vendredi, 25 janvier 2013
Aux ennuyeux mandarins
Ligué avec la musaraigne, le muscardin ne comptait pas s'en laisser conter. Tous deux se relayaient pour qu'il y en eût toujours un qui veillât, et de sorte qu'on ne pût plus les confondre avec des loirs. Dormir comme un loir, je vous en foutrai, moi — ainsi parlait le lérot, discret, mais, au printemps, tapageur dans les greniers, sorte de hooligan mal embouché, ne s'étant pas défait de ses habitudes de bûcheron rustre. Dans le froid enfin sec, au grand soleil de janvier, il hibernait encore. Un merle hivernait. Le lérot ne savait que penser, dans des rêves complexes. Ligués ensemble, la musaraigne et le muscardin, yeux grands ouverts, voyaient passer les caravanes. On patauge dans la mélasse, cela ne fait aucun doute, on patauge dans la purée, on sirote des heures etnières qui filent comme ça, tchazam !, et plus rien après. Ainsi, les lexicographes le surent, et les lexicologues ne voulurent rien entendre : la mélasse lasse. Calfeutrer les encoignures des fenêtres avec ce résidu gluant n'est peut-être pas une bonne idée. Penser à le dire aux architectes.
Sur la porte de l'Université, une main couleur abricot avait inscrit ces mots :
IL EST INTERDIT DE POSER DES QUESTIONS
Le lérot, piqué par une abeille, s'éveilla, commença avec trois mois d'avance son tapage dans le grenier.
Penser à déménager.
Aux ennuyeux oligarques Jean-Louis Duchet, Claire Charlot, Serge Ricard, et alii
09:13 Publié dans Ecrit(o)ures, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (1)
La Crasse bitumineuse
Vieux restes de fruits pourris, excroissances, chewing-gums écrasés et en voie de décomposition, morceaux de sac en papier de fast-food déchirés et collés par la pluie… depuis le temps que je voudrais m’en saisir… C’est là un des sens possibles de la texturologie : un fragment banal de sol, ou d’une surface quelconque, est généralement complexe, dense, hétéroclite. Le plus difficile est de rendre l’impression de fondu, de masse informe, en n’appuyant pas trop sur les contrastes. Par le film ? la vision de biais ? toujours, à défaut, reste l’écriture, qu’on emporte partout avec soi.
08:16 Publié dans BoozArtz, Kleptomanies überurbaines, Tographe, Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 24 janvier 2013
Interminable, labil
Un jour j'en eus assez.
Regarder la nappe blanche, les oreilles dressées posées dessus... quoi ? Alors, j'ignorais ce qu'étaient l'obèle et la cotice. Une belle guibole.
Je relis Alice, parce qu'Alpha, qui n'aime pas, l'étudie en sixième. (Lui préfère L'Ours de Pastoureau et Zoos de Baratay.)
Un jour j'en eus assez de relire, relier et même d'écrire.
Quand ce jour advint, j'aurai eu des problèmes avec le temps. On en reparlait dans quelques années.
Bref.
Nappe blanche, petites torches de couleurs différentes, empilements sur les carreaux froids, ras-le-bol quoi.
Quoi ?
21:17 Publié dans ... de mon fils, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (1)
mercredi, 23 janvier 2013
2909
Deux mille neuf cent neuf,
Un nombre inspirant :
Du vert s'admettre veuf
En tapis d'Iran
— L'infinitif j'y rends.
/
08:58 Publié dans Quintils pétroniens | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 22 janvier 2013
Oops
Si c'est avec Britney Spears
Qu'on finira —
On n'a "three cheers"
Qu'aux oripeaux de l'I.R.A.
19:51 Publié dans Quatrains messalins | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 21 janvier 2013
La Toile du maître
Une de mes chansons préférées. Bon. Vieillote, sans doute, avec des imperfections.
Mais fondamentalement géniale.
Découverte, comme les autres du même album, en décembre 1991, grâce au vinyle (la réédition de 1972, où ne fugure pas la chanson Pas de pain) de ma tante maternelle. Repiqué sur cassette. La cassette morte, ces albums jamais repris en CD, vive le Web.
Or, j'en découvre aujourd'hui le clip (ou le Scopitone, comme on devait dire, en 1968), qui est tout à fait grotesque. Je ne veux pas parler des effets visuels, ni du « non-jeu de scène » du jeune Gérard Manset (une sorte de Jean-Pierre Léaud sans présence physique), mais du collage de tableaux : la Valse de Severini, principale œuvre montrée dans le clip, est sans doute très bien choisie, d'un point de vue esthétique (le futurisme comme une sorte de mouvement précurseur du pop art ?), mais la chanson parle justement d'une toile qu'on ne peut pas voir, « refusée dans les musées » .
Contresens ?
Apparemment.
À moins que, par un détour complexe, Manset (si c'est lui) n'ait conçu le clip, justement, dans le souci de ne rien illustrer. Ainsi, pour illustrer une chanson sur le grand tableau universel (et en partie imaginaire), il choisit des tableaux réels, ponctuels, sans rapport avec la chanson.
14:06 Publié dans Autres gammes, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 janvier 2013
L'Elimination du Stade toulousain
Que Toulouse qu'eux neige et pas avoir de bol
Jouir à l'extérieur et sono Deep Purple.
Hugo golri l'ouvreur Toby Flood (ç'a "déluge")
Et on m'ont dit plutôt "sledge" (qui traduit "luge").
Que sur retrait Leicester on a croire l'ouvreur
Ç'avoir ailier alors ç'avait un balayeur.
Par le vent raté la pénalité BeauxisEt qu'au Stade ça doit fésir mal au coccyx.
Que comme le 6 m'a claquage dans la neige.
(Et j'a mandé dico Armel Louis rime en -oune.)
Mais gros patak d'où donc péno de pour Leicester.
Et du coup la tactique ç'a bien portninwak.
Surtout depuis s'appel SIMPLY (et plus ATAC).
Je m'a caillé beaucoup mon sifflet sous la neige.
L'opportunissime (Hugo dit) Yoann Huget.
Ç'a faire très bizarre en ce mien baratin.
Où que buteur faudru les chercher chez Nauwynck.
Et pas comprendu-je ce qu'ici vers ç'a fait.)
De trouvir un mot moins grossier qu'"entubade".
Et méritont pas de perdir sur la pelouse.
Beauxis McAllister neige mais pas traîneau.
Que plus bonnasse j'a Tatiana Golovin.
23:36 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
Panthéon
Dans soixante-sept jours, Oméga aura exactement l'âge, au jour près, qu'avait Alpha lors de la naissance d'Oméga. Autrement dit, en ce jour précis, le 28 mars 2013, Alpha aura pile le double de l'âge d'Oméga. C'est l'occasion, pour moi, de publier un document exceptionnel : la liste des dieux inventée par Alpha vers 5 ans ½ (le document n'est pas daté, mais il devait être en grande section). La liste fut prise sous la dictée – Alpha n'écrivant pas encore – et l'orthographe est donc sujette à caution.
Macron, le dieu de la sagesse, de la gentilleté et de l'amour (dieu des dieux)
Zegzdom, le dieu de la musique et des arts
Guizeau, le dieu de la guerre (tournois et joutes)
Zégon, le dieu des bêtises
Jextama, la déesse des animaux
Djimo, le dieu de la mercredi
Engzéma, le dieu du soleil
Ogzama, le dieu des riches
Elléma, la déesse des pauvres
Zikchno, le dieu du sport
Zekno, le dieu des artistes
Milrofor, la déesse de la toilette
Zoébonde, le dieu du feu
Elmès, la déesse du pas-beau-temps (pluies, tornades et tonnerres)
Nakzéjo, le dieu du bricolage
Vestro, le dieu de l'école
Elmel, la déesse des métiers
Gelmel, la déesse du dessin
Ilmo, le dieu des chevaux
Préfor, le dieu du mécanique
Zelmel, la déesse des habits
Guimo, le dieu de la pierre
Trois-Mâts, le dieu des chatouilles
Vilkno, le dieu des peluches
Rhinolophe, la déesse de la télé
Jilmo, le dieu des policiers
Troama, le dieu du bois
Gilles, le dieu de la terre
Elveste, la déesse de la chasse
Guesmo, le dieu des aliments
Tomo, le dieu des esclaves et des serviteurs
Guilvo, le dieu du vin
Théma, la déesse des fleurs
Thelmel, la déesse des jeux
Trexdel, le dieu des enfants
Ziksdenj, le dieu de l'écriture
Thrémel, la déesse des chiffres
Dikzenm, le dieu de l'électricité
Jelmo, le dieu des statues
11:49 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 19 janvier 2013
Autres vers semi-animaliers
Sur la pizza, aimez-vous
L'artichaut ou bien le câpre ?
L'hyène chasse l'oricou :
La compétition sera âpre.
Vraiment, je n'en peux plus de
Toutes ces écharpes Simpson.
La victime sera l'une
Des gazelles de Thompson.
N'affirmez jamais
Que ma femme est une ménade.
L'éléphanteau affamé
N'aime pas la promenade.
Le Trésor Public m'a informé qu'avant-hier
Était la date d'échéance.
Sankao le guépard, qui fut jadis si fier,
Assiste à sa déchéance.
Un vilain poil de cul
Me grattouille la raie.
Sédentaire, la grue
Se plaît dans les marais.
17:34 Publié dans Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 18 janvier 2013
Les Alentours de la naissance du petit gnou
en quatrains conversationnels,
dont les vers 3-4 sont des retranscriptions fidèles
du texte de commentaire d'un documentaire animalier
J'ai le crâne façon genou
Et le buste yéti.
Voici donc l'invasion de gnous
Dans le Serengeti.
*
Ma Fursty Ferret moussant,
J'ai le gosier gourd.
La femelle gnou sent
Palpiter son ventre lourd.
*
Travail d'une traite,
Je suis à la traîne.
Quand les gnous s'arrêtent,
Les combats reprennent.
*
Souvent, mon âme flâna
Sur l'Idéal aux cent délices.
Enfin, le bébé de Lana
Ne vient pas au monde ; il y glisse.
*
Etiez-vous au courant
Que j'aime le magenta ?
Le chacal en courant
S'enfuit avec le placenta.
*
(Si je mange des tarbais,
Joker sur le Roquefort.
Le cadavre du bébé
Reste chevillé au corps.)
*
Sur le verglas, qui est tombé
Se sera pété le genou.
Fils de Lana et de Djumbé,
On veille sur le petit gnou.
*
22:24 Publié dans Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (0)
Bacons et ventrèches
Depuis quelque temps, profitant des défauts insignes de l'appareil photographique intégré à mon smartphone, je prends des autoportraits dont j'exagère à dessein le flou et le tremblé, au moment de la capture, en agitant vivement le téléphone, soit horizontalement, soit verticalement, soit en spirales, et, de surcroît, dans des conditions d'éclairage généralement frustes. Quand l'effet en est réussi (et je veux dire par là : quand je perds la face, quand le visage n'est guère lisible tout en restant discernable), je publie l'image directement dans ma galerie Flickr. J'ai la flemme de remonter trop loin dans le temps, ou trop arrière dans la dite galerie [il y a toutefois celle-ci , vieille de plus de quatre ans, autoportrait aussi et avec la même chemise que celle portée ce jour, et donc sur la photo infra — en dehors des autoportraits, d'autres recherches aussi, en 2008 et même longtemps avant : ], mais j'ai, dès mes premières expérimentations avec la photographie numérique, tenté ce genre de tremblés, dont la photographie à travers un pare-brise lavé par l'averse n'est qu'une variante.
Pour ces autoportraits, je leur ai donné, depuis quelques mois, le nom générique de bacons, tout d'abord, bien sûr, parce que le premier à avoir reçu ce titre évoquait, dans sa traduction en un support numérique, les distorsions de visages du grand peintre anglais, mais aussi – d'où la minuscule – parce que je voulais, simultanément, me déprendre de cette référence, en signalant que ce qui comptait, c'était ma tronche de viande cuite. Vouloir rivaliser avec Francis Bacon serait stupide, mais faire un clin d'œil à son nom, pourquoi pas.
Une des premières tentatives, de ce côté-là, était plutôt théâtrale, et d'inspiration lynchienne.
—————————————————
Ce matin, sur le pont Napoléon, j'ai pris un cliché de ce genre. Toutefois, comme il faisait trop jour, l'effet n'était pas le même, de sorte que je l'ai intitulé “La ventrèche du vendredi”. [Ce que l'on nomme, habituellement, « poitrine fumée » dans les boucheries et charcuteries, se dit classiquement « ventrèche » dans mes Landes natales. Je constate d'ailleurs que le Robert culturel ne donne aucune citation pour ce mot, ce qui doit être de nature à alimenter la rubrique, depuis longtemps en friche, des Mots sans lacune.]
Par autoportrait bacon, j'entends donc toute image délibérément floue dans laquelle le visage semble contusionné, ou arraché, sans solution de continuité. Par autoportrait ventrèche, j'entends donc toute image également tremblée, mais dans laquelle le visage se trouve reconfiguré en deux parties.
14:14 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Festin hivernal des merles
De la fenêtre
je regarde la merlette
picorer, du bout du bec, une nèfle
sur le petit tas laissé là,
que ne recouvre pas encore la neige
— Fruits qui pourrissent — Du bec elle soulève
un bout de peau, l'avale. J'aime
avoir oublié d'apporter à la décharge
ces petits tas de pulpe. N'est-ce,
dans le froid, le seul salut des merles ?
.
13:41 Publié dans Dizains en assonance | Lien permanent | Commentaires (0)
Softly-softly
Western governments are believed to have urged the Algerian authorities – in vain – to take a softly-softly approach.
Dans cette phrase extraite d’un article du quotidien The Independent (John Lichfield. “Algeria crisis 'still ongoing' after British hostages killed in Saharan bloodbath”, vendredi 18 janvier 2013), et d’un niveau de langue plutôt soutenu, l’adjectivation (avec redoublement) de l’adverbe softly pose un véritable problème de traduction. En effet, le redoublement adverbial existe en français, mais implique un niveau de langue familier, par exemple : Vas-y mollo mollo. Le traducteur peut donc préférer une traduction d’un niveau de langue égal, dans laquelle l’effet stylistique de la langue-source est gommé : « une approche en douceur » (recatégorisation de l’adjectif en syntagme prépositionnel) — ou, mieux, une double recatégorisation, au titre de laquelle le nom approach devient un verbe : Les gouvernements occidentaux ont demandé, à ce que l’on sait, aux autorités algériennes d’y aller en douceur, mais en vain.
Toutefois, des tentatives pour rendre l’effet stylistique porté par le redoublement (effet qui suggère, par exemple, une conversation téléphonique informelle pas trop diplomatique entre David Cameron et son homologue) sont possibles :
[1] … d’adopter la tactique tout doux tout doux
[2] … de choisir une approche moins va-t-en-guerre
[3] … de se hâter avec lenteur
Dans le choix [2] ci-dessus, la traduction en langue-cible recourt à une stratégie proche du contraire négativé. En [3], le texte-cible ajoute une référence culturelle spécifiquement française (La Fontaine), ce qui implique une élévation du registre. Une dernière possibilité mérite d’être signalée, même si, bien entendu, elle est interdite aux étudiants (en traduction universitaire, cela serait sanctionné comme un non-sens), et même si elle peut faire grincer les dents des adversaires absolus du franglais :
[4] … de choisir la stratégie « softly-softly »
08:46 Publié dans Translatology Snippets, WAW | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 17 janvier 2013
Gambadeuse d'asphalte
On peut parler putains, ce n'est pas putasser.
Langues de pute, oui — mais les délier, les dessiner, bifurquer — langues avec des flèches.
Pourtant, tout ici n'est pas bâclé. Rien ici n'est bâclé. On bâcle ce qui peut l'être, et donc rien, c'est une bonne définitition (aphoristique je sais) du perfectionnisme.
Car vous étiez perfectionniste, oui ! Pointilleux ! Soucieux du gâchis !!!
Tout donc pas comme moi qui gâche des points d'exclamation. Bat comme plâtre les phrases du jeu de cartes.
Sous les linges moisis du vieux meuble, à la cuisine, un creux s'est formé, d'où s'échappe le son cristallin des talons d'une passante qui marche vivement, sans aguicher, le regard droit fixé sur l'écarlate au loin.
Rebat comme plâtre les mots qu'un ange passe, qu'un idiot bâcle.
Langues de pute, repassez.
21:35 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0)
I'm no Babooshka
J'ai mis un petit moment à choisir la nouvelle épigraphe.
La précédente datait d'il y a au moins un an et demi.
C'était :
« J'ai connu la douceur de ne point connaître » (L'Empreinte)
Et j'ai passé un petit moment, aussi, à trouver des expressions figées avec chat et lapin. (Aucun rapport.)
21:22 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
Du bol
Un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui mains interrompues par le blanc du bol donne l'impression de vouloir attraper l'anse laquelle anse donne dans les bordures pour voir surgir un bon fragment de Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu)
10:37 Publié dans Pynchoniana | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 16 janvier 2013
Rengaine inédite (?)
Je rentre de promenade, l’oreille violette.
Dans l’ombre, pas de phalènes.
Ce n’était pas la nuit, la ville semblait laide.
Laide… pourtant… qu’était-ce…
Un souffle, haleine d’elfe,
Quelque humeur soudaine et inoubliable.
Je marchais d’un pas alerte.
J’ai entendu monter, dans les cèdres,
Dans les troènes, monter la sève.
Et je rentre de promenade, l’oreille violette.
17:27 Publié dans Dizains en assonance | Lien permanent | Commentaires (0)
« chez gégène »
Toujours, près de la boulangerie de quartier – place grise, vaste espace sans structure encadré, d'un côté, par des sortes d'HLM, de l'autre par une rue menant à d'autres ruelles impersonnelles (Emmaüs, supermarché asiatique, garage) – je m'arrête pour regarder la maisonnette fruste, au jardinet bardé de statues en plâtre gris, naisn ou cygnes, lions inoffensifs peut-être, absolue camelote. J'ai longtemps envisagé de prendre quelques photographies, de la maison ou des statues ; je ne trouvais pas l'angle, ni le bon moment, l'humeur propice. Peut-être était-ce là des excuses, je n'avais pas envie, entre le moment où je comptais les pièces de monnaie en fermant la porte de mon tacot et celui où, ressortant de la boulangerie avec mes baguettes mais sans béret, j'allais rouvrir la portière pour m'enfoncer dans l'habitacle, je n'avais pas envie d'être surpris par l'occupant, le propriétaire, ou je me doutais que la photographie serait anecdotique.
Et là, ce matin, froid glacial, ouvrant la portière arrière de l'intérieur pour Oméga, me penchant, j'ai vu ce que mon oeil n'avait jamais réellement enregistré, le portillon vert au ras du sol – un de ces portillons dont la hauteur, avec celle du grillage, enjambable par un enfant de cinq ans, m'a toujours fait me demander à quoi ils servaient, marqueur spatial, frontière, limite for the sake of it – avec son inscription vieillote, lettrage d'un autre temps et tout à fait concomitant avec la chanson dont il ne manque pas de ressusciter le refrain, et qui m'a toujours paru, non d'un autre temps, mais d'un autre espace : l'époque des guinguettes est surtout, pour moi, associée à des lieux étrangers, à une culture que, pour faire vite, je pourrais résumer par la formule “culture oïl” (j'ai grandi dans les Landes, où, passé la Garonne, et même, dans certains cas, passé l'Adour, on est « au Nord »). Donc l'inscription sur le portillon, tout à fait au ras du sol, dans un quartier délabré et maussade au nord de Tours, peut indiquer combien le chronotope des guinguettes d'entre-deux-guerres ou des années cinquante est, avant tout, pour moi, un topos, exotique absolument, et dont la verdeur un peu désuète, l'entrain toujours perceptiblement factice se mire dans les écailles de peinture rouillée, vert-de-gris, et les lettres de teinte écrue, impeccablement de traviole.
La maison, elle, date plutôt, selon toute probabilité, des années 1970, et, quand on ressort de la boulangerie, un mercredi glacial, si près d'un chronotope aussi abscons (bords de Marne, printemps frisquets prétendument caniculaires et défrisant les houppes), avec, dans un sac en papier pseudo-vintage, deux immenses viennoiseries dont la forme et le nom même – palmiers – connotent cette même irréductible schize entre l'ici de l'écriture et l'ailleurs de la forme, ou (mieux vaudrait cela) entre une forme sans indice et l'écriture à l'indicatif, on ne laisse pas de penser que tout finit de traviole, oui, et même ce qui est blême : la mémoire, certes, mais aussi le vol des images dans les lieux abandonnés, et ce qui donne son zeste aux matinées.
11:44 Publié dans Autres gammes, Blême mêmoire, Kleptomanies überurbaines, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (3)
mardi, 15 janvier 2013
La Ville
la rue rapide dérape en éphémérides
le bus file
d'autres horizons gris anthracite
un coup de blues dans le terrible
un tonnerre noir dans le paradis des riches
cette espèce de malice
le bus file
loin de nos ombres portées cliquetis des centimes
un coup de blues dans l'inacceptable
regard jeté sur l'autre rive
.
23:33 Publié dans Dizains en assonance | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 14 janvier 2013
Quatrain zoologique
Je chante à pleins poumons
De doux airs attendrissants.
L'orque assomme les saumons
D'un ultrason puissant.
.
19:19 Publié dans Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 13 janvier 2013
Fil brumeux
Matinée de dimanche. Brouillard.
On y voit à 40 mètres ; on distingue des formes à cent mètres — à tout casser.
Un bus de ville passe, toutes lumières éteintes.
09:40 Publié dans Ex abrupto, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1)
samedi, 12 janvier 2013
W.M. 54
Je suis féru de propithèques
Mais pas friand de leurs bifthèques.
— Avec leurs masques moussakas
Je préfère les Sifakas
Aux rats de bibliothèque.
22:06 Publié dans Wikimericks | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 11 janvier 2013
Quintil pétronien, 3
Dans la salle d'attente,
Faire tapisserie.
Sans le gosier en pente
Et sans hystérie,
Quelle vacherie.
18:13 Publié dans Quintils pétroniens | Lien permanent | Commentaires (0)
Mademoiselle Confiture
(Pierre-Alain Goualch, 2004)
le temps qu'infuse le thé russe je ne pourrai jamais écrire aussi vite que ça que le piano pianote jamais aussi vite à peine 130 secondes pour écrire quoi d'ailleurs
ça ne s'emballe pas tout de suite
la toile de jute prend un peu le temps mais pas trop ça y est ça s'emballe
s'accrocher à quoi aux trous dans la toile
s'accrocher à ces mots dits par le sieur Dudot le ciel est amoureux amoureux de ses yeux
du plat de la main du bout des index des majeurs tapoter tandis que ça pianote gratte frotte et le balai passe repasse c'était plus facile plus posé de prendre le temps d'écrire ce tanka tout à l'heure
tant qu'à faire un peu de piano
tant qu'à s'accrocher
tant qu'à avoir mal au dos aux doigts ravauder quoi quel texte oui j'étais pris
surpris les doigts dans la confiture écrivais-je écrivis-je la main sous la ceinture
bientôt le terme sans doute fin de la joute le tournoi a noyé le chagrin la toile de jute on n'en viendra pas à bout
ça s'effondre à peine 130 secondes cette amante religieuse écrire quoi
10:22 Publié dans Ecrit(o)ures, Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 10 janvier 2013
2888 — La Saint Guillaume
Pas comprendu-je le saint du jour est la tare
S'il partut croisader et émir du cathare.
21:06 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (5)
mercredi, 09 janvier 2013
Nine Days Into
00:18 Publié dans Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)