jeudi, 31 mars 2016
Rugby ○◙◘○ Rapports
La mascotte est peut-être un loup ou un chien bipède qui s'agite et se trémousse.
un instrument de cuivre très étrange, qui tient du piston, de l’ophicléide et du cor de chasse
Pas envie, depuis trois jours, d'abattre les besognes usuelles.
Les arbitres se nomment Hourquet et Castaignède.
Souvenirs des vendanges, des vignes, des vignobles, de la piquette que je ne goûtais pas (je n'avais pas onze ans).
Lann, en revenant de la carrière, rapportera une cruche toute pleine
Rabattre la balle en arrière par une passe trop appuyée, ce n'est jamais bon. On se retrouve fissa à encaisser un essai ; ça ne loupe pas.
Les envois en bout de ligne sont un peu téléphonés.
l’on commença à le regarder avec un certain épatement, comme on contemple un prestidigitateur capable de sortir des pigeons vivants d’un chapeau haut de forme ou trente petits drapeaux d’un œuf dur
La course du 10 italien en oblique a failli mal s'achever.
21:30 Publié dans Blême mêmoire, Ecrit(o)ures, La Marquise marquée | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 30 mars 2016
Choses vues (surtout)
Je remonte l'allée centrale du boulevard Heurteloup. Je suis à la bourre, mais ce n'est pas grave. [13:27]
J'ai toujours trouvé que cette allée centrale formait une sorte de paseo tourangeau.
Un hôtel au-dessus d'un garage. Au fond d'un passage étroit, une cour coquette que laisse entrevoir une porte cochère bleue ouverte.
Le feu passe au rouge. Les piétons traversent. La banalité mille fois répétée de la vie citadine.
En passant près du 37 rue Jules Simon j'ai eu l'impression, par trois fois, que l'on appelait mon prénom.
(Château de Tours)
Je me suis rafraîchi les esgourdes et les mirettes. [14:57]
Mon portable manque de batterie, mais je ne manque pas de ressources. Déjà quand j'étais adolescent et que j'essayais d'apprendre... (à jouer de la charleston et des baguettes — je n'y parvins jamais)
Revoilà sur la large allée centrale. Voilà qui ? Voilà moi. Je rase les buissons. Vacarme des voitures.
Le chronotope avec dictaphone est un exercice délicat. Deux vélos sur une galerie.
Il fait beaucoup plus doux que tout à l'heure. Je ne suis plus à la bourre. Tout mon temps. Connais pas le nom de ces fruits toxiques rouges.
Ludothèque au bout du boulevard Heurteloup. Un papillon rose et trois papillons jaunes.
Balcons de fer forgé sales, minables. Même pris dans ma graphomanie, je vous vois, intensément. [15:40]
Une bicyclette marron avec un anti-vol violet. Rue des Ursulines. Encore une violoniste qui passe. Encore une violoniste.
Et vous, monsieur rondouillard avec une casquette grise, quel est ce regard étrange que vous m'avez jeté ?
Rue Jules Simon, encore. Les tags tracés d'un doigt dans la poussière des pierres de taille.
Jeune fille de type asiatique qui va d'un pas pressé, avec dans la main droite un sac de chocolaterie rose.
Des guitaristes remontent la rue. Deux garçons, à pied sur le trottoir. Une jeune cycliste, peut-être 17 ou 18 ans, remonte le trottoir opposé. [15:45]
Lattes de bois contreplaqué, portails de garage automatique, vous êtes la poésie des quartiers de banlieue.
Volupté. Volupté. Il me semble me rappeler que c'est un titre de Sainte-Beuve. Pendant ce temps, trombone.
Un très grand soleil submerge la banlieue. Les coccinelles de ferraille n'en ont cure.
18:42 Publié dans Ce qui m'advient | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 29 mars 2016
Changement de bannière
Modifiant ce matin l'épigraphe de ces carnets, j'archive la précédente, et la mets une ultime fois à l'honneur :
« Mes kimonos sont électroniques. »
07:41 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 28 mars 2016
W.M. 70 & A.L.L. 102 : Loché-sur-Indrois
Un gars de Loché-sur-Indrois
N'aimait guère le pain droit.
Le boulanger teubé
Lui vendit un courbé.
(Le canard est une moindre oie.)
16:51 Publié dans Album de limericks ligériens, Wikimericks | Lien permanent | Commentaires (0)
Lundi de Pâques
Il pleut à pierre fendre
sur la dalle à peine en pente
—la coronille se balance
sous le vent
son jaune comme une braise tremblante,
il semble.
Nous avons rallumé les lampes
& la table de fer en tremble
à ce qu'on n'en redemande
plus. Il pleut à pierre fendre.
11:01 Publié dans Dizains en assonance | Lien permanent | Commentaires (0)
3815 — Points
Logiquement, c'est dans trois jours, en miroir du premier jour du mois, que je devrais tirer un premier bilan de mon passage à l'acte. Toutefois, comme j'ai un peu de temps ce matin, je préfère faire un nouveau point sur les chantiers vingt-sept jours après le précédent.
Depuis ce dernier “point”, j'ai donc publié 37 billets ici (et plus, je pense, dans l'autre blog). Cela signifie, entre autres, que, comme depuis novembre, j'ai publié tous les jours, ici et là-bas.
Outre les chantiers dont je dressais alors la liste, j'en ai entamé trois, et non des moindres : les acrostiches quotidiens, les quatramways & le journal vidéo des traductions sans filet. Pour ce qui est des chantiers soumis au vote des lecteurs, tous ont été poursuivis, avec à trois (notables) exceptions : le projet Ferré, Vagabondages et l'Atlas. Un de mes lecteurs (et amis) qui avait plébiscité deux de ces trois projets pensera peut-être que je ne tiens aucun compte de son avis. Tel n'est pas le cas (et d'ailleurs, si je me suis lancé avec tant d'énergie dans les traductions improvisées filmées, c'est bien parce qu'il a d'emblée, et à plusieurs reprises depuis, signalé son enthousiasme — donc, j'espère que cela compense), mais il est important que je démêle ici les raisons de cette réticence, ou de ces difficultés.
Pour le projet Ferré comme pour l'Atlas, il faudrait que je libère ne serait-ce qu'une demi-journée par mois pour m'atteler vraiment à l'un ou l'autre respectivement, car cela ne peut se concevoir et s'écrire sur un coin de table, en vitesse. Or, si je me félicite de m'être tenu depuis cinq mois à une reprise nulla dies sine linea, je dois reconnaître que c'est, le temps me manquant et ces carnets n'étant tenus qu'à mes moments perdus, au détriment des projets d'écriture les plus ambitieux — ou, à tout le moins, de ceux qui requièrent une attention un tantinet soutenue.
Pour Vagabondages, c'est différent. Le plébiscite de cette rubrique, dans la foulée du référendum suggéré, m'a totalement pris de court : un seul billet écrit, très nébuleux sur son principe. Je pense être incapable de poursuivre, ou, à tout le moins, il faudrait vraiment que je “bloque”, là aussi, plusieurs heures pour venir à bout d'une ou deux chroniques. On verra. Je note ici les échecs, ou, à tout le moins, les échecs provisoires. Pour être exhaustif, je me dois aussi de noter que la série de textes consacrés à Christian Garcin est au point mort depuis le 3 mars, mais la raison en est simple : je ne le lis pas en ce moment, et devrai, là encore, donner un coup de collier pour reprendre.
Dernière chose : comme ce billet s'intitule Points et qu'il y fut question de point mort et de faire le point, je note aussi que je me suis mis, très récemment et timidement, à explorer les possibilités de gagner du temps en utilisant la fonction de dictée du smartphone, notamment sur Twitter, ce qui m'a permis de renouer avec la rubrique du chronotope Conservatoire.
08:57 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)
dimanche, 27 mars 2016
Ribergal écoute Mozart (27 mars 2015)
On a gouleyant la tartine tapenade
Et doux à l'esgourde la Posthorn Serenade.
La tarte coconut/banana est gourmet
Si que ça ne rimut avec “Lison dormait”.
On a floc-floc le Haut-Médoc si qu'il déborde
En train d'écoutant beau le quintette de corde.
07:45 Publié dans Chèvre, aucun risque, Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (4)
samedi, 26 mars 2016
Sept quatrains transportés
Hier, 7 h 13 — 7 h 32
Avant le tramway
Je prends le bus 2
Il crachine il pleut
C'est comme à Beauvais
Sur mon crâne nu
À l'arrêt de bus
J'attrape la bruine
Le printemps décline
Doucement j'appuie
Sur le bouton STOP
La rue sous la pluie
It feels like a mop
Un anorak Columbia
Tapote sur son smartphone
La lumière grise ou jaune
Est tout ce qu'il y a
Une fois dans le
Tramway le bus 2
Tombe dans l'oubli
Et tombe la pluie
Dans le tramway finalement
Je lis la presse
Et je délaisse
Les quatrains. Tout fout le camp.
Avant de m'enfermer
Entre quatre murs blancs
Je regarde la pluie tomber
sur la Loire et les goélands.
18:07 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 25 mars 2016
Du sens, du sens...
Ce matin, la Nouvelle République titre en très larges caractères
La théorie du genre en procès à Tours
Or, l'article des pages 3 et 40 traite bel et bien du procès, hier, de Farida Belghoul, accusée de diffamation envers une enseignante de Joué-lès-Tours. Ce qui est en procès, ce n'est donc pas — comme le souhaiteraient certainement les tenants du mouvement anti-démocratique et obscurantiste de la J.R.E. — la théorie du genre, mais bien ceux qui, en 2014, ont voulu s'attaquer à la prétendue invasion, dans l'école de la République, de cette prétendue théorie du genre.
Je n'ai jamais fait d'études de journalisme, ni suivi de séminaire de déontologie, mais il me semble que le simple bon sens suffit à saisir l'énormité de l'erreur des journalistes de la NR.
08:19 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 24 mars 2016
Sortie
18:20 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 23 mars 2016
Ce qui m'advient, en 19 tweets.
Le tuba est buté ce midi. [13:24]
Aucun son ne sort de mon oreille ; j'en conclus que ce n'est pas un instrument. Peut-être que je me trompe.
L'altiste sort de la salle De Falla en sifflotant le thème des X-Files.
Le fond de l'air est frais lahiho lahiho
Tous les bancs inoccupés sont pas-au-soleil. Les jardins de l'archevêché me désespèrent.
Ah si, un banc au soleil. Perdu entre des hordes adolescentes appouriquées ou agglutinées.
Au soleil l'écran est quasi invisible. Bonne raison pour admirer le cèdre de Napoléon et prendre un livre.
Des jardiniers taillent les topiaires. J'aurai lu quatre pages à peine du recueil retrouvé de Bruce Beaver. "The Poems".
Le vent tourne les pages du papier bible. Je lis Bergounioux.
Cette grande fille blonde qui s'avance vers la cathédrale peu vêtue et nombril dénudé est américaine.
Qu'allais-je faire aussi au magasin de musique ?
Devant la vitrine de la géniale boutique d'art africain, il y a moins de risques.
Verhaeren et Calvino chez le bouquiniste.
Il est grand temps que je retrouve mon banc au soleil loin des marteaux-piqueurs.
Avec le logiciel de dictée c'est facile de twitter.
Finalement je vais m'installer en face de Michel Colombe. Mon banc du lundi après-midi de l'an dernier est libre et ensoleillé. [14:39]
J'enregistre des vidéos dans la voiture, car il a beau faire beau, je n'ose pas me filmer en public et à l'extérieur.
Pas fait exprès, mais je crois que l'arbre que j'ai cadré dans ma vidéo est un pommier du Japon. Or je traduisais Ryoko Sekiguchi.
Je n'en reviens pas que le logiciel de dictée de l'Android reconnaisse Sekiguchi. [15:38]
21:29 Publié dans Ce qui m'advient, Chèvre, aucun risque, Moments de Tours, Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 22 mars 2016
Bruxelles
La seule riposte, la seule réponse dont j'aurai été capable, ce matin, fut de me filmer à chaud en train de traduire au débotté un poème de Paul Nougé. Il y a encore quelques mois, mon père était toujours fourré à Bruxelles, et ma mère souvent avec lui, alors que je n'y ai pas mis les pieds, moi, depuis dix-huit ans. Tout cela est curieux, étrange, résonne curieusement.
Aujourd'hui, pas parvenir à tirer tout cela vers autre chose que le journal personnel.
Les traductions au débotté deviennent une sorte de journal filmé. Lors de la séquence consacrée à deux pages de Barrett Watten, j'avais commencé par pérorer un peu au sujet de Roubaud et de son Traduire, journal ; c'était tellement médiocre que j'ai coupé au montage. (Je fais beaucoup ça, désormais, couper au montage, afin que l'exercice soit plus nerveux, moins pénible à suivre... déjà que j'ai quatre téléspectateurs à tout casser...*)
Depuis quelques jours, je lis le dernier volume paru du journal de Bergounioux, qui n'occupe, cette fois-ci, qu'une demi-décennie, une lustre. Quand je me suis aperçu que — alors que j'avais lu les années 1980-1990 et 1990-2000 avec des années de retard, quelque temps après leur parution — ce volume-ci s'achevait le 31 décembre dernier, je me suis précipité, c'est bête, sur les entrées du 7 janvier 2015 et suivantes, ainsi que sur celle du 13 novembre. (Je savais que Bergounioux avait perdu sa mère et que cela constituait le grand point noir final de cette demi-décennie, mais ne savais pas que c'était le 12 novembre.) Sinon, je lis chronologiquement, et j'en suis à l'automne 2011 : les notations continuelles et successives sur l'état de son cœur et de sa tension montrent combien il s'agit d'un homme exceptionnel de continuer à se forger pareille discipline de travail et de vie, et de poursuivre comme il le fait, au gré des innombrables tracas du RER, ses déplacements professionnels ; ces notations sont aussi son fil conducteur, malheureusement pour lui.
* Même les dédicataires ne savent pas, pour la majorité, qu'un film leur est signé.
20:28 Publié dans Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 21 mars 2016
Un arbre branle ses nibards (si, si !)
C'est mal parti, cette affaire...
Hier soir, j'ai commencé, en quelques minutes d'un coupable désœuvrement, à traduire les Prose Fancies de Richard Le Gallienne, mais d'une manière un peu neuve (pour moi) : sur Twitter.
Quelques précisions, tout d'abord :
Richard Le Gallienne est un poète et prosateur anglais à peu près contemporain de Joseph Conrad (là s'arrête la comparaison), dont on fête (ou plutôt : dont personne à part moi n'a célébré) le cent-cinquantième anniversaire de la naissance.
J'ai traduit, par phrase courte ou fragment de phrase, en publiant à chaque fois, autant que faire se pouvait, le texte anglais et ma traduction (ce qui contraint à un foisonnement très modéré, pour ne pas dire inexistant).
Pour sauvegarde, j'ai attaché à chacun des tweets le hashtag #RLG16 (que tout un chacun est invité à utiliser pour d'autres traductions de R.L.G.), et publié ensuite les quelques phrases françaises sur mon mur Facebook.
À l'instant, cherchant à reprendre la tâche, je me suis donc attaqué au texte de “A Spring Morning” au point — très peu avancé — auquel j'étais parvenu :
The more complaisant chestnut dandles its sticky knobs.
On comprend tout de suite le sens approximatif de cette phrase : le plus complaisant des châtaigniers balance (dans le vent) ses bourgeons gluants. Toutefois, l'image est curieuse. Et, plus encore, le choix des mots :
- complaisant est un maniérisme, une affectation de francophile. Soit. *
- dandle, que l'Oxford English Dictionary signale comme rare, a comme sens principal “faire sauter un enfant sur ses genoux”, ou, plus généralement to move (anything) up and down playfully in the hand (je pense qu'on me voit venir)
- knob n'a rien de spécifique ou de technique ici. Il n'a pas explicitement le sens de bourgeon ou de châton. Donc, on ne comprend pas bie ce que cette image vient fabriquer dans cette phrase déjà bizarre. En revanche, comme le confirment plusieurs dictionnaires bilingues, le substantif knob a plusieurs acceptions argotiques : 1. zob, bite 2. (insulte) tête de nœud 3. (américain) knobs : nibards ——— Malheureusement, l'OED ne propose, comme occurrence la plus ancienne du sens obscène 1., qu'une citation de 1961. Toutefois, l'article date de 1901 et n'a été révisé que partiellement. Prose Fancies date de 1891, et, sans recherche plus poussée, il m'est difficile d'affirmer avec certitude que Richard Le Gallienne pouvait connaître ce sens. → → → →
→ → → → Toutefois, le lecteur de 2016 qui a “tiqué” sur pareille accumulation de termes insolites (sans parler de chest/nut), rien ne pourra l'empêcher de lire cette phrase simultanément comme suit :
Le plus complaisant des châtaigniers balance dans le vent ses bourgeons poisseux.
Le plus indolent des châtaigniers branle ses zobs gluants / ses nibards collants.
Décidément, après ma vidéo d'avant-hier qui se terminait par "se tripoter le zgègue", le printemps est là.
* Soit, mais un francophile comme Le Gallienne pouvait-il totalement ignorer des blasons tels que celui attribué en 1543 à Bochetel (« Ce con plaisant, ce con tant digne chose ») ?
16:50 Publié dans Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)
Jonquilles
8 h 16 — 8 h 29
Dans le tramway en
Quittant Tours Nord
Je lis Harare North
L'esprit intermittent
En passant le long du
Beffroi le tramway glisse
À perte de vue
Béton et jaunisse
Loin de ce tramway
Je préfère, c'est vrai,
Les jeunes jonquilles
La marelle en vacille
Pneus à petits prix
En face de Christ-Roi
“Je les prends tous les soucis”
“Et toi tu as badgé toi ? ”
Un tag au-dessus
De la boulangerie
Tramway sangsue
Mare en bitume meurtri
Sous le soleil
J'ai dénombré trois aigrettes
Journée prête
À tout pareil
.
12:29 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 mars 2016
Quatramways de vendredi
18 mars 2016, 14 h 42 - 14 h 48
(sauf le dernier, 16 h 04)
Dans le tramway
J'écris un petit poème
Mon voisin on dirait
Roubaud c'est sûrement la casquette
Dans le tramway
Je lis Fourcade
Le soleil paraît
Passez muscade
Du tramway
Je regarde les immeubles
Un corbillard sur la Tranchée
Et un vieux clochard qui gueule
À l'arrêt Trois Rivières
Fourcade hésite ligne et vers
J'ai mal à la soupière
C'est le printempshiver
Dans le tramway
Je n'y suis plus
Lecteurs distraits
Je vous ai bien eus
21:13 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 19 mars 2016
4+2+2 distiques
Mec qu'il est fait claquette et tronche de pochtron
Sur un air de daube Bouglione Sampion.
Plus péniblos on a qu'un discours de Merkel
Le numéro de dressage avec six teckel.
Préfèru-je un gros doberman dans le tramway
Que les teckel qui sont faits la course de haies.
Valls aurait devoir plus que Dieudonné quenelle
Censurir très surtout la dompteuse teckelle.
*****************
J'ai le dessin animé qu'il a malotrus
Les portes des Cités d'Or ç'a un utérus.
On a dur de s'exclame Hosanna Hosanna
Si qu'un cochon dansut sur Work de Rihanna.
*****************
Je suis oubli que je serve du camembert
Pour qu'on se souviendut de la rue d'Alembert.
Content-je très moyen de l'alcool de goyave
Si que ç'a trop sucré et que ç'a très suave.
23:01 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 18 mars 2016
Trois distiques pour Molenbeek
Tandis comme avec l'enfant on regardut Slam
Molenbeek qu'est arrêté Salah Abdeslam.
Endroit que l'islamiste est subi un écheek
Je n'ai pas été en vacance à Molenbeek.
S'il s'a enfui l'endroit où qu'il était tapis
Ça un terroriste, pas le manneken pis.
18:05 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 17 mars 2016
▓ shrouded ▓
He woke up hours later, his head shrouded in bandaged pain. (Close Sesame [1983], Graywolf Press, 1992, p. 67)
Il, c'est Deeriye — le “he” le plus marquant, peut-être, de toute l'œuvre de Farah — avec, toutefois (car il faut toujours modaliser), son envers maléfique, autocratique, majuscule, le He du général — et le je/tu/il d'Askar, dans Maps.
Deeriye, le grand-père, vient d'être caillassé par Yassin, le petit vaurien de voisin. D'où cette tête (head), ici décrite au moyen d'un adjectif et d'un syntagme prépositionnel où se lit toute la maestria de Nuruddin Farah. Sa tête, mot à mot, est enlinceulée en douleur pansée. On aimerait pouvoir traduire ainsi, comme si la langue de Farah n'avait pas une dette, au fond, envers les possibilités syntaxiques de l'anglais, et comme si la prose de Nuruddin redevenait mère des Language Poets de la Renaissance : Scève, ici, résonne comme une évidence.
Il s'éveilla, heures après,
la tête enlinceulée
en douleur pansée
Pourquoi pas, après tout ?
(Je donne libre cours à ma fantaisie de lecture. Ma façon de rendre hommage aux phrases.)
21:20 Publié dans Seventy-One NonFlowers by/for Nuruddin Farah | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 mars 2016
la plomberie du tintamarre
18:08 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 15 mars 2016
Sonnet écrit dans le bus 2.
Sonnet écrit dans le bus 2.
C'est le premier vers du poème
Dont voici déjà le troisième.
Vraiment je fais ce que je veux.
On passe devant Vaucanson.
Je n'aime pas le café crème
Ni le canard faisant carême
Ni la ferraille canasson.
Ce matin je me suis pelé
Le jonc pas exclusivement.
Voilà l'arrêt Aérogare !
Ce sonnet ne ressemble à rien ?
Le bus dans le petit matin
Est le descendant des gabares !
08:31 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 14 mars 2016
Sonnet en PI — pour le jour de PI
12:11 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 13 mars 2016
Par les lettres, 7 : Merikanto, Mielck, Madetoja, Merilaïnen
Histoire de tricher un peu (mais mieux vaut tricher que se taire (aphorisme à retenir)), je vous propose ce matin un parcours par la lettre M, avec quatre compositeurs finnois, par ordre chronologique, du plus ancien au plus récent.
Oskar Merikanto. — Son fils, Aarre, est plus connu que lui. (Je meurs de rire en écrivant ceci.) — Quoique légèrement languissante, sa Romance pour piano op. 12 ferait une très bonne musique d'accompagnement d'une de mes vidéos (sur Zola, peut-être).
Ernst Mielck. — Mort à vingt-et-un ans de la tuberculose, en 1899, il a notamment composé une très belle Romance pour violoncelle et piano, que j'écoute en écrivant ces lignes.
Leevi Madetoja. — C'est le seul des 4 que je connaissais avant aujourd'hui. Le point de départ de ce billet est d'ailleurs une notation du 12 mars 2015 retrouvée aujourd'hui, et claire par sa brièveté : « Leevi Madetoja, oui. Erkki Melartin, non. » — Il peut, et doit, être compositeur du vingtième siècle à part entière, notamment pour sa Suite lyrique (ma pièce favorite de ce que je connais de son œuvre, aussi pour piano et violoncelle).
Usko Aatos Merilaïnen. — Pour ne pas rester confiné au cadre de la musique post-romantique, il “me fallait” un moderne, et même un des représentants les plus éminents de l'avant-garde finnoise, dont voici Eros & Psykhe, une œuvre pour électronique de 1961, qui me paraît valoir très largement les débordements ultérieurs, et devenus si datés, d'un Pierre Henry. (On ne trouve pas, hélas, en écoute sur le Web, ses symphonies ou ses quatuors.)
10:04 Publié dans Autres gammes, Par les lettres | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 12 mars 2016
Grand vingtième & terne système
Demain, cela fera un an que je commençais le projet Prison des tempos, un peu moins de deux ans après une autre série de textes visant à subvertir l'idée même de Printemps de poètes, Prime Time of Poesy. — Cette année, la manifestation officielle du Printemps des poètes célèbre « le grand XXe siècle, d'Apollinaire à Bonnefoy ». Tout dans ce titre est à côté de la plaque : l'idée de grandeur poétique ; l'idée que le vingtième siècle seul aurait agrandi l'univers poétique (que serait Apollinaire sans Baudelaire et Rimbaud ?) ; surtout, la primauté du lyrisme et de la poésie versifiée.
Qu'on ne se méprenne pas : j'admire beaucoup Apollinaire et Bonnefoy, que je lis assidument. Le problème n'est pas là, mais dans leur capture — leur embrigadement — leur embastillement par ces forcenés de la mignardise que sont, année après année, les organisateurs du Printemps des poètes.
Dès demain, je proposerai, sur l'autre blog, une série de sizains à métrique variable, antilyriques, dont le titre général sera Le terne XXIe (pour me moquer).
J'essaierai d'en écrire par jour jusqu'au 21 juin.
07:05 Publié dans Ecrit(o)ures, Flèche inversée vers les carnétoiles, Ping-pong, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 11 mars 2016
paspappaq
pastaga
d'abord
riche
jour
demi-
deuil
papillon
d'accord
pour
passe
saisi
au vol
pâquerette
d'essor
en effort
mon poème
débor
-de du cadre
.
10:16 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 10 mars 2016
La bise passe...
La brise passe sous les mots
Comme le temps d'une évidence
Allez vous entrez dans la danse
Il danse le joli chameau
Finies la vie et ses carences
Cette pâte avec ses grumeaux
Ce sortilège du tombeau
La folie de remplir sa panse
Étiez-vous sous les giboulées
Ce mercredi de vent glacial ?
Perdre le nord et les raclées
Pour un sphinx au nez de gavial
C'est trouver des chaleurs sarclées
Par le froid septentrional
22:06 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 09 mars 2016
Une nouvelle forme de sonnet ?
Après les sonnets en émoticônes, à peine explorés (le dernier en date est à lire/voir/déchiffrer ici), je me lance dans les sonnets vidéo.
Bien entendu, les images sont pourries ; le montage est pourri ; je veux simplement espérer que les vers ne sont pas trop pourris, et surtout que cette façon d'écrire (directement avec le logiciel de montage — pas de texte préétabli, aucun mot particulièrement à l'esprit au moment où je filme) permet de déstructurer le sonnet d'une manière (un peu) neuve.
Ainsi, dans celui composé ce jour (Sonnet de Loire 9 mars 2016), deux vers appartenant théoriquement à des strophes différentes se trouvent réunis dans un même plan. La syntaxe joue aussi de cela. Dans celui-ci, je me suis aussi amusé avec l'alignement des légendes.
De même, j'ai rapetissé les légendes. Dans le premier (du tramway vide filmer), les vers étaient hétérométriques ; dans celui d'aujourd'hui, j'ai travaillé sur des pentasyllabes.
(Par ailleurs, c'est la saison des sonnets : j'en ai composé un ce midi, devant le collège Ronsard, avec le dictaphone du smartphone. On peut le retrouver sur Facebook, pour ceux qui sont “sur” Facebook.)
17:32 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)