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mardi, 03 octobre 2017

Prescription sans ordonnance

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mardi, 19 septembre 2017

3 traductions du début du chapitre 2 d’Alice in Wonderland & 1 réécriture

Comme je pense que ce document que j'ai établi à l'intention de mes étudiants de troisième année (cours Approches de la traduction) peut intéresser quelques lectrices ou -eurs de passage, je le mets également en ligne ici. 

3 traductions du début du chapitre 2 d’Alice in Wonderland & 1 réécriture

 

Il s'agit d'un passage connu (et bref) d'Alice au pays des merveilles, dont j'ai donné le texte anglais, français (Henri Bué, 1869), allemand (Antonie Zimmermann, 1869) et italien (T. Pietrocola-Rossetti, 1872), ainsi que la réécriture — pas très réussie, imho — de J.C. Gorham (1905).

Bien sûr, les étudiants ne connaissent pas tous l'italien ou l'allemand, mais c'est la première fois que j'essaie, de manière marginale, de proposer ce genre de prolongement dans un cours de LLCER. On verra ce qu'il en sera.

dimanche, 17 septembre 2017

Chimères

Sous le regard des Chimères domestiques (elles sont au nombre de 42, et je vérifierai plus tard si j'en ai déjà parlé dans ces carnets), je réponds depuis un petit moment maintenant à la quinzaine de mails professionnels accumulés depuis hier soir.

Plaisir des mots qui sont interdits ailleurs.

Que l'on s'est interdit.

Prolifération de ce son ici, alors.

lundi, 11 septembre 2017

Toilettes & grammaire trans-genre

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Pour s'accorder au sujet de l'article, la journaliste de la NR adopte la grammaire trans-genre.   

vendredi, 08 septembre 2017

Complexe

Devant la porte de mon bureau, ce matin, deux clochards bien crades qui ont dû passer la nuit allongés sur leurs sacs à dos. Comme je ne suis pas du genre à me formaliser, je les réveille gentiment et je leur paie le café...

L'agent qui passe dans la foulée avec son chariot est nettement moins amène... peut-être que c'est lui qui a raison et que c'est moi qui suis un gros hypocrite...

08:44 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 13 mars 2017

4141 — Deux vidéos sur les toits de la Bibliothèque

Expositions de poètes africainEs, Bibliothèque Arts et Lettres, site Tanneurs, Tours, 13 mars 2017.     Cela faisait longtemps que je voulais faire ça.

 

L'occasion de venir prendre quelques photographies de l'exposition de livres d'écrivains africains était trop belle pour que je la manquasse.

 

Pour la première vidéo, j'ai repris de mémoire (et je me suis planté : pour le dernier vers, c'est « le temps veille », pas « l'esprit veille » (il a dû se produire une conflagration, dans mon esprit, avec le tableau de Gauguin)) un bref poème d'Esther Nirina qui est à l'honneur avec le présentoir de poésie anglophone du troisième étage.

 

Et donc, deux vidéos d'un coup, pour profiter aussi du passage par le bureau et donc de la connexion ultra-rapide de l'Université.

 

 

Pour la deuxième vidéo, plus longue, je me suis attaché à présenter le livre bouleversant de Shailja Patel, Migritude.

Comme je parle du spectacle dansé dont le texte constitue la première partie de Migritude, voici quelques autres liens pour se faire une idée (et se rafraîchir les yeux après ma tronche et mon blabla) :

  • The Cup Runneth Over (“an act of poetic terrorism”) — à faire écouter aux fans de Barack Obama

 

vendredi, 24 février 2017

“That's a pure Malevitch”

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Il y a trois ans, je faisais réciter par écrit un poème de Dickinson que j'avais fait apprendre par cœur à mes étudiants de première année... l'occasion d'être un peu sarcastique.

De mémoire, l'étudiante n'était pas venue me demander d'explication sur l'annotation, et aurai-je la naïveté de penser qu'elle a gouglé Malevitch ?

vendredi, 03 février 2017

Désensablé sur Loire

Enseigner, même avec ses fatigues et ses frustrations, reste la partie la plus jouissive de mon métier.

16298868_1220384547998702_6424909361380335334_n.jpgCe matin en cours de traduction pour étudiants d'échange on regardait un peu les titres du Canard enchaîné... Je leur expliquais quelques trucs sur l'actualité politique en France, et donc, on traduisait. “Ensablé-sur-Sarthe”... Je leur explique le jeu de mots, je cherche une vanne équivalente... Et soudain une étudiante (nord-américaine) me propose, du fond de la classe : di-sable-d sur Sarthe... Waow.

L'heure précédente, en L1, un des cinq étudiants faisant l'exposé m'avait appris que Robert Baldwin Ross, le dédicataire de The Importance of Being Earnest, était né à Tours*. Une autre a vu un jeu de mots que je n'avais pas vu (“a sad blow”). Une autre encore avait des étoiles dans les yeux quand j'ai établi un parallèle entre telle structure de dialogue dans la pièce de Wilde et la langue des pièces d'Ionesco.

 

 

* À noter d'ailleurs que ni l'édition de la pièce sur Gutenberg ni celle sur Wikisource ne contiennent la page de dédicace, ce qui est une omission surprenante. Robert Baldwin Ross, on l'apprend aussi sur Wikipédia, était le petit-fils d'un des artisans de l'indépendance du Canada.

mardi, 31 janvier 2017

Graphique sur les ressources de presse

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Source : Katie L. Price

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mardi, 24 janvier 2017

Fitness & crétinerie

Je ne hais pas le sport, mais beaucoup de sportifs sont irréfléchis (pour rester poli).

Pire que tout, la communication sportive.

En voici encore un exemple brillant. Me connectant à mon Environnement Numérique de Travail, afin d'accéder aux outils de travail que sont la bibliothèque en ligne, la messagerie électronique, les emplois du temps etc., je vois s'afficher, comme à l'ordinaire, les “actualités” (dans lesquelles, soit dit en passant, pas le moindre hommage n'a encore été rendu à mon excellent collègue Philippe Chardin, mort il y a quinze jours et dont on attend encore que l'Université fasse semblant de s'en apercevoir).

 

Et que vois-je ?

32460997606_a5d0644661_z.jpgÇa.

 

Entre autres idioties mises en avant par le Service Communication de l'Université, cette Nuit du fitness (titre déjà crétin), avec pour “dress code” (!) Tahiti douche.

 

Ces gens ne sortent-ils jamais les neurones de leurs muscles fessiers, et ne savent-ils pas qu'il y a, ces jours-ci, de fortes intempéries en Polynésie française, de sorte que Tahiti a été ravagé par des inondations ? Outre que l'idée même d'un dress code est inepte, que demander à des étudiants (et à des enseignants) de se déguiser en flacon de gel douche (c'est ce que je comprends, mais je ne garantis pas que je ne fais pas de contresens) est doublement inepte, la simple décence voudrait qu'on n'écrive pas ce genre de chose en ce moment.

jeudi, 05 janvier 2017

At Home At Work At Play

WAW — Le sigle signifie, je l'ai précisé plusieurs fois, William At Work. La rubrique, de ce fait (je veux dire, du fait de son sujet), s'enrichit aisément de notules et de billets. Je vous invite à aller fouiller dans les plus anciennes, qui datent de juin 2005.

237 en 139 mois, ça ne fait pourtant pas même un billet par quinzaine.

Le problème, bien entendu, est que je n'écris pas pour raconter mon travail, ni même mes travaux. Si je notais ici, même de façon télégraphique, chaque tâche accomplie, il y aurait plusieurs billets par jour. Or, le dernier billet date de novembre, et, de manière caractéristique, faisait allusion au travail effectué le samedi, ainsi surtout qu'un travail restant à accomplir le dimanche : que signifie, du point de vue topique, at work pour un enseignant ?

Un de mes regrets essentiels — je l'exprime rarement, mais bien trop souvent toutefois (trop souvent, car ce genre de regret est absolument ridicule vu de l'extérieur) — est que ces billets de blog n'attirent plus guère d'attention, et quasiment plus jamais le moindre commentaire. Il est stupide de me plaindre de cela, étant donné que je ne fréquente plus guère la blogosphère non plus. Les réseaux sociaux ont remplacé les blogs pour ce qui est des échanges : poursuivre un tel site (comme l'autre d'ailleurs), c'est, plus que jamais, soliloquer.

Les réseaux sociaux ont remplacé les blogs pour ce qui est des échanges, certes, mais, sur Facebook, mes vidéos de traduction et mes publications les plus sérieuses (les plus réfléchies, dira-t-on) sont celles qui ont le moins d'audience. C'est que la majorité recherche, sur Facebook, le bref et l'immédiat. Hier soir, j'ai partagé la traduction d'un long et magnifique entretien avec Aslı Erdoğan — trop long : deux “likes”.

Je ne renierai pourtant pas ce que j'écrivais, dans la rubrique WAW, justement, le 9 novembre 2015.

dimanche, 20 novembre 2016

Délitement d'hier

Hier, j'ai quand même été en-dessous de tout.

Sans doute est-ce parce que la journée avait bien démarré : levé à 6 h, j'avais fait quelques recherches dans la trilogie de Delbo pour vérifier certaines affirmations de sa biographe (en fait, comme je l'ai écrit hier, le livre de Dunant n'est absolument pas une biographie), puis lu Médée de Corneille (éblouissant, nerveux, roboratif), de sorte qu'à 8 h 30, quand le reste de la maisonnée a commencé à émerger, j'avais déjà assez bien rempli ma matinée.

Alors, après, délitement total de toute volonté, le coup classique chez moi : petites tâches ménagères, beaucoup de glandouillage sur le Web, un peu de lecture, quatre écoutes (je crois) du nouvel album d'Annegarn, matage de match de rugby avec Oméga le soir (& production de distiques ribéryens — encore inédits sur ce site, mais ils n'ont eu absolument aucun succès sur Facebook).

Du coup, aujourd'hui, les copies, le thème à préparer pour le cours de demain pour étudiants d'échange, pages à relire pour une amie...

Comportement de dé-bile. (Disons, Felipe dans Mafalda.)

samedi, 19 novembre 2016

Solutions finales

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Tout d'abord, le contexte de ce “dialogue” sur Facebook : un ami commun a posté la couverture de Valeurs actuelles, avec une photographie de Philippe de Villiers et la citation « Ma France sans l'islam ».

 

Il va sans dire — mais peut-être plus rien ne va-t-il sans le dire — que je honnis Villiers et son islamophobie, mais doit-on forcément, par un retour de balancier, prôner d'autres discriminations ? Que Philippe de Villiers énonce des propos scandaleux, j'y suis habitué. Qu'une universitaire apparemment spécialiste de sciences humaines puisse écrire sans sourciller, en commentaire d'un billet public sur un réseau social, qu'il faudrait exterminer une partie de l'humanité sur la base de sa couleur de peau et de son sexe, je n'y suis pas habitué. Il n'est pas rassurant de voir que, face à la montée des racismes et des communautarismes haineux, une collègue (sa page FB explique qu'elle travaille à l'Université Toulouse-Jean-Jaurès) est capable de prôner, comme solution des problèmes de la France (ou des États-Unis, on ne sait pas trop), l'élimination des hommes blancs.

dimanche, 13 novembre 2016

De Donald Trump, et des encyclopédies

Je viens de dénicher encore un très bon exemple pour mon cours de documentation sur les encyclopédies, dans lequel je démontre notamment que :

1. la Wikipedia, anglophone mais pas seulement, est un outil d'approfondissement et de connaissance souvent plus fiable que bien des sources “autorisées” *

2. les encyclopédies “classiques” doivent faire l'objet d'un regard aussi critique que ce qui se trouve sur le Web

 

L'exemple ?

Il s'agit de l'article “Donald Trump” de l'Universalis en ligne (accessible seulement aux abonnés, donc gratuite pour tous nos étudiants via leur ENT).

Cet article en français, dont l'auteur est pourtant un éminent américaniste (vice-président du jury d'agrégation, crois-je savoir), comporte plusieurs énoncés non neutres, plusieurs erreurs rédactionnelles, et surtout des faits non avérés, ou discutables. Par exemple, l'auteur reprend comme une évidence ce que plusieurs instituts de statistique ou politologiques contestent, à savoir que Trump a été élu en parvenant « à mobiliser largement les abstentionnistes de son socle électoral, majoritairement les Blancs non diplômés de l’enseignement supérieur ».

Sur WP, un tel article se verrait immédiatement apposer un ou plusieurs bandeaux d'avertissement : neutralité, nécessité de citer les sources etc. Sur l'Encyclopédie Universalis, le vénérable professeur d'histoire américaine est libre de signer son nom un article contenant plusieurs approximations, et, je le suppose, de dire — comme tant de collègues qui n'ont jamais regardé de près la Wikipedia et son fonctionnement — du mal de Wikipedia !

 

* Ce que j'essaie de montrer dans ce cours, en expliquant le fonctionnement des bandeaux, le système de recherche dans l'historique, le système de vote collectif pour améliorer ou supprimer des articles, c'est que le fait que tout le monde puisse être auteur ne se fait pas au détriment de la qualité. (Au contraire, même : la WP est actuellement l'outil encyclopédique le plus complet et le mieux écrit, en anglais notamment.)

La majorité de nos collègues en sont restés à l'époque des débuts, vers 2004, où on pouvait écrire n'importe quoi et où ça restait en ligne pendant des semaines. Cela est nettement moins vrai de nos collègues anglophones, qui, depuis très longtemps, participent activement aux portails des domaines dont ils sont spécialistes.

En France, quand apparaît un outil formidable mais bouleversant les codes, on préfère cracher dans la soupe plutôt que de participer à l'améliorer. L'exemple plus frappant, dans cette histoire des rapports de frilosité des élites intellectuelles françaises vis-à-vis du numérique, restera pour moi cette baderne de Fumaroli fustigeant le Projet Gutenberg et Google Books en vantant les mérites de Gallica, qui était, à l'époque, cent fois moins complet et surtout cent fois moins pratique que Gutenberg ou Wikisource. Depuis, d'ailleurs, Gallica s'est considérablement améliorée... en se gutenbergisant.

jeudi, 10 novembre 2016

Work with — Bernie Sanders “collabo” ?

Je me suis — difficilement — retenu d'archiver ici hier les différentes brèves de comptoir dont j'ai abreuvé mon mur Facebook sur l'élection — grave, prévisible, tragique — de Donald Trump à la présidence des États-Unis...

Aujourd'hui, j'interviens sur un point qui n'est pas de détail, mais qui relève au moins de mes compétences officielles, la langue anglaise.

 

Bernie Sanders, sénateur et candidat battu à la primaire démocrate, a publié ce matin le communiqué suivant :

 

Donald Trump tapped into the anger of a declining middle class that is sick and tired of establishment economics, establishment politics and the establishment media. People are tired of working longer hours for lower wages, of seeing decent paying jobs go to China and other low-wage countries, of billionaires not paying any federal income taxes and of not being able to afford a college education for their kids - all while the very rich become much richer.

To the degree that Mr. Trump is serious about pursuing policies that improve the lives of working families in this country, I and other progressives are prepared to work with him. To the degree that he pursues racist, sexist, xenophobic and anti-environment policies, we will vigorously oppose him.

 

Les médias français de reprendre cela, pour la majorité d'entre eux, sous des titres aussi vendeurs que partiels et faux : Bernie Sanders prêt à travailler avec Donald Trump.

“Work with” ne signifie ni collaborer, ni travailler pour. Dans 4 cas sur 5, pour ce qui relève des structures verbales en tout cas, il ne faut pas traduire with par avec de l'anglais au français. Ici, ça veut dire que Bernie Sanders, comme d'autres “progressistes”, est prêt à soutenir des décisions ou des projets politiques au coup à coup.

C'est un peu le genre de discours pragmatique qu'on connaît aux centristes français honnêtes (et j'espère ne pas commettre, en écrivant cela, un double oxymore).

Donc, le raccourci saisissant qui consiste à renvoyer dos à dos populistes xénophobes et “progressistes”, justement, ou — en France — la droite extrême (qui ne propose que des mesures visant à l'appauvrissement du plus grand nombre) et la gauche dite “radicale” n'est qu'un tour de passe-passe sémantique des plus dégueulasses, ainsi qu'une manipulation de l'ordre de celles qui consistaient à annoncer à l'avance la défaite du Brexit et la victoire de Hillary Clinton.

Pour ma part, n'aimant pas la politique du pire ni la stratégie de la terre brûlée (métaphore qui prend un sens encore plus fort face à un ”ticket” créationniste et climato-sceptique), je souhaite vivement que des gens comme Bernie Sanders parviennent à infléchir le cours de l'histoire en incitant Trump à appliquer surtout les points les moins dévastateurs de son programme de clown assassin.

mardi, 18 octobre 2016

Traduire “fembot”

Un bon exemple, pour renouveler mon stock pour le cours magistral que je consacrerai fin novembre, dans le cadre du cours de première année de Documentation*, à la question des ressources lexicographiques en ligne (monolingues, bilingues, multilingues), c'est le nom composé amalgamé fembot**.

En effet, si les dictionnaires bilingues Larousse en ligne ne connaissent pas le terme, c'est le cas de la plupart des ressources habituelles (Collins ou IATE).  Wordreference reste pareillement muet, à l'exception d'une discussion très marginale sur le forum, et Linguee ne répertorie quasiment aucune occurrence (ce qui est plus étonnant).

Le site le plus disert reste Reverso, surtout dans son interface contextuelle. Toutefois, les nombreuses phrases en contexte n'ont, en regard, que des traductions manquantes, fausses ou peu convaincantes : tout au plus serais-je tenté d'emprunter cybernana et de le moderniser en cybermeuf. Finalement, des traductions “sèches” proposées en haut de page, femmebote et robote, seule la seconde peut sembler convenir. Cela requiert, toutefois, un certain discernement : rien de tout cuit ici.

L'aller-retour entre la version francophone et la version anglophone de la Wikipédia suggère une équivalence trop restrictive ou trop technique (gynoïde).

À qui voudrait traduire le titre de la chanson de Zappa, “Fembot in A Wet T-Shirt”, que conseiller ? L'anglicisme (une fembot en t-shirt mouillé) ? Robote dans un t-shirt mouillé ? Une cybermeuf ?

 

 

* Triple génitif, I know.

** Oui, je suis en train de réécouter Joe's Garage de Frank Zappa.

samedi, 15 octobre 2016

D'un rapport de jury, et d'un corrigé.

Neuf mois après les épreuves écrites, le jury d'agrégation interne d'anglais vient enfin de publier son rapport sur la session 2016. Ce document est toujours très instructif pour les candidats, et pour les universitaires qui assurent les cours.

Il s'agit d'un document public, consultable ici.

Je viens de passer un certain temps à lire les parties qui me concernent le plus, et notamment les pages 43 à 50, sur l'explication des choix de traduction.

Toutefois, je me contenterai de reproduire ici le texte du sujet de version, et la proposition de traduction à laquelle finit par aboutir le jury.

 

Texte à traduire (extrait de Freedom de J. Franzen)

Walter had never liked cats. They'd seemed to him the sociopaths of the pet world, a species domesticated as an evil necessary for the control of rodents and subsequently fetishized the way unhappy countries fetishize their militaries, saluting the uniforms of killers as cat owners stroke their animals' lovely fur and forgive their claws and fangs. He'd never seen anything in a cat's face but simpering incuriosity and self-interest; you only had to tease one with a mouse-toy to see where its true heart lay. Until he came to live in his mother's house, however, he'd had many worse evils to contend against. Only now, when he was responsible for the feral cat populations wreaking havoc on the properties he managed for the Nature Conservancy, and when the injury that Canterbridge Estates had inflicted on his lake was compounded by the insult of its residents' free-roaming pets, did his old anti-feline prejudice swell into the kind of bludgeoning daily misery and grievance that depressive male Berglunds evidently needed to lend meaning and substance to their lives. The grievance that had served him for the previous two years —the misery of chainsaws and earthmovers and small-scale blasting and erosion, of hammers and tile cutters and boom-boxed classic rock— was over now, and he needed something new.

Some cats are lazy or inept as killers, but the white-footed black Bobby wasn't one of them. Bobby was shrewd enough to retreat to the Hoffbauer house at dusk, when raccoons and coyotes became a danger, but every morning in the snowless months he could be seen sallying freshly forth along the lake's denuded shore and entering Walter's property to kill things.

 

Proposition de traduction

Walter n'avait jamais aimé les chats. Il lui avait semblé que c'étaient les sociopathes du monde des animaux de compagnie, une espèce domestiquée comme un mal nécessaire à l'élimination des rongeurs et fétichisée ensuite comme les pays malheureux fétichisent leurs militaires, saluant l'uniforme de tueurs comme les propriétaires de chat caressent la jolie fourrure de leur animal et lui pardonnent ses griffes et ses dents pointues. Il n'avait jamais rien lu dans l'expression d'un chat si ce n'est une absence de curiosité et un égocentrisme de façade ; il suffisait d'en taquiner un avec une fausse souris pour voir quelle était sa véritable nature. Jusqu'à ce qu'il vînt habiter dans la maison de sa mère, il avait eu quantité de maux plus graves à affronter. C'est seulement maintenant, comme il avait la charge des populations de chats harets causant des ravages dans les terres que lui avait confiées The Nature Conservancy et qu'à la blessure infligée à son lac par les lotissements Canterbridge s'ajoutait l'affront des animaux de compagnie que les résidents laissaient vagabonder, que son vieux préjugé contre les félins avait grossi jusqu'à devenir cette espèce de grief, de tourment matraqué journellement dont les hommes dépressifs de la famille Berglund avaient manifestement besoin afin de donner sens et épaisseur à leur existence. Le grief qui lui avait servi ces deux dernières années —le tourment des tronçonneuses, des bouteurs, des petits dynamitages et des terrassements, des marteaux, des coupe-carreaux et du vieux rock à pleins tubes—avait cessé et il avait besoin d'autre chose.

Certains chats sont fainéants ou inaptes à tuer mais ce Bobby, noir, aux pattes blanches, n'était pas de ceux-là. Bobby était suffisamment rusé pour se replier dans la maison des Hoffbauer à la tombée de la nuit, à l'heure où les ratons laveurs et les coyotes devenaient un danger, mais tous les matins des mois sans neige on le voyait repartir à l'aventure sur la rive sud dénudée du lac et pénétrer le domaine de Walter pour y tuer.

 

Ma seule réaction, après avoir noté à la hâte toutes les erreurs de traduction (en rouge ci-dessus), fut, paraphrasant Coluche : ils s'y sont mis à plusieurs pour faire ça ???

vendredi, 14 octobre 2016

Frankie Lee & Judas Priest

Mon métier d'universitaire et d'enseignant-chercheur, c'est aussi de former à la traduction, et — à partir de la troisième année, seulement, hélas — à la réflexion sur les questions de traduction.

Dans le cadre de mes T.D. de traductologie, je vais faire travailler les étudiants sur un “texte” de Bob Dylan, et sur une traduction française de ce texte. Pour ceux que cela intéresse, voici le document de cours sous PDF.

Comme je l'écrivais hier, la singularité de l'œuvre de Dylan, c'est qu'elle en grande partie non traductible, à savoir qu'elle n'a pas besoin d'être traduite pour être comprise ou saisissable (comme les grandes œuvres de théâtre, dans lesquelles tant de ce qui se produit n'est pas lié strictement à la langue).

mercredi, 05 octobre 2016

Un tiers de vie

Au travail, dans l'amphi A, dès 7 h 20, j'admire le travail de la femme de ménage tout en préparant mes dossiers et mes diaporamas, et constate, vu tout ce que va dénicher et pousse le balai, que les étudiants sont des sagouins.

Auparavant, elle m'a fait remarquer, après que nous nous sommes salués, que j'étais matinal. Pas faux. Et m'a demandé si ça ne me gênait pas qu'elle continue. Au contraire, j'avais peur, moi, que ça l'embête que je sois là.

Encore auparavant, dans le tramway, je me suis aperçu que j'aurai bientôt 42 ans et que, comme j'ai commencé ma carrière tourangelle en septembre 2002, j'ai donc passé un tiers de ma vie ici ; j'espère être encore là à 56 ans pour signaler une demi-vie, mais qu'à 70 ans “ils” m'auront laissé filer.

On verra.

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vendredi, 30 septembre 2016

“Y avait d'l'ombr' qu'en d'sous du pont”

De retour de ma brève pause déjeuner, avant d'“enquiller”* les trois cours de midi à 16 h 30, j'ai vu cette étudiante qui lisait sous l'escalier de la passerelle des Tanneurs, côté place des Joulins. Il pleuvait — il a plu, la première pluie continue et parfois drue de la saison — enfin !

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Comme je n'ai pas encore récupéré le chargeur de batterie de mon Lumix (oublié il y a plus d'un mois dans les Landes — nous avons tergiversé et toujours pas décidé d'acheter un nouvel appareil**), et comme de toute façon au travail je n'aurais sans doute eu que mon smartphone à photos pourries, je n'ai ni osé prendre la photo du bon côté, presque à bout portant, ni voulu rater totalement cette scène, que j'ai donc saisie, trois minutes plus tard, de l'autre côté de la Passerelle, depuis la vitre ouverte de mon bureau, avec le zoom qui rend l'image plus dégueulasse encore.

Puis j'ai répondu rapidement à trois ou quatre emails, et suis allé explorer, avec les étudiants de troisième année, ce qui arrive à Kayo dans son laboratoire.

 

 

* Allusion au professeur d'histoire d'Alpha.

** Note pour la postérité : en septembre, le troisième tiers ; en octobre, les taxes foncières des deux maisons ; en novembre, la taxe d'habitation des deux maisons. Bonne raison de ne pas claquer 350 € comme qui rigole.

mercredi, 28 septembre 2016

Cancanements

Que manque-t-il, sinon cela, le temps de se poser un peu, d'abord à une table rose vif sur un tabouret jaune pétard, puis à l'ordinateur de l'estrade ?

 

Ce matin, l'amphi était entièrement éclairé, et l'ordi était resté allumé. Bizarre.

Comme j'ai ouvert la porte de secours qui donne, non précisément sur les berges, mais sur le large chemin planté de platanes qui surplombe le chemin des bords de Loire, j'ai fini par entendre des cancanements, ce qui me rappelle qu'avant-hier, en salle 309, de tels cancanements (de colvert femelle) ont été l'occasion d'apprendre à mes étudiants d'échange les mots colvert, cancaner, potins et l'expression “dire du mal de quelqu'un dans son dos” (qui est quasi identique en anglais).

 

Les trois premières pages de Levins Mühle sont étonnantes.

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mercredi, 21 septembre 2016

Mercredi à l'aube, bords de Loire.

Il y a deux ans, j'avais commencé de tenter de circonscrire, à bâtons rompus, un chronotope : le lundi de cinq à sept, dans le quartier de la cathédrale (où se trouve le Conservatoire).

IMG_20160921_073055.jpgCe matin, avant de publier la photo du jour sur le nouvel autre blog, j'ai pris en photo l'amphithéâtre où je vais faire cours, de huit à neuf, mais pendant quatre semaines seulement.

Récurrence modérée.

Il s'agit, pour quatre mercredis donc — celui-ci étant le deuxième — du cours magistral sur Tail of the Blue Bird de Nii Ayikwei Parkes.

lundi, 30 mai 2016

Caryl Phillips, premiers pistages

Depuis quelques jours, j’ai enfin pris le temps de me lancer dans l’œuvre de Caryl Phillips, écrivain britannique que l’on qualifie aussi parfois de “Black British”, d’origine antillaise, mais qui a enseigné et écrit pas mal aux États-Unis… bref, cette question des définitions identitaires est, comme on peut le supposer et comme sans doute l’histoire littéraire en retiendra le caractère essentiel pour les générations d’écrivains des années 1970 aux années [reste à compléter], au centre de son travail.

Le prétexte – fortement agissant – de cette plongée est le fait que je devrai préparer, s’il y a des candidats, les agrégatifs de l’option Littérature du pôle mutualisé Limoges-Poitiers-Tours à l’œuvre mise au programme, Crossing the River. En général, les cours d’option débutent seulement en janvier, mais comme il faut, dès début septembre, voire avant, donner des indications de lecture aux étudiants, et comme d’autre part ce mois de juin devrait être plutôt calme sur le front du boulot, je m’y mets d’arrache-pied maintenant.

Pas encore relu Crossing the River, que j’ai lu il y a une dizaine d’années et qui m’a laissé un souvenir diffus. Préféré, pour l’instant, arpenter le territoire d’autres livres de C. Phillips. Commencé par Dancing in the Dark, portrait en kaléidoscope de l’itinéraire du grand comédien noir américain – originaire des Bahamas – Bert Williams. Dans sa structure, ce livre va certainement m’éclairer sur les choix de point de vue et de voix qui figuraient déjà dans Crossing the River.

Actuellement, je lis les essais rassemblés dans Colour Me English et The Atlantic Sound, un texte très étrange mêlant fictions, récit de voyage et réflexions historiques sur la traite et le commerce triangulaire ; le moins réussi, pour l’instant, est le passage narratif de la première partie dans laquelle Phillips raconte le séjour à Liverpool, en 1880, d’un jeune Ghanéen venu tenter de récupérer les fortes sommes perdues par son père après affaire avec un marchand anglais véreux. (Pourtant, quel beau sujet...)

Pour le style autant que pour le regard, Phillips m’évoque les récits de Naipaul, le Calcutta de Chaudhuri — pour la recherche d’une signification englobante lyrique, les aphorismes et les envolées d’un Ben Okri — et, pour le travail autour de l’identité très particulière du prolétariat du nord de l’Angleterre, la prose quasi ethnographique d’un Stuart Maconie. Curieusement, son anglais, précis, recherché, s’autorise de curieuses ruptures, comme le non-respect quasi systématique de la règle de grammaire sur les pronoms relatifs who et whom.

lundi, 09 mai 2016

Routines

Nous ne sommes pas nombreux, à l'Université, aujourd'hui.

La concierge d'à côté, parano sans humour...

 

Toujours clochards et gros clébards. La routine va routiner, tout le mois de mai...

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mardi, 03 mai 2016

Premières terrasses

On a doux le soleil les premières terrasses

Qu'avant la fin de l'exam les tudiants se cassent.

 

Croivu-je avoir faisi un sujet trop facile

Qu'on n'est pas lu leur truc übermégadébile.

vendredi, 01 avril 2016

Vieil homme sous un ciel en suspens

Pour célébrer la vingt-sixième vidéo, filmée tard ce soir, je signale l'importance du poète sud-africain Tatamkhulu Afrika (1920-2002).

Ces prochains jours, les publications de traductions improvisées et filmées seront peut-être plus sporadiques.