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lundi, 22 janvier 2018

66 secondes de lecture, 12 : le test du dictionnaire

Dans une journée de pleine panique au boulot, prendre un des rares livres pas trop pénibles sur une étagère (bureau 38 toujours) et en lire un passage.

En plus, ça fait écho à l'essai de Bill Bryson sur lequel on fait travailler les étudiants de première année.

samedi, 30 décembre 2017

viii + iii

viii + iii

 

Qu’on la (le ?) remplisse de thé ou d’un autre liquide (lait chaud, grog, café…), dit-on un mug ou une mug ?

Relisant les chapitres de la première partie écrite hier matin les doigts frigorifiés (ce matin, ça va), je m’interroge, bien que j’aie toujours appliqué la règle parentale en féminisant ce mot anglais longtemps avant – d’ailleurs – qu’il ne soit couramment utilisé,  et je me rappelle que mon ami Frédéric, chez qui j’allais discuter en écoutant des disques et en mangeant des Eukalyptusbonbons, disait « ton mug » et « le mug ».

Si on décide du genre en fonction du genre du nom français désignant l’objet le plus similaire, il faudrait pourtant féminiser : une tasse une mug.

Ainsi, j’ai toujours entendu mon père dire « une sweat-shirt ». J’avoue ne pas pousser jusque là la rigueur grammaticale, et me contenter déjà de rappeler à mes étudiant·e·s, quand l’occasion s’en présente et quand je n’ai pas encore fait ma minute vieux con, que ce mot venant bien du nom sweat (sueur, prononcé /swet/) et non de l’adjectif sweet (doux, prononcé /swiːt/ ), il faut prononcer “souêt-cheurt” et non “souît-cheurt”, de même que j’omets rarement de rappeler qu’il m’est devenu impossible de commander la pâtisserie nommée brownie dans les boulangeries françaises, car si je n’ai pas de mal, en effet, à franciser à peu près, et notamment en faisant un /r/ dur et en n’accentuant pas le mot sur la première syllabe, il m’est vraiment insupportable de ne pas diphtonguer le ow de brownie : j’ai vraiment fait l’expérience d’une boulangère à qui je demandais un brownie dans ce qui me faisait l’effet déjà de ne plus du tout être le vrai mot, et à qui j’ai dû montrer l’objet du délit avant qu’elle ne comprenne en me reprenant sur ma prononciation : « ah, un brô-ni ! »

jeudi, 21 décembre 2017

Fin de règne

La salle 29

Aux Tanneurs 

Fouette l'œuf 

Dur et le chou fleur.

mercredi, 20 décembre 2017

Stop au harcèlement de rue (happening aux Tanneurs)

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samedi, 16 décembre 2017

Disponibilité

evaSys.jpgUn extrait, parmi d'autres, des résultats de l'évaluation d'un de mes enseignements (de L3). Une fois encore, cela donne tort à celles & ceux qui ne cessent de dire que l'évaluation anonyme des enseignements est l'occasion pour les étudiant·e·s de se lâcher contre les professeur·e·s.

09:21 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 13 décembre 2017

Jodel, pas Jodelle

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L'application (ou est-ce une plate-forme ?) Jodel est l'objet de très nombreux fantasmes dans le milieu universitaire : les étudiants y diffameraient les enseignants à longueur de colonnes anonymes, les cours — sacro-sainte propriété de leurs auteurs — y seraient largement pillés et partagés.

 

J'ai envie de dire : if only...

If only... : si seulement les étudiants étaient tellement passionnés par leurs études qu'ils se servaient de cet outil pour échanger des cours pour collaborer au sens étymologique (travailler ensemble)...

 

La capture d'écran que je donne ici, tout à fait représentative, raconte une autre histoire.

dimanche, 19 novembre 2017

Zéro pointu

La grande gagnante de la soirée, c'est quand même l'étudiante qui annonce — avec les deux captures d'écran requises démontrant qu'elle n'a emprunté que ce livre-là — un compte rendu de Mr Dalloway de Robin Lippicott, et qui résume... Mrs Dalloway de Virginia Woolf.

22:20 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 17 novembre 2017

L'homme amoindri

Il s'en est passé, des choses, en 2006.

Je repense à tout cela en faisant quelques scans, au bureau 49bis, de la traduction française de Slow Man, que C*** vient de relire. Voyant que l'édition française date de 2006, je me rends compte que j'ai lu ce livre à sa sortie, en anglais, donc il y a plus de dix ans.

 

Comme L'Homme ralenti est publié au Seuil, ça me renvoie à ce traumatisme absolu que fut, en 2007, l'annonce que le Seuil, tout en me payant intégralement ma traduction de Links, ne la publierait pas. La raison officielle en était qu'ils souhaitaient concentrer le secteur d ela littérature étrangère sur leurs auteurs déjà confirmés : même si leur catalogue a ensuite confirmé cette hypothèse, je n'ai pu m'empêcher de songer, depuis lors (et bien que je reste, d'autre part, très fier de cette traduction et tout à fait certain qu'elle était excellente), qu'il y avait un problème avec moi.

Tous mes échecs, depuis lors, à trouver un éditeur pour les textes africains non traduits qui me semblent si capitaux ne découlent-ils pas de tout ce malheureux épisode ?

 

Links a été depuis traduit (et bousillé) aux éditions du Serpent à plumes, sous le titre (idiot) d'Exils. Depuis, plus personne pour lever ne serait-ce qu'un sourcil quand on parle des inédits de Nuruddin Farah, de Nnedi Okorafor ou de Ngũgĩ wa Thiong'o.

lundi, 13 novembre 2017

LA FOLIE GUETTE

bonjour m. Cingal je tiens a vous joindre se mail si vous n avez pas reçu les dernière mail que je vous ait envoyés je vous le renvoi en espèrent que cela ne changera rien car je l ai quand même remis a l heure mais je l ai envoyés a guillaume Cingal je ne savait pas si cela vous a été transmis. je vous gréé de accepter mes sincère salutation

 

(mail reçu ce jour)

22:22 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 10 novembre 2017

Eavesdropping

— Y a encore plus de pécu chez nous merde y en a marre.

— Vous les meufs vous gaspillez trop de papier.

— Ouais et puis vous les mecs c'est pas parce que vous avez le cul sale plutôt.

 

Peut-on survivre au vendredi ?

15:15 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 25 octobre 2017

Brrrrrrrrrrrrrrm

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samedi, 14 octobre 2017

All Over The Place / #NameTheTranslator

Une amie a posté sur son mur Facebook la citation suivante, attribuée à Pearl Buck.

« Quel que soit son domaine de création, le véritable esprit créatif n’est rien d’autre que ça : une créature humaine née anormalement, inhumainement sensible. Pour lui, un effleurement est un choc, un son est un bruit, une infortune est une tragédie, une joie devient extase, et l’erreur est la fin de tout. Ajoutez à cet organisme si cruellement délicat l’impérieuse nécessité de créer, créer, et encore créer – au point que sans la possibilité de créer de la musique, de la poésie, des livres, des édifices, ou n’importe quoi d’autre qui ait du sens, il n’a plus de raison d’être. Il doit créer, il doit se vider de sa créativité. Par on ne sait quelle étrange urgence intérieure, inconnue, il n’est pas vraiment vivant à moins qu’il ne soit en train de créer. »

 

Comme je suis très sourcilleux dès que je vois fleurir une citation évidemment traduite dont ni la source ni le nom du traducteur ne sont cités, j'ai mené ma petite enquête.

Tout d'abord, des dizaines de blogs reprennent cette citation (moyennement bien traduite d'ailleurs) sans jamais citer le nom du traducteur ou de la traductrice. Une recherche rapide a également permis de retrouver le texte original de cette citation, qui se trouve reprise dans un nombre plus important encore de sites anglophones :

The truly creative mind in any field is no more than this: a human creature born abnormally, inhumanly sensitive. To him, a touch is a blow, a sound is a noise, a misfortune is a tragedy, a joy is an ecstasy, a friend is a lover, a lover is a god, and failure is death. Add to this cruelly delicate organism the overpowering necessity to create, create, create — so that without the creating of music or poetry or books or buildings or something of meaning, his very breath is cut off from him. He must create, must pour out creation. By some strange, unknown, inward urgency he is not really alive unless he is creating.

 

Wikisource — qu'on a connu plus inspiré dans son classement des citations assurées, apocryphes ou douteuses — donne cette citation pour authentique, sans préciser la source primaire et en se contentant de citer un ouvrage de 2001. Je suis allé vérifier dans l'ouvrage en question : aucune source, aucune note de bas de page ; autant dire que l'auteur aurait très bien pu inventer ce texte de toutes pièces. Heureusement, Google Books (qui propose pas moins de 32 résultats pour cette citation) répertorie quelques ouvrages antérieurs à 2001, et même un (malheureusement impossible à visualiser) antérieur à la mort de Pearl Buck (1972).

Il reste toutefois impossible, au stade où j'en suis, de savoir si cette citation apparaît dans un livre évidemment attribuable à Pearl Buck, ni, par conséquent, de connaître l'éditeur et le traducteur de ce livre en français. Le fait que ça traîne partout sur le Web n'est pas pour inspirer confiance.

mardi, 03 octobre 2017

Prescription sans ordonnance

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mardi, 19 septembre 2017

3 traductions du début du chapitre 2 d’Alice in Wonderland & 1 réécriture

Comme je pense que ce document que j'ai établi à l'intention de mes étudiants de troisième année (cours Approches de la traduction) peut intéresser quelques lectrices ou -eurs de passage, je le mets également en ligne ici. 

3 traductions du début du chapitre 2 d’Alice in Wonderland & 1 réécriture

 

Il s'agit d'un passage connu (et bref) d'Alice au pays des merveilles, dont j'ai donné le texte anglais, français (Henri Bué, 1869), allemand (Antonie Zimmermann, 1869) et italien (T. Pietrocola-Rossetti, 1872), ainsi que la réécriture — pas très réussie, imho — de J.C. Gorham (1905).

Bien sûr, les étudiants ne connaissent pas tous l'italien ou l'allemand, mais c'est la première fois que j'essaie, de manière marginale, de proposer ce genre de prolongement dans un cours de LLCER. On verra ce qu'il en sera.

dimanche, 17 septembre 2017

Chimères

Sous le regard des Chimères domestiques (elles sont au nombre de 42, et je vérifierai plus tard si j'en ai déjà parlé dans ces carnets), je réponds depuis un petit moment maintenant à la quinzaine de mails professionnels accumulés depuis hier soir.

Plaisir des mots qui sont interdits ailleurs.

Que l'on s'est interdit.

Prolifération de ce son ici, alors.

lundi, 11 septembre 2017

Toilettes & grammaire trans-genre

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Pour s'accorder au sujet de l'article, la journaliste de la NR adopte la grammaire trans-genre.   

vendredi, 08 septembre 2017

Complexe

Devant la porte de mon bureau, ce matin, deux clochards bien crades qui ont dû passer la nuit allongés sur leurs sacs à dos. Comme je ne suis pas du genre à me formaliser, je les réveille gentiment et je leur paie le café...

L'agent qui passe dans la foulée avec son chariot est nettement moins amène... peut-être que c'est lui qui a raison et que c'est moi qui suis un gros hypocrite...

08:44 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 13 mars 2017

4141 — Deux vidéos sur les toits de la Bibliothèque

Expositions de poètes africainEs, Bibliothèque Arts et Lettres, site Tanneurs, Tours, 13 mars 2017.     Cela faisait longtemps que je voulais faire ça.

 

L'occasion de venir prendre quelques photographies de l'exposition de livres d'écrivains africains était trop belle pour que je la manquasse.

 

Pour la première vidéo, j'ai repris de mémoire (et je me suis planté : pour le dernier vers, c'est « le temps veille », pas « l'esprit veille » (il a dû se produire une conflagration, dans mon esprit, avec le tableau de Gauguin)) un bref poème d'Esther Nirina qui est à l'honneur avec le présentoir de poésie anglophone du troisième étage.

 

Et donc, deux vidéos d'un coup, pour profiter aussi du passage par le bureau et donc de la connexion ultra-rapide de l'Université.

 

 

Pour la deuxième vidéo, plus longue, je me suis attaché à présenter le livre bouleversant de Shailja Patel, Migritude.

Comme je parle du spectacle dansé dont le texte constitue la première partie de Migritude, voici quelques autres liens pour se faire une idée (et se rafraîchir les yeux après ma tronche et mon blabla) :

  • The Cup Runneth Over (“an act of poetic terrorism”) — à faire écouter aux fans de Barack Obama

 

vendredi, 24 février 2017

“That's a pure Malevitch”

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Il y a trois ans, je faisais réciter par écrit un poème de Dickinson que j'avais fait apprendre par cœur à mes étudiants de première année... l'occasion d'être un peu sarcastique.

De mémoire, l'étudiante n'était pas venue me demander d'explication sur l'annotation, et aurai-je la naïveté de penser qu'elle a gouglé Malevitch ?

vendredi, 03 février 2017

Désensablé sur Loire

Enseigner, même avec ses fatigues et ses frustrations, reste la partie la plus jouissive de mon métier.

16298868_1220384547998702_6424909361380335334_n.jpgCe matin en cours de traduction pour étudiants d'échange on regardait un peu les titres du Canard enchaîné... Je leur expliquais quelques trucs sur l'actualité politique en France, et donc, on traduisait. “Ensablé-sur-Sarthe”... Je leur explique le jeu de mots, je cherche une vanne équivalente... Et soudain une étudiante (nord-américaine) me propose, du fond de la classe : di-sable-d sur Sarthe... Waow.

L'heure précédente, en L1, un des cinq étudiants faisant l'exposé m'avait appris que Robert Baldwin Ross, le dédicataire de The Importance of Being Earnest, était né à Tours*. Une autre a vu un jeu de mots que je n'avais pas vu (“a sad blow”). Une autre encore avait des étoiles dans les yeux quand j'ai établi un parallèle entre telle structure de dialogue dans la pièce de Wilde et la langue des pièces d'Ionesco.

 

 

* À noter d'ailleurs que ni l'édition de la pièce sur Gutenberg ni celle sur Wikisource ne contiennent la page de dédicace, ce qui est une omission surprenante. Robert Baldwin Ross, on l'apprend aussi sur Wikipédia, était le petit-fils d'un des artisans de l'indépendance du Canada.

mardi, 31 janvier 2017

Graphique sur les ressources de presse

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Source : Katie L. Price

07:00 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 24 janvier 2017

Fitness & crétinerie

Je ne hais pas le sport, mais beaucoup de sportifs sont irréfléchis (pour rester poli).

Pire que tout, la communication sportive.

En voici encore un exemple brillant. Me connectant à mon Environnement Numérique de Travail, afin d'accéder aux outils de travail que sont la bibliothèque en ligne, la messagerie électronique, les emplois du temps etc., je vois s'afficher, comme à l'ordinaire, les “actualités” (dans lesquelles, soit dit en passant, pas le moindre hommage n'a encore été rendu à mon excellent collègue Philippe Chardin, mort il y a quinze jours et dont on attend encore que l'Université fasse semblant de s'en apercevoir).

 

Et que vois-je ?

32460997606_a5d0644661_z.jpgÇa.

 

Entre autres idioties mises en avant par le Service Communication de l'Université, cette Nuit du fitness (titre déjà crétin), avec pour “dress code” (!) Tahiti douche.

 

Ces gens ne sortent-ils jamais les neurones de leurs muscles fessiers, et ne savent-ils pas qu'il y a, ces jours-ci, de fortes intempéries en Polynésie française, de sorte que Tahiti a été ravagé par des inondations ? Outre que l'idée même d'un dress code est inepte, que demander à des étudiants (et à des enseignants) de se déguiser en flacon de gel douche (c'est ce que je comprends, mais je ne garantis pas que je ne fais pas de contresens) est doublement inepte, la simple décence voudrait qu'on n'écrive pas ce genre de chose en ce moment.

jeudi, 05 janvier 2017

At Home At Work At Play

WAW — Le sigle signifie, je l'ai précisé plusieurs fois, William At Work. La rubrique, de ce fait (je veux dire, du fait de son sujet), s'enrichit aisément de notules et de billets. Je vous invite à aller fouiller dans les plus anciennes, qui datent de juin 2005.

237 en 139 mois, ça ne fait pourtant pas même un billet par quinzaine.

Le problème, bien entendu, est que je n'écris pas pour raconter mon travail, ni même mes travaux. Si je notais ici, même de façon télégraphique, chaque tâche accomplie, il y aurait plusieurs billets par jour. Or, le dernier billet date de novembre, et, de manière caractéristique, faisait allusion au travail effectué le samedi, ainsi surtout qu'un travail restant à accomplir le dimanche : que signifie, du point de vue topique, at work pour un enseignant ?

Un de mes regrets essentiels — je l'exprime rarement, mais bien trop souvent toutefois (trop souvent, car ce genre de regret est absolument ridicule vu de l'extérieur) — est que ces billets de blog n'attirent plus guère d'attention, et quasiment plus jamais le moindre commentaire. Il est stupide de me plaindre de cela, étant donné que je ne fréquente plus guère la blogosphère non plus. Les réseaux sociaux ont remplacé les blogs pour ce qui est des échanges : poursuivre un tel site (comme l'autre d'ailleurs), c'est, plus que jamais, soliloquer.

Les réseaux sociaux ont remplacé les blogs pour ce qui est des échanges, certes, mais, sur Facebook, mes vidéos de traduction et mes publications les plus sérieuses (les plus réfléchies, dira-t-on) sont celles qui ont le moins d'audience. C'est que la majorité recherche, sur Facebook, le bref et l'immédiat. Hier soir, j'ai partagé la traduction d'un long et magnifique entretien avec Aslı Erdoğan — trop long : deux “likes”.

Je ne renierai pourtant pas ce que j'écrivais, dans la rubrique WAW, justement, le 9 novembre 2015.

dimanche, 20 novembre 2016

Délitement d'hier

Hier, j'ai quand même été en-dessous de tout.

Sans doute est-ce parce que la journée avait bien démarré : levé à 6 h, j'avais fait quelques recherches dans la trilogie de Delbo pour vérifier certaines affirmations de sa biographe (en fait, comme je l'ai écrit hier, le livre de Dunant n'est absolument pas une biographie), puis lu Médée de Corneille (éblouissant, nerveux, roboratif), de sorte qu'à 8 h 30, quand le reste de la maisonnée a commencé à émerger, j'avais déjà assez bien rempli ma matinée.

Alors, après, délitement total de toute volonté, le coup classique chez moi : petites tâches ménagères, beaucoup de glandouillage sur le Web, un peu de lecture, quatre écoutes (je crois) du nouvel album d'Annegarn, matage de match de rugby avec Oméga le soir (& production de distiques ribéryens — encore inédits sur ce site, mais ils n'ont eu absolument aucun succès sur Facebook).

Du coup, aujourd'hui, les copies, le thème à préparer pour le cours de demain pour étudiants d'échange, pages à relire pour une amie...

Comportement de dé-bile. (Disons, Felipe dans Mafalda.)

samedi, 19 novembre 2016

Solutions finales

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Tout d'abord, le contexte de ce “dialogue” sur Facebook : un ami commun a posté la couverture de Valeurs actuelles, avec une photographie de Philippe de Villiers et la citation « Ma France sans l'islam ».

 

Il va sans dire — mais peut-être plus rien ne va-t-il sans le dire — que je honnis Villiers et son islamophobie, mais doit-on forcément, par un retour de balancier, prôner d'autres discriminations ? Que Philippe de Villiers énonce des propos scandaleux, j'y suis habitué. Qu'une universitaire apparemment spécialiste de sciences humaines puisse écrire sans sourciller, en commentaire d'un billet public sur un réseau social, qu'il faudrait exterminer une partie de l'humanité sur la base de sa couleur de peau et de son sexe, je n'y suis pas habitué. Il n'est pas rassurant de voir que, face à la montée des racismes et des communautarismes haineux, une collègue (sa page FB explique qu'elle travaille à l'Université Toulouse-Jean-Jaurès) est capable de prôner, comme solution des problèmes de la France (ou des États-Unis, on ne sait pas trop), l'élimination des hommes blancs.

dimanche, 13 novembre 2016

De Donald Trump, et des encyclopédies

Je viens de dénicher encore un très bon exemple pour mon cours de documentation sur les encyclopédies, dans lequel je démontre notamment que :

1. la Wikipedia, anglophone mais pas seulement, est un outil d'approfondissement et de connaissance souvent plus fiable que bien des sources “autorisées” *

2. les encyclopédies “classiques” doivent faire l'objet d'un regard aussi critique que ce qui se trouve sur le Web

 

L'exemple ?

Il s'agit de l'article “Donald Trump” de l'Universalis en ligne (accessible seulement aux abonnés, donc gratuite pour tous nos étudiants via leur ENT).

Cet article en français, dont l'auteur est pourtant un éminent américaniste (vice-président du jury d'agrégation, crois-je savoir), comporte plusieurs énoncés non neutres, plusieurs erreurs rédactionnelles, et surtout des faits non avérés, ou discutables. Par exemple, l'auteur reprend comme une évidence ce que plusieurs instituts de statistique ou politologiques contestent, à savoir que Trump a été élu en parvenant « à mobiliser largement les abstentionnistes de son socle électoral, majoritairement les Blancs non diplômés de l’enseignement supérieur ».

Sur WP, un tel article se verrait immédiatement apposer un ou plusieurs bandeaux d'avertissement : neutralité, nécessité de citer les sources etc. Sur l'Encyclopédie Universalis, le vénérable professeur d'histoire américaine est libre de signer son nom un article contenant plusieurs approximations, et, je le suppose, de dire — comme tant de collègues qui n'ont jamais regardé de près la Wikipedia et son fonctionnement — du mal de Wikipedia !

 

* Ce que j'essaie de montrer dans ce cours, en expliquant le fonctionnement des bandeaux, le système de recherche dans l'historique, le système de vote collectif pour améliorer ou supprimer des articles, c'est que le fait que tout le monde puisse être auteur ne se fait pas au détriment de la qualité. (Au contraire, même : la WP est actuellement l'outil encyclopédique le plus complet et le mieux écrit, en anglais notamment.)

La majorité de nos collègues en sont restés à l'époque des débuts, vers 2004, où on pouvait écrire n'importe quoi et où ça restait en ligne pendant des semaines. Cela est nettement moins vrai de nos collègues anglophones, qui, depuis très longtemps, participent activement aux portails des domaines dont ils sont spécialistes.

En France, quand apparaît un outil formidable mais bouleversant les codes, on préfère cracher dans la soupe plutôt que de participer à l'améliorer. L'exemple plus frappant, dans cette histoire des rapports de frilosité des élites intellectuelles françaises vis-à-vis du numérique, restera pour moi cette baderne de Fumaroli fustigeant le Projet Gutenberg et Google Books en vantant les mérites de Gallica, qui était, à l'époque, cent fois moins complet et surtout cent fois moins pratique que Gutenberg ou Wikisource. Depuis, d'ailleurs, Gallica s'est considérablement améliorée... en se gutenbergisant.