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lundi, 03 septembre 2007

« En forme de couronne de laurier »

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                    « À distance, il me rappela l’autoportrait de Luis Meléndez qui est au Louvre, mais en dégradé et en vicieux ; et ce que le peintre a sur les cheveux n’est pas comparable : un foulard noué, sauf erreur de ma part, en forme de couronne de laurier ou cherchant à pr od uire cet effet. » (Javier Marías. Ton visage demain II. Danse et rêve. Traduit de l’espagnol par Jean-Marie Saint-Lu. Gallimard, 2007, p. 92)

 

 

 

 

… j’ai bien mis l’accent aigu sur le i, encore que je ne sache pas du tout à quoi cela correspond… j’avais bien dit que je me lancerais fiévreusement dans ce Danse et rêve le soir du 31 août… relu un extrait d’un texte traduit de Javier Cercas, semble-t-il un clone de Marías... Martin Mantra s’en bat l’œil… du nu herculéen à l’oreille fermée on ne dira rien… du double pinceau pointant vers la peau mate du peintre non plus… de la feuille à croquis désespérément retroussée moins encore… on ne dira rien du reps bleu… finalement le foulard noué petitement ne serait pas si saillant, sans la signature.

dimanche, 02 septembre 2007

90

Gilles, sot geignard de Gizeux,

Pour tout repas gobe des oeufs.

"Pas de douleur au foie,

Car ce sont des oeufs d'oie ! "

Dit le sot Gilles de Gizeux.

 

 

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Dites, ce n'est pas pour dire, ni pour rire, mais 90 limericks, ça commence à faire. Ainsi, je vous propose, pour fêter le renouveau de cette rubrique longtemps restée en jachère, et même en déshérence, de commenter certains des limericks qui sont restés vierges de tout commentaire. Un limerick vierge, ça ne se peut pas.

Voici les liens vers les limericks à cette heure non commentés****** : [89] ; [86]***** ; [84]  ; [82] ; [80] ; [78] ; [69] ; [64] ; [63 bis] ; [62]* ; [60]** ; [56] ; [55]*** ; [52]**** ; [48].

 

* Je suis passé aujourd'hui à Continvoir ; je n'aurais jamais cru que j'avais un limerick sur ce village. Cela dit, c'est l'un des plus mauvais (et ce n'est pas peu dire).

** Celui-là, je le dédie rétrospectivement à Didier Goux.

*** On est dans le non-sens.

**** Prouesse de rimes, mais tout le monde s'en fout.

***** Là, j'avoue, il fallait oser.

****** Ajouterai-je que certains billets passent décidément à la trappe et qu'il est de mon devoir paternel de sauver ces oisillons de l'oubli, et, tel le pélican... euh, je m'égare... Donc, n'oubliez pas non plus : Doublure minée & Rangeoir aux épices (d'autant que je ne sais toujours pas si je dois lire du Yoko Ogawa).

Miracles arachnéens

Le Miracle de l'araignée (détail)

(Chapelle du château de Valmer, Indre-et-Loire.)

 

Ma culture biblique ou chrétienne laissant à désirer, je ne parviens pas à savoir de quoi il retourne dans ce (beau) vitrail.

Le seul "miracle de l'araignée" dont Dame Google consent à m'informer concerne un hadith et se rapporte donc à une tradition islamique post-coranique. C'est aussi, sans surprise, le titre d'un ouvrage du théologien turc anti-évolutionniste Haroun Yahya.

Rien à se mettre sous la dent côté Bible ni hagiographies chrétiennes. Si quelqu'un, parmi mes lecteurs érudits, veut bien éclairer ma lanterne, j'en serai ravi.

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Merci à Astolphe Chieuvrou d'avoir une fois encore suppléé les encyclopédies les plus puissantes et de m'avoir signalé ce passage de Jacques de Voragine consacré à Saint Conrad :

Saint Conrad naquit en Allemagne de parents nobles, et y fut élevé. Comme c'était un personnage, de vie et de moeurs irréprochables, Nothing, évêque de Constance, l’appela pour le faire auditeur des causes du ressort de tout son évêché. Plus tard il fut élu prévôt de la cathédrale. Nothing étant mort, on manda saint Udalric, évêque d'Augsbourg, qui célébra les funérailles du prélat et qui ordonna au clergé et au peuple un jeûne de trois jours pour obtenir de la bonté de Dieu un chef qui lui fût agréable. Au jour fixé pour l’élection ou plutôt pour s'entendre unanimement, saint Udalric fit le portrait d'un évêque tel que l’apôtre le trace à Timothée et à Tite. « Il faut que l’évêque soit irréprochable... » Après la lecture de ces divers passages, l’accord fut unanime pour choisir Conrad qui fut pris, traîné de force et institué évêque, malgré ses résistances. Après son élévation, saint Conrad enrichit de précieuses reliques et de riches ornements la principale église dédiée à la sainte Vierge. Il fit bâtir trois églises, l’une dans l’intérieur de la ville et les deux autres au dehors. La première dédiée à saint Maurice était la reproduction exacte de l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Il y fonda douze prébendes à perpétuité pour les clercs qui devaient la desservir; ce qui ne l’empêcha point d'augmenter le nombre des chanoines de sa cathédrale avec ses revenus propres. Ce saint homme, plein du désir de châtier réellement son corps avec l’apôtre, passa trois fois la mer pour aller en la sainte cité de Jérusalem où il visita, avec une extrême ferveur, les lieux témoins de la passion, de la sépulture, de la résurrection et de l’ascension de J.-C. Etant un jour avec saint Udalric au château de Laufen, il vit des oiseaux entrer et sortir d'un' gouffre dont les eaux agitées étaient écumantes : le saint comprit intérieurement que sous la forme de ces oiseaux étaient deux âmes qui subissaient là leur purgatoire en punition d'une multitude de. crimes qu'elles avaient commis. Touchés tous les deux de compassion, Udalric s'empressa de dire une messe pour les morts, et le même jour Conrad en célébra de suite une seconde à la même intention : après quoi ils ne virent plus cette espèce d'oiseaux Un excellent jeune homme appelé Gebhard s'était assis, sans penser à rien, sur le trône épiscopal. Conrad lui adressa cette prophétie : «C'est trop tôt t'asseoir sur mon siège, Gebhard; mon successeur sera celui qui occupera ma place avant toi, savoir :  Gamelon. Le saint jour de Pâques, pendant la messe solennelle, une araignée tomba après la consécration dans le calice, et saint Conrad l’avala. Les saints mystères, étant achevés, on se mit, comme de juste, à table, mais le saint ne mangea pas, comme si c'eût été le carême ; tout exténué qu'il fût. On lui demanda pourquoi il ne mangeait point : « C'est, dit-il, que (508) j'attends l’arrivée prochaine d'un hôte », puis baissant, la tête, sur la table, il rendit l’araignée par la bouche.. On peut penser quelle joie ce fut pour tous ceux qui se trouvaient là, a cette occasion, ou plutôt, à ce miracle. Saint Conrad, consommé dans l’exercice de toutes les vertus, mourut le 6 des calendes de décembre, l’an du Seigneur 976, après un épiscopat de 442 ans, dans une vieillesse avancée.

Doublure minée

« sa crise de minauderie durait un moment »

 

: je n’ai lu cette phrase – traduite de l’espagnol – que peu avant minuit, et pourtant j’avais eu, me trottant dans la tête, les vers d’une vieille chanson à peu près oubliée de tous, je pense

Coucou, c’est moi la bavure

J’ai d’ la minerie dans ma doublure

Et je suis au regret de vous annoncer

Que je s’rai pas tout seul ce soir

 

J’avais neuf ou dix ans quand j’écoutais Des lourdeurs dans les erreurs, et justement je m’aperçois ce matin, au terme d’une brève recherche, que j’avais toujours compris les paroles de travers. Il semblerait que le deuxième vers soit : « J’ai d’la nitrite dans ma doublure ». C’est nettement plus satisfaisant, d’un point de vue sémantique… et pourtant… L’internaute qui  transcrit les paroles hésite au moins une fois et laisse un blanc, comprend joue au lieu de fous (« J’ fous des serpents dans les plumards »), orthographie dérisoire sans –e : ces menues erreurs (sans lourdeur) incitent à douter du reste, même si, hélas, trois fois hélas, dans le cas du doublon minerie/nitrite, je suis persuadé, désormais, qu’il a raison.

Cette histoire dure un moment. Dans le Robert culturel, il n’y a pas de minerie entre minéralurgie et minerval. La sagesse voudrait qu’on s’en tînt là, et ne publiât pas même ces quelques phrases ; enfin, c’est du matériau, du minerai, de l’engrais rêvé pour Le Livre des mines. (Le jour où on l’écrira vraiment, celui-là !...)

samedi, 01 septembre 2007

Rangeoir aux épices

 Les doigts salis par la poussière des livres et des étagères, au point de craindre de toucher le clavier d'un blanc quasi immaculé (depuis quand ne m'étais-je pas servi de cet iMac ? pffffui...), je viens de faire ce devant quoi je regimbais   ###cette tournure est-elle correcte ? j'en doute...###   depuis déjà plusieurs jours, à savoir trier les quatre cartons de livres qu'il fallait ranger dans les différentes parties de notre bibliothèque. Bien entendu, il reste une pile de livres et de magazines que je devrai encore classer demain sur les rayonnages du rez-de-chaussée, mais enfin, l'essentiel est fait.
  Ces quatre cartons étaient constitués entre autres de livres lus pendant l'été, de livres toujours pas lus pendant l'été, mais surtout, pour le plus gros du contingent, d'une partie des ouvrages qui encombrent toujours le placard de mon ancienne chambre, chez mes parents, et que, pour certains, je n'avais pas ouverts depuis, au bas mot, douze ans. Ranger des livres aussi divers est toujours l'occasion, évidemment, de s'attarder sur eux, mais plus encore, sur leurs voisins d'étagère, ceux qui se trouvaient déjà là et à qui l'on impose soudain la présence d'un nouveau venu. Dans certains cas, la cohabitation ne devrait pas poser trop de problème : ainsi, je ne m'attendais pas, en rangeant le dernier récit de Claude Ollier, à voir ses quatre camarades de semblable format et du même auteur se rebiffer. Qatastrophe, en particulier, persistait à vouloir disparaître en fond d'étagère, comme par bouderie. Cela n'a rien qui doive surprendre, me direz-vous, de la part d'un livre au titre si biscornu, et, en ce sens, prometteur, voire enclin à la distorsion, la petite fâcherie, l'écart de conduite. (À cette occasion, je me suis aussi rendu compte (et là encore, me direz-vous, le sens du titre ne saurait échapper à personne) que le seul dont je n'avais à peu près aucun souvenir se passe au Canada : il s'agit de Missing.)
   Dans quelle mesure aussi, me suis-je demandé, les noms d'auteur ne se chassent-ils pas, pour moi, dans la mesure où ils sont voisins par les sonorités ou le nombre de syllabes ? Ainsi, il y a, dans ma bibliothèque de fictions traduites, quatre ouvrages de l'excellente Yoko Tawada, qui n'est, me semble-t-il, pas très célèbre. Souvent j'ai vu, en librairie, des livres d'une quasi homonyme, Yoko Ogawa, et toujours j'ai éprouvé une répulsion, ou, à tout le moins, une véritable réticence à son égard, comme si cette parenté sonore était le signe indubitable d'une mauvaise monnaie, d'une contrefaçon cherchant à me piéger... C'est idiot, sans doute, et je ne demande qu'à me convaincre, ne serait-ce qu'en franchissant le pas, que Yoko Ogawa est une grande romancière.
    Je redoute de terminer ce petit billet par un truisme, et toutefois je m'y résigne : le plus terrible, ce sont ces nombreux livres que l'on n'a pas encore lus, ou que l'on voudrait prendre le temps de relire, ou de découvrir plus en profondeur, ou qui, s'étant effacés de notre mémoire, appellent au secours car ils savent (et nous avec eux) qu'ils y retrouveraient lustre et allégresse, pour briller de mille feux. Après cela, y a-t-il encore de la place pour Yoko Ogawa ?

Métempsycose version CP

Là, après, quand on ne sera plus des rois, on sera des babouins.

 

Ah, la roue des réincarnations tourne, ça ne fait aucun doute... /// Quant à ceux de mes lecteurs qui seraient assez perspicaces pour me reprocher de ne pas avoir créé une catégorie ... de mon fils cadet, je leur signale gentiment que : 1) je fais ce que je veux 2) il n'y a pas grand chose à rapporter d'Omega, pour le moment 3) ces carnets ne sont pas un journal intime (non mais !).

Sinon, il faisait grand soleil à Valmer, toto va bene. [Nous avons passé le début de l'après-midi dans les jardins du château de Valmer à Chançay, non loin de Vouvray. Nous nous y trouvions déjà très exactement 52 semaines plus tôt. J'avais alors photographié l'angelot primesautier qui surplombe l'une des fontaines, et l'avais soumis en énigme photographique le 16 septembre. Ces fontaines me rappellent le long monologue (ou quasi-monologue) de Phalante, dans les Visionnaires, que je dus apprendre avant de le jouer, s'il vous plaît. 300 et quelque vers de descriptions fantasques. Accessoirement, les jardins sont moins beaux cette année, mais valent toujours la promenade.]

Guillaume Cingal sort du placard

Autoportrait à la bouteille de Bartissol

Didier prétendait, ou pensait, il n'y a guère, que le Bartissol était un apéritif révolu. Il n'en est rien, comme le prouve l'autoportrait ci-dessus, saisi avant-hier. La bouteille, elle, a été achetée lundi dernier, ce qui était la conclusion (provisoire ?) d'une longue saga familiale que je vous épargnerai, tant le récit en serait fastidieux. Qu'il soit seulement dit que, jusqu'au 29 juillet 2007, je n'avais jamais entendu parler du Bartissol, ce Rivesaltes désormais distribué par Pernod, et encore moins de l'homme des voeux Bartissol.

Enfin, je ne me suis rendu compte qu'après coup de la symétrie entre ma mine d'ahuri tenant la boutanche et le sac en papier arborant donzelle dénaturée et vase en terre cuite. Si l'on ne me croit pas, tant pis... honni soit qui mal y pense...

(Pour attaquer septembre, t'aurais pu trouver mieux....)