lundi, 08 avril 2013
No visuals
“This audio-only DVD can be played on any DVD player (note: there are no visuals).”
Thanks for explaining again what "audio-only" might mean.
J'ai mis en ligne ce bref « statut » il y a quelques minutes sur Facebook, et me suis demandé, dans la foulée, comment traduire. [Oui, on se demande aussi ce qui différencie un DVD audio d'un CD — je renonce à tenter de comprendre.] ——— Le plus difficile est de traduire “visuals”. La difficulté vient du fait que ce support “uniquement audio” est “uniquement sonore”, et donc que la phrase repose sur une redondance totale. Faut-il appuyer sur cette redondance afin que la phrase semble aussi ridicule en français qu'en anglais ?
Voici une proposition, guère satisfaisante :
Ce DVD uniquement audio est lisible sur tous les lecteurs DVD (attention : il ne contient aucune image).
09:41 Publié dans Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 08 mars 2013
Soupault traduit par William Carlos Williams
Si tout à coup nous avions rencontré un être sans vie gisant sur le trottoir, baignant peut-être dans son sang ou appuyé contre un mur, nous nous serions immédiatement arrêtés, et cette nuit aurait été terminée.
(Philippe Soupault, Les dernières nuits de Paris, 1928, I)
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If all at once we had encountered a lifeless form lying prostrate on the pavement, bathed perhaps in his own blood, or propped against a wall, we should have come immediately to a halt, and that night would have ended.
(Last Nights of Paris - traduction de William Carlos Williams, 1929)
Voici donc une pierre dans le jardin de ceux qui prétendent que les grands écrivains font nécessairement des traducteurs farfelus, et que le culte de la littéralité est une invention récente, post-structuraliste en quelque sorte. Giono traduisant Melville, oui, c'était un peu le grand n'importe quoi. Mais ne pas généraliser.
05:05 Publié dans Lect(o)ures, Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 06 mars 2013
Punography > Les galants bourrent
Source : Mur Facebook de Lisa Hinson Bailey.
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(work in progress)
En essayant d'attraper le brouillard, j'ai seulement réussi à choper un mauvais brume.
Je trouve que les blagues sur les Grecs, franchement, ce sont l'Epire.
Comment appelle-t-on un ancien soldat qui conduit une Citroën ? un vétéran chevronné.
Je connais un type qui se saoule au liquide de freinage. Il dit qu'on peut arrêter brutalement.
Comment les spationautes font-ils le thé ? ils le laissent en fusée. *
Je suis en train de lire un livre sur l'apesanteur. Il est si passionnant que je n'arrive pas à le poser. **
Après le test pour déterminer mon groupe sanguin, le laborantin m'a dit : « À plus ! » — Pourtant, je suis O +.
Je n'ai rien contre les blagues sur la menstruation, mais bon, il faudrait des règles.
Pourquoi les Indiens ne se sont-ils pas imposés ? ils avaient des réserves...
Avec l'école, on va visiter une laiterie spécialisée dans le gruyère. J'espère qu'il n'y aura pas d'exercice avec des phrases à trous.
On vient d'arrêter le lapin Duracell. Il est accusé de volt.
Les infections de la vessie, il n'y a pas pis.
Je ne comprenais pas pourquoi la balle de baseball n'arrêtait pas de grossir, et puis ça m'a sauté à la figure.
Si ton crayon est cassé, tu as mauvaise mine.
* Suggestion de Corinne B. :
- Comment tu fais pour faire boire du thé à Moïse ?
- Oh, juif'ais infuser.
** Suggestion de Lucie R. : je n'arrive pas à le laisser tomber.
17:20 Publié dans Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 18 janvier 2013
Softly-softly
Western governments are believed to have urged the Algerian authorities – in vain – to take a softly-softly approach.
Dans cette phrase extraite d’un article du quotidien The Independent (John Lichfield. “Algeria crisis 'still ongoing' after British hostages killed in Saharan bloodbath”, vendredi 18 janvier 2013), et d’un niveau de langue plutôt soutenu, l’adjectivation (avec redoublement) de l’adverbe softly pose un véritable problème de traduction. En effet, le redoublement adverbial existe en français, mais implique un niveau de langue familier, par exemple : Vas-y mollo mollo. Le traducteur peut donc préférer une traduction d’un niveau de langue égal, dans laquelle l’effet stylistique de la langue-source est gommé : « une approche en douceur » (recatégorisation de l’adjectif en syntagme prépositionnel) — ou, mieux, une double recatégorisation, au titre de laquelle le nom approach devient un verbe : Les gouvernements occidentaux ont demandé, à ce que l’on sait, aux autorités algériennes d’y aller en douceur, mais en vain.
Toutefois, des tentatives pour rendre l’effet stylistique porté par le redoublement (effet qui suggère, par exemple, une conversation téléphonique informelle pas trop diplomatique entre David Cameron et son homologue) sont possibles :
[1] … d’adopter la tactique tout doux tout doux
[2] … de choisir une approche moins va-t-en-guerre
[3] … de se hâter avec lenteur
Dans le choix [2] ci-dessus, la traduction en langue-cible recourt à une stratégie proche du contraire négativé. En [3], le texte-cible ajoute une référence culturelle spécifiquement française (La Fontaine), ce qui implique une élévation du registre. Une dernière possibilité mérite d’être signalée, même si, bien entendu, elle est interdite aux étudiants (en traduction universitaire, cela serait sanctionné comme un non-sens), et même si elle peut faire grincer les dents des adversaires absolus du franglais :
[4] … de choisir la stratégie « softly-softly »
08:46 Publié dans Translatology Snippets, WAW | Lien permanent | Commentaires (1)