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mardi, 31 janvier 2017

D'autres 31 janvier (distiques de 2015)

Bonne raison qu'on est de reposer la chatte

Ce matin qu'elle avut du caca sur la patte.

 

L'attaque du Bayern il est été fatal

Comme qu'un vol de gerfauts du charnier natal.

 

On s'a ennui le coach qui tout tout décortique

Si je suis habité sous de vastes portiques.

 

Gros tacle ma cuisse semble d'un gros méchoui

Que le vierge vivace et le tel aujourd'hui.

 

Quand joue-je à l'US Boulogne j'avais content

Où qu'on n'a pas sérieux quand on est dix-sept ans.

 

Le coach m'est dit à moi j'ai un joueur instable

Où que l'espoir luit brin de paille dans l'étable.

 

On a facile de dribbler et bien kiltran

Où que je suis fait rêve étrange pénétrant.

 

Comme il est très loupu la passe Adil Rami

Ne suis-je donc vivu que de cette infâmie.

 

On a dur d'être vu lui tombi dans les pommes :

Pour grand que soit Messi il a ce que l'on sommes.

 

Comme quand à Marseille mes défenseurs vannés

La valeur n'attendont pas le nombre d'annés.

 

La grammaire ça n'a pas mon fort mais le sport

Nous nous voisons trois mille au stade le vieux port.

 

Zahia qu'elle est viendue me pépon la mi-temps

Et le combat s'arrêt faute les combattemps.

 

Le coach que sur le banc tandis je m'a repose :

« Observe exactement la loi que je t'impose. »

 

Quand j'a mal à le dos sans football je s'ennuie

Si ç'a pendant l'horreur d'un profonde que nuit.

4100, another bullshit video by con translator

La vidéo ci-dessous, elle vient d'être filmée (improvisée) et mise en ligne illico grâce à la connexion vraiment ultra-rapide (ou qui me semble telle) de l'Université.

 

J'y traduis un paragraphe du roman de Nick Flynn, another bullshit night in suck city, roman de 2004 dont je constate, en faisant la vérification après l'enregistrement, qu'il a été traduit en français dès 2006... et par mon ex-collègue Anne-Laure Tissut, qui était encore en poste à Tours à l'époque. (Parmi les très bons souvenirs que j'ai d'Anne-Laure, c'est ce magnifique et si enrichissant collloque Paul West qu'elle avait organisé.)

Parmi les bizarreries imprévues, les trois secondes atroces où je pousse la chansonnette, Blueberry Hill de Fats Domino (ce ne serait pas arrivé si j'avais été certain que blueberry c'est la myrtille), et la pique à la bravitude de Ségolène Royal (circa 6'10").

Parmi les points les plus intéressants, la question de la traduction du jeu de mots trigger-hippie : je m'en suis sorti en traduisant par “hippie qui aime les flingues”, mais il n'y a plus de jeu de mots. L'idéal serait de trouver un mot-valise (hippitre ? hippitbull ?) mais je n'en trouve aucun qui situe le sens du côté de la mitraille... La B.U. n'a pas d'exemplaire de la traduction française, mais si quelqu'un peut vérifier comment Anne-Laure Tissut s'en est sortie...

Parmi les points les moins intéressants : oui, c'est le même pull depuis dimanche, mais je change de t-shirt.

Graphique sur les ressources de presse

US news.jpg

Source : Katie L. Price

07:00 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 30 janvier 2017

Décade 3

  • James Agee & Walker Evans. Let Us Now Praise Famous Men. @
  • Jacques Réda. La Physique amusante.
  • André Markowicz. Le Soleil d'Alexandre.
  • Huysmans. Là-bas. @
  • Chevillard. L'autofictif à l'assaut des cartels.
  • Simon Johannin. L'été des charognes.
  • Dominique Meens. Mes langues ocelles.
  • Jacques Réda. Les cinq points cardinaux.
  • Yaa Gyasi. Homegoing. @
  • Dominique Meens. Ornithologie du promeneur. @
  • Caryl Phillips. Crossing the River. ▓

 


En 2017, tous les dix jours, je publierai — espérons que je tiendrai le rythme — la liste de mes livres lus ou en cours de lecture (d'où de possibles doublons d'une décade l'autre). Il ne s'agit pas d'une bibliographie en bonne et due forme, d'où l'absence de date de publication, nom d'éditeur etc.

Symboles utilisés : @ en cours de lecture / ° lu partiellement / achevé / ▓ repris pour travail

Çamedi çoir çur l'atterre

28 janvier, soir

Shampooing ? Ciboulette ? shampooing à la ciboulette ?

Dans l'Angoumois je suis moi.

Refais passer le côtes-du-rhône, que je prêche un prône.

Avec ce que j'ai déjà mal à la tronche en permanence, pas de risque que je picole.

Écrire jusqu'au 141e signe, écrire jusqu'à ce que la police rapetisse.

Sona Jobarteh, tout de même, quelle voix, quel toucher.

On pond des œufs pour les futurs textes robotiques.

Facebook côté poulailler ou côté poêle à frire ?

Ce truc de vidéo t'a énervé, avoue.

La çoquille prend une cédille.

A-t-on assez commémoré les 940 ans de Canossa ?

La coquille ne prend pas de cédille.

La coquılle , on lui mettrait les poınts sur les “i”.

Pollock soufflerait ses 105 bougies, raison pour faire du dripping sur Facebook ?

Dégoulinure de jaune d'œuf. (Écoutez “Jarabi”.)

Robert Wyatt et Ismaïl Kadaré s'envoient des textos, laissez-moi en dehors.

L'observatoire des gloutons est une bonne affaire.

Comment prononce-t-on “çoquille” ? Je vais écrire à Arnaldur Indriðason.

Un œuf cassé. Sohba saya. Un œuf mangé.

« On ne marque pas un essai sans faire d'omelette. » (Sireli Bobo)

Pénibles, les mecs. Tout ça pour déborder un robot.

C'est SALE dans la machine.

On ne met pas la table en toute impunité.

Notifie : environ 888 résultats.

Villiers de l'Isle-Adam n'est pas né un 28 janvier. Ève de St Roch non plus.

« il importe que je vous notifie la résolution sacrée que j'ai prise touchant votre avenir »

_________________________________________

 

Je ne suis pas devenu fou, mais j'étais parti dîner.

De quoi John Tavener et Marcel Broodthaers sont-ils le nom ?

On a trop tardé. Le Capra n'est plus sur le cloud.

La chatte est assise à côté du coquetier qui sert de gobelet à anches.

Dan Carter pète un bras lyonnais.

∆ Pluton scandalisé nous fit repasser l'onde. ∆

217.218 textes dans Wikisource.

√ À vrai dire l'ipécacuanha saurait hâter l'heure gente. √

Boire de l'arak avec Michalak ou un pastaga avec Nalaga ?

Au moins on saura pourquoi ça ne trafique pas.

C'est triste, tout de même, qu'on n'ait jamais retrouvé la Riparographie.

¢ Le bouvreuil, le linot, le geai, le hochequeue ¢

Trois poteaux rentrants en une mi-temps pour Frédéric.

37-25. Le LOU est rentré dans Paris.

In memoriam Mark Baumer, journal des traductions sans filet

Je viens de faire ma quatre-vingt-huitième vidéo de traduction improvisée.

[Edit de 15 h 45 : TSF #88 + traduction en cours de tout le chapitre 5]

 

En un peu moins d’onze mois, j’ai eu l’occasion de faire trop long, de faire trop bref, de dire beaucoup de bêtises, d’hésiter, de m’interrompre longuement dans le projet avant de décider de ne plus perdre de temps à faire de montage, etc. Ce qui est intéressant, c’est que cette série déjà assez colossale (à ma modeste échelle) de vidéos ne porte pas seulement témoignage de questions de traduction, mais comment elle vient doublonner les blogs, en quelque sorte, en quoi elle permet d’inscrire — non en creux, puisqu’au contraire ma tronche y est partout convexe — une sorte d’autobiographie par les livres, par les extraits, par les découvertes.

 

Journal, donc, qui compte ses commémorations tragiques (les attentats de Bruxelles — TSF #15) et ses saluts adressés à des écrivains morts : Bonnefoy [TSF #43], Butor [TSF #62], Gotlib [TSF #60],  plus récemment Peter Abrahams [TSF #82]. Journal qui cherche à varier ses lieux : principalement les pièces de ma maison, mais aussi bureau de l’université [TSF #34], maison landaise [TSF #73], parking en sous-sol [TSF #54], parc de la Cousinerie [TSF #32], échafaudages [TSF #87] etc.

 

Histoire d’ancrer cette pratique, le moment me paraît donc amplement venu de créer ici une rubrique afin de prolonger l’expérience vidéo. (J’avais commencé à le faire pour le projet mort-né de retraversée des Rougon-Macquart.)

 

Pourquoi aujourd’hui ? Pas vraiment à cause du nombre 88, encore qu’il puisse suggérer un double infini dressé à la verticale (plutôt que le chiffre cryptique des néo-nazis). Plutôt à cause de la vidéo du jour, justement. Après avoir découvert, hier, l’œuvre de Mark Baumer – sa profusion de traces par divers biais non-textuels et surtout non-imprimés, mais aussi sous forme de poèmes et de livres – et la fin tragique (je raconte tout cela, mal, à l’emporte-pièce, dans la vidéo) de ce poète activiste très inspiré par les beatniks et les hippies, j’ai voulu consacrer mon activité de traducteur sans filet à une des pages de son livre de 2016, I Am A Road. *

 

Je proposerai d’ici demain une traduction française peaufinée du chapitre 5 dans son entier, dans la rubrique Darts on a slate, qu’on ne présente plus bien que son titre demeure peut-être opaque. Il me semble que ce livre serait susceptible d’intéresser certains éditeurs. Dans l’immédiat, se contenter de mes balbutiements et de mes borborygmes tels qu’un appareil photo de piètre qualité les saisit et – provisoirement – les immortalise.

 

Si l'idée est ici aussi de raconter comment s'est décidée la vidéo, son cadrage etc. — eh bien, justement, j'avais décidé de tourner dans le petit salon de l'étage (où j'ai déjà fait une ou deux vidéos, dont une, très longue, avec les cadres bien visibles), assis au secrétaire, avec l'ordinateur portable bien en vue puisque j'avais besoin de voir l'ebook. Comme je travaille sans aucun matériel, une des contraintes est que je n'ai pas de pied pour poser l'appareil photographique (cette fois-ci, le “vieux” Lumix). Je l'ai donc posé sur un des accoudoirs déplacés puis mis en L vertical du sofa de camelote qui fut neuf (en 1997, à Beauvais) mais ne l'est plus. N'ayant pas (sur le vieux Lumix, donc (il faut suivre)) d'écran rotatif pour contrôler l'image, je ne me suis pas aperçu que j'étais scalpé (ce n'est pas la première fois). De plus, bien entendu, les ouvriers qui ont commencé l'isolation par l'extérieur le 17 janvier (et qui en ont encore pour deux semaines) se sont mis à jouer du marteau vers le milieu de la vidéo, pendant la lecture de l'extrait.

 

 

* Le livre est à télécharger en PDF avec les photographies pour la somme dérisoire de cinq dollars ; je n’ai aucun doute sur le fait que ses parents feront bon usage de cet argent et le donneront à des causes justes.

Trump, ou le leurre de la dispersion

Je parle très peu, ici — contraste avec mon activité ailleurs —, de l'administration Trump.

Je vois passer depuis deux ou trois jours quelques articles sur telle ou telle hypothétique destitution de Trump, pour telle ou telle raison (le 25e amendement, par exemple), ou sur le fait que les patrons des grands groupes de la Silicon Valley feraient part de leurs inquiétudes.

Tout cela, c'est un rideau de fumée pour que la société civile se disperse. Pendant que les patrons des grands groupes font semblant de se désolidariser (haha, Zuckerberg et le patron d'Uber qui font semblant d'être choqués par le décret sur l'immigration, quelle comédie) ou que la “presse” (Yahoo !)* balancent ce genre de choses, les citoyens sont incités à se bercer d'illusions.

Je m'interdis totalement de relayer ce genre de château en Espagne : il faut relayer les vraies infos concernant les décisions antidémocratiques de l'administration Trump (comme le font de nombreux internautes américains et comme l'a notamment fait mon amie Valérie en traduisant la liste des décisions et déclarations antidémocratiques de la première semaine de pouvoir), et les vraies mobilisations populaires ou institutionnelles contre les dites décisions : manifestations dans les aéroports, discours très fort du gouverneur de Washington, mise en œuvre d'une mobilisation des scientifiques américains et du monde entier, etc.

 

* Au demeurant, every cloud has a silver lining** : l'article de Yahoo! News rappelle que la procédure d'impeachment est réservée aux méfaits commis par un Président au cours de son mandat (“investigating if a president acted illegally while in office”), donc ceux qui parlent d'impeachment pour toutes les casseroles antérieures du Twittler-In-Chief peuvent se mobiliser sur quelque chose d'un peu plus consistant.

** Tout n'est pas tout noir, ni tout blanc. [?] — Je laisse filer ; ceci n'est pas un billet de traductologie.

dimanche, 29 janvier 2017

Un seul chant amébée

S'il est un point quelconque où l'espace et le temps,

Semblables aux deux voix d'un seul chant amébée,

Rivalisent à mort pour renaître, j'entends

Les lointains unissons de ces deux combattants

Fleurir avec nos mots comme leur retombée.

 

Jacques Réda. Le Tout, le Rien et le reste, 2016, pp. 44-5.

Rondel 19 — Onirique

Le rêve qui te tarabuste,

Est-ce le silence des bois ?

La biche n'était aux abois

Que pour qu'on lise Graal Flibuste.

 

Tu pousses ton âme robuste

Tannée au cuir roche-bobois :

Le rêve qui te tarabuste,

Est-ce le silence des bois ?

 

Cesse de te pousser du buste

Avec l'écorce de l'arbuste.

Assoiffé, illico tu bois

Et s'accompagne du hautbois

Le rêve qui te tarabuste.

 

07:14 Publié dans Rondels | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 28 janvier 2017

Rondel 18 — Sur un incident qui arrive à d'autres

La brosse à dents a ripé :

Ça m'a chibré la gencive.

Pas de poésie lascive

Pour qui n'est guère équipé.

 

Le dé, peut-être, est pipé

Et la phrase aussi nocive.

La brosse à dents a ripé :

Ça m'a chibré la gencive.

 

On n'a rien anticipé :

De la rime émancipé,

Ce poème me lessive,

Et moins frais * qu'une vacive,

Ma * brosse à dents a ripé.

 

* Oui, il y a une anacoluthe.

09:46 Publié dans Rondels | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 27 janvier 2017

Rondel 17

Dans le métro

Foule brutale et fiévreuse.

Une phrase malencontreuse,

Un mot de trop,

 

Un maestro

S'emporte, la mèche furieuse :

Dans le métro

Foule brutale et fiévreuse.

 

 

Aucun oiseau, à l'apéro,

Ne jouerait le guitar hero,

Mouette rieuse

Et pas non plus foulque ou macreuse

Dans le métro.

12:58 Publié dans Rondels | Lien permanent | Commentaires (0)

Réussange 2

Faiseuse d'anges,

On te rompit

Pas par dépit

À des louanges

 

Trompeuses. Suit

Une vidange

De produit.

Même à Hayange

 

Dis, on hésite.

Décampe vite

Le blanc harfang.

 

Vol de papang

Dans la guérite

En latérite.

 

jeudi, 26 janvier 2017

Gymnosophie

Dans les Onzains germains, je n'avais pas prévu ces germains chevelus, ces corps non glabres. Les voici, statuaires de chair plaquées en deux dimensions sur la texture. Deux corps comme énormes, ou comme des portes, comme des échelles dogons peut-être. Deux portes fermant leurs fenêtres.

Que ça rigole hilare bêtement en haut, en vol, ça ne désarme pas.

La main d'une des deux géantes — peut-on nommer autrement ces colossales figures de terre cuite (se détachant sur la terre cuite, obstruant presque de leur rire de caveau l'échappée sur le bleu de l'océan ou du ciel) — lui trifouille l'entre-jambes ou le nombril. L'autre déesse — peut-on nommer autrement ces vénus figées et énergiques — se dévisse l'oreille, hilare aussi d'être une TSF.

Hier est mort Harry Mathews, auteur des Singular pleasures.

Verrait-on autrement ces deux figures houblonnées sur fond de boue de taupinière, si l'on n'avait relu quelques-unes de ces masturbations ?

Y a-t-il autre chose de mort dans la dent du regard ?

Cousinage de blés mûrs parés pour la germination. Le ciel océan se ravise et s'esquive.

mercredi, 25 janvier 2017

Dizain, sur la prétendue misogynie du Canard enchaîné.

 

Son cerveau saisi par l'angine,

Sans arguments face au scandale,

François Fillon a dit le Canard misogyne.

Rhétorique hémorroïdale :

On accuse Pénélope

Non pas d'être — Dieu me varlope ! —

Restreinte à quelque art ancillaire,

Mais d'avoir émargé, sans même un seul moment

Mettre les pieds au Parlement,

Comme attachée parlementaire.

 

pf.jpg

 

Peter Abrahams (1919–2017)

La semaine dernière, l’écrivain sud-africain Peter Abrahams est mort, à l’âge de 97 ans, dans l’indifférence des médias (même anglophones). Apparemment, sa mort n’a été annoncée qu’avant-hier lundi, mais, si l’information a été relayée, par exemple par le New York Times, on ne trouve pas grand-chose.

Il me faut avouer que je n’ai moi-même lu que Mine Boy (acheté à Oxford chez un des bouquinistes dont j’écumais les salles) et A Wreath for Udomo (emprunté à Dijon), il y a donc pas loin de vingt ans. Je me suis fait l’écho, dans la deuxième des vidéos de traduction improvisée que je consacre à lui rendre hommage, du fait que seulement quatre de ses livres ont été traduits en français — tous entre 1950 et 1960 – tous désormais indisponibles, épuisés.

Je l’ai souvent écrit, par-delà le nombre hallucinant d’écrivains africains pas du tout traduits en français, il y a tout un travail à faire de redécouverte des écrivains africains dits “de la première génération” (c’est-à-dire qui ont commencé à publier dans les décennies précédant les Indépendances (et dans le cas d’Abrahams, c’est plus compliqué : il a dû s’exiler en 1939, de sorte qu’il est parfois considéré comme un écrivain antillais, et l’Afrique du Sud est peut-être devenue indépendante avec la fin de l’apartheid, en 1994)). La moitié des livres de Ngũgĩ sont épuisés ou n’ont jamais été traduits. Il n’existe pas d’édition décente des œuvres d’Achebe, alors qu’on a des ‘Quarto’ consacrés à Annie Ernaux ou à Des Forêts… Ne disons rien de Tutuola

En attendant, de Peter Abrahams, on peut se procurer les textes – souvent ironiques, d’un abord aisé – en anglais, ou lire un bel entretien accordé il y a quelques années au Jamaica Gleaner.

« Sans faire bouger » (les casseroles de Fillon)

Francois-Fillon-sort-les-gants-de-boxe-1.jpg

Chirac bis ? le Sarthois ne voulait pas ce rôle

Et, s’affirmant plus tatillon,

Voulait qu’on vit en lui l’intendant et l’apôtre.

Mais devant tant de casseroles,

Comment réagira Fillon ?

Ça lui peigne un sourcil sans faire bouger l’autre.

  

Le Canard et la tisseuse (sixain épigrammatique)

 

Qu’un vieux Canard soit restrictif

En parlant d’un emploi fictif,

C’est se réjouir de voir la noblesse entachée :

À son époux Pénélope

— Qu’un volatile en vain éclope —

Est tout simplement attachée.

 

09:32 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Les 500.000 de la Dégomme (quintil épigrammatique)

 

Peut-être fallait-il, Pénélope,

Pour te voir, à l’Assemblée

Ou encore à Sablé,

Amasser le blé,

Être quelque peu nyctalope ?

 

mardi, 24 janvier 2017

Fitness & crétinerie

Je ne hais pas le sport, mais beaucoup de sportifs sont irréfléchis (pour rester poli).

Pire que tout, la communication sportive.

En voici encore un exemple brillant. Me connectant à mon Environnement Numérique de Travail, afin d'accéder aux outils de travail que sont la bibliothèque en ligne, la messagerie électronique, les emplois du temps etc., je vois s'afficher, comme à l'ordinaire, les “actualités” (dans lesquelles, soit dit en passant, pas le moindre hommage n'a encore été rendu à mon excellent collègue Philippe Chardin, mort il y a quinze jours et dont on attend encore que l'Université fasse semblant de s'en apercevoir).

 

Et que vois-je ?

32460997606_a5d0644661_z.jpgÇa.

 

Entre autres idioties mises en avant par le Service Communication de l'Université, cette Nuit du fitness (titre déjà crétin), avec pour “dress code” (!) Tahiti douche.

 

Ces gens ne sortent-ils jamais les neurones de leurs muscles fessiers, et ne savent-ils pas qu'il y a, ces jours-ci, de fortes intempéries en Polynésie française, de sorte que Tahiti a été ravagé par des inondations ? Outre que l'idée même d'un dress code est inepte, que demander à des étudiants (et à des enseignants) de se déguiser en flacon de gel douche (c'est ce que je comprends, mais je ne garantis pas que je ne fais pas de contresens) est doublement inepte, la simple décence voudrait qu'on n'écrive pas ce genre de chose en ce moment.

Pincé par le froid...

Pincé par le froid de l’hernie

Sous sa casquette dégarnie,

L’homme à l’œillade racornie

Qui paradait dans Gavarnie

 

Prend le temps de s’en griller une.

Serait-ce aboyer à la lune ?

Après les oyats, la callune ?

Après Gavarnie, Pampelune ?

 

Levant les yeux, pas parano,

Au ciel pour y prendre l’anneau

Qu’il préfère de Saturne, au-

 

Cun risque qu’ici le détrône

Ce souffle noir façon Murnau

Ou d’exorde à la fin du prône.

 

 

Il y a seize jours déjà, au détour d'un billet traductologique dans lequel je saluais Lionel-Édouard Martin et m'interrogeais sur les traductions de poèmes écrits en français par Rilke 3 et non sur les traductions françaises des poèmes allemands du même —, j'avais découvert que Papageien-Park était un sonnet au schéma singulier aaaa/bbbb/cc'cc'cc' et promettais de composer un sonnet-perroquet.

En voici donc un, au bout de seize jours.

 

Rondel 16 — Une grande queue traînante

J'ai mis des corsets brodés,

Une grande queue traînante. *

Que ma verve bouillonnante

Frémit au jet de vos dés !

 

Pas de messages codés

Ni d'équivoque avenante :

J'ai mis des corsets brodés,

Une grande queue traînante.

 

Va donc te jeter un godet

Dans la lagune, à Bénodet,

Ou entre Montaigu et Nantes :

Le cuir est queer aux gouvernantes

Qui mettent des corsets brodés.

 

 

* Le distique répété de ce rondel provient d'une des premières phrases d'un livre très étonnant, les Mémoires de l'abbé de Choisy habillé en femme, dont je salue ainsi la mise en ligne sur le site du Projet Gutenberg (dans l'édition de 1920).

09:49 Publié dans Rondels | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 23 janvier 2017

Rondel 15 — L'Été

Dans le noir en me bidonnant

Je lisais L'Été des charognes.

On n'en peut plus de voir vos trognes

Dans le cylindre hallucinant.

 

Maintenant, c'est donnant-donnant :

J'écris pendant que tu te pognes —

Dans le noir en me bidonnant

Je lisais L'Été des charognes.

 

Fort langage vibrionnant !

Boussole sans est ni ponant !

Vieux canasson, tu te renfrognes,

Et moi j'applaudis aux ivrognes

Dans le noir en me bidonnant.

 

 

21:22 Publié dans Rondels | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 22 janvier 2017

10+n traductions de Lyn Hejinian

(explications dans la vidéo du jour)

 

Les œufs de cane ont un goût plus “œufique”.

Les œufs de cane ont plus un goût d'œuf.

Le goûtd'œuf des œufs de cane est plus prononcé.

L'œuf de cane a un goût d'œuf plus œuf.

L'œuf de cane a un goût d'œuf plus œufien.

L'œuf de cane a un goût d'œuf plus œufique.

Les œufs de cane, ça vous a un goût d'œuf de chez œuf.

Les œufs de cane ont un goût plusœuf.

Les œufs de cane ont un goûtplusœuf.

Le goût des œufs de cane est plusœufien.

La cane pond des œufs qui vous ont le goût d'œuf...

L'œuf de cane, goût d'œuf puissance 1000.

L'œuf de cane, c'est la quintessence du goût d'œuf.

La goûtd'œufitude quintessentielle s'exprime dans l'œuf-de-cane.

(à suivre)

samedi, 21 janvier 2017

Un texte inachevé (un de plus)

Une année de 398 jours — Au rythme de plus en plus lent où j'écris ce testament, je ne suis pas au bout de mes peines, surtout si, après ce blog-ci, je m'attelle à faire le bilan de toutes les rubriques du blog anthracite.

Cette première phrase, ça ne fait aucun doute, est le signe que je tourne autour du pot. Et pourquoi y aller par quatre chemins, si ce n'est que je n'ai plus la moindre idée de ce qu'était cette série — inachevée — de textes publiés entre le 20 novembre et le 28 décembre 2011 . Plus la moindre : exagération. Je me rappelle que j'avais constitué, au préalable, un calendrier avec des mois de — de combien ? de 37 jours ? un truc dans le genre... de sorte que j'ai abouti à une année de 398 jours et que l'idée était de publier un texte sur 398 jours, ce que je n'ai évidemment pas fait. Je veux dire que je ne me suis pas tenu à ça, ça a tenu 39 jours, la bonne blague.

Il m'arrive d'être tenté de supprimer des blogs toutes ces rubriques presque vides, avortées, insignifiantes, et puis je me dis que non, qu'il vaut mieux que ces traces restent là ; les deux sites sont alors le reflet du grand bazar de l'écriture, à ce détail près qu'avec l'architecture des blogs, on retrouve facilement la moindre feuille volante.

Pour ce texte-ci, ce que je me rappelle le mieux, c'est qu'une partie des billets devaient être des traductions (fictives) de poètes totalement imaginaires (Stanisław Kucžbōrski, Bedri Rahmi Eyüboğlu, Eugeniusz Żytomirski...), et que, sur Facebook, certains pensaient que je traduisais vraiment du polonais ou du turc, langues dont je ne connais pas le premier mot. C'était il y a cinq ans et demi. Ces poèmes “traduits” sont donc de moi...

vendredi, 20 janvier 2017

Décade 2

  • James Agee & Walker Evans. Let Us Now Praise Famous Men. @
  • Rodrigue Marques de Souza. Istanbul, embrasements.
  • Jacques Réda. Un paradis d'oiseaux.
  • Lidia Jorge. Les Mémorables.
  • Eduardo Mendoza. Sans nouvelles de Gurb.
  • Jacques Réda. Le Tout, le rien et le reste.
  • Jacques Réda. La Physique amusante @
  • André Markowicz. Le Soleil d'Alexandre. @
  • Vassili Joukovski. Les Derniers instants de Pouchkine.
  • Oesterheld & Solano Lopez. L'Éternaute, 1ère partie.
  • Huysmans. Là-bas. @
  • Marie-Hélène Dumas. Journal d'une traduction.

 

Tabernak, il faut que je me remette à lire en anglais et en allemand. Qu'est-ce que c'est que ce francocentrisme ?

En 2017, tous les dix jours, je publierai — espérons que je tiendrai le rythme — la liste de mes livres lus ou en cours de lecture (d'où de possibles doublons d'une décade l'autre). Il ne s'agit pas d'une bibliographie en bonne et due forme, d'où l'absence de date de publication, nom d'éditeur etc.

Symboles utilisés : @ en cours de lecture / ° lu partiellement / achevé (ouvrage en cours de lecture lors du billet précédent)

Réussange 1

Quel est cet instant étrange

Où le temps se suspendit

Comme tourne le bandit

Manchot pour que l'on engrange

 

Du pognon ou du crédit ?

Dites que ça vous démange

La couenne ou bien le Madrange

Qu'un jour on vous descendit.

 

— Ce moment de réussite

Où rien du tout n'hésite

Avant de se mettre en rang

 

Dans la cohorte infernale

À la pointe du big-bang

Et d'un futur qui s'étoile.

 

*Le réussange est nouvelle forme de sonnet, dont je n'ai pas le temps d'expliquer le principe d'écriture (j'ai cours).