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jeudi, 14 avril 2016

Ping-pong avec Montparnasse

Première chose que je vois ce matin en ouvrant Facebook

TOUS CES CRAYONS PLANTÉS SUR SA TOMBE

& je sais immédiatement de quoi il s'agit ; je vais donc regarder illico cette nouvelle vidéo de François puisque le tombeau qui lui donne son titre, celui qui est planté de crayons, c'est celui de Marguerite Duras — j'y étais mercredi de la semaine dernière, par un temps frais et crachinant.

Il y a tout, et plus encore, dans cette vidéo de François Bon : la canopée des Halles, trois extraits du dernier album de Médéric Collignon, un pianiste prêcheur à Saint-Lazare, les Grands Voisins, un plan sur le mausolée de la Société Baudelaire (“un tantinet prétentieux, non ?” écrit François — ça va au-delà de ça : c'est hallucinant (je n'avais pas vu ça (pas vu non plus le tombeau de Cortazar, pourtant il m'en avait parlé))), etc.

6 avril 2016 085.JPGLa semaine dernière, après un très agréable déjeuner aux Olympiades, nous avons donc écumé — mais pas assez — le cimetière du Montparnasse à deux-cent-cinquante bornes de ma maison, et j'ai dûment photographié cette tombe de Marguerite Duras, avec ce pot de fleurs et sa centaine de stylos et feutres ; en revanche, je n'avais pas vu qu'y était aussi enterré Yann Andréa, dont je n'avais pas su qu'il était mort (mais toute cette partie du mythe Duras m'a toujours laissé assez froid, l'avouerai-je).

François a filmé le tombeau de S.B., dont il pense qu'il n'est pas le plus visité... Et si, tout simplement, il était, vu où il se trouve, plus balayé par les vents ? Ou si les hommages qui y étaient déposés, comme le mien mercredi 6 avril, étaient si modestes, le fait de beckettiens si inadaptés à la durée, qu'ils s'envolaient tous promptement ? En tout cas, le mien n'a pas tenu ; je l'avais glissé sus le plus gros caillou que j'aie pu trouver aux environs, et ça ne pesait pas bien lourd.

J'avais écrit, au dos d'une facturette

MORE PRICKS THAN KICKS

À ne pas renier.

mercredi, 13 avril 2016

Le Chamelon & le bonobo

(quatrains animaliers,

toujours sur le même principe depuis 2012, façon pantoum)

 

Je trouvais ça trop beau,

Un lac au milieu du Sahel !

Un petit bonobo

Vient de naître à Planckendael.

 

 

De la Muse palper, tendre, le mamelon,

Poète, est-ce tout que tu trouves ?

Aviez-vous su, amis, qu'un petit chamelon

Vient de naître au zoo d'Écouves ?

mardi, 12 avril 2016

Je n'ai pas de “sa-langue”

Après huit jours d'interruption pour cause de séjour parisien — et pourtant, comme je l'ai brièvement évoqué au début de la vidéo publiée avant-hier, j'avais envisagé divers tournages possibles dans la capitale (il n'en a rien été) —, j'ai repris le rythme quotidien d'enregistrement et de publication de traductions filmées improvisées.

Après deux poèmes de Ted Joans, ce qui m'a fait penser que lui, comme Red Shuttleworth et Tatamkhulu Afrika, mériterait sa pierre en France, je viens de traduire en anglais un poème très simple du poète belge Jean-Luc Wauthier. Comme l'objectif était que cette vidéo fût la plus brève possible, je ne suis pas entré dans les détails, mais :

* suite à une discussion avec François Bon, qui m'a dit il y a une dizaine de jours que mes vidéos français → anglais étaient moins intéressantes, j'ai beaucoup réfléchi, et maintiens qu'il ne s'agit pas seulement (et, en l'espèce, pas du tout (je montre plutôt mes failles)) de montrer que je suis fort en thème, mais de montrer une autre facette de l'exercice, de proposer une réflexion la plus complète possible, à ma modeste échelle, de ce que peut être une telle pratique quotidienne de la traduction littéraire improvisée

* pour cette raison, j'ai déjà fait une incursion dans le territoire allemand, et essaierai peut-être prochainement d'autres territoires (latin, italien, espagnol, portugais — soyons fous)

* dans la brève vidéo consacrée au poème de Wauthier, je parle de gymnastique, et c'est de cela qu'il s'agit : filmer le mécanisme, le fonctionnement d'un atelier parmi tant d'autres... et donc, cet atelier n'est pas uniquement, comme l'institution (universitaire autant qu'éditoriale) voudrait nous y réduire, celui d'un quidam qui traduit dans sa langue.

Pas du tout...

“Sa langue”... Quel non-sens...

Les éditeurs du monde entier n'admettent généralement de travailler avec un traducteur qu'à condition qu'il traduise dans sa langue maternelle. Je mets de côté le cas des personnes qui ont plusieurs langues maternelles, des vrais bilingues ou trilingues ; ce n'est pas mon cas, et je l'assume ; l'anglais ne sera jamais une langue que je maîtrise aussi exhaustivement que le français, et pourtant, si je lis un poème en français et si se met en branle, en moi, le passage dans cette autre langue qu'est l'anglais, je suis certain que ma langue, à ce moment-là, est l'anglais. Je peux penser et écrire en plusieurs langues, et je sais pouvoir passer de plusieurs manières d'une langue à une autre.  

Pour le dire autrement, et même si ça va sembler arrogant (or, ça ne l'est pas : je postule que cela est vrai de centaines de millions de personnes qui en font l'expérience quotidiennement ou presque) : quand je lis un texte, quel qu'il soit, et quand me vient progressivement ou par bribes la traduction de ce texte en anglais, la langue anglaise m'appartient plus qu'à bien de ceux dont elle est la langue, ou dont on voudrait fixer immuablement le fait qu'elle est “leur langue”, leur sa-langue.

Phallacieux podomètre

(J'hésite à écrire et publier ce qui suit — mais enfin, si le ridicule tuait, la moitié au moins des chroniques de ce blog et les trois-quarts de mes cours m'auraient déjà valu un foudroiement en bonne et due forme, donc autant ne pas s'arrêter en si bon chemin.)

Je signalais hier que je m'étais lancé dans un nouveau chantier d'écriture, les Élugubrations, série de textes parlécrits, c'est-à-dire dictés en marchant au smartphone (parlés en vue de les publier sous forme écrite). Comme je compte trouver un moyen de relier ces textes aux trajets qui les ont, non pas inspirés, mais encadrés, pour ainsi dire, j'ai également recours, depuis avant-hier, à un podomètre, dont j'ai voulu vérifier l'exactitude ce matin en allant acheter pains aux raisins, tresses chocolatées et palmiers à la boulangerie.

À l'aller, le smartphone était dans la poche de mon blouson, et il a calculé un trajet de 830 mètres. Au retour, j'ai dicté quelques paragraphes, sur une grosse moitié du chemin, et il en a conclu que l'itinéraire était de 1070 mètres. Or, il s'agit du même trajet, au pas près. J'en conclus que, selon que je laisse le smartphone au repos dans la poche du blouson ou que je l'agite plus ou moins en dictant un texte, l'application Pedometer ajoute ou retranche des pas. Après vérification dans Google Maps (et à supposer que ce site-là ne se trompe pas lui aussi), l'itinéraire fait 950 mètres... soit une distance exactement intermédiaire entre les deux calculées par l'application Pedometer !

Reste, le désir d'exactitude étant définitivement enterré, à régler la vraie question qui se pose à moi : comment faire aussi du podomètre un outil d'écriture ?

lundi, 11 avril 2016

◘ BUS ◙

Levé très (trop) tôt, encore, ce matin, j'ai eu beau éviter l'écran, j'ai eu rapidement les yeux explosés. Entre six et neuf, j'ai donc lu, pris quelques notes, et fait quelques repérages pour mes prochaines traductions sans filet.

Après avoir un peu travaillé — pour mes cours de littérature de L1 — je suis allé faire un tour à pied, bientôt agrémenté d'un crachin printanier tout à fait caractéristique, sous la grisaille. De cette promenade (d'une heure et presque sept kilomètres), j'ai ramené — outre un nouveau projet d'écriture (ou, devrais-je dire, de parlécriture) dont la publication sera bientôt amorcée dans l'autre blog (a priori sous le titre Élugubrations) — quelques images, la plupart dans la rétine, mais quelques-unes confiées au smartphone, dont celle-ci,  2016-04-11_11-09-01  tout près du Centre de Formation des Apprentis, lequel est une sorte de chantier en pagaille. Toute promenade dans les rues d'une ville, et singulièrement ici des quartiers nord d'une ville de taille moyenne, est l'occasion de voir, en à peine une heure, des centaines de signes, qu'il s'agisse de déchets, de détritus, d'inscriptions sibyllines, de traces, de couleurs, de palimpsestes.

dimanche, 10 avril 2016

Du Panamiseur et du Singe

Un Homme panamait. On sait que cette erreur

Va souvent jusqu’à la fureur.

Celui-ci ne songeait que Suisse et Îles vierges.

Quand ces biens sont volés, je les tiens immoraux.

Pour sûreté de son auberge,

Notre filou plaçait ses fonds et ses coraux

Dans des fonds insoumis aux règlements fiscaux.

Là, d’une volupté assez cameronienne

— Ou, qui sait, cahuziste — il entassait toujours :

Il passait les nuits et les jours

À compter, exfiltrer, magouiller sans relâche,

Multipliant les boucliers comme à la tâche,

Dissimulant, carnassier, telle l'hyène.

 

Un gros Singe plus sage, à mon sens, que son maître,

Jetait quelque million toujours par la fenêtre

Pour un Euro sportif

Ou quelque présomptif

Été parisien voué à l'olympisme.

On comprend trop bien ce tropisme,

Mais un jour dom Michel (qu'on surnommait Platoche)

S'avisa de jouer double jeu : la valoche

Ajoutée au rusé panem et circenses.

L'effet s'en fit bientôt sentir, et son faciès

Se retrouve, par maints malheurs,

Avec celui d'autres fripouilles

À la une, faisant coasser les grenouilles,

Sous le nom peu glorieux de Panama Papers.

 

Dans le gouffre enrichi par notre déficit,

Que le peuple trouve relâche

Des malfrats de cet acabit

Avant que, par la nuit, debout, il ne se fâche !

 

Pour lire l'original de M. de La Fontaine

Le président d'université et les règles de grammaire de CM1

Non, je n'ai pas le courage d'en faire une fable.

Juste un copié-collé du dernier message qu'a envoyé (envoyait ? envoyez ? envoyée ?) notre illustre Président, le  8 avril à 11 h 59 :

Pour ce dernier message je voudrais vous dire le plaisir que j’ai eu de travailler avec et pour vous tous, la joie des réussites partagées et surtout une grande fierté pour ce qu’est devenu l’Université François-Rabelais.

 

samedi, 09 avril 2016

Léo & Pipo dans le rétro

Ce matin, en allant récupérer la voiture à Charenton (et j'en profite pour recommander très vivement le site Néoparking, qui nous a permis de garer notre véhicule pour 7 jours tout près de notre logement parisien pour 41 euros), j'ai photographié, comme samedi dernier, un des nombreux pochoirs reproduisant une citation de Camille Claudel, et qui émaillent (recouvrent ? décorent ? (peut-on émailler un trottoir ?)) le trottoir qui mène de la porte de Charenton au métro sis sur l'avenue de Paris.

2016-04-09_08-48-52

Au retour, en voiture, sur la rue qui porte le nom de la fondatrice — ainsi que je l'ai appris cette semaine — du Planning familial*, j'ai vu (et également photographié) un mur que décorent deux œuvres de street art, toutes deux immédiatement identifiées par ma mère. La plus réussie des deux est donc l'œuvre du duo, fort connu semble-t-il, Léo & Pipo. Le smartphone ayant publié automatiquement la photographie en indiquant l'heure de la prise de vue, j'ai pu constater que j'avais raté d'une seconde la perfection : il était 9 h 09... et 10 secondes.

 

2016-04-09_09-09-10

 

* Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé

vendredi, 08 avril 2016

La cikado kaj la formiko

Je viens de découvrir, grâce au Projet Gutenberg, la traduction des Fables de La Fontaine en espéranto, et je m'en suis tenu à la première fable — La Cigale et la fourmi, comme il se doit.

Or, il m'est arrivé de lire des fables que je connais à peu près par cœur (comme celle-ci) dans des langues que je ne connaissais pas, et je peux affirmer qu'en général je reconnais tel ou tel verbe, je comprends tel vers, je peux apprécier tel choix de rime ou de rythme... Ici, en espéranto, qui était, je crois, censé devenir la langue universelle en raison de sa prétendue simplicité d'approche, je ne reconnais à peu près rien... et ça n'a même pas l'air traduit en rimes...

Quelques exceptions, toutefois. Citons le célèbre “de mouche ou de vermisseau” qui devient : Da muŝo aŭ vermeto.

Le lien se trouve ci-dessus.

jeudi, 07 avril 2016

Doliprane 3000

« Je crois qu'il existe un centre droit, mais qu'il n'existe pas de centre gauche, ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas des gens de gauche qui sont centristes.»

(J.-C. Lagarde, le meilleur ami des vendeurs d'aspirine)

mercredi, 06 avril 2016

Super Mario

Rarement Monastir

Se trouve sous la boue.

Mario le tapir

Est parti pour Cordoue.

 

mardi, 05 avril 2016

Soumoulou avec nous

Hier, on vole de surprise en surprise, le logiciel de dictée a reconnu et convenablement restitué Soumoulou.

08:06 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 04 avril 2016

Eaux

Des douches qui durent...

Dans cet immeuble, la moindre lessive, la moindre douche, la moindre cagade donne lieu, s'écoulant des étages supérieurs, à de véritables niagaras dans les canalisations. Aussi, on est heureux que la rue ne soit pas trop passante, ni bruyante, attendu que les deux chambres exiguës donnent sur la rue, et qu'il n'y a que du simple vitrage.

 

C'est aujourd'hui que j'aurais dû composer, aussi, des quatramways, entre Maryse-Bastié et Porte Dorée, puis au retour, en fin d'après-midi. Je pourrais, dérogeant à la règle d'écriture simultanée, les composer rétrospectivement.

 

J'ai appris le nom de la fondatrice du Planning familial.

dimanche, 03 avril 2016

Première couronne

L'avenue de Paris, au Kremlin-Bicêtre, est le sosie de celle de Charenton-le-Pont, la citation de Camille Claudel en moins et le supermarché portugais en plus. Chassés d'une aubette, les dealers ont désormais pris le parti d'occuper les devantures des commerces, en face.

 

On peut avoir une dent contre ce genre de textes. Vous essaierez d'écrire, vous, avec un lave-linge pour écritoire, et penché, voûté, le dos endolori.

samedi, 02 avril 2016

Modeste contribution à la question des rapports entre poésie & vérité

Hier, 7 h 05 — 7 h 35, puis 17 h 02 — 17 h 11

Dans la rue où je passe

prendre mon bus une seule

voiture au pare-brise glacé

quel est cet hapax

 

Près de l'entrepôt où manœuvrent

Des poids lourds

J'ai les doigts gourds

Je fais la gueule

 

J'ai pris le bus

Dans l'autre sens

Au terminus

Personne descend

 

Arbre sur sombre rose

Et enseigne du Leader Price

Je relis mon cours sur Of Mice

and Men, coupante prose

 

De ma place dans le tramway

L'affiche de Kung Fu Panda

Idéal pour qui débanda

Ses yeux d'une meuf réchauffée

 

Pont Wilson

Deux aigrettes vers le nord

Deux jogueurs vers le sud

Ça ne rime pas mais c'est vrai

 

 

 

Tramway retour du boulot

Le pull dans la sacoche

Veste ouverte aussi manteau

Sous les yeux des valoches

 

À peine passé l'arrêt

Mi-côte

Sur les genoux j'ai posé

Sacoche

 

Fouette cocher

Conducteur informaticien

C'est que j'y tiens

À mon goûter

 

Devant l'église hideuse du

Christ-Roi ce sourire que tu

Entrevois ce n'est pas le so

Leil attrapé au lasso

 

Nous croisons une autre

Boîte géante à sardines

Ma jolie voisine

Descend et se vautre

 

Elle est irréaliste

La poésie du tramway

Toi qui me lis en piste :

: Je ne goûte jamais

 

Cette fille cheveux rouges

Mini-jupe et jambes fuseau

Est une mère d'élève

De l'école où j'ai mon marmot

 

vendredi, 01 avril 2016

Vieil homme sous un ciel en suspens

Pour célébrer la vingt-sixième vidéo, filmée tard ce soir, je signale l'importance du poète sud-africain Tatamkhulu Afrika (1920-2002).

Ces prochains jours, les publications de traductions improvisées et filmées seront peut-être plus sporadiques.

jeudi, 31 mars 2016

Rugby ○◙◘○ Rapports

La mascotte est peut-être un loup ou un chien bipède qui s'agite et se trémousse.

un instrument de cuivre très étrange, qui tient du piston, de l’ophicléide et du cor de chasse

Pas envie, depuis trois jours, d'abattre les besognes usuelles.

Les arbitres se nomment Hourquet et Castaignède.

Souvenirs des vendanges, des vignes, des vignobles, de la piquette que je ne goûtais pas (je n'avais pas onze ans).

Lann, en revenant de la carrière, rapportera une cruche toute pleine

Rabattre la balle en arrière par une passe trop appuyée, ce n'est jamais bon. On se retrouve fissa à encaisser un essai ; ça ne loupe pas.

Les envois en bout de ligne sont un peu téléphonés.

l’on commença à le regarder avec un certain épatement, comme on contemple un prestidigitateur capable de sortir des pigeons vivants d’un chapeau haut de forme ou trente petits drapeaux d’un œuf dur

La course du 10 italien en oblique a failli mal s'achever.

mercredi, 30 mars 2016

Choses vues (surtout)

Je remonte l'allée centrale du boulevard Heurteloup. Je suis à la bourre, mais ce n'est pas grave. [13:27]

J'ai toujours trouvé que cette allée centrale formait une sorte de paseo tourangeau.

Un hôtel au-dessus d'un garage. Au fond d'un passage étroit, une cour coquette que laisse entrevoir une porte cochère bleue ouverte.

Le feu passe au rouge. Les piétons traversent. La banalité mille fois répétée de la vie citadine.

En passant près du 37 rue Jules Simon j'ai eu l'impression, par trois fois, que l'on appelait mon prénom.

 

(Château de Tours)

Je me suis rafraîchi les esgourdes et les mirettes.            [14:57]

 

Mon portable manque de batterie, mais je ne manque pas de ressources. Déjà quand j'étais adolescent et que j'essayais d'apprendre... (à jouer de la charleston et des baguettes — je n'y parvins jamais)

Revoilà sur la large allée centrale. Voilà qui ? Voilà moi. Je rase les buissons. Vacarme des voitures.

Le chronotope avec dictaphone est un exercice délicat. Deux vélos sur une galerie.

Il fait beaucoup plus doux que tout à l'heure. Je ne suis plus à la bourre. Tout mon temps. Connais pas le nom de ces fruits toxiques rouges.

Ludothèque au bout du boulevard Heurteloup. Un papillon rose et trois papillons jaunes.

 

Balcons de fer forgé sales, minables. Même pris dans ma graphomanie, je vous vois, intensément. [15:40]

Une bicyclette marron avec un anti-vol violet. Rue des Ursulines. Encore une violoniste qui passe. Encore une violoniste.

Et vous, monsieur rondouillard avec une casquette grise, quel est ce regard étrange que vous m'avez jeté ?

Rue Jules Simon, encore. Les tags tracés d'un doigt dans la poussière des pierres de taille.

Jeune fille de type asiatique qui va d'un pas pressé, avec dans la main droite un sac de chocolaterie rose.

Des guitaristes remontent la rue. Deux garçons, à pied sur le trottoir. Une jeune cycliste, peut-être 17 ou 18 ans, remonte le trottoir opposé. [15:45]

 

Lattes de bois contreplaqué, portails de garage automatique, vous êtes la poésie des quartiers de banlieue.

Volupté. Volupté. Il me semble me rappeler que c'est un titre de Sainte-Beuve. Pendant ce temps, trombone.

Un très grand soleil submerge la banlieue. Les coccinelles de ferraille n'en ont cure.

mardi, 29 mars 2016

Changement de bannière

Modifiant ce matin l'épigraphe de ces carnets, j'archive la précédente, et la mets une ultime fois à l'honneur :

« Mes kimonos sont électroniques. »

07:41 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 28 mars 2016

W.M. 70 & A.L.L. 102 : Loché-sur-Indrois

Un gars de Loché-sur-Indrois

N'aimait guère le pain droit.

Le boulanger teubé

Lui vendit un courbé.

(Le canard est une moindre oie.)

 

Lundi de Pâques

Il pleut à pierre fendre

sur la dalle à peine en pente

—la coronille se balance

sous le vent

son jaune  comme une braise tremblante,

il semble.

Nous avons rallumé les lampes

& la table de fer en tremble

à ce qu'on n'en redemande

plus. Il pleut à pierre fendre.

3815 — Points

Logiquement, c'est dans trois jours, en miroir du premier jour du mois, que je devrais tirer un premier bilan de mon passage à l'acte. Toutefois, comme j'ai un peu de temps ce matin, je préfère faire un nouveau point sur les chantiers vingt-sept jours après le précédent.

 

Depuis ce dernier “point”, j'ai donc publié 37 billets ici (et plus, je pense, dans l'autre blog). Cela signifie, entre autres, que, comme depuis novembre, j'ai publié tous les jours, ici et là-bas.

Outre les chantiers dont je dressais alors la liste, j'en ai entamé trois, et non des moindres : les acrostiches quotidiens, les quatramways & le journal vidéo des traductions sans filet. Pour ce qui est des chantiers soumis au vote des lecteurs, tous ont été poursuivis, avec à trois (notables) exceptions : le projet Ferré, Vagabondages et l'Atlas. Un de mes lecteurs (et amis) qui avait plébiscité deux de ces trois projets pensera peut-être que je ne tiens aucun compte de son avis. Tel n'est pas le cas (et d'ailleurs, si je me suis lancé avec tant d'énergie dans les traductions improvisées filmées, c'est bien parce qu'il a d'emblée, et à plusieurs reprises depuis, signalé son enthousiasme — donc, j'espère que cela compense), mais il est important que je démêle ici les raisons de cette réticence, ou de ces difficultés.

Pour le projet Ferré comme pour l'Atlas, il faudrait que je libère ne serait-ce qu'une demi-journée par mois pour m'atteler vraiment à l'un ou l'autre respectivement, car cela ne peut se concevoir et s'écrire sur un coin de table, en vitesse. Or, si je me félicite de m'être tenu depuis cinq mois à une reprise nulla dies sine linea, je dois reconnaître que c'est, le temps me manquant et ces carnets n'étant tenus qu'à mes moments perdus, au détriment des projets d'écriture les plus ambitieux — ou, à tout le moins, de ceux qui requièrent une attention un tantinet soutenue.

Pour Vagabondages, c'est différent. Le plébiscite de cette rubrique, dans la foulée du référendum suggéré, m'a totalement pris de court : un seul billet écrit, très nébuleux sur son principe. Je pense être incapable de poursuivre, ou, à tout le moins, il faudrait vraiment que je “bloque”, là aussi, plusieurs heures pour venir à bout d'une ou deux chroniques. On verra. Je note ici les échecs, ou, à tout le moins, les échecs provisoires. Pour être exhaustif, je me dois aussi de noter que la série de textes consacrés à Christian Garcin est au point mort depuis le 3 mars, mais la raison en est simple : je ne le lis pas en ce moment, et devrai, là encore, donner un coup de collier pour reprendre.

 

Dernière chose : comme ce billet s'intitule Points et qu'il y fut question de point mort et de faire le point, je note aussi que je me suis mis, très récemment et timidement, à explorer les possibilités de gagner du temps en utilisant la fonction de dictée du smartphone, notamment sur Twitter, ce qui m'a permis de renouer avec la rubrique du chronotope Conservatoire.

08:57 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)

dimanche, 27 mars 2016

Ribergal écoute Mozart (27 mars 2015)

On a gouleyant la tartine tapenade

Et doux à l'esgourde la Posthorn Serenade.

 

La tarte coconut/banana est gourmet

Si que ça ne rimut avec “Lison dormait”.

 

On a floc-floc le Haut-Médoc si qu'il déborde

En train d'écoutant beau le quintette de corde.

samedi, 26 mars 2016

Sept quatrains transportés

Hier, 7 h 13 — 7 h 32

 

Avant le tramway

Je prends le bus 2

Il crachine il pleut

C'est comme à Beauvais

 

Sur mon crâne nu

À l'arrêt de bus

J'attrape la bruine

Le printemps décline

 

Doucement j'appuie

Sur le bouton STOP

La rue sous la pluie

It feels like a mop

 

Un anorak Columbia

Tapote sur son smartphone

La lumière grise ou jaune

Est tout ce qu'il y a

 

Une fois dans le

Tramway le bus 2

Tombe dans l'oubli

Et tombe la pluie

 

Dans le tramway finalement

Je lis la presse

Et je délaisse

Les quatrains. Tout fout le camp.

 

Avant de m'enfermer

Entre quatre murs blancs

Je regarde la pluie tomber

sur la Loire et les goélands.

 

vendredi, 25 mars 2016

Du sens, du sens...

Ce matin, la Nouvelle République titre en très larges caractères

La théorie du genre en procès à Tours

Or, l'article des pages 3 et 40 traite bel et bien du procès, hier, de Farida Belghoul, accusée de diffamation envers une enseignante de Joué-lès-Tours. Ce qui est en procès, ce n'est donc pas — comme le souhaiteraient certainement les tenants du mouvement anti-démocratique et obscurantiste de la J.R.E. — la théorie du genre, mais bien ceux qui, en 2014, ont voulu s'attaquer à la prétendue invasion, dans l'école de la République, de cette prétendue théorie du genre.

Je n'ai jamais fait d'études de journalisme, ni suivi de séminaire de déontologie, mais il me semble que le simple bon sens suffit à saisir l'énormité de l'erreur des journalistes de la NR.

jeudi, 24 mars 2016

Sortie

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