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mardi, 17 février 2015

Plus ça change...

De temps à autre, il faut que je note la forme que prend, à tel moment précis, ma tocade de lire x livres simultanément, et qui est d’autant plus absurde que, ces jours-ci, je ne peux absolument pas me le permettre. Ainsi, ayant commencé, il y a déjà quelque temps, Guerre & guerre, j’en ai interrompu la lecture pour d’autres plus urgentes, de sorte que je me retrouve avec, en train, les nouvelles de Lovecraft (dans lesquelles j’ai fini par me plonger à force de rester tout esbaudi devant The Lovecraft Monument), La Poésie du gérondif de Jean-Pierre Minaudier (un texte absolument dingue et délicieux, je le recommande très vivement), le dernier Mia Couto (La Confession de la lionne), mais aussi – parce que, hier, en partant pour le Conservatoire avec Oméga, j’avais oublié de faire suivre de quoi lire et, m’arrêtant devant notre boîte à lettres, me suis donc retrouvé avec ces deux ouvrages achetés d’occasion et tout fraîchement débarqués – The Forest Dwellers, le livre de Stella Brewer (qu’Alpha lit en français et que j’ai donc acheté en anglais) et celui, hilarant, de Stuart Maconie (Pies and Prejudice). Comment s’étonner que la pile ne diminue pas, mais aussi que la pile de livres lus à recenser ne diminue pas, mais encore que la liste des textes à écrire et encore non fertilisés ne diminue pas, et enfin (un enfin provisoire) que pas un commentaire ne soit venu donner un semblant de vie à mon autre blog depuis septembre 2014, alors que j’y ai publié, depuis, 53 billets ?

lundi, 16 février 2015

Audition du 16

Ce soir, un lundi musical un peu particulier — Oméga participait à sa première audition, collective bien sûr (élèves “hors temps scolaire” de Médéric Rivereau).

L'audition devait avoir lieu dans une salle du site Petit Pré, mais suite à un énième cafouillage administratif (apparemment, de l'aveu même du directeur, l'année 2014-5 est particulière), tout le monde a dû remballer ses cliques et ses claques et s'installer salle du Pré, sur le site Jules-Simon. J'avais récupéré Oméga à la fin de son cours de solfège, et nous avons fait l'aller-retour pour rien (sinon admirer les belles maisons de la rue Traversière), avant que son professeur ne les rassemble tous pour une ultime répétition.

Le programme de l'audition était très varié, alternant solos, duos d'élèves, formations plus larges (dont participation du professeur lui-même et d'un élève plus avancé au cor anglais). Oméga est passé en deuxième position, apparemment pas du tout impressionné. Il a joué, avec son professeur, ses deux duos (qui ne totalisent pas une minute), sans erreur et sans se démonter. Son professeur a dit qu'il y avait zéro faute et que c'était très bien, de se lancer comme ça avec cinq mois d'instrument.

Il faut dire qu'Oméga est totalement mordu.

Plus généralement, le morceau qu'il a préféré était l'arrangement de La Cucaracha pour quatre hautbois et deux cors anglais. Je n'ai pas noté le titre d'un duo plus contemporain, mais il y avait aussi les arrangements de duos pour cors de Mozart, un duo pour hautbois et piano de Georges Auric... et un très beau Rondo de Telemann.

dimanche, 15 février 2015

L'Évictoire de la musique

Chanteur révélation le petit curé d'Ars

Si qu'il avions été châtré comme un vieux jars.

 

On a vraiment cassos et pas vraiment bling-bling

Si on était été le dimanche au bowling.

 

—·—

 

Le tighthead écossais il est l'air d'un hipster

Mais je croive son cul il a tout en chipster.

 

↑↓↓↓

 

Golri-je un max qu'il s'appellut Geoff Cross

Si comme que sa barbouze est un balai-brosse.

 

Chose que je suis peur me prendre une tapette

Si avec lui je suis joué tire-barbichette.

 

Il a übereasy qu'il faire un décalage

En ayons cachu le ballon dans son pelage.

samedi, 14 février 2015

Sacs de mots

Ce n'est rien, et pourtant.

▒▓░

Un fleuriste quadruple, et deux baguettes → le mot “roller” désigne une sorte de patin à roulettes et un genre de stylo feutre à pointe fine.

Sur le chemin du Laser Maxx, photographier chaque mégot ou chaque sac déchiqueté demanderait une journée.

▒▓░

Un podcast fait le même bruit qu'une casserole de pop-corn, mais n'a rien de commun avec les cosses de petits pois (rares souvenirs, avec ma grand-mère paternelle peut-être) ; je continuerai, malheureusement, à préférer — à la radio qui documentarise avec fenêtres sur Deezer — m'enfoncer dans la lecture de Ligne & Fils.

vendredi, 13 février 2015

Trompettes

Jeudi. — Après Saül de Haendel, que je n'avais pas réentendu depuis très longtemps, j'enchaîne avec le livre à Bregenz de Keith Jarrett, tout en poursuivant mes annotations et mes réponses aux étudiants coréens. La pile de livres à chroniquer diminue (un peu).

Vendredi. — 70 ans de mon père.

 

L'intemporel se dédoublera toujours pour dérober.

jeudi, 12 février 2015

Fraudeur (Eugène Savitzkaya)

Fraudeur, le nouveau roman d'Eugène Savitzkaya – qui avait continué à donner de ses nouvelles depuis Fou trop poli, en 2005, mais par sauts et gambades – est, à mon avis, un de ses plus beaux. Le narrateur y suggère à trois reprises la possibilité d'une lecture à haute voix, ce qui m'a conforté dans mon rapport charnel à cette écriture : je ne lis jamais un roman de Savitzkaya sans succomber pendant au moins une dizaine de pages à cette tentation du gueuloir.

Le lecteur familier de cette œuvre singulière y sera en terrain connu, en apparence du moins, car il y retrouve l'attention tout à fait particulière que porte l'écrivain aux goûts, aux saveurs, aux couleurs, à la terre et aux végétaux, à tout ce qui n'est généralement pas écrit, les sécrétions, les évidents secrets du corps ; toutefois, à la suite de vignettes ou d'excursions matérialistes des précédents récits, Savitzkaya substitue un récit orienté dans deux directions opposées. Pris entre le fou (double déjà identifié de l'auteur) et « l'adolescent de quatorze ou quinze ans », le texte reprend, de manière presque opaque, indiscernable, la structure dialogique et éclatée de récits autobiographiques rétrospectifs tels qu'Enfance de Sarraute ou Lambeaux de Charles Juliet.

 

Dans ce dispositif déjà en partie déceptif, alors que le lecteur se trouve pris dans la remontée vers une identité familiale paternelle slave/ukrainienne, il ne peut manquer de s'attendre à un renforcement croissant du motif de la mère malade dans la chambre empestant les bananes trop mûres ; or, les derniers chapitres de Fraudeur finissent par détourner le récit de son cours rétrospectif, autobiographique, mémoriel pour se concentrer sur la course de l'adolescent, sur sa maraude furtive – laquelle donne, de biais, encore, son titre au roman – qui lui fit, incidemment, à l'à-pic d'un bouleau nommé Sorcière, frôler la mort. La figure de la mère (disparue, comme par un clin d'œil à un autre immense roman de Savitzkaya, La Disparition de maman ?) a déserté le roman.

mercredi, 11 février 2015

Ping-pong, 7 : Le cas Tiki

 

Pour reprendre les mots de Stéphane Tiki lui-même, je trouve en effet la polémique le concernant “infamante”. Si sa situation est en attente de régularisation, et si on pense que les citoyens dans son cas doivent prouver leur attachement à la République, quelle meilleure preuve que son militantisme ?

Pour avoir entendu ce garçon avant-hier matin à la radio face à son homologue des Jeunes socialistes, je dois dire qu'il m'a paru plus intelligent et plus mesuré qu'elle.

Il faut dire que la responsable des Jeunes socialistes a parlé à DEUX reprises de « l'élection de Christophe Barbier » : parmi les cadres du PS, on peut donc confondre, sur une antenne nationale, un rédacteur en chef droitisant à écharpe rouge et le député élu dans le Doubs, prénommé Frédéric.

 

mardi, 10 février 2015

(Seven) Lines Written After Reading Some of Schuyler's Poems

Feb. 8, 2015

Who was Bill Aalto, apart
from this guy who fished out
Auden's drafts from a hotel
wastepaper basket — could he
have been a pale knight,
a bender of arrows or
some nervous viola-player ?

 

lundi, 09 février 2015

Maraudeur

9 février

Une fois déposé le fils cadet à ses leçons — toujours avec le remplaçant — filé direction la place du Grand-Marché. Depuis samedi, il me fallait les deux nouveaux Savitzkaya. Laurent  était seul (comme souvent le lundi, je crois, ils doivent se relayer), mais avec une stagiaire (?) à qui il expliquait un certain nombre de choses sur le fonctionnement de la librairie, notamment que leur modèle est l’inverse de celui de la plupart des libraires car 70% des ventes se font sur le fond, et pas sur les nouveautés. Comme, à l’exception d’un Zanzotto, mes sept livres du jour étaient tous des nouveautés, je n’ai pu m’empêcher, passant à la caisse, de faire remarquer que j’avais fait exprès de choisir mes livres pour plomber les statistiques. Juste avant, on avait discuté des traductions de Moby Dick et du Jonas de Grosjean (mais il avait un autre texte en tête).

Après l’achat de deux pains d’épeautre, j’ai passé le restant du cinq à sept à lire Fraudeur (les 45 premières pages, en prenant mon temps) au bord du boulevard Heurteloup. N’ai pas compté les bus et les cars, dont le ballet incessant, à frôler ma vitre, formait comme une ponctuation de métronome.

 

Dans le hall du Conservatoire, emmitouflé, j’ai vu passer le professeur de cor qui ressemble à Jimmy Somerville et faisait chef de chœur lors du concert des enfants le 31 janvier à Thélème, avant de voir débouler (débarouler) Oméga, content de ses deux leçons (clé de fa & chansons de la méthode de solfège).

dimanche, 08 février 2015

Février court

Ce que j'écris, donc, est marqué au fer de la plus noire confusion. En ai-je gratté, des marmites rouillées, pour en arriver là. Le vent n'a ni soufflé, ni mugi — c'était plutôt un feulement de feu, sur un âtre abandonné : mon âme (ce qui en tient lieu). Février, décidément, court sur le haricot.

samedi, 07 février 2015

Quatre distiques sur France/Écosse

Tandis comme qu'à Tours on se pelut le jon,

Il n'a touche qu'un seul ballon, Loann Goujon.

 

Hugo m'est dit à moi le goujon qu'on taquine

Si que je suis bobo après un gros tacklin'

 

Vu est-il faisi plus d'un quintal ce Loann

Va pas a confondu avec Lindsay Lohan.

 

Golrirais-je beaucoup si comme Loann Carpe

Un jour il se pétut à donf le métacarpe.

vendredi, 06 février 2015

Misdemeanours

Jeanie Deans was admitted into the jail by Ratcliffe. The gentlemen who waited upon Farmer Eccles went in obedience to her orders.

When the worthy magistrate asked the crime of which the prisoner had been guilty, the captors looked somewhat puzzled for the moment; since, in truth, it could not be shown that the Ensign had committed any crime at all; and if he had confined himself to simple silence, and thrown upon them the onus of proving his misdemeanours, Justice Ballance must have let him loose, and soundly rated his clerk and the landlord for detaining an honest gentleman on so frivolous a charge.

The Cockpit representations lasted but a few days. He is never more than half ashamed of having barked or bitten; and for those faults into which he has been led by the desire to shine before a lady of his race, he retains, even under physical correction, a share of pride.

jeudi, 05 février 2015

Sept distiques sur une rhinopharyngite

Voudrus-je moi beaucoup me terrer dans un gîte
Si j'a cerveau cramu la rhinopharyngite.

Golri-ont les étudiants ma tronche de biftèque
Et mon tarbouif trop plus énorme une pastèque.

Mon crâne il a un feu ! Mon crâne il a un goufre 
Malgré le Pivalone & aussi l'Actisoufre !

Possible est ma cloison nasale qu'elle rompe
Si comme que mon nez deviendut une trompe.

Au cours de Cingal mon rhume est attentatoire
Comme qu'on a dur l'explosion sternutatoire.

Autant que kimono de Douillet ju-jitsu
Aujourd'hui j'a mouché de mouchoirs en titsu.

Golri-je le Président si qu'il n'est pas dupe
Où que j'avons chanté la Brigade des stupe.

 

mercredi, 04 février 2015

Ousmane Diarra. La route des clameurs.

/J'ai laissé passer plus de trois mois avant de chroniquer ce roman, ce qui m'empêche d'être aussi précis que si j'avais écrit à chaud.

 

La route des clameurs est le troisième roman publié par Ousmane Diarra, à quoi s'ajoutent quelques nouvelles, poèmes et livres pour la jeunesse. Très influencé, dans l'écriture et le traitement d'un narrateur enfant, par Ahmadou Kourouma et surtout Tierno Monénembo, Diarra propose un roman qui ne sidère ni par son originalité ni par son inventivité stylistique, mais qui offre un point de vue supplémentaire sur la manière dont l'Afrique est livrée au grignotage infernal du jihad, et sur le cas particulier des enfants-soldats.

Ici, le narrateur, enfant-soldat, ne bascule jamais totalement dans le fanatisme et l'adhésion à l'idéologie de ceux qui l'emploient. Tout le récit maintient, voire recrée, le lien qui l'attache à son père, artiste demeuré libre et perçu comme un blasphémateur incroyant par les Morbidonnes, ce mouvement de fanatiques islamistes désireux de prendre le contrôle du Mali tout entier. La satire mordante, très carnavalesque, vise très juste quand elle décrit la bassesse des dirigeants de ce jihad, et leur cupidité vide de tout idéal : s'il ne fallait pas d'autre indice, le nom du Calife, aussi interminable qu'inlassablement répété (Mabu Maba dit Fieffé Ranson Kattar Ibn Ahmad Almorbidonne), donne la mesure de ce que l'auteur pense de Boko Haram, de Daech et des autres mouvements religieux qui se proclament seuls détenteurs de la parole de Dieu sur terre.

Le motif des deux routes — que l'on retrouverait, sous d'autres formes, dans plusieurs cultures d'Afrique de l'ouest, et dont s'est expliqué l'auteur dans un bel entretien publié sur le site de L'Afrique des idées — indique que les choix individuels sont seuls possibles, et, par là même, complexes.

À ce titre, notamment, le roman d'Ousmane Diarra peut servir de contrepoint truculent et assez in-your-face au film d'Abderrahmane Sissoko... d'autant que, contrairement à Timbuktu, il évite le piège de l'essentialisme. Alors que le film de Sissoko ne cesse de sous-entendre que ce sont les bons Africains qui sont actuellement envahis par les mauvais Arabes (ce qui est tout simplement faux, historiquement), Diarra choisit un narrateur partag­é, scindé, picaresque, aussi vil que splendide.

 

Pour approfondir :

 

mardi, 03 février 2015

De l'élection de Martinez

Cégété qu'elle a classique feuille d'acanthe

 

Où que le métallo arborit la bacchante.

lundi, 02 février 2015

Entre deux maux

2 février

 

Pas en forme, alors qu’Oméga, entre la grosse rhinopharyngite et le début d’otite qui devait le reclouer au lit le lendemain mardi, s’était rendu assidument à ses leçons, je me suis contenté d’aller lire Eggericx au Vel’Pot, qui est vraiment trop crasseux, où je ne remettrai pas – c’est dommage, le lieu est spacieux et pourrait avoir du cachet – les pieds.

dimanche, 01 février 2015

Frites

À l'économe. Acte I.

Branchement & installation.

Couper deux par deux → dans le torchon, pièce à pièce.

Dans le saladier. [Position “on” sur 180°.]

Autre torchon, deuxième essuyage.

Aller dehors, avec la fourchette et le sel, alterner.

jeudi, 29 janvier 2015

D'une phrase superficielle

Comme je viens encore de lire, sur le mur d'une amie FB, la très habituelle phrase selon laquelle « le FN n'est pas un parti comme les autres », j'ai livré quelques réactions à chaud que je copie-colle ici, et dont je déplore certes qu'elles soient un peu à l'état brut :

Quand Charlie Hebdo a fait campagne dans les années 90 pour l'interdiction du FN (avec des articles sublimes de Cavanna), quasiment tout le monde disait “ah non ce n'est pas possible, ce ne serait pas démocratique gnagnagna”. Si le FN est un parti légal, s'il a le droit de présenter des candidats, si ses candidats sont jugés capables démocratiquement de diriger les destinées de leurs concitoyens, alors il est également normal que ces mêmes citoyens puissent être jugés "élu local de l'année" ou toute autre faribole. Je veux juste rappeler qu'il n'y a pas de demi-mesures. Comme la plupart des critiques, sur cet événement, émanent de journalistes prompts à dénoncer leurs confrères, précisons que tous ceux qui ont décidé que le FN faisait partie démocratiquement et légalement du paysage politique n'ont pas le droit de nous infliger leurs leçons de morale. À part du côté de Charlie Hebdo et d'une certaine gauche radicale, je ne connais aucun journaliste qui ait soutenu l'interdiction du FN alors que ce parti avait fait la preuve de son incompatibilité constante avec les valeurs de la République et le triple idéal de liberté, d'égalité et de fraternité. Donc maintenant, qu'ils assument. Bientôt peut-être on aura un président FN ; il n'y avait qu'à agir plus tôt.

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Dans la réalité électorale, dans les institutions politiques du pays qui seules fondent cette réalité, le FN est un parti comme les autres. Moi, le temps d'antenne, le financement des campagnes etc., ça me rend malade depuis trente ans — je ne comprends pas ceux qui montent au créneau maintenant, au prétexte qu'un cénacle de journalistes a remis un prix à Steeve Briois.

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Ainsi, l'affirmation selon laquelle le FN n'est “pas un parti comme les autres” est d'une stupidité totale. D'abord, elle stipule que tous les autres partis sont semblables, alors que pour ma part je vois de nombreuses différences – idéologiques et internes – entre l'UMP, le PS, le MUP, le PCF, le NPA, le MoDem, les Verts etc. Ensuite, elle relève d'un déni : de même qu'il ne suffit pas de dire que l'islamisme n'a rien à voir avec l'Islam pour que ce soit vrai, il ne suffit pas de dire que le FN n'est pas un parti comme les autres pour qu'il n'ait aucun pouvoir. Par ailleurs, tous les journalistes qui participent à ce jury sont connus pour se répartir, lors des conférences de presse des présidents et ministres de droite comme de gauche, les questions rédigées ou approuvées par le cabinet du président ou du ministre en question. Alors, question déontologie, leur désignation de Briois comme "élu local de l'année" n'est pas leur fait d'armes le plus scandaleux.

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J'ajouterai que la formule le FN n'est pas un parti comme les autres me rappelle étrangement tous les olibrius qui beuglaient ou écrivaient Tout sauf Sarkozy en 2007. J'en ai fait taire un certain nombre en leur disant : "ah, vous militez pour Le Pen ?" — le sens de leur slogan leur avait totalement échappé.

Le problème est que toutes ces formules se répandent sans que presque aucun de ceux qui les emploient ne les comprenne ; il y aurait beaucoup à dire, aussi, sur le fameux Je suis Charlie, quand on voit que tel ou tel qui l'afficha ou l'affiche encore en photo de profil Facebook défend dans le même temps le port du hijab à l'Université ou le droit des associations musulmanes à menacer à mots à peine couverts une institution culturelle de représailles pour avoir exposé une œuvre censément (et en fait pas du tout) blasphématoire.

 

Distiques à l'encre sympathique sur un thésard olfactif

On a bien content qu'on est de la citronnelle

Si que le doctorant fouettont de la rondelle.

 

On a doux la citronnelle madagascar

Comme que le doctorant schlinguont du calbard.

 

Endroit que j'aime bien l'aspergir de citron,

Le bureau messin d'où l'étudiant pue du rond.

 

On a véritablement âcre et écœurant

Le bureau où qu'il a mariné doctorant.

 

Croivu-je je vont dégueulir ma cirrhose

Si comme il s'habillut tout en polyviscose.

 

Endroit que plus qu'à Metz sentent les troufignons,

Dans le polyviscos ç'a la fac d'Avignon.

 

Roberta qu'on a aigre son odeur d'aisselles

Si même qu'elle nous offrut des sfogliatelles.

 

Alumnos qui foetores tenent timeo

Même si qu'en Lorraine il est mis du déo.

 

Golri-je malgré que citronnelle à torrent

Si je suis forgé le mot “déodoctorant”.

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mercredi, 28 janvier 2015

Babouins de Besançon

On a dur le jeune babouin tendre sa croupe

Si comme à Besançon c'est un bachelor group.

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mardi, 27 janvier 2015

Saltykov-Chtchedrine

Aujourd'hui, nous fêtons le cent quatre-vingt-dixième anniversaire de la naissance de Mikhaïl Saltykov-Chtchedrine, écrivain russe dont je vois régulièrement, et depuis longtemps, passer le nom.

J'ai donc décidé de lire enfin un livre de cet écrivain, dans la traduction de Luba Jurgenson : Le Bon vieux temps.

En anglais comme en français, la récolte est mince sur les sites d'archivage de textes électroniques :

Trois contes russes (sur Wikisource, traduction d'Alfred Léo)

A Family of Noblemen (traduction anglaise, par A. Yarmolinsky, de son roman le plus célèbre, Господа Головлёвы, généralement connu sous le titre de Famille Golovleff)

Les lecteurs russophones ou russisants pourront en revanche se régaler ici.

lundi, 26 janvier 2015

Neuf distiques sur un incendie à Rueil-Malmaison (Guillaume-Franck Ribergal)

On a übergolri de la flamme incendiaire

Si Le Pen qu'il a cramu son gros œil de vaire.

 

On a mal maison cramée et bobo à l'œil

Si qu'on aura hospitalisé loin de Rueil.

 

Marine qu'elle a dit les bobos sont ténus

Que le feu au conduit et mon cœur mis anus.

 

Jany Paschos appellut Le Pen “mon biquet”

Mais on a dangereux jouir avec le briquet.

 

La maison qu'à lui elle pue le fumigène

Comme c'est plus über-dégueu que la gégène.

 

Véner comme il paraisse il n'aime pas tes races

S'il s'avut réfugiu aussi sur la terrasse.

 

En garde à vue qu'ils sont été mes supporteux

Comme ils ont chanté “ce soir on vous met le feux”.

 

Gros vieillard blond il s'a prendu pour Catwomane

Qu'en veut s'échappant de la maison pyromane.

 

Tandis Kurdes chassont Daesh de Kobané

Le Pen il sont son œil totalment calciné.

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dimanche, 25 janvier 2015

Cinq distiques sur la mort d'un barbu aigrelet

On a dur le quart monde on a dur les cassos

Si le tramway qu'ils sont chante Demis Roussos.

 

Manière qu'on célèbre Αρτέμιος Βεντούρης 

Que mater un épisode d'Agenc' Tous riss'.

 

Golri-je pas du tout m'est pété le fémur

En que dribblant sur l'air d'“On écrit sur les murs”.

 

Cafetiers qu'ils ont bien contents sa mort Demis

Si toute la journée sont vendre des demis.

 

L'Hellène tout ce qu'elle épitaphe Roussos :

Donna Summerentes Timeo Danaos.

 

samedi, 24 janvier 2015

Textes théâtraux robotiques, 2

(A., vieil homme voûté, est assis dans un canapé défoncé et lit un catalogue d'art contemporain autrichien. B., jeune femme vêtue très chic, revêt, tout au long de la scène, une combinaison de ski.)

 

B — Oui, je crois que s'il y a des choses dont je ne suis pas grand chose sauf que là d'où l'on voit tout.

A — C'est en hochteutsch, hein, c'est que je suis frappé du coup c'est une artiste millionnaire.

B — Guichard apprit que Fortuné avait détruit le studio où a été tourné le clip de Brassens !!!?!

A — Entre la chèvre et le sommeil de vos nuits. Poèmes du Petit salon !

B — Dixit celui qui ferme nos paupières.

A — “Everybody in a GAME would be Both”, la deuxième partie est un entretien fort long pour l'examinatrice.

B— C'est en français, ses textes les mieux traduits SE méfier des gens qui sont les mauvaises passes, les ballons perdus et moi je n'ai pas gagné à EuroMillions.

A — Vorher schleppt sie kam anders zurück. Kasimir Edschmid se demande désormais ce Jorge Guagua.

B — It's in the Turkish rugs to pull back, confusing some and officers, some leaders decided that lonely rooms is Queenstown, a regal little adust.

A — Passer la matinée à faire lessives, corriger copies de l'UVSQ d'alerter tout détourné par le médecin à 10 h 20 ans au bas mot qu'il fait de la prochaine fois maismes féloches à Melissa.

B — How to get him an officer yelled. No. It's not, protesters responded. This is to take action, that has failed to the Otago lakes is Wakatipu—a lake like a beautiful UFO.

 

(B. mime un slalom, très longuement. A. la regarde en bâillant.)

vendredi, 23 janvier 2015

Chançon

à peine du bout du poinçon

sans craindre de malfaçon

le subtil maçon

a tourné ton colimaçon

citadelle de Besançon

« de rien, garçon »

 

bien sûr, il me vint un soupçon

le temps ne fait pas de façon

la grammaire en cheval d'arçon

saute sans verser de rançon

du coquelet à l'hameçon

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jeudi, 22 janvier 2015

Bondir hors de ses rêves, ratisser le réel

Tu te souviens quand je t'ai téléphoné

de Chartres ? Abattu et goinfre,

horrible dans mon désir. Tu aimais bondir hors

 

de tes rêves pour attraper l'écouteur et murmurer, non, non,

tu ne m'as pas réveillé, je me le suis déjà astiqué.

Mais ce n'était pas vrai. Même quand tu dors tu occupes

 

tout le terrain, les premières lignes.

 

 

Six premiers vers et demi d'un poème de Tomaž Šalamun traduit par Zdenka Štimac aux Éditions Franco-Slovènes (Ambre, 2013, p. 15), organisé en tercets enjambés, forme très fréquente dans le recueil, peut-être sous influence de la terza rima (faute de texte slovène en regard, impossible de le déterminer). Toutefois, exemple plus frappant que jamais que, même en traduction, il faut lire la poésie “étrangère”. L'univers de Tomaž Šalamun n'a rien de comparable. Chaque page m'a secoué, depuis que j'ai commencé à le lire, en novembre.

 

Il y a deux catégories de « lecteurs » qui m'agacent : ceux qui disent qu'on ne peut pas lire de la poésie (ou même des textes d'autres genres) quand on ne connaît pas la langue, et qui se privent, voire voudraient priver les autres d'accéder à une altérité réelle, puisque la bonne traduction consiste à transmettre une altérité réelle, effective, et — en ce sens — elle-même altérante ; et ceux, plus nombreux encore, qui se vanteraient presque de ne jamais lire de littérature contemporaine, en particulier de langue française, comme s'il était entendu que tout est bon pour le panier, alors que leur opinion s'est formée sur deux ou trois articles dénigrateurs sur le tout à l'ego (ou autre formule choc), ou sur la lecture d'un minable récit d'Amélie Nothomb qui leur a donné quitus pour tout jeter aux orties, et que l'opinion de ceux qui prennent, chaque jour, le risque de se confronter à des pans entiers de littérature contemporaine, dans les marges ou pas, se fonde sur une pratique de plusieurs années, décennies, au point d'avoir décelé des territoires entiers dont on pourrait espérer, n'étaient-ce la journalistisation des intellectuels et l'hyperspécialisation des universitaires, qu'ils seront d'ici quelques siècles l'équivalent de ce que sont, pour nous, Montaigne, Saint-Simon, Balzac ou André Breton.