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jeudi, 07 avril 2016

Doliprane 3000

« Je crois qu'il existe un centre droit, mais qu'il n'existe pas de centre gauche, ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas des gens de gauche qui sont centristes.»

(J.-C. Lagarde, le meilleur ami des vendeurs d'aspirine)

mercredi, 06 avril 2016

Super Mario

Rarement Monastir

Se trouve sous la boue.

Mario le tapir

Est parti pour Cordoue.

 

mardi, 05 avril 2016

Soumoulou avec nous

Hier, on vole de surprise en surprise, le logiciel de dictée a reconnu et convenablement restitué Soumoulou.

08:06 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 04 avril 2016

Eaux

Des douches qui durent...

Dans cet immeuble, la moindre lessive, la moindre douche, la moindre cagade donne lieu, s'écoulant des étages supérieurs, à de véritables niagaras dans les canalisations. Aussi, on est heureux que la rue ne soit pas trop passante, ni bruyante, attendu que les deux chambres exiguës donnent sur la rue, et qu'il n'y a que du simple vitrage.

 

C'est aujourd'hui que j'aurais dû composer, aussi, des quatramways, entre Maryse-Bastié et Porte Dorée, puis au retour, en fin d'après-midi. Je pourrais, dérogeant à la règle d'écriture simultanée, les composer rétrospectivement.

 

J'ai appris le nom de la fondatrice du Planning familial.

dimanche, 03 avril 2016

Première couronne

L'avenue de Paris, au Kremlin-Bicêtre, est le sosie de celle de Charenton-le-Pont, la citation de Camille Claudel en moins et le supermarché portugais en plus. Chassés d'une aubette, les dealers ont désormais pris le parti d'occuper les devantures des commerces, en face.

 

On peut avoir une dent contre ce genre de textes. Vous essaierez d'écrire, vous, avec un lave-linge pour écritoire, et penché, voûté, le dos endolori.

samedi, 02 avril 2016

Modeste contribution à la question des rapports entre poésie & vérité

Hier, 7 h 05 — 7 h 35, puis 17 h 02 — 17 h 11

Dans la rue où je passe

prendre mon bus une seule

voiture au pare-brise glacé

quel est cet hapax

 

Près de l'entrepôt où manœuvrent

Des poids lourds

J'ai les doigts gourds

Je fais la gueule

 

J'ai pris le bus

Dans l'autre sens

Au terminus

Personne descend

 

Arbre sur sombre rose

Et enseigne du Leader Price

Je relis mon cours sur Of Mice

and Men, coupante prose

 

De ma place dans le tramway

L'affiche de Kung Fu Panda

Idéal pour qui débanda

Ses yeux d'une meuf réchauffée

 

Pont Wilson

Deux aigrettes vers le nord

Deux jogueurs vers le sud

Ça ne rime pas mais c'est vrai

 

 

 

Tramway retour du boulot

Le pull dans la sacoche

Veste ouverte aussi manteau

Sous les yeux des valoches

 

À peine passé l'arrêt

Mi-côte

Sur les genoux j'ai posé

Sacoche

 

Fouette cocher

Conducteur informaticien

C'est que j'y tiens

À mon goûter

 

Devant l'église hideuse du

Christ-Roi ce sourire que tu

Entrevois ce n'est pas le so

Leil attrapé au lasso

 

Nous croisons une autre

Boîte géante à sardines

Ma jolie voisine

Descend et se vautre

 

Elle est irréaliste

La poésie du tramway

Toi qui me lis en piste :

: Je ne goûte jamais

 

Cette fille cheveux rouges

Mini-jupe et jambes fuseau

Est une mère d'élève

De l'école où j'ai mon marmot

 

vendredi, 01 avril 2016

Vieil homme sous un ciel en suspens

Pour célébrer la vingt-sixième vidéo, filmée tard ce soir, je signale l'importance du poète sud-africain Tatamkhulu Afrika (1920-2002).

Ces prochains jours, les publications de traductions improvisées et filmées seront peut-être plus sporadiques.

jeudi, 31 mars 2016

Rugby ○◙◘○ Rapports

La mascotte est peut-être un loup ou un chien bipède qui s'agite et se trémousse.

un instrument de cuivre très étrange, qui tient du piston, de l’ophicléide et du cor de chasse

Pas envie, depuis trois jours, d'abattre les besognes usuelles.

Les arbitres se nomment Hourquet et Castaignède.

Souvenirs des vendanges, des vignes, des vignobles, de la piquette que je ne goûtais pas (je n'avais pas onze ans).

Lann, en revenant de la carrière, rapportera une cruche toute pleine

Rabattre la balle en arrière par une passe trop appuyée, ce n'est jamais bon. On se retrouve fissa à encaisser un essai ; ça ne loupe pas.

Les envois en bout de ligne sont un peu téléphonés.

l’on commença à le regarder avec un certain épatement, comme on contemple un prestidigitateur capable de sortir des pigeons vivants d’un chapeau haut de forme ou trente petits drapeaux d’un œuf dur

La course du 10 italien en oblique a failli mal s'achever.

mercredi, 30 mars 2016

Choses vues (surtout)

Je remonte l'allée centrale du boulevard Heurteloup. Je suis à la bourre, mais ce n'est pas grave. [13:27]

J'ai toujours trouvé que cette allée centrale formait une sorte de paseo tourangeau.

Un hôtel au-dessus d'un garage. Au fond d'un passage étroit, une cour coquette que laisse entrevoir une porte cochère bleue ouverte.

Le feu passe au rouge. Les piétons traversent. La banalité mille fois répétée de la vie citadine.

En passant près du 37 rue Jules Simon j'ai eu l'impression, par trois fois, que l'on appelait mon prénom.

 

(Château de Tours)

Je me suis rafraîchi les esgourdes et les mirettes.            [14:57]

 

Mon portable manque de batterie, mais je ne manque pas de ressources. Déjà quand j'étais adolescent et que j'essayais d'apprendre... (à jouer de la charleston et des baguettes — je n'y parvins jamais)

Revoilà sur la large allée centrale. Voilà qui ? Voilà moi. Je rase les buissons. Vacarme des voitures.

Le chronotope avec dictaphone est un exercice délicat. Deux vélos sur une galerie.

Il fait beaucoup plus doux que tout à l'heure. Je ne suis plus à la bourre. Tout mon temps. Connais pas le nom de ces fruits toxiques rouges.

Ludothèque au bout du boulevard Heurteloup. Un papillon rose et trois papillons jaunes.

 

Balcons de fer forgé sales, minables. Même pris dans ma graphomanie, je vous vois, intensément. [15:40]

Une bicyclette marron avec un anti-vol violet. Rue des Ursulines. Encore une violoniste qui passe. Encore une violoniste.

Et vous, monsieur rondouillard avec une casquette grise, quel est ce regard étrange que vous m'avez jeté ?

Rue Jules Simon, encore. Les tags tracés d'un doigt dans la poussière des pierres de taille.

Jeune fille de type asiatique qui va d'un pas pressé, avec dans la main droite un sac de chocolaterie rose.

Des guitaristes remontent la rue. Deux garçons, à pied sur le trottoir. Une jeune cycliste, peut-être 17 ou 18 ans, remonte le trottoir opposé. [15:45]

 

Lattes de bois contreplaqué, portails de garage automatique, vous êtes la poésie des quartiers de banlieue.

Volupté. Volupté. Il me semble me rappeler que c'est un titre de Sainte-Beuve. Pendant ce temps, trombone.

Un très grand soleil submerge la banlieue. Les coccinelles de ferraille n'en ont cure.

mardi, 29 mars 2016

Changement de bannière

Modifiant ce matin l'épigraphe de ces carnets, j'archive la précédente, et la mets une ultime fois à l'honneur :

« Mes kimonos sont électroniques. »

07:41 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 28 mars 2016

W.M. 70 & A.L.L. 102 : Loché-sur-Indrois

Un gars de Loché-sur-Indrois

N'aimait guère le pain droit.

Le boulanger teubé

Lui vendit un courbé.

(Le canard est une moindre oie.)

 

Lundi de Pâques

Il pleut à pierre fendre

sur la dalle à peine en pente

—la coronille se balance

sous le vent

son jaune  comme une braise tremblante,

il semble.

Nous avons rallumé les lampes

& la table de fer en tremble

à ce qu'on n'en redemande

plus. Il pleut à pierre fendre.

3815 — Points

Logiquement, c'est dans trois jours, en miroir du premier jour du mois, que je devrais tirer un premier bilan de mon passage à l'acte. Toutefois, comme j'ai un peu de temps ce matin, je préfère faire un nouveau point sur les chantiers vingt-sept jours après le précédent.

 

Depuis ce dernier “point”, j'ai donc publié 37 billets ici (et plus, je pense, dans l'autre blog). Cela signifie, entre autres, que, comme depuis novembre, j'ai publié tous les jours, ici et là-bas.

Outre les chantiers dont je dressais alors la liste, j'en ai entamé trois, et non des moindres : les acrostiches quotidiens, les quatramways & le journal vidéo des traductions sans filet. Pour ce qui est des chantiers soumis au vote des lecteurs, tous ont été poursuivis, avec à trois (notables) exceptions : le projet Ferré, Vagabondages et l'Atlas. Un de mes lecteurs (et amis) qui avait plébiscité deux de ces trois projets pensera peut-être que je ne tiens aucun compte de son avis. Tel n'est pas le cas (et d'ailleurs, si je me suis lancé avec tant d'énergie dans les traductions improvisées filmées, c'est bien parce qu'il a d'emblée, et à plusieurs reprises depuis, signalé son enthousiasme — donc, j'espère que cela compense), mais il est important que je démêle ici les raisons de cette réticence, ou de ces difficultés.

Pour le projet Ferré comme pour l'Atlas, il faudrait que je libère ne serait-ce qu'une demi-journée par mois pour m'atteler vraiment à l'un ou l'autre respectivement, car cela ne peut se concevoir et s'écrire sur un coin de table, en vitesse. Or, si je me félicite de m'être tenu depuis cinq mois à une reprise nulla dies sine linea, je dois reconnaître que c'est, le temps me manquant et ces carnets n'étant tenus qu'à mes moments perdus, au détriment des projets d'écriture les plus ambitieux — ou, à tout le moins, de ceux qui requièrent une attention un tantinet soutenue.

Pour Vagabondages, c'est différent. Le plébiscite de cette rubrique, dans la foulée du référendum suggéré, m'a totalement pris de court : un seul billet écrit, très nébuleux sur son principe. Je pense être incapable de poursuivre, ou, à tout le moins, il faudrait vraiment que je “bloque”, là aussi, plusieurs heures pour venir à bout d'une ou deux chroniques. On verra. Je note ici les échecs, ou, à tout le moins, les échecs provisoires. Pour être exhaustif, je me dois aussi de noter que la série de textes consacrés à Christian Garcin est au point mort depuis le 3 mars, mais la raison en est simple : je ne le lis pas en ce moment, et devrai, là encore, donner un coup de collier pour reprendre.

 

Dernière chose : comme ce billet s'intitule Points et qu'il y fut question de point mort et de faire le point, je note aussi que je me suis mis, très récemment et timidement, à explorer les possibilités de gagner du temps en utilisant la fonction de dictée du smartphone, notamment sur Twitter, ce qui m'a permis de renouer avec la rubrique du chronotope Conservatoire.

08:57 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)

dimanche, 27 mars 2016

Ribergal écoute Mozart (27 mars 2015)

On a gouleyant la tartine tapenade

Et doux à l'esgourde la Posthorn Serenade.

 

La tarte coconut/banana est gourmet

Si que ça ne rimut avec “Lison dormait”.

 

On a floc-floc le Haut-Médoc si qu'il déborde

En train d'écoutant beau le quintette de corde.

samedi, 26 mars 2016

Sept quatrains transportés

Hier, 7 h 13 — 7 h 32

 

Avant le tramway

Je prends le bus 2

Il crachine il pleut

C'est comme à Beauvais

 

Sur mon crâne nu

À l'arrêt de bus

J'attrape la bruine

Le printemps décline

 

Doucement j'appuie

Sur le bouton STOP

La rue sous la pluie

It feels like a mop

 

Un anorak Columbia

Tapote sur son smartphone

La lumière grise ou jaune

Est tout ce qu'il y a

 

Une fois dans le

Tramway le bus 2

Tombe dans l'oubli

Et tombe la pluie

 

Dans le tramway finalement

Je lis la presse

Et je délaisse

Les quatrains. Tout fout le camp.

 

Avant de m'enfermer

Entre quatre murs blancs

Je regarde la pluie tomber

sur la Loire et les goélands.

 

vendredi, 25 mars 2016

Du sens, du sens...

Ce matin, la Nouvelle République titre en très larges caractères

La théorie du genre en procès à Tours

Or, l'article des pages 3 et 40 traite bel et bien du procès, hier, de Farida Belghoul, accusée de diffamation envers une enseignante de Joué-lès-Tours. Ce qui est en procès, ce n'est donc pas — comme le souhaiteraient certainement les tenants du mouvement anti-démocratique et obscurantiste de la J.R.E. — la théorie du genre, mais bien ceux qui, en 2014, ont voulu s'attaquer à la prétendue invasion, dans l'école de la République, de cette prétendue théorie du genre.

Je n'ai jamais fait d'études de journalisme, ni suivi de séminaire de déontologie, mais il me semble que le simple bon sens suffit à saisir l'énormité de l'erreur des journalistes de la NR.

jeudi, 24 mars 2016

Sortie

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mercredi, 23 mars 2016

Ce qui m'advient, en 19 tweets.

Le tuba est buté ce midi. [13:24]

Aucun son ne sort de mon oreille ; j'en conclus que ce n'est pas un instrument. Peut-être que je me trompe.

L'altiste sort de la salle De Falla en sifflotant le thème des X-Files.

Le fond de l'air est frais lahiho lahiho

Tous les bancs inoccupés sont pas-au-soleil. Les jardins de l'archevêché me désespèrent.

Ah si, un banc au soleil. Perdu entre des hordes adolescentes appouriquées ou agglutinées.

Au soleil l'écran est quasi invisible. Bonne raison pour admirer le cèdre de Napoléon et prendre un livre.

Des jardiniers taillent les topiaires. J'aurai lu quatre pages à peine du recueil retrouvé de Bruce Beaver. "The Poems".

Le vent tourne les pages du papier bible. Je lis Bergounioux.

Cette grande fille blonde qui s'avance vers la cathédrale peu vêtue et nombril dénudé est américaine.

Qu'allais-je faire aussi au magasin de musique ?

Devant la vitrine de la géniale boutique d'art africain, il y a moins de risques.

Verhaeren et Calvino chez le bouquiniste.

Il est grand temps que je retrouve mon banc au soleil loin des marteaux-piqueurs.

Avec le logiciel de dictée c'est facile de twitter.

Finalement je vais m'installer en face de Michel Colombe. Mon banc du lundi après-midi de l'an dernier est libre et ensoleillé. [14:39]

J'enregistre des vidéos dans la voiture, car il a beau faire beau, je n'ose pas me filmer en public et à l'extérieur.

Pas fait exprès, mais je crois que l'arbre que j'ai cadré dans ma vidéo est un pommier du Japon. Or je traduisais Ryoko Sekiguchi.

Je n'en reviens pas que le logiciel de dictée de l'Android reconnaisse Sekiguchi. [15:38]

mardi, 22 mars 2016

Bruxelles

La seule riposte, la seule réponse dont j'aurai été capable, ce matin, fut de me filmer à chaud en train de traduire au débotté un poème de Paul Nougé. Il y a encore quelques mois, mon père était toujours fourré à Bruxelles, et ma mère souvent avec lui, alors que je n'y ai pas mis les pieds, moi, depuis dix-huit ans. Tout cela est curieux, étrange, résonne curieusement.

Aujourd'hui, pas parvenir à tirer tout cela vers autre chose que le journal personnel.

Les traductions au débotté deviennent une sorte de journal filmé. Lors de la séquence consacrée à deux pages de Barrett Watten, j'avais commencé par pérorer un peu au sujet de Roubaud et de son Traduire, journal ; c'était tellement médiocre que j'ai coupé au montage. (Je fais beaucoup ça, désormais, couper au montage, afin que l'exercice soit plus nerveux, moins pénible à suivre... déjà que j'ai quatre téléspectateurs à tout casser...*)

 

Depuis quelques jours, je lis le dernier volume paru du journal de Bergounioux, qui n'occupe, cette fois-ci, qu'une demi-décennie, une lustre. Quand je me suis aperçu que — alors que j'avais lu les années 1980-1990 et 1990-2000 avec des années de retard, quelque temps après leur parution — ce volume-ci s'achevait le 31 décembre dernier, je me suis précipité, c'est bête, sur les entrées du 7 janvier 2015 et suivantes, ainsi que sur celle du 13 novembre. (Je savais que Bergounioux avait perdu sa mère et que cela constituait le grand point noir final de cette demi-décennie, mais ne savais pas que c'était le 12 novembre.) Sinon, je lis chronologiquement, et j'en suis à l'automne 2011 : les notations continuelles et successives sur l'état de son cœur et de sa tension montrent combien il s'agit d'un homme exceptionnel de continuer à se forger pareille discipline de travail et de vie, et de poursuivre comme il le fait, au gré des innombrables tracas du RER, ses déplacements professionnels ; ces notations sont aussi son fil conducteur, malheureusement pour lui.

 

 

* Même les dédicataires ne savent pas, pour la majorité, qu'un film leur est signé.

lundi, 21 mars 2016

Un arbre branle ses nibards (si, si !)

C'est mal parti, cette affaire...

Hier soir, j'ai commencé, en quelques minutes d'un coupable désœuvrement, à traduire les Prose Fancies de Richard Le Gallienne, mais d'une manière un peu neuve (pour moi) : sur Twitter.

 

Quelques précisions, tout d'abord :

Richard Le Gallienne est un poète et prosateur anglais à peu près contemporain de Joseph Conrad (là s'arrête la comparaison), dont on fête (ou plutôt : dont personne à part moi n'a célébré) le cent-cinquantième anniversaire de la naissance.

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J'ai traduit, par phrase courte ou fragment de phrase, en publiant à chaque fois, autant que faire se pouvait, le texte anglais et ma traduction (ce qui contraint à un foisonnement très modéré, pour ne pas dire inexistant).

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Pour sauvegarde, j'ai attaché à chacun des tweets le hashtag #RLG16 (que tout un chacun est invité à utiliser pour d'autres traductions de R.L.G.), et  publié ensuite les quelques phrases françaises sur mon mur Facebook.

 

À l'instant, cherchant à reprendre la tâche, je me suis donc attaqué au texte de “A Spring Morning” au point — très peu avancé — auquel j'étais parvenu :

The more complaisant chestnut dandles its sticky knobs.

 

On comprend tout de suite le sens approximatif de cette phrase : le plus complaisant des châtaigniers balance (dans le vent) ses bourgeons gluants. Toutefois, l'image est curieuse. Et, plus encore, le choix des mots :

  • complaisant est un maniérisme, une affectation de francophile. Soit. *
  • dandle, que l'Oxford English Dictionary signale comme rare, a comme sens principal “faire sauter un enfant sur ses genoux”, ou, plus généralement to move (anything) up and down playfully in the hand (je pense qu'on me voit venir)
  • knob n'a rien de spécifique ou de technique ici. Il n'a pas explicitement le sens de bourgeon ou de châton. Donc, on ne comprend pas bie ce que cette image vient fabriquer dans cette phrase déjà bizarre. En revanche, comme le confirment plusieurs dictionnaires bilingues, le substantif knob a plusieurs acceptions argotiques : 1. zob, bite 2. (insulte) tête de nœud  3. (américain) knobs : nibards ——— Malheureusement, l'OED ne propose, comme occurrence la plus ancienne du sens obscène 1., qu'une citation de 1961. Toutefois, l'article date de 1901 et n'a été révisé que partiellement. Prose Fancies date de 1891, et, sans recherche plus poussée, il m'est difficile d'affirmer avec certitude que Richard Le Gallienne pouvait connaître ce sens. → → → →

→ → → → Toutefois, le lecteur de 2016 qui a “tiqué” sur pareille accumulation de termes insolites (sans parler de chest/nut), rien ne pourra l'empêcher de lire cette phrase simultanément comme suit :

Le plus complaisant des châtaigniers balance dans le vent ses bourgeons poisseux.

Le plus indolent des châtaigniers branle ses zobs gluants / ses nibards collants.

 

Décidément, après ma vidéo d'avant-hier qui se terminait par "se tripoter le zgègue", le printemps est là.

 

 

* Soit, mais un francophile comme Le Gallienne pouvait-il totalement ignorer des blasons tels que celui attribué en 1543 à Bochetel (« Ce con plaisant, ce con tant digne chose ») ?

Jonquilles

8 h 16 — 8 h 29

Dans le tramway en

Quittant Tours Nord

Je lis Harare North

L'esprit intermittent

 

En passant le long du

Beffroi le tramway glisse

À perte de vue

Béton et jaunisse

 

Loin de ce tramway

Je préfère, c'est vrai,

Les jeunes jonquilles

La marelle en vacille

 

Pneus à petits prix

En face de Christ-Roi

“Je les prends tous les soucis”

“Et toi tu as badgé toi ? ”

 

Un tag au-dessus

De la boulangerie

Tramway sangsue

Mare en bitume meurtri

 

Sous le soleil

J'ai dénombré trois aigrettes

Journée prête

À tout pareil

.

dimanche, 20 mars 2016

Quatramways de vendredi

18 mars 2016, 14 h 42 - 14 h 48

(sauf le dernier, 16 h 04)

 

Dans le tramway

J'écris un petit poème

Mon voisin on dirait

Roubaud c'est sûrement la casquette

 

Dans le tramway

Je lis Fourcade

Le soleil paraît

Passez muscade

 

Du tramway

Je regarde les immeubles

Un corbillard sur la Tranchée

Et un vieux clochard qui gueule

 

À l'arrêt Trois Rivières

Fourcade hésite ligne et vers

J'ai mal à la soupière

C'est le printempshiver

 

Dans le tramway

Je n'y suis plus

Lecteurs distraits

Je vous ai bien eus

 

samedi, 19 mars 2016

4+2+2 distiques

Mec qu'il est fait claquette et tronche de pochtron

Sur un air de daube Bouglione Sampion.

 

Plus péniblos on a qu'un discours de Merkel

Le numéro de dressage avec six teckel.

 

Préfèru-je un gros doberman dans le tramway

Que les teckel qui sont faits la course de haies.

 

Valls aurait devoir plus que Dieudonné quenelle

Censurir très surtout la dompteuse teckelle.

 

*****************

 

J'ai le dessin animé qu'il a malotrus

Les portes des Cités d'Or ç'a un utérus.

 

On a dur de s'exclame Hosanna Hosanna

Si qu'un cochon dansut sur Work de Rihanna.

 

*****************

 

Je suis oubli que je serve du camembert

Pour qu'on se souviendut de la rue d'Alembert.

 

Content-je très moyen de l'alcool de goyave

Si que ç'a trop sucré et que ç'a très suave.

vendredi, 18 mars 2016

Trois distiques pour Molenbeek

Tandis comme avec l'enfant on regardut Slam

Molenbeek qu'est arrêté Salah Abdeslam.

 

Endroit que l'islamiste est subi un écheek

Je n'ai pas été en vacance à Molenbeek.

 

S'il s'a enfui l'endroit où qu'il était tapis

Ça un terroriste, pas le manneken pis.

jeudi, 17 mars 2016

▓ shrouded ▓

He woke up hours later, his head shrouded in bandaged pain. (Close Sesame [1983], Graywolf Press, 1992, p. 67)

Il, c'est Deeriye — le “he” le plus marquant, peut-être, de toute l'œuvre de Farah — avec, toutefois (car il faut toujours modaliser), son envers maléfique, autocratique, majuscule, le He du général — et le je/tu/il d'Askar, dans Maps.

Deeriye, le grand-père, vient d'être caillassé par Yassin, le petit vaurien de voisin. D'où cette tête (head), ici décrite au moyen d'un adjectif et d'un syntagme prépositionnel où se lit toute la maestria de Nuruddin Farah. Sa tête, mot à mot, est enlinceulée en douleur pansée. On aimerait pouvoir traduire ainsi, comme si la langue de Farah n'avait pas une dette, au fond, envers les possibilités syntaxiques de l'anglais, et comme si la prose de Nuruddin redevenait mère des Language Poets de la Renaissance : Scève, ici, résonne comme une évidence.

Il s'éveilla, heures après,

la tête enlinceulée

en douleur pansée

Pourquoi pas, après tout ?

(Je donne libre cours à ma fantaisie de lecture. Ma façon de rendre hommage aux phrases.)

mercredi, 16 mars 2016

la plomberie du tintamarre