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dimanche, 20 novembre 2005

Soutenance

Maison de la Recherche. Un bâtiment flambant neuf. La candidate, légèrement anxieuse et sans doute très fatiguée. Un des membres du jury annonce à la dernière minute qu'il ne peut pas venir (pour de bonnes raisons, familiales). La soutenance se déroule impeccablement. Présentation synthétique et limpide. Débat d'idées. Questions. Echanges de haut vol. Le jury délibère. Mention Très Honorable avec Félicitations. J'aurais aimé rencontrer le professeur absent, dont je connais les travaux depuis longtemps. Et c'était une très belle soutenance; j'étais content d'y assister.

mardi, 08 novembre 2005

Belle tumade à Pomarez

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dimanche, 06 novembre 2005

Vaches dans les prés verts, et coteaux au loin

Samedi, 11 h 30. Entre Lyon et Paris, je suppose.

Ce TGV, sur deux niveaux, a une prise électrique pour chaque siège, ce qui n’était pas le cas de celui qui m’a conduit à Montpellier mercredi après-midi. Cela me permet de travailler sur secteur et de pouvoir encore utiliser mon ordinateur dans le train corail, dans la deuxième partie de mon voyage.

J’aurai – pour la première fois de ma vie – voyagé en première classe à l’aller comme au retour, car c’était, avec une certaine catégorie de billets non échangeables appelés (je crois) Prem’s, moins cher qu’en seconde.

Mercredi, dans le train, j’ai travaillé à la traduction des seize limericks de mon cours sur l’humour britannique, car le barrage de la langue requiert que je propose des traductions pour faire comprendre cette espèce particulière de nonsense. J’ai aussi ébauché le premier chapitre de chacun des romans que je compte écrire puis mettre en ligne. Il va falloir, une fois ces amorces jetées sur l’écran, essayer de les poursuivre, les approfondir, les améliorer, avant publication.

Depuis mercredi soir, je n’ai quasiment pas allumé mon ordinateur. Entre-temps, Montpellier et le colloque ont retenu toute mon attention. C’était un colloque passionnant à bien des égards, mais quelconque ou frustrant sur d’autres points. Je suis toujours frappé du mixte d’excellence et d’ineffable médiocrité des communications ; c’est presque tout l’un ou tout l’autre, tant d’un point de vue linguistique qu’à appréhender les banalités ou les faussetés qui sont parfois débitées d’un infiniment docte ton.

Enfin, je n’ai pas, de ces trois jours, écrit.

 

En écoute :   Arthur H., “Les parures secrètes” (Pour Madame X, 2000)

L'Europe n'est pas hors de portée...

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... entre le globe et les fanions, elle nous crève les yeux.

jeudi, 03 novembre 2005

Rue Jehan de Daillon

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Cette rue sentait le graillon. J'avançais à pas de géant.

lundi, 31 octobre 2005

Vue pyrénéenne agrémentée d'une énigme

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Mais que faisait cette jument?

 

Bordeaux barbapapesque

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Comme dirait mon beau-père: les Barbapapa sont ridicules et mal dessinés. Mais leur succès est dû à deux idées de génie: le caractère protéiforme de ces créatures surnaturelles, et l'emploi des couleurs.

(Photographie prise en août 2005 à Talence.)

 

mercredi, 28 septembre 2005

...115...

Il y a 115 ans, le 28 septembre 1890, était inaugurée, sur l’esplanade de La Côte-Saint-André, ville natale du musicien, la statue de Hector Berlioz ; à ce sujet, un amusant article de l’époque s’interroge sur la statuomanie galopante. C’est « un ridicule qui nous sauve de l’ingratitude », écrivait alors Louis Bassette, dans Grenoble-Revue, et je crois qu’il y aurait beaucoup à dire sur ce thème du ridicule fertile, dont Simon propose sa vision ces jours-ci par le biais d’un syllogisme.

 

mardi, 20 septembre 2005

Horsarrieu, août 2004

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La silhouette crée le nombre

Et la vie s'en va dans les foins

Zoo de Beauval: béton paysager

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"Alors, c'est tout ce que tu as pris en photo?"

lundi, 12 septembre 2005

Le Lude

Hier, à l'occasion de l'une de nos régulières visites à la grand-mère de C., qui habite La Flèche, nous avons revu le château du Lude, que nous avions visité avec cette même grand-mère et la mère, décédée en 2001, de C., en août 1994, par une belle canicule.

 

Hier, il faisait bon, une chaleur d'été finissant, agréable. Le château présente quelques atouts indéniables, à commencer par son parc, l’admirable muraille qui le ceint, le grand portail aux tourelles massives, par lequel on n'entre pas. La chapelle est médiocre, avec une écurie tout aussi terne, mais la visite du château est très intéressante, j'en avais gardé un très bon souvenir, à tel point que j'ai dû demander à la guide (une espèce d'excentrique maigrissime et qui récitait sa leçon sans nécessairement la comprendre) si les fresques représentant l'arche de Noé étaient déjà visibles il y a onze ans ; elles n'ont été, de fait, redécouvertes qu'en 1998.

Le château est encore habité, sert de résidence secondaire, mais les descendants, propriétaires, semblent un peu plus cultivés ou un peu moins sots (à l'exception d'un goût douteux en matière de portraits de famille) que ceux de la famille de Luynes, dont je m'étais plaint il y a quelques jours. On n’échappe pourtant pas à tout un laïus sur l'âge des enfants, les loisirs de la comtesse, et toutes autres fariboles aristocratiques pour épater le visiteur, qui, d'ailleurs, ne manque jamais de s'esbaubir. Nous aurions préféré plus de détails sur les trois magnifiques tapisseries de Flandre, ou sur les deux portraits, superbes, du duc et de la duchesse d'Orléans, portraits qui se trouvent dans la salle de bal et qui rendent magnifiquement hommage à ces deux héros ambigus des Mémoires de Saint-Simon ; à titre personnel, j'aurais aimé être certain que les trois croûtes attribuées sans hésitation par la guide à François Boucher n'étaient pas des copies, car ces toiles exposées dans le grand salon sont d'une maladresse technique très étonnante de la part de leur auteur présumé. Si quelque lecteur de ce blog en sait plus long sur ce sujet, je suis avide de renseignements.

 

Il y aurait bien d'autres remarques à faire sur certaines des splendeurs ou des beautés offertes au regard en ce château du Lude, et le mieux, une fois encore, n’est-il pas d'en recommander la visite ? Cette note est publiée sous deux catégories contradictoires, Sites et lieux d'Indre-et-Loire et Hors Touraine, mais c'est que, sans s'être en Touraine à strictement parler, ce château en est voisin. De plus, quoiqu'il ait été construit au bord du Loir, c’est un château qui s'apparente aux célèbres et si touristiques « châteaux de la Loire ».

 

mardi, 30 août 2005

Epigraphe

Nous, Olivier** de Clisson
Et Marc-Antoine Charpentier,
Ensemble nous nous éjouissons
En ce fatidique sablier*.

................
* Synérèse obligatoire (en hommage d'ailleurs à Trompe-la-Mort de Brassens).
** Diérèse obligatoire (en hommage à...).

La Place du Tertre

Fragment dédié au Vrai Parisien :

Malgré ses guinguettes et le caractère peut-être imaginaire de ses souterrains, l’endroit reste l’un des plus parfaitement lugubres qui soient. Quand il ne fait pas beau et que le paysage s’estompe dans la brume, la place du Tertre est comme la nacelle d’un ballon perdu.

(Lise Deharme. Eve la blonde, p.96)

samedi, 27 août 2005

L’appel de l’abréviation

Vendredi matin

Au moment où, dans la presse - spécialisée ou non – il n’est question que du nouveau roman de Bret Easton Ellis, Lunar Park, autofiction largement inspirée de American Psycho, je me surprends à me rappeler ma lecture de ce roman, au printemps 2000, mais aussi (comme je jette ces quelques lignes sous forme abruptement télégraphique, sur une feuille de papier) à m’interroger sur la coïncidence entre les initiales de l’écrivain et le sigle français du Bureau Européen de l’Environnement, dont mon père est, depuis quelques années, l’un des responsables, ce qui ne va pas sans susciter quelque inquiétude, car Lunar Park se fait aussi l’écho des malaises de l’écriture après la mort du père.

vendredi, 26 août 2005

Addendum à Plieux (II)

J'oubliai de signaler aussi, entre autres désirs brûlants, que la visite du château de Plieux m'a donné l'envie de me replonger dans L'Inauguration de la Salle des Vents (Fayard, 2003), maintenant que j'en connais de visu le principal et éponyme personnage. C'est un roman admirable, qui, de surcroît, fut le premier que je lus lors de notre emménagement dans la maison de Tours, où je viens de revenir.

samedi, 20 août 2005

Tramway de Bordeaux

J’avais annoncé cette note, à moitié par plaisanterie, ou pour titiller d’éventuels Bordelais, ce qui m’a permis d’apprendre, de fait, que Philippe[s], remarquable blogueur, était de cette cité. C’est que nous redécouvrîmes, mardi j’allais dire dernier mais en fait pénultième (le mardi 9 août, quoi), Bordeaux tel que nous ne l’avions pas connu lors de nos chères études, c’est-à-dire desservi et traversé par ce tramway qui a fait et fait encore couler tant d’encre, et dont je me contenterai d’écrire ici, sans préjuger d’autres éléments que mon bref passage n’a pu me permettre de distinguer, qu’il a considérablement réduit la durée des transports par rapport aux exclusifs autobus de naguère*, et qu’il a enfin donné son lustre à la cathédrale et à la tour Pey-Berland, car cette place, auparavant vouée aux embouteillages et à la grisaille motorisée des voitures, est désormais quasi piétonnière, et, à la faveur d’un ravalement, ressemble enfin à une place digne d’une grande cité de province.

* vingt minutes du lycée Victor-Louis

La collection Simonow à Flaran

L’abbaye de Flaran s’enorgueillit, pour sept ans je crois, d’un partenariat avec le collectionneur privé Michael Simonow, dont la collection est exposée par petites touches, selon un principe tournant: chaque année, une partie de la collection s’offre au public. Ce sont environ trente-cinq œuvres que nous vîmes, ce 15 août, à Flaran, outre l’abbaye elle-même et ses bâtiments conventuels, dont je n’avais gardé, je dois l’avouer, qu’un souvenir ténu ou flou depuis ma dernière visite, vers 1994 (mais elle est très belle).

Le plus curieux, c’est que ce collectionneur ne semble pas avoir de parti pris évident, et qu’il fonctionne au coup de cœur, sans réelle cohérence, si ce n’est un intérêt évident pour les portraits et pour le tournant du siècle dernier. Le plus gênant, de mon point de vue, c’est que ses coups de cœur n’entrent que très partiellement en résonance avec mes goûts, et que je n’ai que faire des deux croûtes de Léon-Auguste Lhermitte, par exemple, qui sont ici exhibées. Toutefois, la deuxième salle présente plus d’intérêt, avec, notamment, un Pas de deux ailé de Rodin, époustouflant de grâce. Une Jeune fille de Piazzetta et une nature morte de Suzanne Valadon ont aussi retenu mon attention.

Dans son que nous avions le sentiment d’avoir déjà vu (mais où?), Renoir trace ce mélange de joie et d’inquiétude qui est aussi le propre des scènes maritimes ou florales du sujet. Renoir, d’ailleurs, ne s’est jamais aussi peu regarder peindre que dans ce portrait d’un confrère (puis-je risquer ce mot?).

Nous avons acheté la «jaquette», qui recèle dix reproductions grand format d’œuvres exposées, et plusieurs feuilles photocopiées de format A4, ce qui ne donne pas une très haute opinion de l’investissement du Conseil Général et des instances culturelles dans cette exposition, dont il est fait, par ailleurs, un battage assez impressionnant (jusque sur les murs de Bordeaux, où l’affiche partout s’étale*). Parmi les dix glaçages de la jaquette, la marine de Monet est donnée dans des teintes nettement plus vertes que l’original, à moins que ce ne soit l’éclairage extrêmement sombre qui soit responsable de ce hiatus. Rentré chez soi, n’ayant plus le tableau devant les yeux, on se perd en conjectures.


* La fréquentation assidue du Fou d’Elsa me ferait-elle passer, à mon insu, des alexandrins cachés au vers de seize syllabes?

Addendum à Plieux (1)

De meute ni de chiens, nous ne vîmes ni n'entendîmes mie. Autrement dit, Stephen a raison: l'un des silences ou l'un des vides les plus surprenants, c'est l'absence de labradors à Plieux.

Visite de Plieux le jour de l'Assomption

(18 août, cinq heures de l’après-midi)



Quinze août, trois heures. La voiture s’approchait de Plieux, par le même chemin emprunté cinq ans auparavant, et le conducteur s’étonna du carrefour qui indiquait que le chemin de droite conduisait à Plieux (1,8 km) et que celui de gauche était recommandé pour le château (avec le sigle des Monuments historiques). Pourtant, si la visite de 2000 avait capoté car le site était fermé, une chose était sûre: le château était au cœur du village. Y avait-il là un désir particulier que les visiteurs arrivassent d’un côté plutôt que de l’autre, avec telle vue plutôt que telle autre? D’emblée, nous voici dans l’énigme.

Une fois la voiture garée sur la placette qui se trouve au bas du château, le conducteur, qui avait vu le grand portail en contrebas, s’imagina que c’était là la seule entrée, au lieu de se rendre directement au petit portillon situé tout près de la placette. (Dans tous les cas, cela doit ajouter trente mètres à l’itinéraire, et, si je fais remarquer cette autre bévue, c’est qu’elle semble montrer un goût poussé du maître des lieux, Renaud Camus, pour les ambages et bifurcations: pourquoi ce lieu aux choix cachés?)

Sonnons à la cloche! La cloche tinte! Un bruit de pas dans l’escalier. Un jeune homme finement barbu et moustachu vient nous ouvrir: ce doit être Pierre, le compagnon de Renaud Camus. Il nous demande gentiment de patienter en attendant la fin de la précédente visite (des Britanniques) et nous ouvre les deux salles jouxtant la tour, où se trouvent exposées plusieurs œuvres de Marcheschi: de quoi bellement patienter, indeed! Ces murs austères, cette pierre rugueuse et suave se prête merveilleusement aux grandes brûlures, aux jeux ignés et fuligineux du peintre. Longue admiration et déambulation.

Ensuite, notre guide revient, la visite commence, vite interrompue par un couple qui souhaite visiter mais a oublié l’argent dans la voiture. Pendant que le monsieur retourne à la voiture, nous discutons avec notre guide, qui nous explique le sens de la démarche et les techniques de Marcheschi. Trop timide jusque là pour avancer un pion, je lui fais comprendre que je connais l’artiste et la collection de réputation, mais que c’en est la première vision. “Ah, vous êtes des lecteurs du Journal, peut-être?” “Oh, du Journal et des autres pans de l’œuvre…” répondis-je.

Comme Monsieur Pierre (c’est une citation) comprend que je suis membre de la SLRC, il s’avoue confus de nous avoir fait payer. Je ne suis pas à jour de cotisation, mais la vraie raison en est que, parfois, on veut payer. (Je ne suis pas, contrairement à ma mère ou ma sœur, du genre à réclamer ma réduction enseignants à 5% dans les librairies, par exemple.)

Le monsieur revient enfin de son expédition en quête de sous, et la visite peut commencer. Je n’en dirai pas grand chose, car je crois qu’il faut visiter Plieux, non pour l’amour de l’œuvre de Renaud Camus, mais pour la singularité du lieu, qui ne ressemble véritablement à aucun autre château habité par des particuliers et ouvert à la visite que je connaisse. La «décoration» (thanked be Jean-Paul Marcheschi) y est pour beaucoup, bien sûr, et le goût du maître des lieux en matière d’ameublement et d’espaces épurés. Mais la vastitude des pièces et leur faible nombre tracent un trajet sans pareil.

Si l’on connaît l’œuvre du propriétaire, l’attente est sans doute importante, car de nombreuses pages ont servi à dessiner les contours de ce château, à faire deviner tel détail de telle pièce. La contemplation de la bibliothèque, par exemple, prend un sens différent selon que l’on est familier de l’œuvre ou non. Dans mon cas, la surprise est venue de l’escalier et de l’enchaînement des pièces, dont je n’étais jamais parvenu à me faire une idée exacte. Comme mes livres sont à Tours, je n’ai pu vérifier non plus où se trouvaient les pièces de commodité (salle de bains, cuisine), qui, naturellement, ne se visitent pas, et dont je ne parviens pas à comprendre où elles se trouvent. (Bon, j’ai une quasi-certitude, mais, plutôt que d’écrire des âneries, je préfère, pour une fois, passer pudiquement!)

Les Morsures de l’aube et Nuits sont certainement le fleuron des deux étages, mais une autre surprise est venue, pour moi, de nombreuses statuettes ou objets “primitifs”, que je pense africains (mais d’où exactement?), dont un cimier remarquable admiré dans la bibliothèque (et qui a détourné longtemps (longtemps, c’est-à-dire, à l’échelle d’une visite d’une heure au plus (hélas), deux minutes) mon attention des tranches). Héritage d’une “autre vie”, ou goût persistant de Renaud Camus pour l’art africain, dont je n’ai pas gardé le souvenir ou qui s’exprime dans des textes que je n’ai pas lus (ou qui constituerait le vrai jardin secret de l’écrivain…)?

Nous avons dû, évidemment, quitter les lieux à l’issue des quarante minutes de visite, non sans avoir posé plusieurs questions sur tel point d’histoire ou d’architecture (et notre guide fut, comme on pouvait s’y attendre, incollable). Sur le chemin du retour, une énigme n’a pas été résolue: quel pouvait être le Pléiade absent de son boîtier, entre Kafka et Mallarmé? (à vos méninges)

Une autre énigme, de mon point de vue, c’est la présence, sur les rayonnages, de toutes les pièces de Jean-Luc Lagarce, dont je ne connais qu’un seul opus, vu à Beauvais, et dont j’avais conclu qu’il s’agissait d’un dramaturge ultra-mineur, sans inventivité. La pièce que nous avions vue (en 1999) s’intitulait Derniers remords avant l’oubli, était sans intérêt tant pour son texte que pour la mise en scène, et a été montée plusieurs fois depuis, dont l’an dernier à Tours (à moins que ce ne soit une autre du même, j’ai un doute subit).

Cette fois-ci, nous ne nous sommes pas cassé le nez à Plieux. Sur le chemin de retour, nous étions encore sous le charme des prouesses brûlantes de Marcheschi et de cette rencontre curieuse, en léger porte-à-faux, entre une œuvre lue et sa matérialisation partielle.

jeudi, 18 août 2005

In memoriam Michel Antoine

Il y a neuf ans mourait Michel Antoine, professeur d'anglais qui avait commis l'irréparable erreur de se trouver, pendant les fêtes de Dax, sur le chemin d'un de ses anciens élèves, qui le roua de coups jusqu'à ce que mort s'ensuive, avec l'aide de deux complices.

Aujourd'hui s'achève l'édition 2005 des prétendues ferias. Que ceux qui aiment "faire la fête", et que ceux qui leur trouvent tous les droits, n'oublient jamais que le festayre est aussi, parfois, un assassin. Il n'y a pas que les taureaux qui trouvent la mort pendant les fêtes.*

mercredi, 17 août 2005

La Terrauboise, à Terraube (Gers)

Craignant, après nous être cassé le nez à Valence-sur-Baïse, de ne trouver ni restaurant ni épicerie où trouver de quoi nous sustenter en ce 15 août, nous fûmes bien contents de trouver, avant Lectoure, un restaurant assez agréable, La Terrauboise, dans le très joli village de Terraube, jusque là inconnu de nous (nous empruntions, lors de nos précédents trajets, un autre itinéraire), et où se trouve un superbe château qui fera l’objet d’une visite une prochaine année ou ès calendes grecques.

Le restaurant, pour m’en tenir à ce seul côté connu désormais de la commune, n’est pas exceptionnel, mais très honnête. L’entrée du menu à 26 euros, un gaspacho de petits pois au foie chaud, ne rendait guère justice au foie frais cuit, qui n’était peut-être pas d’une qualité irréprochable de toute façon; mais, dans tous les cas, si l’idée mérite réflexion, la réalisation laissait à désirer (le foie était noyé dans le gaspacho, au goût, du coup, passablement écoeurant) et suscitait quelque regret que le foie n’ait pas été servi de manière plus traditionnelle, c’est-à-dire poêlé avec un peu de gros sel. Le plat principal, en revanche, était irréprochable: il s’agissait de ris de veau aux morilles, sauce succulente et infiniment tiounquable, le tout accompagné de ravioles au foie frais (dispensables mais réussies). Le dessert était une crème brûlée à la verveine, très douce et qui clôturait parfaitement le déjeuner.

Nous dînerons une autre fois à l’Hôtel de Bastard.

Silence & emphase

Mon silence de ces deux derniers jours est lié à la panne informatique (qui s'avère être, apparemment, la mort de ma batterie bien-aimée, après trois ans de bons et loyaux services (une neuve est commandée auprès de Lespiauc Informatique, à HAgetmau), ce qui fait que je peux de nouveau, depuis ce matin, travailler, ayant enlevé la batterie et reliant directement l'appareil au secteur) et aux déplacements, avant-hier dans le Gers et hier à Saint-Pierre-du-Mont, chez mes grands-parents maternels, avant de rallier la "patrie douce et chère" de C.

Des dizaines de notes à écrire, sur des sujets qui me tiennent à coeur, et il a fallu, ce matin, que je réagisse à chaud au commentaire de Sylvain Cottin, qui (si c'est lui, toujours (je me méfie des plaisantins depuis les driouteries de juillet)) a pris la mouche sur mon piteux calembour à reconstruire, ne s'apercevant pas que ce n'est pas habituellement le genre de la maison et qu'il y avait donc un effet-miroir de sa propre médiocrité imbécile (de sorte que Roucas, oui, d'un certain point de vue, c'est surtout l'auteur de l'infâme article sur les curistes pendant les fêtes de Dax), mais qui ne se défend nullement des accusations de gérontophobie. S'il existe bel et bien un "péril jeune", c'est celui qui consiste à voir des vieux partout, et surtout à les mépriser. Pourtant, bien des grandeurs du monde sont venues d'hommes et de femmes qui avaient une certaine expérience de la vie.

Autre point que Cottin ne relève pas, sa totale mauvaise foi et sa célébration implicite des festayres, qui se rendent pourtant coupables, chaque année, d'abus et de méfaits. J'attends votre réponse, Monsieur...

samedi, 13 août 2005

Villes (1)

9 juillet 1998 (mais écrit ce jour)

Dans le caveau, où que l’os tende
Une pitié de pacotille,
Chère, vêtez votre mantille
Et sous le vent qui nous titille,
Rallions prestement Ostende.

Knokke-le-Zoute, tout de go

Ma mère, revenant d’arroser le persil et relever le courrier chez les voisins dont elle garde la maison, nous apprend qu’il y avait, dans la boîte à lettres, un numéro du Figaro Madame dont la couverture arborait le titre suivant : Knokke-le-Zoute, le chic des plages du Nord.

Moi qui, vers six ou sept ans, chantais avec joie Knokke-le-Zoute Tango (ça reste un de mes classiques, si je veux délirer un bon coup), ai saisi, à l’été 1998, toute la portée ironique du refrain, en visitant la Belgique et m’apitoyant sur ces affreuses stations balnéaires, dont Knokke est sans doute la plus laide. Tout est possible.

vendredi, 12 août 2005

Corrida

J’ai l’impression que le débat autour de la corrida, qui fit rage dans les années 1980, s’est éteint, et que tout un chacun, dans son petit individualisme conformiste, tolère cette barbarie montée en épingle et mise en spectacle.

Comme la tauromachie a connu un regain d’intérêt de ma part cet été, avec plus de courses landaises vues en un mois qu’au cours des trois années passées, j’ai mis au point la formule suivante, pour chercher à définir et dénoncer l’actuel ensevelissement de la vraie tradition gasconne:

La victoire progressive, l’empiètement bientôt définitif de la corrida sur la course landaise marque le triomphe des beaufs sur les ploucs.

A cette aune, et à tout prendre, je serai toujours du côté des ploucs.

mercredi, 10 août 2005

Hallebardes

Bien m'a pris de ne pas publier Fata morgana dans la soirée, comme j'en avais l'intention: écrite vers trois heures et demie, il était préférable qu'elle fût publiée en temps réel, car cela fait maintenant deux heures qu'il tombe, à la faveur d'un orage, des hallebardes sur le Pays d'Orthe.