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lundi, 10 octobre 2005

Zoffany, David et Goliath

N'est-ce pas une idée curieuse de se représenter en triomphateur de Goliath?

13:04 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2)

Blanche Lazzell

Les célébrations à la gomme improbables sont aussi l'occasion de s'instruire, d'ouvrir les yeux, et pourquoi pas, de découvrir l'oeuvre peint de l'Américaine Blanche Lazzell, qui est née il y a cent-vingt sept ans à Maidsville (la ville des demoiselles, ou des vierges (cela ne s'invente pas)) et qui peignit The Violet Jug, fut influencée par Braque dans ses compositions insturmentales (certaines semblant relever aussi du collage?), ou grava, poursuivant sa quête colorée avec des blocs de bois peints, In the Garden par exemple, etc. etc.

vendredi, 07 octobre 2005

Vernissage de l'exposition Coco Texèdre

Tourangeaux,

demain à cette même heure

medium_vernissage_coco_texedre.jpg

n'oubliez pas.

14:00 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

Beaux-Arts en deux lieux

Dans le collège de jésuites qu'avaient fréquenté le grand Condé et Bourdaloue himself, fut créée, le 7 octobre 1881, l'Ecole des Beaux-Arts de Bourges, ce qui est l'occasion de saluer les étudiants en arts plastiques qui me lisent par milliers, mais aussi les Berruyers qui sont de proches voisins des Tourangeaux. Coïncidence amusante, c'est ce même jour que fut également fondée l’école nationale des Arts décoratifs de Nice.

jeudi, 06 octobre 2005

Coco Texèdre aux Bons Enfants

Suite des coïncidences? Je reçois aujourd'hui même de la galerie des Bons Enfants l'annonce suivante:

COCO TEXEDRE
vous invite à découvrir
ses peintures, dessins et livres...
du 1er au 31 octobre 2005
Vernissage
samedi 8 octobre 2005
de 14h à 19h30
à l'espace d'exposition
"du côté des bons enfants"
(près de la place Châteauneuf)
7, rue des bons enfants - 37000 Tours
tél. 02 47 31 30 60

15:09 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (1)

mercredi, 05 octobre 2005

Coco Texèdre… à suivre…

Mercredi, 11 h 50

Je reviens, avec mon fils, de la médiathèque de La Riche, où sont exposées, comme souvent, des œuvres d’artistes locaux, dont il vaut mieux, généralement, se dispenser de parler. (C’est le genre d’œuvres dont nous parlons, avec C., en employant l’expression palette fléchoise en souvenir d’une mémorable exposition de croûtes vue à La Flèche l’été 1994). Toutefois, ce matin, il y avait, le long de l’escalier qui permet d’accéder à l’espace adultes du 1er étage, deux grandes plaques de verre en partie sculptées et recouvertes de peinture rouge ou bleue, et d’inscriptions dans un style voisin d’Alechinsky ou Opalka, toutes proportions gardées. La documentaliste du bureau de prêt m’a dit qu’il s’agissait d’œuvres de Coco Texèdre (?). Je ne suis pas certain de l’orthographe de ce nom, et je vérifierai en cherchant sur la Toile plus d’informations. En tout cas, voilà un nom d’artiste qui ne laisse rien présager de très captivant, et pourtant, l’alliance d’une technique complexe et d’un graphisme subtil m’a tapé dans l’œil.

 

A consulter: le site de Coco Texèdre.

17:25 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (3)

Atelier mode d’emploi: Ségolène Garnier et Cécile Cluzan

Mercredi, 11 h 40

 

Dimanche dernier, en début d’après-midi, dans le cadre d’une manifestation culturelle appelée Atelier mode d’emploi et qui consistait, pour les artistes tourangeaux, à accueillir le public dans leurs ateliers respectifs, nous nous sommes rendu, mes parents, ma compagne, A. et moi, au 32, rue Delpérier, où demeure Ségolène Garnier, qui avait exposé certains de ses mobiles tridimensionnels, et une série fort longue de figures rouges sur supports imprimés retravaillés. C’est, de ses œuvres, cette série que j’ai préférée. J’ai aussi remarqué, sur les rayonnages de sa bibliothèque, qu’elle avait lu Le sujet monotype de Dominique Fourcade, dont j’avais promis de parler mais que j’ai dû rendre, entre-temps, à la Bibliothèque Universitaire (ou S.C.D.).

 

medium_theiere_rue_delperier.jpg

 

 

Auparavant, nous avions été accueillis, dans la courette de l’immeuble, et pendant une battante averse, par l’invitée de Ségolène Garnier, Cécile Cluzan, qui avait édifié une sorte de tente-igloo entièrement constituée de pull-overs et de chandails décousus puis recousus les uns aux autres, dans une sorte de sarabande colorée très insolite. J’ai photographié le reflet, dans la théière, des visiteurs et hôtes assis autour d’un thé fumé sur ce fond multicolore.

Je ne sais si Ségolène Garnier m’autoriserait, elle, à inclure dans ce carnet de toile une ou deux images volées à ses figures rouges ; je vais essayer de retrouver sa trace, afin de lui signaler, au moins, l’existence de cette note.

Après cette incursion dans l’atelier de ces deux jeunes artistes, nous avons profité du soleil revenu pour flâner avant de conduire mes parents à la gare de Saint-Pierre des Corps. Je leur ai montré les bâtisses de style art nouveau de la rue Jules Charpentier ; nous avons visité, dans ces parages-là, un autre atelier dont je préfère éviter de parler.

jeudi, 29 septembre 2005

Un jeudi de fin septembre vers huit heures

Ce matin, avec la pluie fine enfin berçant nos visages, il a fallu amener A. à son école avec la voiture, alors que, bien entendu, il tient très fort à la promenade à pied. Hier en fin d’après-midi, vers cinq heures, nous avions fait cette même promenade en vélo, jusqu’au « chantier de l’école », dixit A. J’en ai profité pour prendre quelques images de “mon quartier”, où il n’y a décidément, pas de quoi se rincer l’œil, pas grand-chose à sauver.

 

Samedi dernier, j’ai reçu une carte extrêmement gentille et même flatteuse de Valérie (VS). Il faut absolument que je retrouve, dans mes fichiers, la photographie que j’ai promis de lui envoyer depuis bientôt trois mois. La carte représente un lieu pittoresque à Chü-Chü, par Wang Mong. Dois-je avouer mon ignorance totale en ce qui concerne cet artiste ? Les divers carmins des arbres, le plissé des rocs, certaines fugitives figures anthropomorphiques dans ces mêmes rocs, tout cela me réjouit profondément, et mériterait d’en voir l’original. Et ces méandres en écailles, est-ce un torrent qui glisse et s’étend de plus en plus vers le bas de l’image ?

 

Hier, j’ai reçu l’album de Kevin Mark, Rolling the Dice (2004), envoyé gracieusement par François Thiffault et accompagné d’un petit mot signé de Kevin Mark, me remerciant de mes commentaires, ce qui est un comble quand on sait que je n’avais pas été tendre (litote!) avec son groupe il y a une quinzaine. De fait, le disque est nettement plus convaincant que la prestation sur scène au off de Montlouis ; j’en reparlerai en essayant de maintenir un avis aussi peu influencé que possible par la gentillesse du cadeau.

samedi, 17 septembre 2005

Autosuffisance

Je suis d'une incroyable suffisance!

Je me surprends, depuis deux jours, à attendre la publication, sur le blog de Marione, du portrait imaginaire qu'elle devait faire de moi.

Bon, Marione, je disais ça juste comme ça...

18:15 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (4)

vendredi, 16 septembre 2005

Syntaxe & peinture

Il y a 187 ans, soit onze fois dix-sept années, naissait le peintre Francis Seymour Haden, qui croqua les bords de la Tamise, une église contre une falaise, fut lui-même portraituré par Alphonse Legros, auteur lui-même méconnu d'un assez émouvant Cupidon et Psyché (auquel on peut préférer la plus moderne et colorée version de Basil Rakoczi) ou d'une Communion très influencée par les Préraphaëlites, ce qui nous tire loin du sujet d'origine, la célébration du 16 septembre 1818, quand naquit Francis Seymour Haden.

jeudi, 15 septembre 2005

Jean-Gilles Badaire, suite

 

Un crâne sur une chaise,

La boue brune qui tourmente

Et nous laisse au firmament

 

 

[Voir aussi ici.]

lundi, 12 septembre 2005

Il paraît pariétal : hommage aux Chimères domestiques d’Alain Prillard

Une paroi réfléchit vos pugnacités. Ne réfléchit rien. Une paroi, cela ne réfléchit pas.
Où, tout d’un coup, une sarabande s’esquisse. Un défoulement, débandade de petits trolls, folies et férocités.
Celui-ci se crispe, se baisse, se tord – troll comme une sucette fondue. Cet autre se démène, c’est la danse de saint Guy ; cet autre encore me fixe du regard, darde intensément les nuages de mon visage.
Qui croire dans cette diablerie ?

19:25 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 08 septembre 2005

Un diptyque de Badaire

  medium_0_badaire_diptyque.jpg

Prise de biais, cette photographie, où l'on aperçoit aussi un fragment de mur, représente l'un des quelques diptyques de l'exposition du château de Tours consacrée au peintre Jean-Gilles Badaire, dont je parlais hier. Le temps de reformater des images plus grandes à partir des fichiers matrices, et vous verrez mieux ces oeuvres...

10:03 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 07 septembre 2005

Jean-Gilles Badaire, le crâne et la glu

 

[A partir d'une première ébauche, vendredi 2 septembre]

 

 

Samedi dernier (27 août), nous avons visité l’exposition rétrospective de Jean-Gilles Badaire, peintre dont je n’avais jamais entendu parler mais qui affirme une œuvre pleine à la fois de constance et de diversité. Je ne sais pas trop si j’ai le droit de mettre en ligne une image, mais je voulais vous donner un aperçu : il me semble que la piètre qualité de mes photos d’amateur ne viole pas la loi sur les droits, et, dans tous les cas, peut susciter le désir, chez mes rares lecteurs, de mieux connaître cet artiste, voire d’acheter certains de ses livres ou des nombreux ceux (dits livres d’artistes, ce phénomène de mode qui participe, chez lui, d’une vraie conviction esthétique et d’un réel dialogue avec les écrivains) auxquels il a participé. Quoi qu’il en soit, c’est de ce désir de partage et cette volonté de faire connaître son œuvre que naîtra, sur l’écran, à partir de demain, une série de reproductions photographiques d'oeuvres. Si M. Badaire vient à passer par ici, et qu’il souhaite le retrait des images, je m’exécuterai aussitôt, bien évidemment.

 

Ce préambule procédurier passé, voici le vif. L’exposition présentait, dans l’ensemble des salles du premier et du deuxième étages du château de Tours (soit une dizaine de grandes pièces (non, vraiment il faut que vous visitiez ce lieu superbe!)), des œuvres représentatives des différentes séries picturales ou phases de l’œuvre, sans compter, bien entendu, maintes vitrines où étaient exposées des livres d’artistes.

 

La salle que C. a préférée est celle où sont présentées les « pages de carnet », qui comptent certes d’indéniables réussites, mais auxquelles je préfère les grandes toiles achevées, surtout celles que travaille le motif de l’ossature, du squelette, du crâne. Grands et lumineux lambeaux, vertigineux vestiges qui disent la cruauté du corps, ces peintures s’attaquent à un aspect passablement rebattu et connu de l’art contemporain, mais avec une fraîcheur qui m’a donné une sensation de véritable nouveauté. Voir une image de squelette avec le sentiment d’une expérience entièrement nouvelle, ce n’est pas évident.

 

Par exemple, la toile carrée Pot, piment et tête de mort est d’une fort belle facture, composition très juste, très resserrée, le crâne exorbité semblant se fondre dans le vase comme en un effroyable sablier noir sur la gauche et d’un blanc tavelé sur la droite. Le fond, ocre et gris, souligne le passage du temps, avec cette inimitable ligne noire diffractée qui parcourt ce fond de gauche à droite, se divisant en deux à droite du crâne et constituant une ébauche de récit.

 

Des portraits de femmes, je retiendrai la sublime Fille qui se branle, beaucoup plus proche de Klimt ou Soulages, en un sens, que de Schiele (peintre que je n’aime pas) — ou aussi cette énigmatique Louttre, mystérieuse par son titre, bien sûr, avec ce redoublement du t, mais aussi par sa posture, son visage dérobé, obscur, ténébreux et d’où sourd pourtant une force presque joyeuse.

 

Un pan entier de cette exposition est consacrée à ce que je suis tenté de nommer la période africaine de Badaire, où, sans sombrer dans l’exotisme, ou la référence convenue à certains mythes de l’esthétique occidentale (masques, scènes rurales), Badaire réinvente l’ocre, le gris, la matité des peaux, des contours, des cieux. Bien entendu, cela me parle, comme on dit si vilainement, et je signale aussi que la collaboration continue et plurielle du peintre avec l’écrivain Joël Vernet est liée à ce désir d’Afrique.

Il a aussi signé, chez Fata Morgana, une édition illustrée du texte célèbre de Marcel Griaule, Greniers dogons

 

 

..................... Autant dire que c’était une belle exposition, et que je vous conseille de guetter de prochaines apparitions de cet artiste. Prolongement possible : le "catalogue", qui est un véritable livre - Marc Blanchet. Jean-Gilles Badaire. Le temps qu'il fait, 2005.


vendredi, 02 septembre 2005

L'instar

De vertes plaines arborées, où un chemin se décolore. Une nuée de rides, aux mondes effarés. Une brise lactée, dont l'odeur m'environne. Une boule de feu, qui nous emportera.

D’un portrait de M.L. par André Masson

Est-ce une torche

Ou un verre renversé

Que vous tenez à la main

Droite, comme la main gauche

Vous dissimule la tronche ?


Ce crayonnage

Aussi compose volutes

Echappées peut-être d’un

Cendrier fuligineux

Suie de votre personnage.

lundi, 29 août 2005

Discours agile


– Moi, ça m’est égal qu’on soit ou ne soit pas curieux
– Si indifférente ?
– Je hais tous les indifférents, à part un seul, celui de Watteau. Non, mais lorsque quelqu’un me plaît, il devient un mystère si insondable et si passionnant que tout ce qu’il peut m’expliquer sur son caractère me paraît absurde.
(Lise Deharme. Eve la blonde, p.105)

20:20 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (4)

samedi, 27 août 2005

Tatamkhulu Afrika

J'ai dilapidé - dans la fièvre des pierres, la rêverie des terres - une bonne partie de ma soirée à me replonger dans l'oeuvre poétique de Tatamkhulu Afrika. Il y avait quelque temps que je n'avais pas ouvert ces cinq recueils ou plaquettes que S°°° m'avait envoyés il y a trois ans et demi. J'avais découvert là, par-delà mon admiration pour le prosateur hors pair, l'un des plus grands poètes de langue anglaise de ce siècle.

J'ai pour tâche, l'ayant promis à la suite d'une discussion sur le Forum de la SLRC, de retrouver un poème qui célèbre l'amour des garçons, et je penche en faveur de "War Mate", qui se trouve dans le recueil Turning points.


...

Sinon, la journée a été paisible dans les involutions du corps, mais mouvementée pour l'esprit. Plusieurs notes écrites à la main et pas encore recopiées, car il faut bien que C. prépare son cours de rentrée sur Les Châtiments, tout de même. De surcroît, pour répondre à une question posée dans un commentaire, je ne peux toujours pas accéder à mon compte de courrier électronique. Ce soir, le réparateur m'apprend que la panne de mon ordinateur portable concerne l'écran et la "nappe" (?), qu'il y en a généralement pour "dans les trois mille balles" (j'aurais dit "400 à 500 euros", mais bon...). On se dirige droit vers un nouvel achat...

...

Nous avons aussi visité l'exposition Jean-Gilles Badaire au Château de Tours (j'en reparlerai demain, pour son dernier jour (foncez!)).

...

Pour s'y retrouver dans les personnages de ce carnétoile
S°°° est une jeune femme qui a soutenu il y a deux ans une thèse fort brillante sur Breyten Breytenbach, et avec qui j'ai longtemps été en correspondance suivie avant de la perdre de vue ces derniers temps.

dimanche, 21 août 2005

Chaudron de Chardin

Ce chaudron vivace qui ne
Pourrait en rien être miroir
A ce visage, je m'efface,
A la lame du couteau noir
Donnant ce sein fuligineux
Et poivrier du temps qui passe.

samedi, 20 août 2005

On enleva Wlérick des nouveaux dictionnaires…

Le sculpteur Robert Wlérick, dont je voulais vérifier les dates de naissance et de mort (car mon beau-père m’apprenait qu’il avait réalisé une série de dessins (exposée en ce moment à Mont-de-Marsan) pour l’édition originale des Fleurs du mal, et j’aurais pensé qu’il était très jeune en 1857)), ne figure ni dans le Petit Larousse 2000, ni (et c’est plus surprenant) dans le Robert des noms propres en cinq volumes…! Là, à la page 3356, entre Lars Wivallious et Wloclawek, une horrible béance!

La collection Simonow à Flaran

L’abbaye de Flaran s’enorgueillit, pour sept ans je crois, d’un partenariat avec le collectionneur privé Michael Simonow, dont la collection est exposée par petites touches, selon un principe tournant: chaque année, une partie de la collection s’offre au public. Ce sont environ trente-cinq œuvres que nous vîmes, ce 15 août, à Flaran, outre l’abbaye elle-même et ses bâtiments conventuels, dont je n’avais gardé, je dois l’avouer, qu’un souvenir ténu ou flou depuis ma dernière visite, vers 1994 (mais elle est très belle).

Le plus curieux, c’est que ce collectionneur ne semble pas avoir de parti pris évident, et qu’il fonctionne au coup de cœur, sans réelle cohérence, si ce n’est un intérêt évident pour les portraits et pour le tournant du siècle dernier. Le plus gênant, de mon point de vue, c’est que ses coups de cœur n’entrent que très partiellement en résonance avec mes goûts, et que je n’ai que faire des deux croûtes de Léon-Auguste Lhermitte, par exemple, qui sont ici exhibées. Toutefois, la deuxième salle présente plus d’intérêt, avec, notamment, un Pas de deux ailé de Rodin, époustouflant de grâce. Une Jeune fille de Piazzetta et une nature morte de Suzanne Valadon ont aussi retenu mon attention.

Dans son que nous avions le sentiment d’avoir déjà vu (mais où?), Renoir trace ce mélange de joie et d’inquiétude qui est aussi le propre des scènes maritimes ou florales du sujet. Renoir, d’ailleurs, ne s’est jamais aussi peu regarder peindre que dans ce portrait d’un confrère (puis-je risquer ce mot?).

Nous avons acheté la «jaquette», qui recèle dix reproductions grand format d’œuvres exposées, et plusieurs feuilles photocopiées de format A4, ce qui ne donne pas une très haute opinion de l’investissement du Conseil Général et des instances culturelles dans cette exposition, dont il est fait, par ailleurs, un battage assez impressionnant (jusque sur les murs de Bordeaux, où l’affiche partout s’étale*). Parmi les dix glaçages de la jaquette, la marine de Monet est donnée dans des teintes nettement plus vertes que l’original, à moins que ce ne soit l’éclairage extrêmement sombre qui soit responsable de ce hiatus. Rentré chez soi, n’ayant plus le tableau devant les yeux, on se perd en conjectures.


* La fréquentation assidue du Fou d’Elsa me ferait-elle passer, à mon insu, des alexandrins cachés au vers de seize syllabes?

Etamination

S'attirer des trolls, ce n'est pas très agréable. Les refiler aux autres, comme de vils morbacs, c'est moins terrible encore. D'autant que Traube n'a pas compris que, justement, je défendais profondément l'art contemporain, que j'aime, non sans discernement, c'est-à-dire: non sans trouver quelconques ou fades beaucoup d'oeuvres contemporaines.

Je me demande ce qui m'ennuie le plus chez Traube: 1) de ne rien comprendre à ce qu'il écrit, parce que ce n'est pas du français 2) de constater qu'il ne comprend rien à la plupart des notes qu'il commente, aussi chez les autres 3) qu'il pollue la Toile 4) qu'il soit assez bon artiste (parce que le pire, c'est qu'il n'est pas du tout inintéressant, comme artiste, et j'avais même un a priori favorable à son endroit)...

17:01 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (3)

Visite de Plieux le jour de l'Assomption

(18 août, cinq heures de l’après-midi)



Quinze août, trois heures. La voiture s’approchait de Plieux, par le même chemin emprunté cinq ans auparavant, et le conducteur s’étonna du carrefour qui indiquait que le chemin de droite conduisait à Plieux (1,8 km) et que celui de gauche était recommandé pour le château (avec le sigle des Monuments historiques). Pourtant, si la visite de 2000 avait capoté car le site était fermé, une chose était sûre: le château était au cœur du village. Y avait-il là un désir particulier que les visiteurs arrivassent d’un côté plutôt que de l’autre, avec telle vue plutôt que telle autre? D’emblée, nous voici dans l’énigme.

Une fois la voiture garée sur la placette qui se trouve au bas du château, le conducteur, qui avait vu le grand portail en contrebas, s’imagina que c’était là la seule entrée, au lieu de se rendre directement au petit portillon situé tout près de la placette. (Dans tous les cas, cela doit ajouter trente mètres à l’itinéraire, et, si je fais remarquer cette autre bévue, c’est qu’elle semble montrer un goût poussé du maître des lieux, Renaud Camus, pour les ambages et bifurcations: pourquoi ce lieu aux choix cachés?)

Sonnons à la cloche! La cloche tinte! Un bruit de pas dans l’escalier. Un jeune homme finement barbu et moustachu vient nous ouvrir: ce doit être Pierre, le compagnon de Renaud Camus. Il nous demande gentiment de patienter en attendant la fin de la précédente visite (des Britanniques) et nous ouvre les deux salles jouxtant la tour, où se trouvent exposées plusieurs œuvres de Marcheschi: de quoi bellement patienter, indeed! Ces murs austères, cette pierre rugueuse et suave se prête merveilleusement aux grandes brûlures, aux jeux ignés et fuligineux du peintre. Longue admiration et déambulation.

Ensuite, notre guide revient, la visite commence, vite interrompue par un couple qui souhaite visiter mais a oublié l’argent dans la voiture. Pendant que le monsieur retourne à la voiture, nous discutons avec notre guide, qui nous explique le sens de la démarche et les techniques de Marcheschi. Trop timide jusque là pour avancer un pion, je lui fais comprendre que je connais l’artiste et la collection de réputation, mais que c’en est la première vision. “Ah, vous êtes des lecteurs du Journal, peut-être?” “Oh, du Journal et des autres pans de l’œuvre…” répondis-je.

Comme Monsieur Pierre (c’est une citation) comprend que je suis membre de la SLRC, il s’avoue confus de nous avoir fait payer. Je ne suis pas à jour de cotisation, mais la vraie raison en est que, parfois, on veut payer. (Je ne suis pas, contrairement à ma mère ou ma sœur, du genre à réclamer ma réduction enseignants à 5% dans les librairies, par exemple.)

Le monsieur revient enfin de son expédition en quête de sous, et la visite peut commencer. Je n’en dirai pas grand chose, car je crois qu’il faut visiter Plieux, non pour l’amour de l’œuvre de Renaud Camus, mais pour la singularité du lieu, qui ne ressemble véritablement à aucun autre château habité par des particuliers et ouvert à la visite que je connaisse. La «décoration» (thanked be Jean-Paul Marcheschi) y est pour beaucoup, bien sûr, et le goût du maître des lieux en matière d’ameublement et d’espaces épurés. Mais la vastitude des pièces et leur faible nombre tracent un trajet sans pareil.

Si l’on connaît l’œuvre du propriétaire, l’attente est sans doute importante, car de nombreuses pages ont servi à dessiner les contours de ce château, à faire deviner tel détail de telle pièce. La contemplation de la bibliothèque, par exemple, prend un sens différent selon que l’on est familier de l’œuvre ou non. Dans mon cas, la surprise est venue de l’escalier et de l’enchaînement des pièces, dont je n’étais jamais parvenu à me faire une idée exacte. Comme mes livres sont à Tours, je n’ai pu vérifier non plus où se trouvaient les pièces de commodité (salle de bains, cuisine), qui, naturellement, ne se visitent pas, et dont je ne parviens pas à comprendre où elles se trouvent. (Bon, j’ai une quasi-certitude, mais, plutôt que d’écrire des âneries, je préfère, pour une fois, passer pudiquement!)

Les Morsures de l’aube et Nuits sont certainement le fleuron des deux étages, mais une autre surprise est venue, pour moi, de nombreuses statuettes ou objets “primitifs”, que je pense africains (mais d’où exactement?), dont un cimier remarquable admiré dans la bibliothèque (et qui a détourné longtemps (longtemps, c’est-à-dire, à l’échelle d’une visite d’une heure au plus (hélas), deux minutes) mon attention des tranches). Héritage d’une “autre vie”, ou goût persistant de Renaud Camus pour l’art africain, dont je n’ai pas gardé le souvenir ou qui s’exprime dans des textes que je n’ai pas lus (ou qui constituerait le vrai jardin secret de l’écrivain…)?

Nous avons dû, évidemment, quitter les lieux à l’issue des quarante minutes de visite, non sans avoir posé plusieurs questions sur tel point d’histoire ou d’architecture (et notre guide fut, comme on pouvait s’y attendre, incollable). Sur le chemin du retour, une énigme n’a pas été résolue: quel pouvait être le Pléiade absent de son boîtier, entre Kafka et Mallarmé? (à vos méninges)

Une autre énigme, de mon point de vue, c’est la présence, sur les rayonnages, de toutes les pièces de Jean-Luc Lagarce, dont je ne connais qu’un seul opus, vu à Beauvais, et dont j’avais conclu qu’il s’agissait d’un dramaturge ultra-mineur, sans inventivité. La pièce que nous avions vue (en 1999) s’intitulait Derniers remords avant l’oubli, était sans intérêt tant pour son texte que pour la mise en scène, et a été montée plusieurs fois depuis, dont l’an dernier à Tours (à moins que ce ne soit une autre du même, j’ai un doute subit).

Cette fois-ci, nous ne nous sommes pas cassé le nez à Plieux. Sur le chemin de retour, nous étions encore sous le charme des prouesses brûlantes de Marcheschi et de cette rencontre curieuse, en léger porte-à-faux, entre une œuvre lue et sa matérialisation partielle.

dimanche, 31 juillet 2005

Cornue

Où l'on s'interroge sur les tags.

19:50 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 24 juillet 2005

Antoine d’Abbadie

Je ne connais pas grand chose, honte à moi, de la carrière de ce scientifique souvent “récupéré” par les autorités aquitaines, et je crains même de confondre plusieurs Abbadie: je ne suis pas certain, par exemple, que celui-ci ait un quelconque rapport avec le château du même nom à Hendaye.

Le Dictionnaire universel des noms propres de Paul Robert (1974, 2ème éd. 1983) n’est guère disert: il nous apprend qu’Antoine Thompson d’Abbadie naquit à Dublin en 1810, mourut à Paris en 1897, fut un savant et voyageur français qui, après une mission au Brésil en 1837, passa dix ans à explorer l’Ethiopie (1838-1848); il fut élu à l’Académie des sciences en 1867.

Feuilletant le premier volume du dictionnaire, et notamment le tout début, je découvre, illustrant la liste des académiciens classée par fauteuils et par ordre chronologique, un autoportrait tout à fait saisissant d’Anatole France par Van Dongen. Hélas, la légende indique que France a été élu à l’Académie en 1896, mais ce n’est pas une date plausible pour le portrait. Je m’enfonce donc dans le cinquième et dernier volume, où j’ai la confirmation que, né en 1877, Van Dongen a dû peindre le portrait en question après 1913. Van Dongen n’ayant jamais été, à proprement parler, ma tasse de thé, rien d’étonnant à ce que j’apprenne, là encore, maintes et maintes choses.

Sur la même colonne, se trouve la notice relative à Karel van de Woestijne l’un des rares poètes flamands dont je connaisse assez bien l’œuvre, et l’apprécie. Le dictionnaire est l’école de la contiguïté, et le signe de l’inexhaustibilité de la connaissance.

Cela ne m’avance pas tellement, concernant D’Abbadie. D’où vient, aussi, cet Arrast, en son nom, que donne Laborde-Balen et qu’ignore le dictionnaire, au profit du patronyme à consonances anglaises Thompson ? Il est né à Dublin… Some surfing is in on the agenda…

.........

Si, c'est le même!

Plus d'informations ici, en ce lieu, en cette autre page, ou là encore... à moins que plus ne vous agréent ces biographies des deux frères ou ces ouvrages.

20:00 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (12)

mardi, 19 juillet 2005

Alain Lestié : Séquence en noirs

Je n’ai pas vu l’exposition d’Alain Lestié, Séquence en noirs, mais je feuillette ce matin le catalogue (Mollat, 2005), qui ne permet guère de s’en donner une idée précise. Ce sont tous des dessins crayonnés sur papier.

Beaucoup de motifs sont empruntés à Magritte (la porte en bois, la fenêtre avec personnage de dos), mais dans une série entièrement en noirs et gris, avec des allusions aux portulans, une passion pour les spirales. «Hiver», avec son panneau central représentant une sombre forêt d’arbres dépenaillés et majestueux, doit faire un très bel effet. «Alphabet» semble jouer sur une logique de la décomposition assez conventionnelle. «Lever du jour dernier…» est, comme bien d’autres dessins, un triptyque, dont le très large panneau central représente une route en ligne droite, avec des bas-côtés réduits à la plus simple expression ; le panneau gauche représente une montre (une boussole ?), tout en bas, sur un fond noir percé d’un halo gris clair ; sur le panneau droit, de même fond, figure une feuille où est crayonné un portrait en fils.

Le rôle des inscriptions ne saute pas aux yeux, ni à l’intellect : formules savantes pour inviter le spectateur à marquer son adhésion à un projet conceptuel ? dépassement de ce rôle de pure référence pour s’échapper vers la pure jouissance du signe ? autre chose encore ? Difficile de trancher.

Ce qui est tout à fait consternant, comme souvent dans un catalogue d’art contemporain et plus encore quand l’on n’a pas vu, au moins, les œuvres exposées, ce sont les textes. La préface, signée d’une certaine Françoise Garcia, affiche une belle cuistrerie en citant Mallarmé de manière à transformer un alexandrin en vers de treize syllabes, supprimant la rime into the bargain. Aussi, rappelons-le, le distique qui ouvre le premier tercet du sonnet «Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos» est comme suit :

Ma faim qui d’aucuns fruits ici ne se régale
Trouve en leur docte manque une saveur égale.


Il y a deux autres articles, l’un de Jean-Didier Vincent, qui n’a pas l’air inintéressant, et l’autre d’un certain Patrick Lacoste, qui semble se gargariser de Lacan, et se repaître d’un certain nombre de poncifs sémiotiques (l’indice) ou cognitifs (la translation) pour “happy few” du milieu artistico-philosophique.

On préfère vitement en revenir aux reproductions des dessins, de belle qualité, et où il y a, à tout le moins, matière à mirer, et à s’interroger, à réfléchir, par-delà les écueils de la doxa lacostienne.

13:05 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)