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jeudi, 02 octobre 2014

Le Libera

........ sans compter la luzerne et la vipérine et le silène enflé qui fait de si jolis pets quand on tape dessus ............

 

 

À l'exception peut-être d'un inédit qui m'avait laissé de marbre, je n'avais pas relu Pinget – un de mes modèles (mentors ? Maîtres ?) depuis une bonne quinzaine d'années. Le Libera, un des premiers livres de lui aperçus en librairie (librairie d'occasion, rue Sainte-Catherine à Bordeaux (je crois que le premier Pinget que j'aie vu en librairie, c'était à Dax, librairie Campus, en 1990 (Du nerf, je pense (curiosité de ce volume ultra-mince, de ce nom, et la griffe Minuit qui me fascinait)))), j'avais d'abord lu, sur le dos, Le Liberia, inculture religieuse oblige, plus que passion pour l'Afrique.

Plus tard, alors que je lisais par brassées tout ce qu'avait écrit Pinget, ce roman est resté hors champ, peut-être parce que j'avais trouvé un jour, dans une librairie du quartier Montparnasse, un exemplaire à 600 francs (c'était une première édition signée, je pense) ; comme j'ai toujours été assez aganit, et très peu bibliophile, cela, avec le titre et l'initiale erreur de lecture, m'a peut-être tenu éloigné encore de cet opus-ci. J'ai fini par l'acheter il y a quelques mois, en me disant que, si ça se trouve, je n'arriverai plus du tout à lire Pinget, je le connais trop bien, etc.

Or, j'ai commencé la lecture du Libera avant-hier soir, et le texte m'emporte, enrichi d'échos plus récents (Lobo Antunes, mais pas seulement, Claude Mauriac aussi), fort de cette structure de parlerie où chaque détail se transforme et s'altère imperceptiblement à chaque nouveau paragraphe, d'une phrase l'autre, la vérité se trouvant dans le creux de la voix (émanant du creux (Ducreux)) plutôt que dans une impossible véracité.

Dans la sublime postface (texte qui en dit plus long, en quatre pages, sur le roman français du XXème siècle que tout Genette et tant d'autres), Pinget rapproche sa démarche – ici – de L'Inquisitoire, qui constitue certainement un des monuments d'une œuvre monumentale.

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mercredi, 01 octobre 2014

L'homme mystérieux du pont Mirabeau

On ne le voit plus. 

Depuis au moins un an, je ne l'ai plus revu. Même le Web avait fini par bruire de cet homme au regard si intense, si chargé de désespoir.

L'énigme demeure. Je pense souvent à lui, quand je descends en voiture le pont Mirabeau, souvent, plusieurs fois par semaine, je le vois même absent — il occupe ce pan de trottoir à tout jamais. Spectre (ou non ?) miroir de nos lâchetés ?

lundi, 29 septembre 2014

Advenir

29 septembre, 17 h 10, jardin de la place François-Sicard

 

Cela fait donc deux semaines -- le troisième lundi consécutif que je me retrouve, toujours par beau temps (il faisait même franchement chaud le 15), dans ce jardin étroit mais très charmant. En onze ans à Tours, je ne m'étais jamais arrêté dans ce jardin, y passant parfois, sans plus. Or, y passer une heure ou un peu moins un lundi sur le coup de cinq heures permet de se rendre compte à quel point le centre dit historique de Tours, ici le quartier de la cathédrale, est bruyant. On ne risque guère d'être dérangé par le bruit du jet d'eau, wasserfall diaphane plus que blond — démarrages de bagnoles et pétarades de vélomoteurs sont permanents. On s'y habitue, je suppose.

Je n'ai pas encore pris d'autres habitudes, tout d'abord parce que, lorsque le froid commencera de s'installer, je préférerai probablement aller baguenauder du côté du Musée, ou prendre un verre somewhere around, à moins que je ne reste parfois à lire dans la voiture.

Depuis le 15, il y a quinze jours donc, comme on dit fort peu arithmétiquement en français, je me suis dit que je pourrais écrire une série de textes sur ces 5 à 7 du lundi, les souliers dans les gravillons, le dos calé contre un banc vert à la peinture écaillée. Je m'assois sur le même banc, ou du moins sur un des deux bancs qui permettent de faire face à la statue de Michel Colombe par François Sicard. Ballet de promeneurs divers, surtout vieux ou nounous ou mères semblablement entées de leur progéniture, lycéens (et surtout lycéennes, à croire que le lycée Paul-Louis Courier, non loin, est plutôt féminin). La statue qui représente Michel Colombe a quelque chose d'apaisant à première vue — c'est une de mes statues préférées dans cette ville -- et en même temps, à mieux y regarder, à se plonger en elle, elle inquiète, elle a quelque chose d'inquiétant, je crois que je n'aurai jamais écrit un texte avec autant de virgules, de juxtapositions.

Le 15, j'ai remarqué que des farceurs (ou des étudiants aux Beaux-Arts, ce qui revient au même (je laisse cette première parenthèse telle quelle, allez deviner si j'endosse délibérément le costume du philistin vieuxcon)) avaient souligné les yeux et les lèvres du sculpteur d'un trait discret de peinture rose. On peut évidemment tout imaginer, geste vandale bête, geste artistique à message (?), facétie de manifestant favorable au mariage pour tous, dénonciation subtile (le sculpteur n'est-il pas en robe ?) de la théorie du genre ou des dénonciateurs d'icelle...

En tout cas, si j'ai posé le 15, dans ma tête, le principe possible d'une série de textes, voici commencée, sinon la série (nous verrons cela lundi prochain), du moins un premier épisode. Bien entendu, j'ai réfléchi à tout cela car je savais déjà que j'allais, sinon participer à, du moins suivre de loin les travaux de l'atelier d'écriture que propose Stéphane Bouquet dans le cadre de sa résidence à l'Université. Le 16, j'ai assisté à la projection du film La Traversée et au lancement officiel de cette résidence, et jeudi dernier à la première séance de l'atelier proprement dit. Or, Stéphane Bouquet a imaginé que chacun des étudiants de l'atelier écrirait un texte sur soi (le Soi ? je ne sais pas comment il l'écrirait), sur un soi non pas donné, préfiguré, mais à construire par le texte, justement. L'idée est de construire une série de textes ou un seul texte ou un ensemble polymorphe (faisant éventuellement appel à d'autres formes, des images, des sons etc.) à partir de confrontations avec la ville, ou non, pas confrontations, pérégrinations, choix de certains lieux, de certains phénomènes urbains, graffiti par exemple, etc. J'ai le sentiment de très mal expliquer ce qu'il entrevoit ou suggère — ma propre interprétation est parasitée par le projet que vient d'inaugurer François Bon, "la littérature se crie dans les ronds-points", autre forme d'approche systématique de lieux systémiques, représentatifs de ce que j'ai nommé, ailleurs dans ces carnets, l'überurbain.

Peu importe, je vais faire ma mayonnaise, un peu de tout cela s'entremêlera ici, qu'importe.

 

Vieux ou nounous ou mères ou lycéens.

Sacré programme.

(Je me déplace, vais de l'autre côté, un banc dans le couvert des ifs, près d'un jeune couple qui clope, mais je ne supportais plus l'odeur de pisse qui émanait depuis pas très longtemps, je le crains, de mon voisin, un gros homme pied-bot. Ce banc-ci arbore, pour inscription manifeste, le mot MOCHE, marqué au blanco. Je me suis assis de manière à ne pas le cacher, de sorte qu'un autoportrait (à la Webcamelote) demeure possible.)

Pour l'heure, portraits.

Jeune fille blonde, passe en lisant un texte ronéoté qu'elle a l'air d'apprendre par cœur.

Deux dames, une la soixantaine, l'autre plus petite, plus jeune, rousse.

Vélomoteur casse-tympans, puis de nouveau le jet d'eau et la conversation du petit couple à côté de moi.

Homme en chemisette noire, parka légère sur l'épaule.

Le couvert des arbres, épars alors qu'il y a beaucoup d'arbres, d'arbustes, de frondaisons.

Jeune femme mince, la trentaine, baguette. Impression de la connaître.

Jeune femme rousse en short.

Homme élancé, plutôt jeune, casquette à carreaux.

Vélomoteurs sans arrêt.

Il va falloir que je me trouve un autre repaire.

La jeune fille en t-shirt marin se casse, avec son étui de violoncelle. Fait semblant de se casser, agaceries avec le garçon qui lui tenait compagnie, c'est lui qui finit par partir (Alex ! lui lance-t-elle). Il l'enlace, quel jeu jouent-ils.

Reviennent à leur banc, celui près du mien, elle monte, debout sur la latte supérieure, lui grimpe dessus, rient. Elle lui dit "enculé" puis lui explique que c'est gentil (c'est gentil, c'est gentil).

Sur le chemin opposé passe une dame en blouson jean's, poussant une bicyclette.

Sur celui-ci, un de mes étudiants de Licence, qui ne me voit pas (ou feint de ne pas (mais je crois vraiment qu'en passant vite, en ne promenant pas, on ne voit pas les gens assis sur les bancs (ou on ne s'attend pas à voir un prof ?)).

Puis, sur le chemin opposé, une dame plutôt âgée avec un petit chien.

À la cathédrale, le coup des trois-quarts.

Les deux ados se chamaillent, feignent de, se coursent, un sexagénaire en chemisette à carreaux bleus passe en regardant lentement sa montre (la porte à son visage, pas l'inverse).

La jeune fille perdrait la moitié de son vocabulaire si on lui enlevait le droit de dire “sérieux” sur le mode de l'interrogation rhétorique ou de l'assertion. Quelle violoncelliste fait-elle.

Passent deux jeunes hommes, l'un à barbichette fait rouler une contrebasse dans son étui.

Autre jeune fille blonde, t-shirt marin aussi, jolie, plutôt distinguée, passe en saluant d'un regard en coin que je pense ironique (mais je projette sans doute) le petit couple à la sérieux-violoncelliste.

Lycéen, portable vissé.

Lycéennes, quatre ou cinq, l'une chante n'importe quoi. Snapshot_20140929_2.jpg

Autres jeunes femmes, plus âgées (pionnes ?).

Quinquagénaire, démarche lente, serviette en faux cuir sous le bras, bedaine, montre.

Autre lycéen, autre portable vissé, oreille gauche cette fois-ci.

Deux lycéennes.

Autre sexagénaire, dame avec aussi rayures marines.

Je ne compte plus accélérations des vélomoteurs.

Cycliste noire entrevue, au coin de la rue.

Le couple s'éloigne ; il porte le violoncelle (sérieux).

Quatre jeunes, probablement musicos (un blond à queue de cheval renouée en natte au-dessus du crâne quasi ras — je penche pour percussionniste).

Marre, je veux lire aussi, je reprends mon livre, le jet d'eau diaphane continue.

 

Notule en addendum, toujours lundi, 18 h 43, Conservatoire.

Pépiements des enfants dans la salle de chant choral, polyphonie fracassée des instruments de ci de là.

dimanche, 28 septembre 2014

Ping-pong, 6

 

Je m'en revenais, en Corail, à Dax, après le dernier oral. Comme à chaque passage à Paris, j'avais écumé les petits bouquinistes du cinquième arrondissement et rentrais avec quelques pépites, dont cet exemplaire de Philosophes à vendre, dans la petite collection couverte de kraft et brochée, comme tant de textes majeurs, du beau nom de Pauvert.

L'année précédente, j'étais rentré avec mon père, je crois — mais là, en retentant ce même concours, il était hors de question d'attendre le jour officiel des résultats et la proclamation dans la salle carrelée dénuée de charme. Dans le Corail, je lus, au début du trajet, il me semble, ces textes dialogués d'une vie et d'une énergie extraordinaires. Un voisin assis de l'autre côté du couloir s'autorisa à me demander pour quelle raison je lisais Philosophes à l'encan. (Je ne me rappelle plus du tout l'âge ni la mise ni le visage de cet homme, mais je me rappelle qu'il choisit de donner cette variante dans la traduction du titre.) J'évoquai le hasard (sept francs pour un petit volume impeccable de cette singulière collection, pas à hésiter) mais aussi l'adieu à mes études de philosophie que constituait, quel qu'en fût le résultat, ce concours passé.

Ce soir, apprenant la mort de Pauvert, je suis allé repêcher, sur mes étagères, ce petit volume, dont j'ai relu quelques pages.

Il fait doux, à aller au diable.

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samedi, 27 septembre 2014

Ping-pong, 5

« Comment tirer les vers du nez d’un tel fallace ? » (Dorman, p. 57)

Cherchant, dans le Robert culturel, le mot fallace – ne l’y trouvant pas (c’est incident) – je trouve (tombe sur (à la page 598 (en haut à droite, où l’œil épie))) le substantif épreintes, et le seul sens que je connaisse, depuis longtemps, à ce mot (il désigne les excréments des loutres), n’y figure pas.

Je découvre aussi (même colonne où devait se trouver l’absent fallace) le faldistoire, siège liturgique des évêques.

17:23 Publié dans Ping-pong | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 26 septembre 2014

Such Is Life

Il y a 171 ans naissait Joseph Furphy (Seosamh Ó Foirbhilhe en gaélique), l'auteur du sublime Such Is Life, chef-d'œuvre australien trop peu connu.

Who can claim s/he is a true Australian if s/he has not read Such Is Life ?

 

C'est vendredi. Avant de recevoir plusieurs étudiants, puis d'assurer plusieurs cours, il convient d'écouter calmement Émilie Mayer et Hilding Rosenberg.

En zoom 200% je vois tout bien comme il faut, confortablement.

Je vois passer sur mon mur un poster bien cucul-la-praline dont le slogan est, je cite de mémoire, “You Have to Embrace Getting Older”, l'illustration étant une photo de Meryl Streep, qui, à 65 barreaux, a moins de rides que moi — d'ailleurs, elle n'en a pas du tout. J'en conclus que c'est un canular.

 

Puis je voulus composer un poème constitué et entrelardé de captures d'écran.

jeudi, 18 septembre 2014

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Dans les toilettes du rez-de-jardin, il y a une carte de l’île d’Arran, et, dans celles du premier étage, une carte du Cantal, avec Saint-Pantaléon-de-Lapleau, qui se trouve en Corrèze.

 

Dans les toilettes du sous-sol, j’ai fini par déposer, sur la caisse où sont entassés des carreaux de rechange, mon vieil exemplaire de l’Abrégé du Littré, que j’y feuillette — d’où d’abstrus “poèmes du Littré”.

dimanche, 31 août 2014

Le jumelage Tours / Takamatsu, et l'enlaidissement des parcs

P1250964.JPGAinsi, au nom de l'amitié entre notre cité et une ville japonaise réputée pour son art des jardins, Takamatsu, nos édiles imbéciles ont décidé de saloper un des plus beaux parcs tourangeaux avec trois gros praticables aussi laids que peu discrets.

M. Babary, bravo !

dimanche, 20 juillet 2014

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Il y a quelques mois, au cœur de l'hiver, j'avais été époustouflé par Lara de Bernardine Evaristo. Là, je commence, bien au chaud, en plein soleil, The Emperor's Babe, et ça part très très fort. —·— Romans en vers qui n'intéresseraient pas le lectora-francé, et sans doute moins encore l'édission-francèse.

▬▬▬☻▬▬▬

Toi qui crois encore que la filière Droit-Langues est l'élite de l'U.F.R. Lettres et Langues, viens corriger les copies avec moi, ça va te passer le goût du pain. (Ça et la fille qui écrit "me I wants becoming a Juris Doctor" avec des cœurs sur les "i"...)

▬▬▬☻▬▬▬

Encore un but imaginaire accordé au Brésil. La règle du hors jeu ne s'applique pas au pays organisateur, c'est ça ? ▬▬▬☻▬▬▬ Et donc après Marpaps, j'ai marché dur duraille jusqu'à Castelner.

dimanche, 13 juillet 2014

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25-26 juin 2014.

 

Qu'est-ce qui t'a pris, Hubert-Félix Thiéfaine, de t'associer à cet immonde album d'hommages prémortuaires à Renaud, mais surtout de choisir de chanter cette bluette idiote et mal écrite ? Je ne sais pas, si vraiment tu ne pouvais pas te défiler, tu aurais pu chanter Buffalo débile ou Banlieue rouge.

▬▬—▬▬

‘Don Kichote de la Mantzscha’ ? Z'êtes sérieux, les Teutons ??!?

▬▬—▬▬

Le train de 9 h 32 en provenance de Luynes, Picardie, est annoncé avec un léger retard. Le café risque de refroidir, en revanche. (Finalement, très léger retard. Le café fut bu. Il fut parlé de steaks, de Béranger et de peintres ivres.)

▬▬←—→▬▬

Eli wallach — Le “truand” de Sergio Leone, bien sûr, très ancré dans ma mémoire — mais il avait joué dans une version américaine de “Rhinocéros”...?

▬▬↓—↑▬▬

« L’entraîneur colombien a fait entrer son deuxième gardien Faryd Mondragon en fin de match pour lui permettre de battre le record du plus vieux joueur ayant participé à un Mondial à 43 ans et trois jours. »

samedi, 12 juillet 2014

Sur cinq photographies

8 mai 2014.

 

On a dur qu'étant l'ours avec l'hernie discale

Il a eu opéré déclaration fiscale.

 

Vu-je que Laurent Blanc il avont disu “bigre”

Lui d'à côté Zlatan qui feulut comme un tigre.

 

Endroit que l'on avont fit la queue pour voter,

Joburg qu'Hugo m'est dit on n'ont plus l'aparté.

 

Si le lionceau jetu à l'eau par la blondasse,

Mordir comme que Zahia qui avait chaudasse.

 

Type qu'il a des piquants fluo yad'la joa,

Ça ne vont pas traîner Cristobal Ochoa.

 

jeudi, 03 juillet 2014

Fridolins

Oméga - Moi, je suis un petit peu pour l'Allemagne, parce que j'aime Thomas Müller.

Alpha - Mais enfin, non, les Allemands, c'est des schleuh, c'est des fridolins.

 

....................................

mercredi, 02 juillet 2014

Limericks meurthois, 78 et 526

▬ 78 ▬

Un gigolo de Blémerey

A pour surnom “blême raie”.

Cette antienne infamante,

En tous lieux il s’en vante.

(Moi, chuis pas sûr que j’émerey.)

 

▬ 526 ▬

Sur le pont de Tomblaine

On y danse tous en raine.

Et sur le pont de la Concorde,

On y saute à la corde.

Quant au Lido, morne plaine.

 

mardi, 01 juillet 2014

Quand le Roselé est tiré...

Extrait d'un article d'un certain Sébastien Roselé, dans Le Point de cette semaine, à l'occasion de la parution du livre qu'Alain Pagès consacre à Zola :

En effet, c'est aussi cet esprit potache, voire graveleux, qui règne dans le petit groupe d'écrivains, l'auteur du Horla en tête, dont Zola, d'une dizaine d'années leur cadet, est devenu le mentor. Il a commencé à recevoir Huysmans, Maupassant, Céard, Alexis et Hennique à Paris d'abord. Dans sa nouvelle propriété ensuite. Le groupe dit "de Médan" était ainsi né. En 1880 paraîtra le recueil de nouvelles collectif Les Soirées de Médan, qui constituera l'acte fondateur du groupe d'auteurs naturalistes. 

 

Outre les erreurs de temps, de ponctuation, de syntaxe, je mets au défi quiconque de rétablir la structure “correcte” de la première phrase.

C'est une phrase-qui-rend-fou.

Le défi est d'autant plus difficile à relever que M. Roselé confond les mots aîné et cadet. (Oui, je sais, je suis dur : ce sont des termes complexes et d'un usage rare.) En effet, Zola, né en 1840, est nécessairement l'aîné de Maupassant, né en 1850, et donc, je le suppose, des autres auteurs dont j'avoue ne pas connaître l'état-civil.

 

Limericks meurthois, 77 et 527

▬ 77 ▬

Un montagnard de Blâmont

Confondait l’aval et l’âmont.

Comme en Lorraine

Tout n’est que plaine,

Pense-t-il que nous l’en blâmons ?

 

▬ 527 ▬

Un excentrique de Tonnoy

Sort affublé d’un entonnoy

Bien vissé sur la tête,

Puis il se met en quête

De paribrests, de tartonnoy.

 

lundi, 30 juin 2014

Limericks meurthois, 76 et 528

▬ 76 ▬

Au bar tabac de Blainville sur l’Eau,

On est fana d’Andrea Pirleau.

Évoquez Dino Zoff,

Et on vous dira boff

Dans la salle du bar tabac de Blainville sur l’Eau.

 

▬ 528 ▬

Un mol adolescent de Toul

À tout propos dit “nul” ou “coul”.

Quand il est en colère

(Ou franchement vénère)

Il se risque à “ça fout les boul”.

 

dimanche, 29 juin 2014

Limericks meurthois, 75 et 529

▬ 75 ▬

Un jeune tennisman de Bion-

-ville rêve d’être un champion.

Braqué de la raquette,

Dans la cour il caquette

Bien pis que la chasse au gabion.

 

▬ 529 ▬

Mon amy Rémy, de Tramont-Émy,

Se vante partout d’être mon amy.

En raison de l’homonymy,

Mon amy Rémy m’a promy

D’en finir de ces vieux salmy.

 

samedi, 28 juin 2014

Limericks meurthois, 74 et 530

▬ 74 ▬

Elle est bien vile, la petite

Meuf de Bienville-la-Petite.

Cette perverse naine

Habite la Lorraine

Depuis que tout bébé elle a eu une otite.

 

▬ 530 ▬

Un vieux débrouillard de Tramont-Lassus

Dit à tout jupon : « Monte là-dessus ! »

— Pour la rime en Lassus,

Je vous sens déçus,

Lecteurs, par mes quintils bossus.

 

vendredi, 27 juin 2014

Limericks meurthois, 73 et 531

▬ 73 ▬

Un pickpocket de Bicqueley

Même au village picqueley

Pièces, clés – fastoche ! –

Dans toutes les poches

Des citoyens de Bicqueley.

 

▬ 531 ▬

Quoi ? Tramont-Saint-André ?

Un nom pareil, et il faudré

Que derechef je ponde

Un limerick immonde ?

Pourquoi pas sur Hepburnaudré ???

 

jeudi, 26 juin 2014

Ping-pong, 4

Geste d’enfant, mouvement rapace de ma main vers un objet… cette boîte où ont fini de rouiller des trombones, j’aurais pu y serrer des manuscrits composés sur des feuillets minuscules. Ou cette rallonge électrique orange dont je me sers sans y penser, quand je tonds ou quand je bricole (ou quand je branche la friteuse sur la terrasse), peut-être qu’elle aussi me verra l’empoigner avec des serres de circaète, quand l’imposeront les circonstances.

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Limericks meurthois, 72 et 532

▬ 72 ▬

Un poissonnier de Bezaumont

Vend de la truite et du saumont.

Sa femme, libraire,

Est vraiment très fiaire —

Elle vend du Annie Saumont.

 

▬ 532 ▬

Un alezan de Tremblecourt

Même quand il va l’amble court.

Son jockey, le neveu d’Étiemble,

M’a déclaré : « C’est parce qu’il tremble. »

Cet argument me semble court.

 

mercredi, 25 juin 2014

Ping-pong, 3

 

Comme le temps passe, et comme le temps nous manque, et comme le temps nous point. Un poinçon dans la verdure, cette fourmi isolée qui a perdu sa ligne, englouti sa trace avec la bave du vent. Collines d’Anacapri, ne poignent qu’à l’oreille, au piano, en longues lampées, risibles rasades. Le kitsch avait tout englouti, aussi, et ces semaines-là furent les plus chaudes de ma vie.

 

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Limericks meurthois, 71 et 533

▬ 71 ▬

Le bedeau de Bezange

-la-Grande est ozange.

Dans la sacristie

Il y a un nid

De fauvette ou de mézange.

 

▬ 533 ▬

La Manon Lescaut de Trieux

Ne rêve pas de Des Grieux.

Celui qui met en alerte

Ses sens, c’est Christian Eckerte.

(Il ne manque qu’André Rieux.)

 

W.M. 63 : Le Picatharte de Guinée

Pour décrire le Picatharte,

Ce n'est vraiment pas de la tharte.

Son corps effilé

Et son bec musclé

Eussent plu même à Rolanbharte.

 

mardi, 24 juin 2014

Limericks meurthois, 70 et 534

▬ 70 ▬

Un bon vieillard de Bey-sur-Seille

Est fou de gelée de groseille.

Bien qu’il soit sourd comme un pot,

Il entend le déclic du pot

Qui s’ouvre, et aussitôt il sort l’oseille.

 

▬ 534 ▬

Un quadragénaire de Trondes

Aime les femmes girondes.

« Ma femme est un sac d’os,

Et j’en ai plein le dos ! »

(C’est stupide que tu la grondes…)

 

lundi, 23 juin 2014

Limericks meurthois, 69 et 535

▬ 69 ▬

La factrice de Beuvillers

Dit-on, est très mal habillers.

Elle assortit un pull turquoise

À un jean’s couleur framboise :

J’en ai les yeux écarquillers.

 

▬ 535 ▬

Le premier édile de Tron

-ville ne veut plus qu’un étron

Défigure la chaussée

Ni les trottoirs. S’est gaussée

De cela l’adjointe en le traitant de pochtron.