Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 27 janvier 2020

*2701*

Matinée : préparé des cours, fait une vidéo (la 61e de la série je range mon bureau).

 

Après-midi : premier vrai cours de traduction pour étudiant·es d'échange, délocalisé à Fromont, donc. Salle trop petite, on a dû aller chercher des tables et des chaises dans une salle voisine, et même ainsi plusieurs étudiant·es n'avaient pas de table. Pas trop de vertiges ni de douleurs, alors que j'appréhendais beaucoup.

Pourtant, deux heures et demie très physiques.

 

Plaisir d'enseigner le français, au fond. Et de lever quelques complexités amusantes. Ainsi, dans le texte de Yancouba Diémé que j'avais donné à traduire, il y avait, quasiment dans la même phrase, le verbe avaler et le nom hirondelles. Or, ces deux mots sont homonymes en anglais : swallow. Ce qui se produit, dans de tels, c'est l'apparition, dans le texte-cible, d'un jeu de mots qui ne se trouve pas dans le texte-source. Ce n'est pas forcément recommandé (ça dépend évidemment du type de texte). Ici, la question s'est résolue d'elle-même, car le verbe avaler ne pouvait pas se traduire par swallow :

tu avales rapidement une tasse de kinkeliba et un morceau de pain

En effet, en français, on peut avaler une tasse sans que la métonymie prête à confusion : le sujet du verbe n'avale pas vraiment une tasse mais le contenu de la tasse. En anglais, la métonymie crée une ambiguïté, comme me l'ont confirmé les nombreux anglophones qui participent au cours (et ce en dépit de ce que laisserait penser une requête restrictive Google (preuve qu'il faut se méfier de cela)). On a donc, sur la proposition de l'une d'entre elles, traduit comme suit :

you wash down a cup of kinkeliba tea with a piece of bread

 

dimanche, 26 janvier 2020

*2601*

Dimanche sans rien de particulier.

Promenade en début d'après-midi à la Cousinerie et aux Grandes Brosses : apparemment, les Grandes Brosses se trouvent sur la commune de Mettray. WTF, comme je crois qu'on dit écrit.

A* reparti en BlaBla vers cinq heures de l'après-midi. Quand j'ai créé ce blog il était en petite section de maternelle.

Soir, commencé vraiment la lecture de The Dragonfly Sea d'Yvonne Adhiambo Awuor. La raison pour laquelle je lis ce livre est que je cherche un angle d'approche littéraire / narratif sur la question de la Chinafrique. Pas sûr que ce soit le texte approprié. Bien écrit, enjoyable en tout cas.

 

samedi, 25 janvier 2020

Colore la foule

Ce soir, concert des Innocents.

C'est dingue, parce que ce sera la seconde fois que je vais à un de leurs concerts (après 2016 à St Avertin), par pur hasard et en dépit du fait que nous n'avons aucun disque d'eux.

Nous ne connaissions d'ailleurs presque aucune chanson.

Hormis Nataf, et encore, ils n'ont aucune présence scénique ; leur musique tiède est toujours ronronnée à l'identique.

Ce qui était amusant, d'un point de vue ethnographique, c'était à quel point certaines personnes dans le public – des femmes notamment – étaient dans tous leurs états, surexcitées, en plein délire comme si ça avait été Shaka Ponk ou quelque groupe un poil plus pêchu.

Bref, bref...

vendredi, 24 janvier 2020

Un tournant espéré ?

Belle manifestation aujourd'hui, même si mon arthrose m'a rendu toute la fin du parcours (et le reste de la journée) quasiment insupportable.

Beaucoup plus de collègues de l'Université que les précédentes fois.

La météo était de notre côté : soleil et douceur culminant à partir de midi, après une matinée très fraîche.

Même la presse la plus conservatrice ne peut que constater le grossissement des cortèges, et le rejet des réformes par une majorité très nette de la population (70% selon BFM).

22:13 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 23 janvier 2020

Des bilans à venir

Vu le médecin ce matin.

L'IRM des lombaires démontre un début d'arthrose qui explique les douleurs ainsi que les crises plus aiguës dès que je marche ou reste debout très longtemps.

Il faudra des années avant que je me sois suffisamment remusclé.

Pour les vertiges, c'est encore l'énigme.

Passé la fin de la matinée à prendre des rendez-vous : rhumatologue & infiltrations ; d'autre part, ORL, Doppler et IRM cérébrale. Je déteste ça. Pas la médecine. Je déteste être ce mec qui a besoin d'aller 5 fois par jour comme un petit vieux. Je déteste qu'on me demande des nouvelles d'un ton compatissant. Je déteste être ce petit vieux.

J'espère que l'IRM cérébrale ne décèlera rien.

16:16 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 22 janvier 2020

155 signataires

Beaucoup d'activité, notamment militante.

 

Le Président a fait débloquer le site Tanneurs par les forces de l'ordre.

Dans l'après-midi, il a donné plusieurs interviews à la presse, dont une dans laquelle il nous a qualifiés, nous les collègues qui désapprouvons ce recours à la police (et à une société de gardiennage privé qui coûte 10.000 euros par jour), de "gens qui soutiennent le vandalisme aggravé".

J'ai déployé beaucoup d'énergie  pour rédiger et faire signer une lettre à la Présidence.  Elle sera envoyée demain ; il y aura une centaine de signatures.

On s'organise aussi pour les actions de ces 2 prochains jours. Dans de nombreux départements de l'Université, la lutte se structure et risque de compliquer beaucoup la suite de l'année universitaire.

 

Les fake news se multiplient : le Président prend prétexte des dégradations pour retarder indéfiniment (et à l'infini ?) la réouverture des Tanneurs. Il évoque auprès de la presse des chiffres qui sont 10 ou 20 fois supérieurs aux chiffres que communiquent les responsables des deux UFR du site.



[EDIT : la lettre a été envoyée jeudi 23 au matin avec 113 signatures. Le Président a envoyé un message à 12 h 30 à tou-tes les étudiant-es et membres du personnel (dont 95% n'ont rien compris car ne connaissant pas la lettre en question), dans lequel il nous accordait enfin une partie de nos revendications : banalisation des 24 et 31 janvier, C.A. extraordinaire le 10/02...]

[NR 155.PNGEDIT 2 : article dans la NR vendredi 24 + vidéo du die-in du vendredi 24]

mardi, 21 janvier 2020

Tragédie en trois actes

  1. Mon épouse a joué à un concours sur Twitter. (WTF)

 

  1. Elle a gagné deux places pour un concert des Innocents. (WTF)

 

  1. Elle veut m'y traîner. (WTF)

 

lundi, 20 janvier 2020

Vingtième de 20

Ce matin, je me sentais plutôt en forme après une nuit assez longue. N'ayant pas besoin de me rendre au travail, et ne pouvant réellement m'y rendre étant donné que mon bureau n'est pas accessible, j'ai décidé d'évacuer enfin, en ce vingtième jour de 2020, la pile de livres à ranger, et par conséquent d'enregistrer un nouvel épisode de la série je range mon bureau.

Enregistrer ces vidéos, c'est-à-dire dégoiser à la file sur plusieurs livres, demande beaucoup d'énergie. Je m'en aperçois d'ordinaire, mais là, signe supplémentaire de ma fatigabilité, j'ai dû fractionner les épisodes, en quelque sorte. Le hasard faisant bien les choses, j'ai dû m'interrompre il y a dix minutes pour trois raisons :

  • presque plus de place sur la carte SD (je vais en changer)
  • plus de batterie (là, c'est plus délicat)
  • la fourgonnette des espaces verts est arrivée bruyamment dans la rue

Toujours est-il que je m'aperçois que cette heure d'enregistrement (et je n'ai pas fini) m'a complètement épuisé. Vertiges, maux de tête... toujours cette rengaine alors que je m'active nettement moins que d'ordinaire...

 

09:13 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 19 janvier 2020

Dimanche de glandouille

Journée ensoleillée et froide, plutôt agréable.

 

Dormi tard : je me suis réveillé à 7 h 30. Pas mal glandouillé, pas trop travaillé. Achevé la lecture de Boy Diola et commencé The Dragonfly Sea... tout en poursuivant mon exploration des territoires London (The People of the Abyss en ce moment (quel texte !)).

 

Il faudrait faire une vidéo pour pouvoir ranger les livres sur les étagères.

moula moulaga.JPGMais que fais-je à la place ? Une vidéo d'hommage à Hervé Lloire et sa Vie en selfies, et un sonnet inspiré par l'idiolecte de Heuss l'enfoiré.

 

Incertitude totale sur la situation de demain, mais je vais empiler à Fromont l'après-midi : ça, c'est certain.

samedi, 18 janvier 2020

Questions, toujours

Tôt le matin, j'ai évacué une partie du travail (mails professionnels). Mais le plus long reste à faire : refaire le corrigé du concours blanc (le document est dans l'ordinateur de l'université et j'ai oublié de m'en envoyer une copie (or, le site est bloqué (et, apparemment, carrément fermé administrativement la semaine prochaine))), préparer des documents à mettre en ligne pour le cours de L3, essayer de contacter tou·tes les étudiant·es d'échange dont je suis responsable afin de leur donner rendez-vous avant mon cours déplacé à Fromont, histoire que ce créneau serve à quelque chose.

Ce week-end, il faut que j'avance dans mes lectures : depuis deux jours, trop de réseaux sociaux et de glandouille. Il y a aussi une sacrée pile que je devrais écluser dans une vidéo. Irai-je au Salon des Lycéens ? Et comment se remettre à Pinget ?

Tant que je n'ai pas de soucis plus graves...

Hier, l'IRM, c'était comme se trouver dans la sono d'une technoparade, mais avec un casque anti-bruit, heureusement. Pas de résultats avant la semaine prochaine ; je ne sais pas quand prendre rendez-vous avec ma toubib.

 

vendredi, 17 janvier 2020

Avant l'aube

Ce matin, tiré du lit à 4 h par la lombalgie (et l'inquiétude modérée que je ressens avant l'IRM ?). Hier soir, plus d'une heure de ce que je nomme vertiges, mais c'est difficile à décrire. Et là, après une heure à corriger des copies et répondre aux mails professionnels, maux de tête. Impression que tout s'est déglingué depuis un mois et demi. Pas qu'une impression ?

Prendre rendez-vous avec le docteur pour lundi ou mardi, afin de faire le bilan de l'IRM, et parler vraiment de ces « vertiges ». Ma syncope de fin novembre demeure, au fond, inexpliquée. Et je me sens toujours aussi vite épuisé. Comme me le faisait remarquer C*** hier soir quand nous en avons parlé, je fais quand même beaucoup de choses. D'abord, ce n'est pas tout à fait vrai, et ensuite je suis fatigué presque immédiatement. Je fais pas mal de choses, mais dans un état de fatigue physique permanent.

 

05:34 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 16 janvier 2020

Mi-janvier

Journée pesante, mais heureusement ciel bleu et températures printanières : ce n'est pas normal en janvier, mais au moins égoïstement influx positif sur le moral à court terme.

560 euros de frais au garage, 110 euros de courses.

Conseil d'UFR très particulier, délocalisé au Plat d'Étain.

Seule satisfaction : j'ai un peu marché, mais lombalgie et tendinites m'ont à peu près laissé en paix.

 

19:35 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 15 janvier 2020

Fragments de mercredi

L'indicateur de fin de lessive a sonné à la seconde même où j'ouvrais la porte de l'escalier.

 

Depuis quelques semaines je me plonge dans Jack London. Ce n'était pas du tout prévu, mais tant mieux. Ce matin j'écoute la belle vidéo dans laquelle Azélie Fayolle lit le premier chapitre de The Road dans la nouvelle traduction de Philippe Jaworski (Le trimard). Je ne connais pas le livre mais je recommande d'écouter la lecture du texte français en suivant le texte anglais.

C'est un texte magnifique sur l'affabulation et le réalisme.

Encore une crise de larmes à la buanderie, et au salon, en voyant le pouf rouge vide.

Le site des Tanneurs reste fermé par l'administration. Je sens que ça va virer merdique. Et sans influer en rien sur les décisions locales ni nationales. De toute façon il y a bien longtemps que la France a sacrifié l'éducation, et en particulier l'enseignement supérieur. En attendant, j'établis les emplois du temps des étudiantes d'échange au moyen d'échanges électroniques.

 

Migraine et mal à la glotte féroces hier soir. Qui reprend ce matin.

 

Dans la dernière vidéo de La Vie en selfies, Hervé Lloire se représente en voleur de pommes. Sur un plan plus dramatique, on peut lire l'autobiographie, traduite du yiddish, de Moïshé Rozenbaumas.

 

mardi, 14 janvier 2020

Pas la gugne

La journée n'est pas finie.

Elle est, fut grise.

Site Tanneurs carrément fermé, le bordel ne fait que commencer.

Demi-manif ce matin, je n'avais pas la gugne et j'avais froid. Belle ambiance quand même, notamment devant le siège du MEDEF.

Envie de rien, pas même de prendre des photos. Pourtant, je bosse.

15:02 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 13 janvier 2020

Blocage

Ce matin, arrivé tôt comme toujours le lundi, j'ai réussi à m'infiltrer dans le site Tanneurs en cours de blocage. La porte proche du secrétariat pédagogique d'anglais n'était barrée, de l'intérieur, que par quelques tables et chaises mal rassemblées : un coup d'épaule a suffi. Un quart d'heure plus tard, j'ai fait entrer ma collègue Carine de semblable manière. A 8 h 30, c'était mort : tout ficelé, cadenassé.

20200113_100706.jpgNous avons pu travailler au chaud, recevoir tout de même les étudiantes d'échange qui ont pu passer plus tard, quand les étudiant-es mobilisé-es, ayant obtenu report des épreuves et annulation de facto des cours de la première journée de cours en Arts et Sciences Humaines, laissaient rentrer au compte-gouttes, etc.

Vers midi, j'ai aidé le directeur d'UFR et la responsable administrative à récupérer les sujets d'examen de ce jour et de mardi, afin qu'ils soient acheminés vers le site Grandmont, où sont relocalisées toutes les épreuves.

C'est un peu beaucoup le grand n'importe quoi, comme toujours. Tout le monde a tort, en un sens. Et notamment les révoltés d'opérette qui écrivent ACAB partout dans les couloirs déserts de l'Université, comme si cela allait changer quoi que ce soit aux violences policières. En revanche, ça ne va pas dérider les femmes de ménage quand elles devront nettoyer ce merdier ; ce n'est pas moi qui irai leur expliquer que les imbéciles qui salopent les murs qu'elles doivent laver sont en lutte contre la précarité et les injustices sociales...

dimanche, 12 janvier 2020

pas assez

 

Encore une journée à souffrir pas assez en silence.

 

 

 

19:07 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 11 janvier 2020

Dînatoire

Ce soir, nous avons passé la soirée (enfin, le début de soirée, c'était un “apéro dînatoire”)) chez nos voisins Y. et R. Il y avait aussi G* et C*. Comme, dans ce quartier, on ne se voit, entre voisins, que de loin ou en passant, c'était l'occasion de rattraper un peu quelques mois sans vraiment se parler (à part avec G* tout de même).

Il faudrait rendre l'invitation, ne pas faire cela de manière aussi éloignée, mais nous devenons vraiment asociaux, je crois, de vrais Tourangeaux. La ville aura mis un peu plus de dix ans à nous rendre totalement asociaux. (Nous sommes arrivés en 2003.)

Après-midi : manifestation. Je suis remonté plus tôt avec Oméga, et encore, du rond-point du pont Napoléon à l'arrêt Place Choiseul, j'ai cru que je n'arriverais jamais à me traîner. Aussi, je ne fais pas assez sérieusement tous mes exercices de kiné.

Le matin, j'ai corrigé tout mon gros paquet de L1, questions sur la culture biblique dans les cultures anglophones. Il fallait simplement avoir suivi le cours et/ou téléchargé les PowerPoint en les apprenant bêtement. Les résultats sont catastrophiques, car d'une part la culture générale des étudiant·es est affligeant, d'autre part la capacité de la majorité à travailler ne serait-ce qu'un peu est quasi nulle.

Mais ce constat n'a rien de nouveau.

Pas lu une ligne aujourd'hui, je me désespère.

 

vendredi, 10 janvier 2020

Médian

Aujourd'hui, saint Guillaume. Passé la journée à l'Université, principalement dans mon bureau. Reçu beaucoup d'étudiant·es de L3 venu·es consulter leurs copies.

 

Je m'avise que Book Antiqua 12 pt n'est pas terrible pour le point médian : trop proche du caractère de droite.

Est-ce mieux en 10, 14 ou 11 pt : les étudiant·es ? les étudiant·es ? les étudiant·es ?

Il ne semble pas.

 

Hier soir, Alpha est rentré de Rennes en covoiturage. Il y a un mois qu'il n'essaie même plus de trouver un train. Et le gouvernement s'enfonce dans le refus de toute discussion, une réforme abjecte rejetée par la majorité de la population. Aveuglement et brutalité. Les images des exactions de la police ne cessent de se multiplier et de circuler sur les réseaux sociaux. Le gouvernement bloque le pays afin de pouvoir livrer les citoyen·nes en pâture et d'appauvrir jusqu'aux classes moyennes. C'est vertigineux.

19:55 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (3)

jeudi, 09 janvier 2020

Battre le pavé

Aujourd'hui, journée de grève et surtout de manifestation. Je vais enfin pouvoir battre le pavé, après avoir raté les précédentes pour cause d'arrêt maladie et de lombalgie. Même si la lombalgie/tendinite qui me diminue sérieusement depuis bientôt neuf mois me taraude, je manifesterai aujourd'hui.

 

Hier soir, avant d'éteindre la lampe, je lisais les premières pages du Journal 1943-48 de Sandor Marai, traduit par Catherine Fay. Le livre est resté dans la chambre, et j'écris ces pages dans le bureau, mais il y évoque à un moment donné le fait de continuer à écrire au milieu des bombardements et de la menace d'une destruction totale de Budapest : cela m'a évoqué toutes ces fois où je me demande pourquoi je continue à lire, à travailler, à écrire, alors que la catastrophe de partout nous entoure. Et pourtant je continue.

mercredi, 08 janvier 2020

Au fond du puits

Il y a 3 ans et demi j'écrivais qu'il n'avait jamais été question que ce blog devienne un journal. En effet. Aussi n'est-ce pas ce que j'essaie de faire, et surtout je sais trop que toutes mes tentatives pour tenir un journal ont toujours avorté depuis trente ans pour que ce risque existe. Ça partira toujours vers autre chose, dérivera. Tant mieux.

Quand je regarde la liste des rubriques de ce blog, ou de l'autre, je me dis que, si j'étais moins velléitaire, j'aurais de quoi m'occuper rien qu'à tenter d'achever tout ce que j'ai commencé.

Ce qui me fait le plus de peine, c'est l'interruption du Projet Pinget, et aussi le fait de ne pas avoir publié systématiquement un billet en corrélation ici. Mais si je dois mourir dans pas si longtemps, à quoi bon...

Allons, si je me pose ces questions, c'est déjà meilleur signe, non ? Et puis, depuis le temps que je me connais, là encore je sais que, quand je commence quelque chose de personnel, il y a toutes les chances pour que ça n'aboutisse jamais. Au moins, ces rubriques seront autant de reflets de la ma vie.

(Encore des étourdissements ce matin, dans le bureau, en recevant des étudiantes pour la signature des programmes d'étude. Sinon je me sens plutôt bien.)

 

16:00 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 07 janvier 2020

*0701*

Cinquième anniversaire des assassinats à Charlie Hebdo.

J'aurais pu prendre mille fois le temps d'écrire ici plus tôt. Après une nuit horrible (tenu éveillé par des douleurs abdominales puis gastriques avant d'être soulagé par deux Spasfon), journée vasouillarde, avec courbatures et vague-à-l'âme s'arc-boutant sur les flottements du corps*, mais j'aurai quand même corrigé 15 copies de L2 et 20 copies de L3.  Ça ne va jamais assez vite, mais bon.

C* a réemprunté au lycée l'édition dans laquelle elle avait lu Martin Eden car je me suis demandé s'il s'agissait d'une traduction intégrale. Il s'agit de la traduction de Claude Cendrée, sans date, et donc reprise en collection Bouquins il y a trente ans. À première vue, rien d'évident, si ce n'est que 270 pages en “Bouquins” contre quasi 500 en Penguin Classics, ça me paraît étrange. Le texte est annoncé comme intégral, ce qui, au vu des pratiques éditoriales sur les textes étrangers jusqu'à il n'y a pas si longtemps, ne veut pas dire grand chose. Je vois que Folio a confié la retraduction du roman à Jaworski : j'emprunterai celle-là à la B.U. et je comparerai avec quelques coups de sonde. 

Cela pourra d'ailleurs me fournir un support de cours pour le cours de traductologie du second semestre.

 

* J'essaie de faire mon Juliet ou mon Bergounioux, to no avail.

lundi, 06 janvier 2020

Reprise

Journée un peu dans tous les sens.

Cette nuit, réveillé vers 1 h 30 car j'avais trop chaud, puis bouffées que j'ai prises pour une crise d'angoisse, mais en fait nausées jusqu'à devoir me lever en pensant que j'avais une sorte de gastroentérite. Mais en fait, non. — ce soir, reprise de la kiné, avec encore bien peu de succès.

Entre ces deux pôles, reprise du travail : surveillance, signature de programmes d'étude, copies. Pas une énorme journée non plus donc difficile de savoir si le système tient. Par contre, à la B.U. j'ai emprunté plusieurs livres, dont un tome de journal de Sandor Marai sur la seule foi de deux éléments complètement anecdotiques : il avait mon âge quand il a écrit ce journal ; quand je l'ai ouvert, je suis tombé sur une phrase dans laquelle il était question d'Esztergom. Or, ce dernier toponyme est aussi devenu le nom d'un des personnages principaux de Clonck et ses dysfonctionnements.

20:51 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 05 janvier 2020

Veille de reprise

Ce matin, à 7 h 30, alors que j'étais dans les vapes depuis une petite heure, la lampe de chevet m'est tombée sur le coin de la tronche. Matinée de menues tâches accumulées, ménage, courses, verre à recycler, cuisine, rangements. Mes parents de passage ce midi nous ont apporté les cadeaux de Noël cessonnais, et A* est reparti pour Rennes avec un ami ; c'est leur père qui les conduit.

Aucune envie de poursuivre la correction des copies. La veille des reprises, c'est toujours l'envie de flemmarder productivement. Et j'ai déjà des retards dans les nouveaux projets d'écriture.

Hier, chouette (cinquième) visite d'Azay-le-Rideau. Maintenant je fais la plupart de ces choses comme si c'était la dernière fois.

Rédigé en quatrième vitesse hier soir, sur relance de Mathilde, l'abstract pour le grand raout du REAF à Marseille en juillet. Jamais mis les pieds à Marseille, c'est à faire tout de même avant de mourir.

14:57 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 04 janvier 2020

*0401*

Aujourd'hui, c'est la saint Odilon.

Si nous allons à Azay cette après-midi, il faut que j'écluse ma ration quotidienne de 20 copies de littérature ce matin. Et que je ponde d'ici ce soir l'abstract pour le REAF. La barbe.

Films vus hier : Docteur ? (au cinéma, avant crêperie où on n'avait jamais mis les pieds, avenue Grammont) et Une année polaire. Le premier tenait ses promesses : nanard bien joué, avec quelques bonnes répliques. Le second, dont je n'avais pas entendu parler, était très beau.

Commencé à lire Le grand troupeau.

 

09:36 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 03 janvier 2020

Pour évoquer Martin Eden

Vers minuit j'ai fini de lire Martin Eden.

C'est un roman important, très beau ; rien d'étonnant, avec la complexité d'un tel personnage, qu'hypothèses et malentendus se soient multipliés. Idéologiquement, déjà, Martin Eden est difficilement situable : c'est un individualiste, certes, mais penche-t-il du côté libertaire ou du côté d'une forme de culte de soi-même qui préfigure le culte du chef fasciste ? Est-ce vraiment le côté que l'on retient le plus souvent de Herbert Spencer (survival of the fittest) qui l'a le plus marqué ? on ne dirait pas... Et puis surtout : un individualiste qui se prétend réaliste pour son oeuvre littéraire ne se sentirait pas ainsi vidé de l'intérieur car le succès l'a dédoublé et aliéné à lui-même. Une fois reconnu et couvert de gloire, rejette-t-il la société par amertume et misanthropie, ou parce que la rupture de ses fiançailles, intervenue quand il crevait la misère, a rompu son grand amour ? En cela, Martin Eden se situe tout autant dans la lignée des grands héros romantiques comme Chatterton, ou des chercheurs d'absolu monomaniaques (Achab ?) ; cela explique, à mon avis, les passions que suscite le personnage. C'est, en un sens, à la fois un roman d'apprentissage et un roman de déprise, à la fois un roman naturaliste qui s'inscrit dans les conventions narratives du 19e siècle et un roman moderniste comme en écrivirent Ford Madox Ford ou Faulkner.

Pour moi, l'essentiel n'est pas dans ce personnage, ni dans une éventuelle discussion féministe ou LGBT (nécessaire et passionnante, pourtant) du roman. L'essentiel est dans la découverte de l'écriture de London, qui est à des années-lumière de ce que j'imaginais par une simple réputation. Les discussions philosophiques qui émaillent le roman, et qui témoignent probablement de l'influence de Dostoïevski, sont ce qu'il y a de moins réussi, mais sinon l'intertextualité est très riche, l'articulation de niveaux de langue extrêmement différents est une réussite totale, et la façon dont London entremêle les références poétiques et l'influence de prosateurs essentiels du 19e siècle (Poe, Kipling, Stevenson, Balzac) donne une réelle profondeur à l'intrigue. Du point de vue du lexique comme de la syntaxe et du rythme narratif, London multiplie les variations. Le seul regret est que le roman soit aussi long, plutôt inutilement : de nombreuses scènes sont triplées, quadruplées, et, quoiqu'on comprenne que ces répétitions ont pour fonction de montrer la difficulté des galères autant que la diversité des expériences du protagoniste, elles s'essoufflent parfois et allongent le récit.

Je n'ai encore lu aucun article de critique ou d'analyse du roman, mais ce qui m'a frappé dès les premières pages est la manière dont London semble insister sur le fait que Martin Eden est capable de visualiser avec une très grande acuité un certain nombre de scènes du passé ou d'un présent alternatif tout en continuant d'échanger avec son entourage comme si de rien n'était. S'agit-il d'hyperesthésie visuelle ? Est-ce là une clé pour comprendre ce que London apporte au genre du Künstlerroman ?

 

jeudi, 02 janvier 2020

*0201*

Aujourd'hui je dois au moins écluser le second paquet de copies de traduction, finir de corriger les travaux de traductologie déposés par mes L3 sous CELENE. Idéalement, je devrais aussi commencer à taper dans les copies de littérature, mais là, je me connais : si j'ai fait le reste, je serai trop las, et surtout trop content d'avoir un prétexte de ne rien foutre, donc je ne ferai plus rien.

Aussi, je voudrais achever de lire Martin Eden, commencé le 26 décembre. Je traîne sur ce roman, mais aussi, il infuse. J'en ai publié plusieurs extraits sur Twitter au fur et à mesure de ma lecture.

Curieux, ce livre dont je n'avais jamais même entendu parler il y a, quoi, deux ou trois ans, n'a cessé d'apparaître partout : sur les réseaux sociaux, dans l'essai sur les transclasses qu'a lu C* récemment, dans Désherbage de Sophie G. Lucas. Cette lecture me conduit à réviser mon jugement, vague et  lointain, ill-informed, au sujet de Jack London : ce n'était pas seulement l'auteur des aventures sauvages, "ce qu'on lit quand on est enfant" selon le vers de Manset.

La B.U. possède, je crois, les volumes de la Library of America contenant l'essentiel de l'oeuvre (prolifique) de London. À creuser.