jeudi, 14 mars 2013
Les deux biens, en écoutant Jacqueline du Pré
Je mets, sur la platine, plusieurs disques du coffret Jacqueline du Pré, afin de m'accompagner dans mon travail, mais, écoutant le concerto d'Elgar d'une oreille neuve, me rends compte qu'un des thèmes de l'adagio est commun à une œuvre orchestrale de Borodine, me lance alors dans maintes recherches sur la genèse, la date etc. de ces pièces. On doit invoquer la théorie des deux biens (Renaud Camus). Sur le motif : la vérification n'a pris que 10 secondes, puisque Borodine est mort 35 ans avant la composition du Concerto d'Elgar — mais, du coup, on lit plein de choses intéressantes sur Elgar.
Le Concerto de Delius, après ça, vraie douche froide. Que d'affectation et de cucuterie.
———Le finale du concerto de Dvořák est, regrettablement, pompier, ronflant, faussement enthousiaste. C'est l'Adagio que je retiens. (Note to self : write a limerick in French with "dvorjak" and "fort, Jacques".) ————
Après des flottements, donc, des flottements d'archet (?), les trois mouvements du Schumann (souvenir de Peter au sortir du Prieuré : “the Schumann [qu'il prononce ‘shew-mun’] was wonderful”) font l'effet d'une sorte d'apothéose absolue, perfection de chaque vibration, tous les rayons de soleil élevés au porte-mine. Le concerto de Monn, sous la baguette (derechef) de Barbirolli, c'est un autre univers. Avec l'ordonnancement des disques du coffret, et la succession des « plages » sur la platine, il ne faut pas avoir peur des transitions abruptes. Un côté jésuite, ou est-ce dans l'air du temps, pas dans la musique. Le splendide Allegro du Hob. VIIb2 (Haydn) va réconcilier, avec la lumière chaude et flamboyante de ce jeudi matin, ces longs enfoncements dans l'impromptu. Puis il faudra quitter la salle.
11:33 Publié dans Autres gammes, Blême mêmoire, Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 21 janvier 2013
La Toile du maître
Une de mes chansons préférées. Bon. Vieillote, sans doute, avec des imperfections.
Mais fondamentalement géniale.
Découverte, comme les autres du même album, en décembre 1991, grâce au vinyle (la réédition de 1972, où ne fugure pas la chanson Pas de pain) de ma tante maternelle. Repiqué sur cassette. La cassette morte, ces albums jamais repris en CD, vive le Web.
Or, j'en découvre aujourd'hui le clip (ou le Scopitone, comme on devait dire, en 1968), qui est tout à fait grotesque. Je ne veux pas parler des effets visuels, ni du « non-jeu de scène » du jeune Gérard Manset (une sorte de Jean-Pierre Léaud sans présence physique), mais du collage de tableaux : la Valse de Severini, principale œuvre montrée dans le clip, est sans doute très bien choisie, d'un point de vue esthétique (le futurisme comme une sorte de mouvement précurseur du pop art ?), mais la chanson parle justement d'une toile qu'on ne peut pas voir, « refusée dans les musées » .
Contresens ?
Apparemment.
À moins que, par un détour complexe, Manset (si c'est lui) n'ait conçu le clip, justement, dans le souci de ne rien illustrer. Ainsi, pour illustrer une chanson sur le grand tableau universel (et en partie imaginaire), il choisit des tableaux réels, ponctuels, sans rapport avec la chanson.
14:06 Publié dans Autres gammes, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 janvier 2013
« chez gégène »
Toujours, près de la boulangerie de quartier – place grise, vaste espace sans structure encadré, d'un côté, par des sortes d'HLM, de l'autre par une rue menant à d'autres ruelles impersonnelles (Emmaüs, supermarché asiatique, garage) – je m'arrête pour regarder la maisonnette fruste, au jardinet bardé de statues en plâtre gris, naisn ou cygnes, lions inoffensifs peut-être, absolue camelote. J'ai longtemps envisagé de prendre quelques photographies, de la maison ou des statues ; je ne trouvais pas l'angle, ni le bon moment, l'humeur propice. Peut-être était-ce là des excuses, je n'avais pas envie, entre le moment où je comptais les pièces de monnaie en fermant la porte de mon tacot et celui où, ressortant de la boulangerie avec mes baguettes mais sans béret, j'allais rouvrir la portière pour m'enfoncer dans l'habitacle, je n'avais pas envie d'être surpris par l'occupant, le propriétaire, ou je me doutais que la photographie serait anecdotique.
Et là, ce matin, froid glacial, ouvrant la portière arrière de l'intérieur pour Oméga, me penchant, j'ai vu ce que mon oeil n'avait jamais réellement enregistré, le portillon vert au ras du sol – un de ces portillons dont la hauteur, avec celle du grillage, enjambable par un enfant de cinq ans, m'a toujours fait me demander à quoi ils servaient, marqueur spatial, frontière, limite for the sake of it – avec son inscription vieillote, lettrage d'un autre temps et tout à fait concomitant avec la chanson dont il ne manque pas de ressusciter le refrain, et qui m'a toujours paru, non d'un autre temps, mais d'un autre espace : l'époque des guinguettes est surtout, pour moi, associée à des lieux étrangers, à une culture que, pour faire vite, je pourrais résumer par la formule “culture oïl” (j'ai grandi dans les Landes, où, passé la Garonne, et même, dans certains cas, passé l'Adour, on est « au Nord »). Donc l'inscription sur le portillon, tout à fait au ras du sol, dans un quartier délabré et maussade au nord de Tours, peut indiquer combien le chronotope des guinguettes d'entre-deux-guerres ou des années cinquante est, avant tout, pour moi, un topos, exotique absolument, et dont la verdeur un peu désuète, l'entrain toujours perceptiblement factice se mire dans les écailles de peinture rouillée, vert-de-gris, et les lettres de teinte écrue, impeccablement de traviole.
La maison, elle, date plutôt, selon toute probabilité, des années 1970, et, quand on ressort de la boulangerie, un mercredi glacial, si près d'un chronotope aussi abscons (bords de Marne, printemps frisquets prétendument caniculaires et défrisant les houppes), avec, dans un sac en papier pseudo-vintage, deux immenses viennoiseries dont la forme et le nom même – palmiers – connotent cette même irréductible schize entre l'ici de l'écriture et l'ailleurs de la forme, ou (mieux vaudrait cela) entre une forme sans indice et l'écriture à l'indicatif, on ne laisse pas de penser que tout finit de traviole, oui, et même ce qui est blême : la mémoire, certes, mais aussi le vol des images dans les lieux abandonnés, et ce qui donne son zeste aux matinées.
11:44 Publié dans Autres gammes, Blême mêmoire, Kleptomanies überurbaines, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 26 octobre 2012
Petit Faucheux, 25 octobre 2012 : Air Brigitte (Capsul)
Hier soir, c’était donc, au Petit Faucheux, le lancement du collectif Capsul.
Etaient programmés un quartet qui a déjà tourné en Europe, Watsun, et un quintette plus local, apparemment, et qui se nomme – assez étrangement – Air Brigitte. La formation est dirigée par la claviériste (orgue Hammond et Moog, si je ne m’abuse) Emma Hocquellet, et, selon une orchestration tout aussi innovante que passionnante, du batteur Alexandre Berton, du bassiste Julien-Baptiste Rascagnères, du tromboniste Alexis Persigan et du flûtiste Thomas Quinart.
Première chose à souligner : les compositions d’Emma Hocquellet sont excellentes, à la fois complexes et dansantes. Deuxième point, non des moindres : les cinq jouent absolument ensemble, avec une jouissance communicative. Il s’agit là d’un répertoire que l’ensemble du groupe s’approprie et fait fructifier, dans des échanges qui alternent mélodismes, noisy pop, free jazz – avec, toutefois, un sens du swing rarement maintenu à ce niveau d’évidente beauté.
On l’aura compris, j’ai été totalement séduit par Air Brigitte ; je suis même prêt à ne pas trouver trop ridicule le nom, qui a, au moins, le mérite d’une certaine – quoique énigmatique – recherche. (Il suffit de donner quelques rapides coups de sonde dans les noms de groupes de jazz contemporain ou de rock pour se rendre compte que cela n’a rien d’évident.) Le tromboniste – on se souvient peut-être que l’os à coulisse est un de mes instruments fétiches – est remarquable, son camarade traversier se fait entendre sans avoir à se pousser du souffle, même face aux élucubrations, toujours riches, du bassiste. (C’est sans doute Julien-Baptiste Rascagnères qui est le plus évidemment noisy : usinage et butinage sont les mamelles de la basse électrique, quand elle est – comme ici – à son meilleur.)
Cerise sur le gâteau, j’avais achevé, à l’entracte, la lecture du dernier livre de Nathalie Quintane – Crâne chaud –, lequel est constitué, en grande partie, de conversations imaginaires avec Brigitte Lahaie. Aussi, avec mon crâne chauve, ma gorge catarrheuse, étais-je tout ouïe pour Air Brigitte.
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On s'offusquera peut-être de l'absence de tout commentaire sur Watsun. Qu'on ne se méprenne : j'ai bien aimé la première partie de soirée, notamment le saxophoniste, Romain Mercier (excellent), et la section rythmique. Mais la guitare électrique, instrument qui m'ennuie rapidement en jazz, penchait du côté non rythmique, chaloupé, et (pour tout dire) interminable.
Par ailleurs, note to self, je suis allé aussi au Petit Faucheux les deux derniers vendredis, et n'en ai (encore ?) rien écrit.
08:49 Publié dans Autres gammes, Jazeur méridional, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 21 septembre 2012
... dharma queen ...
......... j'étais ce clochard céleste dont les yeux semblaient percer quelque aporie de la ville composée par la thèse de ses cheveux blancs et l'antithèse de sa longue barbe blanche ................
(Santiago Amigorena. La Première défaite. P.O.L., p. 175)
Oui, je suis revenu de la collégiale.
Oui, j'ai entendu Kudsi Erguner et Denis Raisin Dadre, et leurs formations, pour quelques semaines jumelées.
(Comme il aimait l'ambiguïté qui naissait de placements syntaxiques audacieux, que certains compteraient faute de style.)
Oui, il faisait frais dans la journée, pour septembre, et bon le soir.
Puis Kudsi devint Kerouac.
C'était beau.
23:10 Publié dans Autres gammes, Chèvre, aucun risque, Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 juin 2012
Pour remercier la pluie au matin
E***, un de mes meilleurs amis, si mélomane et expert que j’en viens à ne plus parler de musique avec lui qu’avec d’infinies précautions et ronds-de-salive, n’aime pas beaucoup la musique pour piano de Satie (par Ciccolini, pourtant d’une richesse inépuisable) et justifie cela, notamment, par son peu de goût pour les formes brèves. Or, il est quasiment fanatique de Debussy, dont je découvre ces jours-ci, presque en boucle, les pièces pour piano à quatre mains (notamment les superbes Epigraphes antiques), qui, une fois encore – comme pour les pages de Mompou – me paraissent très voisines de l’univers satien, en moins dégingandé, bien sûr, en moins bousculé. (Mompou, lui, est absolument chantant… mais c’est encore une autre affaire.)
Il se trouve, par ailleurs, et dans un ordre d’idées assez éloigné mais qu’appelle le démon de l’analogie, que je prends toujours beaucoup de plaisir à déchiffrer (et à photographier) les inscriptions latines que l’on trouve à l’extérieur de telle ou telle église, sur de grands cartouches, ou sur des pilastres gallo-romains, dans les musées (Poitiers, Périgueux). Pourtant, l’épigraphie est un art qui me passe à cent coudées au-dessus de la tête, au point que je suis, en parlant d’épigraphie, à peu près certain de me gourer de concept.
Se gourer de concept était, dois-je l’admettre, une de mes grandes forces, quand je subissais encore un peu de philosophie. À chaque fois que je tente de me replonger, en V.O., dans Buber ou Benjamin, je suis tout à fait séduit (et distrait) par la possibilité que mes compétences étriquées en allemand me fassent comprendre tout autre chose. Ces jours-ci, je lis l’essai qu’André Hirt vient de consacrer à l’œuvre de Hélène Schjerfbeck, et principalement à ses autoportraits (ce qui me déçoit un peu : les autoportraits sont ce que je connais (et comprends) le mieux de la Finnoise), ce rien que moi dur et glacial. Les passages sur lesquels je peine le plus sont ceux où s’entend et s’écrit le plus manifestement la formation phénoménologique de Hirt. Inversement, il m’arrive de douter quelque peu – et par l’exemple que je m’apprête à donner nous en revenons au latin et au gourage – de son autorité : ainsi, lorsque, une cinquantaine de pages après un long développement sur la connaissance, la vérité et le réel, Hirt propose de traduire la formule de Lucrèce – eripitur persona, manet res – par « le masque tombe, la vérité demeure » (p. 116), je suis gêné aux entournures. Les traducteurs et spécialistes de Lucrèce sont-ils tous d’accord pour traduire res ici par vérité ? Voilà qui m’en boucherait un coin.
12:21 Publié dans Autres gammes, Questions, parenthèses, omissions, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 10 juin 2012
Sortir d'ordinaire
L’enregistrement des mélodies de Kurtag par Adrienne Csengery – que je n’avais pas réécouté depuis quelques années – reste, pour moi, un sommet absolu, musicalement et vocalement. Adrienne Csengery, dont je me dis que, tout de même, il faudrait que je me procure d’autres enregistrements, a une voix d’une force expressive, chantante et équilibrée, qui m’émeut toujours autant. Et les 15 Scènes d’un Roman, sur des poèmes de Rimma Dalos, est – avec le Pierrot lunaire et les Illuminations – un des cycles de mélodies les plus éblouissants du vingtième siècle ; ma préférée, la douzième, dissèque avec lancinance, en perpetuum mobile, la « suite infinie des dimanches ». On ne pouvait plus approprié, pour ce jour gris de juin automnal.
18:15 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 30 mars 2012
Du long pourrissement de Mohamed Harinordoquy
Tiens, un énième exemple (sans mériter la une du JT de France 2 comme le collègue du lycée Chaptal) de la nécessité de savoir lire, réfléchir et recouper ses sources quand on fait des recherches sur Internet : l'entrée "Thomas Fersen" sur Wikipedia (très mal fichue, ce qui déjà incite à la prudence*) signale en cours d’article que le chanteur a adopté son nom de scène en 1986, sans jamais donner, toutefois, le « vrai nom » de l’artiste. Intrigué, j’ai fait quelques recherches et découvert que la page WP avait été, à un moment donné, piratée par un plaisantin : pendant quelques jours (quelques semaines ?), on pouvait donc lire dans la WP que Thomas Fersen était de père kurde et de mère basque, et se nommait en fait Mohamed Harinordoquy. Il s’agit évidemment d’un canular total – dont il ne serait d’ailleurs pas surprenant que Fersen ou des amis à lui (le facétieux Pierre Sangra ? le déjanté Alexandre Barcelona ?) l’aient fomenté.
En vertu des processus de vérification constante, il y a belle lurette que l’entrée WP ne mentionne plus ces informations farfelues (erronées). Eh bien ! Essayez de taper « vrai nom de Thomas Fersen » dans Google : vous verrez que cette pseudo-info a été largement reprise et que
- il n’est pas possible de déterminer si Thomas Fersen est un pseudonyme
- la référence à « Mohamed Harinordoquy » fleurit de ça de là
Il y a donc, sur ce détail sans importance, foule d’informations contradictoires, qui découlent d’un petit canular de trois fois rien, et – par conséquent – absence totale d’informations. « Pourrir le Web », comme dirait l’autre, c’est monnaie courante**, c’est d’une facilité consternante… et c’est totalement indigne, en tant que méthode pédagogique, d’un enseignant, fût-il dépressif, hautain et réactionnaire – ou les trois à la fois, comme Loys de Chaptal.
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* Je tiens à préciser/rappeler que, contrairement à ce qu'écrivent un certain nombre d'internautes (dont des enseignants), Wikipedia n'est pas du tout "un nid à conneries". Il y a un certain nombre d'entrées douteuses, ou dont certaines sections n'ont pas été suffisamment vérifiées. Il n'en demeure pas moins, que même la WP francophone (la WP anglophone est encore beaucoup plus documentée et fiable) propose un contenu plus riche que n'importe quelle encyclopédie papier (Universalis et Britannica incluses). Evidemment, dans la masse, beaucoup des "sujets" traités sont dérisoires : par exemple, la WP anglophone consacre un long article (16 sections et 210 notes de bas de page) à la chanson Born This Way. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain ! Quand on sait s'en servir (notamment par le truchement des catégories, des liens internes ou des liens entre les différentes WP (colonne de gauche)), Wikipédia est un irremplaçable outil de connaissance et de langue.
** Concernant le débat autour du pseudo-exploit de Chaptalman, il y a eu de nombreux échanges sur Facebook. Pas le courage de les recopier ici. Sinon, certains commentateurs de Rue89 n'ont pas donné dans le panneau de la démagogie et de la célébration irréfléchie de Loys-le-faussaire.
10:11 Publié dans Autres gammes, Indignations, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 23 mars 2012
Brouillons d'onze heures
Mon ordinateur fait un boucan de Boeing, et je ne cesse de devoir jeter des vieux documents à la corbeille pour faire un peu de place – naviguant sans cesse entre 400 et 800 mégaoctets de mémoire disponible, ce qui est trop peu, bien sûr – mais, autant par souci de ne pas envoyer au recyclage (et encore, est-il bien sûr qu’il y ait recyclage ?) que par radinerie, je ne peux me résoudre à en acheter un nouveau.
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En ce moment, ça pue le kérosène tous les jours. Saloperie d’avions militaires, et de pilotes qui ne servent à rien.
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Facebook sert aussi à s’interroger sur des questions épineuses, ainsi de l’hésitation entre indicatif futur et conditionnel présent pour la structure idiomatique qui se dit plus qu’elle ne s’écrit : « je te ferai dire » ou « je te ferais dire ». Je penche pour la première option (plus grand autoritarisme de l’énonciateur), mais pas eu le temps de faire de véritables recherches
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Si les touffes de poils sont un signe qui ne trompe pas, la chatte a recommencé à passer ses nuits sur sa chaise favorite, la blanche, au sous-sol, à côté des étagères à chaussures. Pendant l’hiver, elle avait dû prendre ses quartiers à la buanderie, entre deux coussins, dans le vieux meuble hi-fi en mélaminé blanc. Là, m’ayant accompagné sur la terrasse où j’étendais un peu de linge (que je crains de devoir rentrer s’il s’avère que les effluves de kérosène sont pour la journée entière), elle y est restée, et lézarde.
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J’écoute The Apple in the Dark, duo du batteur Gerry Hemingway et du pianiste/saxophoniste Ivo Perelman. Disque remisé depuis un bon moment. Et je voudrais écrire quelques phrases sur les deux minces récits traduits du basque que notre ami Cyril nous a envoyés – promotion copinage – avant d’aller faire une course, le plein, puis chercher Alpha à l’école.
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10:49 Publié dans Autres gammes, Moments de Tours, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 30 janvier 2012
Quatuor Ebène, à La Pléiade (La Riche)
Ce soir, c'était l'ouverture, très avancée, du Printemps musical de Saint-Cosme, avec les habitués du Quatuor Ebène.
Outre le Divertimento K.138 de Mozart, ils ont joué un très beau quatuor de Tchaïkovski, le n°1, et ce n'est pas la première fois que je me dis qu'il faudrait vaincre mes préventions à l'encontre du Russe. Un couple pas tout jeune, derrière moi, tout à fait l'allure des habitués du classique, s'étonnait, entre deux mouvements, qu'il n'y eût pas d'orchestre, ce avant que le mari ne précise à sa femme, d'un ton mi-malassuré mi-docte (ah, la supériorité masculine !), que "ce ne sont pas tous des violons, le plus grand s'appelle autrement". J'ose espérer qu'il parlait de l'alto de Mathieu Herzog... pas du violoncelle de Raphaël Merlin tout de même !!!
En bis, après leur désormais traditionnel arrangement de Come Together des Beatles (que je mets en streaming ci-dessous - tout le monde peut ainsi réviser les noms des instruments en fonction de leur taille), ils ont joué un arrangement de Nature Boy, que je connais surtout, pour ma part, par le quartet de Coltrane.
22:25 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (3)
jeudi, 19 janvier 2012
W.M. 25 (#2,525) : Nick Drake
A depressive bard was Nick Drake
—Yet one who could enchant and spake
In a manner so lyrical
That no one grew hysterical
Over his sentiments opaque.
15:25 Publié dans Autres gammes, Wikimericks | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 14 janvier 2012
Obsolète
Depuis l’annonce officielle de la perte, par la France, de son triple A – décision aussi attendue que ridicule et scandaleuse (ce triple cocktail est assez rare pour être souligné) –, j’ai, dans la tête, la chanson de MC Solaar, Obsolète, qui date de l’époque où Claude M’Barali se fatiguait encore à écrire ses textes, et ce en raison de la périphrase
L’homme qui capte le mike et dont le nom possède le double a
− périphrase susceptible de désigner, ainsi que je le démontrais un jour de novembre 1999 à des étudiants nanterrois atterrés qui, persistant à ne pas comprendre la différence entre paraphrase et périphrase, m’avaient poussé à citer ce même fragment, tant le pseudonyme (Solaar) que le patronyme (M’Barali).
Enfin, à cette époque, déjà, à Nanterre comme à Beauvais, il n’y avait plus de parcmètres, mais des horodateurs, ce qui confirme que le moderne est toujours-déjà dépassé.
11:28 Publié dans Autres gammes, Blême mêmoire, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 janvier 2012
Ainsi (en) soit-il
Il faudra toute ma force d’âme – et j’en ai peu – pour venir à bout des trois années simultanées. Dans cette tâche, la topographie peut m’aider. Ou pas. Un vaccin contre l’infortune. / / / Dimanche, au moment où nous passions au croisement de la Nationale 10 et de la route des Négresses, le lecteur de disques jouait Je voudrais être noir de Nino Ferrer.
09:15 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 08 décembre 2011
Quelques éléments de critique musicologique
Mes fils devant les clips sur W9. Soudain, j'entends l'aîné : "Ah, mais c'est pénible, ce singe hurleur." Puis : "Ta gueule, le ouistiti pygmée !"
Solution de l'énigme : chanson de Zaz. (J'avoue que je ne connaissais pas.)
J – Ahahaha ! N'empêche que ca lui va comme un gant.
Moi - Il va de soi que je ne sais pas du tout qui lui apprend à parler comme ça.
J – Bien entendu.
M – Et il a raison ! C'est une Tourangelle elle aussi...
J – C'est pas la meilleure spécialité tourangelle... je préfère largement les rillettes.
M – On ne pouvait mieux dire !
O – Zaz, c'est bien la fille qui hurle "C'est pas votre argent qui fera mon bonheur / Moi j'veux crever la main sur le cœur" dans une chanson diffusée à mort sur toutes les radios arrosées par Universal Music, c'est ça ?
Moi – Avant 7 h 53 ce matin, j'ignorais tout de cette fille, jusqu'à son nom. Et je ne crois pas l'avoir entendue avant. So don't ask ME !
J – Et jusqu'à ce matin, vous aviez bien de la chance.
13:03 Publié dans ... de mon fils, Autres gammes, Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 29 novembre 2011
Lost in the Sound (Chill Bump)
Les Tourangeaux s'amuseront à identifier les différents lieux de tournage. (Il m'en manque pour un ou deux plans.)
14:56 Publié dans Autres gammes, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 04 octobre 2011
Marche au supplice
Non, non, non, qu'on se rassure. (On, mais qui ? Nul lecteur. Continue de soliloquer, d'aligner, d'archiver, c'est de bonne guerre et pour la bonne cause.)
Non, non, qu'on se rassure, donc. Je ne suis pas très en forme, mais le titre de ce billet, toutefois, signifie simplement que je suis en train d'écouter la Symphonie fantastique, et plus précisément son quatrième mouvement, ainsi nommé, et que j'ai décidé d'écrire, à la manière de MuMM, un texte tant pour ponctuer le début de la journée de travail qu'en respectant la durée du mouvement.
Non, non, en mouvement. Pas en mouvement pour rien. Galop plutôt que marche. Tête chercheuse plutôt que pimbêches à l'arrêt de bus. Coup final que l'on attend, déroulé de tambour, menu déroulant sous les yeux, fenêtres, lettres écaillées, peinture du mardi, point barre.
10:10 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 29 septembre 2011
ʬ - ᴔ - Ѡ
Au cours de l'été 1991, entre une année de Terminale étincelante et une année d'hypokhâgne qui allait être l'une des plus stimulantes, entre autres intellectuellement, de ma vie, j'écoutais presque chaque jour, et souvent plusieurs fois par jour, à Cagnotte, l'album de Gérard Manset qui date de 1974 et dont ma soeur venait de me "repiquer" un enregistrement sur cassette audio. Je découvrais l'album, un peu plus d'un an après que mon ami Christoph m'eut fait découvrir Manset.
Cet été-là, plus que les albums Lumières et Prisonnier de l'inutile (dont le souvenir est lié, pour moi, aux journées hivernales de mon année de Terminale), c'était donc l'album de 1974. La cassette audio est foutue depuis longtemps, et, selon la stratégie habituelle de Manset, la version remastérisée en CD ne contient pas toutes les chansons d'origine. Même dans les best-of ou coffrets, certaines n'ont toujours pas reparu, condamnées à l'instar de toutes celles du premier album, et du troisième album. Entre autres, Un homme étrange, que j'avais dans la tête presque en permanence cet été-là — et dont je juge encore aujourd'hui que c'est une composition d'une très grande subtilité, qui tient à merveille l'équilibre entre chanson populaire, texte insolite et arrangements ambigus — semble avoir été voué aux oubliettes. Il m'arrive régulièrement de chercher, sur youTube ou autres sites, telle ou telle de ses chansons. Comme l'éditeur de Manset et Manset lui-même sont très vigilants, on ne trouvait, jusqu'à naguère, aucune de ces chansons condamnées (ni les autres d'ailleurs). Or, il semble que le blocus soit levé, ou qu'EMI soit moins vigilant ces temps-ci, puisqu'il y en désormais toute une fournée sur youTube.
Pour plus de sûreté, et dans l'hypothèse d'une prochaine razzia EMI d'autant plus idiote que des vingtaines de chansons ne sont disponibles que par de vieux vinyles, je viens de télécharger Un homme étrange. Outre l'été 1991, la semaine en solitaire à Madrid, ou d'autres moments plus furtifs (fugitifs ?) venus plus tard (ou dont mon souvenir s'accorde à les fixer un peu plus tard dans la chronologie), cette chanson me rappelle combien ma soeur aimait à se moquer des rimes de Manset (dans cette chanson-ci : "fait comme une branche de céleri / mais gare à celle qui rit"), et, sans doute, par ce biais, de moi, de mon goût pour Manset. Cet été-là, aussi, en écoutant Manset, j'ai écrit des brassées de poèmes, à l'Olivetti sur du papier pelure, feuilles qu'ensuite je reliais, minces recueils de douze ou quinze poèmes que je me rappelle partiellement et imparfaitement, mais que je ne renierais aucunement.
(Le vrai punctum, le point absent, la ligne de mine de ce texte, c'est Christoph.)
13:40 Publié dans Autres gammes, Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 22 septembre 2011
19, 22.
Deux heures moins le quart, jeudi.
————— 19 onglets ouverts dans Google Chrome :
- messagerie électronique
- la WP anglophone (entrée « John Burnside »)
- la WP francophone (entrée « Marc Blanchet »)
- poème de Marc Blanchet sur remue.net
- fiche bibliographique de Marc Blanchet sur Poezibao
- Flickr (image affichée : « Le Jour ni l’Heure 5988 »)
- l’Oxford English Dictionary (entrée pinochle)
- Gutenberg News
- recherche Google dans Gutenberg.org (requête pinochle)
- texte intégral de The Aldine, vol. V, dans Gutenberg.org
- l’ENT de l’Université de Tours (onglet Bibliothèques)
- la WP anglophone (entrée Dittrichia viscosa)
- Complete Review (page ‘The Plot Against America’)
- Complete Review (page ‘Some Thing Black’)
- site de la Philip Roth Society (onglet ‘Research’)
- Reuters
- La WP Anglophone, encore (catégorie Free Improvisation)
- youTube (FormaII de Thomas Ankersmit)
Le morceau électroacoustique de Thomas Ankersmit (et Valerio Tricoli) dure neuf minutes pile, soit plus de temps qu’il ne m’en a fallu pour écrire ce billet.
13:54 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 27 mars 2011
Good God !
Demain, à pareille heure j'aurai créé un deuxième nouveau site de coups d'éclat musicaux :
15:40 Publié dans Autres gammes, Flèche inversée vers les carnétoiles, Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 21 mars 2011
Affairés
Felix, heureux et sombre, tapote, pianote (Bilder keiner Aufstellung, ce disque qui depuis si longtemps m'accompagne et que voilà revitalisé par l'écoute, samedi, des Tableaux d'Une par la fidèle Akiko Yamamoto). Le bambin ne pleurait pas. Le bambin ne pleurait plus. Felix n'est pas si modeste qu'il y paraît, et, dans le soleil du deuxième jour de printemps, reprenant de bonnes vieilles habitudes (en 1994 ou 1996 ou 1999 ç'eût été du thé), je bois un peu de café noir avec des McVitie's Ginger Nuts : on peut lire £1 sur le paquet que j'ai payé deux euros peut-être -- ou peut-être un peu moins -- au supermarché asiatique de la Petite Arche. Nolportano : qu'est-ce que ça veut dire ?
Nolportano, qu'est-ce que ça veut dire Nolportano ? Cinzano !
Vous n'y croiriez pas. Vous n'y croiriez guère. Autres gammes : tout, dans cette traduction, était (d'ailleurs) un problème de portée. Et quand votre monde s'effondre, quand la radio irradie, quand le béton ne coule plus, croyez-vous qu'il soit facile de se glisser dans un strapontin et de rire tout de go (viz. : l'histoire du Texan qui s'abreuve dans une empreinte de fer à cheval) ? Soy califa : le Sphinx interroge. Felix continue de faire la musique avec le couvercle rabattu. (Draps souillés.)
Donc, n'y croiriez-vous pas ? Vraiment ? Le soleil dans la poire ??!? Et que, dans le seul canton de Marseille où le Front National n'arrive pas en tête (quelle ville de dingues, décidément), il y ait eu quatre candidats écologistes, ça ne vous défrise pas ? Etude de cas pour politologue. L'observation désastre, en quelque sorte, quand le champ des ruines (albeit ever so slightly) se métamorphose sous vos yeux en carte postale sépia.
Vous n'avez rien compris à ma simplicité. (Et, ajouta-t-il à 11 h 11, je ne peux pas ne pas dire un mot, ou une phrase, ou me livrer à quelque envolée, au sujet de Korkelwurz : alors, toujours, il, sur le métier, l'ouvrage remit, et de fil en aiguille se mit aussi à dire du bien de Pentachords, de Bazar, tout à fait asiatique encore, des Impondérables, et même (fut-ce brutal !) de Torschluss. (Les circonflexes ne comptent pas pour du bas-beurre.))
Korkelwurz, qu'est-ce que ça veut dire Korkelwurz ? Marlbroutz ! ------------- A ma simplicité vous n'avez rien compris.
11:11 Publié dans Autres gammes, Moments de Tours, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 mars 2011
Dédié à...
Like a Spanish cow (Pascal Parisot)
10:26 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 06 mars 2011
Mélange timbré item 223
Prends mon pion dans ton circuit
Garbo XW Machine
Prends mon pion dans ton circuit
J'aime tant ta froideur féminine
(H.-F. Thiéfaine)
. . . . . Hubert-Félix, si vous pouviez, pour votre prochain album, en écrire une sur Ava Gardner... genre "Le Touquet juillet 1925"... vous voyez, quoi...
10:29 Publié dans Autres gammes, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 02 janvier 2011
Esquisses pour un tricentenaire
Allegro. Comme il avait étudié la composition auprès de maîtres français, et comme, lors du grand tour, il s'était arrêté plusieurs jours, sans doute amoureux d'une chambrière, dans la bonne ville d'Orléans, William Boyce avait été plaisamment surnommé par ses amis francophiles (ou que la langue française n'offusquait pas absolument) le Purcell d'Orléans.
Larghetto. Exercice. Comptez le nombre d'inexactitudes et d'anachronismes contenus dans l'anecdote ci-dessus.
Tempo di minuetto. Je ne sais pas pourquoi l'étudiant qui se nomme Berger frappe à ma porte. Dans mon bureau, il y a deux reproductions côte à côte, qui intriguent souvent mes visiteurs : une gravure de Jacques Adrien Lavieille et une reproduction de l'Entrée de ferme de son neveu, Adrien Lavieille.
Marche. Volutes, tierces, autours qui fendent l'air et colombes qui s'élèvent en un gracieux cantilène qui que rien n'apaise. Oui, 2011 sera bel et bien l'année Boyce.
14:00 Publié dans Autres gammes, L'année Boyce | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 01 décembre 2010
Fidélité aux goûts d’enfance, bis
« Plus de choses à dire en matière de musique. »
En effet.
Vers l’âge de vingt-trois ou vingt-quatre ans, j’ai eu la curiosité – à l’époque où je faisais des razzias chez Gibert – d’acheter en CD le premier disque des Talking Heads, qui faisait partie de mes cassettes favorites vers l’âge de neuf ou dix ans (avec, pour m’en tenir à la pop de langue anglaise, Sparks et Manhattan Transfer*). J’avais été surpris de trouver aussi bon et aussi original ce disque, après quinze ans et de nombreuses découvertes dans cette zone (Bo Diddley, Zappa, les Yardbirds, les Clash)**. Bien sûr, il est difficile de savoir ce qui relève de la nostalgie, du souvenir d’enfance, et ce qui tient le coup, malgré tout, résiste à un jugement plus « adulte » - j’allais écrire objectif, ce qui serait une belle ânerie.
Même chose récemment avec les Sparks (j’en ai déjà touché un mot), dont je viens d’acheter 5 albums ; cela ne m’étonne pas du tout que ce duo fraternel ait poursuivi sa carrière et écrit des chansons comme ‘How Do I Get to Carnegie Hall’ ? (2002) ou ‘Let the Monkey Drive’ (2008). Deux hypothèses : soit j’ai toujours des goûts aussi pourris qu’à huit ans, soit mes goûts ont évolué, mais des îlots de mes goûts d’enfance surnagent car j’avais eu quelques intuitions.
Le plus surprenant est que, en général, le temps a pour effet de me conduire à aimer des chanteurs ou des genres musicaux que je trouvais inaudibles quelques années auparavant. Ainsi de l’opéra : adolescent, j’aimais bien (ce qui veut dire que je n’aimais pas, mais pouvais écouter) la musique symphonique, mais pas du tout l’opéra – mon goût a changé peu après mes vingt ans, par le truchement des Noces et de Don Giovanni, puis de Britten (Gloriana). Ainsi de Léo Ferré ou, plus récemment, de Claire Diterzi (dont le second album m’agace tout de même prodigieusement). Ainsi de la musique baroque, voire Renaissance, qu’Alpha, avec son goût très marqué, plus jeune, pour les châteaux du Moyen-Âge tardif et de la Renaissance et pour tout ce qui s’y rapportait, m’a fait entendre.
À ce stade de la réflexion, je ne sais pas si l’affection durable pour le premier album de Talking Heads (mais guère pour les suivants, d’ailleurs) relève de l’exception, ou d’une règle contradictoire dans un système complexe mêlant formation progressive du goût, mémoire, nostalgie, paradoxes internes.
* Il y a le cas particulier d’Ian Dury & the Blockheads. En effet, mes parents n’avaient que le 45-tours de ‘Hit Me With Your Rhythm Stick’. Quand j’ai acheté le CD correspondant à l’album Do It Yourself, j’ai découvert toutes les autres chansons, dont la plupart sont bien meilleures, et plus complexes, plus résistantes à de multiples écoutes que « Hit Me… », qui est rigolo et bien fait, sans plus.
** … et sans parler des découvertes musicales d’un autre ordre, dans le domaine du jazz (depuis l’âge de 19 ans, sous l’influence très marquée et heureuse de mon beau-père) ou de la musique-classique-comme-il-ne-faut-pas-dire (découvrir vraiment Bach et Alban Berg, ça vous change un homme).
06:08 Publié dans Autres gammes, Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 23 novembre 2010
Over
................... Un mardi qui se poursuit.
Soleil irradiant le salon, quel contraste avec hier soir, ou l'insomnie. Devons nous dépêcher, tapotent les ongles sur les touches, car la manie des palindromes ne l'a pas quitté. Dans la mesure où l'urgence n'est jamais prise en défaut -- dans un monde où l'on peut passer trois heures à plancher aux côtés de la responsable administrative adjointe sur un fichier Excel à 34 colonnes et 9 paramètres de calcul, saisissant, dans des lignes de cinq couleurs, tous les enseignements de master un à un, vérifiant CM, TD, TP etc. -- , les liens verts viendront ultérieurement, on n'a qu'à se dire ça, on n'a qu'à faire comme ça.
Moon Over Kentucky (dans la Twingo de location, en boucle) : nichée au creux d'un album plutôt inspiré par Pink Floyd première manière, cette perle rare fait l'effet d'un trait d'union entre Kurt Weill et les Smiths. Pas de surprise, juste une certaine déception, de constater, sur youTube, que Morrissey a repris récemment ce titre ancien étincelant. Mes oreilles sont banales ; heureusement que moi, je suis d'un original...
Le va-et-vient des hypothèses est presque insoutenable. Je me demande comment vivent les prétendants sérieux dans une course à la députation ou à la présidence. Bientôt fini, ce cirque ??
13:31 Publié dans Autres gammes, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 octobre 2010
Trace II
I wake on Monday morning to my worst nightmare
Dirty blond sinshine making me squint on my drive
Home-to-the-office as I call my days spent there
Deleting email, retuming calls and watching lîve
Feed of the latest from Iraq whose mouming dead -
Their drawn, bloodless faces and wide, watery eyes
Drawing my office blinds and beat those hills
To the draw, their slouch matches my stance
Behind my desk, where I prepare to sit still,Chained ail day to tenure's incremental advance,
From the academic cradle to the academic grave,
I cut and paste coupons of my achievements and press Save.
Fred D'Aguiar. "Elegies", I,1. In Continental Shelf. Carcanet, 2009.
11:10 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)