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dimanche, 04 mars 2012

Brisées dominicales

Entre Orthez et Bordeaux, achevé la lecture du roman de Libar M. Fofana (L'étrange rêve d'une femme inachevée - un texte courageux, dense, acéré et flaubertien dont j'espère avoir le temps et l'occasion de reparler prochainement dans ces pages), puis de Briar Rose, bref récit éclaté (avec variations) par lequel Robert Coover réécrit le conte de la Belle au Bois dormant (j'avais lu, trois jours plus tôt, Snow White de Donald Barthelme - plus déjanté).

Entre Bordeaux et Challais, après m'être restauré au Mitico, un infâme bar PMU, correction des copies en souffrance, puis, entre Challais et Tours, lecture de la moitié du Secret de Caspar Jacobi, acheté d'occasion je ne sais plus quand et qui traînait à Hagetmau depuis je ne sais plus quand non plus. Il n'y a pas à dire, voyager en train est plus enrichissant (surtout quand la ponctualité est de mise et qu'aucun ratage de correspondance n'est au rendez-vous) que la longue litanie des bandes d'arrêt d'urgence et autres ronds-points.

Il reste à préparer un cours. Tours fait grise mine, sous les nuages bas et une brise glaciale, porteuse pourtant du printemps.

Je rêve assis.

lundi, 27 février 2012

"Hot Springs of Dax"

Né à Dax, y ayant grandi et y revenant régulièrement (à Dax, ou plus exactement en pays d'Orthe), je ne crois pas avoir jamais rencontré, au cours de mes lectures, et à condition d'exclure certains vers ou textes particulièrement locaux ou obscurs, la moindre référence aux sources thermales de ma ville natale, ni à la Nèhe -- pas même à la Fontaine d'Eau Chaude. Or, ce matin, poursuivant ma lecture de Snow White de Donald Barthelme (réécriture très post-moderne du conte, qui remonte aux années 60), je tombe sur le paragraphe suivant, au début de la deuxième partie :

PERHAPS we should not be sitting here tending the vats and washing the buildings and carrying the money to the vault once a week, like everybody else. Perhaps we should be doing something else entirely, with our lives. God knows what. We do what we do without thinking. One tends the vats and washes the buildings and carries the money to the vault and never stops for a moment to consider that the whole process may be despicable. Someone standing somewhere despising us. In the hot springs of Dax, a gouty thinker thinking, father forgive them. It was worse before. That is something that can safely be said. It was worse before we found Snow White wandering in the forest. Before we found Snow White wandering in the forest we lived lives stuffed with equanimity. There was equanimity for all. We washed the buildings, tended the vats, wended our way to the county cathouse once a week (heigh-ho). Like everybody else. We were simple bourgeois. We knew what to do. When we found Snow White wandering in the forest, hungry and distraught, we said: "Would you like something to eat?" Now we do not know what to do. Snow White has added a dimension of confusion and misery to our lives. Whereas once we were simple bourgeois who knew what to do, now we are complex bourgeois who are at a loss. We do not like this complexity. We circle it wearily, prodding it from time to time with a shopkeepers forefinger: What is it? Is it, perhaps, bad for business? Equanimity has leaked away. There was a moment, however, when equanimity was not the chief consideration. That moment in which we looked at Snow White and understood for the first time that we were fond of her. That was a moment.

dimanche, 26 février 2012

Le temps dominical, à l'anglaise [Bax]

As the greater number of visitors at the hotel were English, there was almost as much difference between Sunday and Wednesday as there is in England, and Sunday appeared here as there, the mute black ghost or penitent spirit of the busy weekday. The English could not pale the sunshine, but they could in some miraculous way slow down the hours, dull the incidents, lengthen the meals, and make even the servants and page-boys wear a look of boredom and propriety. The best clothes which every one put on helped the general effect; it seemed that no lady could sit down without bending a clean starched petticoat, and no gentleman could breathe without a sudden crackle from a stiff shirt-front. As the hands of the clock neared eleven, on this particular Sunday, various people tended to draw together in the hall, clasping little red-leaved books in their hands. The clock marked a few minutes to the hour when a stout black figure passed through the hall with a preoccupied expression, as though he would rather not recognise salutations, although aware of them, and disappeared down the corridor which led from it.

"Mr. Bax," Mrs. Thornbury whispered.

The little group of people then began to move off in the same direction as the stout black figure.

Virginia Woolf. The Voyage Out [1915], Hogarth Press, 1971, p. 274.

lundi, 31 octobre 2011

Télégramme du roitelet

Aucune connexion pendant une huitaine. Le vert qui nous entoure, et les feuilles du lagerstroemia (tantôt rouges tantôt d'un vif orangé), tiennent lieu de toile. Retard insensé dans mon travail. 

Reprendre, aussi le fouillis.

Demain retour Touraine.

dimanche, 02 octobre 2011

De l'Aude à Vergoignan

(15 juillet 2011 - Hors Touraine)

Dernier jour avant le départ pour l’Aude (aux bras blancs – aux doigts de rose ?). Au fur et à mesure que je lis, la pile de livres sur lesquels je dois faire des fiches à partir de mes prises de notes s’agrandit. Hier après-midi, sur les gradins, à Nogaro, en attendant le début du concours de la Corne d’Or, j’ai lu un bon quart du court roman (il a écrit beaucoup de courts romans) de Roth, le troisième des « Kepesh books », The Dying Animal. Au retour, vers dix heures du soir, un ciel rose et bleuté recouvrait doucement les vallons autour de Vergoignan. (Nulle honte à l’écrire.)

mercredi, 28 septembre 2011

Météo, 3 [Hagetmau, 13 juillet 2011]

 Hier soir, un orage est tombé, accompagné d’une averse très violente. J’ai saisi l’occasion pour apprendre à Alpha – qui a eu dix ans avant-hier – comment on calculait la distance de la foudre. (Sur la route, que je sache, aucune voiture n’a fait de tonneaux.) Ce matin, il pleut encore, je crois, et il doit faire bien froid. Vais-je pouvoir, comme hier, livrer mes cinq heures de bûcheronnage ?

(Les tas de bûches s’élèvent ; le terrain est encore envahi de grandes branches coupées.)

Quel vieux vilain temps gris ! Je crois déjà avoir raconté, dans Touraine sereine (mais ne peux vérifier, faute de connexion), l’origine de cette phrase exclamative. Toujours est-il que, ce matin, dès huit heures, la journée annonce un vieux vilain temps gris, que ne soulagera que la verdure des arbres.

 

(Ajout du 28 septembre : paradoxe de la froidure en juillet, et de la chaleur fin septembre. Obsession de la verdure. Liens ajoutés bien sûr aujourd'hui, lors de la publication.)

mardi, 27 septembre 2011

Météo, 2 (souvenir de vacances...)

12 juillet 2011.

C. vient de partir pour l’A.M.I., les enfants regardent la télé (Regards Passion) et je pianote avant d’aller bûcheronner. Il est – déjà – dix heures du matin. Il ne fait pas très chaud, il y a de l’air, et le soleil se montre timidement.

Autoportrait au bureau / Hagetmau, 12 juillet 2011Dans ce bureau, où je me suis photographié « face aux trois ordinateurs », la lumière est tamisée, pour ne pas dire bouffée par l’avant-toit, la poutre mais surtout l’énorme laurier qui est devenu, entre C. et moi, un sujet de plaisanterie récurrent, au point d’imaginer que d’ici peu il pourra, à lui seul, servir de clôture entre notre terrain et celui de la grand-mère de C., dont la maison est, depuis deux mois, mise en vente.

mardi, 06 septembre 2011

3 notules du 10 juillet

10 juillet 2011.

 

Coursayre, 1

 

Le 9 juillet, nous avons vu les deux premières courses de l’année.

Audignon, très au-dessous du médiocre (Deyris) : placement très lent de plusieurs vaches (dont Majesté et la vache de l’avenir en 1ère partie), figures globalement moyennes, plusieurs méchantes tumades. Confirmation que Thomas Marty n’est pas du tout en forme cette année. (Plassin à l'escalot.)

Le soir, Castelnau-Tursan (Dargelos). Mieux, mais pas transcendant. Belle place – arènes donnant sur l’église au curieux clocher, et la belle maison à sa gauche. Lendresse à l’escalot.

 

 

 

Météo, 1

Il y a aussi qu’il ne fait pas beau. Il ne fait pas chaud, depuis deux jours – pas froid, bien sûr, mais pas du tout un temps estival. Nuages, grisaille, et même pas de lourdeur. À Audignon, du soleil par intermittences nous bronzait, mais aujourd’hui dimanche rien n’a percé entre les voûtes grises.

 

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Insecte ascendant [2]

 

Je ne vois plus le minuscule hypoforficule qui trottinait entre mes lettres ce matin. M’étant aperçu que le moteur de cet ordinateur portable (de plus en plus vieux) ne commence à vrombir de façon désagréable qu’au bout d’un gros quart d’heure, j’ai décidé de m’efforcer de limiter mes passages sur ce clavier et cet écran à des périodes de vingt minutes au maximum, ce qui aura le triple mérite de concentrer mes efforts d’écriture, de préserver mes oreilles… et de garantir de longues heures véritablement en famille. (Ainsi, je viens de passer une heure au salon à passer des puzzles d’Oméga aux pages d’Indignation, back and forth, to and fro.)

 

lundi, 22 août 2011

13

        Treize, comme le nombre de pétales du rüdbeckia (à l'exception de celui, mangé par un insecte, qui m'a donné envie de composer de nouveaux types de sonnets (avec la lecture en cours, hier, et achevée aujourd'hui, d'ABBA ABBA, rien d'étonnant), et comme le nombre de pas japonais dans le petit parterre créé par mes parents au printemps 2006 -- et comme le nombre de jours de vacances, encore, pour les enfants.

lundi, 08 août 2011

Dédain, ou au Quercy (...)

Un charme objectif, intemporel s'attache au pays quercynois où tout m'appelle. Des esprits libres, ennemis déclarés du prosaïsme, des immobilités, ne dédaignèrent pas de s'y établir. C'est ainsi qu'André Breton descendait passer les beaux jours à Saint-Cirq-Lapopie.

(Pierre Bergounioux. Le premier mot. Gallimard, 2001, p. 59)

 

Collégiale de Souillac

 

 

"Charme objectif" : cette formule mériterait tout un long et complexe développement. J'en prends note (hé hé) et préfère :

¤ rappeler que c'est à Saint-Cirq-Lapopie que nous avons fait connaissance de l'œuvre d'Alain Prillard ;

¤ ne pas dédaigner de n'est pas daigner ;

¤ signaler que, si Sant-Cirq-Lapopie nous a semblé charmant, et assez peu "village à touristes", c'est que l'art y était très supérieur aux artisanats de dixième zone qui s'affichent habituellement dans ce que Renaud Camus nomme les beaux villages professionnels, mais aussi qu'après Cordes-sur-Ciel, tout aurait paru délicieusement posé.

lundi, 18 juillet 2011

Âpreté, exubérance(s)

Au voisinage de l'Aquitaine, le tempérament local, qui était âpre et taciturne, contractait une exubérance, une volubilité toutes gasconnes.

(Pierre Bergounioux. Le premier mot. Gallimard, 2001, p. 39)

 

(J'écris ces lignes le 4 juillet, elles seront publiées quand je serai, non plus en Gascogne – quoique nous aurons fait un crochet par les Landes – mais dans l'Aude.)   Il me semble que ce qui exaspère le plus les gens que j'exaspère, c'est, justement, mon exubérance et ma volubilité – je veux dire : mon exubérance volubile, et ma volubilité exubérante (l'une ne va pas sans l'autre). Défauts, sans doute, ou traits de caractère suffisamment marqués pour qu'ils s'apparentent à des défauts. Or, si je me reconnais volontiers à cette aquitanité du trait, je veux rappeler ici que, si je suis normand pour moitié (du côté paternel), c'est justement de ce côté paternel que provient, me semble-t-il, l'extraversion (et partant, l'aversion des uns ou des autres pour ma volubérance). Le quart ariégeois est taiseux en diable, et je ne (re)tiens rien de ce côté-là. Le quart de sang landais n'a pas grand-chose d'exubérubile pour le recommander, mais la vérité me semble être du côté du terrain, du contexte de l'enfance, d'une forme de droit du sol : j'ai vécu les seize premières années de mon existence dans les Landes. Voilà où j'ai attrapé la parole abondante et la soif du délire.

lundi, 04 juillet 2011

Beaux jours frisquets d'août 2007

Chapelle en haut de la Montagne St Michel, 21 août 2007

 

 

On découvrait, sans qu'il fût besoin de lever la tête, le velum azuré des beaux jours, les grandes nefs blanches que pousse le vent d'ouest, les émaux de la bise, les vapeurs versicolores et les fusions que le plus âpre des vents tire d'on ne sait quel creuset.

 

(Pierre Bergounioux. L'Empreinte, p. 8)

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mercredi, 22 juin 2011

2300 - D'ailleurs quelles régions

Le Cabaretier, Lyon, 11 décembre 200820-21 juin 2011.

Nous voici de l'autre côté, en pensée à tout le moins. Des arbalétriers sont à pied d'oeuvre. Mettre le roi en pièces en un clin d'oeil ? Le vieux projet (Eu dans l'eau) refait surface. Et pourtant le désir de Lisbonne me hante.

Tout de même, on est mal barrés ! Revenons à Lyon, si vous le voulez bien, dans les traboules, et dans les bouchons où l'on déguste d'excellentes fricassées, ou les plats qui, de tous ceux que la cuisine française a pu inventer, sont les plus susceptibles de faire peur aux Amerloques. Des ribambelles nées à Babel rebondissent. Le texte alors se compliqua, encore un tour de vis, encore un faisceau supplémentaire, des strates en veux-tu en voilà (Lisie n'a pas dit non), puisque le scripteur se mit en tête, se fit un devoir, d'ajouter aux citations barrées et aux citations non identifiées d'autres citations, des sortes d'autocitations que, faute d'autre police possible dans les "fenêtres de commentaires" de son site de photographies (la source de tout texte, ici), il italicisa. Rome caracole. Comme ce verbe "caracoler" tombe à point nommé. Comme tout se rejoint, comme tout fait sens !

Unissons !

Frissons ! Revenons à Lyon, en gardant notre sang-froid. Confondus avec la foule. Ce qui nous berce nous bannit. Primatiale de tous les saints, frissons du pardon. Avoir visité, jadis, Lyon avec un fervent catholique a dû colorer mon regard. Comme ce verbe "colorer" tombe à pic. Vincent vint sans son yacht. Il s'appelle évidemment ..... Tristan.

Comment nommer un texte composite formé de collages et de bribes qui sont-elles mêmes dérivées de textes polymorphes où l'on sent la pratique du centon, l'ekphrasis, la sortie impossible du langage ? Ce n'est pas la bucolique. Ce voyage, du jeudi au mardi matin (tôt, il n'est pas sept heures et je suis levé depuis deux heures déjà), a connu un coup d'arrêt. Un coup d'épée. Et pourtant le désir de Lisbonne me hante. Allez savoir de qui (de quelle contrée?) il s'agit... (D'autres s'interrogent, non sur Zimbazane, en Corrèze (qui vaut mieux qu'une montre en or, mais pas que le Zambèze), mais sur Fonbalquine, qui doit connaître des ressourcements.) Faute d'autre police : il faudrait, lors de la publication finale, en arborescence, un jeu de couleurs. Comme ce mot "couleurs" tombe à merveille. Et du Rhône on ne peut dire qu'il possède l'aura diaphane, si particulière à ces régions. D'ailleurs, quelles régions ? D'ailleurs quelles régions.

Avec tous ces détours, nous n'avons pas vu Lyon.

Y étions-nous ?

Unissons.

D'ailleurs, quelles régions ? (Tu reviendras. La sottise n'est pas mon fort.)

mardi, 07 juin 2011

Nihilité - 1

Le substantif nihilité n'apparaît pas du tout dans le Robert culturel, qui a constitué l'un des premiers jalons, historiques en quelque sorte, de ces carnets. La lecture à peine ébauchée des quelques brefs chapitres qui composent La fin du monde en avançant, de Pierre Bergounioux, m'incite à reprendre la rubrique des Mots sans lacune, longtemps interrompue (comme tout le reste, dira-t-on).

La réalité, la seule, c'est celle que nos yeux, en s'ouvrant, ont suscitée parce qu'ils ignoraient la relativité, l'écoulement, l'éclair blanc, déchirant, de la conscience, l'absence et le deuil, le doute, la nihilité, pour parler comme Montaigne, de notre condition. (La fin du monde en avançant, p. 21)

 

Par ailleurs, comme Bergounioux (dont j'ai découvert, il y a peu, que le très-Orléanais et très éminent linguiste Gabriel Bergounioux, que j'ai un peu côtoyé, est son frère) en revient toujours à ses origines brivoises, je ne peux m'empêcher d'illustrer ce billet à ma façon :La religion tue le monde. (Brive, avant Turenne, la Fage et Saint-Robert.)

lundi, 06 juin 2011

Barcarolle VII

Il y a six ans, je débarquais pour un embarquement.

Je crois me rappeler un mois de juin sec et ensoleillé, aux enthousiasmes farouches.

Depuis quelque temps, ce carnétoile a eu plus de soubresauts que de longs fleuves tranquilles, mais certains chantiers ont la peau tenace et la vie dure : le projet Tavers, le projet Dubuffet, le projet Mines. Il ne faut donc pas renoncer. Plus maintenant. On ne renonce pas après six ans !

(La maison, c’est une litote, n’est pas humide. La troisième lessive, étendue hier soir vers dix heures, a bien séché au salon.)

Nous sommes rentrés hier d’un bref séjour hors Touraine, tout d’abord trois jours dans l’Oise, sur les traces d’un passé de moins en moins récent, puis un jour et demi à Cesson, chez ma sœur. Beauvais n’a pas changé. Pour sacrifier au cliché : la forme d’une ville ne change pas aussi vite que s’y attendrait le cœur du mortel post-moderne. Seules vraies variations : le jardin médiéval de la maladrerie ; la grange dîmière réhabilitée, c’est-à-dire massacrée ; une enseigne Gibert (avec livres d’occasion comme à la maison-mère) place Jeanne Hachette ; le portail sud de la cathédrale ravalé, et d’un blanc étincelant, dans le vent.

Fini The Human Stain, lu Les Onze.

Une semaine commence, et une septième année.

samedi, 30 avril 2011

Retour de La Roque Gageac

In extremis pour clore le mois d'avril, je note ici, à notre retour du Périgord noir, que la semaine fut passionnante, mais aussi émouvante et déroutante, puisque cette huitaine était comme un palimpseste inexact, ou rapetassé, des deux séjours que nous avions faits en Dordogne, en août 1995 et juillet 1996, sans compter une incursion d'une journée, depuis la Corrèze voisine, en juillet 2006. Comme, pour le peu que j'aie lu, j'étais accompagné par les chapitres du Dépaysement de Jean-Christophe Bailly, on peut dire que les résonances se poursuivaient, là aussi. Ses pages sur la vallée de la Vézère, mais pas seulement elles, justement, retentissaient. Bien sûr, les déclics n'ont cessé, face aux falaises et aux envols réguliers de montgolfières jaunes. Peut-être les ricochets bizarres ont-ils encore de beaux jours, ou plus sûrement de belles années, devant eux.

dimanche, 27 février 2011

D'autres 27 février

Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire), 27 février 2007.Médiathèque François Mitterrand, à Tours : autoportrait et détail de la façadeEglise Saint-André. Sauveterre-de-Béarn, 27 février 2009.27-février 2010, HP 067

Quelques figures. Danse, danse avec ta jambe. Un chanoine, une tronche de jambon. Des chiffres (le parfait 1111). Une colonne sèche, la fumée remonte des souvenirs. Le chanoine contemple cinq chapiteaux, à la fois, vaillant petit prieur.

 

mardi, 08 février 2011

Aub ourg (au bourg)

22 décembre 2010, huit heures et demie.

 

Levé à 4 h 30, suite de Campo abierto. Très Aragon (c’est le comble – c’est le moins). Me souviens mal de Campo cerrado, qui avait un protagoniste principal, me semble-t-il (et donc très différent dans la construction). Ne sais pas si les volumes suivants ont été traduits / publiés. Je dois écrire ce billet sur Herta Müller. Les enfants dessinent des lettres au feutre humide, dans le lit. Il y a des myriades de photographies retrouvées dans la mallette

( – Papa, tu étais parti ?

– Non.

        Mais où tu vas, alors, avec ta valise ?)

et que je veux archiver grâce aux fonctions « gros plan » de mon Panasonic. (D’où : faire du vide dans l’ordinateur, aussi.)

 

Il est allé secouer la nappe, qui était couverte de miettes de Panettone.

Hier soir : Becket de Peter Glenville (1964). Très Royal Shakespeare Company, mais orienté yankee.

 

Avant de songer à écrire quelques phrases un peu moins superficielles sur le bref roman de László Krasznahorkai, au titre interminable (rose des vents, orientation du monastère japonais), je dois me débarrasser de ceci : la traductrice confond eut et eût ; il y a d’autres erreurs de conjugaison qui m’ont agacé contre la traductrice et contre l’éditeur négligent ; on ne sait pas du tout, quand on ne connaît aucun autre ouvrage de cet éditeur (Cambourakis), si les marges larges sont du fait de l’auteur ou de son éditeur français.

 

Onze heures et quart. J’ai bien entamé la note de lecture sur l’un des deux Herta Müller (Atemschaukel). J’ai aussi fait la vaisselle, les courses au bourg, des parties de loto des animaux avec Oméga, rangé du linge. Le soleil ne se lève pas. On nous parle de radoucissement, puis de froid avec soleil. Qu’y comprendre.

 

vendredi, 21 janvier 2011

L'Hiver, le vaste Hiver désole nos labeurs...

21 décembre, quatre heures et quart.

 

En chauffant, le café a répandu, dans la cuisine, une odeur de lait brûlé – un rejeu du lait débordé de ce midi (la purée, les plaques électriques). Hier, dentiste ; aujourd’hui, notaire. Ici, dans cette maison où, si j’avais mis par écrit tous les instants de bonne solitude, toutes les pages imaginées depuis bientôt vingt ans, je serais déjà à la tête d’un excellent roman de deux mille pages (voire plus), ou de dix de deux cents – ce qui est peut-être plus juteux, commercialement parlant –, je surveille le feu, l’alimente du peu de bois qui nous reste, et notamment de longues branches encore vertes ou de bûches noueuses pas assez sèches non plus ; toutefois, la cheminée est excellente, vaste, et elle avale tout.

Dès hier, et peut-être même dès avant-hier (après, pourtant, les fatigues du voyage et de la pause habituelle – quatre heures dont le déjeuner – chez mes arrière-grands-parents de Saintes), j’ai senti que la fatigue m’avait quitté. Comment est-il possible de sentir la fatigue s’en aller ? On la sent venir, s’installer. Mais, quand elle passe, c’est souvent à la faveur de moments de repos qui passent inaperçus, le sommeil tout particulièrement, bien sûr. Enfin, j’ai déjà senti, dès le début de ces vacances, que la fatigue (ou était-ce la tension ?) me quittait.

Quelques constantes : le café n’est jamais bon ici, même en changeant sans cesse de cafetière, même à l’eau minérale (et quelle que soit l’eau minérale) ; il n’y a pas de lave-vaisselle (sinon moi) et pas de connexion Internet (et, du coup, les ordinateurs restent souvent endormis, voire au fond de leurs mallettes) ; les journées de beau temps doux (hier : dentiste) et de longue pluie ininterrompue sans l’once d’une éclaircie (aujourd’hui : notaire) se succèdent, alternent.

Je ne suis allé ni chez la dentiste, ni chez le notaire.

 

Disques écoutés : Jackie McLean, Brad Mehldau (Art of the Trio, 1), Robert Wyatt (Old Rottenhat), Captain Beefheart (les 4 faces de Trout Mask Replica – il y a des choses superbes, et puis des braillements vraiment insupportables). Renaud, Jean-Louis Murat (de l’ambiance ?).

Livres lus : terminé le Jirgl, lu le Krasznahorkai (me suis promis de ne pas me lever pour vérifier l’orthographe, au diable !), commencé Armance. Go Down, Moses, interrompu depuis au moins trois semaines, attend sur un accoudoir.

Film vu : Le Cheikh blanc de Fellini. Tout est déjà là, rien n’est en place. (Curieux d’écrire cela, car l’art de Fellini est un art du déplacement, de l’hors-place (hors cadre ?).)

Je dois absolument écrire un billet sur Herta Müller (me dis cela depuis le 1er lu, à Toussaint, qui est le dernier paru). Plus j’attends (et j’ajoute des lectures), plus cela devient impossible, bien sûr. La parenthèse après Müller est d’une syntaxe particulièrement tordue, ou audacieuse. Art de la syllepse, ou plongée dans les solécismes ?

 

A un moment précis, face au feu, je commence la lecture de Campo abierto.

mardi, 18 janvier 2011

"Démons viennent quérir sorbonnards"

"Démons viennent quérir sorbonnards". Boiseries de la sacristie, 1576. Cathédrale Saint-Julien, Le Mans, dimanche 16 janvier 2011.

mardi, 07 décembre 2010

Frimas à Florence

La grand-mère paternelle de C. est morte dans la nuit de dimanche à lundi. In memoriam.

 

 

Cadran solaire à Versols (Aveyron), 7 août 20107 décembre 2010. Il ne lisait ni Sols, ni Cape Cod, ni Capitaines courageux. Il ne m'a pas répondu d'une moue dubitative, ni avec un ton mitigé, ni en pleurant à chaudes larmes. (Elle s'écrit, je m'écrie.) Ce n'était pas rue Cardan, ni boulevard Bourdon, ni à Montrouge. Ce n'était pas en avril (the cruellest month) ni en juin ni en septembre. Il n'était question ni de gaspillage ni de déchets ni de perdre son temps : à quoi, d'ailleurs ? à quoi bon ? Il pleuvait à torrent, et dans les Landes aussi, mais dans un air plus doux. Les heures passent. Il donne à Phobos l'éclair, et à Domos la foudre pour épouvanter Typhée. Etait-il de bonne foi, sa moue non dubitative (mais quoi ? agacée ? non, pas même), son ton pas mitigé (perplexe, peut-être), ses larmes pas chaudes (ses yeux secs) ? Pourquoi photographier toujours les plaques portant les noms de rues, boulevard Bourdon écrasé par la chaleur ? Jacob fait un blocage, son Panasonic se bloque. Ce n'était pas dans la rue Traversière, où les heures s'égrènent plus lentement. Une éponge à nettoyer les calamars, je vous jure ! (D'ailleurs, squid n'est-il pas invariable ?)

Il donne à Phobos l'éclair, et à Domos la foudre pour épouvanter Typhée. Et Denys qui fit construire une prison en forme d'oreille ! En forme d'oreille, je vous jure ! (Si vous le dites.)

J'ai rencontré Loïc Rothman le 3 mars 2006, à l'issue d'un colloque en Sorbonne. Ce n'était pas à Paris, ni à Rouen, sinon comment trouver une aiguille dans une botte de foin, et le Relais de la Poste ------ à Versols, peut-être ? Lukasz Zyta laisse jouer Jaromir Honzak. Faute de calamar, ils se servaient d'un crapaud-buffle, ou de petites grenouilles ligotées ensemble, en guise d'appât. Michal Tokaj prend le relais. Les heures passent, plus lentement dans la rue Traversière, au rythme galeté de la Sorgues. Ce n'était pas à Paris ni à Rouen. So far I'm sure. Ce n'était ni en avril (le mois le plus rude, le plus amer) ni en juin, ni en septembre; Ce n'était pas dans un roman de Laurent Cohen, ni dans Le sourire d'Achille. (Volent les corneilles.) Lukasz Zyta accompagne Piotr Baron et Christian Rover. Faute de calamar, ils prenaient comme appât un crapaud-buffle.

Flûte !!! De la chair pour vos vers ! Od šesti let navštěvoval hodiny piana a ve čtrnácti začal hrát na kontrabas. Si vous le dites. Si vous le dites. Ce n'était pas à... Si vous le dites. Ce n'était pas en avril. Si vous (le mois le plus barbare) le dites... Jacob fait un blocage invariable rue Traversière. Si vous le dites. Les heures passent, en avril comme en juin comme en septembre. Après vérification, c'est la grammaire de Le Prieux qui est exagérément normative ; l'OED est plus cool. Les heures passent, au fil du rasoir. Si vous le dites.

Quatre mois seront passés. Lorca le sait. Lukasz Zyta lui souffle. While Baranski and drummer Lukasz Zyta play a sprightly romp, Maupin coaxes wistful phrases from his soprano. Ce n'est pas ce disque, mais Present Past. Quatre mois auront passé. Si vous le dites. Si vous le dites. Chaleur, canicule, temps de chien sur le boulevard Baron. Les heures passent, se muant en mois (quatre) puis ans (cinq). Il m'est aussi impossible d'être sérieux. Quelle chaleur ! (Ce n'était ni un sergent ni un amiral. Il ne faisait ni le poirier ni la roue.) Quelle chaleur ! Si vous le dites : quelle chaleur ! Et le Relais de la Poste, une aiguille dans une botte de foin, une alouette rôtie dans le bec (ce n'était pas rue Carvès, à Montrouge ( le lieu le plus amer ?)), une moue claire comme de l'eau de roche (pas dubitative). If : si vous le dites.

La prochaine étape passe par Hermilix. Passent les heures. J'ai rencontré Loïc Rothman le 3 mars 2006, à l'issue d'un colloque en Sorbonne. Si vous le dites.

 

samedi, 27 novembre 2010

Dents, arceaux, percussions

Lena nYadbi, 2008.jpg   Ce mardi-là à Canberra, parcourant à pas comptés (et la tête échauffée, solitaire et attentif) les salles de la National Gallery of Australia consacrées à l'exposition Emerging Elders, pouvais-je, en contemplant, me rappeler ce texte de Daudet étudié dans un de mes cours de traductologie deux ou trois ans auparavant, et dans lequel l'expression "salons en enfilade" peut donner lieu à de subtils développements sur les métaphores figées, les changements d'image d'une langue à une autre, ainsi que sur les doubles sens involontaires (anachroniques), d'autant que, la sueur perlant à mon front, peut-être, après une promenade dans le jardin des sculptures, je n'avais pas encore lu (ni même acheté : c'était place de Strasbourg le 29 août 2010) le bref et assez vain (quoique (ou parce que) habile) roman de Christophe Claro dans lequel, à la page 74, l'Esprit de la cave prend son envol ?

 

Parfois, il arrive qu'ils me croisent. Le noir leur tombe dessus comme un rat d'une canalisation haut perchée - un bruit mat et lourd, puis plus rien, même pas le grattement des pattes, juste son poids, sa trompeuse chaleur -- et alors, ALORS, ils me sentent. Ils sentent l'Esprit de la cave. des peurs d'enfance leur griffent l'entrecuisse, une toux sèche leur noue le thorax, un invisible pic à glace leur taquine l'échine.

Ni vigile d'une vulgaire Lascaux, ni tour-operator de je ne sais quelle catacombe, j'halète et grince et sue, tenu à de solitaires inspections, à de très chiantes circonvolutions dans cet univers de cadenas et de minuteries.

 

 

Ne trouve-t-on pas, dans le nom même de Lena Nyadbi, l'image même du tissage...

"Bo Diddley Meets the Monster". Self-Portrait with one of Bert Flugelman's Cones. National Gallery Sculpture Garden, Canberra, May 11, 2010.

... et, dans les cônes de Bert Flugelman, une rencontre quasi incestueuse avec l'Esprit de la mêmoire ?

lundi, 01 novembre 2010

Le ciment, décidément

Ces derniers jours, j'ai lu plusieurs livres, ou achevé la lecture de plusieurs livres qui avaient été "entamés" simultanément. Dans l'un de ces livres, une famille de quatre enfants devenus brusquement orphelins de père, puis de mère, enterre cette dernière sous une chape de ciment, dans la cave de leur maison. Dans un autre, le ciment tient un rôle important, au point de donner son titre à l'un des premiers chapitres ; dans l'un des courts chapitres décrivant la vie, et surtout la survivance et la mort, dans le camp de concentration soviétique qui est le "décor" (mot inapproprié : le cadre ? pas mieux) du roman, une prisonnière est ensevelie sous un flot de mortier.

Suicide ou accident ?

Le ciment n'est pas si souvent motif central d'un texte littéraire. Il donne son titre au roman d'Ian McEwan, The Cement Garden. Il donne son titre - ainsi que je l'ai dit - à l'un des chapitres du roman de Herta Müller, Atemschaukel. Côté français, je ne vois que le roman de François Bon, Décor ciment, et la chanson de Matthieu Boogaerts. (Moins sinistre.)

 

jeudi, 14 octobre 2010

Lodève, Larzac, Escandorgue

They travelled by bus and train, westwards through Provence, through flash floods and electrical storms. In Arles they met a French government official who drove them to Lodève in Languedoc. He told them that if they presented themselves at his hôtel in a week's time he would take them on with him to Bordeaux. The skies had cleared, they were not due in England for another two weeks and so they set off on a short walking tour.

This is the region where the causses, high limestone plateaux, rise a thousand feet above the coastal plain. In places the cliffs drop spectacularly hundreds of feet. Lodève stands at the foot of one of the passes, then a narrow country road, now the busy RN 9. It is still a fine ascent, though with such traffic, hardly pleasant on foot. In those days you could pass a tranquil day climbing steadily between towering formations of rock, until you could see the Mediterranean shining behind you, thirty miles to the south. The Tremaines spent the night at the small town of Le Caylar where they bought broad-brimmed shepherds' hats. The next morning they left the road and headed off north east across the Causse de Larzac, carrying two litres of water each.

These are some of the emptiest spaces in France. There are fewer people here now than there were a hundred years ago. Dusty tracks, unmarked on the best of maps, wind across expanses of heather, gorse and box. Deserted farms and hamlets sit in hollows of surprising greenness where small pastures are divided by ancient dry-stone walls and the paths between them, flanked by tall blackberry bushes, wild roses and oaks, have an English intimacy. But these soon give way to the emptiness again.

Towards the end of the day the Tremaines came across the Dolmen de la Prunarède, a prehistoric burial chamber. Then, only several yards further on, they found themselves standing above a deep gorge carved through the rock by the river Vis.

 

(Ian McEwan. Black Dogs, 1992. Vintage, pp. 138-9)

Le Salagou depuis le plateau du Crézac / 7 août 2010 La Cavalerie (Aveyron), dimanche 8 août 2010.Vallée de l'Escandorgue, Hérault. 7 août 2010.

jeudi, 15 juillet 2010

Grand débordement d'activité, I

Vendredi 9. Incapable de conduire le trajet entier – en fait, C. a conduit tout du long, sauf autour de Bordeaux (j’aurais pu m’endormir près de Moustey).

[Ferré et Thiéfaine sont les deux chanteurs que je connais qui parlent du Chambertin.]

Arrivée à Hagetmau, divers rangements, ménage etc.

 

Samedi 10. La Ceinture de jade d’Anatoli Kim. Jackie McLean. Déjeuner sous les arbres.

6 h du soir, course d’Audignon (Deyris) aux arènes de St Sever, aux 9/10 vides (avec Richard). Marty vainqueur, belle prestation du local Plassin, frères Vergonzeanne décidément en déclin. Courtiade use du coudrier sur le cuir des dames. Lalanne pas veinard sur la sans corde. Du beau linge dans le callejon, dont la Zahia des coursayres (Mme Vincent Muiras, il semble). Pointeur débutant archinul, maintes broncas vers la pitrangle.

Soir, petite finale.

 

Dimanche 11, anniversaire d’A. 10 à table, parents, grands-parents, Mamie J. et V.

Matin, ballons et tronçonneuse. Midi, sangria infecte mais le reste impeccable. Cadeaux en nombre pour A., « yes ! » à chaque coup ! Discussions post-prandiales et vaisselle.

5 h, course de St-Cricq (Dargelos), très moyenne (euphémisme), arènes mi-pleines. Bien placés, presque pas au soleil. Même pointeur gamin nul que la veille, en progrès sauf au moment de la comptabilisation finale individuelle (Lapoudge, 19 écarts globalement convenables, totalement oublié, même derrière Dumecq). Lendresse vainqueur. Frères Deyris suprêmes, surtout J.-F. muselant la sans corde après tumade sur Dumecq. Un tourniquet parfait de Lapoudge, capturé sur vidéo.

Soir, finale lamentable à la télé avec bocadillos et victoire de l’Espagne aux forceps.

 

Lundi 12. Mrs Dalloway, en bribes, juste le premier tiers (du moins à 6 h 30 du soir, heure à laquelle j’écris ces bribes elles-mêmes). Boogaerts. Pas de course, mais Défis & Champions en DVD à la télé en guise de quatre-heures, avant bonne promenade au Louts. [Crapaud mort gonflé de vermine en plein soleil au milieu du boulodrome. O. n’a pas compris, A. dégoûté.]

Matin, achat de déshumidificateurs car la moisissure a gagné trop de terrain.

« Quelques enduits et je termine. »

 

Mardi 13. Sur la vieille bécane, toujours (combiné du clavier Fujitsu de 2002 et de l’écran Philips de 2000). Continue Mrs Dalloway. Passage de voitures en trombe sur la route de Monségur. Ratatouille. Saturnin, pour O. (au-delà du ridicule). Acheté le guide vert du Languedoc-Roussillon chez Caldéra. Signe le plus évident, pour moi, de « la grande déculturation », la disparition de guides détaillés, et en particulier des Guides bleus. Regret de ne pas en avoir acheté une pleine fournée quand la collection existait encore, ou de n’en trouver qu’usés, jaunis ou cornés chez les bouquinistes ou les antiquaires.

Furieux de voir le grand cercle où « ils » avaient fait brûler des feuilles et des branches ne pas se remettre de son état calciné – toujours grand pourfendeur in petto (et à haute voix) de l’écobuage. Pas de course aujourd’hui, j’écris ces lignes à onze heures moins dix.

Mrs Dalloway, de Peter Walsh avant midi au dîner de Peter Walsh (‘Bartlett pears’).

Hélicoptères en permanence (avant le 14 juillet ?). Que de remue-ménage aujourd’hui.

Premières idées pour le cours de M1. Different from (/ to, than) → les constructions prépositionnelles après les adjectifs. Autres constructions en from. Utilisations de from dans les textes théoriques (philosophie, littérature, histoire). [Oui, tout juillet dans un seul document.]

7e compagnie, le soir, pour A. – plié de rire à plusieurs endroits. Moins nanard que dans mon lointain souvenir. On a dû pouvoir dire ou écrire, à l’époque, que ça réinventait complètement le comique troupier. Au lit, commencé Underworld, pas longtemps. [La barre d’espace, peu réactive, me fait des blagues, composant des agglutinés.]

 

Mercredi 14. [Neuf heures et demie.] Poursuivi quelques pages d’Underworld, je ne comprends rien aux règles du baseball donc une partir du tour de force stylistique m’échappe. Cela sent un peu le tour de force, dès le départ. À suivre… Vais lire les 25 pages restantes de Mrs Dalloway.

Désintoxication de café presque totale (juste une  petite tasse milieu de matinée). Pas de thé, du tout.

Max Roach & Clifford Brown.

Au lever on a cru au beau, et puis : vent, soleil par intermittences – ça peut donner tout et son contraire.

Après-midi et soirée : Concours de la Corne d’Or à Nogaro. Foule. Belles vaches, sorties festival des sauteurs distrayantes (dont un tout à fait inédit et épatant triple saut périlleux avant et sur la vache par Louis Ansolabéhère), et triomphe de Thomas Marty, tenant du titre et auteur d’un intérieur absolument époustouflant. Le garçon devient meilleur chaque année. Côté trophées, triplé et carton plein de l’Armagnacaise : Barrouillet cordier d’argent ému aux larmes, Ibañeza indétrônable et Baronne vache de l’avenir.

D’où vient la passion et surenchère de Virginia Woolf pour les points-virgule ?

Plus d’hélicos (c’était donc ça).

 

Jeudi 15. Record de la coiffeuse la plus abrutie & la plus inculte pulvérisé. (Jocelyne, dite « Joss », à Hagetmau.) Avouez que la concurrence est rude…

Continué d’ébrancher des gaules – activité essentielle de ce début d’été – au point de devoir manier le sécateur de la main gauche (triple ampoule à l’index de la main droite (mon père avait raison : « mets des gants de jardinage, Guillaume ! »)).

Pas d’Underworld.

Bassine de 6 kilos de prunes quasi achevée (en 4 jours). Pas besoin de faire des confitures, une famille de quatre estivants suffit amplement à la Cause.

Underworld, 100-122.

 

mardi, 29 juin 2010

Ah vous dirai-je Melbourne ?

Royal Arcade / Melbourne, May 4, 2010.

( cliquer pour agrandir / tiquer pour devenir / fliquer pour s'ébahir / piquer des souvenirs )