dimanche, 30 septembre 2012
Moins-orti
Je l'écris comme c'est sorti, comme ça s'est appesanti.
Focus Danse; [gravures] dernier jour de 7bre .................. danse < soprano
les 12 jardins
les 6 gravures
les 4 boissons
l'1 vieux endormi tenu par son volant sur la route de Chinon
NOMBRES
Le trio forme un serpent qui se gondole au fur et à mesure des figures. LA MONTRE BLEUE. LA BÊTE NOIRE. Mais tout de même les carottes râpées dans le cake, et la cycliste aux cheveux couleur carottes râpées chute d'épluchures sur les bords de Loire.
Le piano interrompit les envolées du trio. (Au verso je dois le préciser trois fois les 3 miens le tout sur fond noir vieil assemblage dû à la main technique de Delphine.)
NOMBRES les 15 tuiles de mon fils en déveine au bout de seulement 4 coups
puis mes 9 tuiles après le 6e coup, la chance tournant définitivement en ma défaveur
Si je compose un texte aussi enchevêtré à chaque partie de pyramides plastiques, qu'en faire ensuite ?
Puis j'écrivis une sorte de poème débile.
Colombe de la paix
perdue hors des lignes
(des lignes amies)
l'échéance à peine repoussée
du triple échec (cuisant :
marmite du dîner) Colombe
ton ombre on la déchiffre
le mot SEPTAIN compte 7 lettres
trouver pour nouvelle forme de sonnet un nom de 14 lettres
.
21:06 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 29 septembre 2012
Nous du
"Nous du football amateur on est souvent mis de côté par rapport du football professionnel."
(Entendu sur France Infos, vendredi soir)
En effet, quand on maîtrise si bellement la langue française, il y a de quoi être agacé de ne pas être, à l'instar de Ribéry, millionnaire.
00:05 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 28 septembre 2012
Early embroiled squeegee
An early move to rural China offers a window on the political savvy of Xi Jinping, who is on the cusp of taking over as China's supreme leader. David Cameron was embroiled in a fresh party funding row last night after he opened a factory in Brazil belonging to one of the Conservatives' largest donors. “Pollock flung it,” she said. “Rauschenberg silkscreened it; Richter took a squeegee; Polke used chemicals. Wade is working in what by now is a pretty venerable tradition, against the conventional idea of painting.”
(PaperPestPaste, i)
21:50 Publié dans Chèvre, aucun risque, PaperPestPaste | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 27 septembre 2012
Mémoire de Multani
Seize pions verts, et désormais un dix-septième qui s'affiche dans ce jeu de go, tout d'une pièce.
Santiago Amigorena (je n'ai pas avancé d'une page dans La Première défaite depuis mardi) se décrit, comme auparavant, en "crapaud graphomane", et je m'amuse à constater comme, nouvelle mouche-Amiel, je suis devenu le constituant ombrageux de ma propre polygraphie ignorée. La mémoire et l'oubli : une constellation Amigorena-Kundera-Breytenbach, qui invite d'autres calligraphies, aussi. Peu importe. Aimant les crapauds, surtout les alytes (crapauds accoucheurs), aimant leur chant mélancolique dans le brasier allégé des nuit d'été, m'interdisant les adjectifs, je trace pierre après pierre le chemin qui m'efface, en ombre songeuse encore.
Ce n'est pas rien, d'autant que le nombre d'hier est un nombre de Mat(t)hieu . Et je n'ai, très entre mille autres choses, pêle-mêle, jamais eu/pris le temps d'approfondir cette notion de nombre de Mat(t)hieu.
Qu'on me relâche.
Le circonflexe qui se greffe à la mémoire est aussi celui de l'entremêlement.
15:09 Publié dans Autoportraiture, Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 septembre 2012
# 2755
Retombant sur d'anciennes discussions à la suite d'anciennes notes sur un blog qui était, dès le principe, antique et désuet, je me rappelle tel ou telle de mes anciennement fidèles lectrices/commentateurs, tous disparus, sinon de la blogosphère, du moins de la mienne, sortes de spectres, tout comme je suis devenu, par l'effacement progressif de toute activité internautique de cet ordre (sauf l'écriture, là d'emblée, et elle-même effacement), un fantôme, peut-être même un fantôme pour moi-même, ombre qui, multipliant les griffonnages, se réfugie dans le nombre.
09:44 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Autoportraiture, Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 25 septembre 2012
Froissé défroissé
Etait-ce une si bonne idée, ce départ à l’aube ?
Dans les broussailles, on devine des détalements de sanglier, des piétinements, quelques grincements aussi. Bien campée dans l’azur, la lune n’a pas dit son dernier mot. D’autres souvenirs sont conviés à la barre, pour soupeser un passé qui n’a plus de sens depuis qu’on s’est perdu en route, depuis qu’on a cessé d’arborer de vieux t-shirts, qu’on s’est embourgeoisé, empesé, alourdi, surbaudruché finalement. Alors, quoi, fallait-il partir ? Tout abandonner, vraiment ?
L’habit ne fait pas l’histoire, ni l’hystérique. On clame en s’époumonant un itinéraire et un univers dont il ne faudrait pas se vanter, tant et si bien que, de pierre en pierre, de fougère en fougère, de gué en gué, et d’escalade en escalade, on a tout perdu, ce que l’on regrettait – et ce que l’on regrette.
Tout au plus pouvons-nous encore lever les yeux, regarder la lune, qui n’a jamais fui.
Quelle débâcle. Habits déchirés.
En attendant que la pluie dessille nos guenilles, encore une nuit blanche encore. Qui se débat.
15:39 Publié dans Jazeur méridional, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 23 septembre 2012
Aller avant
Neuf pions noirs, et treize verts, comment reprendre son souffle.
Hier soir, je me suis enfoncé intégralement une punaise dans la talon du pied droit. Il faudrait limiter l'usage des punaises au sous-sol (affiches de course landaise sur les lambris), ou éviter de marcher en chaussettes en allant ranger, à la cave, les bouteilles fraîchement achetées. Ou les deux. Solide, le pansement a résisté, jusqu'à présent, à l'humidité de la douche et à la friction des draps.
L'équinoxe l'avait trouvé en plein paradoxe. Aller avant.
Un quatorzième carreau vert éclaire la fenêtre.
08:23 Publié dans Ex abrupto, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 22 septembre 2012
Défrichais frayé
La bibliothèque de Queen's devait répondre à mes sollicitations d'archives, je ne défrichais sans doute pas un terrain vierge, mais peu frayé, oui, à l'époque.
(Claude Ollier. Missing. P.O.L., p. 56)
20:44 Publié dans Chèvre, aucun risque, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 21 septembre 2012
... dharma queen ...
......... j'étais ce clochard céleste dont les yeux semblaient percer quelque aporie de la ville composée par la thèse de ses cheveux blancs et l'antithèse de sa longue barbe blanche ................
(Santiago Amigorena. La Première défaite. P.O.L., p. 175)
Oui, je suis revenu de la collégiale.
Oui, j'ai entendu Kudsi Erguner et Denis Raisin Dadre, et leurs formations, pour quelques semaines jumelées.
(Comme il aimait l'ambiguïté qui naissait de placements syntaxiques audacieux, que certains compteraient faute de style.)
Oui, il faisait frais dans la journée, pour septembre, et bon le soir.
Puis Kudsi devint Kerouac.
C'était beau.
23:10 Publié dans Autres gammes, Chèvre, aucun risque, Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 20 septembre 2012
Religions et caricature
Je copie ici, totalement sorti de son contexte précis et dialogique, un commentaire que j'ai rédigé sur FB à l'occasion d'un débat sur les fameuses caricatures de Charlie Hebdo. Ainsi, j'en garderai une meilleure trace.
Bon, je veux juste préciser une ou deux choses. Enfant, j'ai souffert, comme ma soeur d'ailleurs, sous le poids de l'obscurantisme et du fanatisme catholiques. Une véritable mise à l'écart, qui n'a pas duré longtemps mais fut durement ressentie, et cela seulement parce que nous étions athées. Ce n'était ni sous Napoléon III, ni en Alsace. Donc, je sais que l'intégrisme est possible dans toute religion. Par ailleurs, ayant côtoyé, à Paris, plusieurs amis de confession musulmane, je sais combien les clichés peuvent être faux. Enfin, ayant consacré ma thèse à un auteur musulman, j'ai lu des milliers de pages (théologie, symbolique, anthropologie) sur l'Islam, religion fascinante par certains côtés et, de toute façon, absolument respectable en soi.
Sur la question des caricatures (ou des films, si mauvais ou islamophobes soient-ils), je voulais juste préciser une chose : les gens qui tuent un ambassadeur ou d'autres personnes autour d'une ambassade (par exemple : à Tunis, des Tunisois ont cogné sur des Tunisois !) sont seuls et uniques responsables de la mort de leurs victimes.
Autre chose : la France est un pays dans lequel il n'y a pas de religion d'Etat et dans lequel les catholiques, par exemple, ont dû finir par s'habituer, bon gré mal gré, au fait qu'on pouvait se foutre ouvertement de leur religion. Lors des procès gagnés par Charlie Hebdo il y a quelques années, l'avocat du journal avait fait la recension des dessins ou articles dont le sujet était la religion : cinq fois plus se moquaient du pape, des prêtres ou de la foi chrétienne que de l'Islam. Peut-être que les catholiques fervents continuent de se sentir choqués, mais ils ont compris que la France n'était ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni l'Arabie Saoudite. Que font-ils ? qu'ils prient ou fulminent, je suppose qu'en tout cas ils ne lisent pas Charlie Hebdo. (Ni Marianne ni Golias.)
Les musulmans de France comme d'ailleurs doivent comprendre qu'en France, la liberté de culte va de pair avec la liberté de se moquer de tous les cultes. L'incitation à la haine est interdite par la loi, pas la satire ni l'humour.
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Je complète ma réponse au sujet de la "fixette française sur l'Islam", qui engendre, une situation de stress pour les musulmans non-extrémistes (on est d'accord, 90%) et une attitude sur la défensive. Oui, ce retour permanent et stupide des débats sur la viande halal etc. ont de quoi irriter, et pas seulement les musulmans. Mon épouse enseigne en lycée et a toujours (comme mes parents d'ailleurs) fait rentrer les croix en pendentif sous les vêtements. Pas de quoi faire la une des journaux, ni des débats politiques. Donc je comprends le sentiment de stigmatisation. Nous devons tous travailler ensemble à ne pas l'exacerber, et à faire en sorte que l'appartenance religieuse ne se substitue jamais au vivre-ensemble.
20:00 Publié dans Chèvre, aucun risque, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 19 septembre 2012
Distiques ribéryens : la météo et la grasse matinée
Que golri je un max en sirotons mon thé
Dehors que froid automne où lumière bleuté.
Endroit que j'aime été même que si ça caille,
Platines de dee-jay plutôt où passacaille.
Cingal qu'on espérut où que son fils cadet
Allons se réveillir et nous lâche basket.
Mercredi que c'être un deux jours de judo
Où sur la tatami que pèle en kimono.
Hugo que dire me que tenue judogi
Et que j'être ras-le-cul où de ce Guigui.
Et ç'avoir pratique mes fautes pour chevilles
Alexandrinement que gonflaire chevilles.
Peut-être l'été avoir-ce derniers distiques
Où que n'avoir eu piqué par pas de moustiques.
Si que le gamin il est grasse matinée,
De mirlitons qu'avoir Cingal la tartinée.
Il faudri pas me prener pour la vieille courge
Que connexion Facebook il est lycée de Bourge.
Que suis-je contraindu dédiera le distique
Au seul unique qui ces distiques ont like.
Hugo que pénible me dire météo
Que j'être Franck lui Hugo et nous pas Théo.
Qu'en seul neuf minutes j'avoir pondi en douze
De si Zahia bimbo prolifi la partouze.
Qu'au lycée Bourge en salle profs la connexion
ç'a pas faire pour lisir mes indirections.
Paru que dès demain même pour la zénith
Que si été pourtant nous caillerons la bith.
Que Bayern potes dit s'en foutre du "Wetter"
Que golri je vestiaire où l'a coussin péteur.
J'être trop mégafort d'avoir pour le distique
Rime de grobogoss hypertranslinguistique.
Débile d'un quart d'heure il en écriva seize
Et qu'espère asséché de vers sera l'ascèse.
08:45 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 18 septembre 2012
Distiques ribéryens : France-Biélorussie, 1ère mi-temps
J'ai voir que de pendant le match biélorusse
L'abeilliculteur qu'il apport du miel aux russes.
Hugo que dire me qu'on dire "apiculteur"
Comme au bar lieu que j'aime avoir l'api-haoueur.
Y a sur le terrain plein des mecs je connais pas :
Des Bleus, et pas des Blancs, que coach on a sympa.
Que pas sans shampooing (ç'a champù ou shampoo)
J'allirai doucher de çui qui s'appellont Capoue.
Suis-je déjà faisait rime d'Yvette Horner
Pour de râler qu'on m'ont pas donne le corner ?
Très fort qu'il m'est bien plu, sorti d'où de sa paille
En cage l'équipier qui s'appellont Cobaye.
Karim qui m'est fait golri d'un pied bombardien
Qu'a flingué en plein dans la tronche le gardien.
Que très ennuyeux le match autant qu'un larsen
Sorte qu'à d'endormer Bixente et Arsène.
Ce n'a pas devant poteaux faire des claquettes
Que t'arrêtes les tirs de Karim Rouflaquettes.
Que pas comprendu Hugo dit "Capoue délices"
En golri comme je écoute "Alice, ça glisse".
Le coach de crier nous nuls 45 minutes
Et sans prime de match que n'irons pas aux putes.
15:15 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 16 septembre 2012
Distiques ribéryens : les Journées du patrimoine
Que pendru par la couille il faudre l'architeque
Qui refaire château de Cangé médiathèque.
Chançay, Larçay, Reugny, Rochecorbon, Saint-Avre * :
Que dire que journée patrimoine me navre.
Endroit que j'aime être où Amboise comme Avoine
Je vais m'avoir fait yéch journées du patrimoine.
Je veux, pour composer chastement mes distiques,
Que je vas visiter cloître troglodytique.
* Que Hugo dire moi c'être Saint-Avertin
Où que pour rime et pieds j'avoir avre crétin !
18:30 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 13 septembre 2012
All the Crap in this Year
Grand soleil par les baies. Bricoles expédiées -- enfants chacun dans son école -- How My Heart Sings par Bill Evans, Marty Morell et Eddie Gomez. Me voici à même de consacrer une grande part de ce jeudi à boucler les premières séances du nouveau (et peu roboratif, sur le papier) cours magistral que je dois assurer en première année.
Demain, réunion pour fixer plus précisément les contenus des T.D. de méthodologie (il y a encore des zones d'ombre).
Sinon, pour la première séance de traductologie en agrégation interne, je sais ce que je vais proposer, afin que ça ne soit pas trop rébarbatif pour les "doublants". Outre la présentation de l'épreuve (passage obligé, il y aura des petits bleus) et un rapide survol des différents procédés qu'il faut savoir identifier, mais surtout mettre en place, je vais ponctuer le tout d'un exercice de traduction et commentaire de traduction à partir des titres de chansons d'un des derniers albums du groupe Sparks :
Good Morning
Strange Animal
I Can't Believe That You Would Fall for All the Crap in this Song
Let the Monkey Drive
I've Never Been High
(She Got Me) Pregnant
Lighten Up, Morrissey
This is the Renaissance
The Director Never Yelled 'Cut'
Photoshop Me Out Of Your Life
Avec ces dix titres, je peux présenter et même commencer à élaborer tous les concepts principaux : recatégorisation, étoffement et effacement, dilution et concentration, chassé-croisé (avec étoffement), modulation du contraire négativé, hypéronymie, modulations métaphoriques... sans parler des questions de genre, de nombre et de choix verbaux. À la rigueur, on pourrait tenir le semestre là-dessus...
09:20 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 12 septembre 2012
L'Année terrible
Sitôt que le char marche, il se met à crier.
Suite à des cheminements plutôt complexes, je me suis replongé, depuis hier, dans L'Année terrible. Toujours eu un faible pour ce recueil, que je n'avais peut-être pas ouvert depuis dix ans, et, à coup sûr, pas réellement lu depuis la fin de mon adolescence. Je suis heureux de voir que les poèmes m'en semblent toujours aussi forts, que la parenté avec les Tragiques me frappe toujours autant, et, pour finir, que je continue de ne pas comprendre du tout l'espèce d'arrière-plan ou de seconde zone dans lequel (laquelle ? mince, ça m'apprendra à me regarder écrire) la poésie de Hugo est rejeté(e?) depuis un gros quart de siècle, voire plus. N'est-il pas possible d'aimer Baudelaire, Verlaine, Mallarmé et Hugo ? je ne vois pas d'incompatibilité, ou alors c'est moi qui suis coupable de ne pas trancher.
je défends
Terrassés ceux que j'ai combattus triomphants
J'ai parcouru aussi la préface qu'Yves Gohin a pondue pour l'édition NRF-Poésie ; elle m'avait agacé jadis, et m'agace encore. Gohin voudrait que, dans le corpus hugolien, L'Année terrible se situe plusieurs tons en-dessous des Contemplations et des Châtiments. Pas d'accord, là encore. C'est la même voix empreinte de douceur et d'abîme, le même souffle puissant, le même travail sur le vers, qui parvient à surprendre encore jusqu'au lecteur blasé de 2012 que je suis devenu. Dans sa structure, c'est un recueil foudroyant. Dans ce qu'il nous dit de la débâcle de 70 et des affres d'une impossible renaissance, il brûle les yeux. Dans son lyrisme même, il est épique.
Ivres, ils vont au gouffre obscur qui les attend.
Je me rappelle que, lorsque j'étais tombé sur ce recueil, aux alentours de 1990, j'avais été surpris : moi qui étais très hugolien (j'avais lu, en Pléiade, la totalité de son théâtre, sans toujours tout comprendre bien sûr, en classe de 4ème, en 1986-7), je ne connaissais même pas l'existence de ce livre, et avais d'abord songé qu'il s'agissait d'un florilège. Il me revient aujourd'hui. Pourtant, il était là, toujours, sur les rayonnages.
Sans cesse, le relisant, je voyais la Libye de 2011, je songeais à la Syrie d'aujourd'hui. Et cette "actualité" du poème a beau n'être souvent qu'un cliché doublé d'une fadaise, elle bouleverse quand on la ressent vraiment.
Ô flot, c'est bien. Descends maintenant. Il le faut.
08:20 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 11 septembre 2012
Autoportraits décomposés automatiquement
Cela fait moins d'un an que je possède un téléphone portable, et il s'agit donc d'un smartphone. Depuis que je le possède, je m'en sers pour vérifier mes mails et prendre des photos (de mauvaise qualité, mais cela me dispense de trimbaler toujours mon plus lourd appareil). Depuis que je le possède, je télécharge directement les photos prises sur Flickr via l'application spécifiquement formatée pour Android. Et depuis lors, il arrive que, lors de la transmission, le téléphone envoie les informations numériques par paquets séparés qui ne sont pas correctement remis ensemble. Cela donne des résultats tout à fait étonnants, sans la moindre intervention humaine, ni une quelconque post-production.
Cette après-midi, dans le bureau 45, l'envoi, tenté trois fois, a donné trois résultats différents, et tous décomposés. Je ne sais pas si un informaticien ou un geek de passage est en mesure de m'expliquer ce phénomène, ou si cela arrive à d'autres. Je pense que oui, mais que tout le monde supprime ces images. Si tel est le cas, c'est fort dommage.
22:09 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 10 septembre 2012
Asamine
Réveil très progressif, lames de courant.
Sommes-nous les seuls, cette nuit, à ne pas avoir entendu la tempête ? N’était-ce pas plutôt l’orage ? Autant de questions posées au prunier, qui ne répond.
Mouvement des étiquettes, d’un support à l’autre, et regards furtifs dans le rétroviseur intérieur. Rien ne contredira la beauté d’Asamine.
Gri-gris verts sous certains mots, rouges sous d’autres, et sans la force d’espérer on se contente de souffloter, harmonie du verre, absence de construction, alors vos brindilles sur pilotis ne tiendront pas, fétus vénérant Asamine.
294 années ont passé.
Elles germaient, ces peuplades…
294 années ont soufflé. Des vents de plus en plus violents. Posés là, les uns près des autres. La civilisation gotek (que l’on nomme aussi, ailleurs, goekt – ou même tokeg) n’a pas tenu, fétus de paille doux comme des cordes envolées, frissons dans la nuit. Jamais le prunier, même après mille leçons d’envolée lyrique, ne nous répondra.
Dis, était-ce un orage ou une tempête ?
Millénaire, noueux, patriarcal, le prunier s’était emmuré dans le silence.
Et nous ne vîmes jamais Asamine.
09:21 Publié dans Jazeur méridional, Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 07 septembre 2012
L'Université de Tours, ou le dogme de la triple unicité
Pour mon deuxième jour (après lundi) de passage à la B.U., j’ai découvert un très intéressant marque-pages vantant la migration de la totalité des « services centraux » sur le site, pas très éloigné mais peu commode à trouver quand on ne connaît pas bien Tours, du Plat d’Etain.
En voici, saisis côte à côte, le recto et le verso (cliquer sur l'image pour agrandir). On découvre ainsi que le « guichet unique » se trouve sur trois sites différents. Cherchez l’erreur !
Accessoirement, le Service des Relations Internationales, qui se trouvait naguère rue des Tanneurs, juste à côté du site principal, se trouve désormais au Plat d’Etain, ce qui signifie que tous les étudiants étrangers sont encore plus paumés et déboussolés qu’avant. Le planning à la tourangelle, une longue tradition d’absurdité…
09:22 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 06 septembre 2012
Dodderers and junk-gatherers
Tant qu'à commencer quelque part, et à ne jamais commencer en fait, autant le faire en signalant une découverte essentielle : le nom junk viendrait, en anglais, du vieux français jounc (le jonc). On peut donc aisément dire : on se pèle la camelote ici.
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Bois et cuivres dans la Suite n°1 de Stravinsky (ma préférée - la n°2 est déjà trop citationnelle) mettent de bonne humeur, ça et ce soleil revenu. Ils me rappellent surtout combien j'avais aimé l'exposition Hockney à la Royal Academy en 1995, par rapport à notre désarroi cet été à Bilbao : Hockney commet maintenant de la mauvaise peinture, au sens où elle est parfois mauvaise en tous points : pâte, mouvements, projet et structure. Le comble, presque, ce sont les dessins à deux balles sur iPad imprimés ensuite en format géant. Foutage de gueule maximal, aucune émotion, et presque pas (plus) de talent.
Bois et cuivres, rayons de bicyclettes, soleils d'ici, préservez-moi du gâtisme.
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Il y a quelques jours, renonçant à rattraper un jour le retard accumulé dans les prises de notes etc., j'ai rangé sur les rayonnages encore-déjà trop étroits tous les livres que j'avais ordonnés à la façon d'une paroi séparant les deux bureaux, mais non sans les prendre en photo dans différentes dispositions, le tout formant une série que j'ai nommée Impuissance. Ainsi me souviendrai-je au moins que j'aurais voulu tirer quelque chose de ces différents livres marquants. (Mais quoi ? le pareil au même ? Autant oublier.)
10:55 Publié dans Blême mêmoire, BoozArtz, Words Words Words, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 04 septembre 2012
La honte, avec McDo (Tours-Nord)
Et voilà : ça se passe comme ça chez McDonald's : vous achetez votre boustifaille au drive-thru, vous allez vous garer non loin, et vous jetez tout par terre avant de reprendre le volant.
Après avoir pris la photo ci-contre, je me suis équipé d'un bâton de berger pyrénéen qui traîne chez moi (seul bâton en ma possession qui soit muni d'une pique en son extrémité) et ai tout mis dans un sac poubelle.
Je ne supporte pas que les délinquants qui bouffent leur McDo avant de tout jeter par terre dégueulassent mon quartier de manière récurrente, et s'il faut nettoyer soi-même pour vivre dans une rue proprette, eh bien, je le ferai, même tous les jours s'il le faut...
Mais que ces barbares ne s'avisent pas de jeter leurs kilos d'ordures en ma présence, ou ça va barder !!!
13:35 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)