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mercredi, 29 juin 2011

Mec fourbu, parti pris, otages libérés, & judoka promu

Fatigué par des semaines harassantes et trois mauvaises demi-nuits, je n'ai pas le courage d'écrire un billet un peu construit. Histoire de meubler (et puisque ces carnets entreront bientôt dans leur habituelle période d'estivation sans Internet), je vais copier-coller mes annotations du jour sur Facebook, car, fruit conséquence d'une journée en pointillés autant qu'en zigzag, c'est là que j'ai laissé quelques traces, sans horaire précis de publication (c'est l'une des grandes faiblesses de Facebook) * :

  1. Je suis un cancre : depuis la soutenance de C.B., au cours de laquelle mon collègue E.R. a parlé de Marcuse, j'ai ça dans la tête : [lien vers Le bruit des bottes de Jean Ferrat, sur youTube.]
  2. Je suis très heureux d'avoir eu des échanges intellectuels nourris, exigeants et réguliers en dirigeant les travaux d'A.-G. J. et C.B. au cours de cette année. Et très fier de l'excellent travail de l'une et l'autre !
  3. Les deux Renaud Camus, at last, yeah !!! **
  4. Eh, tous mes amis expatriés : ça vous fait quel effet d'avoir le ministre de tutelle le plus ridicule de l'Histoire ?????
  5. Douillet ??!?? Ils auraient dû mettre Ghesquière ou Taponier. Question "Français de l'étranger", ils s'y connaissent...
  6. Bon, les gars, qu'on arrête de me répéter que David Douillet a été champion de ceci, de cela, multi-médaillé olympique tralalala. Aucun mérite : je rappelle que c'était dans la catégorie "pachycéphalosaure semi-remorque de plus de 6 tonnes", et qu'il était tout seul à concourir.
  7. Le gamin qui, pris les doigts dans la confiture, bredouille "c'est pas moi, j'ai rien fait" a moins l'air de mentir qu'Alain Juppé, répondant à David Pujadas à 20 h 29 et disant "non, la France ne verse pas de rançon". ***

 

(Où l'on voit que Facebook nuit gravement au style, ou profite grandement à l'élaboration d'un style semi-relâché tout à fait artificiel.)

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* La 1ère de ces 7 "annotations statutaires" date d'environ 13 h 30, la dernière de huit heures et demie du soir.

** Commencé à lire Parti pris. Sel savoureux.

*** À ce sujet, M. P.C., grand rinaldo-camusien et claudio-mauriacien avons eu l'échange suivant :

Lui - J'ai regardé la télé une demi-heure. La libération de HG et ST, je suis pour bien sûr. Mais en une demi-heure, ils ont réussi à m'en dégoûter: ils ont un don pour ça?

Moi -  Société du spectacle. (Au demeurant, plus que par Debord, ma journée aura été marquée, aussi, par une replongée dans Marcuse, qui est l'anagramme de ReCamus. (Avec Herbert, je n'ai pas le courage de chercher ce que ça donne.)

Lui - On peut mettre une image dans le groupe flickr «Cohérence»?

Moi - ça s'impose (je le fais)

mardi, 28 juin 2011

Elucubrations de quasiminuit

Hier, dans ma tenue d'Hindou ou de Jean Borotra, une Affligem, à une heure de l'après-midi, en plein soleil, place Plumereau. (Le serveur de l'Epée royale : Je ne sais pas comment vous faites...)

Ce midi, un déjeuner preste mais avec un excellent septuor. (Moins de scintillations, pourtant. Le ciel s'était chargé de nuages mi-lourds.)

Avec tout ça... je ne sais pas comment je tiens... aux nerfs... au ciel... à la nécessité de tenir...

Pas à la perspective de vacances, en tout cas. Famille, été, impression de farniente, certes. Mais trois nouveaux cours, plus les deux cours d'agrégation -- et les responsabilités qui reviennent par la fenêtre quand on les chasse par la porte. Voilà ce que sera 2011-2012. Alors, la recherche (si : deux colloques, un de plus à organiser...)...

Enfin, le travail, c'est comme la vie : ça ne s'arrête que quand ça s'arrête, et non quand on pense que ça va se calmer. Le creux de la vague, ça n'existe pas. C'est une invention de l'écume, pour nous attraper.

(On en revient à Mallarmé. Nous naviguons, ô mes divers.)

lundi, 27 juin 2011

Jeu des mérelles

Jeu des mérelles. 19 septembre 2009.

dimanche, 26 juin 2011

L comme Litanie

Quelquefois l'auteur est décédé lors du choix de la mise en scène. Le metteur en scène fait le choix de mettre en scène un auteurs décédés.

(Copie de bac, série L, Français)

 

Soyons plus ambitieux que ce(tte) candidat(e), qui s'en tient à une seule redondance. Imaginons ensemble une copie entièrement redondante !

Pour commencer, je propose la troisème phrase qui suit :

Alors, comme l'auteur décédé est mort, le metteur en scène met en scène un texte dont l'auteur n'est plus en vie.

 

J'attends vos suggestions de phrases #4, #5 etc.

Names, Namen, Noms, Ainm

Hier, avant le début du concert Napht(h)aline Orchestra au Grand Théâtre (un peu sirupeux au début, puis de plus en plus puissant et inventif, avec toutefois une faiblesse persistante dans les parties de cordes), E* m'a indiqué qu'il lisait mon blog, puisqu'il m'a dit ne pas connaître un des trois textes auxquels j'avais comparé Only Revolutions. (Nous parlions de Finnegans Wake.) De mémoire, il s'agissait de Gyroscope, et j'ai expliqué à E* d'où venait ma passion de longue date pour la série des Génie du lieu (Boomerang notamment, mais non exclusivement). Vérification faite ce matin, j'ai pu voir que j'avais aussi parlé de Sterne et Lynch (il s'agissait évidemment d'une provocation dans l'exacerbation du name-dropping).

Plus tard dans la soirée, après le concert, attablés à la terrasse du Pale : E* m'a parlé de Sean O'Casey, et non seulement je fus infoutu de resituer précisément celui-ci, mais j'ai passé tout le restant de la soirée à tenter de me remémorer le nom du nouvelliste et autobiographe auteur de Vive Moi ! : ce matin, après consultation rapide de mes rayonnages, j'ai retrouvé Sean O'Faolain (se prononce shohn-oh-felohn). (Hier soir, seul le nom de Flann O'Brien revenait, persistait, faisait écran.)

samedi, 25 juin 2011

Un samedi, enfin estival, de juin

9 h 15. Un lapin écrasé au croisement des rues Torricelli et Fratrie Curie. Vu la situation hyperürbaine (ou überurbaine), on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'échappait d'une cage, plutôt que d'un bosquet ou d'une garenne. Pleurs d'enfant à imaginer ?

10 h 05. Une corneille s'affaire à becquetter l'oeil du lapin écrasé. N'entendant pas la Prius, elle ne s'envole pas. Je m'écarte pour la laisser poursuivre son festin.

15 h 45. Moment phare de la fête d'anniversaire d'Alpha, les enfants se gavent de gâteau au chocolat, de bananes tagada, et d'Oasis-qui-n'en-est-pas. (Je ne leur raconte pas l'anecdote de la corneille. I should have.)

18 h 25. J'écris dans le carnétoile. Dans deux heures, Naphtaline Orchestra au Grand Théâtre.

vendredi, 24 juin 2011

Mines, 57 : un centon amoindri

Tandis qu'elle fulmine ses obscurs oracles

-- comme un herbivore ventru qui rumine toute une prairie --

Les enfants des héros qui firent Salamine

(loqueteux et personnages minables)

trouvent de plus pharamineux dans votre blason

un sourire qui illumine une voilette.

jeudi, 23 juin 2011

QCM

D'après vous, Gérard Holtz est :

        1. Un imbécile.
        2. Un crétin
        3. Un abruti.
        4. Un croqueur de vie.

 

(Nota : La réponse peut être différente, selon que vous choisissiez de citer la couverture du dernier numéro de Vivre, le magazine de la Ligue contre le cancer, ou de penser par vous-même.)

« Festőmályva »

"1811", graffito de prisonnier, Tour de l'Horloge, Saint-Jean d'Angély, 13 juillet 200821-22 juin 2011

Sally went out, picked hollyhocks. Sur l'image, prise un jour de juillet, je ne cherche pas à interpréter le rôle de Septimus, ni à donner l'illusion d'un qui serait victime d'obusite, mais, pris entre les lignes irrégulièrement verticales et doucement penchées de roses trémières aux couleurs variées (de droite à gauche : rose fuchsia, grenat, rose pâle, rose pâle au coeur lilas), je tente de contempler, et de donner un sens à ce qui n'est pas le mur. L'instant est si rare de lumière. De sérénité. Le vert pâle, à peine froissé, de la chemise, est juste rehaussé par le vert plus foncé des tiges. De l'autre silhouette, plus lointaine, on n'aperçoit que le haut. L'instant est si rare. L'instant est si rare.

"La Sonate", Pont l'Abbé d'Arnoult, 14 juillet 2008Barbe se hâtait, un peu grisée, mais, après les hallucinations auditives (j'ai noté cela dans la nuit de mercredi à jeudi, peut-être étais-je déphasé ou décalqué), ne peut-on envisager que le suicide de Septimus soit une sublimation inscrite dans le texte, et non un appel au secours ? Katherine Rossy désapprouve, est sur une autre longueur d'ondes. Creepy Virginia. L'instant est si rare. Barbe se hâtait : Julie n'est pas Charlotte, et Janine n'est pas (vraiment) Josiane, n'est-ce pas Nelly et Josiane ? (Il manquait, dans notre périple, des voyageuses.) Creepy Virginia.L'air est lourd du parfum de la visiteuse, et c'est dans cet enfermement que je ne voulais pas me regarder : pas dans le mur, mais porté par la verticalité à peine penchée des roses trémières. (Festőmályva.)

A Cherbonnières, alors, je ne voulais pas imaginer d'autres journées, plus noires, ni d'autres tiges - d'un violet singulier, zébré de jaune. L'anthracite prend si facilement le dessus (Barbe se hâtait, un peu grisée), dans nos vies, et même dans nos étés, et même dans les moments où l'on voudrait s'adonner à la vacance. Silence ponctué, comme un ciel nocturne, de rares éclats presque blancs. Le mur est d'une couleur terne, mais sans uniformité. Du gris, du charbonneux, du beige sale, du blanc jaunâtre, et lui aussi (le mur) semble pencher. Lui aussi (l'homme) semble fléchir doucement (flancher ?).

L'instant est si rare de lumière trémière.

Voit-il les voyageuses ? Voit-il les voyageuses ? Et que voit-il ? Les voyageuses. Les voyageuses (Julie, Charlotte et Nelly) se déplacent avec des ciseaux. Elles dessinent des arcs dans le ciel, au fur et à mesure de leurs déplacements, et avancent avec des mouvements décidés, à la manière des concertistes que l'on imagine, dans un mouvement presto de Haendel. Elles s'avancent. Elles s'avancent dans l'allée à dessins de sable jaune et gris. Elles se hâtaient. Se hâtent. Un peu étourdies. Leurs mouvements précis comme ceux que l'on imagine aux concertistes (basse de viole). Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre (s'avançant eux aussi dans l'allée ? à la rencontre des trois voyageuses ? où ?), comme il imagine des concertistes, ou des voyageuses, ou des envolées lyriques, s'affichant sur le non-mur face à lui qui a derrière lui un mur d'une couleur terne, mais sans uniformité. Alors j'imagine encore d'autres chiens. Alors j'imagine d'autres lumières. L'instant est si rare. Amstramgram, Sally went out. Nelly (pas Sally) vit la première, au bout de l'allée (où pas un chien, pas le moindre), le panonceau, et lut l'inscription : Festőmályva. C'était loin d'entre Baule et Courbouzon. Le voyage est encore long. L'instant est si rare.

Cherbonnières, 17 juillet 2008He retreats. So rare my taste. He returns. So rare my taste. (En brun orangé, bien sûr, page 43.) Souvenirs, de pied en cap, et de viole en vielle. Tout à pied, la marche, le voyage, pas de roue. Si rare de lumière. (Goût exquis.) Si rare de lumière. Nuages roses : Ces piétons ont le temps pour eux. (Premier vers d'une dérobade ?)

Elles s'avancent. Et que voit-il ? Il ne voit rien, semble fléchir doucement (flancher ?). De nouveau, la correctrice fait remarquer la propension de l'écrivain en herbe (folle, sauvage, ombellifères envahissant la vue et ne permettant de voir que partiellement le blanc impeccable des volets) à user de parenthèses, à en abuser à la toute fin des phrases (comme ici). Lui, le regard perdu, légèrement penché, penchant légèrement, l'imagine avec les trois marcheuses, et se dit qu'elle aussi ne saisirait pas le sens de cette pancarte (du panonceau) : Festőmályva.

mercredi, 22 juin 2011

Chaque homme en sa taverne

Enfin, le 22 juin 1521, le doge Leonardo Loredano étant mort, les électeurs, d'une commune voix, élurent pour lui succéder Grimani.

Se dévêtir de gris

Nous évitions les bals où les mines étaient grises

afin de mieux nous revêtir des nôtres.

(Haute lice, p. 33)

 

De quel mystère a-t-on trouvé à se parer, dans un bal démultiplié ? (Démultiplié : un bal qui se généralise et devient le signe, ou l'exemple, des bals, de tous les bals.) On peut penser que, refusant de faire grise mine, cherchant à avoir sa propre figure, on arborera une allure autre que grise. D'ailleurs, cela n'a rien d'évident, car le gris lui-même est d'une grande richesse : ainsi, un mur gris n'est jamais uniforme ou monochrome, mais constitué d'un nombre presque infini de teintes, de variations, de subtils passages (jaune sale, beige terne etc.).

Je n'ai jamais su (vérifié) si les belles phrases que l'on prête à François Mitterrand sur la beauté du gris (dans le film de Guédiguian ou le docu-fiction de Moati) sont bien de lui. Peu importe, si un sujet en chasse un autre. Le revêtement des routes, par exemple, varie (j'avais d'abord écrit : vire) du bleu très sombre à l'anthracite. Et c'est toujours le temps de l'attente, dans les salles de bal (la salle des bals).

Par voie de conséquence (mais il n'y a là ni voie, ni variation), par tel ou tel canal d'emprunt, on peut souligner que c'est aujourd'hui un jour d'été singulier : longue, très longue averse de plus de quatre heures (laquelle a commencé, sur un coup de tonnerre, un peu avant 6 h du matin), puis, après dissipation progressive de la grisaille, un soleil doublé d'un vent moins gorgé d'humidité qu'on ne l'aurait cru, et qui n'a cessé de s'imposer en trompe-l'oeil.

Des ardeurs perçaient (sous la grande mondaine). Le soleil, toujours en trompe-l'oeil, est de ce monde.

Septain pour un calao

Calao rhinocéros. Zoo de Beauval, Saint-Aignan (Loir-et-Cher). 11 juillet 2009.Avec sa crête couleur d'ambre

Où se lit, au miroir d'Eros,

La turgescence qui se cambre,

Le calao rhinocéros

Contraint l'agile ouroboros

Ou le magnifique albatros

À se calfeutrer dans leur chambre.

2300 - D'ailleurs quelles régions

Le Cabaretier, Lyon, 11 décembre 200820-21 juin 2011.

Nous voici de l'autre côté, en pensée à tout le moins. Des arbalétriers sont à pied d'oeuvre. Mettre le roi en pièces en un clin d'oeil ? Le vieux projet (Eu dans l'eau) refait surface. Et pourtant le désir de Lisbonne me hante.

Tout de même, on est mal barrés ! Revenons à Lyon, si vous le voulez bien, dans les traboules, et dans les bouchons où l'on déguste d'excellentes fricassées, ou les plats qui, de tous ceux que la cuisine française a pu inventer, sont les plus susceptibles de faire peur aux Amerloques. Des ribambelles nées à Babel rebondissent. Le texte alors se compliqua, encore un tour de vis, encore un faisceau supplémentaire, des strates en veux-tu en voilà (Lisie n'a pas dit non), puisque le scripteur se mit en tête, se fit un devoir, d'ajouter aux citations barrées et aux citations non identifiées d'autres citations, des sortes d'autocitations que, faute d'autre police possible dans les "fenêtres de commentaires" de son site de photographies (la source de tout texte, ici), il italicisa. Rome caracole. Comme ce verbe "caracoler" tombe à point nommé. Comme tout se rejoint, comme tout fait sens !

Unissons !

Frissons ! Revenons à Lyon, en gardant notre sang-froid. Confondus avec la foule. Ce qui nous berce nous bannit. Primatiale de tous les saints, frissons du pardon. Avoir visité, jadis, Lyon avec un fervent catholique a dû colorer mon regard. Comme ce verbe "colorer" tombe à pic. Vincent vint sans son yacht. Il s'appelle évidemment ..... Tristan.

Comment nommer un texte composite formé de collages et de bribes qui sont-elles mêmes dérivées de textes polymorphes où l'on sent la pratique du centon, l'ekphrasis, la sortie impossible du langage ? Ce n'est pas la bucolique. Ce voyage, du jeudi au mardi matin (tôt, il n'est pas sept heures et je suis levé depuis deux heures déjà), a connu un coup d'arrêt. Un coup d'épée. Et pourtant le désir de Lisbonne me hante. Allez savoir de qui (de quelle contrée?) il s'agit... (D'autres s'interrogent, non sur Zimbazane, en Corrèze (qui vaut mieux qu'une montre en or, mais pas que le Zambèze), mais sur Fonbalquine, qui doit connaître des ressourcements.) Faute d'autre police : il faudrait, lors de la publication finale, en arborescence, un jeu de couleurs. Comme ce mot "couleurs" tombe à merveille. Et du Rhône on ne peut dire qu'il possède l'aura diaphane, si particulière à ces régions. D'ailleurs, quelles régions ? D'ailleurs quelles régions.

Avec tous ces détours, nous n'avons pas vu Lyon.

Y étions-nous ?

Unissons.

D'ailleurs, quelles régions ? (Tu reviendras. La sottise n'est pas mon fort.)

mardi, 21 juin 2011

The Prague Orgy

The Prague Orgy, troisième volet du cycle de romans dont le narrateur/ou/protagoniste est Nathan Zuckerman (N.Z. ci-après), a été présenté, lors de sa publication, en 1985, comme le dernier tome d’une trilogie, Zuckerman Bound. (Or, Exit Ghost, publié en 2007 et annoncé alors comme le dernier livre consacré à N.Z., est le neuvième titre de la nonalogie*. (Le titre, Exit Ghost, donne un effet de symétrie par rapport au premier volume, The Ghost Writer (que j’ai fini de lire hier), mais est aussi une citation tirée des didascalies (non shakespeariennes) de Hamlet.))

------- La nouvelle rubrique que je crée ce jour, premier d'un été peut-être pluvieux, me permet de combler un vide dans l'arborescence alphabétique. Il n'y avait pas de rubrique dont le titre commençât par la lettre N. Evrything goes into the blog. -------

 

C’est le texte le plus faible du corpus. Amusant que je commence cette rubrique sous le signe du texte le plus faible du corpus. Le plus bref (80 pages). A dû paraître bien peu de chose, pour une fin de trilogie.

 

 

The Prague Orgy n’a pas de dédicataire. (The Ghost Writer était dédié à Milan Kundera. La ville de l’impossible échappée, par un jeu complexe d’allusions à James, y est Florence. Les écrivains tchèques de The Prague Orgy suggèrent, de manière déformée, Kundera.)

 

 

  • Eva, l’« actrice tchekovienne » : « in black like Prince Hamlet » (p. 3)
  • Le père de Zdenek Sisovsky : « he was elliptical, humble, self-conscious, all in his own way. He could be passionate, he could be florid, he could be erudite – he could be anything. No, this is not the Yiddish of Sholem Aleichem. This is the Yiddish of Flaubert. » (p. 22)
  • pp. 62-3 è l’envers de la pastorale et du rêve d’un Eden juif, vision d’une ville en ruines, image déformée de la cite hébraïque idéale
  • « Why be drawn further along, the larger the obstacles ? That’s okay writing a book, that’s what it is to write a book. » (p. 68)
  • Récit (story), métaphore de la mue et de la peau-prison (pp. 83-4) : « shedding my story », « snaking away from the narrative encasing me » è « one’s story isn’t a skin to be shed » (p. 84)


 

  

* Même l'OED, pourtant le plus complet qui soit, annonce :

No exact results found for nonalogy in the dictionary.

Autour de Quimper

En coup de vent à Pluguffan,

À Plomelin et Plogonnec

À Briec et Landrévarzec,

Bien au sec dans

Mon vieil imper,

Sans rencontrer l'ami Eric

Dans les rues d'Ergué-Gabéric

Ou celles de Saint-Evarzec

(Dans mon vieil imper bien au sec),

Je songeais à ma Briséis

-- Sous la pluie à Plonéis --

À ses beaux yeux noirs d'agate

-- Sous les abats d'eau, à Guengat --

Et, au sec dans mon vieil imper,

Sans revoir l'amica semper,

Je me retrouvai à Quimper.

lundi, 20 juin 2011

W.M. 16

 

Un Carthaginois de Byrsa

Ne voulait pas voir périr sa

Civilisation. (Carthago

delenda.) Un bon lumbago,

c'est plus douloueux qu'un Byrrh, ça !

 

Les Délices de Louise (rue du Commerce)

 

Siffler du free jazz, en tentant de respecter modulations et ruptures, est une expérience ardue qui peut vous valoir, en outre et de la part des autres passants, des regards narquois, navrés ou courroucés.

 

Sizain pour les grondins du Croisic

Grondins, Océarium du Croisic. Dimanche 30 janvier 2011.D'un rouge sang, vous, les grondins,

Qui jamais ne voyez brouter

Les ragondins,

Vos regards peuvent dérouter

Même un élu, même un ondin --

Vous, les grondins !

dimanche, 19 juin 2011

Quatrain à l'éloge du limule

Limule. Océarium du Croisic (44), 30 janvier 2011.Ô toi, limule euarthropode

Avec ta forme panchronique,

Je voudrais être ton rhapsode

Et te porter un gin tonique !

samedi, 18 juin 2011

Quatrain pour le poisson-lune

Poisson-lune, aquarium du Val de Loire,13 juin 2011Poisson-lune bien vernissé

À l'aise dans ton aquarium,

Ton écaille le dit assez :

Tu ressembles au bubble gum !

/à la façon de Gaston Luce

vendredi, 17 juin 2011

Quintil pour la rascasse

Rascasse volante (Pterois volitans), dite aussi Scorpène, Poisson-scorpion, Poisson-cobra, Laffe volant, Diable de mer. Aquarium du Val de Loire, Lussault-sur-Loire, lundi 13 juin 2011.Ô rayée rascasse volante,

Aussi nommée poisson-cobra,

Ton faisceau d'épines piquantes

De venin maintement dolentes

N'appelle pas le Wonderbra.

jeudi, 16 juin 2011

Du finno-ougrien en milieu piscicole

Je veux bien que le finno-ougrien constitue une famille linguistique, mais quand on voit que la truite arc-en-ciel se dit Kirjolohi en finnois et Szivárványos pisztráng en hongrois, on aurait plutôt envie d'apprendre le finnois.

(Quoique.)

Truite arc-en-ciel. Aquarium du Val de Loire (Lussault-sur-Loire), 13 juin 2011.En cliquant sur l'image, vous accèderez encore à d'autres élucubrations. (Ses blogs ne lui suffisent pas, il faut qu'il déblatère sur FlickR. Mais oui.)


 

 

mercredi, 15 juin 2011

Ciel de traîne

Truite arc-en-ciel. Aquarium du Val de Loire (Lussault-sur-Loire), 13 juin 2011.15 juin 2011.

C'est au lycée d'Agen que le futur Derême offre au futur Carco un poisson rouge. Albin en est pour ses frais, il a le détour à la caille. Toutefois, nous n'en savons rien. Nous avons encore remonté la Loire (mais qu'est-ce qui nous prend ? jamais un fleuve ne chemine vers sa source), afin de voir le château de Cray. L'amour fut doux. L'amour fut doux.

Derrière les murailles, on n'aperçoit rien de ce qui semble être une bâtisse quelconque, voire laide, du 19ème siècle peut-être. Il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Cette journée de marche à rebrousse-poil nous défrise. Décidément, il était écrit que ce serait un mauvais jour. Au moins avons-nous pu admirer, dans un quartier de Montlouis, une demeure beaucoup plus belle, avec les bow-windows à la chinoise de sa façade ouest. Il n'a pas plu, c'est déjà ça, et le ciel n'est pas devenu violet. Bernard a tracé, dans son carnet, un croquis de la maison aux bow-windows. Puis il passe à autre chose et chantonne la barcarolle :

Elle est debout dans le soleil dans la pluie dans le vent sans pareil

Derême ne s'appelait pas Derême. Peut-on manger du poisson en confiance ? Carco pas Carco. De la vaisselle en borosilicate, et puis quoi encore ? L'amour fut doux. Ce pseudo-château nous a déçus, quelle journée à rebours, dans tous les sens du terme. (Cela fait trop de sens, on ne s'y retrouve pas.) Il nous faudrait retrouver notre gîte du quartier Saint-Martin, la tour Charlemagne et son eau couleur d'encre. Et nous n'attendrons plus Albin ! Il nous retrouvera plus loin, fût-ce près de l'estuaire.

Assez traîné ! En route !

W.M. 15

Ni MP3 ni steadycam,

Ni le MIM ni l'Ircam,

Ni blog, ni Facebook, ni Twitter,

Ni Dailymotion ni Deezer ---

Que connaissait George Wickham ??!?

 

Rappel : Le principe des wikimericks consiste à écrire un limerick sur un nom tiré d'une entrée d'encyclopédie mise en avant sur la page d'accueil de WP (rubrique "Lumière sur" du jour).

Le raturé

/ 13 juin

 

Un serpent rouge (Jean III) est lové sur notre lit. Je ne sais pas où est Robin.

De questions en omissions, mon cher monsieur, vous avez laissé moisir la croûte. Et vous voici à multiplier les ratures sur vous-même. Ce ne sont pas de simples coups de griffe. Même le tatouage est moins douloureux, moins durable.

Guingois du lundi (Driving to work) 001Le raturé ne répond pas, il avait sa scie sous son bras.

On entend du larsen, mon cher monsieur – ça ne vous casse pas les oreilles ?

Le serpent rouge et le serpent vert sont étonnamment immobiles. Robin appelle de toutes ses forces, mais lui aussi se crevasse, appelle la main délicate et minutieuse du restaurateur. Il ne m’a pas aidé à trouver de reproduction du tableau, ni le musée où il se trouve. (Du coup, d’un coup, pour ce coup-ci, je me suis senti autorisé à illustrer le fouillis, la vieille vieillerie, d’une photographie que je pris moi-même, aux aurores, en septembre, il y a neuf mois, et de guingois. Pourtant, je n'ai pas décrit ici la photographie, ni ne m'en suis inspiré, puisque je l'ai choisie autrement, après coup. N'ayant jamais vu Le raturé non plus, rien n'a pu m'y faire mordre.)

 

 

L’air est encore gorgé d’eau. La terre, elle, désespérément, est asséchée.

Des coups de ciseaux biffent les nuages, les crevasses mettent la gomme, et le balai, fiché poils en l’air comme un étendard, semble nous toiser d’un air goguenard. La meute griffe le ruisseau, le cerf est aux abois. Paris ne répond plus, et Charleville non plus.

L’air est encore gorgé d’eau. Dans la boue craquelée qui a oublié jusqu’à son nom, j’ai retrouvé une scie disloquée.

Pourquoi ne répond-il pas, pourquoi ne répond-il jamais – le raturé ?

 

(Fin programmée. Fin programmée. Fin programmée. Fin programmée. Fin programmée.)

mardi, 14 juin 2011

Dialogue écrit

— Expression tautologique de la mélancolie, par mon fils (10 ans) : "j'aime cette musique, ça me rappelle la nostalgie".

— Ce n'est pas tautologique, c'est une vraie mise en abîme. Soupir ! La nostalgie n'est plus ce qu'elle était… C'est marrant, ça nous ramène au papier sur le regrès.

— Me sens très abîmé. C'est la nostalgie, un puits sans fond.

 

Dans mon autre site, j'avais tenté des transcriptions de conversation en ligne ("chat"). Ici, peut-être, commence un nouveau projet : le recyclage d'échanges sur Facebook.