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mercredi, 11 décembre 2013

À la recherche du Dialogue intérieur

Chercher à se procurer des ouvrages de Claude Mauriac par les sites marchands est une expérience troublante. Tel de ses livres, pourtant dûment répertorié suite à une requête “Claude Mauriac”, est attribué à André Gide ; tel autre porte la mention “1er janvier 1500” comme date de publication (cela aurait plu à l'auteur du Temps immobile, je pense).

 

Chercher, pour corser le tout, à se procurer les traductions anglaises des romans du Dialogue intérieur, c'est véritablement la quadrature du cercle. Par exemple, je n'ai toujours pas réussi à savoir si le quatrième tome, L'agrandissement était tout bonnement le seul à n'avoir jamais été traduit, ou si c'était difficilement dénichable (moi, j'ai provisoirement renoncé, en tout cas). De même, il existe, apparemment, deux traductions différentes de Toutes les femmes sont fatales, sauf que je subodore que les deux titres distincts correspondent à une seule et même traduction, commercialisée sous un titre au Royaume-Uni, et sous un autre aux Etats-Unis... Le doute demeure toutefois, car l’une semble être de Richard Howard, et l’autre d’un certain H. Wolff… L’enquête continue.

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Les Polysoliloques

Facebook, tu crois être au centre de plusieurs boucles, t'es dans un trou de souris. Twitter, tu crois soliloquer, eh bien tu soliloques.

Quelqu'un a-t-il songé à faire un Brèves de Twitter ? Bien sûr, pas besoin de googler.

En fait, ce n'est pas dit.

Pheed, tu es dans une oubliette, avec tout de même trois repas par jour. Expérience renversante et contradictoire. Ne pas abuser.

mardi, 10 décembre 2013

ici très

très

aisée

comme

on voit

cette

forme

fixe

telle

une lampe

dont l'éclat

déborde

à chaque

assaut

chaque

étape

tape

dans

le vif

sape

le roc

ici

lundi, 09 décembre 2013

Rue de Buci

Entre autres ouvrages — mais j'ai du mal à assurer un train assez conséquent en ce moment — je fais mes délices d'un roman de Claude Mauriac, La marquise sortit à cinq heures, le troisième d'une tétralogie intitulée Le Dialogue intérieur. J'ai lu, il y a bientôt (ou plus de ?) vingt ans deux tomes du journal de Claude Mauriac ; il fait, depuis lors, partie de ces écrivains dont je ne cesse de me dire qu'il faudrait que j'y revienne.

Le roman est un collage de paragraphes qui correspondent à des bribes de monologue intérieur émanant d'une quinzaine de personnages, dont le point commun est qu'ils se trouvent tous aux alentours du carrefour de Buci entre cinq et sept heures, un soir d'été. Dans le principe, le texte est très proche d'expérimentations du Nouveau Roman, lorgnant surtout du côté de Butor, mais pas si éloigné que cela, non plus du Perec topographe. L'organisation métonymique en cycles de romans penche du côté d'un autre Claude, que j'aime beaucoup, Claude Ollier.

Dans la forme des discours, l'influence du modernisme anglais (Woolf, sans doute, mais plus encore Ford Madox Ford — Claude Mauriac a-t-il pu lire Ford Madox Ford ?) est très présente, peut-être aussi par le prisme de deux autres écrivains généralement estampillés Nouveau Roman, Nathalie Sarraute et Robert Pinget. [Je ne sais pas si une étude comparée entre la géographie polydiscursive de Mauriac ici et le territoire faulknérien imaginaire de Pinget a été tentée ; toujours est-il qu'elle est tentante. [Je signale beaucoup, dans ce qui précède, quels auteurs ou projets romanesques ce roman m'évoque. C'est un point de départ, évidemment.]]

Aucune étude n'ayant été consacrée à la traduction de l'œuvre de ce Mauriac-ci, je compte me procurer les trois autres volumes de la tétralogie susdite, mais aussi les traductions anglaises, autant que faire se peut, afin d'examiner certains points. J'ai déjà en ma possession l'édition anglaise, The Marquise Went Out at Five. Ce sont les points suivants qui me frappent particulièrement, à mi-chemin (et je les note ici, c'est aussi commode) :

    • structure du discours et intertextualité avec le modernisme anglais
    • parler populaire / traduction des phrases fautives
    • le citationnel
    • les amplifications du rythme ternaire (cf l'incipit par exemple)

 

La raison pour laquelle je me résous à poster ces bribes d'un début de chantier ce soir, c'est en raison d'une double coïncidence. ╩╦ Mon épouse a acheté aujourd'hui un album des BB Brunes dont la sixième chanson s'appelle “Rue de Buci” ; elle a attiré mon attention sur le poème de Prévert, que j'avais oublié, pour le dire pudiquement, “La rue de Buci maintenant”, que j'ai donc lu et qui doit relever, versant Mauriac, d'une intertextualité délibérée.

sens entier

expérimenter

sur la forme

inajustable

sans de sens

impérieux

est un défi

mince tenace

une aubaine

(peut-être

un pari intenable)

avec le sens


dimanche, 08 décembre 2013

Un dimanche de décembre

Étrange nuit.
Il se passe d'étranges choses pendant la nuit.

╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦

« Je venais de chanter de fort jolies moutonades, dont mes amis étaient dans le ravissement... » (Mlle Clairon, citée par Claude Mauriac).

╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦

Dans la rue de la Milletière, à Tours, les pouvoirs publics, comme on dit, ne font rien, puisque les fauteuils roulants et poussettes sont quotidiennement embêtés, voire mis en danger, puisque les cyclistes sont contraints à de délicates manœuvres, puisque les piétons font carrément des détours pour éviter cette rue, donc on va témoigner.

╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦

« C'est une anatomie du cœur humain, et non simplement le récit inutile des actions d'un homme : les idées venaient en foule ; elles m'accablaient. » (Restif de la Bretonne, à propos de Monsieur Nicolas, in Les Nuits de Paris - “Bouquins”, p. 1037)

╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦

54.jpgAprès-midi ensoleillé 
Course aux poinçons
Cousinerie



╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦ Une assemblée de professeurs de classes préparatoires mécontents qui menace de tenir des “conseils de classe muets” et de boycotter l'opération des Cordées de la réussite, ouh la la, ça doit leur faire très très peu-eur au Ministère !!! ╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦


╠═╚╬╦═╬╩    ‘I thought of myself as something unmoving and silent living in the middle of my own mind and body, a grain of sand in Bloomsbury or in Connacht that Satan’s watch fiends cannot find.’

(citation de Yeats trop longue pour Twitter)

╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦

Tout de même, il est vrai que je fais trop paraître. 

samedi, 07 décembre 2013

Huit faïences de décembre

I

 

le papier

 

forêt blanche de signes absents

 

chemin de sable brûlant

impuissant face au viol

 

des métaphores

 

 

 

II

 

des angles morts

les passants voient

les signaux de brume dans

la nuit

 

les remugles de la brume

éventent leur potage

pour d’autres aveux

défaits

 

ongles sans âge

passade du bitume

 

la nuit allume des feux

près des arbres qui ploient

sous les fruits

poteaux d’angle retors

 

 

 

III

 

Stries roses dans le ciel de décembre

 

Cris de l’aube dansent frêles ombres

 

Je viens de redescendre à terre

où m’attendait un spectre grêle

 

les draps ont-ils livré tous leurs secrets

 

Hiver : le silence des arbres

à l’aube se déploie sur un ciel de traîne

 

 

 

IV

 

démarre en trombe

 

enfin les lueurs

la clarté

la splendeur sereine

 

la pluie vive du bleu du ciel

 

le froid qui nous désempare

nous calfeutre aussi

 

langue une amarre

dans l’ombre

 

 

 

V

 

le goût russe

d’avoir gardé le fruit sous la cendre

 

une plaine qui s’ouvre

aux horizons de la noyade

 

éviter la prolifération

des adjectifs malencontreux

 

ce que j’ai posé sur la table

à côté des 17 miettes

de pétrisane :

un étal à jardinage

nécessaire pour les orties

 

ainsi, le fruit

au parfum conservé sous la cendre

comme neuf

 

s’épanouit

 

 

 

VI

 

tu riras moins

quand tu verras

 

se briser l’anse

 

l’ancre jetée à l’horizon

s’envoler,

la brume tenace

 

tu riras moins

en entendant

 

le cri chaloupé des corneilles

 

l’anse de la tasse qui casse

le récif coupant dans la baie

 

 

 

VII

 

traversées dans le bleu pétrole

 

un fantôme trace son ombre

 

passe muraille

comme ailleurs

 

l’herbe plus verte traversée

 

 

 

VIII

 

tarlaques

pas trop

 

ici pas trop de tarlaques

 

la tête-de-loup

fleurit à chaque recoin

 

dès qu’un arbre bouge

 

sous le vent

froid des tarlaques

accrochées aux réverbères

 

aux lampadaires

 

 

aux becs-de-gaz


Tours, rue Mariotte, 2 - 7 décembre 2013

15:24 Publié dans Buandes | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 06 décembre 2013

quatre fois madiba

mort

aride

dure

idée

balayée

anonyme


même

amenée

droit

if

belle

assomption


moi

à

dire

ici

bas

à


maudire

avant

d'

instituer

brève

avancée—


jeudi, 05 décembre 2013

satan diantre

diantre

hideux

le trident

par deux

fois dans

l'antre

insidieu-

sement

entre

oui l'antre

du ventre

vieux

système

viol

stratagème

torcol

satan


Fioles

2013-12-05 10.28.50.jpgCe matin, afin de marquer la journée de grève qui me permet de passer quelques heures en tête à tête avec Oméga (comme il y a trois semaines — nous étions allés promener, et au restaurant — d'où le caractère particulièrement positif du mot “grève” pour lui), mais aussi de célébrer par un geste domestique anodin le fait que nous ayons fini de rembourser avant-hier notre emprunt immobilier (de sorte que nous sommes propriétaires de notre taudis pavillon), je viens de débarrasser de ses infimes flacons d'épices la minuscule étagère surplombant la hotte aspirante, de la récurer (ce qui n'avait jamais été fait depuis cinq ans, je crois (nous ne sommes ni crades ni bordéliques, mais on n'est pas du genre à passer nos journées chiffon et éponge à la main non plus)) puis de replacer les fioles avec précision, de manière moins anarchique, tout en notant que la date limite est largement dépassée pour certaines d'entre elles, ce qui ne pose aucun problème, le seul risque étant que les épices soient un peu frelatées, passées de goût, et ce qui m'a rappelé aussi le roman de David Markson, Wittgenstein's Mistress, qui est l'un de ceux que m'évoque le plus régulièrement tel ou tel minime geste du quotidien, magnifique roman.

mercredi, 04 décembre 2013

╦ zéro pile

zéro pile

m'horripile

le général Hiver

martial

glacial

froid nu

(nu, un ver

) connu

pire

plus frimas

que zéro

pile (

tu rimas

l'apéro)

vers>


mardi, 03 décembre 2013

Château Sumatra

Dans le salon, tout à l'heure, entre le petit déjeuner et le départ pour école et collège, un orang-outan recevait un de ses amis, gibbon de son état.

« Tenez, je vais ouvrir pour vous un bon Château Sumatra 1992. »

lundi, 02 décembre 2013

Trois poinçons

Un loup tué dans le Var.

Des moniteurs d'équitation qui essaient de comparer leur changement de TVA à l'augmentation de 13% du prix du pain.

Une université anglaise qui doit se censurer pour avoir dit la vérité (à savoir que la littérature jeunesse n'est pas de la “grande littérature”)*.

Mais quel est ce monde...


==============

* À noter qu'un bref échange que j'ai eu sur Twitter avec un auteur de littérature jeunesse, comme on dit, s'est achevé abruptement par ce message du dit : “Kent University has apologized. Stop digging.” — Même si je comprends parfaitement que dig signifie ici ‘chercher des poils sur les œufs’ (pour rester poli), je trouve très édifiante cette métaphore. Quoi de plus emblématique de ce qui s'est joué, sur les réseaux sociaux, entre une horde de non-penseurs bien-pensants et quelques universitaires, que cet écrivain de livres pour enfants qui clôt une discussion par un ordre, et par le refus de creuser ?

dimanche, 01 décembre 2013

Tiret bas, trait d'union, cadratins...

Dans le cadre du cours magistral de Documentation que je dispense depuis l'année dernière aux étudiants de première année, j'explique, très entre autres choses, au sujet de la syntaxe des requêtes dans Google, que le signe de ponctuation qui se forme en appuyant sur la touche 6 sans majuscule se nomme un trait d'union.

C'est l'occasion de lutter, à ma modeste échelle, contre la confusion entre le trait d'union (qui se situe toujours à l'intérieur d'un mot composé – hyphen an anglais) et le tiret (qui sert à introduire des répliques au discours direct, ou à séparer des éléments au sein d'une phrase, voire remplace les parenthèses, comme chez Gracq par exemple – dash en anglais). J'en profite aussi pour préciser que le signe de ponctuation communément appelé "tiret du 8" se nomme underscore en anglais et tiret bas en français. Le plus important, bien sûr, est de rappeler comment et quand on doit utiliser le trait d'union ou le tiret.

J'ai précisé ce point pas plus tard que vendredi matin, avec les L1 de Langues Étrangères Appliquées.

 

Vlà-t-y-pas que ce matin, je cherche à appeler le Grand Théâtre de Tours, institution culturelle censément de prestige. Et qu'entends-je sur le répondeur ? L'adresse électronique communiquée au moyen de l'expression "tiret du 6". Les administrateurs du Grand Théâtre de Tours ne savent donc pas ce qu'est un trait d'union. 

samedi, 30 novembre 2013

Trois poèmes, dont deux de faïence

I

reste

là dans cette bulle


reste là

dans cette bulle de silence


un voile léger

s'envole sans frémir


un voile

léger s'envole


la promesse du passé

qui reviendra


reste


.


II


cris          pas dans la nuit

pas précipités

   la    corneille

prend son envol               criaille

un                trottoir se fige

la nuit                 comme un salut

à d'autres destinées


.


III


clapotis sur le velux

pluie


à peine


sons ne recouvrant

rien


tout au plus l'épopée

castor pollux

un monde sonore épais


à peine


sous

le velux


Tours, 28-29 novembre 2013.

(Les précédents poèmes faïence ont été publiés ici.)

15:21 Publié dans Buandes | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 29 novembre 2013

╔épuisé═

épuisé il se dit même
pas la force
le temps
l'envie
d'écrire même l'amorce
d'un poème

jeudi, 28 novembre 2013

═rooibos╔

le roi est rouge
son front hâve ses joues rubicondes

je bois ce verre à ta santé

le roi est rouge j'ai
en ramassant des trèfles
à cinq feuilles fait infuser
cette tisane de nèfles

que tu aimais tant

quand nous nous parlions

mercredi, 27 novembre 2013

Mercredi matin

La brosse à cheveux est tombée sur le sol carrelé de la salle de bains avec un bruit métallique, à la limite du fracas.

La difficulté, pour l'écrivain, serait de dessiner sans ambages la figure de la flèche orange courbe, puis de l'explorer — de l'insérer dans ses textes, dans un livre même, sans que cela fasse effet d'annonce.

Un jardin sur l'Oronte.

Y songer. Phobie du fatras.

mardi, 26 novembre 2013

Onze distiques ribéryens inédits autour de la routourne

Pigè-je ne pas la routourne et l'infortune

Si que je ne suis pas été pété de tunes.

 

Journaleux que se moqui de moi la routourne

Où sur le Bescherel j'avons une ristourne.

 

Hugo m'est dit chépakoi sur la tourneroue

S'il trouvit, bigleux, Sofiane Guitoune roux.

 

Planque Singapour fric pas impôts qu'on détourne

Cahuzac que lui aussi apprendu la routourne.

 

Hugo m'est dit corbeau qu'ont vu le sentinelle

S'il regardut l'oiseau plané de la tournelle. *

 

La routourne, ç'a vrai ! — je n'étons à la traîne

De s'avoir qualificatié contre l'Ukraine.

 

Blanquefort qu'il jouit, Valbuena et Libourne

Toponyme qu'on aime à rime avec routourne.

 

Crainte-je trop golri soleil plus que grésil

Si Munich ça n'a pas favelas du Brésil.

 

Content-je on a plaisir Rio et pas Melbourne

Si ç'offrit à Cingal la rime avec routourne.

 

On a écarquillu les yeux même Lloris

Que le coach nous parlont hubris et némêsis.

 

Merci du bord des mers à celui qui se tourne **

Endroit que j'aime slip de bain pour la routourne.

 

 

 

* Librement adapté de La Léjande dé sillèques.

** Citation des Content plassion.

lundi, 25 novembre 2013

╔ la parole des poivrots ╩

la parole des poivrots 
comme tombent leurs pantalons
télé allumée numéro 
17 ▬ hits de Céline Dion

.

dimanche, 24 novembre 2013

Lever silences

Mardi dernier, lisant, à la Bibliothèque des Lettres de mon université, un roman rare, introuvable, jamais réédité, emprunté grâce au service du PEB et qu’il était impossible de sortir de l’enceinte de ladite Bibliothèque, je commençai à prendre des notes, mais très vite je fus frappé de lire, ici et là, de loin en loin, un alexandrin. Je notai le premier, qui se trouvait à la première page. Puis il me vint l’idée de noter tous ceux qui pourraient, au moins au jugé – car le résultat final d’une telle opération est difficile à anticiper –, constituer, in fine, un sonnet.

Je me retrouvai donc à lire, à la hâte, de manière particulièrement vigilante, la première moitié de ce roman, tout en fixant une part non négligeable de mon attention sur le sonnet en cours, que j’ai pu achever après moins d’une centaine de pages lues (donc, bien avant que je m’interrompe) et dont je donne ci-dessous la version typographique définitive, qui comporte aussi, en exergue, un envoi et un sonnet de nombres.

Le fragment initialement prévu pour le vers 3 n’offrant pas une rime parfaite, il a été rebuté, au profit d’un emprunt extérieur. Le titre du sonnet est une anagramme du titre du roman

 

 

Lever silences

À mon amie la Colonelle.

 

Sa mise originale me plaît tout à fait :

Un canotier uni, comme les saints leur nimbe.

La reine de la fête nageait dans un limbe ;

Ce corps luxuriant l’étonnait, le déroutait.

 

Par une bonne humeur qui les attendrissait

Ce n’étaient que carquois et que torches flambantes

L’œuvre était d’une écriture alerte, pimpante,

Depuis que sa réputation s’élargissait.

 

Les passants, des êtres légers, ouatés de songe

Et dont les doigts de carabin, fumés sous l’ongle,

Indiquaient que l’Invisible était nul pour elle.

 

Par-dessous la voûte noire des marronniers,

J’ai rarement vu d’auscultation plus belle :

La cape de drap jaune avec le canotier.

 

Blouson, usures — 13-1-X-18-51-12-38-72-43-52-64-78-56-59

Trippy, tricky

Jetant un œil aux commentaires situés en-dessous d'une vidéo sur youTube, je glane ceci :

Trippy pictures dude.


Il me semble comprendre que cet adjectif, trippy, est péjoratif. Rien de certain, toutefois. Peut-êtyre suis-je influencé par ma méconnaissance de l'adjectif, la proximité phonique de crappy, et enfin ma propre (piètre) estime du choix des images servant à illustrer cet enregistrement (pirate) de la Cinquième de Sibelius par Karajan.

Après vérification dans l'OED, il s'avère que cet adjectif est bel et bien dérivé de trip au sens hallucinatoire. Selon les auteurs de l'OED, cette somme ahurissante et sublime de plus de cent mille pages, la première occurrence de l'adjectif remonterait à 1969.

trippy


Toutefois, je ne peux que noter ici avoir déniché, en quelques clics seulement, une occurrence nettement plus ancienne, dans Holidays at the Grange, or A Week's Delight d'une certaine Emily Mayer Higgins (1889). Qu'il me soit permis de citer ici in extenso tout le paragraphe, aussi délicieux qu'énigmatique, de la page 32 :

So the game went on, becoming every moment more difficult and more ludicrous—as Charlie called it, more trippy—and by the time it went round the second time, none escaped the horns. Any thing will do for the genteel lady to own, and it makes it more agreeable to vary it each time it is played: for instance, an eagle with a golden beak, silver claws, diamond eyes, ostrich feathers, bird-of-paradise tail, a crown on its head, a diamond ring on its thumb, a gold chain round its neck, a pocket-handkerchief in its hand, and any other nonsense you can string together. A lady's étagère or what-not would be a good medium for collecting together absurdities—Mont Blanc at the top, a gridiron below, a gold thimble at the side, the poets in a corner, a breakfast set on one shelf, a card-case above, a smelling-bottle at the side, a work-box, a writing-desk, a piece of coral, etc. A genteel lady's description of her mansion—certainly an extraordinary one—would be suitable; a modern-built house, with a porto-ricco in front, and a pizarro in the rear, a summer-house contagious, andturpentine walks, etc.

Genette à dents de sabre

Première remarque de narratologie d'Oméga, en C.P. cette année :


« Le tigre à dents de sabre rôde aux alentours. »

Pourquoi ils disent “rôde” ? Y en a plus depuis longtemps, des tigres à dents de sabre.


samedi, 23 novembre 2013

Deux quatrains amazoniens

Les vaches qui font de la viande

Bousillent la couche d'ozone.

« Je n'ai pas regardé s'ils vendent

Des mouchoirs sur Amazon. »


◄►


Je n'en ai rien battre

De ton site Amazon.

« Il y a quand même quatre

Euros de livraison. »

 

 

vendredi, 22 novembre 2013

Fou civil ↕

« Pas de baiser succinct dans cet amour infini. »

_°_°_ Et moi crevé comme rarement yeux explosés comme jamais.

jeudi, 21 novembre 2013

¯¯°¯¯¯¯°¯¯¯¯°¯¯¯¯°¯¯

« Maintenant, il m'arrive de lécher les icônes peintes à la mayonnaise sur les portières des poulaillers en rêvant de poulets rôtis à la diable. » (E.S., lettre à H.G., adressée à titre posthume) ¯¯°¯¯ «Le même homme, un peu plus tard, fait rouler la brouette de son père à travers le Kauwberg, dans la riche contrée uccloise. » (Fou trop poli, p. 18) 
¯¯°¯¯
(((interrogations sur “the Babylonian wo”)))
¯¯°¯¯
[ retrouvé le mauvais sonnet que je griffonnais à la tablette du wagon-bar et qui avait failli me faire louper St Pierre des Corps † les fils ramassaient les nèfles, moi les feuilles jaunes (la chatte dans les troènes) ‡ toujours pas envie de recopier ce mauvais sonnet ni les deux premiers neuvains joviens ]
¯¯°¯¯
« Des rafales rageuses puis des explosions éclatèrent » (C. Majdalani, p. 184) ¯¯°¯¯ c'est bien de refeuilleter, et c'est bon de relire ¯¯°¯¯ « Le trou de la cheminée n'était pas bouché et personne n'avait pu gratter le stuc collé sur le porphyre de Quenast. » (Fou trop poli, p. 60)