vendredi, 30 septembre 2016
“Y avait d'l'ombr' qu'en d'sous du pont”
De retour de ma brève pause déjeuner, avant d'“enquiller”* les trois cours de midi à 16 h 30, j'ai vu cette étudiante qui lisait sous l'escalier de la passerelle des Tanneurs, côté place des Joulins. Il pleuvait — il a plu, la première pluie continue et parfois drue de la saison — enfin !
Comme je n'ai pas encore récupéré le chargeur de batterie de mon Lumix (oublié il y a plus d'un mois dans les Landes — nous avons tergiversé et toujours pas décidé d'acheter un nouvel appareil**), et comme de toute façon au travail je n'aurais sans doute eu que mon smartphone à photos pourries, je n'ai ni osé prendre la photo du bon côté, presque à bout portant, ni voulu rater totalement cette scène, que j'ai donc saisie, trois minutes plus tard, de l'autre côté de la Passerelle, depuis la vitre ouverte de mon bureau, avec le zoom qui rend l'image plus dégueulasse encore.
Puis j'ai répondu rapidement à trois ou quatre emails, et suis allé explorer, avec les étudiants de troisième année, ce qui arrive à Kayo dans son laboratoire.
* Allusion au professeur d'histoire d'Alpha.
** Note pour la postérité : en septembre, le troisième tiers ; en octobre, les taxes foncières des deux maisons ; en novembre, la taxe d'habitation des deux maisons. Bonne raison de ne pas claquer 350 € comme qui rigole.
17:39 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, WAW, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 29 septembre 2016
Pythonisse
Ça doive été France 4 et pas Marmiton
Si la télé on vermifugit un python.
(distique du 29 septembre 2015)
(photo du 29 septembre 2012)
———▓———
Il me revient, à moi qui ai bientôt quarante-deux ans (est-ce possible), de poser la question : dans quelle mesure les distiques ribéryens sont autobiographiques ?
Non, pas ce soir. Je suis affligé, atterré, distrait, déboussolé.
Impossible de se changer les idées.
mercredi, 28 septembre 2016
Cancanements
Que manque-t-il, sinon cela, le temps de se poser un peu, d'abord à une table rose vif sur un tabouret jaune pétard, puis à l'ordinateur de l'estrade ?
Ce matin, l'amphi était entièrement éclairé, et l'ordi était resté allumé. Bizarre.
Comme j'ai ouvert la porte de secours qui donne, non précisément sur les berges, mais sur le large chemin planté de platanes qui surplombe le chemin des bords de Loire, j'ai fini par entendre des cancanements, ce qui me rappelle qu'avant-hier, en salle 309, de tels cancanements (de colvert femelle) ont été l'occasion d'apprendre à mes étudiants d'échange les mots colvert, cancaner, potins et l'expression “dire du mal de quelqu'un dans son dos” (qui est quasi identique en anglais).
Les trois premières pages de Levins Mühle sont étonnantes.
07:45 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 27 septembre 2016
Clay-eaters & péquenots
Lisant l'intéressant hors-série de Courrier international intitulé “Que reste-t-il de la puissance américaine ?”, le traductologue qui ne sommeille jamais vraiment tout à fait en moi fut piqué de lire le début d'un article du Financial Times du 15 juillet 2016.
Donc, ni une ni deux, je récupère l'article original dans Europresse et mets le texte et sa traduction en PJ sous PDF.
Le passage qui m'avait intrigué était : « Les Blancs pauvres ont tour à tour été appelés : lourdauds, parias, péteux, péquenots, ploucs, dégénérés, rustres, nègres blancs et cassos. Aujourd'hui, on pourrait ajouter "électeurs de Trump" à cette liste. »
Je laisse admirer, par comparaison avec l'original, l'inspiration du traducteur anonyme de Courrier international :
Variously, poor whites have been called “lubbers”, “offscourings”, “crackers”, “hillbillies”, “clay-eaters”, “low-downers”, “degenerates”, “red necks”, “white niggers” and “trailer trash”. Nowadays “Trump voter” might also serve.
18:40 Publié dans Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 26 septembre 2016
Quelques commentaires au fil de la vue, de la plume, de quoi d'ailleurs.
Déjà, être une casserole, ça me surprend. Je pensais qu'on traînait des casseroles, mais découvrir que François se dit casserole en se coiffant d'une casserole, ça me lave la scarole (pour le dire poliment).
La pézize est un champignon !
La pézize orangée est un champignon ! (Je me suis exclamé ça en entendant “je ne sais pas du tout ce que c'est la pézize”, avec l'odeur des sous-bois qui remonte dans les narines de la mémoire.)
Élisée, pour Reclus, m'intrigue, vu que j'ai lu L'homme des bois en 2015, et que — « il cause toujours, l'inaudible ? » — à Hagetmau on a un énorme volume de la Géographie universelle, que je me suis colleté à ce terme si gênant de francophonie forgé par Onésime, etc. Donc on va lire ce livre de Giraud, sûr.
Puis, tout ce passage du film où l'audible parle à côté de l'image de l'inaudible, c'est drôle et profond, ça frôle la discrépance (oui, celle d'Isou). L'apparition du livre, la réapparition de l'improvisation. Dans la foulée de la présentation du livre de David Le Breton, la citation de mémoire de Baudelaire est impressionnante, le surtitre a tort d'en regretter la non-abstention. Si on enlève le sujet, qu'est-ce qui parle ? Je n'ai jamais lu David Le Breton, mais y a-t-il un lien avec l'anthropologie type Jean-Thierry Maertens (sur l'inscription, l'incision, la masquilinité etc. — oui, je parle donc ici de mes obsessions, je renvoie un écho à la voix audible que j'entends — en notant cela, je marque durablement ce que je veux creuser de ce que cette vidéo palimpseste m'a suggéré).
................................ il y a vraiment un éditeur qui s'appelle Monty-Petons ??? .............
Alors, comme ça je pourrais fractionner mon commentaire pour atteindre directement les 50 commentaires. Non, je ne fais pas ça. Comme pendant qu'il y a deux livres dans la main de François Bon, il y a trois François Bon, démultiplication à l'écran.
[Loti : je n'ai lu que Ramuntcho et je n'ai toujours pas visité sa maison à Rochefort.]
▓▒░░▒ Pour se lancer dans l'édition, ça se lance ! L'oiseau d'orage, c'est un titre magnifique. Voilà, je vais vouloir emprunter La maison du péché et acheter cet Oiseau — François, il ne faut pas faire acheter des livres comme ça, c'est dangereux pour la damnation.
Les Petits traités de Quignard, que je n'ai pas du tout lus (décidément), je me rappelle l'avoir vu les présenter au tout début des années 90 dans une émission de télévision présentée par Bernard Rapp, avec un roman qui s'intitule Albucius.
La pézize orangée est un champignon !
La pézize est un champignon !
Les tricheurs qui ne cliquent que sur la fin, pour le cadeau, tu les repères avec le nombre moyen de minutes par visionnage, c'est ça qui m'a découragé de poursuivre les traductions sans filet en vidéo, car j'avais 15 vues au bout d'une semaine, avec une moyenne de 2 minutes par visionnage pour des vidéos de 11 à 15 minutes.
Donc voilà même avant le tirage au sort j'ai mérité Perrine Rouillon mais je ne triche pas du tout bien entendu.
dimanche, 25 septembre 2016
Trois distiques hypermercatifs
25.09.2015.
Sept heures de le soir du taf en revenant
On a dur les cassos sur le parking d'Auchan.
Si leur gosse taré comme un footeux se peigne
Les mères cougars en skaï se foutont des beignes.
“Croive”, “voye” et “fais-le pas” qu'est dit la grand-mère
Où comme les cassos offensont la grammaire.
06:08 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 24 septembre 2016
Dix limericks retrouvés
« À part celui sur Coprios où guère ne te foulas la rate, l'ami, je te kiffe trop. » (Florence B., 24 septembre 2013)
Un fort brave garçon, prénommé Anathlon,
Était, par-dessus tout, fana de triathlon.
Toutefois, hygrophobe,
Il sent que se dérobe
Le destin : le voilà vendeur à Décathlon.
Le boucher d'Andelot, Andoche,
Disait toujours : « Pour la bidoche,
Rien de tel qu'un tel prénom,
Qui ajoute à mon renom !
Mais allez faire accepter ça à ma beldoche... »
Un locataire, Coprios,
Avait à cœur d'importuner ses proprios
Pour une fuite d'eau
Ou un double rideau,
L'appart dans un état proche de l'Ohios.
Mon petit cousin, Dalmace,
Est complètement à la mace.
Il chante du Tal
Et du Lemarchal,
Parfois même du Jeannemace.
Mon voisin de palier, Nicandre,
Ressemble à un vieux scolopandre.
Derrière son juda,
Il m'espionne à tout va —
Vraiment, c'est à n'y rien comprandre !
Un gentil damoiseau, prénommé Pacifique,
Ne goûte guère la compagnie de Rustique.
Il dit : « Ta barbe pique ! »
L'autre répond : « Soporifique ! »
On est bien loin, ma foi, de vos amours saphiques.
Vicomte de Marseille, Ysarn
N'était pas natif du Béarn,
Ce que vraiment j'abhorre
Car il n'y a pléthore
De rimes en -arn (barn, Tarn, Troarn, saumondarn).
Quoique fort botaniste, Thyrse
N'a jamais vu lilas ni cirse
Ni même de pâquerette,
De sorte que rien ne l'arrête
S'il veut se jeter dans la Birse.
Un universitaire, appelé Galaction,
Avait surnom plaisant — Professeur Inaction !
Des cours recyclés,
Nulle responsabilité
Mais un CV truffé de cent publications.
Germer de Fly disait à sa femme : « Domane,
Il me fout vraiment les jetons, ton dobermane.
Si tu n'y mets de muselière,
J'irai au fond d'un monastère. »
C'est ainsi que Germer devint moine brâhmane.
10:24 Publié dans Limericks du martyrologe | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 23 septembre 2016
Deux distiques retrouvés
23 septembre 2015
Sept jours après sa mort qu'il allut au coiffeur
Béart j'a dans la tête un refrain énerveur.
Zoonautes qu'ils ont drôlement bouchebé
Si que l'éléphante est bousillu son bébé.
10:21 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 22 septembre 2016
secousses de buée
22.09.2015.
poème écrit dans les secousses
d'un bus accordéon lancé
à vive allure sans penser
au chemin qu'après tu rebrousses
nous n'irons pas à la rescousse
des paradoxes insensés
des cygnes comme dans Manset
la lune est verte pamplemousse
je monte aussi dans ce tramway
les lunettes bleues de buée
& l'inquiétude en bandoulière
buvez du Marbuzet messieurs
incarcérés dans vos meulières
& privés de la vue des cieux
21:43 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 21 septembre 2016
Mercredi à l'aube, bords de Loire.
Il y a deux ans, j'avais commencé de tenter de circonscrire, à bâtons rompus, un chronotope : le lundi de cinq à sept, dans le quartier de la cathédrale (où se trouve le Conservatoire).
Ce matin, avant de publier la photo du jour sur le nouvel autre blog, j'ai pris en photo l'amphithéâtre où je vais faire cours, de huit à neuf, mais pendant quatre semaines seulement.
Récurrence modérée.
Il s'agit, pour quatre mercredis donc — celui-ci étant le deuxième — du cours magistral sur Tail of the Blue Bird de Nii Ayikwei Parkes.
07:43 Publié dans Ce qui m'advient, Moments de Tours, WAW | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 20 septembre 2016
Payer en nature
Le crime crapuleux n'est pas sieste crapuleuse, ni réciproquement*.
L'étudiant anglais qui m'a demandé de lui expliquer, vendredi dernier, ce que signifiait payer en nature m'a confirmé que c'était plutôt dans un contexte de vannes de bistrot que parce qu'il avait aidé aux vendanges à Vouvray. J'espère pour lui qu'il n'a pas raté une occase.
Plus sérieusement, cette suggestion, qui a égayé le cours, était aussi une colle.
Dans son sens économique, littéral, “payer en nature” se dit pay in kind, expression que ne semblait comprendre aucun des étudiants anglophones, probablement parce que cette pratique n'a aucune espèce de réalité dans leur univers. Pour le sens métaphorique, sexuel, les ressources lexicographiques consultées en direct pendant le cours (WR, Reverso** et les dictionnaires Larousse) proposaient toutes take it out in trade. Le hic, c'est que là encore aucun des étudiants anglophones n'identifiait le sens sexuel de cette expression, qui doit être moins répandue et nettement moins compréhensible que son équivalent français.
Comment traduire, alors, sans expliciter ? Imaginons, dans un dialogue par exemple : “Le serveur est mignon, t'as qu'à le payer en nature”. Traduire cet énoncé par “The waiter is cute, possibly he'll accept your paying him with sexual favours” serait beaucoup trop explicite. J'avoue n'avoir aucune idée, à part un jeu de mots alambiqué sur down payment et go down on sb → you should offer him a going-down-payment.
* Cf débat sur FB le 20.09.2015.
** Je note ici une bizarrerie de l'article de synonymie pour “sexual favours” sur Reverso.net. Dans la liste des exemples d'usage se trouve la phrase “Many women derive sexual pleasure from driving on a horse” (ce qui est déjà tout un programme), avec,en regard, sa traduction en arabe...!
(cliquer pour agrandir)
09:44 Publié dans Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 19 septembre 2016
Rien la tronche.
20.09.2014.,
peut-être sous l'influence de Frankétienne ou de Tram 83
Ribouldingue pour les fous.
Rigodon pour d'autres farcis empiffrés.
Sarabande des mutiques.
Plein la panse.
Rien la tronche.
Bancroche à fond la foison des fieffés menteurs roule-mécaniques.
09:44 Publié dans Chèvre, aucun risque, Ecrit(o)ures, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 18 septembre 2016
Chat(te?) égaré(e?) dans le quartier de la Petite Arche
18:06 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 17 septembre 2016
Au prisme du Styx
Mieux vaut en rire que de s'en offusquer.
Je découvre aujourd'hui l'existence d'un prix littéraire sobrement nommé Prix du Style. Étonnement, mais pas longtemps : en effet, à l'heure où la très large majorité des prétendus écrivains ne savent plus ce qu'est une phrase, et où tant de critiques nous parlent d'écriture blanche pour des écritures vides (Philippe Claudel, Véronique Ovaldé, j'en passe et des pires), faut-il s'étonner qu'on finisse par consacrer un prix littéraire au style ?
Et donc, qu'est-ce à dire ? Qu'on va juger du style séparément du reste, à la lagarde&michard ? Ou qu'on va décorer une œuvre totalement creuse mais bien écrite ? Cela fleure la décadence à la puissance sept, c'est-à-dire le retour à un tiède passé.
Voilà sans doute, dans un premier temps, ce qu'il y a à en dire, ou à en penser. S'inscrire dans le refus fondamental de ça, la séparation du fond et de la forme, de la syntaxe et du message, gna gna gna.
Puis, tout de même, pris d'un remords, je décide de consulter le site Web dont j'ai donné le lien plus haut — et ceux qui ont cliqué avant de poursuivre la lecture de ce billet ont déjà dû se choper le même fou rire que moi —, et voici ce qu'on peut lire à la une :
Tristante [sic] Banon et Marc Lévy intègrent le jury du Prix du Style
C'est tellement gorafiesque * ou abracadabrantesque que j'en ai fait une capture d'écran. La coquille au prénom, la tournure incorrecte (intégrer un jury ??), la photo totalement old school...
Last, not least, les deux promus : Tristane Banon et Marc Lévy, qu'on cite presque systématiquement (en particulier le second) pour la médiocrité de leur langue... Le nom même de Marc Lévy est devenu, avec ceux de Musso ou de Gavalda, un raccourci pour désigner des récits conformistes et plats. Alors, ce Prix du Style — quoi ? le Prix de la Meilleure Mauvaise Rédaction de Cinquième ?
Mieux vaut s'en gausser que de s'en indigner.
* Après avoir reconsulté la composition du jury, je n'arrive pas à penser que ce puisse être autre chose qu'un canular, ou qu'un fake. Le fondateur et président du jury a publié un livre sur les Schtroumpfs qu'il a ensuite adapté au théâtre des Déchargeurs ???? Come on, give us a break.
08:48 Publié dans Indignations, Lect(o)ures, Résidence avec Laloux | Lien permanent | Commentaires (1)
Distiques du 17 septembre 2013 : L'Été indien
Si qu'en septembre on allons au travail en ski
Ç'a bien la faute de Jean-Michel Golynski.
Si qu'on est sort dehors le nez tout gelado
Je croive ç'a coupable Joël Collado.
Si qu'on je suis éternue le nez tout mouillier
N'a-t-elle pas pour rien dedans Doria Tillier.
La bagnole qu'elle a aussi froid qu'un miko
Endroit qu'il a fautif de Laurent Romejko.
Même que son rictus ricanant Catherine
Laborde n'empêchut qu'on a dur temps d'urine.
Hugo m'est disu j'avons metté trop l'opprobre
Où de septembre ç'a un peu le temps d'octobre.
Si j'avons le nez qui coulure comme un lac
Ai-je certain c'est ta faute, Élodie Callac !
07:30 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 16 septembre 2016
foirade baleinière
16.09.2015, il y a un an pile
ton vers tu l'as foiré échoué et tu rates
même la prose fade et terne de ta vie
à ne discerner dans cette philosophie
les aurochs les galops les ocres disparates
aux peaux anéanties aux visages pirates
burinés par le sel dont la langue asservie
ne peut plus distinguer si elle est assouvie
de ces tord-boyaux ou de ces sombres picrates
toi qui sentais le suif la semence et le crin
d'océan tu te noies dans un alexandrin
ou même dans quatorze — après tout quelle aubaine
de moduler sur ta senza (son doux métal
plus précieux qu'un coffre d'or en bois de santal)
les soupirs du dugong les pleurs de la baleine
12:22 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (8)
mardi, 13 septembre 2016
aux enfers ton rire
13 septembre 2015
tire la chevillette
& le monde s'écroule
une foulque macroule
avance à La Villette
toute pierre qui roule
échoit en mitraillette
à nouer l'aiguillette
d'un homme dans la foule
n'était-ce qu'une éclipse
ou bien l'apocalypse
descendons aux enfers
ton rire caracole
j'ai la tête à l'envers
de tout ce protocole
16:13 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 12 septembre 2016
patchwork crapauds
12.09.2015.
de batraciens un vrai patchwork
défilant tristes sur la trace
de la baston et du pancrace
le spectateur flippe sa race
la spectatrice a hurlé beurk
qui veut étreindre trop embrasse
& quelle audace Douglas Sirk
creuser la fossette de Kirk
un vieux poème qui gargouille
& marche en crabe pour que dalle
la pâmoison d'une grenouille
le tour de France par Lassalle
un chien bade bien une andouille
le lyrisme se fait la malle
07:30 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 11 septembre 2016
3939
11 septembre 2016
Levé à presque huit heures ce matin, me sentant reposé après la nuit très écourtée de la veille. Passage à la boulangerie pour les viennoiseries hebdomadaires. J'ai pris en photo le portail du 29, rue de Sapaillé (dont j'avais plusieurs fois photographié l'ancienne façade, avec un vieux portail et des lettrages en ferraille verte écaillée, le tout plus émouvant que cette impression de bunker dérisoire en banlieue) pour le projet des 365 photographies pourries.
Continué Tardigrade et Les nuits d'Antananarivo. Hier soir, j'étais arrivé à un bon tiers de Behold the Dreamers, qui me déçoit : banal, terne, conformiste. J'attends d'avoir terminé le roman pour me faire un avis définitif.
Temps couvert, qui a même tourné crachin léger quand nous étions au Jardin botanique pour une promenade dominicale moins ambitieuse que celle initialement prévue. Après le déjeuner, le soleil est revenu, alors que je m'étais installé à la table carrée noire, pour travailler : soleil dessus, mais pas à me plaindre. Il paraît qu'on va de nouveau atteindre les 34° mardi, avant de dégringoler à 17° jeudi : sortez les mouchoirs et les pastilles pour la gorge.
Toute la journée, j'ai lu des textes ou vu passer des publications liées au quinzième anniversaire des attentats de New York. Je crois que je n'ai jamais raconté, par écrit s'entend, mon 11 septembre 2001. Il y aurait sans doute quelque chose d'indécent, là contre.
Fin d'après-midi, lu le recueil des textes que Bonnefoy a consacrés à l'œuvre de Hollan (il s'est beaucoup répété, on le voit là). — Soir. Fin de préparation des cours. Poursuivi la lecture du roman d'Imbolo Mbue.
22:32 Publié dans Sauver Maurice (journal 2016-7) | Lien permanent | Commentaires (0)
Eau paiera
11 septembre 2014
Comprendu-je ne pas même pendant dezeur
Pourquoi comme que Diane étut dans le freezeur.
—▬—▬—
L'opéra il a bien escherichia coli
Comme que la forêt c'étut des brocolis.
13:32 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
enfermés dans la poivrière
11.09.2015 (décidément, plein de sonnets
oubliés dans les limbes de Facebook)
bus 2 en direction des Douets
à l'heure ô combien meurtrière
des carcans des chaînes des fouets
illusoire méthode Coué
enfermés dans la poivrière
où un génie brûle nos souhaits
à peine un regard vers l'arrière
la mémoire mort fourmilière
dans l'accordéon désarti-
culé direction le parti
pris de souvenirs insensibles
les visages ne sont des cibles
qu'avec le temps un bus feignant
d'aller direction Gradignan
12:20 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
Défécation
11.09.2015.
Pour moi la bibliothèque
Est allégresse mentale.
Le petit lionceau défèque
À côté des ibis tantale.
09:24 Publié dans Chèvre, aucun risque, Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 10 septembre 2016
sur \ sous //
10 septembre 2015
la pluie qui tombe sur le square
emporte les papiers gras de
McDo comme pour la parade
— sur la branche un refrain à boire
la pluie qui tombe tombe noire
et veloutée sur cette estrade
qu'un vieux sac KFC bien crade
amoche à peine — quelle histoire
sous la pluie comme un édifice
ou une bête rassurante
au grondement brun et muet
le saule étend ses artifices
en branches qu'ici même on chante —
sous la pluie un vers embué
09:37 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 septembre 2016
\\\\ \\\
9 septembre 2015,
encore un sonnet retrouvé
tu te caches sous un pseudo
pour pondre un bout de parabase
la neige te coule du nase
n'imite plus jo le clodo
tu prends le wifi du macdo
pour ne pas crever d'épectase
dans le sommeil où se transvase
une gavotte glissando
de ta passion aux interstices
suppurent des contre-cotices
dont s'enorgueillit ton radeau
la vie ce n'est pas une phrase
et vautré sur le baradeau
tu sens comme un œuf qui t'écrase
15:04 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 07 septembre 2016
La boule à zéro
7 septembre 2015
il avait la boule à zéro
sa froideur foutait les miquettes
on peut empiler dix liquettes
rien ne vaut un bon braséro
sa coquille caliméro
& chèvres qu'il nommait “biquettes”
ça décolle les étiquettes
même cousues au boléro
son regard à l'eau de javel
glaçait les sangs du plus torride
ses joues n'avaient pas une ride
autant se murger au tavel
ou au tursan si la mémoire
vous empoigne comme à la foire
18:03 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 06 septembre 2016
Johary Ravaloson. Vol à vif.
Vol à vif. Editions Dodo vole, 2016, 192 pp.
[Le roman peut être commandé par courrier électronique. Cf ici.]
Matière de mythe
L’histoire, qu’on ne raconte pas ici, est matériau de conte (ou mythème ?), mais constituée en roman : changements de points de vue, analepses et prolepses, narrativité ambivalente des descriptions.
Structure
Vol à vif se compose de trois parties : le récit de Papang jusqu’à sa mort (5 chapitres, pp. 7-37) ; le récit à la 3e personne des conditions dans lesquels est né puis a dû être banni l’enfant de Markrik et Péla-Soue (3 chapitres, pp. 39-80) ; l’histoire de Tibaar après l’échec du vol (la mort de Papang) (8 chapitres, pp. 83-190).
Si on veut être tout à fait précis, le 8e chapitre de la 3e partie est une sorte d’envolée lyrique dont le narrateur est le milan (papangue). Comme, dans le rituel divinatoire qui précédait le vol des zébus, le chiffre 8 joue un rôle essentiel, il ne faut sans doute pas s’étonner que cette 3e partie se décompose en 7+1, de même qu’on dénombre 5+3 chapitres dans les deux premières parties.
Le lecteur zébu
On ne raconte pas ici l’histoire. Mais vous – oui : vous – verrez qu’on est désorienté par le début du roman. Difficulté à saisir ce qui se passe, opacité des termes malgaches. Tout est fait pour que le lecteur (européen ? non malgache ? (ce n’est pas pareil)) soit désorienté, contraint de fuir devant les dahalos, les voleurs qui les poursuivent et les font courir de leurs cris. Ce n’est pas la première fois que j’ai le sentiment, en tant que lecteur, qu’on me fait marcher ; c’est la première fois qu’on me fait courir comme un zébu. Lector in fabula : pas d’éleveur puissant sans zébus, pas de livre sans lecteurs.
L’alexandrin
La prose de Johary Ravaloson est toute en prosodie discrète. Sans ça, lirait-on ?
« L’aube pointe son nez derrière le torrent. » (p. 108)
La mer imaginée
Tibaar « n’arrive pas à concevoir l’eau qui rue » (p. 107). Le roman s’articule autour d’un conflit entre l’eau douce, paisible, et l’océan, que ceux de l’Yshal et des alentours ne connaissent pas. L’océan, inconnu ou incompris, s’identifie à la bizarrerie des histoires « des gens vivant de l’autre côté de la mer » (p. 106). Dans l’avant-dernier chapitre, Dzaovelo, avec fatalisme, se résout à accepter la « pente » de l’histoire personnelle autant que collective dont Tibaar est le perturbateur : « L’eau longtemps retenue va maintenant se ruer à la mer. » (pp. 181-2)
Yoknapatawpha
Soyez avertis, les noms de lieux sont fictionnels mais représentent des lieux réels : le parc national de l’Isalo devient le mont Yshal. L’ethnonyme Bara devient ici “les Baar”.
Le double nom
Figure qui me fascine depuis bientôt vingt ans, singulièrement dans les littératures africaines, le double nom est, ici encore, au centre du dispositif narratif : mieux encore que Mahatokana, renommé Tibaar pour signifier son bannissement, c’est le personnage de Papang qui continue de suivre Tibaar après sa mort, mais sous la forme d’un milan (papangue). En fait, selon le mythe, ce serait plutôt qu’il appartient à une race d’hommes qui ont accepté de ne jamais procréer pour demeurer immortels. Dans l’ultime chapitre, le papangue plane au-dessus du plateau et se situe, par là même, en position d’observateur des points de rencontre entre différentes temporalités.
Ruée humaine
« Je perçois déjà la poussière soulevée par la ruée des hommes, les trous qu’ils creuseront dans la terre, les bâtiments qu’ils élèveront vers le ciel. Je perçois aussi l’ombre de la lumière qu’ils vont amener. Elle sera plus épaisse que la nuit où l’on sculpte les solitudes. » (p. 190)
À suivre :
Les esprits
L’écriture
06:42 Publié dans Affres extatiques | Lien permanent | Commentaires (3)