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vendredi, 24 juin 2005

Papier recyclé, 2

Les sujets en surplus, dont j’ai près de moi la pile, sont des textes extraits de Abroad at Home de Julian Street (1914), de An Appeal of one Half of the Race, Women…, de William Thompson (1825), de Theatre, de Somerset Maugham (date non mentionnée).

Papier recyclé

En écoute : « Kalicom » de Julien Jacob (album Shanti, 2000).

Au rang des irritations minuscules, je pourrais compter la gestion du papier dans les administrations. E*** et G***, les collègues chargés de la surveillance des diverses épreuves d’anglais pour germanistes, hispanistes, lettres modernes, qui se tiennent aujourd’hui rue Fromont, m’ont fait remarquer tout à l’heure que, là où le nombre d’inscrits sur la liste ne dépassait jamais la demi-douzaine d’étudiants collés lors de la première session, les secrétaires, peut-être poussées à cela par qui sait quelle circulaire émanant de telle ou telle responsable administrative inepte et sûre de son fait (ça va ensemble, en général), le nombre d’exemplaires du sujet était fréquemment de cinquante ou soixante.

Dans certains cas, le sujet peut être réutilisé par un collègue l’année suivante dans un cours, mais c’est loin d’être systématique.

Le plus absurde, c’est, pour le sujet de deuxième année d’allemand, le tirage à 60 exemplaires, alors qu’il n’est même pas sûr qu’il y ait soixante étudiants germanistes dans notre université, tous niveaux confondus ! Comme j’étais venu en voiture, j’ai récupéré tout le surplus, dans l’intention d’épargner mes collègues parisiens et piétons, mais aussi de réutiliser ces feuilles ou de les déposer dans une benne destinée au recyclage.

M***, drôle et passionnant collègue recruté cette année sur un poste de professeur, et comme moi africaniste, me racontait que Chang-Kaï-Chek (Jiang Jie-shi, comme je crois que la nouvelle doxa historique veut nous faire écrire, ou dire) avait inondé les villages chinois, au début des années 1950, de tracts. Mao décida de réutiliser les tracts pliés en deux, face imprimée vers l’intérieur, évidemment, et d’en faire des cahiers d’école.

En écoute : « Abandon » de Julien Jacob (album Shanti, 2000).



Philippe Lejeune

Je me suis sans doute montré exagérément léger en mentionnant les travaux de Philippe Lejeune, dont on peut consulter le site AUTOPACTE, qui vaut le détour, et mérite que l'on s'y attarde ou s'y égare.


...

Je suis l'auteur de deux tentatives (avortées) de journal intime en ligne, Quiproquotidien au printemps 2001, et le Multijournal, en décembre-janvier. Je songe à publier, de temps à autre, des bribes de ces journaux sur ce blog... histoire de semer à tout jamais la pagaille et qu'une chatte n'y retrouve pas ses petits.

Enfin des images...

... mais pas les miennes...

En effet, j'ai encore essayé de transférer des fichiers de mon ordinateur portable dans le dossier FILES de mon carnet de toile, mais en vain. La manipulation toujours échouait.

Je viens donc d'essayer de transférer un fichier image à partir de la vieille bécane de Fromont, et ça marche, confirmant ainsi tous les soupçons que je nourris à l'encontre de mon portable et/ou de Netscape Navigator.

Toujours est-il que j'ai l'immense plaisir de vous proposer une vue de la chapelle Saint-Eloi, l'un des monuments que je préfère à Tours, et qui sert de siège aux archives municipales.

Dérange du globe (les genres du blog)

Récemment, en son blog, Simon…
(Cet incipit ressemble furieusement au titre du premier roman de Christine Montalbetti, Sa fable achevée, Simon sort dans la bruine…)

Simon, disais-je avant d’être assez grossièrement interrompu par moi-même, a écrit récemment une note relative à la question des genres littéraires et de la nouveauté que représente le blog. Je crois savoir que Philippe Lejeune, le pape de l’autobiographie comme disent ceux que la tournure gentiment « fond de commerce » du projet de recherche a fini par prendre, a déjà pondu quelque article ou quelque ouvrage sur le phénomène des blogs (qu’il n’a pas songé, contrairement à moi, à rebaptiser « carnets de toile »). Il doit certainement consacrer une part de sa réflexion à la question du genre.

Mais point n’est besoin de lui. Je trouve intéressante l’analyse de Simon, qui postule que le blog est un nouveau genre en devenir constant. A mon avis, la plupart des blogs se rattachent à un genre déjà existant, pour l’essentiel au genre autobiographique mais sous des formes d’expression variées (journal, chronique, récit de vie parfois). Certains blogs proposent des textes poétiques sans lien réel avec la vie de leur auteur, et s’apparentent donc à des recueils poétiques. D’autres, certainement, sont plus romanesques. Existe-t-il des blogs théâtraux ?

Il ne faudrait pas sous-estimer non plus les forts liens entre le blogging et le journalisme : bulletin d’information, billet d’humeur, analyse politique, pamphlet, propagande pour telle ou telle chapelle.

Parmi les genres peu exploités, il y a la chronique topographique, dont mon pauvre Touraine sereine se voudrait un exemple, au-delà de son titre, si possible… (Je recommande au passage la lecture des différents ouvrages de topographie de Renaud Camus, dont l’un au moins, Le Département du Gers, est en ligne sur son site.)

Là où les carnets de toile proposent assurément quelque chose de nouveau, c’est par l’interaction qu’ils permettent entre l’auteur principal et les lecteurs, susceptibles de devenir eux-mêmes auteurs. En ce sens, ce que le blogging réinvente et réinvestit, c’est le genre épistolaire. Je me commets moi-même passablement à ce titre, puisque plusieurs de mes notes sont des réponses à telle ou telle note d’un autre blog, ou à tel ou tel commentaire glané sur le mien.

Evidemment, on continuera longtemps de lire Les Lettres Persanes, Les Liaisons dangereuses, les Mémoires de deux jeunes mariées ou Une si longue lettre, pour ne citer que quatre romans écrits en français au fil de quatre siècles. (Et d’ailleurs, si vous n’avez rien lu de cela, qu’attendez-vous pour éteindre votre ordinateur and do some serious reading for once !!??!)

Mais le blogging réinvente le genre épistolaire en donnant la parole à une réelle multiplicité d’auteurs. On pourrait d’ailleurs imaginer une publication conjointe, sur papier, de plusieurs blogs qui se répondent, comme le mien et celui de Simon par exemple. (C’est un exemple ; je suis persuadé que Simon est promis à une belle carrière et je ne compte nullement m’accrocher à lui comme je ne sais quel rémora à la baleine nonchalante et orangée qui fend les flots profonds de sa course puissante.)

Dans la plupart des cas, une version papier démontrerait le caractère restreint de la polyphonie : par exemple, je dois reconnaître que je suis moi-même l’auteur de plus d’un tiers des commentaires publiés sur mon propre carnet de toile. (Livy, Fuligineuse et Simon existent vraiment. La signataire pseudonyme des premiers commentaires aussi.)

A creuser…

Rue Fromont

Dans la salle des professeurs de l'annexe de l'université, rue Fromont. Canicule chaque jour plus marquée. Déplacement en catastrophe de tous les examens sur le site Fromont. Contraint de courir dans tous les sens, d'apporter les sujets, les copies et le brouillon avec ma voiture, tout au long de la journée. De flécher les salles. De guider les étudiants, car l'une des salles est introuvable si l'on ne connaît pas le site sur le bout des doigts.

Le site Tanneurs est fermé pour cause de paranoïa.

De plus, j'ai fait suivre mon appareil numérique mais j'avais oublié de recharger la batterie. Et je voulais prendre enfin quelques photos pour ce carnet de toile...

Enquiquiné

Je me suis quelque peu enlisé il y a une semaine. La note suivante devait être publiée le 18 juin.

***

Hier, vendredi, j'avais envie de reproduire ce quatrain de Mathieu Boogaerts:

C'est le jour de Vénus
Avec ponctualité
Cent-soixante-huit heures de plus
Que vendredi dernier.


Toutefois, c'est aujourd'hui samedi, le 18 juin. Et je sais ce que cela signifie.

Cela signifie:
TREIZE ANS APRES !

Et non:
DEUX SEMAINES APRES.

Ou autres variations temporelles, tout dans l'équivoque.

jeudi, 23 juin 2005

Place Jean-Jaurès, 2: Musiques

Je reviens sur mes pas pour répondre à une suggestion de Livy, en début de semaine : quel air ou quelle musique vient accompagner ma traversée de la place Jean-Jaurès ? A question simple, réponse complexe… L’air qui me vient à l’esprit quand je pense à la place Jean-Jaurès, c’est un air des Pièces pour clavecin de Couperin, « Les Baricades mistérieuses » ou « Le Bavolet flottant ». C’est l’architecture, en croix majestueuse, de la place qui appelle cette musique tout en chatoiements et volte-faces.

(Des souvenirs de notre maisonnette de Beauvais s’entent aussi à ces mélodies.)

Mais, si j’essaie de me rappeler quel air m’accompagna lors de ma première promenade tourangelle, c’est l’échec. Me voilà réduit aux supputations stériles. Je suis à peu près certain d’avoir chantonné « Avant l’exil » de Gérard Manset lors d’une de mes dernières virées piétonnières en ces parages. Ou « Spirits Rejoice » d’Albert Ayler ? (J’aime beaucoup « chanter » la partition du saxophone et de la trompette.)

Mais je ne dirais pas tout si je taisais un souvenir que le nom de Jaurès convoque immédiatement. Quand j’avais entre trois et six ans, dans la petite maison que nous occupions, mes parents, ma sœur et moi, à Saint-Paul-lès-Dax, j’écoutais le plus souvent ce qui fut le dernier disque de Brel ; il s’agissait d’un enregistrement sur cassette, un « repiquage ». J’avais appris à me servir du petit magnétophone : ouvrir la trappe, retourner la cassette, appuyer sur PLAY.
« Le Bon Dieu » me tirait des larmes. Cela ne m’est quasiment jamais arrivé avec d’autres chansons, mais celle-là a poursuivi ses efforts lacrymogènes jusqu’à récemment !

Si j’évoque ici ce disque, c’est qu’il s’ouvre sur la chanson terrible et sobre dédiée au grand socialiste français :
Ils étaient usés à quinze ans,
Ils débutaient en finissant,
Les douze mois s’appelaient Décembre.
Quelle vie ont eu nos grands-parents
Entre la faim et les grand-messes ?
Ils étaient vieux avant que d’être.
Quinze heures par jour, le corps en laisse
Laisse au visage un teint de cendre.
Oui, not’ monsieur,
Oui, not’ bon maître !
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?!


Tout le disque me bouleversait, quoique je ne comprisse à peu près rien, assurément, aux paroles. Pareil bouleversement me secoua, mutatis mutandis, entre dix et douze ans, en lisant la poésie de René Char, à laquelle je ne comprenais goutte (et, dès que je compris, cette poésie me parut plus fade…).

J’ai quelque peu dévié de la place Jean-Jaurès, et vais bifurquer plus encore. L’une des chansons les plus primesautières, dans sa mélodie et son rythme, du disque de Brel, s’intitulait Les Remparts de Varsovie. Je l’adorais et la connus bientôt par cœur, au point de la chanter un jour, dans la cour de l’école maternelle, aux maîtresses et dames de service dont, la légende familiale ayant embelli et réagencé constamment l’épisode, je ne sais plus si elles étaient amusées ou médusées. Qu’on juge à tout le moins de leur désarroi sur pièces.

Pareille mésaventure pourrait bien arriver à mon cher petit garçon, qui, fêtant bientôt son quatrième anniversaire, aime beaucoup fredonner le refrain suivant, de Mathieu Boogaerts :

Un hurricane
Sur Marianne
Et toute la panoplie
Des souvenirs, son zizi…
Mais tout nu dans l’avion,
J’aurais dû dire non.


Quintil en -OPS

Après avoir quelque peu hésité, je vous livre un feuillet arraché au long livre des délires que généra, en mars dernier, une discussion débridée autour d'un boulanger qui sévissait naguère en la belle commune de Souvigny. Si ce n'est pas parler de la Touraine, cela...

***

Puant, cro-magnonnien, plus qu'un tricératops,
Et le gousset au jus d'une huître de Marenne,
S'il était suédois il vendrait des rollmops,
De la rate d'élan, des terrines de rennes...

Et de ses excréments ferait des CHOCO POPS...!

Autre ordinateur, autres moeurs

Confirmation de mes soupçons, c'est bien mon ordinateur portable qui me joue des tours, car, ce matin, à l'ordinateur du bureau, je n'ai eu aucune difficulté à laisser mon commentaire en réponse à Marione sur le Blog Oranginal.

Par ailleurs, les CRS sont venus expulser les demandeurs d'asile ce matin, et toutes les issues sont fermées sauf la porte M, qui est large de 80 centimètres. Il y a des examens, des réunions etc. Des milliers de personnes dans le bâtiment des Tanneurs. S'il y a un incident (ou un incendie), tout le monde crève (ou crame). Vive le Comité de Gestion de Site de l'Université François-Rabelais!!!

(Sur la question des demandeurs d'asile, lire une précédente note.)

mercredi, 22 juin 2005

Château de Tours, Bonnefoy et Marione

Il m'arrive, ces temps-ci, quelque chose de curieux, lorsque j'essaie de poster un commentaire sur d'autres blogs que le mien: ça marche mal, ou plutôt: ça ne marche pas toujours bien. Le curseur se déplace dans la fenêtre, mais n'y inscrit rien. De plus, je ne peux sortir de la fenête d'identification pour passer dans les autres (adresse électronique, texte du commentaire).

Perchécet oiseux préambule? Parce que je m'apprête à copier-coller ci-dessous un commentaire assez long, relatif à l'exposition Bonnefoy qui se tient au Château de Tours jusqu'au début du mois de juillet. Il s'agit d'une réponse à Marione, laquelle répondait, sur le blog Oranginal, à une mienne recommandation. Je vous recommande d'aller y faire un tour afin de voir de quoi il retourne.

Voici maintenant le texte de mon commentaire:


Chère Marione (je ne sais jamais si le "e" est une coquetterie, un effet de surnom, ou votre "vrai" prénom, bref...),

ne vous défendez pas de vos goûts, qui sont marqués et que vous justifiez fort bien. Nous retombons sans doute, là, sur la vieille problématique des "goûts et des couleurs". Le plus amusant, dans votre réaction, c'est qu'elle se trouve assez à contre-courant, car beaucoup de personnes trouveraient ou trouvent la poésie de Bonnefoy infiniment plus "barbante" ou, à tout le moins, plus difficilement accessible que les oeuvres représentées dans l'exposition. (D'ailleurs, je serais très curieux de savoir ce que vous avez lu de Bonnefoy qui vous incite à qualifier sa poésie de "farfelue". Je ne suis pas sûr non plus que les quelques heures qui seront consacrées en Terminale à son récent recueil soient suffisantes ou interminables.)

Juste une petite mise au point: cette exposition présente des oeuvres d'artistes avec lesquels Bonnefoy a travaillé ou travaille depuis de nombreuses années. Ce que j'aimerais savoir, c'est ce que vous avez trouvé ennuyeux: les éditions de livres d'artistes, les panneaux avec des traductions de la poésie d'Yves Bonnefoy, les oeuvres plastiques en général, ou surtout celles de X ou Y? Dans une exposition aussi hétéroclite, j'ai du mal à imaginer que vous ayez tout trouvé ennuyeux, sans hiérarchie.

Je reviens deux secondes aux "goûts et couleurs": l'art contemporain et/ou abstrait ne plaît pas à tout le monde. Normal. Parmi les amateurs d'art contemporain, au rang desquels je me compte, la plupart n'apprécient qu'une infime partie de ce qui s'expose. Normal encore. Si j'entrais dans le détail, j'aurais de sérieuses réserves à émettre sur certains des artistes exposés au Château; je pourrais aussi élaborer les raisons qui me poussent à préférer tel ou tel autre. L'intention qui était la mienne en rédigeant le commentaire ci-dessus était surtout de rappeler aux Tourangeaux, et aux autres, que le Château est un très beau lieu d'exposition, gratuit, ouvert à tous, ouvert à la curiosité intellectuelle et esthétique, ouvert aussi aux critiques, voire au désaccord, à la vindicte. D'un certain point de vue, vous n'étiez presque pas la destinataire de mon commentaire, puisque vous connaissez déjà le lieu et connaissiez déjà l'exposition. Je vous remercie de votre réaction, qui m'a permis de préciser ma position.

Ah si, une dernière chose, et je cesse mon bavardage: votre remarque sur l'adolescence relève d'un réflexe d'auto-défense sans doute compréhensible mais superflu me concernant. Enseignant à l'université, je connais beaucoup d'adolescents (car, fort heureusement et contrairement à ce qu'une certaine doxa sociologique voudrait nous faire accroire, on reste adolescent au-delà de dix-huit ans!) et les apprécie, en général. Votre analyse témoigne d'un plus grand intérêt, a priori, pour l'art que l'on n'en trouverait chez pas mal de "vieux" (au rang desquels vous me comptez, ce que j'admets).

Conclusion pour les autres lecteurs de ce trop long commentaire: tentez quand même l'aventure de l'exposition au Château de Tours. Pour les amateurs d'art moins contemporain, celle du Musée est également remarquable.

La Rochedain ???

A l’aide, braves gens de ce pays !

Si vous avez manqué le début : un pauvre bloggueur se lance à corps perdu dans l’écriture de ce qu’il nomme pompeusement son carnet de toile ; or, cet imbécile prétend réinventer la roue, créer l’eau tiède et décrire la Touraine !

Il a urgemment besoin de votre aide !

En effet, il s’est laissé aller à quelques rêveries à propos de tel château entrevu, sur la gauche, sur la route menant de Tours à Château-la-Vallière. La carte (enfin) consultée, il s’aperçoit qu’aucun château n’est indiqué au sud de Souvigné, à l’ouest de la route. Hallucination ? Négligence coupable de M. Michelin ?

Il me semble que ce doit être La Rochedain, si je sais encore lire une carte. Mais j’offre une forte prime à quiconque pourra me confirmer cette hypothèse, ou m’informer plus avant, voire m’en dire plus sur l’histoire du dit énigmatique château. Merci d’avance !

(La forte prime, amis, c’est ma plus grande estime.)

En écoute : April in Paris, enregistré par Coleman Hawkins et son orchestre le 23 février 1945 à Los Angeles. (Mon père avait dix jours. Il va, ces jours-ci, prendre sa retraite.)
 
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Ajout du 10 avril 2008 : devant le comportement de plus en plus grossier et injurieux de certaines "pensionnaires" à mon égard (alors que j'avais, au début, vu d'un bon oeil l'échange de souvenirs relatifs au château de La Rochedain), j'ai été contraint de fermer les commentaires.

mardi, 21 juin 2005

TOURS : Rue Colbert, 1

Il y a, dans Quartiers de On ! d’Onuma Nemon, que je lisais l’automne dernier, de très belles pages sur la rue Colbert, et la partie la plus classique ou dix-huitiémiste de la ville.

La rue Colbert prolonge en ligne directe, de l’autre côté de la rue Nationale, la rue du Commerce, qui, elle, dévie en l’autre sens vers la place Plumereau. La rue Colbert présente d’emblée, en allant d’ouest en est (ce qui est le trajet que j’ai le plus souvent fait), plusieurs façades intéressantes, mais aussi l’accès à la crypte de l’église Saint-Julien, reconvertie en salle de conférences, en-dessous du Musée du Compagnonnage. Il y a, dans cette courette de gravier sise tout contre l’église, de quoi tourner de beaux dialogues et se livrer à quelques cadrages cinématographiques hardis.

L’une des meilleures crêperies de Tours (et j’hésite évidemment à mentionner ce détail, tant crêperie et gastronomie sont a priori antithétiques), le Ty Yann, s’y trouve : produits d’excellente qualité, tous de proches producteurs et, qui plus est, issus de l’agriculture biologique, ce qui serait peu encore sans un cuisinier qui sait faire une crêpe… denrée plus rare qu’on ne peut croire ! L’établissement est chaudement recommandé, mais il faut savoir que ce n’est pas le tarif habituel des établissements pseudo-bretons qui y est pratiqué : on n’a rien sans rien, dit l’adage.

La rue Colbert devient promptement semi-piétonne, et elle livre alors sa partie la plus équivoque. Que penser de cette suite de restaurants qui cherchent de toute évidence à lui donner une allure de « rue pour touristes », mais, empêchés en cela par quelques magasins ou maisons assez « divergents », dont des officines de vendeurs de kebab, n’y parviennent pas ? Le promeneur est content que la rue Colbert ne soit pas une rue pour touristes, mais, en même temps, ce qui l’empêche d’accéder à ce statut est aussi ce qui contribue, plus encore que les boutiques à touristes, à l’enlaidir. Cruel dilemme.

Il ne reste plus, comme tactique, qu’à se pencher sur les différentes curiosités de la rue, la façade du Red Shop ( ?), la demi-douzaine de jeunes clochards marginaux fortement munis de piercings en tous genres qui occupe le devant du Huit à Huit, la contemplation sans espoir d’y entrer (depuis que les propriétaires ont décidé de se consacrer à la vente par correspondance) de la vitrine du magasin Jazz Pop Rock

(Je me suis emberlificoté dans la syntaxe du dernier segment de phrase, ça m’apprendra à vouloir être toujours plus précis (ou est-ce plus précieux ?) : c’est dans le magasin que l’on voudrait pénétrer, pas dans la vitrine. La précision a posteriori se fait souvent au risque de l’asyndète.)

La place Foire-le-Roi est, sans nul doute et quoi qu’il s’agisse d’une place semi-ouverte vers des ailleurs peu réjouissants, entre la rue et les quais, ce qui donne un peu de caractère et de joliesse, ou de respiration, qui sait, à la rue Colbert, laquelle, sinon, ne serait qu’une consciencieuse mais assez piteuse litanies d’échoppes et de restaurants dont un nombre assez faible mérite que l’on s’y arrête. [Ajout du 20 juin 2007 : là, il semble qu'il n'y ait pas de verbe principal complet, non ? Ou faut-il se résoudre à penser que l'auteur a voulu dire "La place se trouve entre la rue et les quais" ? On attend de cette phrase, telle quelle, une suite mieux sonnante à ce "est".]

Puisque je me suis risqué derechef sur le terrain glissant des conseils gastronomiques, let’s go the whole hog : rue Colbert, je conseille, outre le Ty Yann, L’Affiné, restaurant de fromages dont les jeunes patrons font preuve d’une compétence et d’une réserve admirables, et où l’on trouve toujours quelque nouvelle curiosité dont on ne savait mot jusque là (or, je m’y connais un peu en fromages, tout de même). Outre l’Affiné, oncques, je conseillerais assez volontiers le restaurant de sushis qui le jouxte et dont le nom m’échappe, et encore Le Petit Patrimoine. Il faut savoir qu’aucune de ces adresses n’est, à proprement parler, de la haute gastronomie, mais enfin, elles sont d’un bon rapport qualité-prix et peuvent même offrir de réjouissantes surprises.

Bien, mon garçon, tu tiens un peu mieux ta promesse de parler de la Touraine, mais… Mais… Mais, mon gaillard, si tu ponds six-cent-trente-six mots sur la rue Colbert, qui n’est pas ton coin préféré de Tours, sans préjuger du reste de la Touraine, on ne sera pas au bout du troisième volume de tes œuvres en Pléiade que tu n’auras pas parlé du prieuré Saint-Côme ou de L’Isle-Bouchard.

Certes. Mais enfin, terrible lecteur, mon semblable etc., de quel droit me tutoyez-vous ? Nous n’avons pas gardé la Lorraine ensemble, et l’Alsace non plus, ce me semble.

Suffit, va te coucher !

Je n’ai pas tout dit de la rue Colbert, loin s’en faut, et écrirai d’autres notes à son sujet de visu, car la mémoire me faut.

******

En écoute : « Souvenir » par le Jaromir Honzak Quintet, et encore un dialogue fulgurant entre Honzak et « son » saxophoniste, Piotr Baron. Les autres n’en peuvent mais. Verbiage gazouillant et insupportable du pianiste.

P.S. du 1er juillet: Une photographie de la rue Colbert sur le Blog Oranginal.

Ha Po Zamani

Ce qui m’attire, entre autres, dans cette chanson de Miriam Makeba, c’est qu’elle se prête fort bien au jeu de l’improvisation verbale. Je crains que ceux qui ne voient pas ce dont je parle ne comprennent pas grand chose à ce qui suit, mais enfin, le principe est simple, et ce jeu, d’ailleurs, n’a rien d’original, puisque Cavanna raconte, dans Les Ritals, qu’il s’y livre régulièrement, à partir de la chanson de Brel, Amsterdam.

Sur un air donné, l’on se surprend et se prend à improviser des paroles. Ce qui peut donner ceci, sur Ha Po Zamani :

Mon ordinateur je viens d’allumer
C’est branché
Zama !
Je ne sais pas encore ce que je vais y trifouiller
Quel taré
Zama !
Bon, voici de mon blog le fichier
Pour m’attirer
Zama !
Et je raconte un peu n’importe quoi c’est vrai
Enivré
Zama !
Etc.

 

Comme quoi les rappeurs, avec leur free style n’ont rien inventé, et je n’ai rien à leur envier, et je fais vibrer la fac quand je veux, d’abord !



En écoute : rien à voir : Present Past du Jaromir Honzak Quintet. Le jeu de Michal Tokaj au Fender Rhodes m’agace un peu, tout cela sonne un peu musique d’aéroport des seventies, mais il y a aussi quelques réussites. Le bassiste (et leader) est d’une subtilité de jeu qui sauve presque la mise.
J’ai une grande affection pour le morceau intitulé « Constant Struggle », qui me semble assez mal nommé d’ailleurs tant il s’y entend d’accord, de douceur, si lancinants soient les accents de la guitare (Christian Rover). C’est une très belle composition, qui doit beaucoup, dans sa tenue, à la basse de Honzak, bien sûr, et, dans sa retenue, au jeu mélopé, tourneboulé, doucement affolé, du saxophoniste, Piotr Baron.

(Il faut tout de même que je justifie un brin mon appartenance à la communauté JAZZ de HautEtFort.)

Demandez le programme

Il faut se montrer patient.

J'ai écrit ce lundi après-midi, entre deux et trois heures de l'après-midi, pas moins de cinq notes, dont deux sont entièrement consacrées à la Touraine : l'une à la rue Colbert, à Tours ; l'autre à un énigmatique château près de Souvigné.

Elles seront publiées, au compte-gouttes, dans les deux jours à venir.

Flux

Je me permets d'exprimer quelques doutes sur la fiabilité des statistiques fournies gracieusement par notre cher hébergeur de blogs. En effet, je n'aurais eu, avant-hier, que deux visiteurs, pour cinq pages vues. Jusqu'à la veille, j'en avais, en moyenne, quarante, pour plusieurs centaines de pages vues.

D'où mes doutes.
(D'autant que j'ai dû vérifier moi-même, et dominicalement, plus de deux fois...)

...

Ajout du 24 juillet, à minuit pile : cela s'est reproduit, pour moi et pour d'autres, le 9 juillet.

lundi, 20 juin 2005

Réponse douce à Fuligineuse

Fuligineuse écrit que l'écriture du blog a certainement supplanté, pour moi comme pour d'autres fêlés (au rang desquelles elle se compte, je suppose), la plupart des autres activités.

Pas vraiment. En fait, l'écriture ne me prend pas tant de temps que ça, et cela se ressent sans doute dans mon style pas toujours assez retravaillé.

Je voulais justement ajouter une note ce soir, avant d'aller me coucher, pour raconter comment, ayant lu plusieurs chapitres de Du lyrisme, que je croyais avoir fini de lire mais que j'avais en fait délaissé à la salle de jeux, un après-midi de lassitude (physique, rien à voir avec un quelconque désaveu de mon J2M à moi), j'avais finalement changé de cap, lisant les premières pages de Purple Hibiscus (il serait temps...). C'est alors, après une dizaine de pages, que j'eus une conversation avec ma voisine de lit, qui me faisait remarquer les citations relatives à la masturbation qui accompagnaient l'article du Magazine littéraire consacré à l'ouvrage de Thomas Laqueur, Le sexe en solitaire, que toute l'intelligentsia française, ou ce qui passe pour tel, découvre cette année à l'occasion de sa traduction. Bref, relisant la citation de Montaigne et la trouvant curieusement tronquée, je fonce à la bibliothèque, me saisis du Garnier jaune, me mets à chercher le passage en question, qui se trouve, pour comble de malchance, dans l'Apologie de Raimond Sebond, le plus long des Essais (II, XII). L'ayant trouvé, je m'arrête aux pages circumvoisines avant de me perdre avec délices, allongé sur le lit de la chambre aux corbeaux, dans les premières pages de cet essai, si fortement réputé que je ne l'ai jamais lu, c'est tout dire.

Puis, m'avisant que je devais aussi mettre le rez-de-chaussée (pas d'inquiétude, je vous donnerai un plan de la maison some day) à aérer, je descends, lance l'ordinateur où, compulsivement, je vérifie la fréquentation et la tenue de mon carnétoile, lequel, c'est vrai, commence tout de même à m'envahir l'existence, et c'est en quoi, finalement, chère Fuligineuse, contre toute attente et au rebours de mes précautions oratoires liminaires, je vous donne entièrement raison.

Mai 2002 : premières heures arrachées à Tours

J’étais bien venu, plus jeune, à Tours, et même en Touraine. Mais c’est de ce lundi de mai, lendemain du second tour de l’élection présidentielle, que je date le début de ma vie tourangelle. J’étais venu, pour quelques heures à peine, le temps de participer aux auditions de la Commission de Spécialistes pour le poste de maître de conférences en Littérature anglaise du 20ème siècle.

Ce que j’ai vu de Tours, c’est donc, surtout, l’université. Mais, entre la gare et la rue des Tanneurs, j’avais pu, considérablement alourdi par le poids du sac où gisait l’exemplaire de ma thèse que m’avait remis la présidente de la Commission de Spécialistes de Bordeaux-III le matin même (cela s’appelle, en jargon universitaire, le marathon des auditions), admirer le chemin qui passe par la rue de Bordeaux, la place Jean-Jaurès, éblouissante de soleil et de classicisme offert, la rue Nationale.

J’ai dû bifurquer à un moment donné, car je ne me rappelle pas avoir remonté la rue Nationale tout du long. Et j’ai vu un peu du vieux Tours, dont me sont restées en mémoire les façades de la place Plumereau, évidemment (je doute d’être un touriste original, et, par l’impression d’une demi-heure ou une heure tout au plus de vadrouille, pouvait-il en être autrement ?). Toujours est-il que j’ai été très favorablement impressionné par la ville, ce qui n’a pas dû compter pour rien dans ma grande satisfaction, le soir même vers dix heures, d’apprendre, à Montrouge par où je transitais, que j’avais été classé premier sur le poste.

La gare est très belle. Je ne parle pas de l’affreux conglomérat détestable de Saint-Pierre des Corps, ville pour l’essentiel à éviter, calme bloc stalinien chu d’un désastre obscur. La gare de Tours n’a pas grand chose à envier, en terme d’architecture de la seconde moitié du 19ème siècle, à ses grandes sœurs parisiennes. Même les équipements modernes y sont assez agréablement joints, ce qui n’est pas le cas de la rue de Bordeaux, où se voit l’étalage des devantures les plus hideuses qui soient.

Ce jour de mai, je n’avais pas vu la plaque apposée sur le mur de la maison natale de Balzac, ou plutôt, à l’endroit où se trouvait celle-ci, car la quasi totalité de la rue Nationale a été reconstruite, avec un bonheur inégal, dans les années 1950-60.

Ce jour de mai, m’étais-je égaré par l’une des petites placettes qui ponctuent le vieux Tours ? Il me semble que oui, mais laquelle ?

Ah, j’ajoute ceci avant de clore cette note : m’étant rendu compte que deux de mes fidèles lecteurs, Irène et Arbor, habitent rue de Bordeaux, je veux marquer ici combien leur amitié m’est chère et combien je la dissocie de ma remarque atrabilaire à l’endroit de la chaude rue bétonnée. Ce n’est pas le moment de perdre des abonnés, comme on dit dans les conférences de rédaction de L’Humanité.

Place Jean-Jaurès

Je viens d’allumer mon ordinateur, m’interrompant dans la longue théorie des copies de littérature truffées de fautes et d’inepties (la session « de rattrapage » n’est pas seulement un piège pour les étudiants, qu’elle dessert grandement, quoi qu’en disent les syndicalistes étudiants qui la défendent becs et ongles contre toute logique, c’est aussi à s’arracher les cheveux), et l’objectif de ce transport vers le clavier était de vérifier un document qui doit me permettre de corriger un autre paquet de copies. Assez curieusement, mes doigts se sont dirigés tout seuls vers le fichier TOURAINE SEREINE, où j’écris celles des notes que je ne rédige pas directement en ligne ; allez comprendre cette décision dont je n’assume en rien la responsabilité, il va sans dire…

Avant de poursuivre, il semble indispensable d’annoncer que ce qui suit sera bassement prosaïque et qu’il n’y sera, une fois encore, pas question de la Touraine, ni, je le crains, de ma sérénité.

(Et, précision pour précision, pourquoi ne crée-je pas plusieurs catégories dans lesquelles j’enregistrerais mes différentes notes en fonction de leur thématique : journal intime, topographie, enseignement, musique, lectures ? L’une des réponses pourrait bien être que, quoique féru d’ordre dans mon métier, j’aime assez ce caractère empilé, chaotique et, pour tout dire, bordélique, du carnétoile.)

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Ultime parenthèse avant de poursuivre. La définition de clinomania dans le remarquable et hilarantissime livre de Peter Bowler, The Superior Person’s Third Book of Words, est (je cite de mémoire) :
Excessive desire to stay in bed. Not a bad mania, as manias go, and a reasonably plausible excuse to take Mondays off.
Traduction sur demande.

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Me suis dispensé d’aller à la faculté ce matin, comme rien ne m’y oblige, fors mon immense désir altruiste (ou masochiste ?) de faire avancer le bien commun, et surtout comme je ne me sens pas du tout rétabli de mon gros coup de fatigue. En fait, j’ai toujours aussi peu d’appétit, et je viens déjeuner d’un demi-melon et d’un petit suisse.

(Rassurons les visiteurs médecins qui s’apprêteraient, fort bien-intentionnément, à m’écrire : mon dérapage physique de ces deux derniers jours n’a rien à voir avec des difficultés d’ordre gastrique ou gastro-entérique, qu’un tel menu ne manquerait pas d’aggraver, assurément.)

Nul risque de clinomanie, pourtant, puisque je ne me suis pas recouché depuis 6 h 40. C. est partie à sept heures vingt interroger les lycéens au lycée Jean-Monnet pour le bac de français. J’ai amené A. à l’école, et me suis affairé à domicile.

Ayant des courriers plutôt urgents à faire affranchir, je suis toutefois sorti ce matin, vers onze heures, poussant jusqu’à La Poste du boulevard Béranger, où il est plus facile d’escroquer le service postal qu’à Sainte-Radegonde. Je m’explique : si vous avez à poster un petit colis, c’est-à-dire tout pli, même du format d’une petite lettre, qui contient autre chose que des feuilles de papier, vous ne pourrez recourir au tarif lettre, qui est pourtant moins cher. Cette pratique, récemment mise en place par La Poste et fort assidûment mise en pratique par plusieurs guichetiers de ma connaissance, me paraît inique, donc, en bon Français, j’esquive. Si l’on connaît le montant de l’affranchissement au tarif lettre, pas besoin de s’ouvrir du problème au guichet. Mais, dans mon cas, ce matin, je ne connaissais aucun des tarifs, et il me fallait donc une borne d’affranchissement automatique. Ce qui fut fait, et me permit, même si ce n’était pas à pied, d’admirer une fois encore la place Jean-Jaurès sous le soleil, son jet d’eau qu’un jour lointain de juin 2003, je filmai, sa perspective classique, la façade très réussie (surtout si l’on considère qu’il date du début du 20ème siècle) de l’hôtel de ville.

Tours resplendit sous le soleil, surtout de ce côté-là, largement ouvert. La place Jean-Jaurès constitue un carrefour très haussmannien, où se croisent à angle droit la rue Nationale et l’avenue Grammont (qui la prolonge vers le sud), le boulevard Heurteloup et le boulevard Béranger (qui le prolonge à l’ouest). Je ne suis pas certain de ne pas écrire ici une sottise sur l’endroit exact où débute chacun des deux boulevards.

Il y avait ce matin, une manifestation d’employés de Gaz de France qui s’apprêtait à prendre le départ et, je suppute, à bloquer le trafic. Le Marathon n’a qu’à bien se tenir ; ils étaient bien une quinzaine (donc trois selon la police, supputé-je toujours, selon la loi arithmétique).



En écoute : Ha Po Zamani de Miriam Makeba.

dimanche, 19 juin 2005

Cinquantièmes rugissants

J'ai bien fait de faire de l'humour sur la quarantaine e tutti quanti: je suis pris, depuis hier, d'une immense fatigue, accompagnée de poussées de fièvre, d'une difficulté à me traîner d'un lieu à l'autre, pour ne rien dire du travail ou d'écrire.

La rançon de plusieurs mois à me malmener, sinon à me surmener (quoique...)? Ou la malédiction de la quinzaine, comme pour ma tentative avortée de Multijournal, au tournant de l'année?

Heureux de lire, toutefois, le commentaire d'Yvette, en rééaction à mon message intitulé "Quoi t'as dit?".

samedi, 18 juin 2005

Quand les cochons voleront


Ecrit le 29 avril dernier à G*, qui habite à Veigné :

Cher G*

ai-je rêvé ou le premier itinéraire était tel la blancheur qui clôt le récit d'Arthur Gordon Pym?

Merci beaucoup pour les informations, cela m'a l'air fort clair. A quelle heure arrivons-nous? Et que pouvons-nous apporter? (Si tu réponds "rien" tu pourrais bien te retrouver avec le vieux vase horrible qu'on nous a offert il y a deux ans et que nous n'avons trouvé à fourguer à personne...)

Best,

G.


J’ai sans doute mieux à faire que ces copiés-collés…

Quoi t'as dit?

Ecrit le 6 juin à F***, qui est, ce semestre, à Harvard :

Cher F***,

eeeeeeeeeeeeeeee
ça c'est parce que j'ai nettoyé ma touche E, pas un hommage à Perec

Je vais faire mon (im)possible pour le 15 juin, tu as ma parole

AAAAAAAAAAAAAAAA très bientôt

G.

PS Ce n'est pas le A qui était sale, c'est moi qui fais l'andouille.


Soudainement un point est venu clore mon courrier. Quelle mouche, ou quelle coquetterie, m’a piqué, de ne pas ponctuer ?

Qui me lit?

Reçu le 15 juin, de F*** :

Juste oublié de dire que je trouvais le blog assez rigolo en somme : comme une lettre ouverte et continue. Etant donné que seuls les connaisseurs doivent s'y aventurer (ou me trompé-je) ça ne doit même pas être aussi exhibitionniste qu'on pourrait penser.

En écoute : Qui m’entend de Dick Annegarn.


Qualis artifex pereo

Il va faire, aujourd’hui encore (j’écris ceci à dix heures du matin, mais, ne sachant quand je me connecterai, l’heure de publication en est imprécise), une chaleur estivale, torride. Dès ce matin, à sept heures, il n’y avait qu’un maigre souffle d’air à l’étage, en ouvrant pourtant les fenêtres à tous les vents. Je n’ai pas dormi assez (couché à une heure, réveillé à six) et je me suis levé avec d’affreuses courbatures qui me font encore souffrir à l’heure où j’écris ces lignes.

Aride, j’ai la gorge aride et vide.

Nous avons acheté avant-hier, pour célébrer « notre » treizième anniversaire, un appareil photo numérique, ce qui est moyennement romantique… mais enfin… A coup sûr, c’est la première année que nous ne nous offrons pas des cadeaux individuels et surprenants, et que nous cédons, en grande partie par ma faute d’ailleurs, à une forme de célébration assez petite-bourgeoise.

Bon, c’est fini, de se faire du mal ?

Quasi / Tristes

J’ai retrouvé dans mes archives le courrier électronique ci-après, envoyé à Jean-Michel Maulpoix. Moi qui n’écris quasiment jamais aux écrivains (et ils s’en portent d’autant mieux, je pense), je ne devrais pas m’offusquer de ne pas recevoir de réponse, surtout quand le message n'en appelle pas. Il se trouve que j’ai lu, en mai, Du lyrisme et Adieux au poème ; ce dernier ouvrage, qui est aussi le plus récemment paru de son auteur, est absolument admirable.

Cher Monsieur,

ayant découvert votre site il y a quelques jours et m'y étant depuis plongé avec délices, je tenais à vous faire part de mon admiration profonde pour votre œuvre. Il y a longtemps déjà,
La Voix d'Orphée fut un bouleversement. Et, depuis, Portraits d'un éphémère, notamment, n'a pas souvent quitté ma table de chevet.

Travaillant dans un domaine assez radicalement éloigné, je n'avais pas su la publication de votre
Poète perplexe, qui semble rejoindre plusieurs de mes préoccupations actuelles. L'ouvrage est d'ores et déjà commandé!

Sentiments respectueux,

Quatre mugs bues

Hier soir, nous avons enfin goûté la tisane de notrementhe, qui était fort bonne. On ne saurait la qualifier de « biologique » (au sens que prend ce mot dans l’expression agriculture biologique), puisque le massif de menthe pousse (comme du chiendent, d’ailleurs) à quatre mètres de la rue et doit récupérer son lot de gaz d’échappement et de kérosène (tombé du ciel).