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mercredi, 24 juin 2020

*2406*

Les notes de sax résonnent dans la maison.

Il y avait longtemps.

A* avait emporté son saxophone avec lui à Rennes en août et avait dû le laisser là-bas quand il s'est confiné ici ; nous l'avons rapporté lors de notre brève virée rennaise il y a dix jours.

Visiblement (audiblement) il improvise sur la grille de Viva La Vida!

 

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Ce matin, passé deux heures chez l'orthodontiste pour un énième rendez-vous. O* est désormais débarrassé de son appareil mais doit porter un positionneur jusqu'au prochain rendez-vous, au début de l'automne.

 

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Première vraie journée de chaleur estivale : je vais aller participer à ma réunion de CSDP via Teams dehors.

 

vendredi, 12 juin 2020

Masques sur l'administration

Ce matin, je finis par me lever, après des heures à ne plus dormir, et découvre qu'il pleut, qu'il a plu, encore.

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Hier, petit tour en ville, et l'occasion, devant un kebab désaffecté, de ce selfie "so 2020".

 

Enfin eu des infos du service compétent à l'Université : mon malaise de fin novembre est bien considéré comme accident du travail. Pour mémoire, j'ai vu le médecin expert diligenté par l'Université le 20 décembre. Me transmettre l'avis favorable du médecin expert aura donc pris six mois. Le Covid19 (ah oui, le Covid19 : je dirai la Covid19 quand tout le monde dira la week-end) a bon dos.

Bien pratique, aussi, la crise sanitaire : j'ai appris que les heures complémentaires, habituellement payées en juillet ou en août, seraient versées en... novembre...

 

jeudi, 11 juin 2020

Vidal, entre vésanies et turpitudes

 

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Voici de larges extraits d'une lettre envoyée le 2 juin par la ministre Vidal (totalement fantomatique et inutile depuis le début de son mandat, et pis encore pendant la crise du Covid19) aux établissements d'enseignement supérieur.

Vous la voyez venir, une fois encore, la saloperie absolue ?

 

Depuis des années, les universités exsangues, précarisées, demandent davantage de moyens et moins de flicage administratif par le ministère (dossiers d'accréditation, contrats quinquennaux de plus en plus lourds et assommants...).

Or, cette lettre ne mentionne jamais les questions budgétaires.

 

Par contre, cette lettre propose aux chefs d'établissement, déjà bien le doigt sur la couture du pantalon, de proposer des dérégulations, des assouplissements : comment faire encore davantage avec toujours moins de moyens, en essorant les enseignants-chercheurs et les BIATSS.

 

Cela va de pair avec l'annonce du projet de loi LPPR, contre lequel la communauté universitaire s'est déjà largement mobilisée depuis septembre. Ce projet vise à bousiller un peu plus l'Université publique, à ne financer que les projets qui permettront à des officines privées de s'engraisser sur le dos de l'Etat, et à caporaliser les universitaires.

 

mardi, 02 juin 2020

Ne pas confondre Arnold et Stefan

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Voici l'incipit du livre d'Arnold Zweig, Das ostjüdische Antlitz, publié il y a cent ans tout juste et qui, comme beaucoup d'autres livres de son auteur, n'a jamais été traduit. Mais non, je ne vais pas me mettre ça dans les pattes en plus du reste. Comme dirait le petit perfide au pseudo coréen, j'ai mieux à faire.

 

Aujourd'hui, notamment, je dois poursuivre le formatage et la mise en ligne, en vue du 15 juin, de l'ensemble des sujets de rattrapage de la Licence. Quand on voit ce que fabriquent certain-es collègues, il vaut mieux faire cela méticuleusement, en vérifiant tout à la loupe.

 

06:38 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (2)

mardi, 05 mai 2020

Ça travaille (au ciboulot)

Ce matin, le cours d'agrégation sur Gordimer s'est bien passé : c'était une étudiante/collègue qui se chargeait du commentaire de texte. Afin de permettre davantage d'interaction qu'avec Youtube, j'avais créé un “salon” avec Jitsi. J'ai donc pu voir — ce qui change tout — les collègues, dont le seul garçon, qui a eu l'air de s'emmerder tout du long des 2 h 30...

D'ailleurs, j'ai tenté de faire un live streaming de la visioconférence sur YouTube, mais il a dû y avoir un bug car seules les 90 premières minutes ont été enregistrées / archivées. Heureusement que j'avais fait un document avec mes suggestions de plan et d'analyses pour les absentes.

Pour préparer ce texte, je me suis replongé dans De Chirico, et surtout dans The Enigma of Arrival : une envie folle de relire ce livre. Si je me mets à vouloir relire, je ne suis pas sorti de l'auberge... Pendant ce confinement, toutefois, le “placard des livres en souffrance” se vide un peu, mais pas le “confiturier”.

 

Soirée : The Big Lebowski, vu au cinéma à sa sortie. Même impression qu'il y a 20 ans et quelque : film distrayant, bien joué, mais trop long, pas très bien ficelé, répétitif, trop “second degré”. En fait, ni C* ni moi ne nous rappelions l'intrigue, plutôt l'ambiance seulement. Mention spéciale pour le numéro hallucinant de John Turturro au bowling.

 

jeudi, 16 avril 2020

Au charbon

Beaucoup travaillé ce matin. Mon cours sur Cook commence à prendre forme ; il serait temps. Mais il me donne toujours du fil à retordre. Lundi prochain, j'en assurerai la première séance, probablement via un direct non répertorié sur YouTube : ce n'est évidemment pas idéal, d'un point de vue institutionnel, comme peut l'être Renavisio, mais ça permettra l'archivage intégral du cours.

Dans l'après-midi, alors que nous avons transmis lundi à la Présidence de l'Université nos demandes de modification des modalités de contrôle des connaissances, et alors que les étudiant·es attendent les détails du calendrier pour le milieu de cette semaine, nous avons reçu de nouvelles instructions. Il faut tout recommencer. On ne sait pas quand on pourra informer les étudiant·es.

Tout se passe comme si les autorités de tutelle, à commencer par le ministère, voulaient profiter de la crise sanitaire et du confinement pour écraser les degrés inférieurs sous les tâches : concours en partie maintenus, de façon rocambolesque et absurde, multiplication des exigences formalistes oiseuses mais chronophages — dans le secondaire, confection de nouveaux emplois du temps pour faire croire aux parents d'élèves et aux médias qu'on ne va pas renvoyer les élèves dans de vrais bouillons de culture. Comme si l'administration trouvait qu'il n'y aura pas assez de morts du Covid19 dans l'Education nationale et qu'il faut alléger encore la masse salariale grâce aux burn-out et suicides...

 

Je lis depuis avant-hier Son Excellence Eugène Rougon (qu'A* vient de lire) ; je crois finalement ne jamais l'avoir lu, comme La Débâcle ; cet après-midi, j'ai repris le chapitre “De la vanité” dans les essais de Montaigne.

Soirée : Germinal de Claude Berri — l'occasion de vérifier, près de trente ans plus tard, à quel point Renaud jouait mal. C'est peut-être même plus criant encore aujourd'hui. Il est vraiment effroyablement mauvais.

 

 

dimanche, 12 avril 2020

Océan libellule

Aujourd'hui, après un samedi passé à trimer sur le calendrier des examens à distance de mai et à tenter de rassurer pas mal d'étudiants par mail aussi, je me suis embarqué dans l'enregistrement puis le montage d'une vidéo correspondant à mon cours d'avant-hier. Bilan des comptes, 5 bonnes heures. Même si je sais que, ce semestre étrange arrivant à son terme, les étudiant·es vont surtout se concentrer sur leur dossier individuel pour le 15 mai et n'iront pas regarder cette vidéo, je ne regrette pas mes efforts, car, sur la question du chassé-croisé comme sur les modulations, il y a là beaucoup d'exemples et de développements qui “resserviront”.

 

 

Moi qui ne recycle jamais de cours, je tiens là une sorte d'archive à laquelle je pourrai renvoyer les promotions futures, comme pour les annales d'examens par exemple. Inhabituellement, j'intègre la vidéo à ce billet car j'en suis assez content, malgré sa longueur, et car j'y évoque aussi au débotté telle question de normativisme linguistique ou tel autre point relatif à la Chinafrique (après tout, j'ai choisi des extraits du roman d'Owuor car c'est un texte qui relève de ma spécialité de recherche).

 

Tant qu'à user aujourd'hui de ce blog comme d'un dépotoir (c'est cela, après tout – et les textes, des déchets imputrescibles), j'archive ici les résultats d'une série de sondages linguistiques farfelus que j'organise ces temps-ci sur Twitter.

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samedi, 11 avril 2020

Dérision de l'évaluation

Levé depuis 5 h 45 pour continuer de régler toutes les difficultés liées aux examens. J'ai répondu à un étudiant de L2 complètement paniqué de n'avoir aucune nouvelle et qui se faisait le porte-parole de camarades aussi paniqués que lui, qu'il pouvait (tout en signalant que ça n'avait rien d'officiel) diffuser les infos officieuses que, découragé d'expliquer cela ici sous une autre forme, je copie-colle ci-après :

L'UFR L&L va enfin pouvoir, suite aux décisions de la CFVU jeudi, mettre en place un calendrier avec des modalités de contrôle adaptées. Ce calendrier sera communiqué officiellement aux étudiant-es après approbation par le Président, donc si tout va bien en milieu de semaine prochaine au plus tard. Si nous l'avions pu, nous (au département d'anglais) aurions déjà pris nos décisions et aurions communiqué les modalités d'examen depuis 10 jours ; cela ne nous a pas été permis.

Pour l'anglais, tout sera en distanciel, avec plusieurs matières en CC qui vont "basculer" en examen terminal. Dans certaines matières, des évaluations qui ont pu être faites avant la fermeture seront prises en compte dans le cadre d'un maintien en CC ; mais comme il n'y a eu que 4 semaines de cours, il y en a fort peu.

 Pour les évaluations en examen terminal et évaluations pour RSE, les sujets seront communiqués le 1er mai au plus tard et les étudiant-es auront 15 jours pour les rendre, via Célène ou par mail, avec, par ailleurs, une grande souplesse dans les formats de devoir remis (des photos d'un travail manuscrit seront admises, a priori). Le cas des étudiant-es empêché-es n'est pas encore fixé, la CFVU ayant interdit la proposition de l'UFR L&L de neutralisation du semestre et la demande des élues étudiantes (10 par défaut aux étudiant-es se déclarant empêché-es de composer). Ce que vous pouvez d'ores et déjà dire à l'ensemble de vos camarades c'est que des solutions seront proposées à celles et ceux qui seraient vraiment dans l'impossibilité de remettre des travaux entre le 1er et le 15 mai.

Ce qui est évident également, au vu de la situation actuelle, est que les équipes pédagogiques ont reçu des consignes de bienveillance et que le S2 sera globalement plus facile à obtenir que le S1 ; cela signifie donc que les étudiant-es ajourné-es au S1 ont tout intérêt, dans la mesure du possible, à rendre l'ensemble des évaluations distancielles en usant du délai long qui sera accordé. Je vous dis tout cela pour remotiver tout le monde. La fermeture de l'université, le confinement etc. ont pour conséquence un bilan très lourd sur le moral de tout le monde, et donc des étudiant-es aussi. Nous le savons. La situation en matière d'examens sera bientôt officiellement clarifiée, et d'une manière qui doit faire renaître l'espoir et la motivation à travailler chez tou-tes les étudiant-es.

 

Maintenant, j'attends qu'on me sanctionne pour avoir tenté d'éviter, à ma façon, quelques suicides chez les étudiant·es. (Ceci n'est pas une hyperbole.)

L'Université française est (une fois de plus, devrais-je dire) pas du tout à la hauteur de la situation et ne propose que de petits aménagements technocratiques tièdes à une véritable catastrophe. Le conseil d'UFR avant-hier en fut un excellent exemple : trois heures à discuter du sexe des anges...

 

08:20 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (1)

mercredi, 08 avril 2020

Alambic, sortie confinée

Hier, on s'est intéressé au hautbois musette, au saxhorn duplex* et à l'orgue Cavaillé-Coll d'Azkoitia.

testes.JPGRetour du soleil et de la douceur.

Le sondage Twitter d'avant-hier a donné des résultats surprenants : balls est arrivé devant nuts, mais d'une courte tête (si j'ose dire). — L'émoticône poivrière a surtout été choisi pour qu'on se pose des questions, ou pour débusquer les personnes aux idées mal placées. Pas réellement d'allusion argotique non plus.

Impossible de me (re)mettre à des choses d'envergure. Je me claquerais**. Passé une bonne partie de l'après-midi avec S°, ma directrice de département, et à tout configurer dans des tableaux Excel. (Ai-je déjà dit ici que je déteste les tableurs ?) Le soir, quelques mails suite à l'envoi, par S°, du long courrier du Doyen et des propositions d'évaluation en distanciel seulement.

Depuis quelques jours, retour des moustiques, aussi.

Ce matin, levé tôt, aussi parce que ces histoires d'examens de première session me taraudent.***

Hier soir : Gervaise de René Clément. Plutôt beau film, mais son pas toujours synchro — l'occasion aussi de se rappeler, pour C* comme pour moi, qu'on ne se rappelle pas parfaitement bien L'Assommoir : j'ai quelques excuses, l'ayant étudié en classe de troisième — donc il y a 32 ans (quoi ??!?) — et ne l'ayant pas relu, ou alors seulement par extraits, depuis.

Il y a, dans le film, à en  croire l'interminable générique de début (on avait largement le temps de finir sa clope avant d'entrer dans la salle, à l'époque), des chansons écrites par Raymond Queneau, qui s'est amusé dans le pastiche.

 

 

* Ce n'est pas l'instrument qui a le mieux traversé les âges.

** Ich könnte mich zerreißen. (Phrase trouvée dans le dictionnaire en ligne PONS une heure après avoir écrit ce billet, en préparant ma traduction allemande du jour.)

*** Et j'en ai oublié de signaler que ce billet était le 4.646e du blog. À la louche cela fait donc, depuis le 6 juin 2005, une moyenne de 0,8579870729455217 billet publié par jour.

 

mercredi, 01 avril 2020

Normal anormal

Une information de première importance, en ce commencement d'avril, et qui devrait réjouir ma mère : quatre jours d'affilée que je ne me réveille pas avant 7 h, et même que je traînasse entre sommeil et veille jusqu'à 7 h 45 aujourd'hui — une vraie grasse matinée !

Les poissons d'avril, si la presse en fait, risquent d'avoir un goût saumâtre.

Hier soir, nanard ennuyeux (ne le sont-ils pas tous ?) : Twist Again à Moscou.

La forme verbale traînasse peut être du verbe traînasser à l'indicatif 1e et 3e p. s., comme du verbe traîner, imparfait du subjonctif 1e p. s.

Une étudiante chinoise m'a sollicité en me suggérant le sujet de la prochaine vidéo de Miettes et bribes ; je vais l'enregistrer aujourd'hui.

Il faudrait que je commence une nouvelle série, peut-être pas de vidéos, plutôt de traduction de poèmes comme l'an dernier avec Rose Ausländer.

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On entre dans le confinement prolongé : cela devient “the new normal”, ce qui fait craindre à la fois pour le retour à la normale et pour notre état psychologique au long des longues semaines qu'il reste à franchir... Je l'ai écrit aux collègues il y a quelques jours en réaction aux injonctions hiérarchiques d'organiser des examens (sinon les examens tel que prévus initialement) : nous devons rejeter toute tentative de normaliser cette situation, qui est fondamentalement anormale. Face à la fracture numérique, bien sûr, mais aussi face au désarroi qu'implique l'absence de cours en présentiel, nous ne pouvons nous contenter d'improviser des évaluations distancielles comme si de rien n'était.

(Un collègue et ami m'a fait remarquer par mail que la différence orthographique présentiel/distanciel était étrange ; j'ai oublié de lui répondre, mais je m'étais fait avoir il y a 15 jours, au point d'être à deux doigts de corriger quelqu'un qui écrivait distanciel car je pensais que cette personne faisait une erreur !)

J'ai en tête la mélodie de L'Ondine de Cécile Chaminade, dont je me sers pour les génériques de mes vidéos Miettes et bribes.

 

08:43 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 26 mars 2020

Des orfraies aux fraises

Suite à mon billet d'avant-hier, aucune réaction de la principale intéressée, et c'est bien normal (elle est accaparée, comme nous tou·tes, par la fameuse “continuité pédagogique”). Par contre, Didier Goux m'a signalé un beau passage de Chateaubriand, ce qui est l'occasion d'archiver ici cet extrait de l'avant-propos du traducteur de l'édition anglaise de 1902 des Mémoires d'Outre-Tombe, Alexander Texeira de Mattos.

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Je le fais sous forme de capture d'écran, car je me suis souvent rendu compte, après une dizaine d'années à bloguer, que les liens hypertexte avaient tendance à ne plus être valides. J'indique toutefois le lien vers la traduction anglaise du tome 1 (et vers l'original aussi sur le Projet Gutenberg). Cela devrait intéresser Claire Placial, qui a publié hier, elle aussi, des vidéos de cours. Ça fait drôlement plaisir, même si c'est dans le contexte tragique actuel. Je mets exprès le lien vers la 2e partie de son cours sur les métamorphoses chez Ovide et dans Harry Potter, car elle a été moins vue que la 1ère (mais cent fois plus que n'importe laquelle de mes élucubrations (tiens, ça va donner raison à VS qui pense que mon angoisse principale est le manque de reconnaissance, cf infra)).

 

J'évoque VS ? Ah, d'une menteuse l'autre. Hier après-midi, lors de la conférence de presse consécutive au conseil des ministres, la menteuse et manipulatrice Sibeth Ndiaye, vraiment une des pires de cette majorité de faquins, a calmement insulté les 800.000 professeur·es de France, en disant qu'en ce moment “ils ne travaillent pas”.

Here is for the record as well :

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Tout cela est démoralisant. Impression de bosser plus que jamais, pour se faire cracher à la figure. Difficile de garder le cap. Heureusement, les garçons ont l'air de très bien supporter le confinement. Hier soir, O* a dit qu'il avait beaucoup aimé Rome, ville ouverte, dont je ne me rappelais pas, pourtant, que ce fût aussi bavard par moments. Toute la scène dans les bureaux de la Gestapo est vraiment étrange, jusqu'aux femmes qui entrent et sortent comme dans un moulin de la salle de torture. Très beau film néanmoins. — Dans un tout autre genre je viens de recommander à un étudiant de L3 d'essayer de voir en entier l'excellente adaptation cinématographique de Twelfth Night avec Imogen Stubbs.

 

vehesse22mars.JPGÀ noter : Valérie Scigala, désormais, ne trouve pas d'autre moyen de m'insulter que de dire que je suis chauve... Cela montre à quel point de bassesse elle est descendue. Faut dire qu'elle qui ne cesse de dire depuis trois ans que les fonctionnaires ne comprennent rien au vrai monde du travail et que la politique gouvernementale est parfaite avoue ces jours-ci  tout benoîtement qu'il y a des jours entiers de télétravail où elle... ne travaille pas...

 

mercredi, 25 mars 2020

*2503*

Hier, ma grand-mère maternelle a fêté, seule bien entendu (et hélas), ses 93 ans.

 

Depuis hier, des échanges assez soutenus ont commencé entre collègues anglicistes de Tours, au sujet de l'évaluation du second semestre. Je ne suis pas en mesure de révéler des discussions confidentielles sur des propositions encore officieuses, mais en tout cas ce qui est certain, c'est qu'une fois encore (et plus que jamais, car la gravité sans précédent de la crise fait encore ressortir la futilité des préoccupations) les universitaires montrent, pour beaucoup, leur incapacité à aller au plus simple. Je ne sais si c'est une forme de crispation sur des choses qui paraissent essentielles à mes collègues, en mode byzantin, ou si, plus généralement, cette majorité d'enseignants-chercheurs en sciences humaines trouvent insultante la simplicité... En tout cas, même après 25 ans de métier, ça ne laisse pas de me fasciner, et de m'exaspérer.

Film du jour (hier) : Rencontres du troisième type. — Vu une seule fois, il y a trente ans, and counting... J'avais, comme souvent dans de pareils cas, un souvenir très vif de plusieurs passages, mais totalement oublié d'autres moments pourtant primordiaux. Souvenir d'un film qui traîne en longueur, et je n'ai pas varié sur ce point. Je m'en souvenais si bien que je me rappelle très distinctement qu'il y avait, outre celle qui dessine Devils Tower et celui qui la sculpte, un personnage qui avait décrit le site dans les moindres détails. Chacun sa forme artistique, en quelque sorte. Or, dans la version regardée hier, pas trace de ça. Ai-je pu imaginer cela de toutes pièces ? c'est étrange. Il doit y avoir plusieurs versions du film, et celle que nous avons regardée doit être une version courte (omg!).

 

Hier sont morts Manu Dibango, des suites du Covid19, et Uderzo, de vieillesse.

vendredi, 20 mars 2020

Chantage et désenchantement

Hier journée splendide ; nous avons déjeuné sur la terrasse, avec la grande table carrée en fer qui permet d'être encore plus éloignés les uns des autres que la table du salon. Petite promenade (avec nos attestations !) autour de 17 h et sans s'éloigner de la maison : ce n'est pas le désert ni le calme plat (surtout grâce à tous les casse-pieds qui n'ont pas d'autre occupation que le taille-haie électrique ou la tondeuse) mais ça ne ressemblait pas à l'heure de la débauche sur semaine.

Travaillé, certes, mais pas comme j'aurais voulu. Fatigue ou lassitude ? Un peu des deux, je pense.

Ce matin je me suis réveillé à 6 h 15 : j'ai gagné plus d'une heure de sommeil. Pourvu que ça continue de s'améliorer.

J'ai déjà rendu visible pour les étudiant·es de mon CM du vendredi matin les contenus correspondant aux séances de cette semaine et de vendredi prochain. Je leur ai aussi envoyé la petite soufflante ci-après.

Message de M. Cingal, cours 6320 (CM de RDM), 20 mars 2020.

Dear students

I hope you are coping. If anything is not working out properly, please remember that you can write to Dr *** for questions about courses in general, or to the SSU for health issues.

Regarding THIS class, I have uploaded material for today's and next week's class. I expect you ALL to work. For the time being, only 54 students have downloaded the slideshow for the February 14th class, and only 31 students have downloaded the slideshow for the March 6th class.

This was BEFORE the current events. Let me be crystal-clear: we'll all be very attentive and helpful, but NOT with students who have not been working. CELENE makes it possible for us all to check who has been working and who hasn't.
In addition, only 134 students are registered in this online class. Anyone who is not even registered won't validate the credits for this class. Please try to inform your friends.

Health matters more than anything else, and I hope that you are not going outside or meeting anyone. Health matters, but to get a grip on the situation, you need to remain busy and to work for your L1. This will keep your minds busy and alive.

Best regards
GC

Je ne pratique jamais ce chantage d'ordinaire, mais là il est hors de question qu'ils/elles se la coulent douce en attendant qu'on bosse d'arrache-pied pour eux puis qu'on valide leur année comme par enchantement, juste pour compenser la crise sanitaire. Incidemment (non, pas du tout incidemment), il s'agit du groupe que j'ai fini par engueuler vendredi dernier (donc au lendemain du premier discours de Macron) parce qu'ils se massaient les uns contre les autres, se serraient la main etc. et ce trois semaines donc après la publication des “gestes barrière” (que je suis le seul, je crois, à écrire en considérant barrière comme un nom adjectivé invariable) comme préconisation absolue.

Ma mère m'a écrit que la dame qui livre les repas aux personnes âgées dans le village lui a dit ne pas porter de masque car ça ne sert que quand on est contagieux. Une poignée de quelques millions de parfaits imbéciles finira par nous faire tous crever !!!

 

Hier, O*** a lu (après les deux premiers la veille (et sur ma recommandation, sa prof de latin n'ayant pas encore donné de travail)) l'un des 25 chapitres d'un livre qui adapte les Métamorphoses. Il fait à chaque fois un petit résumé (sur le mode burlesque, les chiens ne font pas des chats), et hier j'ai rejeté un œil au passage du livre VIII consacré à Philémon et Baucis. Si le confinement pouvait être l'occasion de me remettre au latin autrement qu'en butinant ou à la volée (cochez la métaphore animalière de votre choix)... En effet, la langue d'Ovide est quand même formidable. Dans les vers 620-1,

                                    tiliae contermina quercus
collibus est Phrygiis modico circumdata muro

le narrateur annonce déjà, par la syntaxe, la fusion des deux corps en deux arbres entrelacés : les trois premiers mots signifient littéralement (mais dans le sens inverse, en commençant par le génitif, ce qui a aussi son importance) “un chêne adossé à / tout proche d'un tilleul”. Le fait que quercus soit de genre féminin suggère déjà un rapprochement avec le très féminin, de première déclinaison, tilia (et ce sera Baucis). Le placement de l'adjectif conterminus au féminin entre les deux noms, tout à fait classique en latin, montre en quoi l'adjectif relie les deux noms. Ainsi, dès le début du récit, Philémon et Baucis sont reliés, différents et inséparables. Les traductions qui commencent par traduire en parlant du mur ou des monts phrygiens du vers 621 manquent totalement cela.

Outre la magnifique édition très grand format richement illustrée publiée aux éditions Diane de Selliers, je possède l'édition bilingue avec la traduction de Danièle Robert. Ces livres vont traîner au salon quelque temps, je pense...

 

07:10 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (3)

vendredi, 13 mars 2020

Est-ce ta première fin de millénaire ?

Dernière grosse journée (11 heures sur place) de cours sur le site Tanneurs, avant combien de temps ?

Pas envie de la raconter, si ce n'est le seul moment un peu normal et lumineux : les 2 heures où j'ai pu assister aux pré-doctoriales, notamment (mais pas seulement) à la présentation de l'étudiant qui travaille sous ma direction, Louis, et dont le travail de traduction de passages rares d'Adam Smith et de David Hume dans le cadre d'une analyse de l'esthétique des Lumières écossaises promet d'être passionnant, rigoureux, innovant.

 

Le soir, lire le message officiel de l'Université expliquant que tout continuera comme d'habitude pour les enseignants et les membres du personnel administratif la semaine prochaine m'a désespéré et mis en colère : ces (ir)responsables n'ont donc RIEN compris à ce qui se passe, ni au discours de Macron ?

C'est pareil dans les lycées : recteurs et chefs d'établissement annoncent le maintien de toutes les réunions, conseils de classe etc. Je le note ici pour mémoire et pour la postérité (allons-y franchement) : alors que le pays aurait déjà dû être confiné et alors que le discours du chef de l'Etat était on ne peut plus clair sur la nécessité d'arrêter tout ce qui n'était pas vital comme échanges physiques, tous ces minables de l'Education nationale (à commencer par ceux de l'Université de Tours) n'avaient qu'une idée en tête, fliquer et caporaliser leurs subordonnés...

 

mardi, 10 mars 2020

*1003*

Parmi les très nombreuses choses que je devais organiser pour avril et même pour plus tard, et dont j'ignore si elles pourront avoir lieu, il y a la rencontre avec Corinna Gepner, que j'ai commencé à préparer avec les étudiant-es d'échange mais aussi avec les étudiant-es de M1. Quel dommage de ne pouvoir réellement lancer cela.

Déjà, le 29 janvier dernier, mais pour d'autres raisons (à l'époque, c'était la fermeture du site Tanneurs, pas la crise sanitaire du Covid19), j'ai dû annuler la rencontre avec l'éditeur Benoît Verhille et la directrice de collection Anna Rizzello.

 

Il y a aussi le tour de France de l'écrivain Charles Yu, vers juin. Je ne vois plus très bien comment articuler cela avec l'année universitaire, qui risque d'être très perturbée. De manière inimaginable, même.

 

 

lundi, 02 mars 2020

Tout oublier

Aujourd'hui, maussade, triste, pas inspiré.

En cours de traduction pour étudiant·es d'échange, on traduisait un article sur le réchauffement climatique et les stations de ski françaises. En guise de prolongement culturel, comme j'essaie toujours de m'y contraindre, je n'ai pas trouvé mieux que le clip de Tout oublier*.

Si j'en crois le rapide tour de classe, seule une minorité de mes soixante étudiant·es avait entendu parler d'Angèle, ce qui semble démontrer qu'ils/elles ne fréquentent pas tant que ça les étudiant·es français·es, ou que ce n'est pas sur les goûts musicaux que roule alors la conversation, ou qu'Angèle n'est pas si populaire qu'on pourrait le croire (gare aux filter bubbles).

 

* Pas mieux, car je préfère faire découvrir des choses à ces étudiant·es qui ne passent qu'un ou deux semestres en France, mais apparemment c'était une découverte. Sinon, je suis convaincu que le clip parle bel et bien, de façon détournée certes, du réchauffement climatique et de la consommation de masse.

samedi, 08 février 2020

J.P.O.

Journée Portes Ouvertes, site Tanneurs (finalement).

Le site Tanneurs a rouvert, il reste quelques tags mais surtout des vigiles. J'espère que les vigiles ne seront plus là la semaine prochaine.

Beaucoup de monde. Entre 10 h et 11 h 30, nous avons accueilli – les 12 étudiant·es et 3 collègues – sans discontinuer un·e ou plusieurs lycéen·nes. 

Parti vers 13 h 30.

 

18:03 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 07 février 2020

*0702*

Il y a, à la B.U. de Droit du site Portalis, un petit mètre linéaire (et encore) pour les ouvrages cotés en 800 dans la classification Dewey : une vingtaine d'ouvrages pour la rubrique "Littérature". C'est normal, on est dans une bibliothèque de droit. Pour avoir des dizaines de milliers de livres de littérature, se rendre à la B.U. des Tanneurs.

Ce qui m'amuse, c'est le type d'ouvrages : presque uniquement des livres sur la rhétorique, ou sur la littérature comme art du discours, culture générale.

Ce mètre linéaire résume ce qu'est la littérature selon Blanquer, Philippe et Macron : l'art de la superficialité, de l'embobinage.

Soit le contraire de ce qu'est la littérature, évidemment.

 

jeudi, 06 février 2020

Bartlebysme

S'il vous plaît, lisez en entier ce texte d'une amie avec qui j'ai eu la chance de travailler (et dont je comprends trèèèèès bien les choix).

Moi, j'ai pris l'option bartleby tiède en essayant de ne pas me laisser ni meurtrir ni scléroser par le système, mais quant à savoir si j'y suis parvenu...

Merci Fanny, pour ton beau texte.

vendredi, 31 janvier 2020

Etats Généraux de l'Université de Tours

Participé toute la journée aux Etats Généraux de l'Université de Tours.

Quand on pense qu'il ne s'est écoulé que dix jours entre la première réunion informelle, lancée par mon collègue F. K. afin que des collègues de différentes UFR se concertent sur les luttes en cours, et ces Etats Généraux, qui ont été rendus possibles par la banalisation des cours...

Nous étions environ 250 dans l'amphi E du site Portalis. Le plus intéressant, ce fut les ateliers et la séance plénière de restitution du matin. On a mis en place la caisse de grève. On a échangé entre enseignant.es, étudiant.es, employé.es BIATSS, de manière très libre et très foutraque. Les mots qui sont revenus le plus souvent : colère, épuisement, précarisation, perte de sens, destruction managériale de ce qu'est l'Université...

Il y aura sans doute des comptes rendus plus organisés, mais on sent que ça bouge, que la plupart des collègues ne veulent plus courber le dos ou continuer de même façon à marches forcées.

 

18:53 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 27 janvier 2020

*2701*

Matinée : préparé des cours, fait une vidéo (la 61e de la série je range mon bureau).

 

Après-midi : premier vrai cours de traduction pour étudiant·es d'échange, délocalisé à Fromont, donc. Salle trop petite, on a dû aller chercher des tables et des chaises dans une salle voisine, et même ainsi plusieurs étudiant·es n'avaient pas de table. Pas trop de vertiges ni de douleurs, alors que j'appréhendais beaucoup.

Pourtant, deux heures et demie très physiques.

 

Plaisir d'enseigner le français, au fond. Et de lever quelques complexités amusantes. Ainsi, dans le texte de Yancouba Diémé que j'avais donné à traduire, il y avait, quasiment dans la même phrase, le verbe avaler et le nom hirondelles. Or, ces deux mots sont homonymes en anglais : swallow. Ce qui se produit, dans de tels, c'est l'apparition, dans le texte-cible, d'un jeu de mots qui ne se trouve pas dans le texte-source. Ce n'est pas forcément recommandé (ça dépend évidemment du type de texte). Ici, la question s'est résolue d'elle-même, car le verbe avaler ne pouvait pas se traduire par swallow :

tu avales rapidement une tasse de kinkeliba et un morceau de pain

En effet, en français, on peut avaler une tasse sans que la métonymie prête à confusion : le sujet du verbe n'avale pas vraiment une tasse mais le contenu de la tasse. En anglais, la métonymie crée une ambiguïté, comme me l'ont confirmé les nombreux anglophones qui participent au cours (et ce en dépit de ce que laisserait penser une requête restrictive Google (preuve qu'il faut se méfier de cela)). On a donc, sur la proposition de l'une d'entre elles, traduit comme suit :

you wash down a cup of kinkeliba tea with a piece of bread

 

mercredi, 22 janvier 2020

155 signataires

Beaucoup d'activité, notamment militante.

 

Le Président a fait débloquer le site Tanneurs par les forces de l'ordre.

Dans l'après-midi, il a donné plusieurs interviews à la presse, dont une dans laquelle il nous a qualifiés, nous les collègues qui désapprouvons ce recours à la police (et à une société de gardiennage privé qui coûte 10.000 euros par jour), de "gens qui soutiennent le vandalisme aggravé".

J'ai déployé beaucoup d'énergie  pour rédiger et faire signer une lettre à la Présidence.  Elle sera envoyée demain ; il y aura une centaine de signatures.

On s'organise aussi pour les actions de ces 2 prochains jours. Dans de nombreux départements de l'Université, la lutte se structure et risque de compliquer beaucoup la suite de l'année universitaire.

 

Les fake news se multiplient : le Président prend prétexte des dégradations pour retarder indéfiniment (et à l'infini ?) la réouverture des Tanneurs. Il évoque auprès de la presse des chiffres qui sont 10 ou 20 fois supérieurs aux chiffres que communiquent les responsables des deux UFR du site.



[EDIT : la lettre a été envoyée jeudi 23 au matin avec 113 signatures. Le Président a envoyé un message à 12 h 30 à tou-tes les étudiant-es et membres du personnel (dont 95% n'ont rien compris car ne connaissant pas la lettre en question), dans lequel il nous accordait enfin une partie de nos revendications : banalisation des 24 et 31 janvier, C.A. extraordinaire le 10/02...]

[NR 155.PNGEDIT 2 : article dans la NR vendredi 24 + vidéo du die-in du vendredi 24]

samedi, 18 janvier 2020

Questions, toujours

Tôt le matin, j'ai évacué une partie du travail (mails professionnels). Mais le plus long reste à faire : refaire le corrigé du concours blanc (le document est dans l'ordinateur de l'université et j'ai oublié de m'en envoyer une copie (or, le site est bloqué (et, apparemment, carrément fermé administrativement la semaine prochaine))), préparer des documents à mettre en ligne pour le cours de L3, essayer de contacter tou·tes les étudiant·es d'échange dont je suis responsable afin de leur donner rendez-vous avant mon cours déplacé à Fromont, histoire que ce créneau serve à quelque chose.

Ce week-end, il faut que j'avance dans mes lectures : depuis deux jours, trop de réseaux sociaux et de glandouille. Il y a aussi une sacrée pile que je devrais écluser dans une vidéo. Irai-je au Salon des Lycéens ? Et comment se remettre à Pinget ?

Tant que je n'ai pas de soucis plus graves...

Hier, l'IRM, c'était comme se trouver dans la sono d'une technoparade, mais avec un casque anti-bruit, heureusement. Pas de résultats avant la semaine prochaine ; je ne sais pas quand prendre rendez-vous avec ma toubib.

 

lundi, 13 janvier 2020

Blocage

Ce matin, arrivé tôt comme toujours le lundi, j'ai réussi à m'infiltrer dans le site Tanneurs en cours de blocage. La porte proche du secrétariat pédagogique d'anglais n'était barrée, de l'intérieur, que par quelques tables et chaises mal rassemblées : un coup d'épaule a suffi. Un quart d'heure plus tard, j'ai fait entrer ma collègue Carine de semblable manière. A 8 h 30, c'était mort : tout ficelé, cadenassé.

20200113_100706.jpgNous avons pu travailler au chaud, recevoir tout de même les étudiantes d'échange qui ont pu passer plus tard, quand les étudiant-es mobilisé-es, ayant obtenu report des épreuves et annulation de facto des cours de la première journée de cours en Arts et Sciences Humaines, laissaient rentrer au compte-gouttes, etc.

Vers midi, j'ai aidé le directeur d'UFR et la responsable administrative à récupérer les sujets d'examen de ce jour et de mardi, afin qu'ils soient acheminés vers le site Grandmont, où sont relocalisées toutes les épreuves.

C'est un peu beaucoup le grand n'importe quoi, comme toujours. Tout le monde a tort, en un sens. Et notamment les révoltés d'opérette qui écrivent ACAB partout dans les couloirs déserts de l'Université, comme si cela allait changer quoi que ce soit aux violences policières. En revanche, ça ne va pas dérider les femmes de ménage quand elles devront nettoyer ce merdier ; ce n'est pas moi qui irai leur expliquer que les imbéciles qui salopent les murs qu'elles doivent laver sont en lutte contre la précarité et les injustices sociales...

samedi, 11 janvier 2020

Dînatoire

Ce soir, nous avons passé la soirée (enfin, le début de soirée, c'était un “apéro dînatoire”)) chez nos voisins Y. et R. Il y avait aussi G* et C*. Comme, dans ce quartier, on ne se voit, entre voisins, que de loin ou en passant, c'était l'occasion de rattraper un peu quelques mois sans vraiment se parler (à part avec G* tout de même).

Il faudrait rendre l'invitation, ne pas faire cela de manière aussi éloignée, mais nous devenons vraiment asociaux, je crois, de vrais Tourangeaux. La ville aura mis un peu plus de dix ans à nous rendre totalement asociaux. (Nous sommes arrivés en 2003.)

Après-midi : manifestation. Je suis remonté plus tôt avec Oméga, et encore, du rond-point du pont Napoléon à l'arrêt Place Choiseul, j'ai cru que je n'arriverais jamais à me traîner. Aussi, je ne fais pas assez sérieusement tous mes exercices de kiné.

Le matin, j'ai corrigé tout mon gros paquet de L1, questions sur la culture biblique dans les cultures anglophones. Il fallait simplement avoir suivi le cours et/ou téléchargé les PowerPoint en les apprenant bêtement. Les résultats sont catastrophiques, car d'une part la culture générale des étudiant·es est affligeant, d'autre part la capacité de la majorité à travailler ne serait-ce qu'un peu est quasi nulle.

Mais ce constat n'a rien de nouveau.

Pas lu une ligne aujourd'hui, je me désespère.

 

jeudi, 02 janvier 2020

*0201*

Aujourd'hui je dois au moins écluser le second paquet de copies de traduction, finir de corriger les travaux de traductologie déposés par mes L3 sous CELENE. Idéalement, je devrais aussi commencer à taper dans les copies de littérature, mais là, je me connais : si j'ai fait le reste, je serai trop las, et surtout trop content d'avoir un prétexte de ne rien foutre, donc je ne ferai plus rien.

Aussi, je voudrais achever de lire Martin Eden, commencé le 26 décembre. Je traîne sur ce roman, mais aussi, il infuse. J'en ai publié plusieurs extraits sur Twitter au fur et à mesure de ma lecture.

Curieux, ce livre dont je n'avais jamais même entendu parler il y a, quoi, deux ou trois ans, n'a cessé d'apparaître partout : sur les réseaux sociaux, dans l'essai sur les transclasses qu'a lu C* récemment, dans Désherbage de Sophie G. Lucas. Cette lecture me conduit à réviser mon jugement, vague et  lointain, ill-informed, au sujet de Jack London : ce n'était pas seulement l'auteur des aventures sauvages, "ce qu'on lit quand on est enfant" selon le vers de Manset.

La B.U. possède, je crois, les volumes de la Library of America contenant l'essentiel de l'oeuvre (prolifique) de London. À creuser.