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jeudi, 30 novembre 2006

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Un godelureau de Draché

Etait le portrait tout craché

Du facteur. Son paternel

(Ce n'est pas exceptionnel)

Obtint que fût muté le facteur de Draché.

 

Pâle sur blanc

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C'est tremblé, comme dans la forêt un chevreuil qui s'efface de la rétine. Lunettes, pauvres crétines ! Après rasage, comme avant...

mercredi, 29 novembre 2006

Dr Nazelles & Mr Négron

Il faut, n'est-ce pas, que par la main je vous emmène sur d'autres terres, un peu gelées c'est vrai, pas retournées ni bêchées depuis longtemps, comme ce duo de limericks à lire de concert, le quinzième et le seizième, publiés il y a un an (mais peut-être pas écrits le jour même --- vous ne voulez tout de même pas que je m'y retrouve ?).

Ces temps-ci, aussi, les limericks reprennent du grade, au grand dam de Madame. Il s'agit d'une forme commode, à qui sait devoir s'éloigner des terres, même chaudement glaiseuses, de son carnétoile. (Vous verrez bien.)

78

Un brave boucher de Chambon

Adorait, plus que tout, le lard.

(Pour la rime attendue,

Elle s'est perdue

Dans les rues de Chambon, sans fard.)

 

La libération pourrie de la langue française

Comme je ne cesse de constater le succès grandissant des petits coups de badine que j'assène, bien chichiteusement d'ailleurs, à tel ou tel journaliste, j'ai décidé de vous proposer, aujourd'hui, une perle syntaxique dont l'auteur n'est autre que Florence Lafuma, une des journalistes de Libération qui sera peut-être licenciée (ou qui, en tout cas, le mériterait si le respect de la langue française était encore un critère de sélection des journalistes). Voici ce qu'elle a écrit dans un article publié ce jour et intitulé "Le marché pourri de la viande russe" :

Selon le chef du Kremlin, ce n'est pas la viande polonaise en elle-même le problème.

 

Et moi j'en avoir bien parler français que parce ma c'est maternelle langue, car j'écris au fil de la plume en ne revenant pas sur ma phrase une fois posé le point final. Il suffisait pourtant de remplacer le ce initial, rendu inutile, par le groupe nominal le problème, et le tour était joué :

Selon le chef du Kremlin, le problème n'est pas la viande polonaise en elle-même.

 

(Pour ne pas toujours paraître négatif, ni donner l'image d'un vilain rabat-joie soupe-au-lait, je signale toutefois, dans cette même édition du quotidien racheté, un article très juste et, m'a-t-il semblé, dénué de toute infraction à la langue française : "Ushaïa fait rimer profit avec écologie".)

mardi, 28 novembre 2006

77

Un jeune étourdi de Benais

S'écria (fort) : "Je le connais ! "

Sans le miroir,

C'est sans espoir

De faire s'étonner l'étourdi de Benais !

lundi, 27 novembre 2006

Sizain (6 yeux)

Puisque tu revenais d'Angers,

Loire à sec, bravant les dangers,

Et donnant de la gaudriole

Universitaire un écho

Qui personne ici n'affriole,

Te revoici en Art déco.

dimanche, 26 novembre 2006

Hubert Grooteclaes

Une manière particulièrement frappante d'entrer dans le site que l'excellent Jacques Layani consacre au photographe Hubert Grooteclaes est ce beau portrait de Jacques Dufilho.

"A right kerfuffle"

It's gonna be a right kerfuffle est l'expression favorite de Lou, l'ami d'Andy, dans la série comique Little Britain. (À ce leitmotiv répond la dyade récurrente d'Andy, Wan' that one / Don't wan' it! ). M'interrogeant sur l'origine du substantif kerfuffle, que je n'avais rencontré que deux fois auparavant, je me trouve encore à lire, assidûment et passionnément, le site de Michael Quinion.

vendredi, 24 novembre 2006

Trop la louze

Pas un seul cinéma à Tours qui passe Borat en V.O.. Va être obligé de se mater nescioquid encore.

19:22 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (4)

jeudi, 23 novembre 2006

Familier, soutenu

Histoire de ne pas me farcir que les journalistes sportifs, voici une petite remarque sur un emploi abusif du style familier dans un article très sérieux cosigné par Le Monde et l'AFP, et publié ce jour dans le "grand [?] quotidien national du soir" :

Le gouvernement, qui a beaucoup à perdre en cas d'échec de la fusion, a également mis la pression sur le groupe gazier.

 

Mettre la pression, c'est une expression familière, plutôt récente, et réservée à la langue parlée. Exemple : "Ouah, je suis véner, elle m'a trop mis la pression." (Remarquez comme l'ajout de l'adverbe trop, qui est assurément le vocable des années 1990-2000, renforce le côté réaliste de l'exemple...) En français courant, on dit exercer des pressions sur, ou encore (dans le contexte de la phrase citée) se montrer vigilant, user de son autorité, etc.

(Par ailleurs, il est à signaler qu'une énigme n'a toujours pas trouvé de réponse.)

 

En écoute : "Refusez la pression" (Massilia Sound System).

Enfant de poutre

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C'est vertigineux, souvent, la paille & la poutre.

(Tout le monde ne peut pas se permettre de publier un billet le 22/11 à 11:22.)

L'ange est passé, avec sa voix de haute-contre-plongée. N'en parlons plus

mercredi, 22 novembre 2006

Le Misanthrope, revu par Martin Crimp

Deux collègues m'ayant recommandé de découvrir le dramaturge contemporain britannique Martin Crimp, je me suis (volontiers, ma curiosité étant grande) exécuté. Eh bien, ce n'est rien de rare. Si je m'arrête, pour aujourd'hui, à son adaptation du Misanthrope, on peut trouver cela rafraîchissant, bien fait, parfois astucieux. Mais enfin, cela n'invente pas grand chose, d'un point de vue strictement théâtral. Quant à la comparaison entre l'original et la copie, mieux vaut ne pas s'engager sur ce terrain glissant, car le moins que l'on puisse dire, c'est que Molière peut dormir tranquille...

La pièce a été créée en 1996 à Londres. On peut discuter et disputer à l'envi de la transposition dans le milieu contemporain des acteurs et des critiques de cinéma, comme, d'ailleurs, d'une Célimène américaine rebaptisée Jennifer et devenue star du porno soft... Il s'agit là d'un parti pris qui n'a rien de condamnable en soi. Ce qui me paraît, dans cette pièce, d'une grande pauvreté, c'est l'indigence de la langue. Crimp veut versifier, mais,  comme il ne connaît pas le b.a.-ba de la prosodie de langue anglaise, le lecteur (et je suppute que ce doit être cent fois pire pour le spectateur, et pour les acteurs censés se dépêtrer de cette glu informe) n'y voit bientôt plus qu'une suite de rimes fausses et de vers sans rythme ni raison.

Par ailleurs, Crimp choisit de simplifier les relations de pouvoir et de séduction entre personnages, et en un sens qui me semble appauvrir les ambiguïtés de la pièce de Molière : ainsi, au bilan, Alceste n'est qu'une sorte de fou dérangeant, voire de bouc émissaire qui, tout en suscitant un certain malaise chez certaines des figures qu'il côtoie, s'échappe au grand soulagement de tous. Comme c'est du théâtre, fort heureusement, on imagine que cette pièce peut être nettement améliorée par les prestations d'acteurs. À lire, en tout cas, ce n'est pas folichon, d'autant que Crimp ne résiste pas à certains clins d'oeil vraiment appuyés et qui regardent plus du côté de l'autoparodie postmoderne la plus creuse que de l'intertextualité bien sentie. Ainsi, John (le Philinte de Crimp) lance, dès la première scène, au cas où le spectateur mettrait du temps à s'éveiller de sa torpeur :

I have to say that this so-called rage

would make more sense on the seventeenth-century stage.

And surely as a playwright you're aware

of sounding like something straight out of Molière.

(Plays, 2. faber & faber, p. 109)

 

My goodness, what a light-footed gait !

We spik French very goudofsky

C'est facile de taper sur les journalistes sportifs, alors que ce sont tous les journalistes qui maltraitent la langue française. Mais enfin... Voici ce que peut écrire quelqu'un comme Sylvain Labbé :

"Cette fois, avec Cannavaro, John Carew avait a priori fort affaire."

 

Je passe sur la ponctuation, qui nécessiterait l'ajout de virgules pour encadrer la locution adverbiale latine a priori, pour aborder illico la graphie proposée par notre ami : fort affaire. Que M. Labbé ne sache pas que l'on écrit "avoir fort à faire", ce n'est pas pendable ; mais qu'il ignore, en revanche, que le nom commun affaire est féminin, cela est plus étonnant. S'il avait écrit "forte affaire", c'était une faute d'usage, qui est d'autant moins grave que, dans certains cas voisins, les deux interprétations sont autorisées, en fonction de la construction (avoir affaire à / avoir à faire). Mais, en écrivant fort affaire, M. Labbé commet une faute de grammaire majeure, du même ordre que : "Le poule est dans la cabanon."

Périphérique bis

 Que sont les naseaux devenus ?

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Une phalène bleue d'Avoine,

Imitant Daniel Balavoine,

S'écrasa par terre

En lépidoptère.

(Ce limrick est tiré par les flocons d'avoine.*)

 

 

* C'est ainsi qu'on dit, à Chinon, pour signifier que quelque chose ne coule pas de source.

 

mardi, 21 novembre 2006

Bobologie, match retour

Depuis un an, j'ai traqué la bobologie et la bonobologie, avec ma trousse à pharmacie et la bosse des mathieus.

(Sinon, je ne sais toujours pas pourquoi Philippe Delerm est censé être pire écrivain qu'Andrée Chedid, qui ne vaut pas grand chose, ni pourquoi Papotine (qui a passé des mois à me casser les pieds de son ton cul-pincé, non sans commettre, d'ailleurs, de nombreuses fautes de français) a fini par me lâcher la grappe. Mystère des trolls.)

En un an, aussi, Dominique a pondu sa note, de biais, sur la bobologie. À la requête "bobologie", la gueuse Google refuse de proposer aux internautes d'aller voir du côté de Touraine sereine si j'y suis.

(Au fait, et la placebobologie ?)

Borée souffle d'autres borborygmes

Pas moribond ! Non ! D'un bond, Melchior (en plein dans la fleur de l'âge) pointe du doigt vers les premiers borborygmes. Un bonobo lui coupe la parole (enclin au vagabondage). Non ! Pas moribond !

Un dieu presque vieux

Une peau de pomme

Etc.

 

Avec le mythe des rois mages, on pleure un bon coup. Les marges sont reines, c'est sûr, that's what Marge said (but The Handmaid's Tale is not selling too well, quoth her publisher). En tout cas, ça y va, ça y va dans les borborygmes !

(Je crève la dalle, oui !)

Prochain & lointain virage : le moment choisi par Borée pour se lancer à l'assaut des zéphyrs. Il neige sur les Alpes. C'est tout ce qu'ils trouvent à dire ??? (Bah, cherchez pas à comprendre...)

Lille aux infos (voici venu le temps, etc.)

Il m'arrive fréquemment d'ironiser tant sur la langue, pauvre voire fautive, des journalistes de France Info que sur l'auditeur imaginaire qui passerait deux heures d'affilée à écouter huit fois de suite la même chose, ou presque.

Toutefois, il y a quelque chose de plus troublant encore : c'est lorsque, dans deux bulletins d'information distants de moins d'une demi-heure, les journalistes se contredisent. Ainsi, ce matin, à onze heures moins le quart, l'équipe de football de Lille (qui reçoit ce soir "l'équipe belge d'Anderlecht" (sic (j'ignorais qu'il y eût une équipe chinoise ou moldave d'Anderlecht, mais enfin...))) n'était pas assurée de sa qualification.         À onze heures et quart, on pouvait entendre que "Lyon et Lille, tous deux qualifiés pour les huitièmes de finale, jou[ai]ent ce soir", etc.

Faut-il comprendre qu'il s'agit d'un rectificatif ? Cela n'est pas annoncé comme tel, en tout cas. Pour l'auditeur qui n'est pas déjà au courant, il en résulte une impression de désinformation au sens le plus neutre : j'écoute France Info et je ne suis pas informé. S'il en est de même pour tous les autres faits annoncés, on tremble...

 

En écoute : "Lille" (Dick Annegarn. Album Adieu verdure, 1999).

Against the Day / Wizard of the Crow

Aujourd'hui paraît aux Etats-Unis le nouveau roman de Thomas Pynchon, Against the Day, un gros pavé très alléchant de plus de mille pages. Le titre, à lui seul, est au confluent de nombreuses références poétiques et philosophiques, sans même évoquer l'influence possible de Seize the Day, à la fois traduction anglaise du carpe diem horatien et titre d'un roman de Saul Bellow.

Je vais le commander, tout en sachant que j'ai d'autres colosses qui peuplent ma table de chevet, dont Wizard of the Crow, le dernier roman de Ngugi wa Thiong'o, dont j'ai commencé la lecture hier soir avant de m'effondrer entre les draps, et qui démarre très fort. J'avais quelques appréhensions, pour diverses raisons, mais il semblerait que les échos mitigés que le roman a reçus, tant auprès de l'éditeur américain, dans un premier temps, que des critiques, par la suite, aient été peu fondés... à moins que le texte ne s'effondre aussi après quelques pages (ou centaines de pages, car Wizard of the Crow avoisine les 800 pages, et l'essoufflement est un risque).

 

***********

Entre autres chantiers laissés en plan (ou plans laissés en chantier), il y a Le Livre des mines. (You're making a note of it just for yourself, lad !)

lundi, 20 novembre 2006

Naughts & crosses

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Là, pour le coup, je tire la tronche. (Il faisait plus froid, à Langeais il y a deux semaines, que ces jours-ci, du côté de Sainte Radegonde. (Mais elle nous protège, pas vrai ?)

Ni l'Adam androgyne d'Antoinette Bourignon ni les Australiens de Jacques Sadeur n'avaient imaginé que la vraie gageure consisterait à écrire la lumière.

dimanche, 19 novembre 2006

Effort appréciable d'être abstrus

Prise le 11 juin 2005 (soit, ne manquerait pas de préciser le duc d'Elbeuf, perché tout là-haut sur le toit, si bleu, si calme, cinq jours après la création de ce carnétoile), une image publiée le 19 novembre suivant ne peut manquer, en dépit des débats intéressants autour du projet de l'autoportraiture, de s'effacer si le souvenir revient de la journée passée à Paris, à célébrer une soutenance de thèse très spéciale !

Maintenant, nous allons, réponds-je au duc d'Elbeuf (en faisant la vaisselle), vers d'autres rochers, comme ceux de Saint-Malo, et d'autres menhirs, comme ceux de Carnac. Ah, si j'avais un éléphant (pas un jouet : un vrai, un grand). Toujours la manie des espaces, pas des grands mais des grandes espaces, alors que, dans les textes d'e.e.cummings jamais au grand jamais il n'y a d'espaces après les signes de ponctuation, fis-je, ce matin, remarquer au duc d'Elbeuf, tandis que j'éclatais de rire en lisant la préface de is 5.

Toujours jamais toujours.

L'inverse dans Ils : jamais toujours jamais.

samedi, 18 novembre 2006

Fard rouge

Toujours selon le duc d'Elbeuf, il arrive que les promeneurs soient la proie de souvenirs soudains, et ainsi, l'exposition > ou < présentée par Daniel Buren au château de Tours l'an dernier ne laisse pas de souvenirs, seulement des paroles et des traces écrites. Il appert toutefois que ce jour, d'année en année, restera le jour rouge, la journée des bougies, dans le chaud et froid des fumisteries.

Jeux de garçonnet, 5 : Paléontologie inédite

Voici le tyrannosaure gaufré. Il est jaunâtre, et sa queue mesure seize mètres. Il attaque en bandes.

[...]

Quant à ce carnivore petit, la Kanjouama, il n'y en avait qu'une espèce en France. Il faisait deux mètres et n'était pas plus grand qu'une orange.

 

Sortie du dernier Thomas Pynchon

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Rougie bougie, à Langeais comme à Broadway, partout boogie woogie, & fumerolles épaisses, brumes, et bribes de volutes, si vous cherchez encore la bougie rougie dans ce bouge rouge que les frémissements effarouchent.

vendredi, 17 novembre 2006

75

Un alcoolique de Cangey

Se plaignait sans arrêt : "Cangey

Trop bu, je pisse."

Dieu le maudisse !

La vessie doit le démangey.