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samedi, 27 avril 2013

Domme ou l'Empierrement

Domme, 27 avril 2011. Domme, deux ans déjà. Ce que l'on y voit est si étriqué, le souvenir de déception (première visite en 95) lui-même ne déçoit pas, et l'on regarde vers ailleurs, vers alentour, déçu encore.

Le nom est beau, qui fut rencontré pour la première sur les étagères farcies, au huitième (neuvième? j'ai un doute) étage de la résidence Génovia. Cet appartement, lieu intermittent où je lus notamment Hemingway en sirotant je ne sais plus quels sirops, reviendra-t-il me hanter sur mon lit mortuaire ?

C'est gai. That's what Domme does to you.

mercredi, 17 avril 2013

Amou, 17 avril 2011

Course d'Amou, 17 avril 2011, 47, superbe série de Mathieu Noguès sur la vache sans corde Il y a deux ans, on a pu assister à une extraordinaire série de Mathieu Noguès sur la vache sans corde, à Amou. Les courses, hors été, ne sont pas faciles à « attraper ».

samedi, 02 mars 2013

En mission à Pietermaritzburg (11-16 février 2013)

Voici un copié-collé (pour raison de sauvegarde - je doute que cette page Web soit éternelle sur le site d'UKZN) de l'article paru le 1er mars à propos de notre mission de cinq jours en Afrique du Sud. Je corrige juste deux ou trois inexactitudes, par rapport à l'original. [Oui, j'utilise ce blog aussi comme archivage professionnel et autobiographique. Touraine sereine et moi sommes de vieux amis, on se passe toutes nos fantaisies.]

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CALS — Feb 15, 2013.jpg

Two visiting French academics, Professor Philip Whyte and Dr Guillaume Cingal of the University of Tours, addressed staff and students at a UKZN seminar at the Centre for African Literary Studies (CALS) recently. CALS held an informal lunch for the two visitors who were invited by Professor Bernard DeMeyer of French Studies and also a member of CALS Board.

The main purpose of the visit was to discuss the partnership between the two institutions which involves staff and student exchange and joint research among other co-operation and thus the visitors met the French discipline on the Pietermaritzburg campus, the English Discipline, International Relations and the Dean and Head of the School of Arts, Professor N Zulu. 

They also held a meeting with two University of Tours exchange students who are at UKZN this semester.

Informal discussion at the seminar included ideas on the sort of student, staff and research exchanges that could be arranged in future between UKZN and the University of Tours involving English literary studies.

Whyte formerly co-ordinated the MA programme at the University of Tours and his field of specialisation is postcolonial theory and literature in West Africa. He has published a book on Ayi Kwei Armah and about 20 articles on African writers, Ben Okri of Nigeria, Kojo Laing of Ghana, Syl Cheney Coker of Sierra Leone, Syl Bendele-Thomas of Nigeria, Abdulrazak Gurnah of Zanzibar and Kofi Awoonor of Ghana.

Cingal is the co-ordinator of first-year Applied Languages and is the former Head of the English Department. His fields of specialisation are postcolonial literatures, semiotics and translation studies. He wrote several articles on Nuruddin Farah, Breyten Breytenbach, Arundhati Roy, as well as on Jamal Mahjoub.

In his presentation Whyte gave an overview of the history of West African writing in English while Cingal analysed two South African poems, including Jeremy Cronin’s poem, Who. He emphasised the need to provide the historical and social contexts to poems when teaching them to French students.

The French visitors were very impressed by the collection of books at CALS, especially the Onitsha market literature, and the newly archived unpublished materials. They found several items they had previously been unable to locate. "Each shelf cries out for a conference about its holdings," said Dr Cingal. "Future research exchanges will certainly provide the opportunity to take this challenge further."

 

/ Source de l'article original : UKZN.

samedi, 16 février 2013

Philip & moi en Afrique du Sud

madiba.jpg

Nelson Mandela Capture Site, 16 février 2013.

Photo : Bernard De Meyer.

mardi, 12 février 2013

... je crois ...

Déjà 22 heures dans les transports, je crois, et on n'est pas au bout.

Tout ça pour 4 jours sur place, je crois.

Cette nuit, au-dessus du Sahara, j'ai dormi, on and off, quatre heures, je crois.

Le premier sourire, sur le territoire azanien : celui de l'hôtesse qui a enregistré la valise de P. Première boisson : une Windhoek bien fraîche. Premier billet tendu : un lion (R50). Premier billet rendu et aussitôt converti en pourboire : un mouflon (mouton ? chèvre ? --- R10). Airport announcements getting on my exhaustion.

Nihil novi sub sole.

Je crois avoir distingué Gaborone, puis d'abruptes collines (falaises), avant la descente sur Jo'burg.

Pas besoin d'aller utiliser les prayer facilities, je crois.

mercredi, 09 janvier 2013

Nine Days Into

Bonne Année 2013 !

vendredi, 04 janvier 2013

Dix quatrains conversationnels

Je jouais au Monopoly avec les garçons. Ma femme lisait Que Choisir ?, parfois à voix haute. J’ai donc composé quelques quatrains conversationnels, dont le principe – déjà mis en œuvre sur Facebook lors de visionnages de documentaires animaliers – est d’utiliser la citation pour les vers 3 et 4, et de composer les vers 1 et 2 à partir de cette deuxième moitié.

 

Pour emballer lors d’un rencard,

Je déconseille l’orgelet.

« Encore une fois, c’est Picard

Qui a les meilleurs surgelés. »

 

Hollande, le chef de l’Etat,

N’est pas vraiment un héros.

« La nouvelle Prius est à

38.200 €. »

 

Le danseur soufi est en transe

Et fait des cercles exaltés.

« La petite Yaris made in France

Est tout à fait bien notée. »

 

Le chien montrant sa lippe

Dardait des yeux de fou.

« Les bulbes de tulipes,

Mais qu’est-ce qu’on s’en fout ! »

 

L’attente du printemps

A tout instant me hante.

« Marque ‘lait hydratant’

De Carrefour Discount ! »

 

Soleil, que ta splendeur éclate

Au zénith écarlaté !

« Sardines à la tomate…

On n’en a pas acheté. »

 

En relisant L’Astrée

J’éprouve la frénésie.

« Les bébés porcs sont castrés

Mais sans anesthésie. »

 

Ma plainte monte au ciel

En accents empruntés.

« Le miel Lune de Miel

Est vraiment bien noté. »

 

Sous les ors du jour finissant

Les chênes se noient de rousseur.

« Le meilleur adoucissant

Est Le Chat Lait de Douceur. »

 

L’aurore imperturbablement

Déroule ses nuées entre orange et turquoise.

« Dix mille écoliers allemands

Se sont intoxiqués grâce aux fraises chinoises. »

samedi, 10 novembre 2012

« Mickey Mantle est en train de me parler de Marcel Proust »

Le lundi soir, enfin, on a regardé Wanda – avec Alpha – le cinéma dit « d'auteur » (il vaudrait mieux dire : le cinéma alternatif, ou le cinéma à narration implicite), à onze ans, ce n'est pas commode. Magnifique film, qui résonne d'énigmes, de gestes marquants, de regards, de grains. Quelques facilités, « d'auteur », justement. Puis, le mercredi soir, dans le train, j'ai lu le petit livre de Nathalie Léger, Supplément à la vie de Barbara Loden.

 

À La Couronne : « un point aveugle sur le paysage détruit ».

À Xandeville : « d'où vient la pose, en quel lointain boudoir néandertalien a-t-elle été inventée ? »

À Laruscade : « Et sans doute, par un jour de vive lumière, un de ces jours immobiles et radieux, elle s'était tenue comme Clarissa Dalloway à quinze ans, songeuse au milieu des légumes, espérant sous le ciel, observant les oiseaux dans l'air vif d'un glorieux matin de printemps, confondant ce court instant d'effusion avec la promesse du bonheur définitif. »

À Saint-Agulin : « quand on n'a rien, dit-il, on est zéro, mieux vaut être mort ».

À Vayres, je note : Miss None - Miss Néant (((d'elle la traduction ?))). Nonne. Page 69.

À Canéjan : « le sirop grésillant des chœurs enregistrés ».

À Biganos: « ici le réel est si distordu qu'on ne plaisante pas avec le vrai, dit-il ».

À Sanguinet : « une manière de mains moites ».

À Labouheyre : « Mickey Mantle est en train de me parler de Marcel Proust ».

À Morcenx : « L'image se fige, granuleuse, imparfaite. » —— Le dos, qu'il ne faut nommer tranche, paraît-il, a jauni un peu, sous l'effet, sans doute, du soleil baignant les étagères du salon, depuis janvier.

À Rion-des-Landes : Les 138 mots de la dernière page, qui composent aussi la dernière phrase, se sont imprimés très faiblement, en regard, sur le blanc à peine grisé de la page 151.


[ Antonio Lobo Antunes n'écrira plus de roman, ce qui nous permettra de lire la poignée d'indéfrichés, ou de relire les plus beaux. ]

vendredi, 09 novembre 2012

Le Temps immobile — à ma manière

9 novembre 2001. Le soir, sous la neige, à Dijon, nous fêtions mon doctorat.

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Hier, trois heures de l'après-midi. ——— Après que l'urne eut été scellée sur le tombeau, Anaïs se fit un bouquet de feuilles de liquidambar — jaunes, carmin, pourpres, lie-de-vin. La journée, en quelque sorte idéale (en un sens fort), était empreinte de tendresse et de tristesse. Sur le chemin du retour, dans un wagon bondé, je trouvai, à la première page du livre, une troupe de perroquets bruyants dans un liquidambar.

 

║▒║

8 novembre 1914. Naissance de ma grand-mère paternelle.

lundi, 05 novembre 2012

Nez d'Apollo pap

 La proposition de M. de Boissy, combattue par M. Dumon, le ministre des travaux publics et par M. Tupinier, rapporteur de la commission qui avait examiné les projets de loi, fut rejetée apres ce discours de M. Victor Hugo.

Actes et Paroles, vol. 1. Consolidation du littoral.


       « — Qu'est-ce qu'un tupinier ? »

Pérouges (Ain), 28 août 2012. Ainsi s'interrogeait-il, avec des tirets cadratins pas possibles, invraisemblables, pas permis.

Il arborait cravate, portait faux-col, bref était plus que démodé : amidonné.

 

Oh, et quand t'auras fini de mitonner, toi ?

Heu, ça s'écrit mythonner.

Ça ne s'écrit pas, ça se dit.

Euh, ça ne se dit même plus en fait. La banlieue a évolué depuis la dernière décennie.

 

(Et par « dernière décennie », elle entendait sans doute années 90, autant dire que les à-peu-près, les glissements, les ambiguïtés étaient innombrables.)

 

Il se demandait ce qu'était un tupinier.

Il se demandait quel éditeur voudrait, un jour, un improbable jour, de son livre sur les proses de Tagore et les poèmes de Marc Lévy.

Un tupinier frappe à ma porte ; je dois aller ouvrir.

 

Gertrude, maintenant, déteste le point-virgule.

On est mal barrés.

 

mardi, 16 octobre 2012

Bahala na !

J'ai fini de lire The Match de Romesh Gunesekera. « Presque fini » serait plus juste : je me suis gardé, exprès, les sept ou huit dernières pages pour ce soir. L'écriture de Gunesekera – qui a atteint les plus hauts sommets, selon moi, avec Heaven's Edge, livre absolument magnifique et bousculant – s'est un peu attiédie ici. Tant le protagoniste que son parcours font songer au roman de Jamal Mahjoub, Travelling with Djinns.

Caisson sculpté du château de Poncé-sur-le-Loir (Sarthe).C'est le séjour, dans le cadre de la Chaire Studium, pour un semestre entier, de Chandani Lokugé dans notre Université qui m'a replongé totalement dans le Sri Lanka. La semaine dernière, j'achevais Turtle Nest. Et là, après The Match – parabole historique ? Underworld à la sri lankaise ? roman philippin ? — j'enchaînerai avec Softly As I Leave You, le dernier roman de Chandani. Fin novembre et début décembre, j'organiserai avec elle un atelier de deux ou trois séances consacré à la traduction de certains extraits de ces deux romans. Son dynamisme et son hyperactivité me font bien plaisir, ont dynamité un peu le début d'année, sinon terne ou simplement laborieux, de sorte que je me suis retrouvé propulsé avec le comité d'organisation du festival « Voix d'ici, voix d'ailleurs », ou encore à discuter de Ronsard avec elle pendant un bon bout de temps, sans compter le projet de programme d'hiver à mettre en place chez nous à destination des étudiants australiens non francophones.

Turtle Nest est un très beau roman, très équilibré, qui s'inscrit dans une forme de modernisme classique, si j'ose ce qui pourrait sembler un paradoxe, et qui s'achève sur une pointe narrative aussi efficace qu'inattendue. Si j'ai bien compris les allusions de Chandani lors de notre promenade dans les jardins du Prieuré, il s'articule autour d'un symbolisme complexe (animaux, éléments naturels) dont tout ou presque doit m'échapper.

Entre ses diverses tâches au titre de la chaire Studium, Chandani a commencé d'écrire un roman dont l'action se passera, au moins en partie, en Touraine. Après-demain, je vais lui faire découvrir le manoir de La Possonnière ; si nous avons assez de temps, j'essaierai de lui montrer d'autres beaux sites voisins de Couture, quoique le très beau château de Poné n'ouvre au public qu'en été.

Nous verrons. Bahala na. Bahala na kayo ! (The Match, p. 255)


lundi, 30 juillet 2012

Verdure hors Touraine

Jaca (Aragon), 17 août 2010

samedi, 28 juillet 2012

Tessons

D'où dépendre. 

Pas grand chose. Maint souvenir supérieur, une assiette en plastique, la déambulation.

Tout de même, quel inculte.

Tout de même, quel inculte tu fais.

D'un doge, la signature. Mais un mur ocre ne la porte pas, pavés inégaux où les naseaux fumants ce bourrin mafieux se tord la cheville, et on se cogne la tête contre un mur peut-être ocre, mais peut-être âcre aussi (quartier des abattoirs).

Tout de même, quel inculte tu fais, et sur les tessons fumants je te torture.

Coupole, fumures.

Il se voûte au fur et à mesure qu'avancent les années.

Il se courbe. Il s'échine. Il n'a pas lu une ligne qui vaille depuis plusieurs semaines. Il n'a pas écrit une ligne qui vaille depuis l'époque de Tolède. Finalement, il valait mieux se flinguer.

Souvenir supérieur. Mémoire qui se reproduit, de diffracte, se dédouble. Brouillard de pas grand chose, déambulation vague entre tas d'ordures avec chatons, tessons de verres et d'amphores, bimbeloterie, la mémoire trouve sa cible, vise son double, s'avise que rien ne sert de s'échiner. Intestins, queues, tripes. L'idylle verte au quartier des abattoirs.

D'où dépendre -- mieux valait se flinguer.

mardi, 22 mai 2012

Le Vent à carreaux

La fresque de céramique éclate en lignes, en courbes, en ovales, en couleurs vernissées. On se pose là.

On se pose là, un jour de pluie froide, en mai.

On se pose là.

Asger Jorn et Jean Dubuffet, qui ont beaucoup manigancé ensemble, et composé notamment la musique d'un petit film expérimental parfaitement cocasse que l'on peut voir, avec tant d'autres documents, dans la salle centrale du musée, étaient amis. Ceci explique cela. Alors, même si, avec les toits en tôle et les blocs de parpaing brut, la cour ne paie pas de mine, on a envie de trouver cela plus proche encore de Dubuffet que de Jorn, car Jorn n'a pas proposé une rupture aussi complète avec l'esthétique traditionnelle (ses codes, ses conduits).

Donc on se pose là, on attend, on regarde yeux mi-clos, on scrute.

Et si on s'affaire, ce n'est pas pour rien. On a le temps pour soi, en cette journée froide et pluvieuse de mi-mai. On est à Silkeborg, tout de même.

vendredi, 20 avril 2012

Dilemme

L'Aude, ce n'est pas rien. Et l'Aveyron non plus, avec ses sinuosités, ses soudaines vallées -- sa pierre qui se hisse, ses griffes de verdure qui se hérissent.

Et attendre.

dimanche, 04 mars 2012

Brisées dominicales

Entre Orthez et Bordeaux, achevé la lecture du roman de Libar M. Fofana (L'étrange rêve d'une femme inachevée - un texte courageux, dense, acéré et flaubertien dont j'espère avoir le temps et l'occasion de reparler prochainement dans ces pages), puis de Briar Rose, bref récit éclaté (avec variations) par lequel Robert Coover réécrit le conte de la Belle au Bois dormant (j'avais lu, trois jours plus tôt, Snow White de Donald Barthelme - plus déjanté).

Entre Bordeaux et Challais, après m'être restauré au Mitico, un infâme bar PMU, correction des copies en souffrance, puis, entre Challais et Tours, lecture de la moitié du Secret de Caspar Jacobi, acheté d'occasion je ne sais plus quand et qui traînait à Hagetmau depuis je ne sais plus quand non plus. Il n'y a pas à dire, voyager en train est plus enrichissant (surtout quand la ponctualité est de mise et qu'aucun ratage de correspondance n'est au rendez-vous) que la longue litanie des bandes d'arrêt d'urgence et autres ronds-points.

Il reste à préparer un cours. Tours fait grise mine, sous les nuages bas et une brise glaciale, porteuse pourtant du printemps.

Je rêve assis.

lundi, 27 février 2012

"Hot Springs of Dax"

Né à Dax, y ayant grandi et y revenant régulièrement (à Dax, ou plus exactement en pays d'Orthe), je ne crois pas avoir jamais rencontré, au cours de mes lectures, et à condition d'exclure certains vers ou textes particulièrement locaux ou obscurs, la moindre référence aux sources thermales de ma ville natale, ni à la Nèhe -- pas même à la Fontaine d'Eau Chaude. Or, ce matin, poursuivant ma lecture de Snow White de Donald Barthelme (réécriture très post-moderne du conte, qui remonte aux années 60), je tombe sur le paragraphe suivant, au début de la deuxième partie :

PERHAPS we should not be sitting here tending the vats and washing the buildings and carrying the money to the vault once a week, like everybody else. Perhaps we should be doing something else entirely, with our lives. God knows what. We do what we do without thinking. One tends the vats and washes the buildings and carries the money to the vault and never stops for a moment to consider that the whole process may be despicable. Someone standing somewhere despising us. In the hot springs of Dax, a gouty thinker thinking, father forgive them. It was worse before. That is something that can safely be said. It was worse before we found Snow White wandering in the forest. Before we found Snow White wandering in the forest we lived lives stuffed with equanimity. There was equanimity for all. We washed the buildings, tended the vats, wended our way to the county cathouse once a week (heigh-ho). Like everybody else. We were simple bourgeois. We knew what to do. When we found Snow White wandering in the forest, hungry and distraught, we said: "Would you like something to eat?" Now we do not know what to do. Snow White has added a dimension of confusion and misery to our lives. Whereas once we were simple bourgeois who knew what to do, now we are complex bourgeois who are at a loss. We do not like this complexity. We circle it wearily, prodding it from time to time with a shopkeepers forefinger: What is it? Is it, perhaps, bad for business? Equanimity has leaked away. There was a moment, however, when equanimity was not the chief consideration. That moment in which we looked at Snow White and understood for the first time that we were fond of her. That was a moment.

dimanche, 26 février 2012

Le temps dominical, à l'anglaise [Bax]

As the greater number of visitors at the hotel were English, there was almost as much difference between Sunday and Wednesday as there is in England, and Sunday appeared here as there, the mute black ghost or penitent spirit of the busy weekday. The English could not pale the sunshine, but they could in some miraculous way slow down the hours, dull the incidents, lengthen the meals, and make even the servants and page-boys wear a look of boredom and propriety. The best clothes which every one put on helped the general effect; it seemed that no lady could sit down without bending a clean starched petticoat, and no gentleman could breathe without a sudden crackle from a stiff shirt-front. As the hands of the clock neared eleven, on this particular Sunday, various people tended to draw together in the hall, clasping little red-leaved books in their hands. The clock marked a few minutes to the hour when a stout black figure passed through the hall with a preoccupied expression, as though he would rather not recognise salutations, although aware of them, and disappeared down the corridor which led from it.

"Mr. Bax," Mrs. Thornbury whispered.

The little group of people then began to move off in the same direction as the stout black figure.

Virginia Woolf. The Voyage Out [1915], Hogarth Press, 1971, p. 274.

lundi, 31 octobre 2011

Télégramme du roitelet

Aucune connexion pendant une huitaine. Le vert qui nous entoure, et les feuilles du lagerstroemia (tantôt rouges tantôt d'un vif orangé), tiennent lieu de toile. Retard insensé dans mon travail. 

Reprendre, aussi le fouillis.

Demain retour Touraine.

dimanche, 02 octobre 2011

De l'Aude à Vergoignan

(15 juillet 2011 - Hors Touraine)

Dernier jour avant le départ pour l’Aude (aux bras blancs – aux doigts de rose ?). Au fur et à mesure que je lis, la pile de livres sur lesquels je dois faire des fiches à partir de mes prises de notes s’agrandit. Hier après-midi, sur les gradins, à Nogaro, en attendant le début du concours de la Corne d’Or, j’ai lu un bon quart du court roman (il a écrit beaucoup de courts romans) de Roth, le troisième des « Kepesh books », The Dying Animal. Au retour, vers dix heures du soir, un ciel rose et bleuté recouvrait doucement les vallons autour de Vergoignan. (Nulle honte à l’écrire.)

mercredi, 28 septembre 2011

Météo, 3 [Hagetmau, 13 juillet 2011]

 Hier soir, un orage est tombé, accompagné d’une averse très violente. J’ai saisi l’occasion pour apprendre à Alpha – qui a eu dix ans avant-hier – comment on calculait la distance de la foudre. (Sur la route, que je sache, aucune voiture n’a fait de tonneaux.) Ce matin, il pleut encore, je crois, et il doit faire bien froid. Vais-je pouvoir, comme hier, livrer mes cinq heures de bûcheronnage ?

(Les tas de bûches s’élèvent ; le terrain est encore envahi de grandes branches coupées.)

Quel vieux vilain temps gris ! Je crois déjà avoir raconté, dans Touraine sereine (mais ne peux vérifier, faute de connexion), l’origine de cette phrase exclamative. Toujours est-il que, ce matin, dès huit heures, la journée annonce un vieux vilain temps gris, que ne soulagera que la verdure des arbres.

 

(Ajout du 28 septembre : paradoxe de la froidure en juillet, et de la chaleur fin septembre. Obsession de la verdure. Liens ajoutés bien sûr aujourd'hui, lors de la publication.)

mardi, 27 septembre 2011

Météo, 2 (souvenir de vacances...)

12 juillet 2011.

C. vient de partir pour l’A.M.I., les enfants regardent la télé (Regards Passion) et je pianote avant d’aller bûcheronner. Il est – déjà – dix heures du matin. Il ne fait pas très chaud, il y a de l’air, et le soleil se montre timidement.

Autoportrait au bureau / Hagetmau, 12 juillet 2011Dans ce bureau, où je me suis photographié « face aux trois ordinateurs », la lumière est tamisée, pour ne pas dire bouffée par l’avant-toit, la poutre mais surtout l’énorme laurier qui est devenu, entre C. et moi, un sujet de plaisanterie récurrent, au point d’imaginer que d’ici peu il pourra, à lui seul, servir de clôture entre notre terrain et celui de la grand-mère de C., dont la maison est, depuis deux mois, mise en vente.

mardi, 06 septembre 2011

3 notules du 10 juillet

10 juillet 2011.

 

Coursayre, 1

 

Le 9 juillet, nous avons vu les deux premières courses de l’année.

Audignon, très au-dessous du médiocre (Deyris) : placement très lent de plusieurs vaches (dont Majesté et la vache de l’avenir en 1ère partie), figures globalement moyennes, plusieurs méchantes tumades. Confirmation que Thomas Marty n’est pas du tout en forme cette année. (Plassin à l'escalot.)

Le soir, Castelnau-Tursan (Dargelos). Mieux, mais pas transcendant. Belle place – arènes donnant sur l’église au curieux clocher, et la belle maison à sa gauche. Lendresse à l’escalot.

 

 

 

Météo, 1

Il y a aussi qu’il ne fait pas beau. Il ne fait pas chaud, depuis deux jours – pas froid, bien sûr, mais pas du tout un temps estival. Nuages, grisaille, et même pas de lourdeur. À Audignon, du soleil par intermittences nous bronzait, mais aujourd’hui dimanche rien n’a percé entre les voûtes grises.

 

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Insecte ascendant [2]

 

Je ne vois plus le minuscule hypoforficule qui trottinait entre mes lettres ce matin. M’étant aperçu que le moteur de cet ordinateur portable (de plus en plus vieux) ne commence à vrombir de façon désagréable qu’au bout d’un gros quart d’heure, j’ai décidé de m’efforcer de limiter mes passages sur ce clavier et cet écran à des périodes de vingt minutes au maximum, ce qui aura le triple mérite de concentrer mes efforts d’écriture, de préserver mes oreilles… et de garantir de longues heures véritablement en famille. (Ainsi, je viens de passer une heure au salon à passer des puzzles d’Oméga aux pages d’Indignation, back and forth, to and fro.)

 

lundi, 22 août 2011

13

        Treize, comme le nombre de pétales du rüdbeckia (à l'exception de celui, mangé par un insecte, qui m'a donné envie de composer de nouveaux types de sonnets (avec la lecture en cours, hier, et achevée aujourd'hui, d'ABBA ABBA, rien d'étonnant), et comme le nombre de pas japonais dans le petit parterre créé par mes parents au printemps 2006 -- et comme le nombre de jours de vacances, encore, pour les enfants.

lundi, 08 août 2011

Dédain, ou au Quercy (...)

Un charme objectif, intemporel s'attache au pays quercynois où tout m'appelle. Des esprits libres, ennemis déclarés du prosaïsme, des immobilités, ne dédaignèrent pas de s'y établir. C'est ainsi qu'André Breton descendait passer les beaux jours à Saint-Cirq-Lapopie.

(Pierre Bergounioux. Le premier mot. Gallimard, 2001, p. 59)

 

Collégiale de Souillac

 

 

"Charme objectif" : cette formule mériterait tout un long et complexe développement. J'en prends note (hé hé) et préfère :

¤ rappeler que c'est à Saint-Cirq-Lapopie que nous avons fait connaissance de l'œuvre d'Alain Prillard ;

¤ ne pas dédaigner de n'est pas daigner ;

¤ signaler que, si Sant-Cirq-Lapopie nous a semblé charmant, et assez peu "village à touristes", c'est que l'art y était très supérieur aux artisanats de dixième zone qui s'affichent habituellement dans ce que Renaud Camus nomme les beaux villages professionnels, mais aussi qu'après Cordes-sur-Ciel, tout aurait paru délicieusement posé.

lundi, 18 juillet 2011

Âpreté, exubérance(s)

Au voisinage de l'Aquitaine, le tempérament local, qui était âpre et taciturne, contractait une exubérance, une volubilité toutes gasconnes.

(Pierre Bergounioux. Le premier mot. Gallimard, 2001, p. 39)

 

(J'écris ces lignes le 4 juillet, elles seront publiées quand je serai, non plus en Gascogne – quoique nous aurons fait un crochet par les Landes – mais dans l'Aude.)   Il me semble que ce qui exaspère le plus les gens que j'exaspère, c'est, justement, mon exubérance et ma volubilité – je veux dire : mon exubérance volubile, et ma volubilité exubérante (l'une ne va pas sans l'autre). Défauts, sans doute, ou traits de caractère suffisamment marqués pour qu'ils s'apparentent à des défauts. Or, si je me reconnais volontiers à cette aquitanité du trait, je veux rappeler ici que, si je suis normand pour moitié (du côté paternel), c'est justement de ce côté paternel que provient, me semble-t-il, l'extraversion (et partant, l'aversion des uns ou des autres pour ma volubérance). Le quart ariégeois est taiseux en diable, et je ne (re)tiens rien de ce côté-là. Le quart de sang landais n'a pas grand-chose d'exubérubile pour le recommander, mais la vérité me semble être du côté du terrain, du contexte de l'enfance, d'une forme de droit du sol : j'ai vécu les seize premières années de mon existence dans les Landes. Voilà où j'ai attrapé la parole abondante et la soif du délire.