuit du Réveillon, je l'ai passée dans des débuts d'insomnie, avec pour compagnie le tome I des Œuvres en prose de Guillaume Apollinaire, relisant certaines pages - qui m'ont paru toujours aussi fortes - de L'Enchanteur pourrissant, lisant - pour la première fois - le décevant et si vieilli Poète assassiné, lisant plusieurs contes (intéressants) de L'Hérésiarque & Cie, parcourant deux des Trois Don Juan que je n'avais pas lus, et qui ne sont rien d'autre qu'une pochade compilée... d'où il ressort que, malgré les efforts rhétoriques des spécialistes, et de l'auteur de l'édition en Pléiade, Apollinaire était, dans l'ensemble, un assez piètre prosateur, comme il est, d'ailleurs, des pages manquées dans ses poèmes.
La nuit qui vient de s'écouler, étouffant d'un mal de gorge renouvelé, et hanté par des musiques, des visions, des souvenirs, je l'ai passée sur le canapé, ne pouvant m'endormir, lisant certains des textes épars rassemblés par Caio Fernando Abreu dans ses Brebis galeuses (traduites posthumément aux éditions Corti). Etrange écrivain, que je ne connaissais pas. Parfois, je me demande si ses bizarreries sont liées à la traduction, ou à de réelles idiosyncrasies de style.
(La traductrice est Claire Cayron, dont il a déjà été question sur ce carnétoile, au cours d'un échange avec Alina. D'ailleurs, l'éditeur mentionne en début d'ouvrage la liste des "traductions de Claire Cayron", mais nullement les autres œuvres d'Abreu, ce qui me semble aller un peu loin, tout de même, dans la préférence accordée au traducteur. Le plus amusant est que l'on comprend fort vite, par les notes de bas de page, que de nombreux textes et romans d'Abreu sont traduits chez d'autres éditeurs ; c'est d'autant plus amusant que c'est la traductrice qui est l'auteur des notes, d'où le soupçon qui se porte alors sur l'éditeur, qui ne semble pas vouloir faire de publicité pour ses concurrents. Rien de commun, indeed...!)
Il y a, dans l'un des premiers textes, la merveilleuse image de la grand-mère tricotant un chandail qui finit par recouvrir le sol de la maison. Dans le fragment intitulé "Introduction à Passo de Guanxuma", l'image qui sert de description originelle est celle des quatre points cardinaux qui servent à distinguer les quatre points d'entrée (ou de sortie) de cette ville imaginée par Abreu et qui, à ce que je comprends, sert de décor à plusieurs de ses romans. Les quatre points cardinaux sont représentés par les quatre pattes d'une araignée fabuleuse : là encore, l'erreur entomologique, grossière, est-elle délibérée ou non ? J'en suis réduit à supposer que oui.
08:07 Publié dans Hors Touraine, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (7)
Halcomanie, 1

01:30 Publié dans Autoportraiture, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (4)