mardi, 21 avril 2015
Pour une histoire de la syntaxe française (et de la ponctuation) appliquée aux faits divers
« Un véritable coup de folie aurait animé la grand-mère dont, on ne connaissait pas, hier, les éventuels éléments sur son état psychologique avant les faits. »
(Nouvelle République de ce jour)
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lundi, 20 avril 2015
Beignets & diacritiques
Après un tour pour rien (en raison d'un tournage de film dans la rue des Ursulines), fini par trouver une place tout près du site Jules-Simon, posé le billet pour le professeur de solfège, couru avec O*** jusqu'au site du Petit Pré, attendu le professeur de hautbois pendant qu'O*** s'accordait avec le pianiste, repris en sens inverse sous le parfum entêtant des glycines (dont j'ai appris ce même jour aussi qu'une tradition culinaire locale (?) en faisait des beignets), et, O*** posé à temps pour son examen de solfège, posé son instrument dans la Prius, promené un peu, allé au 99 (longue conversation à propos des Leba) avant de m'asseoir sur un banc de la place François-Sicard —— le soir même, lors de la lecture théâtralisée des textes de la résidence Stéphane Bouquet, un des étudiants lisant son (beau) texte a manqué se tromper dans l'itinéraire, commencé par redire place Foire-le-Roi alors que le point d'aboutissement et d'orgue de son récit était justement la statue de Michel Colombe, en face de laquelle toujours je m'installe.
Sur le banc, j'ai photographié l'exemplaire emprunté de tome 2 du Génie du lieu, déjà lu naguère mais que je voulais relire dans l'exemplaire Gallimard d'origine (j'ai le tome VI des Œuvres complètes), au titre impossible à reproduire, car ce diacritique double a sans doute été inventé par Butor ; je me suis avisé alors, en prenant la photo, que je ne m'étais jamais interrogé sur cette superposition de l'accent aigu et de l'accent grave au-dessus du u ; fainéant total, je n'ai pas encore cherché.
Après un bon moment de lecture en plein soleil, je suis allé lire debout au coin de la rue des Ursulines, vu passer une dame tout à fait emblématique du quartier à cette heure-là, six enfants entre deux et huit ans, dont une, petite, qui braillait à s'égosiller et que sa mère reprenait sans cesse (Garance ! Garance !). Puis s'engouffrèrent tous les sept dans un monospace mal garé.
Un temps magnifique, qui ne va pas durer. —▬—▬— Sur les bords de la Loire, deux saxophonistes pieds nus, à la tombée du soleil, y allant d'un duo éclatant (l'un des deux : Paul).
19:09 Publié dans Ce qui m'advient, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
Fait marquant
Je viens de prélever, presque au hasard, dans un paquet de 33 copies de première année, sept phrases correspondant à la traduction d'un même extrait d'article. Il s'agit d'étudiants bacheliers qui ont choisi une filière spécialisée dans les langues vivantes. Ce que ce bref florilège dit de l'enseignement des langues dans notre pays, et de la valeur des diplômes (certaines copies ne sont d'ailleurs pas si éloignées de la moyenne), je le laisse à l'appréciation de mes lecteurs.
- "this time the most important fact is the househol are sensibly less many to consider that the unemployement gone worst"
- "The fact more noticiable this time : households are sensitively less to think that disemployedment will keep increase."
- "Fact the more important this time : the households are essentialy less numerousous to considerate that people without job will rease."
- "Fact the most hitting this time : households are sensibly less several considering that unemployment is going to increase."
- "The more important factin this way : the french people are sensibly less in total considerating that the growth in future."
- "Most shocking fact this time households are a lot less numerous to be considered that the non-employment will rise."
- "Fact the morest chock this time : households are sensitives less numerous to considerate that no have a work will to growth."
Le texte original : « Fait le plus marquant cette fois : les ménages sont sensiblement moins nombreux à considérer que le chômage va augmenter. »
11:14 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 19 avril 2015
Île toujours
- Indulgent.
- Les bobtails.
- Pas de testament.
- Non.
- Paris.
- Non, jamais perdu connaissance
- Pas de rituel particulier pour mes soirées en famille, ni les rares à recevoir.
- Oh, plusieurs motifs de vouloir gagner au loto : fonder une maison d'édition pour publier ce qui ne trouve jamais d'éditeur à mes yeux ; donner largement à des initiatives scientifiques favorables à la protection de la nature ; acheter des centaines d'hectares et en faire un sanctuaire.
- En rien.
- Ce que je vois : une femme nue.
21:37 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 18 avril 2015
Promotion sur les dictionnaires
11:23 Publié dans Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 17 avril 2015
Distique-zer
Comme qu'Alceste on veule fuir à un dézer
Pour n'entendir plus les lycéens dire “zer”.
11:25 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 16 avril 2015
Hohvaness
Vijag [37]. Etchmiadzin, Էջմիածին [62]. Talin, Թալին [93]. Sonate pour 1 orgue et 2 hautbois [130]. O for a Shout of Sacred Joy [161]. Bardo, བར་དོ་ [192]. 20e Symphonie [223]. Trio “Tumburu”, तुम्बुरु [264]. Fred the Cat [301]. Blue Job Mountain [340].
11:26 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 15 avril 2015
Réunion
Ç'a triste sûrement mais faut avoir crétin
D'être été allé surfé parmi les requins.
11:27 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 14 avril 2015
Notation
« J'ai eu 25,5 sur 23, ce qui revient à 20/20. Donc je n'ai perdu qu'un demi-point possible en comptant les bonus. »
Comprendre le système de notation ne permet-il pas d'intégrer Polytechnique directement ?
18:28 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 13 avril 2015
Soleil frais, banc
Peu à dire, car je n'ai rien écrit sur le moment (c'est mal).
Un mot trivial pourrait résumer, peu ou prou, ce que je fabrique ces lundi soirs : je glandouille.
La glandouille.
Il glandouille.
22:28 Publié dans Ce qui m'advient | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 12 avril 2015
Instantanés / Quatre distiques
Croivu-je qu'il est été depuis longtemps mort
Gary Cooper maintenant s'il joue pianofort.
On a pète-nèfle et rasoir façon silex
Que dans tous les magasins Charli XCX.
Que le vieux voisin qui motoculte en casquette
Je trouva plus bombasse Johansson Scarlette.
On a miam miam la fougasse et le minestrone
Et bien cassos de préférir le toblerone.
11:29 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 10 avril 2015
Deux quatrains animaliers (Wirri-Wirri)
Nos amours et nos tralalas,
Ah, ne faut-il qu'il m'en souvienne !
Wirri-Wirri le koala
S'en va pour le zoo de Vienne.
▬▬▬▬▬▬▬
Qu'on me serve un daïquiri
Avec un toast de tapenade !
Saviez-vous que Wirri-Wirri
Cela signifie “la tornade” ?
▬
19:02 Publié dans Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 09 avril 2015
Le Parisien...
07:38 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 08 avril 2015
Danser le charleston
What shocks me even more than a police officer shooting an unarmed innocent from behind is the mayor of Charleston simply stating that the aforementioned officer “made a bad decision”.
A bad decision ???!??? He is a MURDERER, you moron !
07:41 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 07 avril 2015
Hors Sénat
La semaine dernière, le Sénat vidait la loi sur la pénalisation des prostituées de son contenu en remettant même au menu le délit de racolage passif.
Aujourd'hui, le président du Sénat remet en cause la liberté de la presse et l'indépendance de la justice.
Finalement, je vais devoir donner raison à mon fils aîné, avec qui j'avais eu un désaccord il y a quelque temps : il faut supprimer le Sénat.
23:43 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 06 avril 2015
Le français tel qu'il s'entend
« Meilleur il sera au centre de la commune, meilleur nous pourrons le vendre à bon prix. » (agent immobilier interrogé sur France 2)
.
20:45 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (2)
Pâques à Loches
Donc, au moment où, d'ordinaire, je traîne mes guêtres du côté de la cathédrale (ou de l'archevêché (ou de la gare)), je conduisais Éric rue d'Entraigues (très au bout de cette rue), après avoir passé la journée avec lui, et en famille, à Loches, qu'il n'avait jamais visitée.
Le lundi férié décale ou interrompt les usages monotones du monde.
18:31 Publié dans Ce qui m'advient | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 05 avril 2015
Entre les gammes
Moment parano.
Hier, Fersen a chanté environ 25 chansons, et aucune de mes préférées. Thomas, c'est un complot.
6 du dernier album, et ni “Mais oui, mesdames” ni “Joe-la-classe” ?
5 du précédent, et ni “Sandra” ni “Brouillard” ?
1 seule de 3 petits tours, et du coup ni “La malle” ni “Gratte-dos” ni “Ce qu'il me dit” ?
Sur Le pavillon des fous, ni “Le tournis” ni “Mon macabre” ?
Et “Né dans une rose” aux abonnés absents ?
08:11 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 04 avril 2015
Sept distiques ribéryens sur une innovation laitière
On a la Bourbansais le méga dégueulis
Qu'est fait au lait de girafe les chambourcis.
*
Plus dégueu que le lait ribot j'ai sans malice
Au colostrum de girafe les petits suisses.
*
Gerbe que préféru-je être hara-kiri
Qu'on me ferit bectu la Girafe-Qui-Rit.
*
Balzac drogué alignerit des paragraphes
S'il s'avait shooté aux yaourts à la girafe.
*
On a dur que le zoo breton innova
Par du lait girafon dans les Maminova.
*
Demandu-je à l'épicier monsieur s'il vous plaît
S'il a la girafe le Panier de Yoplait.
*
On va coûtecher plus le prix de l'Activia
Si que la laitière est fait la traite au Kenia.
17:06 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 03 avril 2015
Distiques ribéryens : Juppé & Nico
On a pénible Juppé qu'il a un butor
Si qu'il veule appeler Nico son labrador.
*
Pénible que j'a trouvé ça complètment nase
Qu'on est fait le débat avec petites phrases.
*
On le trouve bourges Sciences Po très cador
Juppé de sa vanne avecque le labrador.
*
Humour qu'il est fait fuser ce truc illico
Qu'à l'Élysée j'appel mon clébard ? quoi ? Nico !
*
Tandis l'autre s'énervit les facs le tchador
Alain vieux schnock plaisantit sur les labradors.
*
Entre le populiste et Alain très huppé
On a mal barré la journée de la juppe hé.
*
Tandis les fafs sont voulus bâtir miradors
On n'est rien mieux qu'on dit que parle labradors ?
10:08 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 02 avril 2015
« Ce caparniome »
Mon fils cadet revient de l'école et cite en pouffant, de manière répétée, un “Max et Lili” : — Mais qu'est-ce que c'est que ce caparniome !
Une fois relevée la prononciation correcte de « capharnaüm » (et la règle selon laquelle PH se prononce toujours /f/), on a pu apprendre, dans le Robert culturel, que le sens du mot, en français, provient sans doute d'une influence berrichonne : Capharnaüm, la ville de Galilée + “cafourniau” (berrichon : débarras, pièce en désordre).
Le cabajoutis est à l'architecture parisienne ce que le capharnaüm est à l'appartement, un vrai fouillis où l'on a jeté pêle-mêle les choses les plus discordantes. (Ferragus)
16:49 Publié dans ... de mon fils, Mots sans lacune | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 01 avril 2015
L'Europaleague (distiques retrouvés du 3 avril 2014)
Comme que Déméter blonde blés qu'à Cérès
Carton jaune recevi Turin Cacérès.
▬
Virginia qu'elle aurut crié "les Gônes, allons !"
Qu'on a dur défendir avecque Gonalons.
▬
Über-dégueu ç'a véritablement la crête
Hideuse de Pogba que le rasoir apprête.
▬
Blessuré à coup sûr si que la jambe man-
Que protège-tibia avec l'enjambement.
▬
Juventus que n'est pas Old Lady sorbonnard
Si que Grandazzi footeux pas mégabonnard.
▬
Hugo dit-me sa crête ont abominatrice
À Pogba qu'il étut plus laid qu'une Mantrisse.
▬
Hip-hop que je disus comme la Marquise — yo ! —
Sortut à five o'clock contrée par Marchisio.
▬
Charmes que cicatrice et je Franck Ribéry
Si ne pas me prendir pour de Paul Valéry.
▬
Bien que si je n'ont pas votu pour Stéph Ravier,
D'écrivir Vučinić sans raccourcis clavier.
▬
Hugo savant-il plus que je que moi daron
Me disut sur le "c" s'appellont un caron.
▬
Un caron ? m'étonnus-je, où que d'avoir perplexe
Si que bien je pensus inversé circonflexe.
▬
Bad Gones de sifflir où j'étions fatigus
De huées quolibets hurlements suraigus.
▬
Paraît-on Wikipedia que ce Vučinić
Commençut sa carrière au Sutjeska Nikšić.
▬
Hugo m'est tendu livre NRF que je trouve
Du mouvement l'immobilité de la Juve.
▬
Depuis qu'a entré sur le terrain Vučinić,
Le goal Lopes trouve on a dur et life's a bitch.
▬
Cafouillis défensifs façon Jean-Marc Ayrault
Pour que tu te trouvis menu 1 à zayrault.
▬
Comme on joue pressé trop contre la Juventus
On a le score dur bien au fond de l'anus.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
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mardi, 31 mars 2015
Pandas PVC
De retour du garage (où j'ai déposé la guimbarde (réparée il y a 10 jours avec un boîtier papillon d'occasion — le tout avec dépannage, 330 euros tout de même), de nouveau calante et possiblement claquante), j'ai pris, sous le crachin (le beau fixe est un concept totalement disparu en Touraine, et il est à craindre que le beau temps tout court n'existe plus) et les bourrasques, de belles bouffées de la station d'épuration, et tout en longeant les ateliers, entrepôts et hangars tous plus laids les uns que les autres (et dont certains s'avèrent être des restaurants !), ai constaté qu'un grand panneau d'affichage vante, grand format des pandas à l'appui, les mérites du zoo de Beauval — ce panneau est implanté sur le parking de l'Entr'Aide Ouvrière, de sorte que les faces placides des pandas viennent frôler les volets en PVC gris, baissés, derrière lesquels se trouvent les chambres de l'Entr'Aide, cela le long d'une 2 x 2 voies bien sûr.
Je n'avais pas l'appareil photo avec moi, mais cette image m'impressionne, car elle ne peut en rien être un symbole... ou alors d'une très grande complexité. Un succédané à creuser.
▬·▬ Note en retour : un des premiers billets de ce blog était consacré à un autre bâtiment de l'Entr'Aide Ouvrière, beaucoup mieux placé, et convivialement.
10:24 Publié dans Kleptomanies überurbaines | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 30 mars 2015
Quentin Meillassoux dans les jardins de l'archevêché
C'est à peu près tout ce qui me restera de cette fin de journée-ci, par un temps rafraîchi, qui ne m'a pas découragé pourtant d'aller lire un moment, vêtu de ma sorte de ciré, poursuivre la lecture d'Après la finitude.
▄▄██▄▄
Je tire une tronche de silène. Pardon : de silure.
Normal, si près d'Amboise. (La professeure taïwanaise prononce “en bois”.)
18:33 Publié dans Ce qui m'advient | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 27 mars 2015
On nettoie / la statue de François
J'ai sprinté pour le bus, et sprinté pour le tram — dix-huit minutes de porte à porte (enfin, sans compter les deux ou trois qu'il me faut pour rallier mon bureau depuis la place Anatole-France). Ce matin, pour un peu, les transports en commun auront failli être aussi rapides que la bagnole.
S'essouffler n'est pas mauvais. (Benjamin Péret ??)
En tout cas, au sortir du bureau de tabac, le député socialiste affichait, je crois, Le Figaro.
Depuis le pont Wilson, sous un soleil resplendissant qui suffit à mettre en verve, aperçu encore trois cormorans, dont un volait en direction du pont, du tramway, de mon livre.
Entre la place et l'Université, me suis arrêté pour photographier Rabelais, à qui deux messieurs affairés refaisaient une beauté de marbre. Celui qui se trouvait en bas (à commander le monte-charge) m'a salué — quelle idée de saisir François reblanchi dans un nuage de buée qui cache l'inscription !
09:31 Publié dans Lect(o)ures, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 26 mars 2015
Sens le latin
Les “défenseurs” des langues anciennes qui poussent des cris d'orfraie depuis deux ou trois semaines ont souvent le chic pour choisir les arguments les plus faux ou les moins convaincants. Mais là, on passe le mur du çon, comme on dirait dans le Canard enchaîné.
J'ai fait huit ans de latin et quatre ans de grec entre 1986 et 1994 — et j'étais au moins aussi inculte ( : avec une culture fragmentée, sans substrat) que le “jeune des années 2000” décrit par ce type idiot qui n'a jamais vu un jeune des années 2000.
Un seul exemple :
« Ignorant la langue, tu saisiras quelques tronçons de savoir objectif, mais le génie t’en échappera, la cohérence profonde t’en sera étrangère. Ce savoir effacé, cette mémoire perdue te priveront de fait du lien le plus direct avec Rabelais, imbibé de latin, avec Boileau, Racine, Corneille, La Bruyère, qui tournent sans cesse autour du paradigme antique ; tu ne saisiras pas les sous-entendus de la pensée des révolutionnaires de 1789, ni la sensibilité de Rousseau, lecteur de Plutarque ; tu ne verras pas bien ce que Victor Hugo peut bien avoir à nous rebattre les oreilles de Tacite et Juvénal pour moquer Napoléon le Petit ; tu resteras sourd aux envoûtements de la poésie symboliste, entichée des élégiaques latins ; tu te gratteras la tête lorsque Camus te parlera de Sysiphe [sic - M. Sylvain n'est pas très fort en orthographe hellène], Giraudoux d’Electre, sans même parler des auteurs italiens, anglais, espagnols, allemands tout imprégnés de culture grecque et latine jusqu’à ce jour. »
Je connais quelques certifiés de lettres actuellement en exercice et qui ne comprendraient pas la moitié de ce paragraphe. Donc le problème doit être ailleurs, ou plus lointain, non ?
Par ailleurs, la façon dont on m'a enseigné le latin jusqu'en première (pour ne rien dire du grec, pour lequel j'étais très mauvais) était totalement coupée de toute culture ou de tout élément historique, de sorte que des faits constitutifs aussi banals que les périodes royauté/République/Empire, je les ai découverts en hypokhâgne, ou peu s'en faut. Mon fils aîné, qui fait du latin depuis l'an dernier (5e) mais qui, surtout, s'est beaucoup passionné d'histoire antique depuis fort jeune, apprend le latin avec une méthode qui va beaucoup "moins vite" pour ce qui relève des déclinaisons et des conjugaisons, mais qui est très supérieure dans les rapports de l'enseignement avec la culture, l'histoire, et même la linguistique (sans jamais prononcer d'aussi gros mots).
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