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mardi, 17 juillet 2007

Chambrays and shoats

Près de la cabane où le paysan tient enfermés ses chiens courants pousse un saule, que je contemple, de loin, dans l’arôme des belles-de-nuit. Je me suis photographié hier, avec le livre de Kharitonov pour me cacher le visage. Peu après, j’ai commencé la lecture des Grapes of Wrath, avec l’exemplaire parfois annoté par mon père, qui m’a dit avoir alors été lycéen. Le petit volume de poche, dont le papier n’a pas mal vieilli, doit donc dater du début des années 60. J’en ai lu dans les 70 pages avant d’éteindre la lampe, hier soir. Tom Joad ramasse une tortue qui sait ce qu’elle veut, puis il se cache dans la solitude des champs de coton ; son grand-père boutonne sa braguette de travers, et la flamme est lancée. En anglo-américain, il semble que l’adjectif chambray désigne une sorte de tissu, par déformation du toponyme français (et nordique) Cambrai. Aucun rapport, donc, avec Chambray-lès-Tours. Un pourceau, ici, cela se dit shoat, ou shote, ou shott – terme que je n’avais jamais rencontré.

 

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Sans rapport --- Aurélie reçue au CAPES et Simon reçu à Sciences Po' Bordeaux. "2721 cuites, ça s'arrose", comme dirait Hubert-Félix.

samedi, 07 juillet 2007

Sept sept deux mil sept

Vers 1991, je pense, le chanteur belge Julos Beaucarne - que j'ai vu récemment acteur dans un nanard de Podalydès - chantait

Neuf neuf nonante-neuf

Le monde sera neuf ou veuf

 

La date ronde est passée depuis bientôt huit ans, et le difficile pélerinage du protocole de Kyoto suffirait à laisser penser que l'affaire est entendue, la Terre foutue, etc. Autre air :

Ta carlingue fatiguée est en approche finale

Dans une odeur de frites et de vieux sperme rance

 

Splitch splatch. La verseuse verse surtout à côté. Coups d'éponge sur la paillasse. Passer la brosse et le torchon...

Et le monde virtuel électronique, pas du tout virtuel d'ailleurs ?

Tes enfants ne dansent plus Maintenant ils commémorent

À travers leurs modems et leurs écrans-goulags

 

 

Oeil cacodylate vert

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Désolé, je n'avais guère mieux pour ce jour qui point.

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Le mieux, c'est encore la technique du pigeon.

jeudi, 05 juillet 2007

Pas vide impavide

Le matin du 4, dans un poème d'Amy Clampitt (dont j'ai fini par me procurer les Collected Poems), cet adjectif que je n'avais jamais rencontré, me semble-t-il mais que, latin aidant, je n'ai pas eu de mal à comprendre : perfervid. Le soir du 4, dans le chapitre VII ou VIII de la deuxième partie de The Return of the Native, ce même adjectif. Pour ce genre de coïncidences qui n'en sont pas, aussi, j'aime la littérature. J'aime aussi la manière fragmentée et curieuse dont je me suis rappelé, ce matin, entre deux eaux, le camping de Millau, avec les trois bassins de sa piscine. (C'était à l'été 1981.)

mardi, 03 juillet 2007

Pentacle

c8cedaa3c9c292c1b0c4a3a144510105.jpg                        Là encore, il s’agit d’un de mes disques préférés de jazz contemporain. Toutefois, là, je pense le connaître par cœur – ou, disons, je le connaîtrais par cœur si j’avais quelque connaissance de solfège, composition, etc. Pour rabattre de mes prétentions, je pourrais écrire plutôt que je connais vraiment par cœur le premier titre, “Vestiges”, et serais dans le vrai.

Dans cet album d’une rare beauté tant cuivrée que cordée, la pianiste Sophia Domancich, aux commandes, s’est entourée du bugliste Jean-Luc Cappozzo, que l’on connaît bien quand on vit à Tours et pour peu que l’on fréquente les bœufs du Petit Faucheux, de Michel Marre à l’euphonium, de Claude Tchamitchian à la contrebasse et de Simon Goubert à la batterie.

Pentacle : le titre général de l’album semble idéalement choisi, car le quintette propose – sur des compositions de Domancich – une musique qui dose à merveille spiritualité et abstraction géométrique. C’est cela qui me plaît : quand l’avant-garde, sans renoncer à ses recherches les plus poussées, ni à ses hommages parfois dissonants, chante, oui, merveilleusement chante et module.

 

Lampadaire & ciel 1

     (Oui, le ciel est plus gris chaque jour. / Non, le son de l'euphonium n'est plus celui d'un veau affamé.) 

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À l’exception du premier morceau, déjà évoqué, l’album est entièrement constitué d’une suite de huit pièces, intitulée Pentecôte. Titre en clin d’œil au titre, sur une dangereuse pente sémiotique ? Quintette qui parle en langues ? Frénésie qui happe l’oreille, jappe en douceur et rappelle Babel ? C’est la sagesse incarnée.

dimanche, 01 juillet 2007

Eiffel

Cet album a dû faire son apparition, entre mes mains puis, comme souvent, dans la pile à côté de moi sur le siège, alors que le train pour Beauvais (ou, parfois, pour Creil) s’élançait – j’en défaisais le blister, en décollais soigneusement l’étiquette jaune Gibert Occasion, puis consultais la pochette – et nous dirons 1998, pour fixer une date. C’est un de mes disques de jazz favoris, et il me semble pourtant ne pas l’avoir écouté depuis très longtemps. Non que je le connaisse trop bien, comme il arrive parfois pour ces musiques que l’on ne passe plus sur la platine, tant l’on peut (ou pense pouvoir) les recomposer entièrement, à l’accord et au décroché de cuivre près, dans sa tête. En effet, certaines mélodies ici ne me disent à peu près rien.

Hommage à Markowicz

C’est l’un de mes disques favoris, dans l’un de mes formats préférés : le duo proche. Jimmy Giuffre, au sax soprano et à la clarinette basse, y donne la réplique à André Jaume, au ténor. Eiffel a été enregistré en direct à Paris, le 8 novembre 1987 (au soixante-treizième anniversaire de ma grand-mère paternelle (et alors ?)). Dans cette suite de dialogues, sur des compositions qui sont principalement du Français, on trouve un Giuffre géant, aussi beau et magistral que dans le double album du trio avec Paul Bley et Steve Swallow.

Boire du thé vert très infusé en écoutant cette musique si douce, qui s’emporte même avec suavité, offre un contraste frappant. L’attaque de Stand Point est à donner pour modèle ; toutefois, chaque phrase le dit, qu’il n’y a jamais de modèle. C’est un point de vue.