lundi, 25 avril 2016
Du grand banditisme
Raté le moment où le podomètre indiquait 1177 pas, pour m'être arrêté, près de la statue du Monstre, discuter brièvement avec ma collègue S.G. Finalement, cette contrainte s'avère peut-être la plus difficile de toutes celles que j'ai inventées jusqu'ici, alors que ça n'avait l'air de rien : une capture d'écran, une photo prise au même moment, et une phrase d'illustration. Il faut “choper” le moment précis, et cela est très délicat.
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dimanche, 13 mars 2016
Par les lettres, 7 : Merikanto, Mielck, Madetoja, Merilaïnen
Histoire de tricher un peu (mais mieux vaut tricher que se taire (aphorisme à retenir)), je vous propose ce matin un parcours par la lettre M, avec quatre compositeurs finnois, par ordre chronologique, du plus ancien au plus récent.
Oskar Merikanto. — Son fils, Aarre, est plus connu que lui. (Je meurs de rire en écrivant ceci.) — Quoique légèrement languissante, sa Romance pour piano op. 12 ferait une très bonne musique d'accompagnement d'une de mes vidéos (sur Zola, peut-être).
Ernst Mielck. — Mort à vingt-et-un ans de la tuberculose, en 1899, il a notamment composé une très belle Romance pour violoncelle et piano, que j'écoute en écrivant ces lignes.
Leevi Madetoja. — C'est le seul des 4 que je connaissais avant aujourd'hui. Le point de départ de ce billet est d'ailleurs une notation du 12 mars 2015 retrouvée aujourd'hui, et claire par sa brièveté : « Leevi Madetoja, oui. Erkki Melartin, non. » — Il peut, et doit, être compositeur du vingtième siècle à part entière, notamment pour sa Suite lyrique (ma pièce favorite de ce que je connais de son œuvre, aussi pour piano et violoncelle).
Usko Aatos Merilaïnen. — Pour ne pas rester confiné au cadre de la musique post-romantique, il “me fallait” un moderne, et même un des représentants les plus éminents de l'avant-garde finnoise, dont voici Eros & Psykhe, une œuvre pour électronique de 1961, qui me paraît valoir très largement les débordements ultérieurs, et devenus si datés, d'un Pierre Henry. (On ne trouve pas, hélas, en écoute sur le Web, ses symphonies ou ses quatuors.)
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mercredi, 02 mars 2016
Par les lettres, 5 : Górecki, Guem, Guerbas
Cette rubrique — dont le titre, je m'en avise tardivement, est erroné (il serait plus judicieux de la nommer Par les initiales) et qui vient de faire l'objet d'une sorte de plébiscite parmi les cinq premiers votants du grand référendum d'initiative populaire, dans une veine “les auditeurs ont la parole” dont je m'étonne moi-même que j'aie pu y céder tant il s'agit là de menées démagogiques et de machinations afin de tenter de ressusciter un vague lectorat pour ce carnétoile qui, de fait, n'en a plus, et n'en a cure (s'il est permis de risquer la personnification, voire la métonymie) — est très vite restée au point mort.
Ce mercredi après-midi, pouvant compter sur mes parents, qui sont de passage, pour accompagner Oméga à sa leçon de formation musicale et de chant choral, je me suis installé à la table de la salle à manger et ai fait une petite sélection de disques selon le principe de voisinage alphabétique qui est le seul point de départ de cette rubrique. Le premier disque est la symphonie n°3 de Henryk Górecki ; le deuxième est une anthologie de compositions de Guem pour percussions (Le Serpent) ; le troisième est un disque de tarab arabo-andalou intitulé Nawba Hsin. Maître Sid Ahmed Serri et l'ensemble Albaycin dirigé par Maître Rachid Guerbas, que, de façon probablement fantaisiste, j'ai classé à Guerbas.
Górecki. Guem. Guerbas.
Se succèdent donc sur les étagères de ma discothèque.
Le disque de Górecki est le seul que je possède, même si on trouverait dans ma discothèque, dans certains coffrets ou sur certains albums classés au nom de leur interprète, d'autres pièces de lui. Il y avait quelque temps que je n'avais pas écouté la Symphonie n°3, son œuvre la plus connue, ici dans une version un peu marginale mais très émouvante, par l'Orchestre Philharmonique de Grande-Canarie sous la direction d'Adrian Leaper. La soprano est Doreen de Feis. La symphonie se compose de trois mouvements, tous lents, ce qui est déjà particulier. L'orchestre, à la fois poignant et coloré, est une synthèse assez habile de certains éléments avant-gardistes et d'une tradition plus habituellement qualifiée (péjorativement) de post-romantique. Le texte chanté dans le premier mouvement est celui d'une lamentation du quinzième siècle ; celui du deuxième mouvement est un appel au secours lancé à la Vierge Marie et gravé par une jeune fille emprisonnée par la Gestapo, Helena Błażusiak, sur les murs de sa cellule ; celui du troisième mouvement est un chant populaire silésien, repris sur un mode lancinant, répétitif, qui en fait, selon moi, le mouvement le plus marquant. La WP anglophone propose une analyse musicologique détaillée, qui ne vaut peut-être pas tripette mais me passe en tout cas en partie au-dessus de la tête : je laisserai les experts en juger. Pour une liste semble-t-il exhaustive des compositions de Górecki, on peut se reporter au site de l'University of South California. — Il y aurait, selon la WP francophone, seize enregistrements de cette œuvre. YouTube en propose plusieurs, dont une avec la soprano polonaise Zofia Kilanowicz.
Après une œuvre aussi émouvante, l'album du percussionniste algérien Guem demande un temps de pause... quelques minutes de silence... s'arracher au lent et beau finale de la symphonie de Górecki. Pour écrire ce billet, je n'ai réécouté que trois titres de ce disque que j'écoute souvent et qui me fut offert par ma sœur, à Noël 2001 je dirais (mon point de repère étant le salon de chez mes parents, à Cagnotte, et Alpha, notre fils aîné, tout bébé, ne tenant pas encore assis) : “Forêt vierge”, “Poursuite”, “Le Serpent”. On comprend bien pourquoi c'est ce dernier morceau qui donne son titre au disque : jamais polyrythmie ne fut à la fois plus entraînante et plus mélancolique. Pourtant, “Forêt vierge” reste mon morceau préféré, le plus audacieux dans sa façon d'associer bruitages, tambourinages, crotales.
L'album de tarab arabo-andalou est double. Il a été enregistré en 1997, publié en 2001... et je n'ai aucun souvenir de l'avoir acheté (cela arrive)... Suis en train d'en écouter le début, et c'est un travail tout à fait formidable à partir de la structure élaborée au fil des siècles, qui, si mes souvenirs sont bons, insiste sur l'alternance entre la suggestion du repos et le glissement progressif vers l'extase (attarab). Si j'écoutais sans rien faire (sans me distraire d'écriture, notamment), nul doute que je m'attarabiserais... ——— Cela posé, à chaque fois que j'écoute de la musique arabo-andalouse, comme des musiciens gnaouas ou — plus loin encore, bien que les affinités avec le tarab soient plus nombreuses — des interprètes de râg, je suis enthousiaste, curieux, mais n'ai jamais eu assez de goût pour aller plus avant dans l'exploration. Quelques disques isolés, rarement écoutés, témoignent de cette présence très à la marge.
14:48 Publié dans Autres gammes, Par les lettres | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 29 février 2016
La biwa
Dans L'Encre et la couleur, un aveugle dit préférer “les voix bleues” (p. 29).
Dans un écho de la biwa accrochée au mur (Vidas, p. 136), le disciple déclare avoir “compris qu'aucun poète ne peut écrire, aucun musicien jouer de la biwa ou du luth sans l'acceptation de sa propre finitude” (L'Encre et la couleur, p. 37).
13:15 Publié dans Autres gammes, Larcins | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 28 février 2016
ceci / ɐןǝɔ
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vendredi, 08 janvier 2016
“je pue du Waterman”
Comme pour 16 en 16, j’ai plusieurs fois failli commencer.
(Où ai-je lu cette phrase sur ceux qui croient être écrivains parce qu’ils ne cessent de dire qu’ils pourraient écrire, alors que les vrais écrivains sont simplement ceux qui s’y mettent ?)
Avec les bonnes résolutions, et avec la nouvelle année, vient le temps de nouveaux chantiers. 2016, année Ferré bien qu’on ne puisse pas dire que la présence du diable ait beaucoup occupé les médias*, est donc l’occasion, pour moi, de nouvelles élucubrations.
Après avoir songé à commencer, samedi dernier ou lundi, autrement, je vais donc partir de Poète, vos papiers ! En écoutant une énième fois la chanson ce matin, sur la route du turbin, je me suis aperçu que ce qui la rend totalement singulière (et qu’il faudrait creuser plus généralement pour la diction de Ferré), c’est que les couplets sont écrits en alexandrins parfaits dont la perfection est systématiquement déstructurée et reconfigurée (disloquée) par le chant, et que l’avant-refrain, en revanche, impose des octosyllabes sans césure ni pause (les seules variations étant sur le ton ou la hauteur de certaines syllabes). Dans le chant même, Ferré profère un texte qui n’est plus du tout celui qu’il avait écrit ; peut-être est-ce cette tension que viennent commenter, ironiquement, les répons des cuivres aux longs aplats des cordes accompagnées des bois.
Pas le temps de peaufiner ici, mais l’art poétique que développe Ferré dans le texte repose, comme toujours, sur le triple héritage Baudelaire-Verlaine-Rimbaud, avec une torsion contemporaine qui vient de l’argot et de Dada (faire rimer le bifteck avec les engelures). La performance orale permet d’ajouter un élément d’ambiguïté phonique : seins/saints, rock/rauque, “cons dits modernes” / “qu’on dit modernes”.
* Est-ce le désir de ne pas commémorer l’“anarchiste” ? À moins qu’il n’ait, lui, donné d’explicites instructions en ce sens, je ne sache pas que la peur de commémorer ait jamais saisi la presse, les maisons de disques ou les institutions culturelles. Moi, mes raisons sont autres : 2016 est une année qui en vaut d’autres pour essayer de préciser, pour moi, ce que me représente Ferré. Par ailleurs, ma fixette sur les nombres n’a pu manquer de me faire remarquer que Ferré est né le 24 août et que 24 x 8 = 192 (24 octosyllabes, mais tout aussi bien 16 alexandrins) = 2016 divisé par 10 et demi. (Si ç’avait été 8 ½ j’aurais pu croiser ça même avec Fellini.)
11:09 Publié dans Autres gammes, Par le rameau fleuri | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 29 novembre 2015
Par les lettres, 2 : K²
Tant qu'à être lancé sur la lettre K...
Ce matin, donc, triple programmation encore avec compositeurs dont le nom commence par cette lettre, et ordre kronologique (sans Kurtag, pourtant, ni le Kronos Quartet).
L'album Naxos de concertos pour clarinette de Franz Krommer, c'était l'occasion de le réentendre.
De son “vrai” nom František Vincenc Kramář en tchèque, Franz Krommer a laissé, si l'on en croit la toujours précieuse et si injustement vilipendée Wikipedia, plus de 300 œuvres... Dans cet album, les trois concertos op. 35, 36 et 91 sont interprétés par la Nicolaus Esterhazy Sinfonia placé sous la direction de Kálmán Berkes, clarinettiste et chef d'orchestre. Ils ont été enregistrés en juillet 1994 (à l'époque où je glandouillais à Saint-Pierre et Hagetmau après avoir appris mon admission rue d'Ulm). L'opus 35, pour deux clarinettes (la seconde ici jouée par Kaori Tsutsui), est très mozartien, surtout dans son large premier mouvement (Allegro), mais regarde plus du côté de la musique du 17e siècle (hommage ? parodie ? impression erronée de ma part ?) dans le bel Adagio et dans le Rondo final. L'opus 36, pour clarinette et orchestre, est plus convenu. Dans l'opus 91, selon Frédéric Castello, l'auteur des notes d'accompagnement, « on remarque en premier lieu un usage plus poussé des ressources de la clarinette qui, ne l'oublions pas, était alors un instrument dont la facture évoluait » . Il s'agit, de fait, d'une œuvre plus complexe, pas totalement envahie par les mélismes, émouvante ; si j'ai une réserve, ce serait plutôt sur les tutti, souvent envahissants ou lourdauds, pour le coup.
[Sonate pour violoncelle et piano & Sonate pour violoncelle seul op. 8 de Zoltán Kodály, par Maria Kliegel.]
[Jo Kondo. Works for Piano. Interprète : Satoko Inoue / hat[now]ART 135, 2001.]
Réécouter — là encore, pour la première fois depuis longtemps — ce disque acheté à l'époque par hasard, ou presque, me replonge dans ces harmoniques très automnales ; ça tombe bien, le ciel fait grise mine avant de passer le cap de décembre. Ces compositions pour piano seul semblent construites sur des hésitations, ou plutôt même : construire l'hésitation par petites touches. Grâce à la WP (toujours elle), je découvre le titre de nombreuses œuvres de Jō Kondō, titres qui à eux seuls suscitent la rêverie ou l'interrogation : Click Crack, Metaphonesis, Syzygia*, A Volcano Mouth, Antilogue, Aesculus, Knots, Serotinous ou encore Threadbare Unlimited.
* Il n'y a pas trois semaines, j'apprenais ce qu'était une syzygie* à des étudiants de master. Comme quoi...
* « La mer commençait à monter, et, poussée par le vent, cette marée, qui était une marée de syzygie, menaçait d'être très forte. » (Verne)
11:31 Publié dans Autres gammes, Par les lettres | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 09 novembre 2015
Appel à une traduction de Józef Szczepański
Hier soir, j’ai écouté le concert de Thiéfaine au studio 104, qui était diffusé en direct sur France Inter. Le concert m’a laissé sur ma faim, car, hormis dans deux ou trois chansons, les arrangements avec orchestre à cordes ne changeaient pas fondamentalement la donne. De plus, la présentatrice s’est sentie obligée d’ajouter quelques commentaires, soit de l’ordre de l’audiodescription (“Hubert-Félix Thiéfaine entre sur scène, costume noir” (elle aurait dû ajouter la marque et le prix, pour faire festival de Cannes, cette idiote)) soit de pure désinformation (“l’album Suppléments de mensonge est le premier sur lequel Thiéfaine a travaillé avec des ensembles de cordes”).
Thiéfaine ne semble pas varier du tout les annonces qui précèdent telle ou telle chanson : c’était, au mot près, ce qu’il disait il y a un mois au Vinci, à Tours. Nous étions ressortis enchantés, la tête dans les nuages, de ce concert ; là n’est pas la question. Mais, pour ceux qui iraient le voir plusieurs fois au cours de sa tournée, je me dis, variatio placet, non ?
Un de ces préambules (à la magnifique chanson “Karaganda Camp 99”) est une citation, qu’il présente ainsi : « Dans les ruines de Varsovie, un poète polonais a écrit : “Nous t’attendons, peste rouge, pour nous délivrer de la peste brune.” ». Entendant de nouveau cet introït, hier soir, je me suis dit que ce poète devait bien avoir un nom. Une brève recherche sur le Web m’a appris qu’il se nommait Józef Szczepański, né en 1922 et mort en 1944 lors de l'insurrection de Varsovie, trois jours après avoir écrit ce texte, peut-être son plus célèbre, “Czerwona zaraza”. Sur le Web, à tout le moins (il me reste à faire des recherches plus poussées, notamment dans certaines bases de données et sur le SUDOC), il semble que n’existe de traduction française ou anglaise de l’œuvre de ce poète assassiné par les nazis, et dont posséder seulement un poème chez soi était passible d’emprisonnement dans la Pologne sous contrôle soviétique. Il va sans dire que les outils automatiques de traduction ne proposent que d’infâmes gloubi-goulbas dans lesquels on ne peut même retrouver un mot à mot à reconstituer. Là, même Ariane avec son fil se ferait bouffer par le minotaure.
J’ai publié le premier quatrain du texte polonais sur mon mur, sur Facebook, et une discussion n’a pas tardé à s’ensuivre, jusqu’à l’intervention d’une ancienne étudiante, Gosia, que j’avais friend-requestée en 2009 ou 2010, quand elle n’était déjà plus mon étudiante ; on ne s’est pas revus depuis six ans, je crois, mais on se suit avec intérêt. Gosia, qui est polonaise, suivait mon cours de version de troisième année en 2007 ou 2008, et quoique, de son aveu, elle n’apprît le français que depuis deux ou trois ans, elle réussissait à avoir de meilleures notes en version qu’un certain nombre de ses camarades de langue maternelle française. Un esprit vif et intelligent, pour résumer. Hier soir, tout en s’excusant d’avoir « du mal à traduire de la poésie », elle a proposé une version française de ce quatrain, que je donne ici :
Nous t’attendons, la peste rouge,
Pour que tu nous sauves de la mort noire,
Pour que dans le pays que tu avais déchiré en morceaux
Tu sois la rédemption accueillie avec répugnance.
Il s’avère donc, entre autres, que la suite du poème semble encore plus belle que ce début déjà si prenant cité par Thiéfaine, mais aussi (surtout) que le texte de Szczepański ne répète pas peste.
Bref, il faut (faudrait) découvrir Józef Szczepański, et le traduire.
Je vais profiter de ce billet pour faire un bref plaidoyer en faveur des réseaux sociaux. Oui, ce sont des accélérateurs d’inculture, des bastions de l’illettrisme, mais, de mon point de vue, ce sont aussi, depuis plusieurs années, de formidables outils de travail, ainsi qu’un lieu où, chaque jour, je m’enrichis, fais des découvertes, trouve à nourrir ma curiosité intellectuelle. Quand j’ai commencé à tenir un blog, il y a dix ans et quelque, bien des collègues ou amis me disaient : ah non, les blogs, je trouve ça vain, tout ce déballage intime. C’était méconnaître alors l’existence de nombreux blogs dont l’objet n’était aucunement de déballer sa vie privée. C’était réduire les blogs aux skyblogs (qui ont disparu, justement, avec la vague Facebook). De même, avec les réseaux sociaux, la qualité intrinsèque du medium (ou ses possibilités) n’a aucun rapport avec l’usage majoritaire qui en est fait. Tout cela revient à dire, par exemple, qu’il faut casser toutes les télés parce que trop de gens regardent Les Marseillais à Cancun. Je suis certain qu’on trouverait, dans les archives, des textes de détracteurs du cinéma qui, dans les années vingt, mettaient dans le même panier, pour ne pas même être allé y voir de près, des niaiseries muettes et Murnau.
09:25 Publié dans Autres gammes, Chèvre, aucun risque, Questions, parenthèses, omissions, Translatology Snippets, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 novembre 2015
Le Tricorne
Mon fils cadet participant, avec sa classe de CE2, à un projet autour de l'orchestre et de l'Opéra de Tours, avec — plus particulièrement — une répétition du Tricorne de De Falla vendredi prochain, je réécoute, pour la première fois depuis une bonne dizaine d'années, mon disque du Tricorne et de l'Amor brujo (ballet que je préfère nettement), acheté vers 1998, je pense, à un prix dérisoire, chez Gibert, à l'époque où chaque détour parisien était l'occasion de se ruiner en galettes.
Il s'agit d'une version enregistrée, en 1983, pour Decca, par l'Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Montréal, avec, pour l'Amour sorcier, la mezzo québécoise Huguette Tourangeau. (Au risque de déparer Touraine sereine, je l'affirme haut et fort : il n'y a plus que les Québécois pour se nommer Tourangeau !)
En tout cas, le professeur de hautbois d'Oméga, à qui le petit en a parlé hier, avait visé juste : il y a une belle partie de cor anglais dans le Tricorne, juste avant, d'ailleurs, une reprise très parodique de la Cinquième de Beethoven (aucun souvenir de ça).
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Ce billet (le 3.636e) signe-t-il (enfin) une reprise des chantiers ici ? Rien de moins sûr.
Allons à pas lents et discrets.
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jeudi, 16 avril 2015
Hohvaness
Vijag [37]. Etchmiadzin, Էջմիածին [62]. Talin, Թալին [93]. Sonate pour 1 orgue et 2 hautbois [130]. O for a Shout of Sacred Joy [161]. Bardo, བར་དོ་ [192]. 20e Symphonie [223]. Trio “Tumburu”, तुम्बुरु [264]. Fred the Cat [301]. Blue Job Mountain [340].
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dimanche, 05 avril 2015
Entre les gammes
Moment parano.
Hier, Fersen a chanté environ 25 chansons, et aucune de mes préférées. Thomas, c'est un complot.
6 du dernier album, et ni “Mais oui, mesdames” ni “Joe-la-classe” ?
5 du précédent, et ni “Sandra” ni “Brouillard” ?
1 seule de 3 petits tours, et du coup ni “La malle” ni “Gratte-dos” ni “Ce qu'il me dit” ?
Sur Le pavillon des fous, ni “Le tournis” ni “Mon macabre” ?
Et “Né dans une rose” aux abonnés absents ?
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lundi, 24 novembre 2014
Retour à Thiéfaingrad
Tiens, je n'y avais jamais pris garde : j'avais treize jours quand Lucy fut découverte. Je croyais que ça remontait à avant ma naissance — peut-être à cause de l'anecdote sur Lucy in the Sky with Diamonds ?
Thiéfaine, qui a naguère (ou plutôt jadis, je devrais arrêter de penser à mes 20 ans comme à une sorte de passé récent) fait rimer “Abel du Tchad” avec “l'usage de ses gonades”, sort ce 24 novembre 2014 un album un peu gris. Il faut le réécouter pour vérifier cette première impression. Il affirme désormais jouer « pour les voyous virés de la Sorbonne ». Il est vrai que c'est à Nanterre — pas à la Sorbonne — que doit être organisé, courant 2015, le premier colloque Thiéfaine, dans lequel je dois évoquer la question des figures de style et de la traduction. la date précise n'a pas été arrêtée.
(On relance EXISTER EST UN PLAGIAT ? Ah non !)
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mercredi, 12 novembre 2014
Richard Strauss
Je prends enfin le temps, à la faveur d'un cadeau extrêmement judicieux et apprécié (l'intégrale des œuvres orchestrales de Richard Strauss par Rudolf Kempe), de me plonger dans ces pages (j'ai traversé, vers vingt ans, une très brève période Strauss — ce furent surtout les Métamorphoses, Till Eulenspiegel et les “Ophelia Lieder”), et je suis frappé du contraste entre certaines œuvres absolument sublimes (les Métamorphoses, donc, toujours plus belles à chaque nouvelle version découverte, Tod und Verklärung, ou Eine Alpensymphonie que je n'avais, je crois, jamais entendue) et certains désastres tout en clinquant valseur et vulgaires incartades : l'atroce suite adaptée du Chevalier à la rose, ou Don Juan, justement.
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samedi, 04 janvier 2014
Signets peints
Essayant de rester concentré sur la Deuxième de Mahler (par Abbado, toujours le coffret), je lisais le livre XXXV de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien (très instructif *), la chatte sur les genoux — et figurez-vous que cette andouille de bestiole, qui semblait profondément assoupie, calée entre mes cuisses et mes genoux, n'a rien trouvé de mieux que de prendre le signet du Pléiade, qui ballait mollement non loin de son museau, pour un fil de pelote et donc de s'y attaquer, elle qui est si peu joueuse. Il va de soi qu'elle s'est coincée une griffe dans le dit signet tout en le lacérant. Après avoir décoincé la griffe de la demoiselle (sur un violent passage cuivré), j'ai repris ma lecture, en veillant à maintenir le signet (en partie effiloché) entre ma main et la couverture du Pléiade.
* Il serait tentant (mais cela n'a-t-il pas été tenté ?) de proposer, pour chaque tableau signalé par Pline, la plupart d'entre eux n'étant pas véritablement décrits et beaucoup étant perdus, une version imaginaire, esquissée, dont le titre serait, à chaque fois, et par exemple
ASTYANAX par Callimaque
— (titre imaginaire).
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lundi, 30 décembre 2013
Maderna
10:20 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 29 décembre 2013
Un vendredi, à écouter les Caprices de Frescobaldi
Aux cotés d'Oméga qui fait son puzzle Tiptoi du zoo, je regarde le livre sur Aillaud. Dehors il fait un vent à tout décornarder. Alpha lit un des bouquins du 25 (Pierre Gay). Deux Chaplin dans la musette (canapé rouge). Le 27 décembre est souvent mon jour préféré.
« Un Ernst, un Fautrier, un admirable Staël » (II, 256)
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Il n'y eut pas seulement Frescobaldi.
Le Rakastava suivit, puis une bonne dose de Mary Halvorson.
On n'a pas peur des contrastes, en Touraine, surtout pas les jours où on ne voit pas le soleil de la journée.
“She seemed always to have seen him through a blur—first of sleepiness, then of distance and indifference—and now the fog had thickened till he was almost indistinguishable. [...] During the laughing relation of this manoeuvre, Selden had time for a rapid impression of Miss Bart, who had seated herself opposite to him in the golden afternoon light.”
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mercredi, 22 mai 2013
Symphonate
Je suis d'humeur très symphonique depuis quelques mois. Contrairement à mon habitude, je peux en aligner plusieurs dans une même matinée, et donc, comme ce matin, enchaîner Mathis der Maler (dont la découverte, puissante, sous la baguette de Silvestri, ne m'a pas encore donné envie d'entendre l'opéra dont elle fut une préfiguration (au point de risquer, lors de la première (de la symphonie), de brouiller Furtwängler avec les nazis (bigre))) avec la Symphonie de Franck sans craindre pourtant la moindre indigestion, et même en poursuivant avec de beaux Debussy, des ouvertures d'opéras (ce matin, toujours : Mendelssohn, Blacher et Humperdinck), au point d'apprécier même des pages qui me hérissaient il n'y a pas si longtemps, comme la Danse macabre.
J'ai même tenté de danser avec la chatte sur L'Apprenti sorcier, mais il ne faut pas exagérer.
(La Pavane et la Rapsodie : décidément, Ravel était, parmi ses contemporains, le moins subtil, le plus lourdaud.)
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samedi, 11 mai 2013
Finlandia & Fainéantia
Parmi les nombreux territoires qu'il me reste à explorer, et même à découvrir, les symphonies de Sibelius, qui ont connu un impressionnant retour en grâce depuis une décennie, voire plus. Je songe à cela car j'écoute, en ce moment, dans le quatorzième CD du coffret Constantin Silvestri, Finlandia, que je trouve très beau (belle?).
Encore un exemple parfait du désengagement, ou, pour être plus cru, de ma paresse grandissante : il a suffi, avec le séjour landais, d'une rupture du rythme d'écriture quotidien, pour que mon projet de composer 1 poème par jour au cours du printemps aille à vau-l'eau. Heureusement que, la contrainte permettant des publications anticipées ou à retardement, un certain relâchement (temporaire ?) n'empêche pas de parachever le projet. Il faudrait que j'écrive deux ou trois poèmes aujourd'hui, et deux ou trois autres demain, histoire de reprendre pied.
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mardi, 07 mai 2013
Geirr Tveitt — “Symphonie du Dieu Soleil”, opus 81
Grâce aux « chaînes » de plusieurs dénicheurs d'œuvres marginales, j'ai découvert, depuis quelque temps, des compositeurs totalement méconnus, au point qu'ils n'appartiennent même pas à la catégorie des seconds couteaux. Comme la plupart ont une certaine réputation dans leur pays, il existe toutefois des enregistrements, et de qualité. Pour l'essentiel, il s'agit d'œuvres symphoniques ou concertantes des deux derniers siècles. Une certaine veine post-brahmsienne est très représentée, de même qu'un bon nombre de symphonies très dérivées de Mahler, et singulièrement sous la plume de compositeurs scandinaves, autrichiens, tchèques, ou – plus surprenant – ibères.
Dès qu'on se penche sur tel ou tel cas, à condition de ne pas avoir été rebuté (un nombre non négligeable de ces pièces symphoniques sont, au bout de quelques minutes, tout à fait inécoutables, et on passe son chemin), on se dit que ce pourrait être là un grand nom de la musique, qu'il ne s'en est pas fallu de beaucoup, peut-être (je suis sans doute très influencé par ce qui est un thème essentiel et récurrent dans l'œuvre de Renaud Camus). — Ainsi tout à ma découverte, très superficielle, de plusieurs pages du Norvégien Geirr Tveitt, j'avais consacré à son nom, il y a environ six semaines, un onzain. Aujourd'hui, j'écoute la Symphonie du Dieu-Soleil, enregistrée par l'Orchestre Symphonique de Stavanger, sous la baguette d'Ole Kristian Ruud (et non Rudd) ; c'est une pièce dont on ne peut pas dire que la Toile en dise grand chose. Geirr Tveitt est surtout connu pour son (impressionnant) travail d'exhumation musicologique et de réappropriation du patrimoine mélodique du Hardanger, et la WP, par exemple, ne dit rien de cette symphonie, si ce n'est qu'il s'agit d'une version abrégée de la musique de ballet des Rêves de Baldur. (En effet, dans la description de la symphonie que donne celui qui l'a mise en ligne, les trois mouvements ont des titres très nettement chorégraphiques, ou dramaturgiques : ‘The Gods Forget the Mistletoe’, ‘Baldur's Bonfire Journey’, ‘Arrow Dance’.)
On peut certainement reprocher à cette musique son côté très expressif, parfois à la limite du ronflant. Pour ma part, je trouve que le côté ramassé des trois mouvements lui donne un caractère tranchant, avec de subtils contrastes et une symétrie captivante entre l'inquiétude sourde du premier mouvement et le triomphe joyeux du finale (il semble que la “danse des flèches” se compose elle-même de trois sous-parties). Bref, je l'écoute pour la troisième fois consécutive, et y trouve à chaque fois de nouvelles beautés.
L'internaute qui a mis en ligne cette belle bien brève symphonie a copié-collé, sous la fenêtre de visualisation, et sans en donner la source, un bref article en anglais qui, entre autres, nous apprend les raisons pour lesquelles Nils Tveit a modifié son nom en Geir Tveit (pour faire “plus norvégien”), puis en Geirr Tveitt : « He later added an extra r to his first name and an extra t to Tveit to indicate more clearly to non-Norwegians the desired pronunciation of his name. » Je ne comprends absolument pas cette explication, autant dire que je ne comprends pas comment prononcer différemment Geir et Geirr, ou Tveit et Tveitt – autant dire que je crains de ne pas du tout savoir prononcer ces deux noms... autant dire que je ne suis pas sûr que le redoublement des consonnes finales aide d'une quelconque manière un étranger à mieux prononcer ces noms...
Si l'on doit croire la WP anglophone, toujours, son œuvre a souffert d'accointances malencontreuses avec le néo-paganisme de Hans Jacobsen, mouvement dont le rôle lors de l'occupation allemande de la Norvège sent passablement le soufre, mais aussi (surtout) d'un gigantesque incendie qui, en anéantissant sa maison en 1970, a vu s'envoler en fumée plus de deux tiers de partitions dont c'était là l'exemplaire unique.
* * * * * * * * * *
Ajouts (14 h 40)
¯1¯ Il faut que je fasse des recherches, au sujet de Renaud Camus (cf supra). En effet, ma mémoire me joue des tours. Je crois que Renaud Camus évoque à plusieurs reprises une exposition possible regroupant des artistes « anachroniques » ou intempestifs, mais c'est autre chose que j'avais en tête : les artistes (compositeurs, notamment), qui, si l'histoire de l'art avait suivi d'autres voies, seraient considérés comme des jalons majeurs, en lieu et place de l'obscurité dans laquelle ils gisent.
¯2¯ Il y a une chose que je n'ai pas notée, au sujet de ces internautes qui mettent en ligne des centaines d'œuvres méconnues. L'un d'entre eux au moins (c'est ce “GoldieG89” auquel je dois la découverte de Tveitt) illustre systématiquement chaque fichier audio au moyen de tableaux qui sont, immanquablement, d'infernales croûtes d'un kitsch totalement new age, inspirées selon toute probabilité par l'“univers” de l'heroic fantasy, et qui, à ce titre, feraient passer les pires atrocités sous-marines de Roland Cat pour de subtils Tiepolo. Or, à plusieurs reprises, j'ai constaté que les internautes qui laissent des commentaires ‘sous’ la vidéo saluent la beauté de l'image... Suis-je réfractaire à l'heroic fantasy au point de ne pas voir la moindre nuance ? Ou pire, est-ce moi qui, dans mon ignorance musicale, n'établis pas de rapport, et apprécie des œuvres symphoniques dont l'équivalent pictural est telle immonde daub ? Que les commentateurs soient à côté de la plaque n'est pas une explication suffisante : celui qui met en ligne ces œuvres est aussi celui qui choisit systématiquement des toiles pour moi irregardables... Le plus rassurant (pour moi) serait que “GoldieG89” n'a aucun goût visuel, et que, ses goûts musicaux n'étant guère meilleurs, le hasard de ses massives mises en ligne fait qu'on tombe, au milieu du magma, sur de belles pépites.
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lundi, 06 mai 2013
Bribes des vacances landaises
17 avril 2013, 9 h 50.
[MAUX]
Un grand classique désormais, ce début de vacances entamé par les maladies.
Lors des vacances de Pâques de 2012, nous avions dû “descendre” directement de Tours en Périgord, car Oméga avait eu une mauvaise otite qui ne nous avait pas permis d'aller d'abord passer quelques jours dans les Landes. En février, je suis rentré d'Afrique du Sud pour trouver femme et enfants en pleine grippe (ou virus équivalent et aussi pernicieux), d'où un départ pour les terres landaises différé de presque une semaine ; le samedi, j'avais piloté la petite équipe jusqu'à Hagetmau avant d'y être cloué au lit pendant trois bonnes journées par une méchante bronchite (le docteur croyait fermement que je fumais). Comme il avait fait un assez sale temps, de surcroît, on n'avait rien pu faire.
Cette fois-ci, c'est du côté du bide. Oméga (écolier modèle) a eu une forte gastroentérite le soir même des vacances, épisode suffisamment bref pour nous permettre de prendre la route dimanche (détour bref par Barbezieux, ville morte, et par Moustey, dans les bois de pins près d'un dromadaire et d'un yak encordés à un muret). C. est tombée violemment malade le soir même du dimanche, et se remet depuis hier, relayée désormais par Alpha, qui semble avoir suivi le même chemin qu'elle : violents et fréquents vomissements pendant six heures, suivis d'une période de douleurs et fièvre qui ne devrait durer qu'un peu plus de 24 heures, s'il en est comme pour sa mère. Pour ma part, après plusieurs nuits très inégalement reposantes, je ne lutte pas trop mal. J'ai pu profiter du grand beau temps, notamment en jouant pas mal avec Oméga - passé pas mal de temps aussi à ranger, faire vaisselles et lessives, tondu - également “du côté Ménaoupède”. Le plus coriace, avec la tondeuse, c'est le coin proche du saule, qui désormais a tout du sous-bois embroussaillé, où règnent promptement les ronciers.
Plusieurs heures sont parties en tennis, parties de Mikado et de Puissance 4, lectures pour Oméga, et aussi découverte du Binero, dont Oméga s'est acheté un cahier lundi après-midi, et dont il a déjà fait une dizaine de grilles de niveau 1, toujours un peu (mais de moins en moins) avec mon aide.
[HORS LIGNE]
Je me décide à ouvrir un fichier .txt pour ces carnets, car j'ai replongé dans cette fâcheuse tendance (déjà observée en février, mais qui est une dérive ridicule) à utiliser Facebook (en mode restreint) comme carnet de bord, ce qui a eu pour conséquence immédiate (j'avais écrit « but » : je fais partie des cancres indécrottables qui doivent se gouverner pour ne pas confondre but et conséquence) de voir une restriction de mon accès Internet via le smartphone, alors que le forfait va du 8 au 8 courant, je crois. Ce n'est pas que j'aie abusé : j'ai dû utiliser Internet 20 ou 25 minutes par jour au lieu de 5 ou 10 habituellement, mais mon forfait n'est pas adapté : quand j'ai fini par me résoudre à prendre un téléphone mobile, en décembre 2011 (je n'en avais jamais eu), j'ai choisi une offre minimale, sachant que je ne téléphone guère et ne devais pas trop recourir à Internet. Evidemment, comme il n'y a, chez aucun opérateur, d'offre vraiment personnalisée, je me retrouve avec 2 heures de communication par mois dont je n'ai que faire (et qui sont inutilement reportées sur le mois suivant avant de disparaître (ce qui signifie que je paie pour un service que je n'utilise pas — depuis l'arrivée des téléphones portables, téléphonie rime avec escroquerie)) et 250 mégaoctets de connexion Internet en haut débit, si je ne m'abuse. Peu importe, c'est très peu. Quelques dizaines de mails, de photographies déposées directement sur Flickr, quelques statuts FB, et en une quinzaine mon opérateur me transfère en débit restreint.
Tout cela n'est pas très intéressant, j'en ai conscience, si ce n'est à voir X ou Y me dire que je n'y suis pas du tout, que si je prenais un abonnement Machintruc chez Trucmachin je bénéficierais de ceci et de cela, et surtout si ce n'est à expliquer pourquoi j'ouvre un fichier .txt pour y écrire des paragraphes de ci de là, paragraphes que je publierai peut-être rétrospectivement dans Touraine sereine.
[SCHMIDT]
J'ai apporté avec moi, comme à l'accoutumée, plus de livres que je ne peux en lire - mais, cette fois-ci, j'ai apporté, de fait, quelques bouquins achetés récemment d'occasion que je laisserai, en vue de l'été, dans la maison de Hagetmau. J'avais à peine commencé, la nuit avant le voyage, un Arno Schmidt (Le cœur de pierre), me résignant, en l'absence de tout ouvrage en allemand de cet auteur à la bibliothèque universitaire, à découvrir enfin cette œuvre en traduction ; je l'ai quasiment fini hier soir, sur le canapé "thin stripes" du salon, avec la chatte sur les guiboles. C'est un roman tout à fait puissant, d'une inventivité langagière immense (mais c'est une banalité de l'écrire de Schmidt), mais surtout : très visuel, très politique (au sens fort : vision historique à long terme + idéologie décapante). Il me reste, en lisant d'autres livres de Schmidt, à prendre tout à fait une mesure d'ensemble, mais, pour l'instant, si impressionné (et amusé : c'est une œuvre très drôle) que je sois, je ne cède pas absolument à l'argument de Laurent Evrard, qui, me voyant acheter des livres de Jirgl il y a un ou deux ans, m'avait dit, peu ou prou, qu'il valait mieux lire Schmidt, que Jirgl n'inventait rien. L'influence est évidente, mais il ne s'agit pas uniquement d'un décalque, d'une pâle copie.
[PROKOFIEV ET AL.]
J'ai aussi apporté quelques disques. Oméga ((banal) écolier modèle) s'étant passionné pour Pierre et le loup, j'ai emprunté les quatuors à cordes de Prokofiev, et aussi l'enregistrement complet du Roméo et Juliette par Valery Gergiev avec le Kirov : ayant adoré le Roméo et Juliette de Preljocaj il y a une dizaine d'années, je n'avais jamais poussé plus avant. J'écoute en ce moment même la fin de l'Acte II, et c'est effectivement inventif, éblouissant, et aussi très émouvant. Prokofiev est souvent taxé d'académisme, et, de ce fait, immédiatement relégué dans les seconds couteaux — ce qui, sans que j'y connaisse rien, me paraît très injuste. Il me paraît s'agir d'une musique orchestrale très inventive et puissante.
Hier soir, C. m'a, en revanche, fait arrêter la diffusion de la 4ème de Charles Ives (par Dohnanyi) ; il est vrai que, contrairement à la 1ère (par Mehta), elle est bien pompière et ronflante. J'écouterai cela plus en détail (et aussi les n° 2 et n° 3), mais seul !
Nous avons écouté, aussi en voyage, le dernier Rokia Traoré (je suis un peu sur ma faim, je n'ai pas encore déniché pourquoi), le dernier Rachid Taha (magnifique), un album d'Anouar Brahem à la mémoire de Mahmoud Darwich que je voudrais aimer mais qui est très mou, très monotone.
Sur le CD des ‘Diapasons d'or’ de ce mois, Oméga a reconnu, dès la première mesure, la Nuit sur le Mont Chauve de Moussorgski, écouté plusieurs fois avec Constance, animatrice qui fait chanter sa classe, et, je l'ai ainsi découvert, leur fait aussi un peu d'initiation musicale. Comme, avec son professeur d'éveil musical du mercredi, il avait découvert la Promenade des Tableaux d'une exposition, qu'il aime aussi, on va peut-être lui offrir pour son anniversaire, en sus du reste, du Moussorgski...! Remarquez que je ne demande, moi aussi, qu'à dépasser mes préventions préjugées.
(Tiens, le finale de l'acte II de Roméo et Juliette me fait un peu mentir, péniblement expressionniste tout de même.)
18 avril, 11 h 15.
Tout le monde semble remis, ou se remettre (Alpha n'a pas encore beaucoup d'appétit mais va bien mieux). Le temps s'est bougrement rafraîchi, avec disparition du soleil. Hier après-midi, il faisait plus chaud que bien souvent en été (même ici, dont les chaleurs sont excessivement vantées — il ne fait plus jamais aussi chaud, en tout cas jamais aussi longtemps, que quand j'étais enfant (et j'adorais ça)).
Avant-hier soir, plusieurs phrases descriptives d'Arno Schmidt m'ont servi de point de départ pour l'écriture de strophes dont elles conditionnaient, en tant que premier vers, les choix métriques. Je crois me rappeler (mais Facebook en garde la trace — il me suffira de récupérer cela in due time) que j'ai ainsi inventé quatre nouvelles formes : le septain berlinois, le tristique heuristique, un neuvain dont le nom m'échappe, et le huitain du diocèse.
(J'ai préféré le terme de tristique à ceux, plus attestés, de tercet ou de triolet car j'écris déjà des triolets quantifiés, et je trouve plus cocasse l'écho un peu lourd que le terme de tristique offre avec les différents types de distiques.)
J'ai ouvert ce fichier, plus pour me retenir d'aller encore gribouiller dans Facebook que parce que j'ai vraiment quelque chose de nouveau à ajouter. Les journées se ressemblent, j'écoute en ce moment même l'Acte I de Roméo et Juliette. (Mais avant : l'album Ellington/Coltrane, le tout premier Romano/Sclavis/Texier, Mobile du trio Benjamin Moussay.) ——— Il doit continuer à faire nettement moins bon les prochaines journées. Pas sûr que nous ayons toujours envie d'aller deux ou trois jours à Bagnères. Alpha reparle d'aller enfin voir ces foutues fresques de l'église de Lugaut, qui est complètement au bout du monde mais qu'il est scandaleux qu'on ne soit encore jamais allé voir... la crainte de trouver porte close n'est pas pour rien dans le délai...
24 avril
Hier soir, Everybody Says I Love You, très léger et distrayant, avec d'excellentes répliques terriblement woodyennes. Tout cela regarde plus du côté du nanard que du chef-d'oeuvre, toutefois.
La veille, Les Hommes contre, beau film épuré de Rosi, avec d'amples plans, des brumes majestueuses, un tableau terrifiant de la « machine de guerre ».
La veille encore, une bonne trentaine de très courts métrages de Méliès.
Je lis Les Petits bourgeois de Balzac — plaisir de lire Balzac intact. Portraits, lieux et maximes sociales d'une très grande acuité : beaucoup d'étonnantes résonances avec la "situation actuelle". Ce matin, très tôt, à l'ancienne salle de jeux, feuilleté plusieurs revues dont le dernier numéro de L'Ecologiste. C. a lu le dernier essai de Pierre Bayard, j'avoue que je vais me contenter de ce qu'elle m'en a rapporté, qui a achevé de me convaincre que c'était une lecture dispensable.
Dimanche, nous avons vu deux matches de rugby avec Oméga, sous un beau soleil, dans un stade soustonnais plein à craquer, tribunes et barrières des quatre côtés.
Pour ce qui est des excursions, elles sont très influencées par le choix des enfants, et surtout d'Alpha, retombé dans la marmite zoologique. Ainsi, lundi, zoo de Labenne, presque aussi minable qu'en 2003. Beau temps, donc plaisant.
Mardi (hier, donc), Parc Animalier des Pyrénées, après un passage par de belles vallées où je n'avais jamais mis les pieds ni les roues.
08:44 Publié dans Autres gammes, Ecrits intimes anciens, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 03 mai 2013
Sonates pour violon et basse continue de François Francœur (Ensemble Ausonia), 2001.
J'ai acheté pour cinq euros en tout, dimanche 21 avril, à Peyrehorade, lors d'un vide-grenier, trois CD, pas tout à fait au hasard : un solo de Frank Avitabile, un enregistrement en direct (à Pau !) des Variations Goldberg par le claveciniste Kenneth Weiss, et enfin, presque au hasard, sur la foi du label (Calliope) et du nom du compositeur (vaguement familier et tout à fait attirant), quatre Sonates pour violon et basse continue de François Francœur, par l'ensemble Ausonia. Comme il arrive souvent dans de pareils cas, c'est ce dernier disque qui m'enthousiasme le plus.
N'étant pas du tout spécialiste de musique sur instruments anciens, et peu familier, au reste, de la musique française du 18ème siècle (à l'exception des œuvres fameuses, Couperin ou Rameau), je craignais quelque chose de parfaitement réglé et d'absolument monotone. Or, pas du tout : chaque mouvement de chaque sonate a son atmosphère, des nuances marquées, et une joie qui déborde à toutes les coutures, même dans les pièces à la tonalité plus affligée. J'ai écouté, en rentrant de l'Université, la plus courte des Sonates, la n° X en ré majeur (sa durée, 11’38”, a correspondu presque exactement à celle du trajet), et viens de la réentendre ici, au salon. Elle est bouleversante.
Il est impossible que mon enthousiasme soit l'effet du seul (timide) beau temps (timidement) revenu. Avant-hier soir, , en allant chercher E*** à la gare de Saint-Pierre-des-Corps sous des trombes d'eau et un ciel écrasant, sous le charme et le choc du Rondeau de la n° VI en sol mineur. On trouve, dans cette musique, tout un côté “grand siècle” très lullyen, doublé d'une sorte de légèreté insinuante très poignante, laquelle correspond plus, pour aller vite, à l'image que l'on se fait – par la peinture surtout – du loisir et de l'art, au sens large, au dix-huitième siècle.
Bien entendu, je n'y connais rien. Il faudrait avoir (prendre) le temps de se renseigner, par exemple sur ce que Francœur retient de la forme sonate, et/ou comment il l'adapte. En effet, dans la dixième, il y a deux adagios (1er et 3ème mouvements respectivement), tandis que, dans la septième (que j'écoute en ce moment précis – la Sarabande), c'est le rondeau qui est redoublé, en quelque sorte, mais en des positions symétriques (3ème et 5ème mouvements).
11:27 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 29 avril 2013
Œuvres pour piano de Boris Liatochinsky
J’écoute la Sonate op. 18 de Boris Liatochinsky, après plusieurs séries de préludes (dont le 3ème de l’opus 38, écouté trois fois de suite, pas subtil mais très prenant – entraînant peut-être – d’où vient que, pour l’appréciation esthétique, on retombe toujours sur les adjectifs, encore et toujours les adjectifs, tout en étant constamment insatisfait de ne pas saisir grand-chose avec ces adjectifs), et, plus chopinienne (scriabinienne ? on peut aussi forger des adjectifs, ou user d’adjectifs que le vérificateur orthographique, peu mélomane, refuse), elle me plaît moins (œuvre de jeunesse, davantage). (On peut aussi abuser des parenthèses, après tout je prends ici des notes pour moi-même, mémento, guide-âne, après je te retrouve ces machins huit ans plus tard, je me dis ah oui au fait…)
Sans vous dire si les points de suspension précédents faisaient partie de la citation en style direct, je poursuis sans avoir rien à dire de Liatochinsky, seulement du style de ce que j’allais en écrire (adjectifs frustrants, exaspérantes parenthèses), je ne connaissais pas Liatochinsky avant ce matin, c’est une musique excessivement pianistique, je vois qu’il a composé opéras et symphonies, lesquels risquent d’être très (donc, trop, à mon goût) expressifs.
(Les Reflets op. 16, par Boris Demenko, pourraient mériter le même reproche, mais il y a une telle résonance, une telle qualité acoustique aussi que les fragments font naître des images fortes. — La version anglaise nomme ces pièces Reflections, que j’interprète comme des reflets plus que des réflexions, sans doute influencé par leurs tonalités debussystes. Tout expert en musicologie ou en russe est invité à me tancer sévèrement.)
À creuser — les quatuors à cordes.
09:48 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 26 avril 2013
Concerto n°2 pour hautbois de Bruno Maderna
Les textures et les chromatismes qu'évoque le Concerto n°2 pour hautbois de Bruno Maderna sont comme un jardin à l'anglaise. Percussions typiques de ce que, dans les années soixante, on devait encore ne pas hésiter à nommer avant-garde, pourtant lorgnant du côté de Varèse ou Webern plutôt qu'au geste absolument novateur ou cacophonique.
Le concerto n'est pas découpé en mouvements, le continuum s'impose dans cette œuvre très évidemment dodécaphonique. Le hautbois ne survient qu'après trois minutes de nappages sonores. Le long passage soliste, invitant bientôt les vents et bois de l'orchestre, offre, après un départ en stridences, une belle rêverie, très romantique, en fin de compte.
Dans cette œuvre, le soliste joue du hautbois piccolo, ou musette, au registre évidemment plus aigu. Par simple curiosité, j'aimerais bien entendre une transposition de la partition pour cor anglais... surtout pour entendre ce qu'il adviendrait de l'ambiance si particulière du concerto.
La version que j'écoute est celle de Heinz Holliger, dont je possède, par ailleurs, pas mal d'enregistrements (répertoire baroque et romantique surtout (dont le magnifique concerto d'Albinoni)).. Dans un article qu'il consacre à une autre version, celle de Fabian Menzel, Gilles Quentel écrit que les trois concertos pour hautbois de Maderna sont « remarquables par leur poésie et par leur l’étrange univers de féérie glacée ». On ne saurait mieux dire.
L'avant-dernière “phase” (pour ne pas parler de mouvement - je pense aux passages minutés 13'-15' dans la version Holliger) a des aspects très harmolodiques.
18:14 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 12 avril 2013
D'un extrême l'autre, un parfum d'années 30 ?
D'aucuns s'étonnent que les militants d'extrême-droite hostiles au mariage gay (Printemps français, Hommen ou autres) aient utilisé, pour l'une de leurs vidéos militantes, la chanson de HK et les Saltimbanks, « On lâche rien ».
J'avoue avoir découvert – puis subi – cette chanson lors des manifestations de 2008-2009, à moins que ce ne soit à l'automne 2010 (pas envie de vérifier ce qui est possible chronologiquement). Cette chanson, certes très entraînante et donc tout à fait appropriée pour une manifestation, m'avait tout de suite frappé par son populisme anti-démocratique : oui, je suis un grand naïf qui croit au droit de vote, aux institutions démocratiques, au Parlement, à l'importance de faire avancer les choses aussi dans les urnes.
La semaine dernière, jeudi soir, je suis allé assister à un quadruple concert dans le cadre du festival Imag'In à Saint-Avertin : j'y allais pour écouter Christiane Grimal avec son Tijérina Projekt, et ai eu le grand plaisir de découvrir l'immense talent du jeune Blackie Sam et de ses musiciens. L'essentiel du public était venu là pour le bouquet final, HK et les Saltimbanks. J'étais heureux de découvrir enfin ce groupe, dont plusieurs connaissances (contacts Facebook, pour aller vite) me disaient le plus grand bien.
Or, j'ai dû quitter la salle au bout de quatre morceaux. La raison principale était une sono poussée à fond : je serais devenu totalement sourdingue si j'étais resté – et cela, je sais que ce n'est pas la faute des musiciens (encore qu'ils pourraient s'en rendre compte). Mais il y avait bien d'autres raisons, par-delà une musique totalement dénuée d'invention, repassant toutes les vieilles recettes du mélange rock rap & bastringue. Ce qui m'a le plus choqué (et surtout totalement surpris), c'est la mise en scène du concert, totalement fascisante ou déshumanisée : on se serait cru dans la scène d'ouverture du Metropolis de Fritz Lang : peut-être était-ce ironique, mais cette espèce de métronomie mortuaire m'était insupportable. Quant aux textes (à ce qu'on pouvait en entendre dans le vacarme), ils sont, au mieux, indigents. En effet, j'y ai trouvé la doxa bien-pensante que j'attendais, discours convenu sur les pauvres, la télévision, les immigrés – manichéisme creux, truismes à tous les étages. Mais, si j'écris qu'il sont « au mieux indigents », c'est qu'il ne faudrait pas creuser beaucoup pour y trouver le même genre de dérapage poujadiste que ceux auxquels se livre depuis quelque temps, assez peu savamment (mais suffisamment pour emballer quelques gogos), Jean-Luc Mélenchon : le « coup de balai » n'est pas loin du « tous pourris ». Dire d'un ministre qu'il ne « pense plus en français », c'était très grave aussi.
Et donc, pour en revenir au point de départ de ce billet, de même que Mélenchon, à force de vouloir attaquer le Front national « sur son terrain » (il l'a assez répété, notamment lors de l'épisode pathétique de Hénin-Beaumont), est en train de laisser contaminer sa parole par l'idéologie du FN, il n'y a rien d'étonnant à retrouver la rhétorique acritique de HK et les Saltimbanks pour illustrer les images de petits caïds homophobes allant à l'assaut du Parlement.
10:18 Publié dans Autres gammes, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 03 avril 2013
Symphonie n°5 de Franz Lachner
Le ‘Menuet’ (troisième mouvement) de la 5ème Symphonie de Franz Lachner est vibrant – noir et entraînant. Le reste de l'œuvre, tout à fait consistent (cohérent, “qui tient la route”), me semble plus attendu, presque convenu dans son post-beethovénisme. Je veux donc retenir ici un ‘Menuet’ tout en noirceur, au charbon – qui, solide, chtonien, est tout sauf minaudant.
Renaud Camus a écrit à plusieurs reprises combien il admirait certaines œuvres post-romantiques (symphonies de Bax, notamment), tout en ne sachant jamais trop si c'est l'histoire de la musique qui les a reléguées au deuxième, voire au troisième plan, ou si ces partitions sont intrinsèquement médiocres. Ce qui est captivant, ici, c'est que cette musique n'est pas « post » : elle est pleinement romantique, et n'est en rien dérivée de Schubert, dont on nous dit que Lachner fut proche, et encore moins de Schumann ou Brahms, qu'il précède plutôt (par rapport à Brahms, c'est très évident dans le final de cette symphonie, qui date de 1835 !).
Emporté par ces accords, j'ai failli faire cramer les neuf pommes au four que je préparais. Et allez savoir pourquoi le correcteur orthographique de cette camelote du démon baptisée Open Office souligne chtonien en n'acceptant que chthonien !
Il nous faut des pommes sataniques.
14:29 Publié dans Autres gammes, Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 22 mars 2013
they're as I told you (“street waves”)
they're nothing new
street waves They can be cumber
some bothersome annoy
ing STREET WAVES such as were get
ting on nerves so wet
your bed you feel like it
they're nothing new
street waves they're not for you
sparks way back in '78
don't cry it from the chimneytops
street waves left me aloof
Was in a trance I was in a
loop
nothing new
see this is just as I told you
11:11 Publié dans 373#47, Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)