vendredi, 20 mars 2020
Chantage et désenchantement
Hier journée splendide ; nous avons déjeuné sur la terrasse, avec la grande table carrée en fer qui permet d'être encore plus éloignés les uns des autres que la table du salon. Petite promenade (avec nos attestations !) autour de 17 h et sans s'éloigner de la maison : ce n'est pas le désert ni le calme plat (surtout grâce à tous les casse-pieds qui n'ont pas d'autre occupation que le taille-haie électrique ou la tondeuse) mais ça ne ressemblait pas à l'heure de la débauche sur semaine.
Travaillé, certes, mais pas comme j'aurais voulu. Fatigue ou lassitude ? Un peu des deux, je pense.
Ce matin je me suis réveillé à 6 h 15 : j'ai gagné plus d'une heure de sommeil. Pourvu que ça continue de s'améliorer.
J'ai déjà rendu visible pour les étudiant·es de mon CM du vendredi matin les contenus correspondant aux séances de cette semaine et de vendredi prochain. Je leur ai aussi envoyé la petite soufflante ci-après.
Message de M. Cingal, cours 6320 (CM de RDM), 20 mars 2020.
Dear students
I hope you are coping. If anything is not working out properly, please remember that you can write to Dr *** for questions about courses in general, or to the SSU for health issues.
Regarding THIS class, I have uploaded material for today's and next week's class. I expect you ALL to work. For the time being, only 54 students have downloaded the slideshow for the February 14th class, and only 31 students have downloaded the slideshow for the March 6th class.
This was BEFORE the current events. Let me be crystal-clear: we'll all be very attentive and helpful, but NOT with students who have not been working. CELENE makes it possible for us all to check who has been working and who hasn't.
In addition, only 134 students are registered in this online class. Anyone who is not even registered won't validate the credits for this class. Please try to inform your friends.
Health matters more than anything else, and I hope that you are not going outside or meeting anyone. Health matters, but to get a grip on the situation, you need to remain busy and to work for your L1. This will keep your minds busy and alive.
Best regards
GC
Je ne pratique jamais ce chantage d'ordinaire, mais là il est hors de question qu'ils/elles se la coulent douce en attendant qu'on bosse d'arrache-pied pour eux puis qu'on valide leur année comme par enchantement, juste pour compenser la crise sanitaire. Incidemment (non, pas du tout incidemment), il s'agit du groupe que j'ai fini par engueuler vendredi dernier (donc au lendemain du premier discours de Macron) parce qu'ils se massaient les uns contre les autres, se serraient la main etc. et ce trois semaines donc après la publication des “gestes barrière” (que je suis le seul, je crois, à écrire en considérant barrière comme un nom adjectivé invariable) comme préconisation absolue.
Ma mère m'a écrit que la dame qui livre les repas aux personnes âgées dans le village lui a dit ne pas porter de masque car ça ne sert que quand on est contagieux. Une poignée de quelques millions de parfaits imbéciles finira par nous faire tous crever !!!
Hier, O*** a lu (après les deux premiers la veille (et sur ma recommandation, sa prof de latin n'ayant pas encore donné de travail)) l'un des 25 chapitres d'un livre qui adapte les Métamorphoses. Il fait à chaque fois un petit résumé (sur le mode burlesque, les chiens ne font pas des chats), et hier j'ai rejeté un œil au passage du livre VIII consacré à Philémon et Baucis. Si le confinement pouvait être l'occasion de me remettre au latin autrement qu'en butinant ou à la volée (cochez la métaphore animalière de votre choix)... En effet, la langue d'Ovide est quand même formidable. Dans les vers 620-1,
tiliae contermina quercus
collibus est Phrygiis modico circumdata muro
le narrateur annonce déjà, par la syntaxe, la fusion des deux corps en deux arbres entrelacés : les trois premiers mots signifient littéralement (mais dans le sens inverse, en commençant par le génitif, ce qui a aussi son importance) “un chêne adossé à / tout proche d'un tilleul”. Le fait que quercus soit de genre féminin suggère déjà un rapprochement avec le très féminin, de première déclinaison, tilia (et ce sera Baucis). Le placement de l'adjectif conterminus au féminin entre les deux noms, tout à fait classique en latin, montre en quoi l'adjectif relie les deux noms. Ainsi, dès le début du récit, Philémon et Baucis sont reliés, différents et inséparables. Les traductions qui commencent par traduire en parlant du mur ou des monts phrygiens du vers 621 manquent totalement cela.
Outre la magnifique édition très grand format richement illustrée publiée aux éditions Diane de Selliers, je possède l'édition bilingue avec la traduction de Danièle Robert. Ces livres vont traîner au salon quelque temps, je pense...
07:10 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (3)
jeudi, 19 mars 2020
Un adverbe en -ment par §
Levé depuis 5 h, décidément c'est une habitude. Et déjà répondu à des étudiant·es de L3, avant de corriger des copies (de 6 à 7, une heure chaque jour, pas davantage).
Pas complété le billet d'hier. Ce que j'avais à ajouter, je l'ai noté facétieusement dans une parodie de Sei Shonagon.
←
Il semblerait que la technique qui consiste à débrancher carrément le bloc-prise pendant la nuit fasse du bien à l'ordinateur, quoiqu'il ait rouvert, à l'ouverture, tous les documents et logiciels utilisés hier, et pourtant j'avais bien tout fermé puis arrêté selon le protocole.
Les cognassiers commençaient de bourgeonner timidement il y a dix jours. Cette semaine, ce sont les deux néfliers, et l'immense merisier de la terrasse, sous lequel nous pourrons bientôt nous abriter du soleil.
Un torchon, je ne sais plus lequel, franchement, a commencé la publication d'un feuilleton dégueulasse de Leïla Slimani. C'est ce genre de texte infect qui témoignera plus tard de ce que nous aurons vécu ? Penser aux soignant·es, aux employé·es des commerces d'alimentation, aux routiers qui ne peuvent même plus se laver car hôtels et toilettes des stations-service sont fermées. C'est ces gens-là dont on voudrait lire le journal du confinement, mais ils et elles ont autre chose à foutre, font tourner le pays, c'est ces gens-là dont Slimani et les autres bourges friqués puants devraient écrire l'histoire en ce moment.
Aujourd'hui, je vais tenter d'aller faire quelques courses, mais je me tâte : fin de matinée ou milieu d'après-midi ? Ma kiné m'a encore appelé hier soir, cette fois pour annuler tout bonnement nos rendez-vous restants de mars.
On peut vivre vraiment avec la lombalgie.
05:58 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 18 mars 2020
Ça c'est fait, babe
Le PC de bureau n'a pas planté (encore).
Hier, premier jour de confinement. Une belle attente à la boulangerie, pour acheter un peu ce qu'il restait. À la Poste, le matin, avant le début du confinement, C*** n'a pas pu expédier son envoi recommandé avec avis de réception.
Le préfet Lallement, qui devrait être démis depuis des mois, a pavané sur sa capacité bien connue à faire respecter les arrêtés de confinement.
Les Parisiens qui le peuvent quittent la capitale.
Hier soir, Blow Out, pas vu depuis que j'avais l'âge d'A***, peu ou prou. Un peu déçu, mais cela reste un grand film sur le cinéma, belle métaphore, pas appuyée, avec des séquences génialement filmées.
C*** a suggéré avant qu'on se couche que chacun de nous quatre tienne son journal du confinement. De mon côté, ça c'est fait babe, pour citer le dernier Murat.
Agnès Buzyn a donné un entretien à je ne sais plus quel journal. Si elle y dit la vérité, les propos qu'elle y tient devraient lui valoir la prison, et valoir au gouvernement la démission et la honte éternelle.
Ce fut pour rester dans le monde.
Hier soir, j'ai débranché la multiprise où sont branchés les deux PC de bureau, les lampes etc. ; peut-être est-ce pour cela que, mieux dispos, mon PC de bureau ne plante pas (encore).
Hier j'ai même inventé un exercice en partie d'invention pour qu'O*** (qui a commencé à avoir du travail via Pronote et le CNED) révise ses verbes irréguliers ; il s'en est très bien sorti, alors que je craignais qu'il ait du mal à trouver des idées pour finir les phrases.
Ma grand-mère, qui aura 93 ans dans six jours, a écrit pour remercier d'une vidéo et d'un mail envoyés dimanche. J'espère qu'elle va tenir le coup. Elle a de la ressource comme on dit maintenant, mais ce n'est vraiment facile pour personne.
Annulé le dîner chez L° et A° samedi soir à Fondettes. Annulé le séjour, ici, de notre ami C°, qui devait venir dans dix jours. Déplacé, à la demande de la kiné elle-même qui voit se multiplier les annulations, le rendez-vous de jeudi.
Rangé mon bureau, mais aujourd'hui je veux trier un peu dans les clés USB. Si pas trop crevé, enregistrer une première vidéo de la série je range mon bureau. Il y a 18 livres sur la pile. Ce confinement, s'il dure au-delà des 15 jours annoncés par Macron lundi soir, devrait me permettre de relancer le Projet Pinget (honte à moi). Et boucler les 29 CONTEMPORAINES en réglant leur compte aux 8 qui restent (plus facile, ça).
Pour le travail, hier, enregistré et monté à la buanderie (où j'ai eu peur ensuite de m'être enrhumé) la première vidéo d'une nouvelle série destinée aux étudiant·es, Cours confinés.
Il y aurait aussi à reprendre tant de chantiers, les limericks par exemple, tiens, même si “Montboudif lui dit plus trop” ; ne pas se disperser, pourtant...
Scènes de ruées dans les commerces et images de rayons vides : ça continue. Tant et si bien que C* et moi nous interrogeons sur la meilleure stratégie : gros “drive” d'ici trois ou quatre jours une fois que l'orage sera passé, ou alors un tour à Naturéo demain et un autre à Leader price vendredi, avant de compléter avec un petit “drive” ? Dimanche, C*** avait calculé que nous avions 17 repas “devant nous”, sans compter certaines conserves familiales (confits etc.). Pas d'urgence, donc.
Ce billet, trop long, vais-je le prolonger dans la journée ? — On ne sait.
mardi, 17 mars 2020
Trèfles
Hier, bossé presque non stop, abattu un boulot monstre, mais pas tout, loin de là.
L***, un ami d'O***, est venu à la maison l'après-midi : ils ont joué à des jeux de société, mais aussi travaillé pendant une bonne heure leur exposé sur Hermès et Apollon. (Pas réussi à comprendre pourquoi leur prof de latin a hellénisé Mercure.) Dès aujourd'hui, nous ne verrons plus personne.
Le soir, Macron et Castaner ont réduit à néant le peu de crédit que ce gouvernement avait réussi à récupérer : discours comme écrit par un logiciel automatique, mesures de confinement à la fois insuffisantes, peu claires et compliquées à appliquer. Et pendant 15 jours seulement à partir d'aujourd'hui à midi : autant dire que la ruée des débiles sur les supermarchés, alors qu'il a été dit mille fois qu'en Italie par exemple il n'y a pénurie de rien, et possibilité de faire ses courses, ne va pas s'arrêter ce matin. (On sait que les Irlandais ont fermé tous les pubs depuis trois jours, alors que c'est la Saint Patrick : si ça n'est pas un signe de la gravité de la situation...)
Je viens d'envoyer un message à mon beau-frère pour son anniversaire, et pour lui demander s'il avait pu organiser son télétravail : les trajets entre Cesson et Plaine Commune, ça doit commencer à sérieusement bien faire.
5 h du matin. A-t-on vu que j'avais du mal dormir ?
L'ordinateur de bureau plante toujours deux ou trois fois à l'aube, avant de finir par se secouer les puces.
05:26 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 16 mars 2020
*1603*
Heureusement que je me suis réveillé avant la sonnerie du réveil : se réveiller à 6 h 44 n'a plus de sens.
Aujourd'hui commence une semaine qui sera peut-être plus étrange ou plus compliquée ou angoissante encore que la précédente. Nous avançons en terrain inconnu.
Ma demi-mug de café réchauffé est infecte.
Hier, j'ai emmené, comme promis, notre voisine d'en face (veuve depuis octobre 2018), au bureau de vote. Au départ, il était prévu qu'elle vienne avec nous 4 mais, comme elle est âgée, j'ai préféré ne pas multiplier les risques de contagion pour elle ; je l'ai donc accompagnée puis raccompagnée, avant de repartir avec C*** et les garçons.
Après, nous sommes allés nous promener dans le parc de la Cousinerie. Pas mal de monde, très beau temps, beaucoup de chiens. Pas eu le sentiment que nous enfreignions les consignes de sécurité élémentaires. Jamais à moins d'un mètre les uns des autres, et, à coup sûr, toujours fort loin des autres promeneurs. Aucun rapport, donc, avec les images de gens massés à Paris, images qui ont scandalisé les médias et tant de gens sur les réseaux sociaux, ainsi que le ministre de la Santé : c'est effectivement imprudent et idiot.
La demi-mug de café est finie : infect, il l'était. L'ordinateur de bureau a déjà planté deux fois.
Parmi les nombreux items de ma to-do list du jour, ranger mon bureau (pas seulement en vidéo) et rationaliser un peu les piles de livres.
06:50 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 15 mars 2020
Ides de Mars
Quand j'ai commencé à tenir quotidiennement une sorte de journal de l'année 2020, plus pour m'astreindre à reprendre l'écriture sous forme de blog que pour un journal en bonne et due forme, je ne pensais certainement pas que l'année allait se dérouler de la sorte.
Et d'ailleurs, de quelle sorte, personne ne le sait encore.
J'ai en tête les journaux d'écrivains qui ont été composés durant les guerres : où en serons-nous le 31 décembre ?
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Aujourd'hui nous sommes allés voter, quand même et après avoir tergiversé. Trois raisons l'ont emporté :
* l'irresponsabilité du gouvernement, qui aurait dû prendre la décision de fermer les écoles depuis au moins dix jours, fait que nous avons été contaminés tous les 4 cent fois plus au cours de cette période qu'en quelques secondes dans un bureau de vote
* vu les précautions prises dans les bureaux de vote, le risque que nous contaminions quelqu'un justement là est quasiment nul
* c'était la première fois qu'A***, qui est fou de politique depuis très très longtemps et qui suit dix fois plus que moi la situation politique en France, accomplissait son devoir de citoyen : hors de question de le priver de cela
Il n'en demeure pas moins que ce sera probablement le confinement total avec couvre-feu dès mardi, et que les élections, premier tour y compris, seront probablement annulées. À Tours, les résultats sont pourtant bien encourageants : la liste conduite par Emmanuel Denis a une belle avance avec 35,5% contre les 25% du maire sortant, le pisciforme Christophe Bouchet. Le RN est à 6%, et Benoist Pierre a pris sa rouste avec 12% : bien fait pour ce représentant parfait de LREM, avec ses manipulations, son discours anti-social et son soutien à la répression des libertés publiques. Plusieurs listes naviguent autour de 5%, dont celle du ridicule Nicolas Gautreau.
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En écoute, notamment : le beau disque d'airs italiens du 18e siècle d'Orlinski [note to self : vérifier Muzio Scevola de Handel].
23:03 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 14 mars 2020
Jours de (dé) π
JOurnée étrange et tendue, mais c'est un peu la norme, ces temps-ci : tension et étrangeté.
En soirée et en famille, nous avons regardé The Truman Show, qui faisait écho, de façon curieuse, à la situation et au discours d'Edouard Philippe, plus tôt dans la soirée, annonçant la fermeture de tous les commerces non indispensables.
J'ai une pensée (et même plusieurs) pour toutes les personnes qui travaillent dans les hôpitaux, mais aussi pour celles qui ne sont pas salariées et dont l'activité s'arrête ce soir. Les parents d'un des amis d'O*** tiennent un café-brasserie, et j'ai déjà évoqué tout cela avec eux hier midi autour d'un délicieux fish'n'chips : la crainte du dépôt de bilan est évidemment là.
Quel sera le bilan psychologique de cette terrible crise sanitaire ?
23:13 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 13 mars 2020
Est-ce ta première fin de millénaire ?
Dernière grosse journée (11 heures sur place) de cours sur le site Tanneurs, avant combien de temps ?
Pas envie de la raconter, si ce n'est le seul moment un peu normal et lumineux : les 2 heures où j'ai pu assister aux pré-doctoriales, notamment (mais pas seulement) à la présentation de l'étudiant qui travaille sous ma direction, Louis, et dont le travail de traduction de passages rares d'Adam Smith et de David Hume dans le cadre d'une analyse de l'esthétique des Lumières écossaises promet d'être passionnant, rigoureux, innovant.
Le soir, lire le message officiel de l'Université expliquant que tout continuera comme d'habitude pour les enseignants et les membres du personnel administratif la semaine prochaine m'a désespéré et mis en colère : ces (ir)responsables n'ont donc RIEN compris à ce qui se passe, ni au discours de Macron ?
C'est pareil dans les lycées : recteurs et chefs d'établissement annoncent le maintien de toutes les réunions, conseils de classe etc. Je le note ici pour mémoire et pour la postérité (allons-y franchement) : alors que le pays aurait déjà dû être confiné et alors que le discours du chef de l'Etat était on ne peut plus clair sur la nécessité d'arrêter tout ce qui n'était pas vital comme échanges physiques, tous ces minables de l'Education nationale (à commencer par ceux de l'Université de Tours) n'avaient qu'une idée en tête, fliquer et caporaliser leurs subordonnés...
19:18 Publié dans *2020*, Indignations, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 12 mars 2020
*1203*
Après-midi, séance hebdomadaire de kiné. Cela ne me fait pas énormément de bien, mais je vais quand même tenter de reprendre vraiment la marche la semaine prochaine.
Le soir, Emmanuel Macron a enfin prononcé le discours montrant, avec 15 jours de retard, qu'il avait pris la mesure de la situation. Fermeture totale dès lundi prochain, de tous les établissements scolaires, crèches et Universités. Son premier bon discours depuis mai 2017 (et encore...)
Reste à savoir si tout le long passage dans lequel il sous-entend que l'Etat va enfin changer de politique budgétaire et aider vraiment les secteurs-clé de la santé et réformer en profondeur l'alimentation est à courte vue : en un mot, Macron redeviendra-t-il le libéral pur jus qui sacrifie tous les services publics dès le lendemain des élections municipales ou est-ce que ça a fini par faire tilt ? Ne soyons pas naïfs...
22:26 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 11 mars 2020
Partage des eaux
Matin : cours de trois heures très vivant avec 5 étudiant-es de M1 (seulement). De toute évidence, tout le monde commence à comprendre ce que je dis depuis plus d'une semaine : la fermeture des écoles et universités est proche, et la situation est très grave.
Soir : pour la première fois depuis la rentrée de février, c'est C* qui se charge d'emmener O*** au conservatoire. J'y suis allé 6 fois entre lundi 2 et mardi 10 ! Elle a été malade et accaparée par le travail. Et de toute façon tout ceci risque d'être très perturbé si la France se retrouve dans la même situation que l'Italie.
18:30 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 10 mars 2020
*1003*
Parmi les très nombreuses choses que je devais organiser pour avril et même pour plus tard, et dont j'ignore si elles pourront avoir lieu, il y a la rencontre avec Corinna Gepner, que j'ai commencé à préparer avec les étudiant-es d'échange mais aussi avec les étudiant-es de M1. Quel dommage de ne pouvoir réellement lancer cela.
Déjà, le 29 janvier dernier, mais pour d'autres raisons (à l'époque, c'était la fermeture du site Tanneurs, pas la crise sanitaire du Covid19), j'ai dû annuler la rencontre avec l'éditeur Benoît Verhille et la directrice de collection Anna Rizzello.
Il y a aussi le tour de France de l'écrivain Charles Yu, vers juin. Je ne vois plus très bien comment articuler cela avec l'année universitaire, qui risque d'être très perturbée. De manière inimaginable, même.
08:19 Publié dans *2020*, Lect(o)ures, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 09 mars 2020
Début de la fin ?
Aujourd'hui, c'était peut-être le dernier cours de traduction pour étudiant-es d'échange avant longtemps. Certains fuient la France, m'écrivent pour dire qu'ils rentrent en Chine, au Canada, me saluent pour mon sérieux, ma disponibilité et mon humour. Cela fait plaisir, tout en ressemblant aux formules des rubriques nécrologiques.
Speaking of which, je ne suis pas allé aux obsèques de mon ancien collègue E***, pour plusieurs raisons mais notamment parce qu'il faut commencer à éviter absolument tous les lieux de rassemblement. Le gouvernement est irresponsable de ne pas avoir encore fermé les écoles et les universités, mais on y viendra certainement, au confinement total, comme en Italie.
17:01 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 08 mars 2020
Droits des femmes, sexisme
Aujourd'hui, il faut absolument que je relance le projet des 29 contemporaines : il ne reste que huit capsules à enregistrer, et j'ai interrompu cela depuis deux semaines.
C'est ridicule. Comme l'est, généralement, ma tendance, à ne pas achever de tels projets alors que le but n'est plus si loin.
L'enquête de l'ONU sur le sexisme, qui se fonde sur des données collectées dans 75 pays, m'a effaré. Que 28% des personnes interrogées trouvent normal qu'un époux batte sa femme, ou que 40% des sondé·es soient convaincu·es que les hommes soient de meilleurs dirigeants politiques, ça montre que le chemin est encore trèèèèès long.
06:48 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 mars 2020
Ce qui m'advient encore
Aujourd'hui, chose rare, O*** avait une répétition au conservatoire en début d'après-midi. Je serai donc allé quatre fois cette semaine dans le quartier de la cathédrale. Aujourd'hui, nous avons déjeuné à la Grange des Celtes, puis, après un petit tour place François-Sicard (O*** ne se rappelait pas la statue de Michel Colombe), je suis allé – O*** déposé à sa répétition – acheter des disques à la FNAC, puis lire sans manteau, au soleil, sur un banc des jardins de l'archevêché.
Je me suis rappelé que cela fait cinq ans et demi qu'O*** a commencé à suivre les cours du conservatoire : actuellement, avec l'inscription en Hors Temps Scolaire, cela représente 2 heures de formation musicale (le mardi de 18 à 20), deux leçons individuelles de hautbois de 25 minutes chacune (le lundi à 17 h 20 et le mercredi à 18 h 15), une séance d'orchestre (le mercredi de 18 h 45 à 20 h).
Il ya cinq ans et demi, après les deux années d'initiation dans l'ancienne école désaffectée proche de l'avenue de l'Europe (je me suis rappelé hier que c'est le dernier endroit où j'ai vu les pains ovoïdes de savon senteur citron dont quelqu'un a publié sur Twitter une photographie à intention humoristique dans le contexte du Covid19), il y a cinq ans et demi, donc, j'avais commencé à publier dans la rubrique Ce qui m'advient les textes que j'écrivais le lundi soir de cinq à sept, pendant que j'attendais O***, lui alors à sa leçon de formation musicale + chant choral (si mes souvenirs sont bons).
L'objectif de cette rubrique était de travailler, chaque semaine, à partir d'un chronotope : le lundi de 5 à 7 + les lieux où l'on attend pendant qu'un enfant suit ses cours du conservatoire rue Jules-Simon. Les années suivantes le chronotope a bougé un peu, puis la rubrique elle-même, fatalement, s'est effilochée.
Je me suis rendu compte, aussi, qu'A***, notre fils aîné, avait alors le même âge qu'O*** aujourd'hui.
Après la lecture dans le jardin du Musée des Beaux-Arts, j'ai un peu déambulé, trouvé non sans mal un café ouvert, continué ma lecture (Les Porteurs d'eau d'Atiq Rahimi) sur la grosse bûche entre le pavillon principal du site Jules-Simon et la salle du Pré.
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Soir : Angleterre/Galles. J'avais pronostiqué, quand O*** m'a questionné lors du déjeuner, 32-22 : au début des arrêts de jeu, le score était de 33-23. Un bel essai gallois de dernière minute a pulvérisé mon pronostic.
Outlander, deux épisodes. Ce con de Jamie a latté ce con de Robert en lui défonçant la gueule : la masculinité en prend pour son grade, en un sens, dans cette série.
Écouté les disques achetés : Suzane, le dernier Murat, le dernier Agnès Obel, le disque de Sophie Alour avec Mohamed Abozekry, un jeune oudiste fort talentueux. [Je ne comprends pas pourquoi S. Alour, après ou comme tant d'autres saxophonistes, s'évertue à jouer de la flûte traversière. Le spectre bifrons de Coltrane et Dolphy ?]
23:30 Publié dans *2020*, Autoportraiture, Autres gammes, Ce qui m'advient, Jazeur méridional, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 06 mars 2020
Voyages dans le temps
Pas le courage d'attendre les 2 semaines au terme desquelles les infiltrations de mardi feront peut-être de l'effet : je commence ce soir le traitement anti-inflammatoire prescrit par la rhumatologue le 29 janvier (oui, je sais, je ne suis “pas très médicaments”).
Outlander, saison 4, épisode dans lequel Brianna et Roger traversent les pierres. Coïncidemment, reçu de l'éditeur Aux Forges de Vulcain (merciii !) les quatre livres traduits à ce jour de Charles Yu, dont son premier, qui tourne autour des voyages dans le temps.
18:48 Publié dans *2020*, La Marquise marquée, Ping-pong | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 mars 2020
*0503*
Journée de repos à lire, à préparer des cours.
La pandémie de Covid19 est d'ores et déjà là. L'incompétence du gouvernement se manifeste dans toute sa splendeur. L'abandon de l'hôpital public, sacrifié sur l'autel des profits économiques, que dénoncent les grévistes et soignant·es en lutte depuis plus d'un an, va sauter aux yeux de tout un chacun.
Blanquer dit simultanément que les enfants sont les vecteurs les plus efficaces du virus mais qu'il est hors de question de fermer les établissements scolaires. Ce type préférera voir crever deux millions de gens plutôt que de paraître faire un cadeau aux profs.
Sur France Info un épidémiologue confirme qu'il est impossible de savoir s'il n'y aura pas des milliers de nouveaux cas en quelques jours. il prenait l'exemple des transports publics parisiens, et ses suggestions étaient tout bonnement apocalyptiques.
13:13 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 mars 2020
Caloniz Herminia, Cristina
Fini de lire, ce soir dans la salle d'attente du conservatoire, un livre aussi ébouriffant qu'éblouissant, dont je reparlerai prochainement en vidéo, Cristina de Caloniz Herminia, publié aux éditions du Réalgar.
En quatre parties, de 12, 14, 13 et 11 pages respectivement le texte suit les méandres d'une figure / personnalité / personnage / femme de sa “petite enfance” à sa “jeunesse”. Ce poème en prose, ni narratif ni lyrique au sens strict, réussit donc à retravailler le matériau du Bildungsroman d'une façon radicalement singulière.
Très entre autres, il y a, dans ce livre, une attention aux plantes, notamment aux arbres, qui passe certes par le langage (je veux dire : qui est avant tout expressive), mais qui est puissamment évocatrice. Et puis, ce n'est pas si souvent que je lis un livre qui évoque nèfles et néfliers !
*** Brève recension par J.-P. Gavard-Perret ***
* Analyse approfondie de Lionel-Édouard Martin *
20:24 Publié dans *2020*, Chèvre, aucun risque, Flèche inversée vers les carnétoiles, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 mars 2020
Infiltré
Ce matin, infiltrations dans un cabinet de radiologie sis derrière le cinéma CGR Centre.
La secrétaire qui m'a reçu n'était autre que la mère de B., camarade de classe d'A*** de la maternelle à la sixième puis élève de C* en classe de première.
Il est rare que je me promène dans ce coin-là de Tours, et c'est à tort. D'ailleurs, je ne me promène plus guère, et c'est à tort : pourvu que les infiltrations me débarrassent des effets les plus aigus de cette foutue lombalgie/tendinite qui me casse les pieds depuis avril.
10:10 Publié dans *2020*, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 mars 2020
Tout oublier
Aujourd'hui, maussade, triste, pas inspiré.
En cours de traduction pour étudiant·es d'échange, on traduisait un article sur le réchauffement climatique et les stations de ski françaises. En guise de prolongement culturel, comme j'essaie toujours de m'y contraindre, je n'ai pas trouvé mieux que le clip de Tout oublier*.
Si j'en crois le rapide tour de classe, seule une minorité de mes soixante étudiant·es avait entendu parler d'Angèle, ce qui semble démontrer qu'ils/elles ne fréquentent pas tant que ça les étudiant·es français·es, ou que ce n'est pas sur les goûts musicaux que roule alors la conversation, ou qu'Angèle n'est pas si populaire qu'on pourrait le croire (gare aux filter bubbles).
* Pas mieux, car je préfère faire découvrir des choses à ces étudiant·es qui ne passent qu'un ou deux semestres en France, mais apparemment c'était une découverte. Sinon, je suis convaincu que le clip parle bel et bien, de façon détournée certes, du réchauffement climatique et de la consommation de masse.
17:00 Publié dans *2020*, Autres gammes, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 01 mars 2020
Mort d'un ami
1er mars, oui, mais dernier jour de vacances.
Ultime en tant de sens. Juste avant d'éteindre la lampe j'ai appris la mort d'un ex-collègue dont je fus assez proche, à mes débuts tourangeaux, et dont j'ignorais qu'il fût malade.
Il avait quelques années de plus que moi; il écrivait.
Impossible de dire que nous étions amis, puisqu'on s'était perdu de vue depuis des années. Pourtant, tant de discussions « remontent ».
23:11 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 29 février 2020
Bissextile
Soirée : après la visite (la combientième, pour moi ? impossible de le dire) du prieuré Saint-Cosme, un long petit délire sur les alexandrins imprévus.
Le matin, quand j'étais le seul réveillé, glané une pépite, en cherchant des artistes nés le 29 février : un air de Rossini (né le 29 février 1792) chanté par la soprano afro-américaine Reri Grist (qui fête aujourd'hui ses 88 ans).
Et aussi ce poème amusant de Howard Nemerov*.
* Aucun like ni partage sur Twitter à la date du 2 mars.
23:04 Publié dans *2020*, Autres gammes, Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 28 février 2020
Retrouvailles
De tout et de rien.
Elvire et Jacques sont arrivés, pour le dîner. Cela faisait un an et demi qu'on ne s'était pas vus.
22:04 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 27 février 2020
*2702*
Mes parents sont repartis, pour Cesson.
Ils sont finalement restés déjeuner : temps infect, aucune envie de prendre le chemin des écoliers.
C'est étrange, ces métaphores...
Continué de ranger le sous-sol, avec les deux nouveaux meubles.
20:00 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 février 2020
Grotte aux fées
Entre autres choses passionnantes (allers-retours à la déchetterie, rangement à la buanderie, achat de deux meubles d'occasion à la Brocanthèque), nous aurons tout de même montré à ma mère, qui n'y était jamais allée, le très beau dolmen de la Grotte aux fées, tout près, dont on croit souvent qu'il se trouve sur la commune de Mettray alors qu'il est en fait à Saint-Antoine-du-Rocher.
Nous n'y allons pas très souvent, il est vrai.
La première visite, de mémoire, fut il y a bientôt 15 ans, au début de l'été 2005, en pleine effervescence de création de ce blog.
A*** avait un sweat orange, quatre ans à peine.
19:20 Publié dans *2020*, Blême mêmoire, Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 25 février 2020
Lost Paths
Levé tôt, 6 h 30 encore, après une heure à tourner dans le lit avec la migraine (pas passée depuis hier soir malgré le Doliprane).
Hier, mal toute la journée. Pas rattrapé le retard dans les vidéos des 29 CONTEMPORAINES, ni dans le projet Scarlatti.
Passé au Livre. — En contexte littéraire il faut que je m'interdise totalement d'employer (je ne le fais guère, cela dit) le nom dispositif : composition, oui.
Je ne sais pas pourquoi la vérification orthographique de la plateforme de blog souligne dispositif.
Ce matin, je regarde la dernière vidéo d'Azélie Fayolle. Et comme elle parle de Lynch d'une façon (pour moi) novatrice, je me fais la réflexion que Lynch fait partie de ces artistes dont j'adore une partie de la production (Eraserhead, Elephant Man, Lost Highway) et dont j'ai trouvé le reste quasi irregardable.
08:01 Publié dans *2020*, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 24 février 2020
*2402*
Levé à 6 h 30 Impression d'avoir mieux dormi.
Aujourd'hui, des tonnes de choses à faire, dont aller vider le verre à recycler. (Phrase ironique à double détente, hein.)
07:41 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)