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vendredi, 25 janvier 2013

Aux ennuyeux mandarins

Ligué avec la musaraigne, le muscardin ne comptait pas s'en laisser conter. Tous deux se relayaient pour qu'il y en eût toujours un qui veillât, et de sorte qu'on ne pût plus les confondre avec des loirs. Dormir comme un loir, je vous en foutrai, moi — ainsi parlait le lérot, discret, mais, au printemps, tapageur dans les greniers, sorte de hooligan mal embouché, ne s'étant pas défait de ses habitudes de bûcheron rustre. Dans le froid enfin sec, au grand soleil de janvier, il hibernait encore. Un merle hivernait. Le lérot ne savait que penser, dans des rêves complexes. Ligués ensemble, la musaraigne et le muscardin, yeux grands ouverts, voyaient passer les caravanes. On patauge dans la mélasse, cela ne fait aucun doute, on patauge dans la purée, on sirote des heures etnières qui filent comme ça, tchazam !, et plus rien après. Ainsi, les lexicographes le surent, et les lexicologues ne voulurent rien entendre : la mélasse lasse. Calfeutrer les encoignures des fenêtres avec ce résidu gluant n'est peut-être pas une bonne idée. Penser à le dire aux architectes.

 

Sur la porte de l'Université, une main couleur abricot avait inscrit ces mots :

IL EST INTERDIT DE POSER DES QUESTIONS


Le lérot, piqué par une abeille, s'éveilla, commença avec trois mois d'avance son tapage dans le grenier.

Penser à déménager.

Aux ennuyeux oligarques Jean-Louis Duchet, Claire Charlot, Serge Ricard, et alii

La Crasse bitumineuse

Vieux restes de fruits pourris, excroissances, chewing-gums écrasés et en voie de décomposition, morceaux de sac en papier de fast-food déchirés et collés par la pluie… depuis le temps que je voudrais m’en saisir… C’est là un des sens possibles de la texturologie : un fragment banal de sol, ou d’une surface quelconque, est généralement complexe, dense, hétéroclite. Le plus difficile est de rendre l’impression de fondu, de masse informe, en n’appuyant pas trop sur les contrastes. Par le film ? la vision de biais ? toujours, à défaut, reste l’écriture, qu’on emporte partout avec soi.

jeudi, 24 janvier 2013

Interminable, labil

Un jour j'en eus assez.

Regarder la nappe blanche, les oreilles dressées posées dessus... quoi ? Alors, j'ignorais ce qu'étaient l'obèle et la cotice. Une belle guibole.

Je relis Alice, parce qu'Alpha, qui n'aime pas, l'étudie en sixième. (Lui préfère L'Ours de Pastoureau et Zoos de Baratay.)

Un jour j'en eus assez de relire, relier et même d'écrire.

Quand ce jour advint, j'aurai eu des problèmes avec le temps. On en reparlait dans quelques années.

Bref.

Nappe blanche, petites torches de couleurs différentes, empilements sur les carreaux froids, ras-le-bol quoi.

Quoi ?

mercredi, 23 janvier 2013

2909

Deux mille neuf cent neuf,

Un nombre inspirant :

Du vert s'admettre veuf

En tapis d'Iran

— L'infinitif j'y rends.

/

mardi, 22 janvier 2013

Oops

Si c'est avec Britney Spears

Qu'on finira —

On n'a "three cheers"

Qu'aux oripeaux de l'I.R.A.


lundi, 21 janvier 2013

La Toile du maître

Une de mes chansons préférées. Bon. Vieillote, sans doute, avec des imperfections.

Mais fondamentalement géniale.

Découverte, comme les autres du même album, en décembre 1991, grâce au vinyle (la réédition de 1972, où ne fugure pas la chanson Pas de pain) de ma tante maternelle. Repiqué sur cassette. La cassette morte, ces albums jamais repris en CD, vive le Web.

Or, j'en découvre aujourd'hui le clip (ou le Scopitone, comme on devait dire, en 1968), qui est tout à fait grotesque. Je ne veux pas parler des effets visuels, ni du « non-jeu de scène » du jeune Gérard Manset (une sorte de Jean-Pierre Léaud sans présence physique), mais du collage de tableaux : la Valse de Severini, principale œuvre montrée dans le clip, est sans doute très bien choisie, d'un point de vue esthétique (le futurisme comme une sorte de mouvement précurseur du pop art ?), mais la chanson parle justement d'une toile qu'on ne peut pas voir, « refusée dans les musées » .

Contresens ?

Apparemment.

À moins que, par un détour complexe, Manset (si c'est lui) n'ait conçu le clip, justement, dans le souci de ne rien illustrer. Ainsi, pour illustrer une chanson sur le grand tableau universel (et en partie imaginaire), il choisit des tableaux réels, ponctuels, sans rapport avec la chanson.

dimanche, 20 janvier 2013

L'Elimination du Stade toulousain

Que Toulouse qu'eux neige et pas avoir de bol

Jouir à l'extérieur et sono Deep Purple.


Hugo golri l'ouvreur Toby Flood (ç'a "déluge")

Et on m'ont dit plutôt "sledge" (qui traduit "luge").


Que sur retrait Leicester on a croire l'ouvreur

Ç'avoir ailier alors ç'avait un balayeur.


 

Bouchon sur vis-à-vis très bien McAllister
Et que les Anglais ont trouvu ça un clyster.
 
Par le vent raté la pénalité Beauxis
Et qu'au Stade ça doit fésir mal au coccyx.

J'a préféru buvir "Marmite" au petit déj
Que comme le 6 m'a claquage dans la neige.
 
Deux pénos sur poteau de Toulouse scoumoune
(Et j'a mandé dico Armel Louis rime en -oune.)
 
Magnifique touche trouvue de Vincent Clerc 
Mais gros patak d'où donc péno de pour Leicester.
 
Flood que vont tenter la péno 50 mètres 
Et Leicester ç'a voulu dire "se faire mettre".

Toulouse qu'énervés on a dur gros patak
Et du coup la tactique ç'a bien portninwak.

Pas facile d'a trouvir très rime à patak
Surtout depuis s'appel SIMPLY (et plus ATAC).

Endroit qu'on a joli regarder de son siège
Je m'a caillé beaucoup mon sifflet sous la neige.

Enfin ballon qu'aplatir et chasseneigé
L'opportunissime (Hugo dit) Yoann Huget.

Hugo m'ont dit de le superlatif latin
Ç'a faire très bizarre en ce mien baratin.

Transformation loupie et que donc 9 à 5
Où que buteur faudru les chercher chez Nauwynck.

(Nauwynck ç'a charcutier excellent de Beauvais 
Et pas comprendu-je ce qu'ici vers ç'a fait.)

Que pour l'arbitrage ici j'ai vraiment en rade
De trouvir un mot moins grossier qu'"entubade".

Beau jeu qu'ont enflammé les joueurs de Toulouse 
Et méritont pas de perdir sur la pelouse.

Quinze points qu'a laissé passir dans les pénos
Beauxis McAllister neige mais pas traîneau.
 
Gagnu que n'a pas fait et dire Yves Duteille
Avec des "si" mettru Capitole en bouteille.

Gros pilar que rentré et est nom Kakovin
Que plus bonnasse j'a Tatiana Golovin.
 
Anti-jeu Toby Flood et pris le carton jaune
Leicester contre espérons leur charnière déconne.

Toulouse éliminé qu'ils s'en souveniront
De pelouse pas verte et de ballon pas rond.

 

Panthéon

Dans soixante-sept jours, Oméga aura exactement l'âge, au jour près, qu'avait Alpha lors de la naissance d'Oméga. Autrement dit, en ce jour précis, le 28 mars 2013, Alpha aura pile le double de l'âge d'Oméga. C'est l'occasion, pour moi, de publier un document exceptionnel : la liste des dieux inventée par Alpha vers 5 ans ½ (le document n'est pas daté, mais il devait être en grande section). La liste fut prise sous la dictée – Alpha n'écrivant pas encore – et l'orthographe est donc sujette à caution.

 

Macron, le dieu de la sagesse, de la gentilleté et de l'amour (dieu des dieux)

Zegzdom, le dieu de la musique et des arts

Guizeau, le dieu de la guerre (tournois et joutes)

Zégon, le dieu des bêtises

Jextama, la déesse des animaux

Djimo, le dieu de la mercredi

Engzéma, le dieu du soleil

Ogzama, le dieu des riches

Elléma, la déesse des pauvres

Zikchno, le dieu du sport

Zekno, le dieu des artistes

Milrofor, la déesse de la toilette

Zoébonde, le dieu du feu

Elmès, la déesse du pas-beau-temps (pluies, tornades et tonnerres)

Nakzéjo, le dieu du bricolage

Vestro, le dieu de l'école

Elmel, la déesse des métiers

Gelmel, la déesse du dessin

Ilmo, le dieu des chevaux

Préfor, le dieu du mécanique

Zelmel, la déesse des habits

Guimo, le dieu de la pierre

Trois-Mâts, le dieu des chatouilles

Vilkno, le dieu des peluches

Rhinolophe, la déesse de la télé

Jilmo, le dieu des policiers

Troama, le dieu du bois

Gilles, le dieu de la terre

Elveste, la déesse de la chasse

Guesmo, le dieu des aliments

Tomo, le dieu des esclaves et des serviteurs

Guilvo, le dieu du vin

Théma, la déesse des fleurs

Thelmel, la déesse des jeux

Trexdel, le dieu des enfants

Ziksdenj, le dieu de l'écriture

Thrémel, la déesse des chiffres

Dikzenm, le dieu de l'électricité

Jelmo, le dieu des statues

samedi, 19 janvier 2013

Autres vers semi-animaliers

Sur la pizza, aimez-vous

L'artichaut ou bien le câpre ?

L'hyène chasse l'oricou :

La compétition sera âpre.

 

Vraiment, je n'en peux plus de

Toutes ces écharpes Simpson.

La victime sera l'une

Des gazelles de Thompson. 

 

N'affirmez jamais

Que ma femme est une ménade.

L'éléphanteau affamé

N'aime pas la promenade. 

 

Le Trésor Public m'a informé qu'avant-hier

Était la date d'échéance.

Sankao le guépard, qui fut jadis si fier,

Assiste à sa déchéance.

 

Un vilain poil de cul

Me grattouille la raie.

Sédentaire, la grue

Se plaît dans les marais.

vendredi, 18 janvier 2013

Les Alentours de la naissance du petit gnou

en quatrains conversationnels,

dont les vers 3-4 sont des retranscriptions fidèles

du texte de commentaire d'un documentaire animalier

 

 

J'ai le crâne façon genou

Et le buste yéti.

Voici donc l'invasion de gnous

Dans le Serengeti.

*

Ma Fursty Ferret moussant,

J'ai le gosier gourd.

La femelle gnou sent

Palpiter son ventre lourd.

*

Travail d'une traite,

Je suis à la traîne.

Quand les gnous s'arrêtent,

Les combats reprennent.

*

Souvent, mon âme flâna

Sur l'Idéal aux cent délices.

Enfin, le bébé de Lana

Ne vient pas au monde ; il y glisse.

*

Etiez-vous au courant

Que j'aime le magenta ?

Le chacal en courant

S'enfuit avec le placenta. 

*

(Si je mange des tarbais,

Joker sur le Roquefort.

Le cadavre du bébé

Reste chevillé au corps.)

*

Sur le verglas, qui est tombé

Se sera pété le genou.

Fils de Lana et de Djumbé,

On veille sur le petit gnou.

*

Bacons et ventrèches

Le bacon du 7 - 3 Depuis quelque temps, profitant des défauts insignes de l'appareil photographique intégré à mon smartphone, je prends des autoportraits dont j'exagère à dessein le flou et le tremblé, au moment de la capture, en agitant vivement le téléphone, soit horizontalement, soit verticalement, soit en spirales, et, de surcroît, dans des conditions d'éclairage généralement frustes. Quand l'effet en est réussi (et je veux dire par là : quand je perds la face, quand le visage n'est guère lisible tout en restant discernable), je publie l'image directement dans ma galerie Flickr. J'ai la flemme de remonter trop loin dans le temps, ou trop arrière dans la dite galerie [il y a toutefois celle-ci Série de 11 autoportraits en crash position, 13 octobre 2008 . V, vieille de plus de quatre ans, autoportrait aussi et avec la même chemise que celle portée ce jour, et donc sur la photo infra — en dehors des autoportraits, d'autres recherches aussi, en 2008 et même longtemps avant : Cycliste 113], mais j'ai, dès mes premières expérimentations avec la photographie numérique, tenté ce genre de tremblés, dont la photographie à travers un pare-brise lavé par l'averse n'est qu'une variante.

Le bacon du samedi soir Pour ces autoportraits, je leur ai donné, depuis quelques mois, le nom générique de bacons, tout d'abord, bien sûr, parce que le premier à avoir reçu ce titre évoquait, dans sa traduction en un support numérique, les distorsions de visages du grand peintre anglais, mais aussi – d'où la minuscule – parce que je voulais, simultanément, me déprendre de cette référence, en signalant que ce qui comptait, c'était ma tronche de viande cuite. Vouloir rivaliser avec Francis Bacon serait stupide, mais faire un clin d'œil à son nom, pourquoi pas.

Une des premières tentatives, de ce côté-là, était plutôt théâtrale, et d'inspiration lynchienne. Lost highway

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Ce matin, sur le pont Napoléon, j'ai pris un cliché de ce genre. Toutefois, comme il faisait trop jour, l'effet n'était pas le même, de sorte que je l'ai intitulé “La ventrèche du vendredi”. [Ce que l'on nomme, habituellement, « poitrine fumée » dans les boucheries et charcuteries, se dit classiquement « ventrèche » dans mes Landes natales. Je constate d'ailleurs que le Robert culturel ne donne aucune citation pour ce mot, ce qui doit être de nature à alimenter la rubrique, depuis longtemps en friche, des Mots sans lacune.]

Par autoportrait bacon, j'entends donc toute image délibérément floue dans laquelle le visage semble contusionné, ou arraché, sans solution de continuité. Par autoportrait ventrèche, j'entends donc toute image également tremblée, mais dans laquelle le visage se trouve reconfiguré en deux parties.

La ventrèche du vendredi

Le Festin hivernal des merles

De la fenêtre

je regarde la merlette

picorer, du bout du bec, une nèfle

sur le petit tas laissé là,

que ne recouvre pas encore la neige

— Fruits qui pourrissent — Du bec elle soulève

un bout de peau, l'avale. J'aime

avoir oublié d'apporter à la décharge

ces petits tas de pulpe. N'est-ce,

dans le froid, le seul salut des merles ?

.

Softly-softly

 Western governments are believed to have urged the Algerian authorities – in vain – to take a softly-softly approach.


Dans cette phrase extraite d’un article du quotidien The Independent (John Lichfield. “Algeria crisis 'still ongoing' after British hostages killed in Saharan bloodbath”, vendredi 18 janvier 2013), et d’un niveau de langue plutôt soutenu, l’adjectivation (avec redoublement) de l’adverbe softly pose un véritable problème de traduction. En effet, le redoublement adverbial existe en français, mais implique un niveau de langue familier, par exemple : Vas-y mollo mollo. Le traducteur peut donc préférer une traduction d’un niveau de langue égal, dans laquelle l’effet stylistique de la langue-source est gommé : « une approche en douceur » (recatégorisation de l’adjectif en syntagme prépositionnel) — ou, mieux, une double recatégorisation, au titre de laquelle le nom approach devient un verbe : Les gouvernements occidentaux ont demandé, à ce que l’on sait, aux autorités algériennes d’y aller en douceur, mais en vain.

 

Toutefois, des tentatives pour rendre l’effet stylistique porté par le redoublement (effet qui suggère, par exemple, une conversation téléphonique informelle pas trop diplomatique entre David Cameron et son homologue) sont possibles :


[1] … d’adopter la tactique tout doux tout doux

[2] … de choisir une approche moins va-t-en-guerre

[3] … de se hâter avec lenteur


Dans le choix [2] ci-dessus, la traduction en langue-cible recourt à une stratégie proche du contraire négativé. En [3], le texte-cible ajoute une référence culturelle spécifiquement française (La Fontaine), ce qui implique une élévation du registre. Une dernière possibilité mérite d’être signalée, même si, bien entendu, elle est interdite aux étudiants (en traduction universitaire, cela serait sanctionné comme un non-sens), et même si elle peut faire grincer les dents des adversaires absolus du franglais :

[4] … de choisir la stratégie « softly-softly »

 

jeudi, 17 janvier 2013

Gambadeuse d'asphalte

On peut parler putains, ce n'est pas putasser.

Langues de pute, oui — mais les délier, les dessiner, bifurquer — langues avec des flèches.

Pourtant, tout ici n'est pas bâclé. Rien ici n'est bâclé. On bâcle ce qui peut l'être, et donc rien, c'est une bonne définitition (aphoristique je sais) du perfectionnisme.

Car vous étiez perfectionniste, oui ! Pointilleux ! Soucieux du gâchis !!!

Tout donc pas comme moi qui gâche des points d'exclamation. Bat comme plâtre les phrases du jeu de cartes.

Sous les linges moisis du vieux meuble, à la cuisine, un creux s'est formé, d'où s'échappe le son cristallin des talons d'une passante qui marche vivement, sans aguicher, le regard droit fixé sur l'écarlate au loin.

Rebat comme plâtre les mots qu'un ange passe, qu'un idiot bâcle.

Langues de pute, repassez.

I'm no Babooshka

J'ai mis un petit moment à choisir la nouvelle épigraphe.

La précédente datait d'il y a au moins un an et demi.

C'était :

« J'ai connu la douceur de ne point connaître » (L'Empreinte)

 

Et j'ai passé un petit moment, aussi, à trouver des expressions figées avec chat et lapin. (Aucun rapport.)

 

Du bol

Un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui mains interrompues par le blanc du bol donne l'impression de vouloir attraper l'anse laquelle anse donne dans les bordures pour voir surgir un bon fragment de Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu) qui court après un Mickey en antique tenue de sport (chaussures bleues pantalon blanc maillot bleu)

mercredi, 16 janvier 2013

Rengaine inédite (?)

Je rentre de promenade, loreille violette.

Dans l’ombre, pas de phalènes.

Ce n’était pas la nuit, la ville semblait laide.

Laide… pourtant… qu’était-ce…

Un souffle, haleine d’elfe,

Quelque humeur soudaine et inoubliable.

Je marchais d’un pas alerte.

J’ai entendu monter, dans les cèdres,

Dans les troènes, monter la sève.

Et je rentre de promenade, l’oreille violette.

« chez gégène »

Sans titre Toujours, près de la boulangerie de quartier – place grise, vaste espace sans structure encadré, d'un côté, par des sortes d'HLM, de l'autre par une rue menant à d'autres ruelles impersonnelles (Emmaüs, supermarché asiatique, garage) – je m'arrête pour regarder la maisonnette fruste, au jardinet bardé de statues en plâtre gris, naisn ou cygnes, lions inoffensifs peut-être, absolue camelote. J'ai longtemps envisagé de prendre quelques photographies, de la maison ou des statues ; je ne trouvais pas l'angle, ni le bon moment, l'humeur propice. Peut-être était-ce là des excuses, je n'avais pas envie, entre le moment où je comptais les pièces de monnaie en fermant la porte de mon tacot et celui où, ressortant de la boulangerie avec mes baguettes mais sans béret, j'allais rouvrir la portière pour m'enfoncer dans l'habitacle, je n'avais pas envie d'être surpris par l'occupant, le propriétaire, ou je me doutais que la photographie serait anecdotique.

Et là, ce matin, froid glacial, ouvrant la portière arrière de l'intérieur pour Oméga, me penchant, j'ai vu ce que mon oeil n'avait jamais réellement enregistré, le portillon vert au ras du sol – un de ces portillons dont la hauteur, avec celle du grillage, enjambable par un enfant de cinq ans, m'a toujours fait me demander à quoi ils servaient, marqueur spatial, frontière, limite for the sake of it – avec son inscription vieillote, lettrage d'un autre temps et tout à fait concomitant avec la chanson dont il ne manque pas de ressusciter le refrain, et qui m'a toujours paru, non d'un autre temps, mais d'un autre espace : l'époque des guinguettes est surtout, pour moi, associée à des lieux étrangers, à une culture que, pour faire vite, je pourrais résumer par la formule “culture oïl” (j'ai grandi dans les Landes, où, passé la Garonne, et même, dans certains cas, passé l'Adour, on est « au Nord »). Donc l'inscription sur le portillon, tout à fait au ras du sol, dans un quartier délabré et maussade au nord de Tours, peut indiquer combien le chronotope des guinguettes d'entre-deux-guerres ou des années cinquante est, avant tout, pour moi, un topos, exotique absolument, et dont la verdeur un peu désuète, l'entrain toujours perceptiblement factice se mire dans les écailles de peinture rouillée, vert-de-gris, et les lettres de teinte écrue, impeccablement de traviole.

La maison, elle, date plutôt, selon toute probabilité, des années 1970, et, quand on ressort de la boulangerie, un mercredi glacial, si près d'un chronotope aussi abscons (bords de Marne, printemps frisquets prétendument caniculaires et défrisant les houppes), avec, dans un sac en papier pseudo-vintage, deux immenses viennoiseries dont la forme et le nom même – palmiers – connotent cette même irréductible schize entre l'ici de l'écriture et l'ailleurs de la forme, ou (mieux vaudrait cela) entre une forme sans indice et l'écriture à l'indicatif, on ne laisse pas de penser que tout finit de traviole, oui, et même ce qui est blême : la mémoire, certes, mais aussi le vol des images dans les lieux abandonnés, et ce qui donne son zeste aux matinées.

mardi, 15 janvier 2013

La Ville

la rue rapide dérape en éphémérides

le bus file

d'autres horizons gris anthracite

un coup de blues dans le terrible

un tonnerre noir dans le paradis des riches

cette espèce de malice

le bus file

loin de nos ombres portées cliquetis des centimes

un coup de blues dans l'inacceptable

regard jeté sur l'autre rive

.

lundi, 14 janvier 2013

Quatrain zoologique

Je chante à pleins poumons

De doux airs attendrissants. 

L'orque assomme les saumons

D'un ultrason puissant.

.

dimanche, 13 janvier 2013

Fil brumeux

Matinée de dimanche. Brouillard.

On y voit à 40 mètres ; on distingue des formes à cent mètres — à tout casser.

Un bus de ville passe, toutes lumières éteintes.

samedi, 12 janvier 2013

W.M. 54

Je suis féru de propithèques

Mais pas friand de leurs bifthèques.

— Avec leurs masques moussakas

Je préfère les Sifakas

Aux rats de bibliothèque.

vendredi, 11 janvier 2013

Quintil pétronien, 3

Dans la salle d'attente,

Faire tapisserie.

Sans le gosier en pente

Et sans hystérie,

Quelle vacherie.

Mademoiselle Confiture

 (Pierre-Alain Goualch, 2004)

le temps qu'infuse le thé russe je ne pourrai jamais écrire aussi vite que ça que le piano pianote jamais aussi vite à peine 130 secondes pour écrire quoi d'ailleurs

ça ne s'emballe pas tout de suite

la toile de jute prend un peu le temps mais pas trop ça y est ça s'emballe

s'accrocher à quoi aux trous dans la toile

s'accrocher à ces mots dits par le sieur Dudot le ciel est amoureux amoureux de ses yeux

du plat de la main du bout des index des majeurs tapoter tandis que ça pianote gratte frotte et le balai passe repasse c'était plus facile plus posé de prendre le temps d'écrire ce tanka tout à l'heure

tant qu'à faire un peu de piano

tant qu'à s'accrocher

tant qu'à avoir mal au dos aux doigts ravauder quoi quel texte oui j'étais pris

surpris les doigts dans la confiture écrivais-je écrivis-je la main sous la ceinture

bientôt le terme sans doute fin de la joute le tournoi a noyé le chagrin la toile de jute on n'en viendra pas à bout

ça s'effondre à peine 130 secondes cette amante religieuse écrire quoi

 

jeudi, 10 janvier 2013

2888 — La Saint Guillaume

Pas comprendu-je le saint du jour est la tare

S'il partut croisader et émir du cathare.

mercredi, 09 janvier 2013

Nine Days Into

Bonne Année 2013 !