vendredi, 13 décembre 2013
pro cras
J'ai face à moi
tous ces volumes dont
je fais
indéfiniment traîner
la recension depuis
des mois, des mois, des mois,
des semaines, des mois.
03:59 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 12 décembre 2013
riff de fin
finir
sable
étale
l'arc
forte
brise
finis
terre
qu'on
creuse
plate
puits
l'eau
plate
aussi
étale
1 son
creux
faims
l'arc
boyau
pour
finir
12:00 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (4)
mercredi, 11 décembre 2013
montades
rodomontades
facettes
reculades
disettes
je parlais des déserts
aussi des oasis
personne n'est amer
le vert est sous la vis
un jour
09:29 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (0)
À la recherche du Dialogue intérieur
Chercher à se procurer des ouvrages de Claude Mauriac par les sites marchands est une expérience troublante. Tel de ses livres, pourtant dûment répertorié suite à une requête “Claude Mauriac”, est attribué à André Gide ; tel autre porte la mention “1er janvier 1500” comme date de publication (cela aurait plu à l'auteur du Temps immobile, je pense).
Chercher, pour corser le tout, à se procurer les traductions anglaises des romans du Dialogue intérieur, c'est véritablement la quadrature du cercle. Par exemple, je n'ai toujours pas réussi à savoir si le quatrième tome, L'agrandissement était tout bonnement le seul à n'avoir jamais été traduit, ou si c'était difficilement dénichable (moi, j'ai provisoirement renoncé, en tout cas). De même, il existe, apparemment, deux traductions différentes de Toutes les femmes sont fatales, sauf que je subodore que les deux titres distincts correspondent à une seule et même traduction, commercialisée sous un titre au Royaume-Uni, et sous un autre aux Etats-Unis... Le doute demeure toutefois, car l’une semble être de Richard Howard, et l’autre d’un certain H. Wolff… L’enquête continue.
08:51 Publié dans La Marquise marquée, WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
Les Polysoliloques
Facebook, tu crois être au centre de plusieurs boucles, t'es dans un trou de souris. Twitter, tu crois soliloquer, eh bien tu soliloques.
Quelqu'un a-t-il songé à faire un Brèves de Twitter ? Bien sûr, pas besoin de googler.
En fait, ce n'est pas dit.
Pheed, tu es dans une oubliette, avec tout de même trois repas par jour. Expérience renversante et contradictoire. Ne pas abuser.
00:50 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 10 décembre 2013
ici très
très
aisée
comme
on voit
cette
forme
fixe
telle
une lampe
dont l'éclat
déborde
à chaque
assaut
chaque
étape
tape
dans
le vif
sape
le roc
ici
02:22 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 09 décembre 2013
Rue de Buci
Entre autres ouvrages — mais j'ai du mal à assurer un train assez conséquent en ce moment — je fais mes délices d'un roman de Claude Mauriac, La marquise sortit à cinq heures, le troisième d'une tétralogie intitulée Le Dialogue intérieur. J'ai lu, il y a bientôt (ou plus de ?) vingt ans deux tomes du journal de Claude Mauriac ; il fait, depuis lors, partie de ces écrivains dont je ne cesse de me dire qu'il faudrait que j'y revienne.
Le roman est un collage de paragraphes qui correspondent à des bribes de monologue intérieur émanant d'une quinzaine de personnages, dont le point commun est qu'ils se trouvent tous aux alentours du carrefour de Buci entre cinq et sept heures, un soir d'été. Dans le principe, le texte est très proche d'expérimentations du Nouveau Roman, lorgnant surtout du côté de Butor, mais pas si éloigné que cela, non plus du Perec topographe. L'organisation métonymique en cycles de romans penche du côté d'un autre Claude, que j'aime beaucoup, Claude Ollier.
Dans la forme des discours, l'influence du modernisme anglais (Woolf, sans doute, mais plus encore Ford Madox Ford — Claude Mauriac a-t-il pu lire Ford Madox Ford ?) est très présente, peut-être aussi par le prisme de deux autres écrivains généralement estampillés Nouveau Roman, Nathalie Sarraute et Robert Pinget. [Je ne sais pas si une étude comparée entre la géographie polydiscursive de Mauriac ici et le territoire faulknérien imaginaire de Pinget a été tentée ; toujours est-il qu'elle est tentante. [Je signale beaucoup, dans ce qui précède, quels auteurs ou projets romanesques ce roman m'évoque. C'est un point de départ, évidemment.]]
Aucune étude n'ayant été consacrée à la traduction de l'œuvre de ce Mauriac-ci, je compte me procurer les trois autres volumes de la tétralogie susdite, mais aussi les traductions anglaises, autant que faire se peut, afin d'examiner certains points. J'ai déjà en ma possession l'édition anglaise, The Marquise Went Out at Five. Ce sont les points suivants qui me frappent particulièrement, à mi-chemin (et je les note ici, c'est aussi commode) :
- structure du discours et intertextualité avec le modernisme anglais
- parler populaire / traduction des phrases fautives
- le citationnel
- les amplifications du rythme ternaire (cf l'incipit par exemple)
La raison pour laquelle je me résous à poster ces bribes d'un début de chantier ce soir, c'est en raison d'une double coïncidence. ╩╦ Mon épouse a acheté aujourd'hui un album des BB Brunes dont la sixième chanson s'appelle “Rue de Buci” ; elle a attiré mon attention sur le poème de Prévert, que j'avais oublié, pour le dire pudiquement, “La rue de Buci maintenant”, que j'ai donc lu et qui doit relever, versant Mauriac, d'une intertextualité délibérée.
21:51 Publié dans La Marquise marquée, Lect(o)ures, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
sens entier
expérimenter
sur la forme
inajustable
sans de sens
impérieux
est un défi
mince tenace
une aubaine
(peut-être
un pari intenable)
avec le sens
03:23 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 08 décembre 2013
Un dimanche de décembre
Étrange nuit.
Il se passe d'étranges choses pendant la nuit.
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« Je venais de chanter de fort jolies moutonades, dont mes amis étaient dans le ravissement... » (Mlle Clairon, citée par Claude Mauriac).
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Dans la rue de la Milletière, à Tours, les pouvoirs publics, comme on dit, ne font rien, puisque les fauteuils roulants et poussettes sont quotidiennement embêtés, voire mis en danger, puisque les cyclistes sont contraints à de délicates manœuvres, puisque les piétons font carrément des détours pour éviter cette rue, donc on va témoigner.
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« C'est une anatomie du cœur humain, et non simplement le récit inutile des actions d'un homme : les idées venaient en foule ; elles m'accablaient. » (Restif de la Bretonne, à propos de Monsieur Nicolas, in Les Nuits de Paris - “Bouquins”, p. 1037)
╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦
Après-midi ensoleillé
Course aux poinçons
Cousinerie
╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦ Une assemblée de professeurs de classes préparatoires mécontents qui menace de tenir des “conseils de classe muets” et de boycotter l'opération des Cordées de la réussite, ouh la la, ça doit leur faire très très peu-eur au Ministère !!! ╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦
╠═╚╬╦═╬╩ ‘I thought of myself as something unmoving and silent living in the middle of my own mind and body, a grain of sand in Bloomsbury or in Connacht that Satan’s watch fiends cannot find.’
(citation de Yeats trop longue pour Twitter)
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Tout de même, il est vrai que je fais trop paraître.
22:58 Publié dans Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 décembre 2013
Huit faïences de décembre
I
le papier
forêt blanche de signes absents
chemin de sable brûlant
impuissant face au viol
des métaphores
II
des angles morts
les passants voient
les signaux de brume dans
la nuit
les remugles de la brume
éventent leur potage
pour d’autres aveux
défaits
ongles sans âge
passade du bitume
la nuit allume des feux
près des arbres qui ploient
sous les fruits
poteaux d’angle retors
III
Stries roses dans le ciel de décembre
Cris de l’aube dansent frêles ombres
Je viens de redescendre à terre
où m’attendait un spectre grêle
les draps ont-ils livré tous leurs secrets
Hiver : le silence des arbres
à l’aube se déploie sur un ciel de traîne
IV
démarre en trombe
enfin les lueurs
la clarté
la splendeur sereine
la pluie vive du bleu du ciel
le froid qui nous désempare
nous calfeutre aussi
langue une amarre
dans l’ombre
V
le goût russe
d’avoir gardé le fruit sous la cendre
une plaine qui s’ouvre
aux horizons de la noyade
éviter la prolifération
des adjectifs malencontreux
ce que j’ai posé sur la table
à côté des 17 miettes
de pétrisane :
un étal à jardinage
nécessaire pour les orties
ainsi, le fruit
au parfum conservé sous la cendre
comme neuf
s’épanouit
VI
tu riras moins
quand tu verras
se briser l’anse
l’ancre jetée à l’horizon
s’envoler,
la brume tenace
tu riras moins
en entendant
le cri chaloupé des corneilles
l’anse de la tasse qui casse
le récif coupant dans la baie
VII
traversées dans le bleu pétrole
un fantôme trace son ombre
passe muraille
comme ailleurs
l’herbe plus verte traversée
VIII
tarlaques
pas trop
ici pas trop de tarlaques
la tête-de-loup
fleurit à chaque recoin
dès qu’un arbre bouge
sous le vent
froid des tarlaques
accrochées aux réverbères
aux lampadaires
aux becs-de-gaz
Tours, rue Mariotte, 2 - 7 décembre 2013
15:24 Publié dans Buandes | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 décembre 2013
quatre fois madiba
mort
aride
dure
idée
balayée
anonyme
même
amenée
droit
if
belle
assomption
moi
à
dire
ici
bas
à
maudire
avant
d'
instituer
brève
avancée—
13:18 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (3)
jeudi, 05 décembre 2013
satan diantre
diantre
hideux
le trident
par deux
fois dans
l'antre
insidieu-
sement
entre
oui l'antre
du ventre
vieux
système
viol
stratagème
torcol
satan
20:20 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (0)
Fioles
Ce matin, afin de marquer la journée de grève qui me permet de passer quelques heures en tête à tête avec Oméga (comme il y a trois semaines — nous étions allés promener, et au restaurant — d'où le caractère particulièrement positif du mot “grève” pour lui), mais aussi de célébrer par un geste domestique anodin le fait que nous ayons fini de rembourser avant-hier notre emprunt immobilier (de sorte que nous sommes propriétaires de notre taudis pavillon), je viens de débarrasser de ses infimes flacons d'épices la minuscule étagère surplombant la hotte aspirante, de la récurer (ce qui n'avait jamais été fait depuis cinq ans, je crois (nous ne sommes ni crades ni bordéliques, mais on n'est pas du genre à passer nos journées chiffon et éponge à la main non plus)) puis de replacer les fioles avec précision, de manière moins anarchique, tout en notant que la date limite est largement dépassée pour certaines d'entre elles, ce qui ne pose aucun problème, le seul risque étant que les épices soient un peu frelatées, passées de goût, et ce qui m'a rappelé aussi le roman de David Markson, Wittgenstein's Mistress, qui est l'un de ceux que m'évoque le plus régulièrement tel ou tel minime geste du quotidien, magnifique roman.
10:37 Publié dans Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (1)
mercredi, 04 décembre 2013
╦ zéro pile
zéro pile
m'horripile
le général Hiver
martial
glacial
froid nu
(nu, un ver
) connu
pire
plus frimas
que zéro
pile (
tu rimas
l'apéro)
vers>
11:10 Publié dans Sac en rente | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 décembre 2013
Château Sumatra
Dans le salon, tout à l'heure, entre le petit déjeuner et le départ pour école et collège, un orang-outan recevait un de ses amis, gibbon de son état.
« Tenez, je vais ouvrir pour vous un bon Château Sumatra 1992. »
09:18 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 décembre 2013
Trois poinçons
Un loup tué dans le Var.
Des moniteurs d'équitation qui essaient de comparer leur changement de TVA à l'augmentation de 13% du prix du pain.
Une université anglaise qui doit se censurer pour avoir dit la vérité (à savoir que la littérature jeunesse n'est pas de la “grande littérature”)*.
Mais quel est ce monde...
==============
* À noter qu'un bref échange que j'ai eu sur Twitter avec un auteur de littérature jeunesse, comme on dit, s'est achevé abruptement par ce message du dit : “Kent University has apologized. Stop digging.” — Même si je comprends parfaitement que dig signifie ici ‘chercher des poils sur les œufs’ (pour rester poli), je trouve très édifiante cette métaphore. Quoi de plus emblématique de ce qui s'est joué, sur les réseaux sociaux, entre une horde de non-penseurs bien-pensants et quelques universitaires, que cet écrivain de livres pour enfants qui clôt une discussion par un ordre, et par le refus de creuser ?
19:19 Publié dans Chèvre, aucun risque, Indignations, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 01 décembre 2013
Tiret bas, trait d'union, cadratins...
Dans le cadre du cours magistral de Documentation que je dispense depuis l'année dernière aux étudiants de première année, j'explique, très entre autres choses, au sujet de la syntaxe des requêtes dans Google, que le signe de ponctuation qui se forme en appuyant sur la touche 6 sans majuscule se nomme un trait d'union.
C'est l'occasion de lutter, à ma modeste échelle, contre la confusion entre le trait d'union (qui se situe toujours à l'intérieur d'un mot composé – hyphen an anglais) et le tiret (qui sert à introduire des répliques au discours direct, ou à séparer des éléments au sein d'une phrase, voire remplace les parenthèses, comme chez Gracq par exemple – dash en anglais). J'en profite aussi pour préciser que le signe de ponctuation communément appelé "tiret du 8" se nomme underscore en anglais et tiret bas en français. Le plus important, bien sûr, est de rappeler comment et quand on doit utiliser le trait d'union ou le tiret.
J'ai précisé ce point pas plus tard que vendredi matin, avec les L1 de Langues Étrangères Appliquées.
Vlà-t-y-pas que ce matin, je cherche à appeler le Grand Théâtre de Tours, institution culturelle censément de prestige. Et qu'entends-je sur le répondeur ? L'adresse électronique communiquée au moyen de l'expression "tiret du 6". Les administrateurs du Grand Théâtre de Tours ne savent donc pas ce qu'est un trait d'union.
11:17 Publié dans Indignations, WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 30 novembre 2013
Trois poèmes, dont deux de faïence
I
reste
là dans cette bulle
reste là
dans cette bulle de silence
un voile léger
s'envole sans frémir
un voile
léger s'envole
la promesse du passé
qui reviendra
reste
.
II
cris pas dans la nuit
pas précipités
la corneille
prend son envol criaille
un trottoir se fige
la nuit comme un salut
à d'autres destinées
.
III
clapotis sur le velux
pluie
à peine
sons ne recouvrant
rien
tout au plus l'épopée
castor pollux
un monde sonore épais
à peine
sous
le velux
Tours, 28-29 novembre 2013.
(Les précédents poèmes faïence ont été publiés ici.)
15:21 Publié dans Buandes | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 29 novembre 2013
╔épuisé═
épuisé il se dit même
pas la force
le temps
l'envie
d'écrire même l'amorce
d'un poème
23:22 Publié dans Pynchoniana | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 28 novembre 2013
═rooibos╔
le roi est rouge
son front hâve ses joues rubicondes
je bois ce verre à ta santé
le roi est rouge j'ai
en ramassant des trèfles
à cinq feuilles fait infuser
cette tisane de nèfles
que tu aimais tant
quand nous nous parlions
15:24 Publié dans Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 27 novembre 2013
Mercredi matin
La brosse à cheveux est tombée sur le sol carrelé de la salle de bains avec un bruit métallique, à la limite du fracas.
La difficulté, pour l'écrivain, serait de dessiner sans ambages la figure de la flèche orange courbe, puis de l'explorer — de l'insérer dans ses textes, dans un livre même, sans que cela fasse effet d'annonce.
Un jardin sur l'Oronte.
Y songer. Phobie du fatras.
07:16 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 26 novembre 2013
Onze distiques ribéryens inédits autour de la routourne
Pigè-je ne pas la routourne et l'infortune
Si que je ne suis pas été pété de tunes.
Journaleux que se moqui de moi la routourne
Où sur le Bescherel j'avons une ristourne.
Hugo m'est dit chépakoi sur la tourneroue
S'il trouvit, bigleux, Sofiane Guitoune roux.
Planque Singapour fric pas impôts qu'on détourne
Cahuzac que lui aussi apprendu la routourne.
Hugo m'est dit corbeau qu'ont vu le sentinelle
S'il regardut l'oiseau plané de la tournelle. *
La routourne, ç'a vrai ! — je n'étons à la traîne
De s'avoir qualificatié contre l'Ukraine.
Blanquefort qu'il jouit, Valbuena et Libourne
Toponyme qu'on aime à rime avec routourne.
Crainte-je trop golri soleil plus que grésil
Si Munich ça n'a pas favelas du Brésil.
Content-je on a plaisir Rio et pas Melbourne
Si ç'offrit à Cingal la rime avec routourne.
On a écarquillu les yeux même Lloris
Que le coach nous parlont hubris et némêsis.
Merci du bord des mers à celui qui se tourne **
Endroit que j'aime slip de bain pour la routourne.
* Librement adapté de La Léjande dé sillèques.
** Citation des Content plassion.
09:54 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 25 novembre 2013
╔ la parole des poivrots ╩
la parole des poivrots
comme tombent leurs pantalons
télé allumée numéro
17 ▬ hits de Céline Dion
.
16:56 Publié dans Chèvre, aucun risque, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 24 novembre 2013
Lever silences
Mardi dernier, lisant, à la Bibliothèque des Lettres de mon université, un roman rare, introuvable, jamais réédité, emprunté grâce au service du PEB et qu’il était impossible de sortir de l’enceinte de ladite Bibliothèque, je commençai à prendre des notes, mais très vite je fus frappé de lire, ici et là, de loin en loin, un alexandrin. Je notai le premier, qui se trouvait à la première page. Puis il me vint l’idée de noter tous ceux qui pourraient, au moins au jugé – car le résultat final d’une telle opération est difficile à anticiper –, constituer, in fine, un sonnet.
Je me retrouvai donc à lire, à la hâte, de manière particulièrement vigilante, la première moitié de ce roman, tout en fixant une part non négligeable de mon attention sur le sonnet en cours, que j’ai pu achever après moins d’une centaine de pages lues (donc, bien avant que je m’interrompe) et dont je donne ci-dessous la version typographique définitive, qui comporte aussi, en exergue, un envoi et un sonnet de nombres.
Le fragment initialement prévu pour le vers 3 n’offrant pas une rime parfaite, il a été rebuté, au profit d’un emprunt extérieur. Le titre du sonnet est une anagramme du titre du roman
Lever silences
À mon amie la Colonelle.
Sa mise originale me plaît tout à fait :
Un canotier uni, comme les saints leur nimbe.
La reine de la fête nageait dans un limbe ;
Ce corps luxuriant l’étonnait, le déroutait.
Par une bonne humeur qui les attendrissait
— Ce n’étaient que carquois et que torches flambantes —
L’œuvre était d’une écriture alerte, pimpante,
Depuis que sa réputation s’élargissait.
Les passants, des êtres légers, ouatés de songe
Et dont les doigts de carabin, fumés sous l’ongle,
Indiquaient que l’Invisible était nul pour elle.
Par-dessous la voûte noire des marronniers,
J’ai rarement vu d’auscultation plus belle :
La cape de drap jaune avec le canotier.
Blouson, usures — 13-1-X-18-51-12-38-72-43-52-64-78-56-59
22:22 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours, Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (1)
Trippy, tricky
Jetant un œil aux commentaires situés en-dessous d'une vidéo sur youTube, je glane ceci :
Trippy pictures dude.
Il me semble comprendre que cet adjectif, trippy, est péjoratif. Rien de certain, toutefois. Peut-êtyre suis-je influencé par ma méconnaissance de l'adjectif, la proximité phonique de crappy, et enfin ma propre (piètre) estime du choix des images servant à illustrer cet enregistrement (pirate) de la Cinquième de Sibelius par Karajan.
Après vérification dans l'OED, il s'avère que cet adjectif est bel et bien dérivé de trip au sens hallucinatoire. Selon les auteurs de l'OED, cette somme ahurissante et sublime de plus de cent mille pages, la première occurrence de l'adjectif remonterait à 1969.
Toutefois, je ne peux que noter ici avoir déniché, en quelques clics seulement, une occurrence nettement plus ancienne, dans Holidays at the Grange, or A Week's Delight d'une certaine Emily Mayer Higgins (1889). Qu'il me soit permis de citer ici in extenso tout le paragraphe, aussi délicieux qu'énigmatique, de la page 32 :
So the game went on, becoming every moment more difficult and more ludicrous—as Charlie called it, more trippy—and by the time it went round the second time, none escaped the horns. Any thing will do for the genteel lady to own, and it makes it more agreeable to vary it each time it is played: for instance, an eagle with a golden beak, silver claws, diamond eyes, ostrich feathers, bird-of-paradise tail, a crown on its head, a diamond ring on its thumb, a gold chain round its neck, a pocket-handkerchief in its hand, and any other nonsense you can string together. A lady's étagère or what-not would be a good medium for collecting together absurdities—Mont Blanc at the top, a gridiron below, a gold thimble at the side, the poets in a corner, a breakfast set on one shelf, a card-case above, a smelling-bottle at the side, a work-box, a writing-desk, a piece of coral, etc. A genteel lady's description of her mansion—certainly an extraordinary one—would be suitable; a modern-built house, with a porto-ricco in front, and a pizarro in the rear, a summer-house contagious, andturpentine walks, etc.
18:12 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
Genette à dents de sabre
Première remarque de narratologie d'Oméga, en C.P. cette année :
« Le tigre à dents de sabre rôde aux alentours. »
Pourquoi ils disent “rôde” ? Y en a plus depuis longtemps, des tigres à dents de sabre.
09:10 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (0)